Carnets sur sol

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Les plus belles symphonies – nouvelles entrées : Stenhammar, van Gilse, Atterberg, Andriessen, Doráti… et puis Hamerik, Rott…


La dernière ayant plus d'un an, mise à jour de la liste de propositions autour des symphonies (dans le but de suggérer des pistes de découverte). Vu le nombre, il est bien sûr impossible de toutes les présenter…

Aujourd'hui : ajout de Stenhammar, van Gilse, Andriessen, Doráti ; mises à jour chez Hamerik, Rott, Sibelius, Szymanowski, Atterberg, Chostakovitch.

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Replongée périodique dans les symphonies d'Asger Hamerik : sans doute un tropisme tout personnel que cette inclination pour du Mendelssohn écrit dans la seconde moitié du XIXe siècle, mais sa simplicité dramatique et sa douceur me rendent ses deux premières symphonies indispensables. Le reste du catalogue, certes plaisant également, devient plus sombre (et finalement plus semblable à d'autres choses existantes), sans que le langage y gagne forcément en densité.
Déjà évoqué à plusieurs reprises dans ces pages.

À la réécoute de Kurt Atterberg, grosse réévaluation du legs (qui me paraissait beau mais relativement secondaire en dehors de l'explosion dvořákienne de la Première), dont il a un peu été question ici, de pair avec la découverte émerveillée de son grand poème figuratif Älven.

Pour Hans Rott, c'est encore plus spectaculaire : dubitatif à mes débuts, puis de plus en plus séduit, et totalement convaincu par le concert, elle est devenue, ces derniers mois, l'une des trois ou quatre symphonies que je dois écouter le plus souvent.
Il faut dire qu'en plus de la bande P. Järvi-Paris, deux versions pleinement réussies (les seules satisfaisantes) ont paru récemment : Paavo Järvi avec la Radio de Francfort (du Main) et Catherine Rückwardt avec le Philharmonique de Mayence.

Par ailleurs, en revenant à Jan van Gilse, réel émerveillement : les deux premières s'écrivent dans la lignée de Brahms (mais avec des richesses plus tardives et des reflets debussystes), la Troisième est ce que l'on peut trouver de plus proche des symphonies vocales de Mahler… Et tout cela avec une profusion de beautés assez personnelles. La Quatrième marque un petit recul un peu néo-, aussi bien dans la matière que dans la qualité, mais reste assez jolie.
(en plus, la gravure de Porcelijn est formidable) Merci CPO, comme toujours.

Antal Doráti mérite aussi grandement le détour comme compositeur ; son écriture a beaucoup de traits soviétiques, mais ne s'y limite absolument pas, avec un sens du coloris et une tension du discours remarquables : pas de chatoyances gratuites, mais une très belle architecture discursive et sonore, en particulier pour la Deuxième.

Enfin, je n'ai rien dit de Hendrik Andriessen, qui échappe un peu à la description, tant les moyens employés, sans sortir de la symphonie traditionnelle (et plutôt postromantique) sont divers. Cela n'évoque ni le style d'un autre, ni un style d'une originalité forte, Andriessen utilise les outils disponibles sans innover ni se conformer à l'existant, c'est assez intéressant (et beau) – la Deuxième en particulier se distingue par un aspect étrangement ascétique et grinçant pour ce type de grammaire musicale.
Et, ici encore : Porcelijn, Symphonique des Pays-Bas, CPO… trois raisons supplémentaires de se ruer dessus. D'autant que la Troisième Symphonie (pas encore incluse dans la liste, écoutée qu'une fois) vient de sortir et ménage le même genre de surprises bienheureuses.

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La liste de ces petites merveilles figure sur cette page.


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Commentaires

1. Le dimanche 14 juin 2015 à , par antoine

David, je me souviens vous avoir dit (autrefois) mon admiration pour la symphonie de Rott et vous m'aviez répondu Bof! Heureux donc pour cette conversion et ces fleurs pour Rott via Järvi mais vous auriez pu mentionner aussi l'enregistrement initial de Gerhard Samuel avec son scherzo totalement échevelé que je me suis passé en boucle.

2. Le dimanche 14 juin 2015 à , par David Le Marrec

Bonjour Antoine !

Tout à fait, vous en étiez le plus ardent thuriféraire.

J'y ai d'abord perçu une mise en perspective intéressante de Wagner et de Bruckner, empruntant un peu ostensiblement aux procédés des aînés avant d'être à son tour siphonné par Mahler. Et peu à peu, mon avis a changé, en remontant les mouvements : final à variations brahmsien assez irrésistible, scherzo pré-mahlerien virevoltant (bien meilleur que la plupart des scherzos de Mahler, d'ailleurs, moins d'effets et de redites)… Maintenant, c'est même le thème A tout simple du premier mouvement qui me plonge dans une douce hystérie.

J'étais déjà en train de réévaluer sérieusement mon intérêt pour cette symphonie avant de l'entendre au concert, mais après, j'étais totalement passé de l'autre côté.

Il faut dire, tout de même, que les versions plus anciennes (Samuel-Cincinnati, N.Järvi-Norrköping, et même le grand Weigle !) sont un peu compassées, et ne font pas très bien sentir la structure pourtant simple de la symphonie, exposant plus ses emprunts que sa logique propre. J'y trouve même de l'opacité, alors que l'orchestration fonctionne remarquablement lorsqu'elle est bien jouée comme par Rückwardt ou P. Järvi.

Mais oui, je suis incontestablement ce qu'on peut appeler un converti. Peut-être ferez-vous de même avec Casella, et en crierai-je les louanges dans une dizaine d'années !

3. Le dimanche 14 juin 2015 à , par antoine

Ben alors, vous n'aimez pas le scherzo débridé du Cincinnati? Pour Casella, votre imperméabilité va prendre aussi l'eau prochainement, commencez par ses mouvements lents, il avait trouvé celui de la première symphonie tellement bon qu'il l'a repris presque intégralement dans la seconde, faites comme lui...

4. Le mardi 16 juin 2015 à , par David Le Marrec

Je n'ai écouté qu'une fois cette version, qui ne m'a pas fait une très forte impression… Effectivement, c'était alors le scherzo (probablement pour sa parenté mahlérienne) qui m'avait le plus frappé, mais le reste, pas vraiment.

Oui, je reprendrai Casella, forcément… Mais pour l'heure, plutôt envie de me repaître d'Alfano…

5. Le mardi 16 juin 2015 à , par antoine

Finalement on est presque d'accord pour Rott, ouf! Je vois aussi que vous avez mentionné Stenhammar, j'aime beaucoup sa première symphonie qui a un faux air du Konzertstück pour 4 cors de Schumann mais hélas trop peu enregistrée.

6. Le mercredi 17 juin 2015 à , par David Le Marrec

Le désaccord, même radical, n'aurait rien de dramatique au demeurant. :)

Oui, la Deuxième est un peu mieux servie (P. Järvi aussi, tenez… mais ce n'est pas aussi impressionnant que son Rott). Deux beaux jalons, effectivement un peu rétros (le plus spectaculaire, dans ce registre, est la sorte de romantisme mozartisant qui jaillit de sa Sérénade).

Je crois que ce sont les quatuors que j'aime le plus chez lui.

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David Le Marrec

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