Carnets sur sol

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Définitions du jour : la voix naturelle, le formant du chanteur

Il en avait été question dans les longues discussions consécutives au compte-rendu de Sylvie Eusèbe sur la Messe en si par Minkowski. Aussi, si ce peut être utile à des lecteurs de passage, en voici le récapitulatif, légèrement étoffé.




Côté chant, on parle de voix naturelle pour une voix :
a) Qui n'est pas travaillée, telle qu'elle est initialement placée (bien ou mal). C'est de cela qu'il est question lorsqu'on parle d'avoir une jolie ou une vilaine voix.
OU
b) Qui a naturellement un bon placement. On note avec ravissement qu'il "a une voix naturelle", un avantage certain.
OU
c) Pour une voix qui n'emploie pas le formant du chanteur*, ce réseau d'harmoniques qui permet de passer l'orchestre. Une voix de chant populaire et pas de chant lyrique. Cela n'inclut pas du tout, dans ce cas, que la voix n'est pas travaillée ou mal travaillée !

.* N.B. : Le formant est ce qui sonne si métallique, parfois "gros" ou "impersonnel" dans les voix d'opéra ; ce qui rebute si souvent les novices. Ecoutez par exemple Mario Del Monaco dans les années soixante, et vous n'entendrez plus que le formant, le timbre ayant en grande partie disparu. Ces harmoniques spécifiques ne sont pas contenues dans l'orchestre traditionnel, et donnent la possibilité de se faire entendre sans forcer et durablement.
Une technique similaire semble utilisée par les chanteurs du Kunqu, mais elle demeure l'exception : dans la plupart des pratiques musicales, la voix n'est sollicitée que pour un auditoire restreint et avec un environnement instrumental limité, ou encore ne doit être sonore qu'un très court instant (les muezzins n'utilisent pas le formant, l'effort à produire étant bref).
Dans le domaine classique occidental, il est possible de ne pas utiliser cette technique, dans deux cas principaux. D'abord avec les voix aiguës, qui peuvent passer au dessus des harmoniques orchestrales - c'est parfois le cas de sopranos très légers. Ensuite avec des instruments d'époque, dont les propriétés harmoniques d'instruments naturels permettent la lisibilité des strates sonores, et ne couvrent pas, ainsi, la voix. Je faisais état de l'exemple d'une voix naturelle chantant l' Agnus Dei de la Messe en si (Koopman en février 2006 à Bordeaux), pourtant dans une grande salle, ce qui est envisageable avec le silence absolu, la discrétion de l'accompagnement et l'emploi d'instruments d'époque.
Certains lieder pas trop difficiles pourraient être interprétés par des voix naturelles, mais c'est rarement le cas à ma connaissance. Erlkönig existe tout de même en version cabaret allemand, et les Songs de Dowland ont été chantés par l'interprète de pop Sting.

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Mise à jour du 6 février 2008 :

Sur demande, quelques compléments à la question sur la différence de technique entre voix de musique populaire, ici la variété avec les exemples suggérés de Céline Dion, de Whitney Houston ou de Mariah Carey. Comme cela peut éventuellement intéresser les lecteurs de l'article, ajoutons.

Oui, il y a déjà quelques réponses sur la différence entre une voix naturelle (au sens 3 ci-dessus) et une voix lyrique.

La technique de base est la même, c'est le souffle qui fait tout le job. Ensuite, les chanteurs lyriques vont d'une certaine façon plus loin, puisqu'il faut solliciter tous les résonateurs pour pallier le défaut d'amplification.

La différence principale réside dans l'utilisation du "formant du chanteur", c'est-à-dire d'un réseau d'harmoniques qui permet de passer un orchestre sans fatiguer et longtemps - des harmoniques qui ne sont pas dans le son d'un orchestre. C'est ce qui sonne métallique. Avec des instruments naturels, le problème est tout différent, puisque les spectres sonores sont suffisamment différenciés, ce qui explique qu'on puisse y distribuer de petites voix.

Il y a aussi des nécessités de "connexion" entre le souffle et le son.

A l'inverse, en musique populaire, on peut laisser filtrer du souffle - c'est même un choix expressif, eventuellement - puisqu'il n'y a pas d'impératifs de puissance ou de durée. Ces voix ont donc une extension moins grande. Les aigus ne sont pas "couverts", ce qui fait que la voix se tend et fatigue plus vite.

En revanche, comme l'arsenal est moins lourd, une voix de musique populaire sonne plus proche de la voix parlée, plus directe, le timbre est moins sophistiqué, plus naturel, plus directement séduisant, plus personnel la plupart du temps. D'où la gêne de beaucoup de gens avec le chant lyrique, du moins au début.

Ces voix se chantent toujours plus bas, en réalité, et c'est bien cela aussi qui les rapproche de la voix parlée et les rend moins forcées d'apparence et plus intelligibles. [Car les harmoniques aiguës altèrent les voyelles et masquent les consonnes, d'où les problèmes à se faire comprendre pour les sopranes les plus aiguës.]

Il faut savoir aussi que même si l'on ne l'entend jamais, il est tout à fait loisible à un chanteur lyrique de chanter en voix naturelle. Ce qu'ils devraient faire lorsqu'ils se piquent de chanter de la chanson avec une voix pensée pour écraser cent vingt musiciens... De ce point de vue, il y a une suprématie qui n'est pas esthétique, mais technique de l'un sur l'autre.

Mariah Carey est sans égale, puisqu'elle tient vaillamment ses huit octaves (soit à peu près trois Callas).

Plus sérieusement, même si je ne les ai jamais écoutées que fort incidemment, ce sont des exemples de bonne technique, qui se sont d'ailleurs illustrés dans un domaine de chanson relativement lyrique, "à voix", et non pas en chantonnant sur sa voix parlée.

Les voix sont bien placées, bien timbrées, tout à fait adéquates pour ce qui leur est demandé. Il est d'ailleurs amusant de voir l'effet vertigineux que produisent les aigus dans My heart will go on, alors même que ce serait grave pour un mezzo...

Houston, autant qu'il m'en souvienne, dispose d'une voix assez gonflée qui fait qu'elle pourrait chanter sans micro devant un petit auditoire. Une technique féminine qui rappelle assez le gospel : sans formant, mais puissant. C'est aussi le cas du muezzin, mais lui peut en raison de sa tâche fort courte.

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Mise à jour du 7 février 2008 :

Plus esthétisée, la voix lyrique recherche une certaine pureté technique, et un son riche, au contraire de la voix populaire, qui cherche plutôt un grain personnel - et un son pur.

La voix lyrique a aussi un impact physique qui n'est pas du tout comparable.

