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samedi 6 mars 2021

Le grand tour 2021 des nouveautés – épisode 3 : LULLY, Biber, Rameau, Cherubini, Meyerbeer, Dubois, Karnavičius, Hahn, Tauber, Pejačević, Schmitt, Heggie…


À nouveau, brève présentation, communication de mon tableau d'écoutes commenté, et en texte brut son contenu en corps de notule. (Je vous renvoie donc au tableau pour la mise en page la plus lisible.)

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Que retenir des parutions de février ?  (Et de quelques découvertes personnelles hors actualité.)

cherubini faniska borowicz DUX

Opéra
→ Sacrée surprise de la versatile Faniska de Cherubini ;
→ parution moderne (et réussie) d'Ô mon bel inconnu de Hahn ;
→ coffret Orfeo d'opéras rares (Don Giovanni de Gazzaniga, Djamileh de Bizet, Armida de Dvořak, Šarká de Fibich, Thérèse de Massenet, La Bohème de Leoncavallo…) dans des versions pas ultimes mais qui restent abouties ;
Dardanus de Rameau dans une nouvelle version Vashegyi étonnamment stimulante (peut-être la meilleure parue pour cet opéra) ;
Aida parisienne de Verdi sur Arte (remarquablement jouée-chantée, avec Radva Regina) ;
Alimelek de Meyerbeer (certes une déception quant à l'ambition très limitée de la partition, un peu son Abu Hassan à lui).
♦ Hors nouveautés, je me suis régalé en découvrant enfin le Sigurd de Reyer intégral (autrement que sur mon piano), sans coupures : grâce à Nancy (Chaslin, avec notamment Bou en Gunther !), capté sur les genoux et transmis par un amis.
♦ Et réécouté quelques indémodables classiques personnels : Céphale & Procris de Grétry (van Waas), Léonore de Gaveaux (R. Brown), Les Diamants de la Couronne chef-d'œuvre de tout Auber (Colomer), L'Aiglon d'Ibert-Honegger (Nagano).

Récitals
Deux disques incluant des cycles de Jake Heggie qui paraissent à quelques semaines d'intervalle (Songs from the Violins of Hope, Songs for Murdered Sisters), peu après le cycle statuaire avec Jamie Barton.
Remarquable pot-pourri de sucreries tudesques des années 1930, interprétées splendidement (c'est radieux, mais c'est sobre) Mitterrutzner et Poppen.

Sacré
Motets funèbres de LULLY dans la luxueuse interprétation de Fuget, essayant une tension installée dans un fondu orchestral. (Réécoute dans la foulée de García-Alarcón, dont le caractère expansif, déclamatoire et contrasté me séduit considérablement plus.)
Aussi réécouté le Requiem de Foulds et la deuxième Missa Solemnis de Cherubini (par Rilling), deux petites merveilles de l'art sacré.

Orchestral
Tout le monde a loué avec raison la Neuvième de Beethoven par Pittsburgh & Honeck. Parution également sur la chaîne YouTube de la Radio de Francfort de la version originale (deux fois plus longue) de la Tragédie de Salomé de Schmitt, chaleureusement exécutée par Altinoglu.
    Hors nouveautés, je me suis plongé dans la Symphonie en fa dièse de Pejačević, compositrice qui sait charpenter un discours, petite merveille. Et puis je me suis émerveillé de l'art de Hannu Lintu que je connaissais mal (aussi bien dans Vieuxtemps que dans Sibelius), j'ai totalement réévalué les Nielsen de Kuchar (en réalité très vivants et d'une très bonne finition), et ai découvert quelques versions marquantes de Tapiola (A. Davis & Bergen, Lintu & Radio Finlandaise, Rosbaud & Berlin…).
    Et quelques réécoutes de bijoux : Beethoven 9 par Mackerras et l'Age of Enlightenment (on ne fait pas plus net et ardent), Nielsen par Jensen (première intégrale enregistrée, mais d'une ardeur et d'une fermeté d'exécution qu'on n'atteint à nouveau que dans les versions les plus récentes !), les 3 symphonies de Madetoja, Älven (« Le Fleuve ») d'Atterberg (pendant à l'Alpestre de R. Strauss), et la grisante monographie Cecil Coles, pleine de beautés subtiles et très diverses.

Chambre
Simples et beaux Quatuors de Karnavičius. Parution d'un trio avec piano de Pejačević, pas très marquant en soi, mais l'occasion d'aller retrouver dans le fonds CPO son Quintette avec piano et son Quatuor piano-cordes, des merveilles qui ne sonnent en rien galants / mélodiques / limités au divertissement de salon ; de la musique formellement ambitieuse, quoique généreuse mélodiquement. Bijoux.
Autres belles publications, une nouvelle version du Quintette avec hautbois de Dubois (avec Triendl – un peu sérieuse, mais réussie) et une anthologie Santiago de Murcia qui étonne par son choix de pousser l'aspect « improvisé », paraissant réalisé au débotté comme une séance de flamenco.
    Hors nouveautés, plongée dans les sonates pour deux violons, originales et denses, de Leclair (car…) et dans le cycle du Rosaire de Biber par Manze & Egarr, version musicologiquement respectueuse, mais très confortable, sans recherches extrêmes sur le son, et remarquablement phrasée. Très confortable quand on n'est pas d'emblée dans son univers parmi la musique instrumentale baroque d'Europe centrale.

Le fichier est ici : format ODS (Open Office) ou XLS (Microsoft Office). J'espère qu'il vous sera lisible et utile.

La légende
Du vert au violet, mes recommandations…
→ * Vert : réussi !
→ ** Bleu : jalon considérable.
→ *** Violet : écoute capitale.
→ ¤ Gris : pas convaincu.
(Les disques sans indication particulière sont à mon sens de très bons disques, simplement pas nécessairement prioritaires au sein de la profusion de l'offre.)

Liste brute :




Nouveautés : œuvres

** HEGGIE, J.: Songs for Murdered Sisters (J. Hopkins, J. Heggie)
→ En cours d'écoute.

** KARNAVIČIUS, J.: String Quartets Nos. 1 and 2 (Vilnius String Quartet) (Ondine 2021)
→ De la tonalité très stable, mais remarquablement écrite, un peu la suite logique des quatuors de Stenhammar. Je ne sais si ça conservera sa fraîcheur à la réécoute, mais grisant (et très accessible) à la découverte !  (1913-1917)
→ Le Quatuor de Vilnius se montre assez fulgurant ici – et généreusement capté.

** Cherubini – Faniska – K. Adam, Poznan PO, Borowicz (DUX 2021)
→ L'œuvre débute comme de l'opéra belcantiste, avec ses rigidités… mais du Cherubini, donc un sens véritable de la déclamation (incluant grands ensembles et mélodrame !), des chœurs très marquants et personnels (le renforcement des cors dans « Di queste selve » !), des efforts d'orchestration patents… Et quand on arrive au final de l'acte I, qui évoque très fortement Fidelio (Faniska a été commandée en 1805, l'année de la première représentation du Beethoven), on se dit qu'on n'a pas commis beaucoup d'opéra italien aussi personnel, composite et exaltant que celui-ci, puisant à toutes les inspirations nationales simultanément !  Les cavatines belcantistes, la grande déclamation à la française, le soin tout germanique de l'orchestration et de la matière musicale pure (l'Introduction du II !) …
→ Comme toujours chez Dux ou avec Borowicz, interprétation pleine de style et de vie, au plus haut niveau. (DUX est l'un des meilleurs labels au monde, peut-être même celui dont la qualité, aussi bien des œuvres retenues que de l'exécution, n'est jamais prise en défaut).

* Thalberg –  L'art du chant appliqué au piano, Op. 70 – Paul Wee (BIS 2021)
→ Belle initiative de graver plutôt l'ensemble que des morceaux choisis comme souvent. Beau son de piano bien timbré et lyrique.
→ Thalberg, ici comme ailleurs, fait plutôt dans la transcription littérale : les mélodies sont utilisées en entier, les répétitions de l'original respectées, un thème accompagné reste un thème accompagné, il ne faut pas du tout en attendre les mutations opérées par Liszt. Dans ce cadre, c'est bien écrit pour le piano et tout à fait plaisant à entendre – mais écouter ça au disque quand on peut avoir les opéras entiers (ou quelquefois des arrangements originaux), ça paraît moins indispensable que lorsque c'était le sel moyen de découvrir ou de faire écho à une soirée.
[Par ailleurs, quand on peut jouer pour soi les réductions piano de ces opéras, le bénéfice d'écouter quelqu'un d'autre jouer les réductions de Thalberg n'a pas un intérêt incommensurable.]

* PEJAČEVIĆ – Trio en ut – trioW (Stefan Welsch, Ingrid Wendel, Katharina Wimmer) (Naxos 2020)
(tiré du disque « Unerhörte Schätze, Musik von Komponistinnen », pas encore écouté)
→ Très vivant postromantisme, très réussi. Mais il faut surtout découvrir le Quatuor avec piano (et le Quintette) chez CPO !

*** Schmitt – La Tragédie de Salomé, version complète originale – Radio Francfort, Altinoglu (YT HRSO)
→ Version pour petit orchestre, qui contient deux fois plus de musique (notamment tout le liant dramatique entre les danses). Œuvre majeure, interprétée ici avec chaleur et couleur.
(Au disque, on n'a que la belle version Davin chez Marco Polo, mais avec le moins chatoyant Philharmonique de Rhénanie-Palatinat).
https://www.youtube.com/watch?v=fmRCZQ2vID4

Biber, Bernhard, JM Nicolai, Fux – Requiem, motets, Sonates – Vox Luminis, Freiburg Baroque Consort, Meunier (Alpha 2021)
→ Cordes rares et très étroites, ce n'est pas fabuleusement chaleureux à écouter, pour mon goût. Le contraste avec le beau chœur (pour autant pas dans son meilleur répertoire / jour) est un peu frustrant.

* Eklund:  Symphony No. 3, "Sinfonia rustica", 5 « Quadri », 11 « Piccola »  –Norrköping SO, H. Bäumer (CPO 2020)
→ 3 : Postromantisme sombre, quelque part entre entre les aplats simples de Schjelderup, les bizarres tintements de la Sixième de Nielsen, les menaces de Chostakovitch (on y entend très clairement le début et la fin de la Cinquième…). Il ne faut pas s'attendre à du pastoralisme ici
→ 5 : Sensiblement même esprit (avec des bouts de la folie d'Hérode chez R. Strauss, mêmes lignes ascendantes bancales de trompettes folles ).

Alfano – Risurrezione – (Dynamic)
→ Opéra vraiment peu exaltant, bâti de façon très prévisible, peu de contrastes ni de couleurs orchestrales. Quand on compare aux symphonies (et encore davantage à la musique de chambre d'Alfano), tout ceci paraît particulièrement incompréhensible.
→ Sans avoir jamais été convaincu qu'il s'agissait d'un chef-d'œuvre, je trouve cette dernière version, quoique très bien chantée, particulièrement peu colorée orchestralement.

Respighi – transcriptions de Bach (Prélude & Fugue, Passacaille & Fugue en utm, Chorals) et Rachmaninov (Études-tableaux) – OPR Liège, Neschling (BIS 2021)
→ Pas très subtilement orchestré, orchestre pas splendide non plus… mais le Choral du Veilleur fonctionne très bien.

** Hahn – Ô mon bel inconnu – Gens, Dubruque, Dolié ; ON Avignon-Provence, Samuel Jean (Bru Zane 2021)
→ Interprétation orchestrale pleine de d'élan, naturel général des interactions, prise de son extrêmement confortable… une œuvre-légère délicieuse qui fonctionne parfaitement ici, ravivée avec esprit.
→ Belles voix pas complètement idéales : l'émission de Gens paraît vraiment  molle pour le registre comique, Dubruque n'a pas énormément de séduction timbrale, Dolié couvre toujours beaucoup trop (toutes les voyelles sont modifiées, fermées, le timbre artificiellement assombri) – pour autant, c'est lui qui manifeste le plus de sensibilité dans l'incarnation de son texte, très réussie.

* MEYERBEER : Wirth und Gast, oder Aus Scherz Ernst [Opera] (Alimelek) (Kobow, Woldt, Stallmeister, Württembergische Philharmonie Reutlingen, Rudner) (Sterling 2021)
→ Un nouveau Meyerbeer en allemand, comme on n'en entend guère, par une superbe équipe (Reutlingen !) et le librettiste du Vampyr ! 
→ Sympathique Singspiel (dont l'ambiance a quelque chose d'une Zauberflöte ou d'un Oberon de Weber qui aurait entendu Rossini et Boïeldieu). C'est agréable, mais rien à voir, jusque dans la langue proprement musicale (les harmonies, les rythmes, l'orchestration, les mélodies, la prosodie…) avec ce qu'il produit pour l'Italie (qui est moins bien) et pour la France (qui est infiniment plus personnel).



Nouveautés : versions

* Liszt – Réminiscences de Norma
(+ Sonate en si + Sonnets des Années de Pélerinage, non écoutes) – Grosvenor (Decca 2021)
→ Très ferme toucher, traits très bien articulés… Capté avec un peu de dureté. Manque un peu de couleur pour mon goût. La maîtrise technique fait toutefois la différence dans le final, absolument flamboyant, où l'abondance de traits ne rallentit en rien l'énonciation de la mélodie du bûcher. Bravo.

*** Tauber, Hans May, Carste, Grothe, Ernst Fischer, Winkler, Cottrau, Stolz, Sieczynski, Kalman, De Curtis, Ralph Erwin, Spolianski, Karl Böhm, Marini, Tosti, Capua – « Heut' ist der schönste Tag - Tenor Hits of the 1930s »Martin Mitterrutzner, German Radio Saarbrücken-Kaiserslautern Philharmonic. C. Poppen (SWR Classic 2021)
→ Sobre (malgré tout) accompagnement de l'excellent Poppen, et voix splendide de cet élégant ténor ferme, plutôt léger mais assez glorieux, ne négligeant pas l'art (sacrilège) du fading !  Superbe album dans ce genre, si l'on n'a pas peur du sirop (moi un peu, on se lasse vite).

* Weber – Der Freischütz (extraits !) – van Oostrum, Barbeyrac, Baykov ; Skerath, Immler ; Insula Orchestra, Équilbey (Erato)
→ Quelle étrange chose, un disque de 80 minutes qui ne contient que les moments de bravoure (ouverture, pantomime de la fonderie, airs), pas de dialogues et très peu d'ensembles… mais complété par un DVD documentaire sur la production. Pourquoi faire ?
→ Dommage, production très réussie (incluant la magie, très adéquate ici), couleurs superbes (et individualités musiciennes !) de l'orchestre sur instruments, très beau plateau (Agathe en particulier). Cela méritait une diffusion de l'intégrale…

* MURCIA, S. de: Baroque Guitar Music (Entre dos almas) (Stefano Maiorana) (Arcana 2021)
→ Jeu très généreux et mélismatique, évoquant davantage une improvisation de flamenco. Accord surprenant (quel tempérament utilisé ?), jeux de distorsion, bruits de caisse…

** Verdi – Aida – Radvanovsky, Kaufmann, Tézier ; Opéra de Paris, Mariotti (Arte Concert 2021)
→ Amants absolument merveilleux, souples et nuancés tout en restant glorieux. Orchestre très bien mis en valeur par Mariotti. Entourage impeccable. Un plaisir.

** Rameau – Dardanus version de 1744 – Wanroij, Santon, Dubois, Christoyannis, Dolié ; Orfeo O, Vashegyi (Glossa 2021)
→ Vocalement, vraiment pas ce que je voudrais entendre ici (Dolié outrageusement couvert, Christoyannis en petite forme, peut-être à cause de la tessiture basse du rôle), à l'exception de Dubois qui, avec son timbre grêle et perçant, rayonne à sa façon.
→ Mais l'excellente surprise vient de Vashegyi qui, malgré des couleurs un peu grises, insuffle une véritable animation, même aux récitatifs plus convenus et aux airs longs. Contrairement à ses autres Rameau et aux pastorales un peu dénervées qu'il a faites ces dernières années, un véritable sens dramatique se déploie. Peut-être bien la meilleure version de Dardanus à ce jour, si l'on considère l'effet d'ensemble !

