Carnets sur sol

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mardi 26 juin 2018

France – et le désert parisien


Présentation un peu différente de l'ordinaire : n'ayant pas moi-même opéré une sélection très large (comptant bien sur l'été pour voir un peu moins de concerts), je vous indique les lieux où chercher.

Je suis navré pour les amateurs d'opéra, de symphonique, de lied, même de baroque… il n'y a pas énormément de quoi se divertir. En revanche, pour la musique de chambre, juillet reste une très belle période, et on peut toujours trouver quelques choix de sortie en août.



0. Rétroviseur

Auparavant, les impressions de juin, rien vu de décevant, et beaucoup de choses très originales (la dernière œuvre de Debussy, inédite !), voire exaltantes (#113-122-123-125).

►#113 Gounod, La Nonne sanglante, à la fois sujet fantastique et forme de grand opéra, revient en France, et en version scénique, et dans de merveilleuses conditions musicales.
► #114 Haendel, The Messiah. Chœur La Fontenelle, orchestre ad hoc, direction Martin Robidoux. (avec Constantin Goubet et Nicolas Brooymans notamment)
► #115 Sibelius, Symphonie n°1 par le Philharmonique de Radio-France et l'impétueux mais méthodique Rouvali.
► #116 Pièces symphoniques françaises orientalisantes de d'Indy, Debussy, Koechlin, Roussel, Ravel, Schmitt. Orchestre de Paris, Fabien Gabel.
► #117 Double bill : Trouble in Tahiti de Bernstein, Manga-Café de Zavaro.
► #118 Suite de la Femme sans ombre de Strauss ; Second Concerto pour violon de Szymanowski ; Danses Symphoniques de Rachmaninov. Par Nicola Benedetti, l'Orchestre de Paris et Karina Canellakis.
► #119 La version originelle (putative) de Faust de Gounod, avec dialogues parlés, airs alternatifs, et quelques ajouts. Avec Véronique Gens, Benjamin Bernheim, Jean-Sébastien Bou,
► #120 Saint-Saëns, Samson & Dalila avec Lemieux, Alagna et Naouri.
► #121 Le Local Brass, quintette de cuivres dans Lutosławski, transcriptions depuis Granados (valses) et Debussy (La Fille aux cheveux de lin), pièces récentes de Derek Bourgeois et Gengembre.
► #122 Inédits de Caby, Ropartz, Ladmirault, Rohozinski, Cartan, Gaëtti, Durey, Serrette, Wiéner, les hilarants Lise Hirtz d'Auric, et la dernière œuvre de Debussy, l'Ode à la France qui propose le Noël des enfants qui n'ont plus de maison mais dans le style d'Usher. À la BNF avec le Chœur Fiat Cantus et Kaëlig Boché.
► #123 Chœurs a cappella de Lauridsen et Hersant, mais aussi les classiques Debussy-Ravel-Poulenc par le Chœur de l'Orchestre de Paris.
► #124 Rossini, L'Italiana in Algieri par l'Opéra de Bologne (direction Mariotti).
► #125 Cantates françaises inédites de Lefebvre (et Clérambault, Montéclair…) par Eva Zaïcik et Le Consort.

Quelques exemples de déambulations illustrées :
Une nuit dans la forêt de Carnelle : Château de Courcelles, trilithes néolithiques de la Pierre Turquaise, gisements de gypse, lacs de marne, fayards gigantesques, microcrapauds et autres rencontres surnaturelles.
Dessins de paysages d'étude et de commande sous Louis XIV : exposition Israël Silvestre au Louvre.
Du côté de Presles… la ville et les bois alentour.
La forêt d'Écouen et son Fort. (contient une vidéo d'écureuil roux)
Les chèvres de Villiers-le-Bel.



00. Manqué !

Parmi les choses que j'aurais dû voir, Erismena de Cavalli avec Francesca Aspromonte, qui se joue en ce moment même… mais n'étant que fort peu ému par Cavalli (contrairement à peu ou prou 100% de ses contemporains), j'ai craint que cet effort, au milieu de concerts si nombreux (et par ailleurs exaltants) ne nuise au plaisir et à la conviction que j'aurais pu y mettre en d'autres circonstances. Je suis volontiers preneur de retours, ce devait être vraiment très bien – si on tolère Cavalli.



A. Jeunes Talents : musique de chambre à l'Hôtel de Soubise

Le festival est moins varié que les années précédentes (pas de baroque, pas de lied, alors que le remplissage en était très satisfaisant ; les œuvres contemporaines aussi sont sensiblement les mêmes au fil des ans, Hersant / Connesson), mais multiplie les formations de musique de chambre, certaines insolites (formations de vents, duos marimba-piano, etc.), et propose d'assez nombreux concerts gratuits. Au demeurant, les payants, entre 10 et 15€ pour toutes les places, sont loin d'être ruineux. Comme pour la saison régulière, l'association recrute de jeunes musiciens (beaucoup sont issus des CNSM de Paris et Lyon), d'excellent niveau et très habités. On a ainsi pu y entendre les trios Sōra, Zadig, Karénine, les quatuors Akilone, Hanson, Zaïde, et d'autres ensembles formidables comme les Kapsber'girls… Je vous laisse remonter la piste, tous ces interprètes ont été plusieurs fois présentés (et loués !) dans les pages de Carnets sur sol.
Ce n'est pas follement original, mais l'acoustique est parfaite pour les petites formations dans la Cour de Guise où se tiennent les concerts (site historique des Archives Nationales), vraiment idéal pour une fin de journée, ou emmener des amis moins férus de musique mais qui seront sensible à l'atmosphère du lieu, voire aux interférences des mouettes.

Il y aura tout de même, outre les transcriptions pour marimba et piano, le Quintette de Franck & le Conte fantastique de Caplet (le 4), et quelques choses assez sympathiques à côté (comment refuser un sextuor de Tchaïkovski, une intégrale des trios de Brahms par Grimal, le Deuxième Quatuor avec piano de Brahms (le plus beau mais le plus long, donc rarement donné en concert hors intégrales)…

Le festival dure les trois premières semaines de juillet.




B. Concerts dans les cours du Marais par l'OCP

Les membres de l'Orchestre de Chambre de Paris continuent leur très joli concept, sur une période courte et en limitant le nombre de lieux différents, certes, mais ce sont peut-être les deux plus beaux endroits de Paris en cette saison… L'Hôtel de Beauvais, financé par le dépucelage de Louis XIV, dans un style classique plein d'angles harmonieux, tirant le plus de majesté qu'il est possible d'un espace assez réduit ; et l'Hôtel de Sully, où les oiseaux cachés dans la vigne vierge répondent, en fin de journée, aux concertos galants de Mozart. 10€ le concert, c'est vraiment un service public du bonheur qu'on vous offre.

Rien de rare ici (surtout du Mozart et Beethoven légers, même s'il y a un peu de Dohnányi – la Sérénade en trio, évidemment – et de Bartók), simplement le plaisir de musiques fraîches et simples dans des cadres délicieux. Par ailleurs, contrairement aux autres grands orchestres parisiens (Orchestre de Paris, Opéra, variable pour le National), l'OCP excelle dans la contrainte chambriste… ils jouent en petit effectif et sans vibrato toute l'année, ils se fondent donc très bien dans les exigences d'indépendance et de précision de la musique en petit comité.