Enfin, l'émission lyrique permet une plus grande étendue, et place naturellement la voix chantée nettement plus faut que la voix parlée. C'est, au moins autant que le caractère robuste et travaillé de la voix d'opéra, cette différence d'avec les timbres que nous entendons au quotidien qui rend la voix lyrique plus abstraite, plus étrangère, moins identifiable.


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Commentaires

1. Le vendredi 8 février 2008 à , par sk†ns

Une question que je me suis toujours posée, à l'opéra, notamment dans un duo "rapproché" (joue contre joue, par ex.), quand ton partenaire te chante de l'oreille, c'est que ça doit quand même être assourssiant (peut-être ont-ils des bouchons de silicone ?), non ?

2. Le vendredi 8 février 2008 à , par DavidLeMarrec :: site

Ils essaient de ne pas trop le faire dans l'oreille, mais oui, les ténors dramatiques qui jouent avec des sopranos de type héroïque doivent avoir une sacrée perte d'audition en fin de carrière...

Ca vaut aussi pour les bois qui jouent juste devant les trombones (on place d'ailleurs des écrans pour ne pas faire vibrer les instruments...). Ou pour l'organiste dans sa loge.

3. Le jeudi 22 mai 2008 à , par Soprano sceptique

maria carey...sans égale.....ces octaves lui ont en tous cas couté bien cher en terme d'esthétisme de la voix, elle a une aoce voix de chat griffé....

4. Le samedi 24 mai 2008 à , par DavidLeMarrec :: site

Je suis surtout curieux de l'entendre chanter Pimène ou le Grand Inquisiteur, vu son étendue - si on suppose qu'elle ne monte pas plus haut que Mado Robin, ce doit être dans ses cordes...

Si elle enregistre Hans Sachs, promis, j'achète le disque !

5. Le lundi 23 février 2009 à , par piccinaliu

8 octaves ?? tout un piano ??? en chantant ?????

6. Le lundi 23 février 2009 à , par DavidLeMarrec :: site

Bonjour Piccina-Liù,

C'était une plaisanterie naturellement, une galéjade.

Mais j'ai couramment entendu dire, sans m'intéresser de près au sujet, qu'elle faisait quatre octaves, ce qui lui suppose ou un aigu plus vaste que Robin, ou des moyens barytonnants insoupçonnés. :-)

(Par ailleurs, c'est quand même un peu la façon d'utiliser une étendue qui fait l'intérêt, parce que je ne sache pas qu'elle soit Tetê Espíndola non plus.)

7. Le mercredi 11 mars 2009 à , par Emmanuel SOLERA

La voix de Mariah Carey s'étend de Do3 à Sol dièse 7 (note produite lors d'un concert dans les années 90), ce qui lui confère donc un peu plus de 4 octaves et demie.
Actuellement, sa voix de sifflet ne lui permet plus de monter aussi haut.

Mon intérêt à l'égard de sa musique n'est que pour sa virtuosité, je vous rassure, même si certaines de ses chansons ne sont pas plus tartes que Le postillon de Longjumeau ou certaines opérettes-malbouffes de tous horizons...

De plus, contrairement à un Florent Pagny qui a prétendu dernièrement qu'il aurait égalé Pavarotti lors de leur duo si ce dernier avait accepté de baisser "La donna e mobile" d'un demi-ton, elle ne s'est jamais essayée au répertoire lyrique et s'est cantonnée à des compositions originales, dont les siennes, peut-être sur les conseils de sa mère, chanteuse lyrique et prof de chant...

Des articles très instructifs, qui savent rester accessibles

8. Le mercredi 11 mars 2009 à , par DavidLeMarrec :: site

Merci pour ces précisions, Emmanuel !

Pas beaucoup de grave effectivement.

Existe-t-il un témoignage de ce sol dièse ? Comme c'est tout de même une octave et demie au-dessus de la note la plus haute de Mado Robin, ça me paraît physiquement impossible, et je serais curieux de voir la tête que ça a, moi aussi.

9. Le jeudi 12 mars 2009 à , par Emmanuel SOLERA

Bonjour

Rectification: je me suis laissé induire en erreur par une autre référence du diapason, à savoir La 3 = 220 Hz, une référence qui court beaucoup sur le web et que j'ai également retrouvé dans mes cours d'ingénierie du son (référence us?)...

En conséquence, sa voix s'étendait de Do 2 à Sol dièse 6.
Sol dièse 6 ou sol 6, difficile à déterminer: http://www.youtube.com/watch?v=qWqIzVTqbkY
Fa dièse 6: http://www.youtube.com/watch?v=pj2gbgGPjvw&feature=related

Si l'écoute devient insoutenable, n'hésitez pas à vous diriger directement vers la fin...

A n'en pas croire ses oreilles... Elle avait à 20-21 ans une technique vocale de variété des plus accomplies.

Cependant, Georgia Brown monte plus haut; d'après le guinness book, sa voix s'étend de G2 à G10 (d'après la même référence de diapason, je présume)... Je n'ai pas pu encore le vérifier; peut-être avec une bonne inhalation d'hélium...
Pour ceux qui ont manifestement du goût et qui aiment la musique pour dauphins (ou pour chauve-souris, ne les oublions pas):

à 6'40'', un sol dièse 6:
http://www.youtube.com/watch?v=ZQS_2QmruX0

Musicalement

10. Le samedi 14 mars 2009 à , par DavidLeMarrec :: site

Bonjour Emmanuel !

Merci beaucoup pour toutes ces précisions.

Rectification: je me suis laissé induire en erreur par une autre référence du diapason, à savoir La 3 = 220 Hz, une référence qui court beaucoup sur le web et que j'ai également retrouvé dans mes cours d'ingénierie du son (référence us?)...

Oui, 220 Hz, c'est autour de la fréquence du la2... mais les anglophones commencent leur classification au la, donc leur la3 est l'équivalent de notre la2. Après, pourquoi parler du diapason à l'octave inférieure du... diapason, je ne sais.


Pour Brown, je ne me prononce pas, le son est très trafiqué en aval de la production - et par ailleurs, c'est un goût qui ne passe pas trop chez moi, une sorte de crème au beurre à l'huile de palme saveur pistache.

En revanche, effectivement, je reste pantois devant Carey. Excellente technique, c'est impressionnant. La voix est placée très haut, mais assez ample, ce qui lui permet de timbrer avec beaucoup de plénitude. Bien sûr il y a un peu de souffle, c'est la norme, et ça râpe un peu, mais la base technique est remarquable. Beaucoup de musicalité aussi, ça ne correspond pas aux choses plus récentes que j'avais entendues.