** Beethoven – Symphonie n°9 – Pittsburgh SO, Honeck (Reference Classics 2021)
→ Très allégé et informé, extrêmement vif dans le premier mouvement, interprétation très tendue, pleine de détails d'orchestration, d'explosions, de fièvre !  Du vrai Beethoven.
→ Le final est très beau, mais m'accroche moins, trop de timbre, de maîtrise peut-être.

* LULLY – Dies iræ, De Profundis, O Lachrymae – Les Épopées, Fuget (Château de Versailles)
→ Captation également disponible en vidéo chez Arte. → Son très profond d'un vaste orchestre, solistes ***** (Lefilliâtre, Auvity, Goubioud, Mauillon, Arnould, Brès…). Sur le choix esthétique, un peu difficile de passer après les mêmes motets l'an dernier par Millenium Orchestra et García Alarcón : chez Fuget tout est très fondu (et poisse un brin, acoustique de la Chapelle Royale aidant), là où la respiration, la discontinuité, l'éclat, la déclamation triomphante prévalaient de façon saisissante chez Alarcón (de loin le plus beau disque de grands motets de LULLY, il faut dire – qui avait marqué le millésime 2020).
→ La vidéo, très bien filmée, apporte un supplément en voyant tout ce monde frémis à l'unisson !




Nouveautés : rééditions

** Gazzaniga (DG), Bizet (Djamileh), Dvořák (Armida), Fibich (Šarká), Massenet (Thérèse), Leoncavallo (La Bohème) – « Opera Rarities » – (Orfeo)
→ Coffret contenant ces œuvres intégrales (passionnantes) dans de belles versions (pas les meilleures, certes). Il doit cependant manquer les livrets, certains se trouvent en ligne (mais pas sûr pour La Bohème et à peu près sûr que non, hors monolingue, pour Armida.





Autres nouvelles écoutes : œuvres

** PEJACEVIC, D.: Symphony in F-Sharp Minor, Op. 41 / Phantasie concertante (Banfield, Rheinland-Pfalz State Philharmonic, Rasilainen)
→ Symphonie expansive et persuasive, riche !  Pas du tout une musique galante.

* VIEUXTEMPS, H.: Violin Concerto No. 4 (Hahn, Bremen Deutsche Kammerphilharmonie, P. Järvi) (DGG 2015)
→ Final exceptionnellement virtuose. Un peu plus superficiel musicalement aussi, trouvé-je.

*** Pejačević – Quintette piano-cordes, Quatuor en ut, Quatuor piano-cordes  – Sine Nomine SQ, Triendl (CPO 2012)
→ Quintette : Belles modulations, beau lyrisme du mouvement lent, dernier mouvement virevoltant !  Postromantisme enrichi de recherches début XXe chez cette compositrice croate.
→ Beau quatuor à cordes apollinien.
→ Quatuor piano-cordes : très marqué par Debussy et Fauré, une petite merveille très frémissante et prenante, à rapprocher par exemple de ceux de Chausson et Fauré (n°1).
→ Cordes du Sine Nomine pas fabuleuses (manquent vraiment de fermeté et de mordant, grincent un peu).

*** Reyer – Sigurd (version intégrale) –  Bou ; Opéra National de Lorraine Nancy, Chaslin (bande pirate sur les genoux)
→ Première présentation de l'œuvre sans coupures ! 

* Cherubini:  Mass in A Major de 1825 pour le Couronnement de Charles X – Cologne Radio Chorus; Cappella Coloniensis; , Gabriele Ferro (Capriccio)

* Emilie Mayer – Quatuor piano-cordes – Mariani PiaQ (CPO 2017)
→ Chouette. Manque quand même d'un petit quelque chose de marquant.

* Foulds – Le cabaret Overture // Pasquinades symphoniques // April-England // Hellas // 3 Mantras – LPO, Wordsworth (Lyrita 2006)
→ Des choses sympathiques, mais globalement surtout marquant du côté des Mantras.

Rangström – Symphonies n°3 & 4  – Norrköping SO, Mikhaïl Jurowski (CPO)
→ La 3 : sombre ostinato et structure simple favorisant la mélodie simple, je pense à Libertas venit de Hendrik Andriessen, petite merveille… mais en moins prégnant.
→ La 4 : là encore de grands aplats pas très complexes structurellement malgré une harmonie travaillée. Pas totalement séduit par cette alternance de blocs en pleins et en creux, un brin sommaire (et en tout cas, dans ses effets de contraste, peu propice au disque).

* Rangström – Intermezzo Drammatico – Norrköping SO, Mikhaïl Jurowski (CPO)
→ Simple mais persuasif et personnel. Par moment un côté danses de Salomé chez Schmitt…

FOULDS, J.: Dynamic Triptych / April England / April England / The Song of Ram Dass (Donohoe, City of Birmingham Symphony, Oramo)
→ Aimable, galant, moins nourrissant que l'autre monographie.

** LECLAIR, J.-M.: Sonatas for 2 Violins (Complete) - Opp. 3 and 12 (Ewer, LaMotte) (Dorian Sono Luminus 2014)
→ L'opus 3 n°1 est celui qui figure, sur la gravure-portrait de Leclair tirée d'un pastel… Après avoir passé en revue ses partitions, j'ai fini par trouver l'extrait assez substantiel qui apparaissait dans ses mains…
→ Ce n'est pas la seule raison pour laquelle écouter ces duos qui font figure de sonates en trio sans basse continue !

LECLAIR,
J.-M.: Sonatas for 2 Violins, Op. 3, Nos. 1-6 (Hoebig, Stobbe) (Analekta 2018)
→ Un peu lourd.

* Rangström – Symphonie n°1 – Norrköping SO, MIkhaïl Jurowski

** FOULDS, J.: 3 Mantras / Mirage / Lyra Celtica / Apotheosis (City of Birmingham Symphony, Oramo)
→ Très varié et réussi. Les Mantras en particulier, ou la Lyra qui inclut un soprano sans texte. Même la concertante (avec violon) Apotheosis me touche beaucoup (l'élan majestueux au centre de son Andante !).

*** Foulds – World Requiem – BBC SO, Botstein (Chandos)
→ Très varié et expansif, remarquable écho (moins idiosyncrasique, certes) au War Requiem.



Autres nouvelles écoutes : interprétations

** Cherubini – Missa solemnis n°2 en ré mineur – Rilling (Hänssler)
→ Très bel ensemble remarquablement écrit, comparable au style de ses requiems (riches en prosodie, travaillés sur la déclamation et au besoin le contrepoint), mais avec des solistes très bien mis en valeur. Le tout joué avec la rondeur et la rhétorique dramatique formidable de Riling.
* Meyerbeer – « Meyerbeer in France » – Thébault, Pruvot, Sofia PO, Talpain (Brilliant 2016)
→ Très beau disque (cette précision d'articulation orchestrale dans du Meyerbeer, c'est pas tous les jours !). Pruvot magnifique, Thébault plus problématique (timbre peu dense, aigus un peu criaillés).
→ Les extraits choisis sont pour large part de l'ordre décoratif, pas nécessairement le meilleur du compositeur, mais joli voyage néanmoins, atypique !:

* Leroy Anderson, Typewriter Concerto
→ Dans le style Wolf-Ferrari…

* Vieuxtemps:  Violin Concerto No. 5 in A Minor, Op. 37, "Gretry": –  Corey Cerovsek ; Lausanne Chamber Orchestra :  Lintu, Hannu (Claves 2008)
→ L'Adagio cite le duo d'amour Isabelle-Alonze de l'acte II ?  D'où le nom ?
→ Superbe version pleine de vie.

* Sibelius 5, Radio Finlandaise, Lintu (DVD)
→ Très beau, remarquable progression, mais quelques moments qui manquent d'angle, d'ampleur, de relance épique – en particulier les appels de cor du dernier mouvement, étrangement allentis et lissés, ce qui ne manque pas de grâce, mais un peu d'apothéose comme ce l'est usuellement… Néanmoins, splendide final sur le bout des pieds, très étonnant.

* BIBER – Sonates du Rosaire – Manze, Egarr (HM 2004)
→ Superbement phrasé, version HIP sans trop d'acidité / aridité, assez confortable pour moi qui ne suis pas toujours à l'aise avec cette ensemble monumental que j'ai peut-être tort d'écouter d'une traite… Variations et traits de virtuosité (écrits par Biber) impressionnants.
→ La Présentation au Temple, le jeune Jésus préchant, le Christ au Pilier, Crucifixion me touchent tout particulièrement… Version ou maturation de ma part, l'impression d'enfin accéder à l'œuvre !
 
*** Sibelius:  Tapiola – Radio Finlandaise, Berlin, Rosbaud (Ondine)
 
* Sibelius:  Tapiola – Radio Finlandaise, Lintu (Ondine)

* Williams – Star Wars VII – CD de la BO
→ La qualité a bien baissé. Hors le thème de Rey, très réussi, vraiment de la tapisserie sage et de la fanfare pétaradante. Dommage, quelle distance avec l'art consommé des IV et V.

CHERUBINI, L.: Mass No. 2, "Messe Solennelle" en ré mineur (Wiebe, Jungwirth, Orrego, Friedrich, Munich Motet Choir, Munich Symphony, Zobeley)
 
** Sibelius:  Tapiola, Op. 112 – Royal Stockholm Philharmonic Orchestra; Davis, Andrew (Finlandia)
 → Très belle surprise, très belle couleur. Toujours un peu extérieur à l'œuvre répétitive et très cordée.

** Nielsen – Symphonie n°2 – Janáček PO Ostrava, Kuchar (Brilliant)
→ En réalité vraiment très bien, nerveux, belle finition, j'avais beaucoup sous-estimé cette intégrale je crois.

Nielsen
– Symphonie n°1 – Stockholm RPO, Tor Mann (fin 40s début 50s)
→ Pas en place, orchestre dépareillé, tout le monde joue comme il peut cette musique hautement inusuelle, sous l'étiquette « Nielsen's Prophet in Sweden »… Je ne suis pas sûr de détester complètement (quelle typicité des bois, tout de même !), mais c'est clairement très loin des standards professionnels qu'on attend désormais (voire des bons amateurs d'aujourd'hui…).

* Sibelius – Symphonie n°7, Tapiola – Atlanta SO, Spano (ASO Media)
→ Étonnante lecture frontale et voluptueuse, avec un sens dramatique primaire, un côté verdien – qui rappelle l'énergie communicative de ses incroyables récentes symphonies de Bruch. Dans Sibelius, c'est exotique mais pas du tout inopérant.

* Sibelius – Symphonie n°5 – Berliner Philharmoniker,  Rattle (Berliner Philharmoniker)
→ Très vivant. Un excellent souvenir de la version vidéo (assez ultime), assez étonné par les timbres plus étroits ici (cordes délibérément sèches, mais trompettes un peu nasillardes, étonnant). Bois toujours aussi vertigineux.
+ final Maazel Pittsburgh, Karajan Philharmonia, Karajan Berlin, Bernstein Vienne

* Sibelius – Symphonie n°4 – Berliner Philharmoniker,  Rattle (Berliner Philharmoniker)
→ Étrangement, je ressens un petit manque de soyeux des cordes ici. Mais l'ascétisme, la transparence, les couleurs, sont magnifiques.

* Sibelius – Symphonie n°7, Océanides, Symphonie n°5 – LSO, C. Davis (LSO Live)
→ Tiré de la troisième intégrale de Colin Davis, la seconde avec le LSO.
→ La Septième, malgré des cuivres un peu massifs par endroit, se distingue par sa remarquable suspension et sa cinétique permanente. Son large, typiquement du dernier Davis. La Cinquième manque un peu de folklore à mon gré, évidemment, mais sans comparaison avec ses deux précédentes intégrales plutôt conformistes et ternes.

* Sibelius – Symphonie n°6 – Berliner Philharmoniker,  Rattle (Berliner Philharmoniker)
→ Cordes droites, peu vibrées, étonnant début très résonant quoique soyeux. Manque un peu de tension sur la durée pour moi, j'en avais un meilleur souvenir (d'après la version vidéo : je découvre sa déclinaison CD).

Sibelius – Symphonies n°3 – Stockholm RPO, Ashkenazy (Exton)
→ Oh, un peu décevant ici, niveau plus juste de l'orchestre que ce qu'il est habituellement, ou que la concurrence.

Sibelius – Symphonies n°2,3 + Night Ride & Sunrise – Radio Finlandaise, Saraste (RCA)
→ Intégrale de studio antérieure à l'intégrale Finlandia, elle vient d'être rééditée après une longue indisponibilité.
→ Autant je trouvais la version Finlandia structurellement singulière, exaltant les transitions en une sorte de nuage permanent (plutôt que d'appuyer sur la mélodie), autant je trouve cette lecture beaucoup plus traditionnelle et assez peu grisante : comme pour Salonen, les timbres captés par RCA paraissent vraiment mats et sans résonance. À côté de l'explosion des couleurs dans les grandes versions récentes (Oramo, Rattle, Storgårds…), c'est un peu frustrant, et en tout cas pas vraiment indispensable.

* Lully – Dies iræ, Te Deaum – Allabastrina, E. Sartori (Brilliant)
→ Spectre sonore à l'italienne (peu de corps dans les parties intermédiaires, respiration du spectre), qui fonctionne très bien, avec beaucoup d'élan et de solennité.




Réécoutes : œuvres

** Kreutzer – La mort d'Abel – Droy, Bou, Pruvot ; Les Agrémens, van Waas (Singulares 2012)
→ trissé

*** Coles – Fra Giacomo…

*** HONEGGER, A. / IBERT, J.: Aiglon (L') [Operetta] (Gillet, Barrard, E. Dupuis, Guilmette, Lemieux, Sly, Montréal Symphony, Kent Nagano) (Decca 2016)

*** Foulds – World Requiem – Charbonnet, Wyn-Rodgers, Skelton, Finley ; Hickox (Chandos)

*** Auber – Les Diamants de la Couronne – Colomer (Mandala)
→ Sommet du livret haletant (merci Scribe) et d'une musique divertissante pourtant pleine de modulations, d'ensembles travaillés, de surprises… Un des plus beaux opéras comiques jamais écrits. (Peut-être même le plus beau en langue française…)  Distribution fabuleuse et orchestre audiblement passionné. Mise en scène tradi pleine de vie.

** Gaveaux – Léonore ou l'amour conjugal – Mc Laren, Richer, Côté, Lavoie ; Opéra Lafayette, Ryan Brown (bande-son du DVD Naxos 2019)

*** Grétry – Céphale & Procris (actes I & II) – van Waas (Ricercar)

** Madetoja – Symphonies 1 & 3 + Suite Okon Fuoko – Helsinki PO, Storgårds (Ondine)
→ Bissé.

*** Madetoja – Symphonie n°2 – Helsinki PO, Storgårds (Ondine)

** Atterberg – älven – Hanovre, rasilainen (CPO)



Réécoutes : versions

* Rameau – Dardanus – Edda-Pierre, Gautier, van Dam, Soyer ; Leppard (Erato)

* Rameau – Dardanus – Arquez, Richter, Buet, Fernandes, Devieilhe, De Negri ; Pygmalion, Pichon (Alpha)

*** Beethoven – Symphonie n°9 – Enlightenment Mackerras (Signum)

* Sibelius – Symphonie n°5 – NZSO, Inkinen (Naxos)
→ Vraiment une très belle exécution, le meilleur volume de cette excellente intégrale. Dernier mouvement très réussi (à part la perte de tension à la fin du mouvement), premier mouvement doté de très belles couleurs et de très beaux équilibres, même si certains accompagnements paraissent un peu plats et certaines syncopes un peu inconfortables.