Dépêchez-vous : les jauges sont petites et ça affiche à chaque fois complet.

Cinq jours début juillet.



C. Classique au vert, à Vincennes

Le Festival qui anime Paris, les week-ends de mi-août à début septembre. Pour le prix d'une entrée au Parc Floral de Vincennes (6€), on peut assister aux concerts donnés sous le kiosque (il y a des chaises en abondance). Les musiciens sont sonorisés, mais simplement en renfort, cela ne gêne pas du tout la perception directe du son – même pour de petites voix ou de la musique de chambre, j'ai testé.

Là aussi, la nouveauté n'est pas le propos, mais on aura tout de même Pelléas de Sibelius (le 1er septembre), Appaliachian Spring de Copland (couplage avec la Nuit transfigurée, le 2), ou encore le Trio Sōra (Mozart, Mendelssohn n°2, Hersant) le 16 août… De quoi patienter gentiment.



D. Fins saison ONP / Favart / CF

Il ne faut pas hésiter, évidemment, à profiter des queues de comète des grandes institutions : jusqu'à la mi-juillet, Bastille joue Il Trovatore dans des distributions assez exceptionnelles (Radvanovsky-Rachelishvili/Semenchuk-Álvarez/Eyvazof-Lučić/Bilyy-Kares !), Don Pasquale et la Fille mal gardée (Ashton-Lanchberry) à Garnier dans de beaux atours également, sans compter le récital Beczała le 8 ; Favart donne sa version réduite et en français (si j'ai bien suivi) de La Bohème de Puccini avec de jeunes chanteurs ; la Comédie-Française termine sa saison à la même période.

Par ailleurs, certains théâtres ne ferment pas : Comédiens ! (d'après I Pagliacci) sera donné à La Huchette jusqu'à début septembre, Edmond de Michalik au Palais-Royal ou les répétitions de Traviata vues par Sivadier à la MC93 de Bobigny (jusqu'à fin juillet) poursuivent aussi leur parcours.



E. Toison d'art

Comme toute l'année, l'association La Toison d'art continue de faire revenir les mêmes ensembles à Saint-Louis-en-l'Île… chants corses, orthodoxes russes, traditionnels russes, géorgiens… souvent de très bons chœurs au demeurant (testé certains de leurs Russes, excellents en effet). Lorsque Paris est désert, une petite injection d'obikhod ne fait jamais de mal. (Tarifs qu'on peut juger haut pour des ensembles de petite notoriété – comparé à ce qu'on trouve partout en haute saison –, mais l'acoustique est correcte même au fond et il n'y a pas de prix hauts – de 19€ au fond, 26€ devant, pour la plupart des spectacles.)




F. Isolés

Pour trouver d'autres idées, considérant que le magazine Cadences n'a pas sorti de sélection d'été, il vous reste à fouiner dans les sites de reventes de billets, Billetreduc.com, Concertclassic.com, Ticketac.com, Theatreonline.com, Ticketmaster.com, Classictic.com… rien que les quatre premiers sont très fournis (beaucoup de petits concerts difficiles à trouver qu'on peut relever par Billetreduc ou Concertclassic, et interface très agréable sur Theatreonline, plutôt pour le théâtre).

Vous y retrouverez pas mal de concerts d'église qui sont autrement difficiles à dénicher, sauf à aller vérifier sur place le programme de l'été. La Sainte-Chapelle joue traditionnellement en boucle une (bonne) version des Quatre Saisons de Vivaldi (alternant avec un peu de violoncelle de Bach et de choses du genre), je n'ai pas vérifié ce qu'il en était cette année.




G. … ou bien à l'étranger

Pour les voyageurs musicaux, plutôt que les festivals bien connus (chers et peu aventureux, sauf les baroques, mais Ambronay et Utrecht arrivent fort tard dans l'été), j'ai repété quelques titres très alléchants.

♦ jusqu'au 8 juillet, à Bonn – Waltershausen, Oberst Chabert. (Présentation et extraits ici. La distribution et la production ont changé, mais c'est encore Lacombe qui dirige. Un grand événément qui mérite d'aller faire un bisou à Ludwigchou !)

♦ 18,21 à Londres – Donizetti, L'Ange de Nisida. Plus qu'une création, je crois que ce sera une première mondiale, le Théâtre de la Renaissance ayant fait faillite durant les répétitions de l'ouvrage, dont je n'ai pas trouvé trace depuis. Une partie en est recyclée dans La Favorite (par la même équipe librettistes-compositeur). Présentation ici.

♦ 18,22,30 à Bregenz – Goldschmidt, Beatrice Cenci. Histoire atroce mise en musique par un compositeur davantage associé à un côté korngoldien/sucré à cause de son (très relativement) célèbre Concerto pour violon, mais tout de même furieusement décadent (et classé dégénéré par les nazis).

♦ 19,24,27 à Savonnlina – Tchaïkovski, La Dame de Pique. Avec Misha Didyk en Herman.

♦ 20,21 à Bampton – Isouard, Cinderella (en traduction anglais ?). Du classicisme finissant ; pas son plus grand représentant, mais un agréable compositeur d'œuvres françaises légères au tournant du XIXe siècle.

♦ 20,21,27,28,29 juillet,3,4 août au Château de Langenlois – Zeller, Der Vogelhändler. Une opérette des années 1890, par un excellent compositeur de lieder. Elle est précédée d'une jolie réputation, mais j'avoue ne jamais l'avoir entendue.

♦ 21 à Montpellier – Delibes, Kassya. Un opéra inédit de Delibes, nouvelle exhumation du Festival de Radio-France. Il s'agit d'une œuvre inachevée, orchestrée après sa mort par Massenet. Présentation par une conférencière ici.

♦ 21,22,27,28,29 à Neuburg – Marschner, Der Bäbu. Un opéra comique, mais sur un livret de Wohlbrück, le librettiste du Vampyr (présentations multiples là).

♦ jusqu'au 4 août au Château de Läckö (près d'un lac au Nord-Est de Stockholm) – Marschner, Vampyren. (En allemand ou dans une adaptation suédoise ?)  Tout sur Le Vampire de Byron-Polidori-Wohlbrück-Marschner.



Au cœur d'août, il devient sincèrement plus compliqué de trouver quelque chose qui ne tiennent pas du festival très grand public. L'occasion de se reposer d'une année de concerts, suggèrerai-je.

J'espère que vous trouverez ce compte dans cette liste qui, contrairement aux apparences, n'a pas pris si peu de temps à établir !

lundi 25 juin 2018

Eugène Bozza : Prix de Rome & compositeur pour vents


A. L'aventure au bout de la rue

Grâce aux concerts de format pochette-surprise du CNSM (où les lauréats d'une bourse, ou les étudiants d'une discipline aussi vaste de la musique de chambre viennent transversalement proposer leurs travaux), j'ai découvert, tout à fait par hasard, l'existence d'un compositeur qui aurait pourtant dû figurer depuis longtemps dans mes fréquentations.