Et les extraits que vous fournissez sont éloquents. Sur le premier, malgré la gymnastique faciale, je me demandais si ce n'était pas un son obtenu en faisant siffler ailleurs que sur les cordes vocales.
En revanche, dans le deuxième, on l'entend nettement craquer ou chanter très faux plusieurs suraigus (d'ailleurs plus dans les hauteurs accessibles aux coloratures d'opéra). Et à la fin, on voit très nettement la mâchoire décrochée, le palais mou probablement soulevé au maximum, et les efforts pour stimuler l'expiration (par les épaules, c'est pas bien !). C'est donc bien un son fait par les cordes.

Mon explication, c'est que ce doit être un son très fin, très peu 'projetable', qui ne peut être utilisé qu'en "poussant", donc aux antipodes de l'ampleur minimale requise pour passer un orchestre ou remplir une salle.

Il n'empêche que c'est impressionnant, et d'autant plus appréciable que c'est chanté avec beaucoup de style.


Merci !

11. Le lundi 6 juillet 2009 à , par Marif

Bonjour,

Je suis très surprise de lire mes propres mots, extraits de mon blog sur le chant et la voix, ici, sans que personne ne m'ait demandé la permission, ni bien sûr n'ayant cité ses sources !!
Sur Internet c'est courant ...
Merci de noter au moins la référence, à savoir l'adresse de mon blog :
[adresse supprimée : non au toupet !]

Voici l'extrait que vous publiez :
Côté chant, on parle de voix naturelle pour une voix :
a) Qui n'est pas travaillée, telle qu'elle est initialement placée (bien ou mal). C'est de cela qu'il est question lorsqu'on parle d'avoir une jolie ou une vilaine voix.
OU
b) Qui a naturellement un bon placement. On note avec ravissement qu'il "a une voix naturelle", un avantage certain.
OU
c) Pour une voix qui n'emploie pas le formant du chanteur*, ce réseau d'harmoniques qui permet de passer l'orchestre. Une voix de chant populaire et pas de chant lyrique. Cela n'inclut pas du tout, dans ce cas, que la voix n'est pas travaillée ou mal travaillée !

12. Le lundi 6 juillet 2009 à , par DavidLeMarrec

Madame,

Je me permets de m'étonner de la liberté que vous prenez, et qui passe l'entendement, en venant, chez moi, vous attribuer mes propos dans le but d'améliorer votre référencement pour vendre des stages d'épouissement chanté en entreprise !

Vous n'avez même pas pris la précaution de plagier ledit texte sur votre site, et une vérification sur Google ne donne accès qu'à Carnets sur sol. Et je vous déconseille de le faire, je vous rappelle à tout hasard que toutes les production dites 'de l'esprit' sont protégées par le droit d'auteur.
Si toutefois vous êtes persuadée de votre bon droit, vous pouvez me contacter par courriel, je me ferai un plaisir de vous procurer mon adresse postale pour mettre votre avocat en relation avec le mien. Et je ne serai pas mécontent de disposer de la vôtre si d'aventure vous outrepassiez un peu plus encore vos droits.


Par ailleurs, et cela ne contraste pas trop avec vos méthodes, il s'agit apparemment d'une association de filouterie où la voix est associée avec le développement personnel, le bonheur, toutes ces jolies choses... et pas un seul mot de technique, même pas vague comme le texte que vous revendiquez. On y parle des grands sentiments humains, on y fait de jolis calligrammes grandiloquents... mais on n'y informe certes pas. (Voire on y désinforme, lorsqu'on lit qu'il est recommandé d'apprendre le chant à tout âge - sans parler des âges dangereux, bien sûr, il s'agit de vendre ; ou bien lorsqu'on lit en substance qu'une voix d'Opéra est une voix naturelle parfaite... Ce qui est tout à fait en contradiction, au passage, avec le paragraphe revendiqué.)


J'avoue que celle-là, je ne m'y attendais pas, et alors aussi mal ficelée, c'est un peu fort. Surtout, j'en cherche encore l'intérêt.

13. Le vendredi 18 février 2011 à , par Sandrine

Huit octave et même six, c´est absolument impossible car même du do1 que n´ont que certaines basses tres graves au do6 que n ´ont que certaines rares sopranos suraigus, ca ne fait jamais que cinq octaves. Une étendue naturelle de trois octaves á trois octaves et demie est déjá une tres belle chose.
Même un piano ne les a pas, les 8 octaves. De toute facon, la valeur et l´intelligence d´un chanteur ne se mesure pas aux notes qu´il peut émettre ou pas.

14. Le vendredi 18 février 2011 à , par DavidLeMarrec

Les basses profondes peuvent pour certaines physiologiquement descendre sous l'ut 1, mais ce n'est jamais exigé par les compositeurs (même l'ut 1 est très rare !).

Cela dit, sur l'histoire des quatre octaves et demie, on peut se reporter avec intérêt au commentaire d'Emmanuel Solera dans les commentaires. :)

P.S. : Je risque avoir quelque difficulté à suivre votre rythme. :-) Il faudra être patiente, mais j'y répondrai.

15. Le dimanche 1 mai 2011 à , par La Stupenda

Bonjour,

J'adore votre site, mais je voudrais vous signalez, que Céline Dion n'est pas, la plupart du temps, un bon exemple technique. Elle n'a généralement pas de problème de tempo, est capable de délivrer un legato très fluide et glisse d'un registre à l'autre sans embûche, mais ses aigus sont la plupart du temps mal placés. Ils ont souvent une nasalité malsaine, le larynx est trop haut, et comme ils sont engorgés, surtout depuis 2005, les forçages laryngés sont légions au-dessus du mi bemol 4.

Sans vous obligez, j'aimerais que vous ecoutiez ces vidéos et que vous publiez votre verdict dans l'article :

http://www.youtube.com/watch?v=jsC1WYJoLOI

http://www.youtube.com/watch?v=ZYiGpJ0xnjE

http://www.youtube.com/watch?v=svgLxdCr5E8

http://www.youtube.com/watch?v=uteetODuw20

16. Le dimanche 1 mai 2011 à , par DavidLeMarrec

Bonjour, ô Stupenda !

En fait, je citais un exemple simple que tout le monde avait écouté pour montrer l'incidence de la technique employée sur la perception subjective des hauteurs. On a l'impression, à cause de la tension dans son émission type belting, qu'elle monte très haut alors qu'elle reste très médium dans les faits.
C'était ce phénomène que je souhaitais souligner, ça fait beaucoup d'effet.

Ca n'entre pas en contradiction avec ce que vous dites sur sa technique, puisque précisément, lorsque Céline Dion fait un la 4, note tout à fait banale chez un soprano, et tout à fait accessible chez un mezzo (or elle n'est tout de même pas contralto), on a l'impression qu'elle est au delà du contre-fa, et effectivement elle est très tendue.