* Nielsen – Symphonie n°3 – Ireland NSO, Leaper (Naxos 1995)
→ Intégrale que j'adore, parmi les moins luxueuses orchestralement, mais d'un esprit et d'une tension assez fous, parmi les meilleurs. Pas à son sommet dans la Troisième plus étale, qui appelle davantage la volupté sonore, mais toujours ces merveilleuses qualité.

Nielsen – Symphonie n°3 – BBCPO, Storgårds (Chandos)
→ Contrairement à son Sibelius, je trouve leur Nielsen beau mais assez froid, cherchant plus la maîtrise et la chatoyance que l'esprit. Même un peu frustré par cette Troisième.

** Nielsen – Symphonie n°1 – Radio Danoise, Jensen (Naxos, remastering 1952)
→ Splendide restauration pour une version remarquablement maîtrisée, au trait fin et nerveux, bâtie avec grande clarté et sens des progressions, pourvue de belles couleurs… parmi les plus convaincantes de la discographie, malgré son âge vénérable (sachant que les propositions réellement satisfaisantes pour Nielsen sont presques toutes arrivées à partir de la fin des années 90…).
→ Je n'en avais pas du tout un souvenir aussi enthousiaste !

Nielsen – Symphonie n°1 – LSO, Ole Schmidt
→ Bien, mais vraiment en deçà du potentiel de cette musique.

*** LULLY – Dies iræ, De Profundis, Te Deum – Junker, Wanroij, Auvity, Lenaerts, Buet ; Millenium O, Alarcón (Alpha 2019)




Autres nouvelles parutions à écouter

→ GRAUPNER, C.: Easter Cantatas (Jerlitschka, S. Hübner, J. Hill, Capella Vocalis Boys Choir, Pulchra Musica Baroque Orchestra, Bonath)
→ Schulhoff Intégrale des Lieder. Sunhae Im, soprano ; Tanja Ariane Baumgartner, mezzo-soprano ; Hans Christoph Begemann, baryton ; Britta Stallmeister, soprano; Klaus Simon, piano ; Delphine Roche, flute ; Myvanwy Ella Penny, violon ; Filomena Felley, alto ; Philipp Schiemenz, violoncelle .
→ clarinette copland bernstein rozsa orchid
→ étienne richard fabien armengaud
→ Jake Heggie: Songs for Murdered Sisters Joshua Hopkins
→ HEISE, P.A.: Drot og marsk (Royal Danish Opera Chorus and Orchestra, Schønwandt)
→ frid quintet
→ beethoven aquileia
→ breath angels
→ Stanchinsky: Piano Works Peter Jablonski
→ Antti Auvinen & Sampo Haapamäki: Choral Works Helsinki Chamber Choir 
→ Michael Jarrell: Orchestral Works Tabea Zimmermann
→ John Mayer & Jonathan Mayer: Orchestral Works Sasha Rozhdestvens
→ kontski piano sonatas anna parkita
→ daniel jones symphs 3 5 lyrita thomson
→ Bergson: Orchestral Works Jonathan Plowright
→ vlagiderov cctos
→ Holmboe quats vol. 1 nightingale SQ
→ carte postale royaumont bunel
→ tempesta di passaggio : solo pour cornetto
→ gál 'hidden treasures' lieder inédits immler deutsch
→ british music strings I pforzheim
→ schnittke daniel hope
→ kalafati piano
→ respighi transcriptions
→ eccles semele
→ maconchy , lefanu, swayne « relationships » violon piano
→ alex freemann, requiem (BIS)
→ Cesti, La Dori
→ hasse enea in caonia
→ ruders, nørgård, violoncelle solo
→ Grigory Krein piano
→ F.G. Scott piano
→ worgan harpsichord julian perkis chez toccata
→ Goldmark vol 2, mokranjac piano, the laundy grondahl legacy, graun orchestral, trattamento dell'harmonia, platti chamber, marx mosè
→ farkas chamber, braga santos, chamber 3, telemann christmas cantatas CPO, jenner piano
→ Johan Nepomuk David : intégrale des trios à cordes (David-Trio), chez CPO.
→ fra diavolo strade napoli
→ Schulhoff Flammen very vermillion billy
→ stikhina salomé  https://www.youtube.com/watch?v=YU0jlgd9Pas
→ clair-obscur piau
→ kopatchinskaja (plaisir illuminés)
→ ballades vinnitskaya
→ fanciulla foster
→ musicalische exequien
→ haydn 76 chiaroscuro
→ buxtehude par Les Timbres
→ locatelli concertos violon gringolts helsinki baroque
→ catoire chambre & concerto, triendl
→ messiaen 20 regards chen
→ beethoven solemnis jacobs
→ ariadne botha schmeckebecher
→ telemann ouvertures, orfeo barockorchester
→ telemann concerti camerata köln
→ josquin 7e livre, visse
→ weinberg 2,5,6 arcadia SQ
→ nouvel an 2021 muti
→ bagatelles beethoven feltsman
→ boffard beethoven berg boulez
→ krieger 12 sonates en trio
→ pettersson symph 12 lindberg



Projets d'écoutes ou réécoutes pour les semaines à venir

tout DUX, tout CPO

Jēkabs Jančevskis - Chœurs
Mäntyjärvi - Chœurs
Foulds - Quatuors
SEHS

heggie violins of hope
pejavevic symph réécoute

vieuxtemps cctos vcl CPO
vieuxtemps cctos vln davin

nielsen jensen
nielsen kuchar
nielsen bernstein

« Flury. Son quatuor No. 5 est bien ficelé dans une optique assez traditionnelle, le No. 6 possède un II d'une grande mélancolie et déploie un cœur suspendu dans le III à fondre. Le No. 7 est peut-être le plus intéressant, qui démarre en fugue à quatre voix avant de virer à une pièce romantique tout en pizzicatti. Ces deux derniers sont couplés avec une suite pour orchestre à cordes assez déconcertante (III), variée (Atterberg dans le II, marche instable dans le IV) qui ne manque pas de sel. Le quintette pour piano, bien que souvent d'un sentimentalisme parfois caricatural, n'aura pas dépareillé avec les pièces ultra-lyriques écoutées récemment. Plaisir sûrement coupable mais plaisir malgré tout. »

« Plus ancien et susceptible de te plaire, Bargiel. Le deux premiers quatuors évoquent Beethoven, respectivement opus 18 et 59, les troisièmes et quatrièmes sont plutôt d'obédience Schumann/Brahms/Mendelssohn (même si j'ai pensé aux gémissements utilisés par Onslow au début du No. 4). Plus sophistiqués, moins immédiats en ce qui me concerne, avec un pathos un peu forcé parfois, mon goût désordonné ne doit pas empêcher d'y trouver maintes satisfactions. Mais c'est bien son octuor, d'une noirceur incroyable, qui m'a cueilli et que j'enjoins d'essayer sans attendre. Sa symphonie est au menu prochainement, je ne saurais rien en dire à l'heure actuelle.  »

« Blackford, des choses passionnantes dans tous les registres. En musique de chambre, ses Hokusai Miniatures aux atmosphères variées et particulièrement évocatrices. À l'orchestre, outre sa réorchestration du Carnaval de Saint-Saëns et sa propre symphonie pour animaux qui mange à tous les râteliers (de Rautavaara à Williams), son concerto pour violon Niobe avec des vrais morceaux de Banks et de Szymanowski m'a fortement convaincu. »

(vous aurez reconnus les conseils personnalisés de Mefistofele)

hausegger, graener

cherubini messes

lintu

goetz quintette triendl

wolf-ferrari (segreto, etc.)

respighi vetrata, metamorphoseon
Den Utvalda rangström nylund schirmer

cctos violon : st-sns, godard, vieuxtemps, graener goetz, børresen

vieux temps hahn, vcl cctos

scriabine symph 1

FOULDS, J.: Dynamic Triptych (Shelley, Royal Philharmonic, Handley)

foulds chambre quartetto intimo

nielsen bo holten vocal

leclair

kirchner quatuor piano

CHAYNES, C.: Visions concertantes / 4 Poèmes de Sappho (Mesplé, Ponce, Trio à cordes Français, Toulouse Chamber Orchestra, Armand)
Rangström : Havet sjunger, Bön till natten, Partita

RANGSTRÖM, T.: Sånger (Hagegard, Scheja)

elisir : dalla benetta De Marchi, valletti bruscantini gavazzeni, bonney winbergh panerai ferro, gigli taddei gavazzeni,
Jules Massenet (1842-1912) :

Le Carillon, ballet ; Richard Bonynge, National Philharmonic Orchestra (Decca, avril 1983)

Opéra Oleg Prostitov "Ermak"
stanford R. Williams
gubaidulina quat 1
tichtchenko 4,3
schnittke rubackyte
Lokshin - Variations for piano - Maria Grinberg, piano
schoeck piano ritornelle
jacques mercier sony
adamek https://www.youtube.com/watch?v=xOPdjCxHJ8A
requiem verdi, gounod (+ mors et vita)
krug https://www.youtube.com/results?search_query=arnold+krug
lully alarcón
hartmann rickenbacher nimsgern n°2
bax avec pttn, rott avec pttn
Jekabs Jančevskis : Aeternum and other works (Jurģis Cābulis /Riga Cathedral Choir School Mixed Choir)
Jaakko Mäntyjärvi : Choral music (Stephen Layton / Choir of Trinity College Cambridge)
→ boutsko : i]Nuits blanches[/i] ([i]Белые ночи[/i]
lebendig begraben nagy
ina boyle
diamants couronne paul paray
zaderatski : sonates, préludes
→ keuris laudi, michelangelo, antologia…
→ roy harris symph 3, symph 5, ccto violon
→ Alexander KASTALSKY (1856-1926), Requiem for Fallen Brothers (1914-1917)
→ Musgrave Helios, ina boyle
Tournemire : Symphonie Sacrée (van der Ploeg)
→ børresen ccto vln par garaguly
→ weber : mélodies italiennes, lieder
diogenes SQ
CPO
kalliwoda 2, kalliwoda 5 spering
kallstenius 1
kozeluch moisè in egitto
Maconchy, compositrice Symphony for double string orchestra
Lajtha: Symphonie n°1/Pasquet
→ reinecke dornröschen
→ Let There Be Cello
→ Bainton 3, Ruth Gippz 4
→ consortium classicum (moscheles, tribensee)
→ DUSSEK, J.L.: Piano Sonata, Op. 43 / MOSCHELES, I. / CRAMER, J.B. / HUMMEL, J.N. / KALKBRENNER, F.: Variations on Rule Britannia (M. MacDonald)




(Notule réalisée les yeux pleins de roman auvergnat et provençal. Parce que la vie de certains a du style.)

lundi 26 octobre 2020

Dienstag de STOCKHAUSEN – bombardements, Stabat Mater et Teletubbies


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#ConcertSurSol #41 : Dienstag aus Licht de Stockhausen

Solistes chant : Élise Chauvin, Léa Trommenschlager, Hubert Mayer, Damien Pass, Thibaut Thezan
Solistes instrument : Henri Deléger, Mathieu Adam, Sarah Kim
Ensembles : Le Balcon, Élèves du CNSM, Jeune Chœur de Paris
Chefs : Richard Wilberforce, Maxime Pascal
Mise en scène : Damien Bigourdan
Projections vidéo : Nieto

Expérience folle comme il se doit. Le Balcon a entrepris une intégrale de Licht de Stockhausen (près de 30h de musique, répartie en 7 opéras écrits de 1977 à 2003), au rythme effréné d'un opéra par an – il qui doit s'achever à l'automne 2024, et culminer dans un Festival Licht où les 7 opéras seraient donnés successivement (ceci me paraît un peu ambitieux tout de même, mais les 7 seront vraisemblablement donnés).

Particularités

Ce ne sont pas des opéras à proprement parler, pour plusieurs raisons.
→ Beaucoup de fragments préexistent, ou sont détachables (ici, la Pietà ou encore la Course des Années ont été données de façon autonome, par exemple ; de même dans d'autres volumes pour l'emblématique Quatuor aux Hélicoptères).
→ Une large partie de ces œuvres consiste en des pièces autonomes purement instrumentales, chacun des trois personnages principaux du cycle pouvant être représenté par un instrument : le soliste vient sur scène et exprime dans une pièce solo, qui peut être assez longue, les affects de son personnage. La flûte de la langue de Lucifer (dans Samstag), la trompette (ou le bugle, comme ici pour la Pietà) pour Michael, la clarinette (ou le cor de basset, par exemple dans Donnerstag) pour Eva, le trombone pour Lucifer. Dans ce Dienstag, le grand moment de bravoure solo tient dans la Pietà où la mort d'un soldat de Michael (qui se révèle Michael lui-même) est caractérisée par le remplacement de la trompette par le bugle plus doux et mélancolique (visuellement reconnaissable à sa forme arrondie, comme un gros cornet) tandis qu'Eva tient lieu de mère affligée, long duo suspendu de déploration – et d'une forme de résurrection.
L'action reste élusive, des fragments qui ne produisent pas d'intrigue, plutôt une unité dans la démonstration spirituelle (chaque volet se trouve ainsi associé à une couleur, un corps céleste, des vertus). Pour Mardi, placé sous le signe de Mars, l'affrontement hardi et la réconciliation se mêlent.

Autres spécificités :

→ L'opéra fonctionne en convoquant divers groupes instrumentaux, et non un orchestre constitué. Pour Dienstag, une armée (oui, ils se font réellement la guerre) de trombones pour Lucifer fait face à une armée de trompettes pour Michael, le double (angélique bien sûr) de Stockhausen à qui le compositeur prête son enfance (dans Donnerstag en particulier) et ses aspirations. Pour la Course des Années, quatre groupes instrumentaux coexistent (un d'harmoniums, un de piccolos, un de hautbois, et le clavecin). Un univers sonore qui ne part pas du modèle imposé 1 intrigue + 1 orchestre constitué, mais réinvente l'ensemble des moyens et objectifs d'une œuvre lyrique.
→ Dans cette perspective, la bande préenregistrée tient une place importante (et même prédominante dans Dienstag), avec un résultat qui me paraît essentiellement un bruit de fond désagréable physiquement, mais qui sert dans la plupart des opéras de base aux récitatifs, en particulier lorsque Michael et Lucifer dialoguent. Je trouve que cet aspect a beaucoup vieilli.
→ Les chanteurs sont sonorisés, et on ne peut guère faire autrement pour pouvoir rivaliser avec les bandes pré-enregistrées et surtout avec les quasi 10 trompettes + 10 trombones… Même avec la sonorisation, les voix sont largement couvertes par les cuivres en furie lors de la bataille.
Lucifer, même s'il est le repoussoir, n'est pas exactement le principe du mal, plutôt une autre approche de la vie… l'ensemble du cycle, inspiré par les lectures ésotériques de Stockhausen (Le Livre d'Urantia en particulier) et ses voyages au Japon, constitue de toute façon un gloubi-boulga mystique très personnel, mêlant transcendance et idéalisme catholiques avec des pensées d'équilibre davantage extrême-orientales… Sto écrit : « Lucifer est hostile à l'expérimentation du temps, à l'expérience de l'évolution, au dévleoppement de formes de vie plus hautes à partir de matière inconsciente – ce qui constitue un essai génétique dont on n'a pas nécessairement besoinn, puisque les êtres spirituels sont conscients. »  On voit à quel point cette position (qui est, dans sa version des origines, la raison de la révolte de Lucifer !) est plutôt celle de l'Église catholique en réalité (dont il se réclamait, il me semble), que de puissances infernales !