Car Eugène Bozza (né français, à Nice), dont la destinée couvre l'ensemble du XXe siècle (1905-1991) est tout sauf un pékin moyen : violon solo de Pasdeloup à 20 ans, chef d'orchestre des Ballets Russes de Mont-Carlo à 26, Prix de Rome à 29, directeur du Conservatoire de Valenciennes de 1950 à 1975, et compositeur (passé par la classe d'Henri Büsser au conservatoire de Paris)…



B. Un peu de bon son

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La plus belle de ses pièces pour vents que j'aie écoutées est probablement son Image pour flûte solo, qui s'avère finalement pas si rare qu'on pourrait le croire chez les flûtistes.

C'est une sorte d'étude post-debussyste, où les progressions en escalier ont leurs jolies sorties de route. Très séduisant et évocateur.

Et cela met grandement en valeur le flûtiste, chaque version entendue est impressionnante. [Ici, interprétée par Luna Vigni.]



C. Bozza en gloire

Pendant ses 4 ans et demi à Rome, il vit au milieu des figures les plus éminentes de son temps : Gustave Charpentier, Richard Strauss, Rabaud, Ibert, Honegger, Milhaud, Valéry, Claudel, Paul Landowski, Lifar, les rois d'Italie et d'Espagne, Poincaré, Laval…

Il laisse, au sein d'un catalogue très varié, plusieurs œuvres d'envergure, dont 6 symphonies (5 numérotées)… et 3 opéras :
¶ Léonidas en 1947 ;
¶ Beppo ou le mort dont personne ne voulait en 1963 (un opéra bouffe) ;
¶ La Duchesse de Langeais d'après le court roman de Balzac (drame lyrique de 1967).
Certes, ils ne sont pas créés sur une scène parisienne majeure (le premier à Paris, je ne sais où ; les deux autres à Lille), mais le legs existe, de la part de quelqu'un qui eu de façon évidente sa place au sommet de la hiérarchie musicale.



D. Un compositeur pour les musiciens

Il est vrai que la seconde partie de sa vie est un peu moins glorieuse, contribuant au rayonnement du Conservatoire de Valenciennes qu'il dirige, dans une région un peu délaissée, et n'atteignant pas, comme compositeur (peut-être à cause de son langage tout à fait traditionnel), les grandes commandes et les grandes salles…

Il existe cependant beaucoup de disques qui lui consacrent une piste de cinq minutes, et cela explique que je sois passé à côté : en effet, s'il reste à la vérité régulièrement enregistré et joué, c'est pour ses nombreuses compositions courtes (4-8 minutes) pour vent solo (flûte, hautbois, clarinette, basson, cor, trompette) ou avec piano, aux titres pittoresques (En forêt, En Irlande, Agrestide…).

Eugène Bozza est donc passé à la postérité comme ce qu'on peut appeler un « compositeur pour instrumentiste » : bien connu de ceux qui pratiquent tel instrument, mais pas du tout des mélomanes. Car, même en s'intéressant de près au répertoire, lorsqu'il n'existe pas de monographie et que des pièces courtes éparses sur des disques déjà assez spécialisés de basson ou trompette sans accompagnement, au milieu de pièces qui ne sont pas majoritairement des chefs-d'œuvre… il faut vraiment écouter le bon disque avec la bonne attention pour ne pas le laisser passer – a fortiori considérant que son langage n'est pas du tout spectaculaire.

Il a par exemple écrit beaucoup de ces concertinos prisés dans les concours (alto, basson, saxophone, trombone…), comme les concertos de Tomasi ou Damase, incontournables… pour ceux qui en jouent, mais jamais ouïs dans les concerts. Il faut dire que ces pièces ne constituent que rarement des bijoux très originaux : ce sont véritablement des pièces techniques, destinées à mettre en avant la maîtrise des instrumentistes. Certaines sont tout à fait jolies, voire belles, mais considérant que la logique de sélection des pièces de concert repose largement sur l'importance et l'originalité dans l'histoire de la musique (parti pris tout à fait débattable, au demeurant), elles n'ont aucune perspective raisonnable de programmation.



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E. Pas si mal pour un Prix de Rome

Bozza n'a pourtant pas écrit que cela… mais ces pièces pour des instruments au répertoire moins étendu ont sans doute fait la différence entre sa petite postérité et l'oubli total. Car ses contemporains lauréats du Prix de Rome dans la période tardive du concours, que nous en reste-t-il  des Jeanne Leleu, Francis Bousquet, Robert Dussaut, René Guillou, Edmond Gaujac, Raymond Loucheur, Esla Barraine, Jacque-Dupont, Yvonne Desportes, Émile Marcelin, Robert Planet, René Challan, Marcel Stern, Pierre Lantier, Pierre Maillard-Verger, Pierre Sancan, Raymond Gallois-Montbrun, Claude Pascal, Marcel Bitsch…. ?
Certains, comme Louis Fourestier, Tony Aubin, Jean Vuillermoz, Henriette Puig-Roget, Jean Hubeau, Henri Challan, Gaston Litaize sont parvenus jusqu'à nous par leur legs d'instrumentiste, de pédagogue… Mais de cette période, il n'y a guère qu'Henri Dutilleux et Jean-Michel Damase (ou, un peu plus tard, Georges Delerue, Pierre Villette, Roger Boutry, Pierre-Max Dubois – autre compositeur-pour-instrumentistes) qui aient un tant soit peu survécu, ne serait-ce qu'en nom, jusqu'à nous. Il faut dire que la représentation de l'Histoire de la Musique telle qu'elle est privilégie les ruptures, et ce que récompensait le Prix de Rome, même dans les années 20 à 40, était au contraire la maîtrise élevée de la tradition.

Pour mettre un comble aux obstacles, sa longue vie laisse encore ses partitions sous droits : il ne peut donc même pas se répandre chez les curieux aussi facilement que les petits compositeurs du XIXe ou du début du XXe.

Ainsi va le legs de Bozza, comme de tant d'autres : malgré les merveilles qu'il peut potentiellement receler, il est structurellement embarrassé par l'absence de place qui peut exister pour lui dans les concerts ou même au disque… Il faudrait réellement le coup de cœur d'un musicien un minimum visible, une action soutenue des héritiers, la subvention d'une collectivité locale qui en ferait un étendard, etc.

dimanche 10 juin 2018

Les opéras rares cette saison dans le monde – #7 : espagnols, celtiques, scandinaves, finno-ougriens


Précédents épisodes :
 principe général du parcours ; 
#1 programmation en langues russe, ukrainienne, tatare, géorgienne ; 
#2 programmation en langues italienne et latine ;
#3 programmation en allemand ;
#4 programmation en français ;
#5 programmation en anglais ;
#6 programmation en polonais, tchèque, slovaque, slovène et croate ;
#7 programmation (ci-présente) en espagnol, gaélique irlandais, danois, bokmål, suédois, estonien, hongrois.

À venir : il ne reste plus que la grosse notule sur les les opéras contemporains ; pas tous, seulement ceux intriguants, amusants (ou même réussis, car cela arrive quelquefois).



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La salle du Teatro Solis, une des scènes d'opéra de Montevideo.