Ensuite, sur ses qualités techniques intrinsèques, je ne me sens pas suffisamment compétent pour en juger autrement qu'au résultat, d'autant que dans ce répertoire, la finition vocale n'est pas une obligation toujours impérative (de même pour certains répertoires lyriques type Wagner, d'ailleurs).


Merci pour ces précisions, donc !
[Et celle qui ouvre votre message n'est pas la moins sympathique. <:-) ]

17. Le dimanche 1 mai 2011 à , par La Stupenda

Merci beaucoup de m'avoir répondu ! Vraiment, je trouve votre site génial, vous expliquez les choses de manière de manière claire, concréte et intelligente. En plus, je trouve la typographie Georgia très classe et le "packaging"- je n'arrive pas trouver le mot ! - très joli. Ce qui lie l'utile à l'agréable ;).

En fait, ce n'est pas que je haïsse Céline Dion -- en tant que personne, elle ne me dérange pas -- mais dans les médias, on veut la faire passer pour ''la plus grande voix du monde'' alors que sa voix est mince, affublée d'une nasalité disgracieuse et forcée dans le ''belting'' supérieur.

En revanche, Mariah Carey et Whitney Houston sont de tres bonnes techniciennes. Leurs voix sont fort juste et supportées et projetées, de main de maître. Et Carey est toujours en parfaite synchronisation avec le rythme, parfois très compliqués, de ces chansons.

À part ça, bonne soirée et à bientôt ;)

18. Le dimanche 1 mai 2011 à , par DavidLeMarrec

Tanti elogi ! Attention, si je rougis, ça va compromettre l'équilibre des tons sur la page.

J'essaie de faire clair, mais c'est toujours un défi, alors je suis absolument ravi que vous le ressentiez ainsi !

Merci pour ces précisions supplémentaires !

19. Le mercredi 4 mai 2011 à , par La Stupenda

Au fait, j'aimerais vous demandez ce que vous pensez des graves de Mariah Carey. Malcolm Walker, professeur de chant au Conservatoire de Paris, les juge "fatigués", "distendus", est-ce vrai ? Les notes les plus graves, oui, mais le reste ? En fait, je pense qu'il voulait parler du médium. Il est vrai que ce qui sonne médium chez une chanteuse comme Mariah, sonne plutôt -- voire tout simplement -- grave. Qu'en dites vous ?

20. Le mercredi 4 mai 2011 à , par La Stupenda

Au fait, j'aimerais vous demandez ce que vous pensez des graves de Mariah Carey. Malcolm Walker, professeur de chant au Conservatoire de Paris, les juge "fatigués", "distendus", est-ce vrai ? Les notes les plus graves, oui, mais le reste ? En fait, je pense qu'il voulait parler du médium. Il est vrai que ce qui sonne médium chez une chanteuse comme Mariah, sonne plutôt -- voire tout simplement -- grave CHEZ UNE SOPRANO (excusez cette erreur). Qu'en dites vous ?

21. Le mercredi 4 mai 2011 à , par DavidLeMarrec

Bonjour !

Je n'ai pas une connaissance assez extensive du répertoire de Mariah Carey pour me prononcer. Ca varie très certainement selon les époques ! Ce qu'il me semble, vu donc d'un peu loin, c'est que la voix a un centre de gravité assez haut et un mode d'émission dynamique qui favorise des aigus cinglants. Je l'ai rarement entendue dans le grave (un exemple à me donner), mais je ne serais pas étonné qu'il soit un peu moins tonique et un peu plus "soufflé". Ce serait même tout à fait logique.
Et pas rédhibitoire le moins du monde : van Dam avait par exemple un médium grave nettement moins dynamique que le haut de sa tessiture - en retransmission, ça sonne presque détimbré, parfois, même au sommet de sa gloire.

Cela dit, vu les éloges très soutenus que j'ai toujours lus sur Malcolm Walker, je serais partisan de lui faire assez confiance, du moins dans le cadre d'un conseil sur le travail lyrique.

22. Le mercredi 4 mai 2011 à , par La Stupenda

Merci de votre réponse :)!

Je peux vous donnez des exemples du registre inférieur de Mariah :

You're So Cold, Without You, My All (surtout la fin), Can't take that away from me (de 3:55 à 4:06), Au début de X-girlfriend, dans The beautiful ones (de 5:08 à 5:11). Ecoutez les tous s'il vous plait, si vous ne le faites pas -- :( -- je vous fais part de toute ma gratitude quand même ;) !

23. Le mercredi 4 mai 2011 à , par DavidLeMarrec

Là, à l'instant, je n'ai pas le temps de tout écouter d'une traite, j'irai écouter petit à petit et je vous dirai s'il y a du neuf, mais je crois avoir repéré le principe, ça ne varie pas au bout de plusieurs extraits.
[Mais j'ai déjà interrompu mon Octuor de Wellesz, au risque de ne pas avoir le temps de le finir ensuite, pour écouter Mariah Carey, ce qui est à mettre admirativement à mon crédit. :) ]

C'est une technique très soufflée, j'ai du mal à me prononcer vu que ce n'est pas un type d'émission que j'entends fréquemment dans les répertoires que j'écoute. Et même quand c'est le cas, c'est pour du répertoire anti-vocal, qui n'a pas le côté glottophile des chansons de Carey.

Effectivement, ça me paraît, vu depuis l'amateur de voix plus fermes et timbrées, un peu "effrondré" (disjonction totale entre les registres !), mais en même temps ça sonne très joliment dans le cadre des objectifs expressifs qui sont les siens - le grave et l'aigu sont porteurs d' "émotions" très différentes, et rarement sollicités avec des intervalles conjoints. Ce sont réellement deux entités autonomes, et dans ce cadre ça fonctionne très bien.

24. Le mercredi 4 mai 2011 à , par La Stupenda

Merci, c'est très gentil ;) Sinon, il me semble que quelqu'un vous a posté des vidéos de "Vocal Range" de Carey plus haut, vous pourriez plutôt écoutez cela si c'est contraignant d'écouter les chansons que je vous ai proposé.

25. Le mercredi 4 mai 2011 à , par La Stupenda

Après vérification, ce n'est pas les vidéos auxquelles je m'attendai.

Voici ce à quoi je faisais allusion :

http://www.youtube.com/watch?v=mgDQ7wpH9JQ

http://www.youtube.com/watch?v=SMdAeXhuRb8&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=wX0ftbwMsw0

26. Le mercredi 4 mai 2011 à , par DavidLeMarrec

Mais cela, je l'ai déjà écouté. Franchement, avoir un grave ou médium grave un peu faiblard (mais très caractérisé) pour une voix au centre de gravité bien haut, ça ne me paraît pas du tout scandaleux, dans quelque répertoire que ce soit au demeurant.