Structure de Dienstag :
Comme chacun de ses opéras, Mardi s'organise en Salut, Adieu et longs tableaux intermédiaires (2 ici).
Salut mettant en scène les deux forces contraires : section de trompettes (menée par le ténor Michael) et section de trombones (menée par la basse Lucifer) s'opposent, tandis que le chœur pose sa lourde polyphonie par-dessus eux en exposant leurs principes (liberté en Dieu / liberté sans Dieu). Très beau moment, spectaculaire entrée en matière, baignée aussi visuellement dans leurs couleurs respectives.
→ La Course des Années, où quatre coureurs du système décimal (de l'année au millénaire) sont arrêtés par les tentations de Lucifer et relancées par les incitations de Michael. Chacun est rattaché à un groupe (3 harmoniums, ou 4 piccolos, ou 4 hautbois, ou clavecins, avec leurs percussions respectives).
→→ J'admets ne pas trop comprendre le piment du jeu – les tentations ne sont pas très spectaculaires (des fleurs, un bon repas, un singe dans une voiture, une jolie femme !), évidemment Michael gagne, et surtout le déroulement de l'ensemble est évident… on va jusqu'à 2020, on attend patiemment que les heures tournent, sur une musique qui ne change pas de principe. C'est la force poétique et la faiblesse de ces opéras : Stockhausen ménage des dispositifs extrêmement personnels, qui suscitent à chaque fois l'intérêt, et leur donne le temps de s'exprimer ;  la contrepartie est que le statisme des tableaux, une fois installé, peut lasser quand il n'y a pas par ailleurs de paramètres usuels d'intérêt repérables comme la mélodie reconnaissable, la tention harmonique, le changement de timbre… Moments poétiques longs qui peuvent s'attarder un peu trop et changer l'opéra en contemplation dans laquelle il est permis de ne pas entrer à chaque fois.
→→ Pour la Course des Années (qui a pourtant, comme beaucoup de pièces de ses opéras, été jouée séparément), j'avoue avoir été perplexe face au caractère très Teletubbies du message : Oh, Lala te montre qu'une décennie fait dix ans !  Oh, Po te montre qu'une décennie fait dix ans !  Oh, Tinky-Winky te montre qu'une décennie fait dix ans !…  Au bout d'une demi-heure, on se dit qu'il aurait peut-être pu en profiter pour instiller des concepts philosophiques difficiles ou des notions de géométrie non-euclidienne, manière de consacrer ce temps à quelque chose qui nous surprenne un peu plus que 10 x 1 = 10… (La musique n'en étant à mon goût pas exceptionnelle non plus, le moment est assez long.)
→ L'Invasion, grande bataille issue des souvenirs de jeunesse de Stockhausen sous les bombardements, essentiellement de gros bruits de fond en octophonie, où les trombones et trompettes ne se livrent bataille qu'à la marge. Désagréable physiquement, mais ni traumatisant émotionnellement ni passionnant musicalement, à mon sens. Le moment de grâce réside dans la Pietà : un soldat (Michael en réalité) tué est tenu par sa mère qui lui chante une berceuse funèbre. La trompette du soldat se change en bugle (plus doux) au moment où son âme s'envole et dialogue ainsi avec le soprano pendant une longue scène suspendue. Puis le mur de cristal se brise sous trois explosions et apparaît Synthi-Fou, le joueur de synthétiseur tribal qui réconcilie les belligérants.
→ L'Adieu est le troisième moment de poésie intense de l'œuvre : le chœur entre et bâtit une tension suspendue au-dessus du désordre des restes de la bataille et de l'ambiance de Synthi-fou.


Ressenti et conseils
→ Le temps peut donc paraître subjectivement long, mais l'originalité des dispositifs et la qualité poétique des chœurs et des soli méritent réellement l'expérience. Je suis plus réservé sur le caractère édifiant (Sto était vraiment dans son monde) et surtout sur l'usage de l'électronique (gros bruit de fond moche et sans beaucoup de relief), avec des bandes enregistrées qui contraignent l'interprétation sans rien apporter à la musique. On peut sans sacrilège, à mon sens, se permettre d'ouvrir un livre pour lisser les passages les plus répétitifs ou étendus sans être épuisé pour la suite. (Je défends, pour l'avoir quelquefois employée, cette pratique comme licite et absolument respectueuse… on peut ainsi reposer son attention brièvement, et revenir beaucoup plus présent dans la suite, surtout pour des dispositifs répétitifs et très peu mobiles comme les quatuors de Feldman ou l'opéra seria.)
→ Quand on voit la précision du dispositif visuel (reproduit très fidèlement par Damien Bigourdan à la Philharmonie – « un nouveau monde, à la lumière blanche, apparaît avec, sur un tapis roulant, des engins de guerre miniatures, que tirent à eux des êtres de verre » !), difficile d'en saisir la plénitude au disque, clairement, sauf à isoler les moments de réussite musicale et poétique qui, eux, saisissent immédialement. Le Salut de chaque opéra est en général remarquable, notamment. Choisir ses moments peut être la solution pour une écoute audio, comme le quatuor vocal de la première scène de l'acte I de Donnerstag, avec les ombres de ses parents tôt disparus.
→ Autrement, on peut se plonger dans le cycle Klang des années 2000, pièces instrumentales chambristes qui retrouvent ce même type d'atmosphère distendue et évocatrice, sans le même apparat scénique et conceptuel que les opéras – mais leur fatras bizarre contribue aussi à leur charme, aussoi biscornu soit-il. À l'opposé, bien sûr, on peut se passionner pour la célèbre expérimentation de jeunesse Gruppen (1957), immense sauce contrapuntique nécessitant trois chefs et un ensemble instrumental assez monumental, très impressionnant.

La parole de Sto
→ Selon Sto, Lucifer, chargé de la création de l'Univers, se révolte car l'administration centrale choisit son monde (Satania) pour créer des esprits à partir de matière. Chacun ses combats. « Lucifer est hostile à l'expérimentation du temps, à l'expérience de l'évolution, au développement de formes de vie plus hautes à partir de matière inconsciente – ce qui constitue un essaie génétique don on n'a pas nécessairement besoin, puisque les êtres spirituels sont conscients. »
L'acte III est censé s'ouvrir ainsi : « Entourée d'un précipice rocheux, la scène – et au delà la salle entière – se fait champ de bataille. » Intéressant pour les représentations en milieu montagneux.
→ On se souvient peut-être du déluge de critiques qui avaient plu sur le malheureux lorsqu'il avait désigné, se référant à la logique de sa propre mythologie, les attentats du 11 septembre 2001 comme un « chef-d'œuvre [de Lucifer] ». Il parlait bien sûr, comme toujours, de son propre imaginaire, mais la chose avait été assez mal reçue à l'époque.
→ Et puis, pour le plaisir, quelques extraits de l'entretien-culte avec Éric Dahan en 2004 :
→→ Des désirs simples. « Il y a une grande ignorance de ma musique en France. On n'y joue jamais mes dernières oeuvres et notamment Licht, mon opéra de 35 heures. Lorsque l'administrateur de l'Ensemble intercontemporain (EIC) m'a contacté pour assurer la projection sonore des oeuvres qu'ils allaient jouer, j'ai demandé un nombre de répétitions qui m'a été refusé. Etre synchrone avec la bande magnétique de Kontakte exige du chef et de l'ensemble plusieurs semaines de maturation. L'EIC l'a donnée pour mes 70 ans, et j'ai été très triste après cette exécution. »
→→ Sur les autres musiques amplifiées que la sienne. « Que pensez-vous du fait que la Cité confronte votre oeuvre avec celles d'Irmin Schmitt et David Toop, qui viennent du rock ou de l'électronique ? — C'est complètement idiot... La musique pop est un divertissement, et ma musique requiert au contraire une véritable éducation, qui seule permet de percevoir le détail rythmique, harmonique ou timbral. Il faut connaître mille ans de musique, comprendre les lois de composition et leur évolution, la façon dont les premiers maîtres de la polyphonie ont su, à partir d'éléments comme des thèmes ou des motifs concevoir et développer une forme organique. C'est une tout autre culture. Je suis en contact permanent avec des gens du monde entier qui étudient mes partitions, viennent assister aux créations. Depuis sept ans, 140 musiciens de 25 pays participent aux cours que je donne pendant dix jours, à Kürten, où j'habite. Le soir, plus de 400 personnes assistent aux concerts donnés par des ensembles de musiciens qui jouent ma musique mieux que personne au monde. Allez jeter un oeil sur mon site www.stockhausen.org, et vous comprendrez. »
→→ Sur la surdité. « Que pensez-vous de la mise en perspective de votre Mantra pour deux pianos et électronique, qui date de 1970, avec les Variations Diabelli de Beethoven ? — Je ne vois aucun rapport entre ma musique et celle de Beethoven, et ce concert est une très mauvaise idée, car après les 75 minutes de Mantra on ne peut plus rien entendre. »


Programmer c'est prévoir
→ Maxime Pascal, après avoir donné Donnerstag à l'Opéra-Comique en 2018, Samstag à la Cité de la Musique (& Saint-Jacques-Saint-Christophe en dernière partie !),  Dienstag samedi dernier dans la grande salle de la Philharmonie de Paris, a déjà planifié les prochaines créations, globalement dans l'ordre de composition (Montag et Dienstag ont été inversés) : Montag à la Philharmonie le 15 novembre 2021, puis pour les automnes suivants, dans des lieux à définir, Freitag en 2022, Mittwoch (et ses hélicos) en 2023, enfin Sonntag en 2024 !  Le but étant de tout redonner ensuite dans un format festival où les sept opéras seraient entendus.

À bientôt pour davantage de Sto !

dimanche 26 juillet 2020

Le défi 2020 des nouveautés – épisode 9 : Bruch, Weigl, Schillings, Reznicek, Usandizaga, Alwyn, Killmayer…


Petit bilan du mois écoulé. Nouveautés écoutées de ces dernières semaines.

Du vert au violet, mes recommandations.

♦ Vert : réussi !
♦ Bleu : jalon considérable.
♦ Violet : écoute capitale.
♦ Gris : pas convaincu.
(Les disques sans indication particulière sont à mon sens de très bons disques.)

Quelle jolie brassée !  Je suis frappé par le nombre de noms particulièrement confidentiels (Ramhaufski, Hochreither, Romberg, Johansen, Kuljerić, Mihajlović…) qui s'ajoutent à d'autres minorités opprimées des programmateurs (les femmes avec Emilie Mayer, les « petites langues » avec Gotovac, le second XXe très-tonal avec Kuljerić…). Dans ces nouveautés, quelques merveilles absolues, en particulier les Quatuors de Weigl, fiévreux échos de ce que le style décadent début-de-siècle a produit de meilleur, à la fois ardent, complexe et jubilatoire (tout l'inverse de ses symphonies, en somme) et l'intégrale des Symphonies de Bruch par Bamberg et Trevino, dont la réalisation de qualité supérieure magnifie les beautés postschumaniennes… La Première Symphonie en particulier ménage des trouvailles merveilleuses.

Côté interprétation, vu la pléthore d'offre, c'est sans surprise Beethoven qui triomphe : moitié d'intégrale étourdissante par Savall, concertos de la plus belle finition par le gigantesque Bellucci, timbres inédits par le Freiburger Barockorchester

Dans mes découvertes personnelles, quantité de grands coups de cœur du côté des opéras d'Alwyn, Usandizaga, Killmayer, Reznicek, Schillings bien sûr, la musique de chambre de ces deux derniers.
Et écoutes comparées des Partitas pour clavier de Bach et d'Unis dès la plus tendre enfance. J'ai aussi enfin fini Barbe-Bleue d'Offenbach, un de ses meilleurs opéras à mon gré, dont je n'avais pas achevé l'écoute lorsque commencée (faute de temps simplement, car tout y est magnétique de tout en bout).




commentaires nouveautés : œuvres commentaires nouveautés : versions


Milan Mihajlović: Bagatelles pour violon, clavecin et cordes, Memento… – Brandebourg StO, Griffiths (CPO)
→ Violon ultra lyrique et clavecin en agrégats hors tonalité.
→ L'élégie, à la voix à base de lyrisme, pizz et glissandi, sonne très contemporain malgré ses bases totalement tonales. Ce n'est pas le grand vertige, mais l'orchestre splendide de Frankfurt (Oder) y resplendit.
DUPONT, G.E.X.: Songs (Je donnerais mes jours) (Rachel Joselson, Bo Ties) (Centaur)
→ Dans un des plus beaux corpus de mélodie française, un piano remarquablement timbré, présent, exact et versatile, un régal. La voix en revanche, heureusement captée en retrait, vibre terriblement, élimée, instable… difficile de traduire l'espièglerie ou la tendresse avec ce matériau, même si la proposition de l'artiste est, comme ici, de qualité.
(À choisir, j'aime nettement mieux que les mélodies chantées par Florence Katz dans l'album Peintre / Jacquon.)
Fibich – Symphonie n°3 ; Ouvertures Šarka, Bouře, marche funèbre Messine – Janáček PO Ostrava, Marek Štilec
→ Les bois sombres du début de la Troisième font belle impression ! Fibich écrit une musique romantique non sans richesses, à défaut d'une personnalité très singulière.
Beethoven – Symphonies 1,2,3,4,5 – Le Concert des Nations, Savall (Alia Vox)
→ Couleurs splendides, mais surtout une structure au cordeau et une ardeur débordante, qui en font un tout premier choix pour une version sur instrument d'époque, avec des cordes plus fondues et capables de legato que chez Gardiner (où la disjonction cordes / vents est totalement assumée), une ardeur semblable à Hogwood (dont les choix sont plus extrêmes). Du niveau de ces deux-là en tout cas.
→ Le premier mouvement de l'Héroïque est d'assez loin le plus rapide que j'aie entendu, sans doute assez proche de l'indication métronomique ! La Quatrième rend remarquablement justice, elle aussi, à son écriture à la fois fragmentée et très structurée.
→ Il faut préciser, pour les oreilles les plus sensibles, quelques moments (vraiment fugaces) où les vents ne sont pas justes (hautbois-clarinettes dans la 1, cors dans le II de la 3). Ça ne couaque jamais, et ça ne gêne pas du tout à mon sens, mais il reste, au sein de cette exécution superlative, ces détails qui peuvent gêner les plus sensibles (à la réécoute surtout, je suppose).
Nielsen: The Mother, Op. 41, FS 94 – Odense SO (Da Capo)
→ Musique de scène pour un Nielsen peu fantaisiste et pittoresque, de la musique qui bouscule peu le langage, même si l'on y entend des harmonies et trouvailles communes à la quatre.
→ Pas subversif, mais délectable, avec de très belles intuitions (l'émergence des cors mélodiques dans le rêve-saga !).
→ Amusante série d'hymnes nationaux.
Mozart y Mambo – Sarah Willis (cor), Havana Lyceum Orchestra, José Antonio Méndez Padrón (Alpha)
→ Le programme du disque correspond exactement au titre : des pièces de Mozart pour cor et orchestre… et du mambo ! (dont un pastiche de Mozart)
Je n'aime pas trop le timbre très britannique (rond, sombre, un peu poisseux) du cor de Willis, qui a un côté trombone / tuba pas tout à fait dans mon idéal (limpide) de l'instrument. Chez les mêmes solistes berlinois, Neunecker ou Dohr me séduisent autrement…
Kabalevsky: Complete Preludes – Michael Korstick (CPO)
→ Symphonies et concertos pour piano absolument remarquables, dans des genres assez différents (symphonies sombres quoique mélodiques, concertos pour piano avenants mais bien intégrés à l'orchestre, dotés d'une réelle substance musicale). Ces Préludes sont plus nus et aimables, mais avec l'implication et la pensée structurelle de Korstick (à qui l'on peut tout au plus reprocher un toucher toujours légèrement cassant), on peut goûter cette simplicité avec un diamantin éclat.
Zemlinsky – Die Seejungfrau – PBPO, Marc Albrecht (Pentatone)
→ Fluidité et clarté, élan, une grande version de cette œuvre, par un orchestre rompu depuis des années aux décadents germaniques, qu'il joue désormais avec un naturel déconcertant !
Beethoven: Symphonies Nos. 1 & 2 - C.P.E. Bach: Symphonies, Wq 175 & 183/17
Akademie fur Alte Musik Berlin, Bernhard Forck (HM)
→ Superbe projet que ces jumelages de symphonies (on a eu du Knecht avec la 6, aux parentés édifiantes !). Les CPE sont belles en première écoute, sans être nécessairement ses meilleures (et sans que les parentés directes m'aient frappé, à réentendre).
→ Sur le résultat, l'Akademie avec Forck ne dispose vraiment pas, à mon sens, du même feu qu'avec Goebel (qui fait maintenant des étincelles à la WDR de Cologne…) : les œuvres, très bien jouées, manquent de ce surplus de personnalité ou d'abandon qu'ajoutent les grandes interprétations.
→ J'ai donc envie de recommander l'album… sans avoir été tout à fait bouleversé.
Beethoven – Concertos pour piano – Bellucci, Biel Solothurn SO, Kaspar Zehnder (Calliope)
→ Bellucci encore une fois le virtuose des virtuoses (quelle netteté !) : chez lui la pédale sert à gagner en résonance et en ampleur, jamais à compenser le legato qui est déjà totalement maîtrisé. Chaque strate musicale est audible, et les phrasés élégants – dans Beethoven, il joue de plus à fond le raptus, l'ardeur, la hardgne (sa Hammerklavier est d'une insolence assez incroyable).
→ Orchestre vif, fin, engagé, très belle surprise de la part d'une phalange qu'on aurait pu croire secondaire (et qui est bien plus engagée et précise que la moyenne).
→ En bonus, un grand nombre de cadences alternatives sont enregistrées (Reinecke, Liszt, Brahms, Fauré, Busoni, Gould… !). Passionnant.
Alwyn – Miss Julie – Oramo (Chandos)
→ Splendide mise en valeur du texte, très intelligible dans cette mise en musique, dans une atmosphère typiquement anglaise (degradés de gris sophistiqués mais faciles d'accès), avec un véritable sens dramatique, un bijou.
→ Néanmoins, j'aime bien davantage la version Lyrita, chantée avec des voix moins vaporeuses et captée avec davantage de franchise.