Opéras en espagnol

Les raretés sont essentiellement des zarzuelas, évidemment – c'est-à-dire des opéras espagnols d'essence légère. Légèreté qui est plus théorique qu'absolue, de même que l'opéra comique en France… on y trouve aussi bien des fantaisies loufoques comme El dúo de La Africana de Fernández Caballero (histoire de préparation dysfonctionnelle d'une représentation de Meyerbeer) que des histoires d'amour plus traditionnelles et sérieuses. Néanmoins, il ne faut pas se laisser abuser par l'utilisation générique du titre hors d'Espagne pour désigner quasiment tous les opéras espagnols qu'on ne joue pas ailleurs : les opéras à sujet véritablement sérieux, comme Marina d'Arrieta ou El gato montés de Penella Moreno, ne sont pas des zarzuelas.

Les quatre pièces que j'ai retenues comme raretés sont en réalité des standards du répertoire hispanohablante, largement et luxueusement enregistrées ; régulièrement données malgré leur peu de notoriété à l'échelle mondiale.

Bretón, La verbena de la paloma à Montevideo (Uruguay)
→ Le grand standard de la musique légère (género chico). Le livret a abouti dans les mains de Bretón à la suite d'une série de défections, et bien que moins expérimenté que les premiers pressentis, ce fut un grand succès dès la première de 1894.
La musique, malgré la date, demeure très simple, surtout au service des scènes pittoresques et piquantes, de morceaux de chansons, de personnages de caractère, tout cela pendant une fête de la Vierge à Madrid.
→ [vidéo]

Penella Moreno, El gato montés (Zarzuela de Madrid, Kaiserslautern)
→ L'un des titres les plus célèbres (alors qu'on serait souvent bien en peine de citer le compositeur), en particulier à cause du paso doble qui a acquis sa célébrité propre hors du contexte de l'opéra.
→ Juanillo, un hors-la-loi, aime et est aimé de Soleá, gitane protégée de Rafael, le torero (qui l'aime également, que croyiez-vous). Les deux hommes s'affrontent à coup de navaja mais sont séparés par la fille de bohème. Tout cela m'évoque confusément quelque chose de familier, mais quoi ?  (Spoiler : ça ne finit pas très bien.)
→ L'œuvre, quoique de 1917, est écrite dans un romantisme tout à fait traditionnel (post-verdien, disons), qui prend simplement en compte certaines avancées de l'orchestration et de l'harmonie (de jolies doublures de bois qu'on ne trouve pas en 1850 et des enchaînements un peu plus variés) – les doublures de lignes chantées par les cordes, typiques de Puccini, sont aussi adoptées par Moreno comme Sorozábal. Du point de vue de la composition, ce n'est pas un chef-d'œuvre particulièrement singulier, mais l'œuvre est robustément écrite et, parmi les œuvres de langue espagnole, fait figure de modèle dans ce genre lyrique et pathétique.
→ [écouter]

Sorozábal, La tabernera del puerto (Zarzuela de Madrid)
→ Alors que nous sommes en 1936, Sorozábal écrit un opéra qui s'apparente davantage à du Delibes. Là aussi, du véritable romantisme, mais il s'agit d'une zarzuela, donc pas du tout dans le même esprit pathétique qu'El gato montés : la musique demeure toujours intensément lyrique et lumineuse, dotée d'une veine mélodique évidente et généreuse qui a fait son succès. Là non plus, on ne révolutionne rien, mais le résultat est très séduisant, quelque part entre l'Élixir d'amour et le postromantisme puccinien.
Le livret se déroule, à une époque contemporaine de la composition, dans un port imaginaire de la côte Nord de l'Espagne, où la tavernière Marola fait tourner toutes les têtes sans rien demander. Pour se débarrasser de Leandro (qu'elle aime), le père de Marola l'envoie s'occuper d'un chargement de cocaïne (!). Leandro est englouti dans les mers et réapparaît miraculeusement à la fin, ce qui entraîne la confession du père sur le piège tendu (il finit en prison).
→ L'air de Leandro (le soupirant cocaïné) « Non puede ser » reste donné quelquefois en récital par les ténors de langue espagnole.
→ [écouter]

Piazzolla
, María de Buenos Aires (Staatsoperette de Dresde, Halle, Graz, Nashville, San Diego, Eugene dans l'Oregon)
→ Est-ce réellement un opéra, ou une comédie musicale écrite dans le style tango, difficile à dire. L'œuvre, qui n'est pourtant pas célèbre en soi, connaît en tout cas une fortune impressionnante à travers le monde, forte de la notoriété de Piazzolla… Et de fait, ça ressemble à un concerto pour bandonéon et voix, sis sur des textes d'Horacio Ferrer… Il faut dire que le résultat est réjouissant et véritablement accessible à quiconque n'a pas en horreur le tango – une sorte de version étoffée et complexifiée des chansons et danses habituelles.
→ [écouter]



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La grande salle de concert de Dublin, où Eithne a été donné cette saison.



Opéras gaéliques

Le gaélique irlandais est institutionnellement la première langue officielle de la République d'Irlande, devant l'anglais (quoique beaucoup moins parlée et comprise). Elle est indo-européenne, mais d'un groupe qui n'a beaucoup de locuteurs et n'est adossé à aucun état. Elle est parente du gaulois ou, plus proche, du gallois et du breton. À l'opéra, elle est essentiellement présente par Eithne d'O'Dwyer, encore régulièrement donnée.

O'Dwyer, Eithne en irlandais (Dublin)
→ Militant de la mise en valeur de la culture gaélique, O'Dwyer est le premier à proposer un opéra représenté en gaélique, et cela explique le caractère emblématique d'Eithne, régulièrement redonné en Irlande ces dernières années, après une période d'éclipse… à chaque fois une sorte de célébration nationale, quelque chose que les locuteurs de langues plus dominantes que menacées, comme l'anglais ou le français, ne peuvent pas pleinement appréhender.
→ La première tentative remontait à 1903 (un opéra de Thomas O'Brien Butler), mais l'opéra Muirgheis avait finalement été représenté en anglais !
→ Son style demeure très romantique, et m'évoque beaucoup celui des opéras anglais du milieu du XIXe siècle (même vocalement, on pourrait croire, en entendant les timbres anglophones et les accentuations, qu'il s'agit d'anglais mal articulé, alors que la langue parlée n'a véritablement aucun rapport) : on songe vraiment à Macfarren (Robin Hood), voire Balfe (Satanella) ou Wallace (Maritana, Lurline…) – ces deux derniers nés irlandais, au demeurant – avec un orchestre (un peu) plus riche.
→ Rien de très singulier, donc, mais agréablement écrit, et sans doute émouvant quand on connaît la langue – sinon, à l'oreille, la différence n'éclate pas, et à tout prendre j'aime davantage les fantaisies de Macfarren.
→ [vidéo]… du concert de cette saison !



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L'intérieur du célèbre Opéra de Copenhague.



Opéras danois

Kuhlau, Lulu (Copenhague)

→ Grand succès national, ce n'est évidemment pas la Lulu de Wedekind en 1824, mais le Prince Lulu, emprunté au conte de Weiland qui servit également de source à la Flûte enchantée de Schickaneder et Mozart. Opéra très vivant, nombreux dialogues entre solistes et chœurs, flux très animé, comparable aux opéras de Spohr et de Schubert, avec quelques airs vocalisants qui se rapprochent davantage du Rossini seria. La fin inclut même du mélodrame (voix parlée accompagnée), et le chœur final navigue quelque part entre Mozart et Hérold. Mérite vraiment d'être connu : le nombre de parentés qu'on est obligé de cité montre bien sa singularité, car le langage en est très cohérent et personnel, d'une grande plasticité dramatique.