27. Le mercredi 4 mai 2011 à , par La Stupenda

OK, merci infiniment de toutes ces précisions :) ! Il est vrai qu'une voix parfaite dans tous les registres n'est pas forcément un avantage, surtout en pop. Avoir des défauts de timbre peut donner de la personnalité à la voix. Le plus bel exemple est très certainement la Callas, avec ses graves noirs et profonds, à la puissance presque barytonnante, son médium "embouteillé" et ses aigus fins, un peu flageolants et très tranchants, voire acide, qu'elle savait utiliser à des fins expressives.

28. Le mercredi 4 mai 2011 à , par DavidLeMarrec

... oh, pas seulement en pop en effet : les voix ultra-homogènes type Sutherland, justement, ça ne me fait pas beaucoup rêver, personnellement. En tout cas si elles ne sont pas capables de varier les coloris.

Même chose pour l'homogénéité des registres : à moins de chanter du belcanto baroque, classique ou romantique, auquel cas c'est indispensable pour ne pas briser les lignes, ça me paraît très secondaire sur le plan artistique. Pour le confort technique de l'artiste, c'est souhaitable, bien sûr. Mais pour l'auditeur...

29. Le jeudi 5 mai 2011 à , par La Stupenda

Il est vrai que Joan Sutherland peut paraitre ennuyeuse avec son égalité parfaite, (quoique fréquemment voilée dans le bas du registre median). Mais avec ses graves sonores (pas aussi sonores que la Callas et pas très spontanés à partir d'un certain niveau, mais quand même remarquables) et ses aigus au timbre si particulier, je trouve (ils me donnent l'impression d'être chantés sous une cloche en verre !) et d'une flamboyance rare, sa technique transcendante et sa musicalité enchanteresse, je l'adore, elle est ma chanteuse favorite avec Mariah Carey et Luciana Serra. Beaucoup disent que ses interpertations étaient froides, mais trouver un chanteur ou un acteur émouvants dépend de la sensibilité de chacun. Personellement, dans les rôles de Lucia, Amina, Esclarmonde, je la trouve très convaincante.

À part ça, j'aurais juste deux petites questions, je voudrais savoir ce que veut le mot "vivacité", pour une voix. Ça à voir avec sa brillance ou son sens du rythme ? Et auriez-vous des informations sur la voix de la Malibran, cette chanteuse me fascine !

30. Le jeudi 5 mai 2011 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir !

Beaucoup de questions !

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Luciana Serra, ça dépend des soirs. Je l'ai découverte sous son plus mauvais jour (grave méforme dans le Fra Diavolo italien de Zedda) et depuis je ne cesse d'être séduit par sa musicalité et son investissement, à défaut d'un timbre plein et séduisant.

Pour Mariah Carey, ce n'est pas précisément le domaine où me portent d'emblée mes goûts hors lyrique, et même dans le registre de la pop, je suis plus client de voix moins spectaculaires, avec un belting très traditionnel, et des tessitures centrales qui permettent une expression verbale maximale - type Gunilla Backman.

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Pour Sutherland, j'ai découvert beaucoup d'oeuvres avec elle, je devrais avoir de la tendresse pour elle, mais non. Dans ma façon de considérer l'opéra (et je ne parle bien sûr en rien de la chanteuse objectivement de haut niveau dans cette appréciation), elle est tout simplement catastrophique, pire : une forme d'Antéchrist.

Ce que j'aime à l'opéra, c'est avant tout l'échange permanent entre musique et verbe, mais aussi les changements de couleur (que ce soit dans les modulations écrites ou dans les variations timbrales des chanteurs)... alors Sutherland, qui chante toutes les voyelles avec la même couleur (et quelle que soit l'intensité dynamique, la hauteur, l'agilité - tour de force technique absolu !), qui ne fait jamais les consonnes (ou alors en les voisant à mort), et dont je ne qualifierai même pas l'expression de bovine tant elle est absente... Clairement, je n'y trouve pas mon compte.

En revanche, je lui dois toute mon admiration (et d'abord à Bonynge, qui était quand même le musicologue de l'affaire et allait jusqu'à constituer de nouvelles éditions des partitions jouées) pour son travail de défricheuse, qui est majeur - pour certaines oeuvres, il a fallu attendre vingt à trente ans pour obtenir une seconde intégrale, voire toujours rien.

Je la trouve irritante dans Lucia, Amina, Norma, Marie-du-Régiment ou Lakmé, mais en revanche, dans certaines rôles (en particulier en français), elle peut produire de bonnes choses : très correcte en Marguerite de Valois, et assez convaincante en Sitâ, son meilleur rôle pour moi.
Esclarmonde, c'est un peu la frange : je n'aime pas vraiment ce qu'elle y fait, mais comme elle est quasiment la seule à pouvoir le faire... En revanche, dès que j'entends d'autres à sa place, Lagrange, Mazzola-Gazzeni, Pendatchanska... je suis aux anges.

Bref, question d'attentes personnelles.

Pour résumer l'affaire, voici par exemple ce qui peut m'enthousiasmer (alors que techniquement... même l'orchestre semble pétrifier d'horreur).
Le théâtre, l'investissement et l'expression verbale priment clairement dans ma perception des choses.

... et dans ce cadre, Joan Sutherland est forcément disqualifiée.

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"Vivacité", effectivement, ça peut désigner l'éclat des couleurs ou l'agilité. Ce n'est pas un terme canonique de technique vocale, à ce qu'il m'en semble.

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Enfin, pour Maria Malibran, oui, on a des données, mais sont-elles exploitables, je suis très réservé sur ce point.

C'est un peu long à argumenter et c'est un excellent sujet, donc je vais préparer une notule sur la question.

Mais vous pouvez d'ores et déjà vous documenter, il existe un certain nombre d'ouvrages qui traitent précisément du sujet : je n'apporterai pas de réponse tout à fait satisfaisante, je le devine, à votre question.


Bonne soirée !

31. Le samedi 7 mai 2011 à , par La Stupenda

Bonjour !

Cette Katherine Fuge n'est franchement pas à mon goût ! Elle a du mal avec les vocalises, et je n'ai pas l'oreille absolue, mais il me semble qu'elle chante faux (je ne suis pas un expert) ou alors, c'est dû à son timbre un peu grinçant ? Et son interprétation ne m'impressionne pas outre mesure. Chacun ses goûts ...