Emilie Mayer .: Symphonies Nos. 1 and 2 (North German Radio Philharmonic, McFall)
→ Une des premières femmes à vivre de ses compositions (1812–1883), et non seulement à composer en plus de ses cours ou concerts.
→ À l'écoute, l'impression d'une belle musique, instrumentée avec délicatesse, sur des carrures d'accompagnements assez classiques, peu tournée vers les contrastes… Mais le résultat n'est pas très enthousiasmant ; j'aimerais vraiment en entendre une version avec plus de mordant, d'allant, d'accents. Quelque chose d'assez tranquille et terne domine, alors qu'en tendant l'oreille vers le détail, on peut penser aux plus belles ouvertures d'Auber, par exemple, un beau galbe mélodique, une simplicité qui a ses séductions, dans des couleurs plutôt mendelssohniennes.
→ Album peu exaltant en l'état, mais j'aimerais en avoir deux ou trois autres versions avant de me prononcer sur les compositions, qui ont l'air touchantes. En tout cas la Première Symphonie – la suivante a peu sollicité mon intérêt.

Krommer: Symphonies Nos. 6 & 9 – Svizzera Italiana, Griffiths (CPO)
→ Entre les accords dramatiques post-Gluck et un premier romantisme un peu plus aimable, de belles compositions, hélas lissée comme d'habitude par Griffiths (pourquoi confier aussi souvent ce répertoire à quelqu'un qui le joue à rebours de ses spécificités de contrastes, de textures et de coloration ?). Le résultat manque de relief, joué avec plus de « conscience » musicologique et de feu, il y aurait là un beau potentiel. Tout à fait respectable au demeurant, beau disque.

Ramhaufski, Hochreither – Festive Masses for Lambach Abbey – Ars Antiqua Austria, Gunar Letzbor
→ Son typiquement autrichien, assez rococo (cuivres très présents, notamment les trombones en contrechant dans les chœurs), qui sert des messes baroques joliment contrapuntiques. Sans paraître du niveau des fleurons du temps comme les grands Zelenka, de belles découvertes correspondant à un style européen identifié, très bien exécutées.

David Johansen (c-1) : Concerto pour piano, Pan, Épigrammes sur des motifs norvégiens, Variations symphoniques & Fugue – Triendl superstar, Kristiansand SO, Aadland (CPO)
→ Vraiment un univers sonore original, concerto pour piano un peu sombre, où l'évocation de l'orchestre tient une large part.

Reinecke : Symphonies 3 & 1, Radio de Munich, Henry Raudales (CPO)
→ Les cordes dominent dans ces symphonies typiquement romantiques, mais élancées et non sans charme mélodique. Pas des découvertes fondamentales, mais aussi bien jouées et enregistrées, un plaisir auquel on revient très volontiers !

Bruch: Symphonies Nos. 1-3 & Overtures
Bamberger Symphoniker, Robert Trevino (CPO)
→ Très mendelssohnien lorgnant vers Brahms, et joué avec un tel élan ! (quelle prise de son limpide et ample, aussi !) Il faut dire que Bamberg / Trevino, ce n'est pas une alliance de seconds couteaux !

Reznicek: String Quartets, Minguet Quartett (CPO)
→ Beaux quatuors romantiques tardifs, bien réalisés. Plutôt le meilleur de l'instrumental de Reznicek, en réalité !

Weigl: String Quartets Nos. 7 & 8
par Thomas Christian Ensemble (CPO 2017, parution en dématérialisé le 3 juillet 2020)
→ Weigl est donc un grand compositeur… mais certainement pas de symphonies ! Ces quatuors, plus sombres, mieux bâtis, d'une veine mélodique très supérieure et d'une belle recherche harmonique, s'inscrivent dans la veine d'un postromantisme dense, sombre, au lyrisme intense mais farouche, à l'harmonie mouvante et expressive. Des bijoux qui contredisent totalement ses jolies symphonies toutes fades. (On peut songer en bien des endroits au jeune Schönberg, à d'autres à un authentique postromantisme limpide mais sans platitude.)
→ Aspect original, le spectre général est assez décalé vers l'aigu : peu de lignes de basses graves, et les frottements harmoniques eux-mêmes sont très audibles aux violons, assez haut. avec pour résultat un aspect suspendu (le Quatuor de Barber dans le goût des décadents autrichiens…) qui n'est pas si habituel dans ce répertoire.

Avenue Beat – the quarantine covers
→ Très sympathique. Le sommet étant l'hors-album : « In december 2019 » avec son clip dépressif.

Kuljerić: Hrvatski glagoljaški rekvijem - Gotovac: Himna slobodi (Live) – Radio de Munich (BR Klassik)
→ Très mignon, néoromantisme minimal. Pas forcément passionnant, mais de jolies trouvailles dans les essais orchestraux – un peu massifs, mais originaux par endroit (un peu cette façon de court-circuiter l'orchestration traditionnelle qu'ont Orff ou Kancheli, toutes proportions gardées…).



commentaires nouveautés : rééditions
liste nouveautés : œuvres liste nouveautés : versions




BRAHMS, J.: Piano Trios Nos. 1-3 (I. Stern, L. Rose, Istomin) (Sony)
→ Un des rares volumes de cet extraordinaire trio qui ait un peu trop vieilli à mon gré (timbres pincés, moindre fondu général). Par ailleurs le piano très en retrait, qui fonctionnait fort bien dans Schubert, voire Mendelssohn, est un problème dans l'architecture du Brahms. Dommage.

telemann magnificat CPO mozart mass C minko


gál music for voices (toccata) Mélodies britanniques Bostridge / Pappano


Sange fra grænselandet
Musica Ficta



Graupner : Das Leiden Jesu: Passion Cantatas, Vol. 4
Ex Tempore



katsaris original works used fot mozart concertos


dallapiccola prigioniero chandos


rodrigo orchestral works, comunitat valenciana


rossini nozze teti e peleo (Naxos)


weinberg works for cello and orchestra, wallfisch (CPO)


barmotin piano (Grand Piano)


Barjansky piano (Grand Piano)


Gotovac : Ero the Joker (CPO)


Les 4 autres volumes du concours Moniuszko (DUX)


Mélodies britanniques Gilchrist

autres nouvelles écoutes : œuvres autres nouvelles écoutes : versions


Offenbach – Barbe-Bleue – Sénéchal, Duvaleix, Revoil, Collart , Peyron, Daguerssard, Dassy ; Radio-Lyrique, Cariven (Cantus Classics 2010, enreg. 1958)
→ Très plaisante musique, assez spirituelle, pas seulement truculente, et livret tout à fait amusant, avec enjeux multiples et déplacement du conte.
Offenbach – Barbe-Bleue – Leguay, Lenoty, Dachary, Doniat, Terrasson… Radio-Lyrique, Doussard (Orfeo d'Oro 1999, enreg. 1967)
→ Remarquable relief de Leguay dans son meilleur rôle. Orchestre plus vif, moins articulé que chez Cariven ; même savoir-faire déclamatoire.
Stockhausen – Mantra – (New Albion 1988)
→ Très joli et agréable, tintinabulant.
Bach – Partita n°1 pour clavier – Dubravka Tomšić (Indésens, VOX à l'origine ?)
→ Lecture pour piano tradi mais très nettement articulée. Il n'y a pas la même liquidité vivace que dans ses Scarlatti (inégalés, pour mon usage), mais ce reste de belle facture.
→ Fun fact : la gigue évoque très fortement le grand air « Je t'implore et je tremble » que Gluck met dans Iphigénie en Tauride plusieurs dizaines d'années plus tard.
Nikolaï ARTZIBOUTCHEV : Sérénade / Nicolaï SOKOLOV : Polka, Mazurka / Maximilien d'OSTEN-SACKEN : Berceuse / Anatole LIADOV : Mazurka, Sarabande / BLUMENFELD : Sarabande / Nikolaï RIMSKI-KORSAKOV : Allegro / BORODINE : Scherzo / Alexandre KOPILOV : Polka / GLAZOUNOV : 5 Novelettes – « Les Vendredis » de Belaïev – Vertavo SQ (Simax 2004)
→ Musique plaisante d'ambiance de salon, remarquablement jouée par les Vertavo.
Bach – Partita n°1 pour clavier – Buchbinder (Sony)
→ Très romantique, mélodique, fluide, très plaisant à écouter, en lissant la complexité contrapuntique.

Bach – Partita n°2 pour clavier – Buchbinder (Sony)

Bach – Suite anglaise BWV 808 – Buchbinder (Sony)
→ Se prête moins bien à ce jeu (manque de danse).
Marteau – Quatuor n°2, 8 mélodies avec quatuor – Deshayes, Isasi SQ (CPO 2018)
→ Seul le Quintette avec clarinette, qui sert quelquefois de couplage au Reger, est un minimum représenté.
→ Le Deuxième Quatuor est dans la même veine, très sérieux et contrapuntique, franchement peu extraverti ni mélodique, malgré l'impressionnante contruction fuguée du dernier mouvement, qui mérite le détour.
→ Mélodies plus riantes, avec davantage de relief sensible.

Bach – Intégrale des Partitas pour clavier – Pinnock (Hänssler 2007)
→ Vivacité et fondu, une version pour clavecin « symphonique » qui fonctionne remarquablement ! Variété de phrasé, confort des résonances, lisibilité des directions…
Bosmans & Bridge: Music for Cello and Piano – Mayke Rademakers / Matthijs Verschoor (Quintone 2007)
→ Robuste construction de la Sonate d'Henriëtte Bosmans, impressionnante de rigueur, de geste, d'élan. Bridge très réussie également.
Bach – Partita n°1 pour clavier – Zhu Xiao-Mei (Mirare)
→ Même atmosphère douce, mais davantage de travail sur le contrepoint, plus de sous-texte, attaques un peu plus tranchantes.

Bach – Partita n°1 pour clavier – Verlet (Naïve)
→ Phrasé toujours avec beaucoup de liberté et de reliefs inégaux, mais clavecins trop riches qui fatiguent vite (et sonnent un peu faux dans ces harmonies complexes).

Bach – Partita n°1 pour clavier – Belder (Brilliant)
→ Clavein assez aigre, pas très agréable, malgré la vivacité de Belder.
WEIGL, K.: String Quartets Nos. 1 and 5 (Artis Quartet) (Nimbus)
→ Richesse et véhémence remarquables de ce corpus sans comparaison avec les pâles symphonies ! Parmi les très grands quatuors du premier XXe siècle.
Bach – Partita n°1 pour clavier – Leonhardt (néo-Erato)
→ A clairement vieilli, on sent le surlié imposé par l'instrument, le tempo est un peu contraint aussi ; beau hiératisme mais il existe beaucoup plus brillant désormais.

Bach – Partita n°1 pour clavier – Ashkenazy (Decca)
→ Joli piano rond, avec des modalités de trille pas tout à fait adaptées et une pensée qui reste très pianistique.
SCHILLINGS, M. von: Hexenlied (Das) / Symphonic Prologue / Ein Zwiegesprach / Dance of the Flowers (Mödl, Cologne Radio Orchestra, Stulen)
→ Clairement pas le Schillings le plus dense ni le plus inspiré, du très gentil romantisme translucide.

Bach – Partita n°1 pour clavier – Vinikour (Dorian)
→ Très beaux contrechants, mais clavecin aux résonances un peu acides, qui diminue le confort.

Bach – Partita n°1 pour clavier – Alard (Dorian)
→ Remarquablement réalisé, très sûr (et beaux placements d'agréments !), avec un certain manque de déhanché.