→ La vie de Kuhlau est peut-être plus célèbre que son œuvre : reconnaissable sur les portraits à son œil manquant (il est tombé sur la glace à sept ans), il a quitté Hambourg en 1810 (six ans après le début de sa carrière locale) pour fuir la conscription napoléonienne. L'essentiel de sa production de maturité est donc danoise, au point de devenir l'emblème de l'opéra de ce pays et dans cette langue.

→ Son premier opéra danois se fondait sur son équivalent littéraire qui fait la bascule vers le romantisme, Oehlenschläger. Quant à son opéra le plus glorieux en son temps, une comédie (ElverhøjLa Colline aux Elfes), il n'est plus guère joué, alors qu'il inclut des thèmes (sonores) folkloriques et un hymne à la royauté… c'est aujourd'hui Lulu, un drame plus pur, qui occupe la place de principal opéra national danois.

[Vidéo tirée de la production de cette saison.]



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La grande salle de concert d'Oslo – où l'on se rend compte que, dans ces villes du Nord, l'absence d'enjeu du nombre permet de réaliser de belles salles sans doute très satisfaisantes acoustiquement et visuellement.



Opéras en bokmål

Il existe en réalité deux langues qu'on nomme norvégien en français ; apparues toutes deux de façon délibérée au milieu du XIXe siècle, elles ont suivi une logique exactement inverse. Le nynorsk (néo-norvégien, 20% des locuteurs) se fonde sur l'unification de vieux dialectes du fonds nordique commun, plus proches de l'islandais et du féroïen ; à l'inverse, le bokmål, la langue des villes (80% des locuteurs), est une adaptation du danois à la prononciation et au vocabulaire spécifique de la Norvège. Les deux ont leur littérature, mais le bokmål est celui des deux norvégiens qui est connu à l'étranger : c'est la langue d'Ibsen, la langue des opéras de Borgstrøm, celle dans laquelle on chante Les Miz, celle aussi des fictions télévisuelles (comme la remarquable série Okkupert de Nesbø… on y entend du bokmål, du russe, de l'anglais, du suédois… mais pas un pouce de nynorsk, même dans les parties qui se déroulent à la frontière Nord).
J'avais retracé rapidement cette bizarrerie dans cette ancienne notule.

Irgens-Jensen, Heimferd en bokmål, à Oslo
→ Un postromantique norvégien de valeur (sa Symphonie vaut le détour), ici c'est un oratorio qui est donné, au caractère très évocateur, dans la tradition de la grande cantate symphonique et épique qui court de Schumann (La Malédiction du Chanteur, Le Page et la Fille du Roi) et Gade (Comala) à Mahler (Klagende Lied) et Schönberg (Gurrelieder).
→ [extraits] tirés du disque Ruud avec Stene, Bjørkøj et le plus bel orchestre du monde…




opéra göteborg
Couleur locale de l'Opéra de Göterborg.



Opéras en suédois

Menotti, Le Téléphone en suédois (Göteborg)
→ Un des titres les plus charmants de tout le répertoire, musique très accessible (mais plus en conversationnel qu'en sirop flonflonnisant), une saynète sur l'intrusion des technologies dans la vie sociale et amoureuse. Il est souvent traduit en langue vernaculaire (je l'ai vu sur scène en français il y a quelques années), et c'est un moment délicieux dont je me sens encore imprégné.




opéra tallinn
Architecture ecclésiale (et blancheur russisante) à l'Opéra de Tallinn.
Le bâtiment extérieur est pourtant immense, mais la salle de taille réduite.



Opéras estoniens

L'estonien n'est pas une langue balte, mais ouralienne, très proche du finnois. On l'entend bien, même à l'Opéra, à la répétition de syllabes, en fin de mot… Les techniques de chant aussi, souvent un peu rocailleuses (pas totalement en avant, avec des timbres un peu râpeux), sont très comparables.

Tamberg, Cyrano de Bergerac (Tallinn)
→ Compositeur estonien contemporain (mort en 2010). Cyrano (1974) est écrit dans une langue sonore délibérément archaïsante, que je trouve assez irrésistiblement charmante – un peu à la façon du Henry VIII de Saint-Saëns ou du Panurge de Massenet, pour situer. Cela sied si bien au ton à la fois lointain et badin, épique et familier qui parcourt l'ouvrage. Contrairement à Alfano (à mon sens plus loin de l'esprit, même si l'acte V est une merveille), ici Cyrano est baryton et non ténor – ce qui paraît beaucoup plus cohérent avec toute sa dimension d'anti-jeune-premier.
→ L'écriture manque peut-être de contrastes (et les épisodes sont réellement très raccourcis, peu de discours !), mais elle recèle aussi de belles trouvailles, comme la délicieuse cavatine de Christian qui ouvre la pièce (tout l'acte I est supprimé étrangement, point de tirade du nez ni de ballade du duel, on débute au II avec les « ah ! » de l'aveu manqué). Le personnage de Roxane est remarquablement servi : Tamberg lui attache une harmonie plus archaïque et une orchestration spécifique (qui ne se limitent pas à son leitmotiv, mais accompagnent ses interventions tout au long de l'ouvrage), qui traduit de façon particulièrement persuasive l'empire et la fascination qu'elle exerce sur les protagonistes qui l'entourent.
→ [extraits vidéos] ; on peut aussi voir l'intégrale dans une production filmée que j'ai dénichée sur le replay de la télé estonienne (on a les passe-temps qu'on peut). L'opéra est aussi disponible chez le label ♥CPO!



theater basel
Le Theater Basel, qui donne Hubay cette saison.



Opéras en hongrois

Erkel, Hunyadi László (Budapest)
Hunyadi est le second opéra romantique hongrois le plus célèbre, après Bánk Bán du même compositeur. Le sujet est, de même, inspiré de l'histoire politique des rois hongrois. Ici, épisode du XVe siècle : le successeur du roi Hunyadi János (qui appartient à un parti adverse) veut tuer le fils de son prédécesseur, pourtant un brillant général de l'armée ; multipliant les tentatives, tombant amoureux de sa fiancée, le tout culminant dans l'horreur d'une mort injuste que rien ne peut suspendre – quatre coups de hache pour séparer le la tête du corps de László.
→ On décrit en général Erkel comme l'équivalent de Verdi en Hongrie. Et, de fait, le modèle est totalement verdien (avec des touches de valses rythmées de triangle, plus à la façon des opéras légers germaniques). Mais sans la même évidence mélodique, sans la même urgence dramatique. Je ne le trouve pas particulièrement savoureux – dans le genre simili-verdien, Foroni, Faccio ou Catalani me paraissent beaucoup plus excitants.
→ [vidéo]

HubayAnna Karenina (Bâle)
→ L'œuvre est originellement écrite en hongrois, mais il est très possible, comme cela se fait souvent dans les pays germanophones pour les œuvres rares tchèques ou hongroises (voire les opéras comiques français, pour lesquels il existe toujours une tradition vivace d'interprétation en traduction), qu'elle soit jouée en allemand.
→ HUBAY Jenő (né Eugen Huber) est surtout célèbre comme violoniste ; virtuose, ami de Vieuxtemps, pédagogue, la discographie le documente essentiellement comme compositeur de pièces pour crincrin. Néanmoins, cet opéra, fondé sur une pièce française (Edmond Guiraud), lorsqu'il est écrit en 1914 (mais représenté seulement en 1923), appartient plutôt à la frange moderne, d'un postromantisme assez tourmenté et rugueux. Très intéressante et intense.
→ Hubay a écrit neuf opéras, dont certain sur des livrets assez intriguants : Alienor en 1885 (traduction d'un livret d'Edmond Haraucourt), Le Luthier de Crémone en 1888 (traduction d'un livret de François Coppée et Henri Beauclair), La Vénus de Milo en 1909 (d'après Louis d'Assas et Paul Lindau) et plusieurs inspirés de contes et récits populaires hongrois.
→ [extrait]



Et ensuite ?