Pour la Malibran, quels sont les livres dont vous parlez (je ne suis pas certain que je les acheteraient ) ? Êtes-vous certain que votre notule ne me conviendra pas ?

32. Le samedi 7 mai 2011 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Stupenda !

Oui, tout à fait, c'est une petite voix translucide, très mal vocalisée et qui est fausse à plusieurs endroits dans cet enregistrement. L'intérêt est ailleurs (par ailleurs, je n'aime pas spécialement cette chanteuse dans d'autres rôles), dans cette forme d'abandon suicidaire que je trouve très touchant.
Après, je n'en fais surtout pas un modèle, même pour moi subjectivement, soyons bien d'accord.

Concernant Maria Malibran, Je n'ai pas de bonnes références en la matière, mais une recherche sur les sites spécialisés en commentaire ou en vente devraient fournir quelques pistes.
De toute façon, la notule autour de votre question est proche d'être achevée, vous en jugerez vous-même, mais elle ne répond pas réellement à votre interrogation première.

33. Le samedi 7 mai 2011 à , par La Stupenda

Bonsoir ;)

Mille merci pour la notule. Il est certain qu'elle me donnera de précieuses informations ;) Pour Luciana Serra, vous dites qu'elle n'a pas un timbre "plein et séduisant", certes, mais sa voix est d'une grande pureté et a des aigus percutants et argentins, son legato est parfait et sa maitrise des piqués, arpèges etc est impressionnante.

34. Le samedi 7 mai 2011 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir,

La pureté est discutable dans la mesure où il y a tout de même pas mal de métal et d'acidité autour. Tout à fait d'accord pour la qualité de l'ornementation, mais la vocalisation elle-même est souvent assez savonnée.

Mais je l'aime bien par ailleurs, à cause du tempérament dramatique plutôt généreux. Je crois que mon exemple de Fuge illustrait de façon parlante que la finition technique n'était pas exactement mon souci premier... et cela explique sans doute cet autre avis.

35. Le samedi 14 mai 2011 à , par Reine de la Nuit

Bonjour,

Oui, effectivement, Céline Dion a une voix fine, sans profondeur sonore, sans qualité de résonance, et peu vibrée, avec le larynx et le souffle souvent hauts, et parfois des forçages laryngés, mais la nasalité nest pas si désagréable que ça. Le problème, c'est qu'elle a fréquemment tendance à l'exagérer énormément, pour être fort expressive, (en fait, je trouve que ça fait plutôt artificiel) et il est vrai que dans ces cas-là, objectivement, c'est acide, pas très attrayant. Sinon, elle fait parfois une remarquable projection des aigus, comme dans Oh Holly Night, Papillon, ou encore Walk Away. Et beaucoup sont admiratifs. Voici ce que j'ai pu lire sur Wikipédia : Dans une interview avec Libération, Jean-Jacques Goldman énumère : « Pas de problème de justesse, de tempo, elle se chauffe toute seule[116] ».

Pour le New York Times, sa voix est « haute, mince, légèrement nasale, presque sans vibrato mais dotée d'un arsenal impressionnant de capacités techniques. Elle peut produire des mélismes compliqués, des attaques expressives et soutenir de longues notes sans détonner ne serait-ce qu'un peu[117] ».

Time souligne qu'elle « glisse sans effort de profonds murmures à des notes mortellement élevées, telle une douce sirène combinant force et grâce[118] ».

Libération juge son registre inférieur « rauque » et ses aigus « comme des clochettes de verre »[119].

Interrogée à propos de la perte de son accent lorsqu'elle chante, Céline Dion répond que ce n'est pas volontaire, mais naturel[120]. D'après Paolo Zedda, cela est dû à plusieurs facteurs physiologiques, dont « une bonne ouverture glottique et une bonne coordination entre le souffle et une bonne fermeture (accolement) des cordes vocales. Le mécanisme physiologique relié au terme de “respiration profonde”, fondamental pour assurer toute bonne émission, trouve ensuite un accueil plus ou moins favorable dans la gymnastique articulatoire qui va moduler le son émis dans ces conditions idéales »[120].

Toutefois, sa diction francophone est parfois jugée imprécise. Dans sa critique de S'il suffisait d'aimer, Christiane Laforge, de Progrès Dimanche, pense qu'il y a « trop de syllabes escamotées, des articles muets, surtout quand ils commencent par “l” »[121]. Faisant la critique de l'album D'Elles, Sylain Cormier (Le Devoir) estime que la chanteuse ferme beaucoup les voyelles.

D'après Jean-Pierre Brossman et Kent Nagano, « elle est vraiment une musicienne qui a l'oreille juste ainsi qu'un raffinement et un degré de perfection qui font l'envie »[115]. Goldman souligne lui aussi sa musicalité : « Quand on lui donne une ligne mélodique, elle en improvise deux, quatre, toutes crédibles[116] ».

36. Le samedi 14 mai 2011 à , par Piqué

Quoique tout ça est peut-être à obsever avec circonspection. Les critiques de musique populaire n'étant pas forcément très instruits sur tout le coté technique de la musique, car souvent pas formés. Et les autres (Goldman et Nagano) ont peut-etre juste voulu lui faire de la pub, le premier s'étant imposé comme un compositeur populaire "de référence" grace à elle, et le second voudrait collaborer avec elle sur un projet incertain.

37. Le mardi 17 mai 2011 à , par DavidLeMarrec


Bonjour !

Sur la perte de l'accent chanté, c'est effectivement un phénomène récurrent chez pas mal de chanteurs. Par mimétisme, et effectivement la couverture peut aussi aider, on réduit les différences. Et puis l'exotisme de la parole chantée est tel que les bizarreries s'entendent beaucoup moins qu'en voix parlée.

Je n'ai pas l'habitude de lire les critiques de musique populaire, mais dans le classique également, ce ne sont pas toujours des spécialistes qui écrivent (il y a autant de lettreux divers que de musicologues dans les revues), et même lorsque c'est le cas, la précision technique et le sincérité sont souvent fragiles.

La collection de compliments (ou de reproches) n'est pas vraiment le bon étalon, c'est sûr.