Bach – Partita n°1 pour clavier – Perahia (Sony)
→ Très rond, très fluide (et trilles très pianistiques), très fluide. A son charme, en lissant le discours en quelque chose de plus aimable.
Reznicek – Symphonies 2 & 5 – Bern SO, Beermann (CPO 2005)
→ Très sympathique, orchestration peu distinctive.
Beethoven, Quatuor n°13 – Vertavo SQ (Simax 2009)
→ Organique et virtuose version, pleine d'élan et de textures.
SCHILLINGS, M. von: String Quintet in E-Flat Major / String Quartet in E Minor (Vienna String Quintet) (CPO 2011)
→ Délicieusement postromantique, encore généreux et quelquefois voilé / vénéneux, beaucoup de beautés mélodiques et de climats à goûter !
Grieg & Debussy: String Quartets ; Vertavo SQ (Simax 2000)
Schillings – 2 Symphonische phantasien / Glockenlieder / Préludes pour Ingwelde et Moloch – Worle, Berlin Radio Symphony, Soltesz (CPO 1997)
→ Très beau postromentisme décadent postwagnérien, en particulier les préludes intermédiaires des deux opéras et le cycle de lieder.
Wagner – Ouverture du Vaisseau, extraits et arrangements orchestraux de Tristan, du Crépuscule, de Parsifal – Sk Berlin, Schillings (1926-1928 édition Jube 2013)
→ Très vif, fin, dramatique !
Schillings – Mona Lisa – Bilandzija, Bonnema, Wallprecht, Kiel PO , Klauspeter Seibel (CPO 1995)
→ Très schrekero-schoeckien, avec moins de surprises et de contrecourbes, à la fois riche et assez apaisant. Ressemble un peu aux meilleures parties des Oiseaux de Braunfels. Un régal.
Schillings – Mona Lisa – Borkh, Beirer, Ahlersmeyer, Opéra Municipal de Berlin, Robert Heger (1953, éditions Walhall ou The Art of Singing)
→ Orchestre évidemment moins détaillé, mais valeureux et généreux, chanteurs excellents bien sûr (le métal de Beirer, le grain d'Ahlersmeyer). Borkh assez fine et juvénile par rapport à ses rôles habituels.
Presque aussi superlatif que la version CPO – qui dispose certes en outre du livret bilingue anglais et surpasse cependant légèrement cette version d'Âge d'Or, même vocalement !
Killmayer – Musique de chambre (Quatuor à cordes, Trio à cordes, Quatuor piano-cordes, Brahms-Bildnis, 5 Romances…) – (CPO)
→ Effets de nappes et boucles, atonales et minimales, pas très passionnantes. Le Trio fonctionne mieux que le reste.
Fibich – Symphonie n°2, Au crépuscule, Idylle pour clarinette – Tchèque NSO, Marek Štilec (Naxos)
→ Plus primesautière que la 3, peut-être moins de relief aussi. Dans cette nouvelle version, elle bénéficie d'espace sonore et mérite d'être écoutée.
Killmayer – Heine-Lieder – Prégardien
→ Grande nudité, très proche des textes, avec un langage très tonal-naïf et des sorties de route assez marquantes. Très bel exercice de poésie musicale, chanté divinement.
Brahms quintette à cordes 2 – Mandelring SQ (Audite)
→ Version énergique, aux timbres pas toujours raffinés et aux inflexions un peu brutes, comme si tout était joué assez fort. Mais belle version très habitée.
Killmayer – Yolimba – Radio de Munich, Peter Schneider (Orfeo)
→ Mélange improbable de thèmes d'opérette très entraînants façon Misraki (le thème principal évoque beaucoup la loterie de Normandie…) et de véritable sprechgesang, ensemble assez étrange, riche et réjouissant !
Britten, Albert Herring, Hickox (Chandos)
→ Bons chanteurs, prise de son aérée (quelquefois un peu lointaine). Pour le meilleur opéra de Britten. Avec Gilchrist et R. Williams !
Usandizaga – Mendi Mendiyan (High in the Mountains) – Bilbao SO (Marco Polo 2005)
→ Grand romantisme lyrique très réussi pour cet opéra-étendard de la culture basque. Très bien chanté.
Alwyn – Miss Julie – (Lyrita)
→ Splendide mise en valeur du texte, très intelligible dans cette mise en musique, dans une atmosphère typiquement anglaise (degradés de gris sophistiqués mais faciles d'accès), avec un véritable sens dramatique, un bijou.
→ Version bien plus définie (et mieux captée et mieux chantée) que la récente parution Chandos, très honorable au demeurant.
Herzogenberg – Colombus – Oper Graz (CPO)
→ Œuvre très largement chorale assez recueillie, émaillée de quelques tirades solo un peu plus exaltées – elle n'évoque pas très spectaculairement les grands espaces, ni le frisson de l'épopée. Sorte de méditation profane assez plaisante – mais les interprètes de Graz ne parviennent pas complètement à la joliesse espérée. Plaisant.
Beethoven Sonates 26, 6, 29 – Bellucci
→ Net et claquant, impressionnant dans les 26 et 29. Un peu sec peut-être dans la 6, qui appelle à mon sens davantage de rondeur et de forme que de virtuosité et d'ardeur.
Johann Nepomunk David: Symphonies Nos. 2 & 4 – ÖRF, Wildner (CPO 2018)
→ Hindemithien en diable : pour la 2 un aspect affligé, des côtés néos, assez ouvertement sophistiqué – je n'adore pas forcément. En revanche la 4, quel contrepoint ! Malgré son sérieux et sa grisaille, particulièrement réjouissante (la fugue infinie du II !). On a l'impression d'entendre les deux meilleures minutes de Mathis der Maler développées pendant 30 minutes, tout à fait génial – et bien meilleur que Hindemith, en réalité !

Reznicek – Ritter Blaubart – Pittman-Jennings, Radio Berlin, Janowski (CPO)
→ Déclamation acérée, ambiances puissantes, grandes plages orchestrales plus simples que du Strauss (le premier interlude a cependant un vrai côté Rosenkavalier) mais qui ne sont pas du postromantisme répliqué, vraiment quelque chose de personnel dans ces consonances tuilées. J'adore, absolument.

Avenue Beat – the quarantine covers
→ Très sympathique. Le sommet étant l'hors-album : « In december 2019 » avec son clip dépressif.



écoutes à (re)faire
réécoutes œuvres (dans mêmes versions) réécoutes versions




The Aspern Papers, de Michael Hurd.

harris s3

reznicek schlemihl, s5 tanz

concours Moniuszko

robert still symphs 3-4 lyrita

van Gilse Symphonie n°3 – Porcelijn (CPO) Ô Richard, ô mon roi – Dens, Doneux
pausole honegger venzago, spanjaard

impros bartók

Cozzolani: Vespro
par I Gemelli, Emiliano Gonzalez Toro

Johann Nepomuk David: Symphonies n°1 en la mineur, op. 18 et n°6, op. 46:

Aho symph 12

Braunfels : Große Messe – Jörg-Peter Weigle (Capriccio 2016)
→ D'ample ambition, une œuvre qui ne tire pas Braunfels vers du Bruckner complexifié comme son Te Deum, mais vers une véritable pensée généreuse et organique, dotée en outre de fort belles mélodies.

(bissé)
Rott , Symphonie en mi / Pastorales Vorspiel – ÖRF, Dennis Russell Davies (CPO)
→ Plus fondu que d'autres, très beaux timbres. Meilleurs trois premiers mouvements, seul le final est un peu moins trépidant que Rückwardt ou P. Järvi.
ireland bax bowen cello watkins

georg schumann chb CPO

honegger quatuors

krumpholtz

Music for Piano Solo / Ronal Center (Christopher Guild, piano)

Pfitzner: Von deutscher Seele, Op. 28 (Live)
par Münchner Philharmoniker, Horst Stein
→ Étonnante audace, en particulier dans les interludes, pour un compositeur aux convictions ouvertement conservatrices. Quelque chose de presque décadent.
« Unis dès la plus tendre enfance », quelques grandes versions
Winbergh (Muti) 4,5T
Beuron (Minkowski) 5T
Alagna (Billy) 3,5T
Thill (Bigot) 4,5T
Chauvet (Etcheverry) 4T
Alxinger 3,5T
Aler (Gardiner) 3T
trafalgar sur un volcan

moeran quat

Roussel ccto pia : https://www.deezer.com/fr/album/4091751

trios dvo, rimski, raff, korngold

dohnanyi symph 1 capriccio

Bruch: Symphonies Nos. 1-3 & Overtures
Bamberger Symphoniker, Robert Trevino (CPO)
→ Très mendelssohnien lorgnant vers Brahms, et joué avec un tel élan ! (quelle prise de son limpide et ample, aussi !) Il faut dire que Bamberg / Trevino, ce n'est pas une alliance de seconds couteaux !

(bissé)
Gluck – Iphigénie en Tauride – Vaness, Winbergh, Allen, Surjan ; Scala, Muti
→ Lecture ample et tendue, avec des dictions variables mais une ampleur vocale qui suscite indiscutablement le respect. Les moments les plus déclamés et contemplatifs s'amollissent clairement (il ne sont pas pensés, tout simplement), mais les éclats dramatiques y sont presque aussi réussis que dans les grandes versions musicologiquement soignées.


Kilpinen mélodies, hynninen / gothoni

- Von Schacht, celle en si bémol majeur (vol 1 disque CPO)
- Eberl, celle en si bémol majeur (concerto Köln)

Arnold Bax, Edward Elgar, William Mathias Jonathan Lloyd

Reznicek: String Quartets, Minguet Quartett (CPO)
→ Beaux quatuors romantiques tardifs, bien réalisés. Plutôt le meilleur de l'instrumental de Reznicek, en réalité !

(bissé)
Massenet – Le Roi de Lahore – Martínez, Gipali, Stoyanov, Zanellato ; Marcello Viotti (Dynamic)
→ Œuvre fabuleuse, version mal captée et un peu frustrante. Bonynge reste le premier choix, même imparfait.


Musique de chambre pour alto, flûte et harpe :
(...)
Rachel Talitman, harpe
Marco Fregnani-Martins, flûte
Pierre-Henry Xuereb, alto

ginastera quatuors
kalliwoda quatuors
einem quatuors



HAUSEGGER, S. von: Aufklänge / Dionysische Fantasie / Wieland der Schmied (Bamberg Symphony, Hermus)
scène finale Salomé Dreisig Montpellier Schønwandt
→ Orchestre et chanteuse superbes.

• Firminus CARON: Chanson «Accueilly m’a la belle». Missa «Accueilly m’a la belle»
The Sound and the Fury: David Erler (contre-ténor), John Potter, Christian Wegmann (ténors), Colin Mason, Michael Mantaj (basses)
Mauerbach, 2012
Fra Bernardo «Paradise Regained»

SCHILLINGS, M. von: String Quintet in E-Flat Major / String Quartet in E Minor (Vienna String Quintet) (CPO 2011)
→ Délicieusement postromantique, encore généreux et quelquefois voilé / vénéneux, beaucoup de beautés mélodiques et de climats à goûter !

hölderlin : holliger, killmayer, ligeti Sommer

messiaen quatuor fin temps

Hallberg & Dente: Orchestral Works PER ENGSTRÖM




Vocal Recital: Carewe, Mary - BARRY, J. / WEILL, K. / DUKE, J. / HOLLAENDER, F. / COWARD, N. / BARBER, S. / VINE, C. / BOLCOM, W. (Serious Cabaret)



graener prinz eugen, NDRP Hanovre, W.A. Albert x4


Gilse, concerto pour piano tanzskizzen
→ Quelle merveille, beaucoup trop organique et intéressante pour être qualifiée de concerto (pour célesta, de surcroît, dans le premier mouvement !)



Gilse, variations sur saint Nicolas, PBSO, Porcelijn (CPO)
→ Dans le genre de Graener, mais bien moins virtuose



Davichi 8282


Reznicek – Donna Diana – Kiel (CPO)


Méhul – Joseph en Égypte – Dale (Chant du Monde)
→ Hors les airs de Joseph, très touchants, pas le plus grand Méhul. Mais superbe distribution, chantée dans un français de haute volée.






En chasse, en chasse, et que Dieu vous protège !

(Et toi qui tousses là-bas… ce soir, tu ne chanteras pas !)

dimanche 11 juin 2017

Au secours, je n'ai pas d'aigus ! – V – intermède : quelques petits conseils pratiques


    On vous dit baryton, ténor, soprano vous avez une voix claire, et pourtant vous ne parvenez pas à chanter plus haut qu'une basse ou qu'un contralto. Là-haut, il n'y a que des cris ; ou peut-être rien, un étranglement muet, un mur invisible.
    Vous avez longtemps erré, longtemps cherché ; supplié vos professeurs et payé des sorciers ; vous croyez ne pas avoir de voix, être maudit pour les péchés de vos arrières-grands-oncles.

Ou, simple glottophile du rang, vous vous demandez par quelle magie on peut solliciter ces notes surhumaines.

Ne désespérez plus. Cette notule est pour vous.

Cette nouvelle entrée fait partie d'une série qui explore de façon à la fois théorique et concrète les raisons pour lesquelles les aigus sont difficilement accessibles : comment ils fonctionnent, pourquoi ils sont si remarquables chez les grands chanteurs, et comment faire pour les sortir soi-même.

1 – Le mode d'émission lyrique (le rapport entre puissance et hauteur, le passage, etc.)
2 – Le partage de la résonance (l'usage des fosses nasales et de la luette)
3 – La position du larynx (implications du larynx bas)
4 – La couverture vocale, en forme de série (accommoder les voyelles pour protéger les cordes)

La couverture vocale devrait comporter facilement trois volets supplémentaires, que je prépare minutieusement (mais un peu trop de loin en loin). À cela restent à ajouter pas mal d'autres paramètres, au fil de prochaines notules, par exemple la part musculaire active et passive, le mode métallique, les positions de la langue, le mécanisme II… toutes choses qui viendront, en temps utile.

C'est pourquoi je me figure qu'il serait peut-être rassurant, en guise d'intermède, de dresser une petite liste d'astuces simples pour essayer de débloquer vos aigus – ou du moins expliquer comment les autres font. (Car, en chant, le bon geste ne devient évident qu'une fois qu'on l'a fait, en réalité.)

Bien sûr, ces conseils sont déjà donnés dans les cours des professeurs et par les ouvrages théoriques, mais je trouve qu'ils sont rarement explicités au sein de leur système, et c'est ce que j'essaie de faire ici.

Vous pouvez aussi consulter cette notule (un des gros succès de Carnets sur sol par le truchement de Google) qui contient quelques préalables simples pour éviter de faire de mauvais choix ou de se blesser. Le présent article lui fait logiquement suite.

Important :
→ Il est capital, en la matière, de toujours conserver un recul critique sur tous les conseils reçus, à commencer par ceux que je vais formuler (qui se veulent pourtant consensuels, en deçà des écoles de chant lyrique) – le juge de paix est toujours votre tension physique (et votre oreille, enregistrez-vous !).
→ Comme déjà précisé en plusieurs endroits, je n'ai pas de légitimité particulière pour émettre ces conseils : ils sont le fruit de lectures, d'observations et de pratiques personnelles, que je m'étonne de ne pas voir plus clairement formulées dans les ouvrages ou les cours de chant (je ne dis pas tous, évidemment), et sur lesquelles je me limite à attirer votre attention. Tout cela mérite d'être essayé, pas forcément davantage ; pour la pratique sérieuse et féconde du chant, il faut bien sûr une méthode et un ordre logique, une adaptation à votre physiologie et à votre psychologie. Prendre des cours, avoir du recul sur sa pratique… malgré le ton emphatique de mon exorde, qu'il ne faut pas trop prendre au sérieux, une notule, aussi virtuose qu'elle puisse être, ne vous fera pas (bon) chanteur. J'espère simplement qu'elle mettra en évidence des choses, parfois toutes simples, auxquelles vous n'avez pas prêté attention ; ou vous permettra de mettre un peu d'ordre dans ces mantras qu'on entend sur la bonne technique vocale. Voyez-le comme une incitation à la découverte, pas comme une prescription.


aigu domingo


A. Préalables

Quelques fondements nécessaires, sur lesquels un peu de patience est requise : je n'ai pas vraiment de conseils à formuler là-dessus, à part de se trouver un bon prof.


Se préparer au chant

Quasiment toute la notule précédente y est consacrée, je ne m'y étends pas.

Je souligne simplement le fait (évident) que les nuits courtes et la déshydratation limitent les performances vocales – et en particulier les aigus.

Petit conseil : marcher un moment (20 à 30 minutes) avant une séance de chant peut être une bonne façon de détendre les muscles, de reprendre contact avec son corps. Ça ne fait pas bien chanter, mais ça permet de ne pas empêcher de bien chanter.


La constriction : l'ennemi

Une large part de l'enseignement du chant insiste sur ce point. Si vous avez des sensations de difficulté, c'est que votre émission n'est pas libre. Vous n'êtes pas censé ressentir de frottement au niveau des cordes vocales, ni d'inertie dans les muscles (qui donnent les sons poussés – ceux du goret molesté, pas ceux de Domingo). La gorge doit être libre, la mâchoire ne doit pas être crispée.

Évidemment, avec toute la pression sociale de ne pas faire de bruit, ou la pudeur, ou la conscience de chanter mal, c'est plus facile à dire qu'à faire. Mais c'est un paramètre important et facile à mesurer : on le sent immédiatement. Si l'on ne se sent pas libre, c'est qu'on ne chante pas bien. Tout simplement.


Le souffle et le soutien

Pour certains professeurs, c'est là l'alpha et l'oméga du chant ; le paramètre, souvent appelé appoggio (soutien), est évidemment fondamental.

Si vous ne parvenez pas à monter, c'est peut-être tout simplement que votre prise de souffle et surtout sa stabilité à l'expiration ne sont pas en place. Si vous n'avez pas suffisamment d'air fermement émis, si vous avez déjà tout pris pour les deux notes qui le précèdent, l'aigu ne pourra pas sortir, ou alors étriqué, poussé, détimbré.

Attention néanmoins, soutenir plus n'est pas la solution à tous les maux : une bonne émission vocale requiert peu d'air, et on peut avoir un très joli instrument sans disposer d'un grand souffle. Simplement, en cas de difficulté, un afflux d'air et une petite poussée au niveau du diaphragme peuvent permettre de sortir un aigu (un peu en force, donc, mais relativement timbré).