Ne reste plus que l'ultime notule, sur les opéras contemporains (rien qu'avec les titres, c'est assez passionnant).

Il aura donc fallu une saison pour faire le tour de… la saison !  Mais que de richesses à découvrir au fil des épisodes… je vous recommande vraiment, puisque beaucoup sont disponibles en ligne dans de bonnes conditions (vidéos, parfois sous-titrées…), de vous laisser amuser ou surprendre par cette diversité qu'on ne se figure pas, lorsqu'on a ses habitudes dans une maison ou un pays, ou qu'on feuillette simplement la programmation mondiale.

Des gemmes tout à fait inhabituelles et stimulantes sont disséminées, et si on ne peut y aller, on peut cependant aisément les découvrir, ou simplement s'interroger sur ce que ces différences disent des identités (ou des identifications) locales. Puisse CSS avoir contribué à votre émerveillement !

mardi 5 juin 2018

Tu l'as promis, tu l'as juin


Comme naguère, vous trouverez ici le planning PDF où apparaissent l'ensemble des dates et lieux sélectionnés, quantité de petits concerts (ou au contraire de concerts très en vue) dont je ne parle pas ci-dessous.

N'hésitez pas à réclamer plus ample information si les abréviations (tirées de mon planning personnel, destiné au maximum de compacité) ou les détails vous manquent.
(Les horaires indiqués le sont parfois par défaut par le logiciel, vérifiez toujours !)



0. Rétroviseur

Auparavant, les impressions d'avril, quantité de propositions originales que nous avons pu honorer de notre vénérable présence. Cliquez pour lire les impressions succinctes sur les œuvres et les interprètes.

►#99 LULLY, contemporains français & italiens. Récital des chouchous Madelin & Benos (Hôtel de Soubise).
►#100 Récital de fin d'année de la classe de lied & mélodie de Jeff Cohen : Fauré, Debussy, Mahler, Ginastera, par Cécile Madelin, Benoît Rameau, etc. (Espace Maurice Fleuret).
► #101 Tchaïkovski, Symphonies n°3 & 6 par l'Orchestre de l'Opéra et Philippe Jordan (Philharmonie).
► #102 Schubert, Symphonie n°5 ; Suites 1 & 2 de Stravinski ; Orchestre des Lauréats du Conservatoire & classe de direction d'Alain Altinoglu (espace Maurice Fleuret).
► #103 Alfvén / Stenhammar / Sandström… chœurs a cappella en suédois, anglais et bokmål (Grieg), par le Jeune Chœur de Paris, direction Marc Korovitch et Richard Wilberforce (salle Landowski).
► #104 Wagner, Parsifal. Richard Jones, Philippe Jordan, et une glorieuse brochette : Kampe, Schager, Mattei, Nikitin, Groissböck (Bastille).
► #105 L'Heure espagnole & Gianni Schicchi. Laurent Pelly, Maxime Pascal (Bastille).
► #106 Verdi, Requiem. Chœur de l'Orchestre de Paris, ONDIF, Mazzola (Saint-Quentin-en-Yvelines).
► #107 Hymnes napoléoniens, de Méhul & Catel jusqu'à Fauré & Vierne !  (Saint-Louis des Invalides).
► #108 Beethoven, Symphonie n°2 ; Schubert, Symphonie n°6 ; Tchaïkovski, Nocturne pour violoncelle et orchestre. Orchestre des Lauréats du Conservatoire, classes des premières années de direction (Espace Maurice Fleuret).
► #109 Schumann, Symphonie n°4 ; Brahms, Concerto n°2 ; R. Strauss, Don Juan. Grimaud, Philadelphia Orchestra, Nézet-Séguin (Philharmonie). Plus bel orchestre du monde.
► #110 Calypso & Telemachus de John Galliard, du seria en anglais, contemporain de Rinaldo de œuvre, étonnamment riche musicalement (avec détails montrés sur partition).
► #111 Symphonie n°1 d'Elgar et Concerto pour violoncelle de Dvořák, sans vibrato (Norrington, Queyras).
► #112 Phaëton de LULLY par Lazar & Dumestre (M. Vidal, Zaïcik, Auvity, Trommenschlager, etc.)
► #113 Gounod, La Nonne sanglante (par Insula Orchestra). Avec J. Devos, Santoni, M. Lebègue, Spyres, Boutillier, Teitgen… (compte-rendu en cours)

Et quelques déambulations illustrées :
De Belloy-en-France à Seugy : champs de la Pièce Lucifer, Bois du Tremblay…
De Luzarches Ouest à Saint-Martin-du-Tertre : halle, Porte Grièche, ancienne collégiale, panorama, bois du Tremblay (entre les tirs à balles réelles), bois de Mareil, Ferme de Trianon, bois de Champlâtreux, Champs de la Sente de Jagny…
De Belloy-en-France à Villaines-sous-Bois : friches champêtres intra-urbaines, ancienne distillerie, bois de Belloy (à Villaines et loin de Belloy), églises classées, chasse à l'abbé…
Viarmes Ouest : Bois Carbonnier, Les Groux, Le Buisson Chantant, Les Longues Rayes, Bois de Touteville, Bois de Chaville… entre champs et bosquets, sous une pluie battante, entre les blés et ceinturé de coteaux.
De Luzarches Est jusqu'à Lassy : château de La Motte, église Saint-Côme-et-Saint-Damien, caveau des Sainte-Beuve, Thimécourt, église de Lassy, Gascourt, lavoirs, champs, écuries…
Saint-Quentin-en-Yvelines, l'impression de déambuler dans une ville faite par des concepteurs de jeux de plate-forme. (j'aime beaucoup, en réalité).
L'Église de Belloy et ses incroyables voûtes XVIe, en détail.

Et puis, plus urbain, moins spectaculaire :
Presles, son église, son coiffeur.
Forêt d'Écouen Sud-Est, aux confins de Sarcelles et Villiers-le-Bel, avec chèvres (sur la route du Fort).
Lac Daumesnil au couchant.
Saint-Augustin.



00. Manqué !

En raison de l'expiration de mon Pass UbiQui'T, je n'ai pu tout voir, tout entendre. Par exemple le Pelléas de Guillaume Andrieux (la bande révèle qu'il est le Pelléas ultime, du niveau de Pierre Mollet ou Gérard Théruel !), ou les Métamorphoses de Strauss en version sextuor à cordes données au Salon Vinteuil du CNSM.