38. Le jeudi 18 août 2011 à , par Sandrine

Coucou, j´ai commencé á lire et j´y reviendrai car le document mérite une lecture en plusieurs fois.
Sur les voix naturelles: on rencontre ( j´exagere peut-être un peu mais á peine) des gens qui sans avoir pris aucun cours de chant ont un timbre vocal vraiment superbe et une justesse assez exemplaire. Oui, il y a des voix naturellement belles mais les gens qui les possedent n´ont pas toujours les moyens de prendre les cours. De même qu´il y a des gens tres intelligents mais qui n´ont pas pu matériellement faire des études.
A l´inverse, on trouve des gens qui n´arrivent pas á se situer , que l´on n´arrive pas á situer et qui navigue d´un répertoire á un autre.
Il existe des voix qui se partagent deux registres , soit au niveau du timbre soit au niveau du potentiel dans les notes: par exemple, Leontyne Price qui a un timbre de soprano mais des graves de mezzos. Je connais aussi quelqu´un qui est mezzo et qui chante l´air des clochettes de Lakmé avec un timbre de mezzo sombre et.... le fameux contre-mi !
Donc, il y a vraiment des cas de voix pratiquement inclassables. Il y a aussi des gens qui ont le don de changer leur timbre, qui le rendent plus diaphanes ou même totalement différent . Ils sont certes rares mais apres tout ce qu´on peut entendre au niveau des voix, je dirais que l´on ne connait certainement pas la moitié de ce que peut faire cet instrument vocal.

39. Le dimanche 21 août 2011 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Sandrine !

Oui, il y a des voix naturellement belles mais les gens qui les possedent n´ont pas toujours les moyens de prendre les cours. De même qu´il y a des gens tres intelligents mais qui n´ont pas pu matériellement faire des études.

Cela reste partiellement vrai seulement, du moins si on parle de la France : la plupart des gens étant équipés en matériel informatique, abonnements téléphoniques, voitures... pas toujours indispensable à leur emploi, il y a peu de cas où l'impasse soit uniquement financière.
En revanche, des gens qui n'ont pas conscience de ces qualités, ou dont les parents ont fait opposition au projet et qui, une fois établi dans un métier et avec des enfants, ne souhaitent plus tenter, oui, cela a existé et continue sans nul doute d'exister. J'y vois plus un rempart "coutumier" que strictement financier, parce qu'il y a souvent des possibilités de trouver des cours pas trop cher, quitte à rogner sur le budget disque.

Il existe des voix qui se partagent deux registres , soit au niveau du timbre soit au niveau du potentiel dans les notes: par exemple, Leontyne Price qui a un timbre de soprano mais des graves de mezzos.

Là, je ne suis pas d'accord : Leontyne Price a très, très peu de graves. Sous le ré 3, il n'y a rien. Elle tube et cravate tout ce qu'elle peut pour parvenir à les sortir, mais je ne comparerais vraiment pas cela à un mezzo ! Je trouve même ça toujours stupéfiant, d'avoir un soprano aussi charnu qui ne descend pas plus aisément qu'un leggierissimo. :)

Je connais aussi quelqu´un qui est mezzo et qui chante l´air des clochettes de Lakmé avec un timbre de mezzo sombre et.... le fameux contre-mi !

Oui, c'est possible, mais ce n'est pas avoir deux identités vocales, on peut avoir une voix dramatique et du suraigu, même si ces voix sont les plus rares et les plus prisées.

Donc, il y a vraiment des cas de voix pratiquement inclassables.

Bien sûr.

mais apres tout ce qu´on peut entendre au niveau des voix, je dirais que l´on ne connait certainement pas la moitié de ce que peut faire cet instrument vocal.

Il suffit pour s'en convaincre d'observer la diversité des pratiques vocales du monde, des sérénades des griots (aux sons très ouverts) au chant diphonique d'Asie du Nord en passant par les diverses saturations des métalleux (obtenues en faisant vibrer l'épiglotte, par exemple), et de les comparer à l'opéra. On peut utiliser ses organes phonatoires de façon très, très diverse. Et qui ne recoupe plus alors les catégories lyriques qui servent à classer les voix dans le cadre de cette technique.

40. Le vendredi 21 octobre 2011 à , par David

Oui, je m'appelle comme vous :)! Je voudrais revenir à "Madame Vegas" (Celine Dion) deux petites secondes (Je suis fan mais bon, Vegas ce n'est plus pour un grand show revolutinnaire comme autrefois, c'est juste du gros buisness!) Selon Régine Crespin, elle a "le registre de la Callas" donc fa#2 mi5 chanté de manière connectée ! Je ne vois pas comment elle aurait pour le savoir ! Je ne pense que Dion puisse chanter sur une telle étendue de manière "connectée" comme l'exige la régle lyrique. Pour le fa#2, d'accord, elle est même descendu plus bas, mais d'une manière peu acceptable à l'opera. Mais le mi5, j'ai des doutes... Je l'ai entendu en faire une fois, mais en exclamation, néanmoins c'était de la voix de tete, peut-etre qu'elle maîtrise la voix de flageolet ? Que pensez vous de tout cela ? Et selon vous, la note "polémique" que fait Callas a la fin de je ne sais plus quel morceau d'Armida, est un contre-mi ou un contre-fa ? Quand je l'écoute ca m'a l'air plus haut que son contre-mi du boléro des Vêpres et de Lakmé.

En tout cas j'adore votre blog ! Il regorge d'articles bien concus, bien écrits et pertinents ! Merci !

41. Le samedi 22 octobre 2011 à , par DavidLeMarrec

Bonjour David !

Selon les normes lyriques, certainement pas en effet puisqu'elle n'a pas développé cette technique, ou alors en se cachant du vaste monde. :) Ensuite, qu'elle ait une étendue développée, je n'ai pas pu en juger sur ce qu'elle a enregistré (mais je n'ai pas tout entendu), il faudrait avoir la possibilité d'entendre cette étendue pour l'établir, tout simplement.

L'amplification fausse de toute façon ces questions : on peut descendre beaucoup plus grave et monter beaucoup plus aigu sans la contrainte d'être entendu. Donc, mécaniquement, cela peut élargique dans l'absolu les tessitures.

Il est tout à fait possible, vu le caractère assez léger de sa voix et de sa physiologie, qu'elle ait un flageolet assez naturel et efficace, oui.

Pour Armida, il me semble avoir lu mention du contre-fa. Là, je viens d'écouter et je n'ai repéré qu'un contre-mi bémol (congruant avec la tonalité de la pièce sur la partition), mais :
=> il existe plusieurs versions par Callas ;
=> il faut prendre garde aux transpositions éventuelles ;
=> ... ainsi qu'à la vitesse de la bande, les reports ne sont pas toujours corrects !

Pas de réponse ferme de ma part, donc, mais j'ai lu la mention contre-fa à plusieurs reprises, il me semble bien.

--

Et merci pour ce très aimable commentaire. :)

Bonne journée !

42. Le samedi 22 octobre 2011 à , par David

Merci beaucoup de cette réponse !