La qualité d'accolement

L'air dans les cordes vocales n'est pas un problème en soi : il est utilisé dans plusieurs styles et traditions. En revanche, l'utiliser pour émettre des sons puissants est dangereux, particulièrement en configuration lyrique. Les premiers exercices de chant (même si les professeurs ne le formulent pas toujours) sont en général conçus pour affermir l'accolement et le rendre bien net.

(Certains chanteurs utilisent même l'obturation nette de façon extrême, dans le coup de glotte.)

Si vous avez de l'air dans les cordes (cela se sent et s'entend bien en général), inutile de forcer vers les aigus, vous allez vous blesser. Réglez d'abord ce paramètre avant de vous intéresser à la suite.


röschmann


B. Débloquer l'instrument


Mécanisme II (et résonance)

Lorsqu'on début en chant lyrique, on a en général les grandes envolées épiques dans l'oreille, par les grandes voix qui remplissent les grosses salles (ou l'inverse). Et on cherche à tout prix à émettre dès le début de vrais aigus en voix pleine – décrocher en mécanisme léger (fausset, falsetto(ne), voix de tête, mécanisme II, tous ces termes sont sujets à discussion mais désignent généralement le même enjeu…) est vécu comme une humiliation.

Évidemment, si vous émettez un vrai fausset bien grêle et déconnecté, c'est très moche (et hors caractère pour les scènes héroïques, en effet). En revanche, si dans un premier temps vous acceptez le mécanisme léger dans vos aigus, en l'épaississant progressivement, vous trouverez à la fois une facilité (moins de souffle requis) et une couleur beaucoup plus agréables. Même au terme de votre apprentissage, cette souplesse vous permet d'élargir votre palette expressive. C'est un travail que même les grands font – Gerald Finley insiste généralement là-dessus dans ses masterclasses, en faisant découvrir le pouvoir du mécanisme léger pour assouplir et illuminer une voix, même si on ne le convoque pas dans la réalisation finale ! Un véritable life hack, je vous le garantis.

Ceci s'adresse essentiellement aux hommes (mais pas seulement aux ténors, bien des basses braillardes, dont l'aigu est mal conçu et assez poussé, seraient inspirées d'oser la voix mixte), puisque les femmes ont des contraintes assez différentes – dans les tessitures lyriques, elles sont déjà en voix de tête et ne peuvent pas mixer, ou plus exactement pas de la même façon !


Antériorité


Autre ennemi traditionnel de l'aigu, l'engorgement. Les débutants (et beaucoup, beaucoup de chanteurs professionnels très célèbres) mélangent un peu l'abaissement du larynx, la couleur vocale sombre, la couverture vocalique, et l'engorgement. En reculant le point de résonance du son (on peut rendre une voix très sonores en la faisant résonner dans le pharynx, les Russes font ça à merveille), et même en chantant bien, les aigus sont immédiatements moins accessibles.

Chanter plus en avant (c'est facile et même requis en français ou en italien), quitte à tout de bon faire passer les sons bien dans le nez au début (certains professeurs utilisent cette méthode de la « nasalité temporaire »), permet de rendre la voix beaucoup plus facile en haut comme en bas, beaucoup plus sonore aussi. Reste ensuite à équilibrer le timbre, surtout qu'aujourd'hui la nasalité est très mal vue – c'est le son des méchants, des vieillards et d'une manière générale des gens ridicules, alors que l'engorgement est fréquent chez les gens qui se sentent importants (si, si, observez discrètement…). Mais pour le chant, c'est simple, la nasalité peut être moche mais elle est toujours efficace, l'engorgement donner de la rondeur, mais il ajoute de la difficulté. La question a fait l'objet d'une notule entière.

Les professeurs parlent souvent, à ce propos, de « chant dans le masque » ou d' « émission haute » (c'est-à-dire en faisant résonner les os de la face et les cavités nasales).


Langue / tonicité

Autre obstacle chez les voix débutantes, le manque de tonicité. Souvent la langue reste inerte, en position de repos (vous trouverez aisément des schémas en ligne) ; avancer l'arrière de la langue vers l'intérieur de la bouche permet de libérer le son (qui paraît, autrement, terne, affaissé, bouché) et, partant, les aigus. Il y a ensuite plusieurs écoles (langue creusée, langue en dôme, ou apex vers le haut), je n'entre pas là-dedans – les langues en dômes sont généralement attachées aux voix plus couvertes, plus sombrées, de plus haute impédance, mais on peut bien chanter dans les deux configurations, ce n'est donc pas notre objet ici.

Il n'est pas besoin, à mon sens, d'être trop fasciné par le paramètre de la langue, qui a un rôle important dans le timbre, moins dans l'étendue vocale, mais c'est un bon paramètre pour vérifier si la bouche est tonique ou mollement affaissée.


scaltriti


C. Émettre des sons (décemment) agréables


La juste intensité

Pour que votre timbre ne soit pas terni, poussé ou gémissant, il est impératif de proportionner l'intensité de votre son à la nature de votre voix – la fameuse histoire de la « voix du rôle », à mon avis à relativiser fortement, mais si vous êtes en train de lire une notule pour trouver vos aigus, il est vraisemblable que vous devriez par prudence en tenir compte !

Surtout, et cela est quantifiable par n'importe qui sans aucune érudition sur le fait vocal, il faut proportionner votre intensité sonore à la quantité de souffle que vous produisez. Si vous avez un souffle / un soutien peu ample, il ne faut pas chercher à gagner du volume en intensifiant l'appui sur les cordes vocales, en assombrissant ou couvrant davantage le son – le volume se gagne lorsque le soutien est plus fort, ou par une meilleur performance des résonateurs qui amplifient le son. Forcer la source de l'émission (les cordes vocales, pour faire simple) ne conduit qu'à détimbrer – et donc à être paradoxalement moins sonore.

Vous serez étonné des jolis sons qu'on peut faire sans beaucoup de souffle : si votre couleur de timbre est proportionnelle à l'intensité de votre soutien, vous aurez immédiatement des choses très délicates.


La focalisation du son / chanter « dans sa voix »

Sensiblement la même question, mais sous un angle un peu différent : il est utile de trouver votre couleur vocale « de base », d'affiner votre timbre jusqu'au moment où vous en aurez la base la plus pure (dynamique sans effort). Il sera peut-être étroit, mais les autres paramètres permettent ensuite de l'élargir, de l'arrondir.

Autrement dit : si vous chantez dans la couleur (souvent ample et dramatique) que vous rêvez, vous passerez la plupart du temps à côté de la qualité réelle de votre timbre. Se limiter au point exact de rencontre entre l'absence d'effort et la beauté du son est un bon début pour éviter dès le début de « faire opéra » et de forcer sa voix et ternir son timbre.

Typiquement : un ténor peut tout à fait chanter des airs de baryton, avec son timbre propre (donc sans impression de tension dans les aigus, et sans volume dans les médiums…). En revanche, s'il veut sonner comme un baryton (ce qui est partiellement faisable, mais pas sans beaucoup d'expérience !), on ne l'entendra pas davantage et tout le timbre va s'affaisser (constriction artificielle dans de faux aigus, râclements inefficaces dans les graves…).

Trouver la plus petite base sonore de sa voix est donc une connaissance de soi utile pour éviter les erreurs. C'est ce que l'on appelle souvent « chanter dans sa voix », c'est-à-dire conserver, même hors de votre répertoire, la disposition vocale qui vous permet d'être libre et sonore – à ce titre, on peut écouter les enregistrements d'Alain Vanzo dans les rôles héroïques, qu'il chante exactement avec la même technique que ses Nadir, et sans être en difficulté pour autant.


Donner de l'espace


D'une manière générale, pour que la voix soit libre de monter (et sonore), il est nécessaire de lui ménager de l'espace de résonance. En plus de laisser la gorge ouverte, on peut aussi donner de l'espace dans les cavités hautes – c'est une perception subjective mais intéressante, vous pouvez le percevoir en écartant vos narines aussi haut que possible, sentir l'endroit qui peut vous donner du champ.


Le larynx

Autre lieu où l'on peut gagner de l'espace de résonnance, le larynx. S'il est trop haut, il contraint la voix – ou alors on obtient un son grêle pour de l'opéra, le fameux belting des chanteurs de musical et de pop, qui sonne remarquablement dans les répertoires traditionnels ou amplifiés (et qui pourrait donc par exemple être pertinent dans du lied) mais qui est vite perdu dans les grands espaces ou submergé par les instruments acoustiques.

Autre risque, s'il remonte de façon inopinée, on obtient le fameux couac. (Or, le réflexe de la plupart des gens est de remonter le larynx en montant dans les aigus.)

C'est (l'une des !) raisons pour lesquelles les chanteurs lyriques abaissent tant leur mâchoire – nous n'avons pas de récepteurs tactiles permettant de sentir directement la place du larynx, c'est l'une des façons les plus évidentes d'être sûr de le maintenir en position intermédiaire ou basse.

Il existe une notule entière consacrée au sujet, avec exemples.


dame gwyneth
Your Ladyship.


D. Le son lyrique

À présent que les prérequis / astuces pour monter ont été évoqués, on peut ajouter deux paramètres (parmi d'autres) qui vous rapprocheront du « son d'opéra ».


Formant / métal

Si vous visez à vous produire avec orchestre et/ou dans de vastes espaces, vous aurez besoin d'une voix dynamique. Les églises sont un cas particulier, leur réverbération traite très favorablement les voix légères et pures. Pour les acoustiques plus sèches (sans même parler du plein air, absolument redoutable), vous aurez besoin de ces harmoniques particulièrement denses, dans la zone où l'oreille humaine est la plus sensible, et qui vous serviront à être entendu malgré la distance ou les harmoniques (différentes) d'un orchestre – du moins d'un orchestre moderne, le spectre sonore des instruments anciens étant moins compact, plus aéré, les modes de jeu aussi.

Ce réseau d'harmoniques est parfois appelé « formant du chanteur » (singing formant), et c'est lui qui donne l'aspect lourd et compact des voix d'opéra. Pas spécialement utile pour du baroque ou du lied, très opportun si on veut de véritables aigus wagnéro-verdiens glorieux.

On peut le trouver en cherchant ses résonances par l'exercice du moïto : émission d'un son unique (issu du [ng] de « sing »), bouche ouverte ou fermée, qui suscite des harmoniques très dynamiques et permet de travailler sur un timbre vocalique à la fois unifié et épanoui. Ou bien en écoutant les Texans parler avec leur twang caractéristique – les Américains, même l'homme de la rue, peuvent avoir des voix très en arrière mais très sonores, parce que leur articulation se situe, justement, à cet endroit.

Les acteurs parlent aussi du point de démultiplication, qui me semble recouvrir des caractéristiques comparables et se situer peu ou prou au même endroit – jointure du palais et de l'arrière de la langue soulevé, avec la luette qui sert d'anche.


Couverture vocale

Enfin, déjà partiellement expliquée dans ces pages, la couverture permet de protéger la voix : les voyelles étroites ([i], [é]) sont élargies, les voyelles ouvertes ([a], [è]) sont fermées. Contre-intuitive, elle apporte un joli lot d'avantages : la couverture homogénéise le timbre sur toute la tessiture, facilite les transitions entre zones de la voix et voyelles, favorise le legato, procure une certaine patine et diminue surtout les riques de blessure sur la partie haute. Dans son état le plus abouti (l'aperto-coperto), elle est peu audible et ne concerne que l'attaque (arrondie) des sons, tandis que la couleur des voyelles reste (en apparence) identique.

C'est elle qui, avec le larynx bas, procure la couleur « sombrée » qui caractérise le chant d'opéra. Mais elle permet aussi de rendre les aigus plus doux à l'oreille… et aux cordes vocales.

Je la place en dernier, bien qu'elle soit indispensable pour chanter des aigus larges en voix pleine (mais en êtes-vous là, si vous avez ouvert cette notule ?), parce que la couverture trop précoce tend à boucher les voix et abîmer les dictions. La couverture est à voir comme un raffinement plutôt qu'un prérequis à l'émission vocale, disons.


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E. En pratique

    Le plus difficile est que tout cela, que nous appliquons inconsciemment pour parler, est à réaliser simultanément, sans possibilité de retour immédiat – nous percevons notre voix principalement par l'intérieur des os du crâne, donc pas notre timbre ni notre volume réels, et les organes mis en jeu par la phonation ne disposent pas tous de récepteurs tactiles qui permettent de les contrôler autrement que par des gestes annexes.
    C'est pour cela qu'on peut ouvrir grand la bouche ou soulever la langue sans obtenir l'effet voulu, parce que ce ne sont que des expédients censés servir de repères, mais pas le geste lui-même !

    Tout est donc une question de pratique patiente des paramètres un à un… et ensuite d'équilibre entre eux. Si vous découvrez la couverture au début d'une séance, votre voix sera bouchée à la fin de la séance, parce que vous aurez négligé l'antériorité de l'émission / la finesse d'accolement / la proportionnalité du timbre au souffle, etc.
    Il faut donc à chaque instant déminer les nouveaux défauts qu'apporte votre nouvelle trouvaille, et c'est pourquoi les professeurs qui ont une obsession ou une martingale (soutenir plus, modifier les voyelles, faire joujou avec sa langue, émission haute…) ne mènent pas davantage à la perfection que les autres – pas plus que ne manger que de l'ananas ou de la soupe de soja ne vous permettra de rentrer dans votre maillot en deux semaines.     [J'en ai même vu qui étaient obsédés par la libération du périnée ! – certes très utile pour des contre-ut )

    En conséquence, votre voix sera définie par l'harmonie entre tous ces paramètres, par l'équilibre et la coexistence de toutes ces injonctions contradictoires – ce que vous donnerez au timbre qui vous fera perdre en volume, ce que vous donnerez à la couverture qui vous fera perdre en intelligibilité, ce que vous donnerez à la variété des voyelles qui vous fera perdre en facilité, etc.
    Un astuce peut vous permettre d'améliorer une difficulté, mais fera surgir d'autres contraintes – il faudra plus de souffle, ou accentuer l'articulation des consonnes, ou encore accepter une nouvelle sensation désagréable… Il existe même des cas documentés de migraines chez les ténors qui travaillent leurs suraigus, tant ce peut faire résonner le haut du crâne ! (chez les voisins aussi, à ce qu'on raconte… l'art, c'est le Partage !)

    Néanmoins, tout ce parcours vous donne un pouvoir incroyable, celui de choisir, à défaut de votre voix (votre centre de gravité restera sensiblement le même), votre timbre !  Peut-être pas celui d'être un soprano léger ou dramatique, mais plutôt clair ou plutôt sombre, plutôt en rayonnement ou plutôt en patine, plutôt diseur ou plutôt fondu… ces choses-là peuvent se choisir. Ne laissez pas l'habitude ou les autres décider pour vous. Parlez-en avec votre praticien près de chez vous.


obra terribilis


J'offre une bande inédite à choisir dans mon catalogue à ceux qui identifieront les six chanteurs distingués ou leurs rôles respectifs.

En plus de ne pas constituer le moins du monde un oracle, ce parcours est bien sûr loin d'être exhaustif. Il existe d'autres paramètres, et pour chacun, il faudrait proposer son lot d'exercices et les faire pratiquer. Je me suis contenté de les nommer (et d'essayer de les expliciter). Même l'illustration est difficile – sur les voix bien faites, tout est en place, et sur les autres, plusieurs paramètres à la fois sont problématiques…

Il y aura des notules sur tel ou tel aspect précis. Il en existe déjà plusieurs, extraits sonores à l'appui, que vous pouvez retrouver dans notre section consacrée à la glottologie.

lundi 26 décembre 2016

[Sélection lutins] – Boucles !


En ce temps d'épiphanie, l'occasion de dévoiler un peu d'intimité musicale.

Après, avoir, une fois de plus, repris l'essentiel de l'acte II de l'Orfeo de Rossi dans une boucle infinie – Che può far Citerea, Al imperio d'amore, la mort (vidéo de ces extraits) –, voilà le prétexte de partager quelques-unes de ces pièces ou des ces instants que je peux me repasser à très court intervalle et à haute itération.