Pour le reste, il suffit de jeter un œil sur le programme du mois de mai publié fin avril et d'opérer les comparaisons.



À présent, la prospective.

J'attire en particulier votre attention sur quelques perles. Classées par ordre de composition approximatif à l'intérieur de chaque catégorie.

(En rouge, les œuvres rarement données – et intéressantes !)
(En bleu, les interprètes à qui je ferais confiance, indépendamment du seul programme.)
('§' indique mon intérêt malgré mon indisponibilité, les astériques une place en supplément – à revendre, souvent.)



A. Opéras & cantates

Cavalli, Erismena. Le Théâtre Gérard Philippe invite Leonardo García-Alarcón, excellent spécialiste de ces musiques, et il ne sera pas encombré cette fois des gros tromblons qu'il avait dû se faire imposer à l'Opéra de Paris, pour Eliogabalo. Avec la miraculeuse Francesca Aspromonte, meilleure déclamatrice italienne en activité.
Pour le reste, je ne suis pas convaincu par Cavalli en général, que je trouve tellement moins intéressant que ses prédécesseurs (Peri, G. Caccini, Monteverdi), contemporains (Rossi, même Landi) ou successeurs (Legrenzi) immédiats, donc je ne suis pas bon juge de l'intérêt ou non de se déplacer (pour situer, j'aime beaucoup la partie troyenne de Didone et supporte bien Artemisia ; tout le reste me laisse froid).
Un peu cher par rapport à ce qu'on peut payer dans les petites catégories d'ordinaire (tarif unique 35€), mais très raisonnable pour un long spectacle d'opéra avec interprètes de premier plan e't mise en scène.

LULLY, Phaëton. Il est assez rare qu'on donne des opéras de LULLY en version scénique, sorti d'Armide. Et ici dans la plus belle distribution qu'on puisse souhaiter : Mathias Vidal, Eva Zaïcik, Cyril Auvity, Léa Trommenschlager !  La fine fleur du chant baroque français (je n'aurais pas mieux choisi moi-même, si vous mesurez le compliment). Version sans doute chatoyante de Vincent Dumestre avec le Poème Harmonique… et le Chœur de l'Opéra de Perm ! (musicAeterna, le terrain de jeu du méga-mégalo Currentzis)
Donné sur trois ou quatre dates, de surcroît. Seule réserve : comme c'est Lazar, il faudra sans doute souffrir le français restitué selon Green (rien d'idéologique : je le goûte au théâtre, mais il voile inutilement l'élocution à l'Opéra).
→ J'y suis allé avant la publication de la notule, quelques réactions par ici.

Benda, Pygmalion. Il s'agit d'un mélologue (ce qu'on appelle depuis plus volontiers un mélodrame, de la parole parlée soutenue par de la musique) de 1779 sur un texte de Rousseau. Sans être de la grande musique, c'est vraiment intéressant. Couplé avec un mélodrame moderne commandé à Philippe Hersant et avec des lieder orchestrés de Schubert (sur Goethe). Avec Natalie Dessay, le Paris Mozart Orchestra et Claire Gibault. (Orsay, donc tarif unique un peu cher.) Le 15.

Mozart, Thamos, roi d'Égypte, musique de scène de Mozart très rarement donnée (et même assez peu enregistrée). Pas le plus grand Mozart, mais un côté cérémoniel et tempêtueux qui regarde à la fois du côté de Haendel, Beethoven et Mendelssohn, assez étonnant. À la Seine Musicale à partir du 25.

Rossini, L'Italiana in Algieri. Concert donné par les membres de l'Opéra de Bologne, avec une belle distribution (Pirozzi notamment…). Le 22.

Gounod, Faust. Version originale avec dialogues parlés (et, je suppose, des variantes musicales), parrainée par Bru Zane, avec une distribution particulièrement réjouissante (Gens, Bernheim, Bou !) et sur instruments anciens (Les Talens Lyriques).

Gounod, La Nonne sanglante. Livret de Scribe et Germain Delavigne d'après le segment correspondant du Moine de Lewis. Déjà publié il y a quelques années, c'est un très bel opéra, qui va bénéficier de la valeur d'Insula Orchestra et d'une distribution de la plus haute francophonie :  Santoni, Lebègue, Spyres, Heyboer, Teitgen, Devos, de Hys… À partir du 2, à Favart.

Deux opéras comiques inédits (Hervé et Offenbach). Bouffes-du-Nord, là encore un peu cher en prix plancher (25€ pour deux ténors et piano). Le 5.

Bizet, Carmen les 7, 9 et 10 par l'Orchestre Ut Cinquième (amateur, mais ça ne s'entend pas !) et notamment Daniel Galvez-Vallejo (qui a très bien vieilli et fera un superbe José). Libre participation.

Messager, le délicieux Les petites Michu, célèbre chez les amateurs du genre léger, mais à peu près jamais donné, à l'Athénée qui fait cela très bien. À partir du 19.

Bernstein & Zavaro : Trouble in Tahiti + Manga-Café. Le Zavaro doit être assez récent, je ne l'ai pas écouté (mais langage accessible chez lui). Trouble in Tahiti est du musical ; Bernstein, sans être le représentant le plus talentueux du genre, en maîtrise la grammaire et tous les équilibres, c'est une très jolie pièce. À partir du 8.

Récital de seria par Desandre, Th. Dunford, J. Rondeau et l'Ensemble Jupiter. Très bel attelage. Le 17.

Récital d'airs et ensembles de Gounod, sous l'égide de Bru Zane, à la Maison de la Radio, incluant des pièces très rares (Mors et Vita, Philémon & Baucis, La Reine de Saba…). Et très belle distribution. Le 16.




B. Musique chorale

Lassus, Madrigaux, Herreweghe. Pas le meilleur de sa production, mais Lassus demeure toujours nourrissant, et Herreweghe, contre toute attente, est vraiment à son aise en concert dans les pièces de la Renaissance (ses petites tchèques ont des voix bien fines et tranchantes taillées pour cela).

Benevolo, Messe de Saint-Louis-des-Français par Niquet (le disque vient de sortir), à Versailles. Couplé avec le Miserere d'Allegri. Le 17.

Messe (vocale) de Titelouze (première exécution, du contrepoint assez scolaire, rien à voir avec les homorythmies majestueuses et radieuses de ses pièces pour orgue) avec des doublures instrumentales (sacqueboutes notamment), motets de Bournonville (on n'a que des bouts minuscules de quelques minutes au disque, et c'est magnifique, pas forcément contrapuntique, déjà une conception harmonique moderne, plus familière) et du Caurroy (mieux documenté, et grand représentant de l'ère finissante du contrepoint-roi) à Notre-Dame-de-Paris. Le 5.

♦ Le merveilleux Requiem de Gilles avec quatre jeunes solistes très talentueux. (Couplé avec le Requiem de Mozart, donc complet.) La Grande Écurie & la Chambre du Roy – du fait du décès de Malgoire, ce sera dirigé par le chef de chœur.

Te Deum de Blanchard et Blamont. Deux très belles œuvres à la charnière de styles nouveaux. Le 30.

Messe a cappella de Gounod (Niquet, Chœur de la Radio Flamande), le 3.

Messe des Pêcheurs de Villerville de Fauré et Messager, Septuor pour cordes vocales et instrumentales, Chant Funèbre (et Chanson perpétuelle) de Chausson, et L. Boulanger, Debussy, Ravel, Séverac… Par le Quatuor Zaïde (ancien lauréat du Concours d'Évian-Bordeaux) et un chœur féminin, à la Légion d'Honneur (Saint-Denis). Le 9.

♦ Concert du Chœur de l'Orchestre de Paris : Debussy, Ravel, Poulenc a cappella, des sommets qui requièrent des qualités spécifiques de transparence et d'articulation, pour lesquelles ils sont idéalement taillés. Ce sera une très grande expérience d'émotion chorale. Le 21, donc gratuit. (Mais il faudra arriver tôt, je suppose. Et supporter un public potentiellement plus touriste que mélomane – pendant un de leurs concerts Bruckner à Notre-Dame, mon voisin était juste venir pour faire des photos et mitraillait avec les bruits d'obturateur pendant toutes les pièces.)

Concert franco-finnois a cappella du chœur amateur Ave Maris Stella, jumelé avec des invités de Finlande. Le 15.



C. Musique symphonique

Ça sent la fin de saison.

Sibelius, Symphonie n°1, la moins donnée (il est vrai que c'est aussi la moins originale, quoique tout sauf banale !), par le Phiharmonique de Radio-France (vraiment taillé pour cette musique), dans un couplage étrange avec du piano seul de Debussy par Andsnes (Estampes).

Szymanowski, Concerto pour violon n°2 ; R. Strauss, Suite tirée de La Femme sans ombre. Deux bijoux de rutilances orchestrales (les deux concertos de Szymanowski sont plus nourrissants que n'importe quelle symphonie du répertoire). Le 13.

Schmitt (Cléopâtre, Suite n°2), Debussy-Koechlin (Khamma), Roussel (Suite de Padmâvatî), Shéhérazade de Ravel… programme français très original et dense à la Philharmonie, les 9 et 10.



D. Musique solo et chambriste

Le folklore de LULLY et Purcell à Brahms, concert-démonstration dans le grand Studio de la Philharmonie. Le 1er.

♦ Concert par Julien Chauvin à l'Hôtel de Lauzun à 12h30, mais impossible de trouver les conditions d'accès. Le 6.

Nuit du Quatuor du Festival Bru Zane aux Bouffes-du-Nord : quatre concerts d'excellents ensembles (Cambini, Ardeo, Modigliani…) dans des quatuors français très rares – Rejcha, Onslow, Gouvy, Gounod, Saint-Saëns… !  Seule réserve, c'est un peu cher, comme toute la musique de chambre dans cette salle (25€ le concert d'une heure, 40€ les deux heures…). Le 1er.

Marguerite Canal, Sonate pour violon et piano (avec Capuçon) ; Chausson, Concert ; Ravel, Quatuor. (Canal, ça ressemble à du gentil Fauré-Ravel. Pas vertigineux, mais joli.) Le 10.

Quintettes à vent de Roussel, Cras, Tournier, Pillois. Pas les sommets de leurs auteurs, mais de très jolies pièces rafraîchissantes. Le 9.

♦ C'est aussi le moment des récitals de fin d'année : l'occasion, au CRR et au CNSM, d'entendre (le PDF synoptique des récitals, pour la plupart en journée néanmoins, se trouve sur leur site) des instruments rarement proposés en solo, comme le contrebasson ou les ondes Martenot !




E. Lieder, mélodies & airs de cour

Cantates baroques françaises par Eva Zaïcik et le (Taylor) Consort. Elle vient de remporter le Deuxième Prix du Concours Reine Élisabeth et chante en ce moment même à Versailles Lybie, le plus beau rôle de Phaëton de LULLY. Chair sonore et diction superlative, excellent continuo… Couplé avec Purcell et Haendel, je crois que c'est sensiblement le même programme que leur (fabuleux) récital à l'Hôtel de Soubise il y a quelques mois.

Récital de mélodie en forme de panorama des explorations de Christoyannis & CohenGounod, Lalo, Godard, Saint-Saëns, La Tombelle seront de la partie !  Le 4.

Mélodies françaises rares par Isabelle Druet : Bonis, Fauré, Duparc, Debussy, Hahn, Godard, N. Boulanger, Chaminade, Offenbach, Dubois, accompagnée par un ensemble. Le 6.

Mélodies françaises par Marianne Crebassa accompagnée par Fazıl Say. Je la trouve moins saisissante, à cause même de la nature de la voix (très charpentée et couverte) à l'opéra qu'en mélodie, mais elle passe toujours très bien dans les salles, et est l'une des grandes interprètes actuelles des Shéhérazade de Ravel (pas si souvent données avec piano, il faut dire que la réduction est difficile, pas forcément confortable pour tous les accompagnateurs).

Mélodies roumaines (Stephănescu, Brediceanu), russes (Rachmaninov), anglaises (Balfe) françaises (Martini, Debussy), italiennes (Bellini, Flotow, Tosti, Respighi) et airs d'opéras italiens (Pergolesi et Paisiello) par Angela Gheorghiu, une sacrée surprise de la voir sortir ce degré d'audace – même si je suppose que ce seront des pièces, pour les rares roumaines, tout aussi gentilles que les autres du programme… Je tâcherai néanmoins d'y être, le 17, si le flot de raretés ne m'a pas déjà fait rendre gorge.



F. Spectacles transversaux

♦ Airs d'opéras italiens traditionnels par Inva Mula (Porgi amor, La Fille du Régiment et La Vestale traduits en version italienne…) et pièces pour tuba solo de l'époque de l'Empire. Inclut notamment la Marche Consulaire de Marengo… Le 7.

Impact de Kierkegaard en France. Table ronde à la très avenante Maison du Danemark, avec un peu de musique pour vents (Mozart, Schubert).



G. Pour le plaisir de retrouver quelques chouchous

Le mois étant très chargé, j'avoue bien humblement ne pas avoir suivi de près mes ensembles favoris – priorité aux propositions originales de répertoire. Il faut dire aussi, qu'avec les beaux jours, beaucoup s'échappent de ma proximité immédiate pour aller dans les festivals qui animent, l'été, les campagnes lointaines.



H. Théâtre


♦ Pour information, le cycle intégral Ibsen du Théâtre du Nord-Ouest (dont on m'a dit qu'il était très inégal, mais pas forcément mauvais) se prolonge pendant l'été, quelques dates éparses en plus, au milieu d'autres choses. (Je réitère mon avertissement aux personnes allergiques sur la quantité de poussière présente dans les lieux.)

♦ De même, Comédiens !, adaptation du livret d'I Pagliacci de Leoncavallo par la troupe (de comédie musicale) qui fit la jubilatoire Poupée sanglante d'après Leroux et L'Écume des jours d'après Vian, à nouveau très bien accueilli par le public et la critique, est prolongé pendant l'été.
Il m'a aussi semblé lire que la Poupée sanglante était de retour pour une reprise (Théâtre de la Huchette, toujours).



Voilà, vous avez de quoi trouver tout ce que vous ne vouliez pas chercher. Bon juin !

David Le Marrec

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