Le concept est un peu différent des instants ineffables, qui ne supposent pas forcément la répétition ; ces boucles peuvent être, du reste, des fragments, des mouvements ou des œuvres entières. Il s'agit de toutes ces pièces où l'on sent l'impulsion, en la finissant, de la remettre immédiatement.

Chose que je fais rarement, du reste (une grande partie du répertoire s'y prête peu, du fait de la pratique de la variation, du développement…), les œuvres très mélodiques tendant naturellement à s'émousser ; et c'est pourquoi ce petit partage, insolite, peut être amusant.



Muller, jardinière en biscuit. Ronde de putti. Muller, jardinière en biscuit. Ronde de putti.



Ordre (approximatif) par date de naissance.

♦ D. Le Blanc – « Les Mariniers adorent un beau jour – [notules 1,2]
♦ A. Le Roy – « Ô combien est heureuse » – [notules 1,2]
♦ Anonyme fin XVIe – « Allons vieille imperfaite » – [notules 1,2]
♦ Monteverdi – Combattimento, deux premières strophes – [notules 1,2,3]
♦ Anonyme premier XVIIe – Passacaglia della vita – [liste]
♦ E. Gaultier – La Cascade
♦ Kapsberger – « L'onda che limpida » [son]
♦ Kapsberger – « Fanciullo arciero » [son]
♦ Rossi – Orfeo : Che può far Citerea – [notule & son]
♦ Rossi – Orfeo : Al imperio d'amore – [notule & son]
♦ Guédron – Ballet d'Alcine « Noires fureurs » – [notules 1,2,3]
♦ Guédron – « Dessus la rive de la mer »
♦ Moulinié – « Que vous avez peu de raison »
♦ Moulinié – « Quelque merveilleuse chose »
♦ Moulinié – « Vous que le dieu Bacchus a mis »
♦ Lully – Cadmus : Chaconne des Africains « Suivons l'Amour » – [notice]
♦ Lully – Thésée : Combats et prières de l'acte I – [notule, hors-scène]
♦ Lully – Atys : « Atys est trop heureux » – [notice]
♦ Lully – Amadis : Invocation d'Arcabonne « Toi, qui dans ce tombeau » – [notule]
♦ Lully – Amadis : Déploration d'Oriane « Ciel ! ô ciel !  Amadis est mort » – [notule]
♦ Lully – Amadis : Chaconne finale « Célébrons en ce jour » – [notule]
♦ Lully – Roland : Duo & Chaconne – [notice]
♦ Sanz – Canarios – [extrait]
♦ Charpentier – Médée : les 3 duos d'amour (II,IV,V) – [notule]
♦ Murcia – Folías Gallegas – [notule]
♦ Visée – Passacaille de la Suite en la mineur
♦ Lalande – Jubilate Deo omnis Terra : « Populus ejus », « Introite portas »
♦ Lalande – Jubilate Deo omnis Terra : « Laudate nomen ejus »
♦ Campra – Exaudiat te Dominus : « Exaudiat te Dominus » [notice]
♦ Campra – Idoménée : « Venez, Gloire, Fierté » [notule]
♦ Campra – Idoménée : « Espoir des malheureux » [notule]
♦ Jacquet de La Guerre – première Passacaille en la mineur – [notule]
♦ F. Couperin – Offertoire de la Messe pour les Paroisses
♦ F. Couperin – Première Leçon de Ténèbres – [notice]
♦ F. Couperin – Troisième Leçon de Ténèbres – [notice] / [en attendant une discographie exhaustive préparée depuis longtemps]
♦ Jean Gilles – Requiem : « Requiem æternam »
♦ Jean Gilles – Requiem : « Domine Jesu Christe » (dans l'Offertoire)
♦ Destouches – Callirhoé, chaconne nocturne : « Ô Nuit, témoin de mes soupirs secrets » – [notule]
♦ Destouches – Callirhoé, duos du I : « Ma fille, aux Immortels quels vœux venez-vous faire ? » / « Mais, quel objet vient me frapper ? » – [notule sur les états de la partition]
♦ Destouches – Sémiramis : « Flambeaux sacrés » – [notule]
♦ Bach – Motet Singet dem Herrn : « Singet dem Herrn », « Lobet den Herrn in seinen Taten » [de même discographie exhaustive dès longtemps préparée, à publier un jour]
♦ Bach – Air Erfüllet, ihr himmlischen göttlichen Flammen de la cantate BWV 1
♦ Boismortier – Don Quichotte : « Expire sous mes coups, discourtois enchanteur »
♦ Boismortier – Don Quichotte, danses
♦ Mondonville – Cœli enarrant : « In sole posuit »
♦ Gluck – Iphigénie en Tauride : air d'Oreste « Dieux qui me poursuivez »
♦ Gluck – Iphigénie en Tauride : air d'Iphigénie « Non, cet affreux devoir »
♦ Grétry – L'Amant Jaloux : quatuor « Plus d'égards, plus de prudence »
♦ Grétry – Guillaume Tell : « Bonjour ma voisine » – [notule]
♦ Grétry – Guillaume Tell : « Qui jamais eût pensé que cet homme exécrable » – [notule]
♦ Salieri – Tarare : « De quel nouveau malheur » – [notule]
♦ Salieri – Tarare : « J'irai, oui j'oserai » – [notule]
♦ Mozart – Quatuor n°14, final
♦ Mozart – Così fan tutte : trio « La mia Dorabella » – [chroniques de représentations]
♦ Mozart – Così fan tutte : trio « Una bella serenata » – [chroniques de représentations]
♦ Mozart – La Clemenza di Tito : duo « Come ti piace, imponi » – [exploration]
♦ Mozart – La Clemenza di Tito : air « Parto, parto » – [exploration]
♦ Haydn – Quatuor Op.76 n°3, mouvements I & II
♦ Catel – Sémiramis : Duo de désespoir « Sort redoutable » et final – [brève évocation]
♦ Beethoven – Final choral de la Fantaisie chorale
♦ Beethoven – Quatuor n°8, mouvement lent
♦ Czerny – Symphonie n°1, mouvements I, III & IV [général, scherzo]
♦ Mendelssohn – Premier Trio avec piano : I, énoncé du thème
♦ Schubert – Die Schöne Müllerin : « Pause » – [projet lied français]
♦ Schumann – Liederkreis Op.24 : « Es treibt mich hin » [présentation & discographie]
♦ Schumann – Liederkreis Op.24 : « Warte, warte du wilder Schiffmann » [présentation & discographie]
♦ Schumann – Liederkreis Op.24 : « Schöne Wiege meiner Leiden » [présentation & discographie]
♦ Schumann – Liederkreis Op.39 : « Überm Garten » [projet lied français]
♦ Verdi – Il Trovatore : récit de Manrico « Mal reggendo »
♦ Verdi – Simone Boccanegra : avertissement d'Adorno « Ah taci, il vento ai tiranni »
♦ Verdi – Les Vêpres Siciliennes : duo « Quel est ton nom ? » – [Verdi en français]
♦ Verdi – Requiem : Kyrie
♦ Verdi – Requiem : Ingemisco
♦ Verdi – Requiem : début du Lacrimosa
♦ Verdi – Don Carlos : déploration sur le corps de Posa – [éditions]
♦ Wagner – Tristan : postlude du II
♦ Wagner – Rheingold : première tirade de Loge
♦ Wagner – Rheingold : tirade de Froh « Wie liebliche Luft » [notule à venir]
♦ Wagner – Siegfried : tirade « Wie des Blutes Ströme » [ordalie]
♦ Wagner – Die Meistersinger : appel des Maîtres [son]
♦ Wagner – Parsifal : interlude du I
♦ Wagner – Parsifal : annonce du couronnement « Du wuschest mir die Füße »
♦ Reyer – Sigurd : duo du désenvoûtement « Des présents de Gunther » [chapitre Sigurd]
♦ Smetana – Dalibor : Marche de Vladislav [détail du livret, œuvre & enregistrement libre, discographie exhaustive]
♦ Smetana – Dalibor : fin du I [détail du livret, œuvre & enregistrement libre, discographie exhaustive]
♦ Smetana – Dalibor : début du II [détail du livret, œuvre & enregistrement libre, discographie exhaustive]
♦ Brahms – Premier Trio avec piano : énoncé du thème
♦ Brahms – Premier Trio avec piano : trio du scherzo – [scherzo]
♦ Brahms – Variations sur un thème de Haydn : choral initial & variation finale
♦ Brahms – Première Symphonie : énoncé du thème des variations finales
♦ Brahms – Quintette avec piano : thème principal du scherzo – [scherzo]
♦ Saint-Saëns – Chanson à boire du vieux temps
♦ Delibes – Lakmé : Quintette « Miss Rose, Miss Helen, respectez les clôtures »
♦ Tchaïkovski – Eugène Onéguine : dialogues de cotillon et provocation en duel [sources]
♦ Tchaïkovski – Pikovaya Dama : serment à l'orage [brève discographie, mise en scène]
♦ Tchaïkovski – Pikovaya Dama : hymne à la nuit [brève discographie, mise en scène]
♦ Tchaïkovski – Symphonie n°3 : mouvements extrêmes
♦ Tchaïkovski – Symphonie n°6 : mouvement III – [notule, possibilités d'interprétation]
♦ Dvořák – Rusalka : ballet royal – [notules 1,2,3]
♦ Rott – Symphonie en mi : mouvements I et IV [liste de notules]
♦ Debussy – Quatuor, mouvement III, climax
♦ R. Strauss – Elektra : tirade de Chrysothemis « Ich kann nicht sitzen » [discographie]
♦ R. Strauss – Die Frau ohne Schatten : envoi de l'air de l'Empereur « Kann sein, drei Tage »
♦ R. Strauss – Die Frau ohne Schatten : Erdenflug
♦ R. Strauss – Arabella : « Ich weiß nicht wie du bist » (partie centrale du duo du Richtige) [notules & discographie exhaustive]
♦ R. Strauss – Friedenstag : marche des soldats Réformés [notule & son]
♦ Koechlin – Sonate pour violon et piano : final
♦ Koechlin – Quintette pour piano et cordes : final
♦ Mahler – Symphonie n°2 : à partir de l'entrée des chœurs [notule & lieder]
♦ Mahler – Symphonie n°7 : thème principal du dernier mouvement [autre notule]
♦ O. Fried – Die verklärte Nacht [notule & son]
♦ L. Aubert – « La mauvaise prière »
♦ Schreker – Die Gezeichneten : Entrée de Tamare [chapitre entier à remonter]
♦ Schreker – Die Gezeichneten : Prélude du II [chapitre entier à remonter]
♦ Ireland – Sea-Fever [1,2]
♦ Le Flem – Symphonie n°1 : final
♦ Schoeck – Quatuor n°2 : thème principal [notule]
♦ Auric – 4 Chansons de la France malheureuse : « La Rose et le Réséda » [notule]
♦ Walton – Symphonie n°1 [notule]
♦ Damase – l'Opéra dans Colombe [notule]
♦ Damase – Eugène le Mystérieux, marche des Trois Couleurs [notule]
♦ Stockhausen – Mantra [parce que]
♦ Kalniņš – Mostieties, stabules un kokles (psaume) [commentaire]



Muller, jardinière en biscuit. Ronde de putti. Muller, jardinière en biscuit. Ronde de putti.



Légende : Jardinière de Muller en biscuit (XIXe siècle). Ronde de putti.

Bien sûr, pour prolonger le plaisir, je ne puis trop vous inviter à découvrir, outre les autres instants ineffables, d'autres œuvres de vaste valeur, peut-être moins propices à si haute itération, mais à fréquenter résolument. C'est la raison d'être de la section des Putti d'incarnat et autres Sélections lutins, qui s'est progressivement enrichie de sélections de :
♫ symphonies,
♫ quatuors à cordes,
♫ musique sacrée,
♫ opéras contemporains,
♫ trios de toutes formes,
♫ quatuors avec piano,
♫ œuvres pour piano solo,
♫ sonates avec violon,
♫ lieder orchestraux,
♫ jubilation cosmique,
♫ concertos pour clarinette,
♫ chœurs profanes a cappella,
♫ mélodies maritimes,
♫ quintettes pour piano et cordes,
♫ concertos pour piano
♫ …et scherzos !

Listes enrichies au fil des ans et périodiquement mises à jour.

Vos propres propositions sont bien sûr toujours bienvenues, soit pour me faire compléter mes expéditions, soit pour attirer l'attention des autres lecteurs sur des œuvres que je n'ai pas appréciées à leur juste valeur.



Bonnes découvertes répétitives !  N'en abusez pas – pour ça, il y a Philip Glass.

samedi 14 septembre 2013

Une saison 2013-2014 en Île-de-France (et un peu ailleurs)


Suite à la demande croissante en coulisses (croyez-le ou non, j'ai dû embaucher une autre secrétaire, sans parler des gardes du corps pour me protéger des ardeurs des plus impatients), notre petite usine poulpiquette a accéléré ses cadences pour fournir l'authentique planning saisonnier de Carnets sur sol, en véritable html massif. Malgré tout le soin accordé à la confection de nos pixels, il est possible que des erreurs se soient glissées, en particulier dans les dates. Vérifiez toujours pour les concerts qui vous intéressent, car le bureau des réclamations a été fermé (pour financer la nouvelle secrétaire, évidemment), et le standard ne dispose pas encore d'interprète fluide en lutin-français.

Pour cette cinquième année, il n'est peut-être plus nécessaire de préciser que non seulement il est impossible d'être exhaustif, mais que de surcroît les choix opérés sont dus à mes seuls tropismes et inclinations ; beaucoup d'autres choses de premier intérêt figurent dans les programmes sans que j'aie pris ma vie pour les recopier. En revanche, dans la masse présélectionnée, il y a sans doute matière à découvrir des salles moins courues et des œuvres peu jouées, pour pas mal de gouts différents.

Si cela peut aider à hiérarchiser, je n'ai pas eu la patience de retirer le légendage personnel : le signe § indique le degré de prévision, le signe ¤ l'improbabilité de ma présence. Je n'ai pas conservé la couleur qui apparaît sur l'agenda pour la présélection, mais peu importe, on peut très bien naviguer sans. Les astériques sont sans importance (à part pour moi, puisque j'ai déjà les billets).

Vous pouvez retrouver les précédentes saisons, chacune disposant en commentaires de liens renvoyant vers des échos des soirées vues :


Les spectacles vus seront cités en commentaires de cette notule, et diverses remarques sur la saison ajoutées sous cette étiquette.

En lice pour les putti d'incarnat, on trouvera donc :

Suite de la notule.

samedi 3 mars 2012

La belle Meunière et Le Voyage d'hiver - Goerne / Eschenbach (Pleyel)


Un mot après ce Winterreise de Matthias Goerne et Christoph Eschenbach mardi dernier à la salle Pleyel.

--

1. Le mystère Eschenbach

Suite de la notule.

mercredi 27 septembre 2006

Danger !

Attention, n'ouvrez surtout pas ce billet.

Suite de la notule.

vendredi 26 mai 2006

Stockhausen attitude

Christian évoque Sto.
Chez moi, album de souvenirs.

Suite de la notule.

David Le Marrec

Bienvenue !

Cet aimable bac
à sable accueille
divers badinages :
opéra, lied,
théâtres & musiques
interlopes,
questions de langue
ou de voix...
en discrètes notules,
parfois constituées
en séries.

Beaucoup de requêtes de moteur de recherche aboutissent ici à propos de questions pas encore traitées. N'hésitez pas à réclamer.



Invitations à lire :

1 => L'italianisme dans la France baroque
2 => Le livre et la Toile, l'aventure de deux hiérarchies
3 => Leçons des Morts & Leçons de Ténèbres
4 => Arabelle et Didon
5 => Woyzeck le Chourineur
6 => Nasal ou engorgé ?
7 => Voix de poitrine, de tête & mixte
8 => Les trois vertus cardinales de la mise en scène
9 => Feuilleton sériel




Recueil de notes :
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