L'extrait avec ''la note mystère" est celui-ci : http://www.youtube.com/watch?gl=FR&v=bRYfN8i0ymM (la note commence à 1 min 15)

La note est définie comme un contre-fa par les musicologues and critiques Eugenio Gara et Rodolfo Celletti. En revanche, le Dr. Robert Seletsky, spécialiste de Maria Callas a dit que la note ne pouvait être un contre-fa parce que ce serait "dissonant" à cet endroit. J'ai lu dans les commentaires de cette vidéo que la bande aurait été accelérée. Je ne vois pas très bien pourquoi on aurait fait cà ...

Quoi qu'il en soit, le critique Rock Ferris parle de contre-fa "pris à pleine voix" dans le "Musical Courier" à propos de son concert Florentin du 11 juin 1951.

43. Le samedi 22 octobre 2011 à , par David

Voici une vidéo ou on entend Céline Dion faire un contre-mi bémol, mais c'est en roulant les lèvres et ça sonne un peu comme un hurlement ...

http://www.youtube.com/watch?v=4fPu9IYUkGk

Et je ne pense pas qu'elle soit très à l'aise avec les contre-ut et le contre-ut dièse qu'elle fait dans cette vidéo.

44. Le samedi 22 octobre 2011 à , par David

Oh, et une dernière question ! J'espère ne pas vous embêter :( Dans cette vidéo, Francesco Siciliani dit que la voix de Callas s'étend "du do jusqu'au fa suraigu" ... Mais de quel do veut t'il parler ?! Du do2 ! Non, je ne pense pas. Peut t'être de son étendue dans le suraigu qui irait du do jusqu'au fa suraiguS. Auriez-vous la réponse à ma question :) ?

45. Le samedi 22 octobre 2011 à , par David

Oups ! J'ai oublié l'adresse :

http://www.youtube.com/watch?v=FQgZ1pssQ2g (à 4 min 55)

46. Le samedi 22 octobre 2011 à , par DavidLeMarrec

Il n'y a pas de problème, c'est toujours un plaisir de converser avec les lecteurs qui me font l'honneur de leur temps. :)

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Concernant les contre-quoi de Callas :

Ce n'était pas l'extrait que j'avais écouté pour vous répondre, effectivement : ça ressemble à la fin du Quatuor, mais il y a des vocalisations en plus, et je n'ai pas trop le courage de relire la partition in extenso (j'ai une tendresse assez limitée pour cette oeuvre très démonstrative et "vocale").

Sur le plan de la hauteur, c'est bien un fa 5 tout à fait juste et qui frappe la tonique (donc dans un morceau en fa majeur), mais il arrive fréquemment qu'il y ait des erreurs de vitesse de bande dans ce type de témoignage. Ce ne serait évidemment pas un souhait de Callas ni même des producteurs, contrairement à ce qu'on peut lire quelquefois - c'est au moment du report de la bande originale que ça se passe.

Sur la partition (qui peut être transposée un demi-ton ou un ton plus bas, mais jamais plus haut, surtout pour un ensemble et pour une voix déjà dans une zone de tension aiguë), je vois un mi majeur, ce qui confirme l'hypothèse de la bande trop rapide : elle frapper un mi, s'il s'agit bien de ce moment.

Il reste plusieurs zones d'incertitude :
- est-ce bien ce quatuor (vu que le texte est à peu près totalement inintelligible...), ou y a-t-il plus loin une reprise du même thème en fa, puisqu'il me manque des vocalises (ajoutées ? ou autre état de la partition ?) ;
- il y a d'autres passages en fa majeur, que je n'ai pas tous vérifiés attentivement : si le thème est repris ailleurs, on pourrait être à la bonne vitesse.

C'est tout simplement la tonique du passage qui est jouée (un fa à la hauteur de la bande, mais à l'origine ?), donc il est facile de vérifier avec un peu plus de soin que je n'ai fait.

Vu le timbre de Callas et le son de l'orchestre, une bande accélérée me paraît assez probable.

(Au passage, elles sont bougrement laides ses contre-notes, déjà que les ut étaient bien douloureux...)

--

Sur le bas de l'étendue de Callas :

En tout cas pas ut 3, puisqu'elle chante sans effort des la 2 (par exemple Amelia du Bal Masqué). Donc soit il exagère, soit elle avait l'ut 2 en étendue.

Et de là, on rejoint la question de Céline Dion :

Les notes les plus aiguës sont tirées d'échauffement, ce n'est pas très loyal, ni pour elle (c'est moche), ni pour la démonstration (ces notes ne sont pas exploitables sur scène). Si on inclut les notes qui ne sont pas chantables sur scène, on peut ajouter au bas mot une quinte, pour une pas dire une octave et demie, à toutes les tessitures officielles. :)

N'importe quel ténor, en mode friture, doit pouvoir descendre sous le fa 1... Et n'importe quelle basse, en fausset intégral, dépasser allègrement le contre-ut.

47. Le samedi 22 octobre 2011 à , par David

Merci infiniment !

La hauteur de la contre-note de Callas me titillait ! Non pas que je sois un fan aveugle qui veuille à tout prix que son idole monte le plus haut possible ! D'ailleurs, je ne comprends pas très bien ce genre de comportement ! Franchement, ça rime à quoi les suraigus ?

C'est juste que j'adore savoir le pourquoi du comment :) !

Quant à la déclaration de Siciliani, je pense qu'il est fort possible que Callas avait le do2 dans ses infragraves et qu'elle devait y être plutôt à l'aise.

Encore merci :)

48. Le samedi 22 octobre 2011 à , par David

Au fait, vous dites que le fa5 "frappe la tonique", qu'est ce que ça signifie ?

49. Le samedi 22 octobre 2011 à , par DavidLeMarrec

Quand je dis frappe la tonique, c'est jusqu'il s'agit de la tonique de la tonalité utilisée. Donc il est très facile de vérifier sur la partition la tonalité de l'air, et d'en déduire si la bande a été jouée à bonne vitesse.

Sur le principe des contre-notes, effectivement le débat technique sur l'existence ou non de leur existence est souvent plus amusant que la contre-note elle-même, dont l'intérêt est par essence limité à une note...

Quant aux graves de Callas, oui, c'est probable, mais je n'ai rien pour l'attester ou l'infimer. Ca doit se trouver sans peine, cela dit, dans l'innombrable littérature consacrée au sujet, aucune voix lyrique n'a été autant documentée...

50. Le samedi 22 octobre 2011 à , par David

D'accord, j'ai compris :) Pour en revenir une fois pour toutes sur l'étendue de la Callas, je pense que le contre-mi était la note la plus haute de sa tessiture, mais qu'au début de sa carrière, elle pouvait parfois atteindre le contre-fa aisément.

Beverly Sills, par exemple, pouvait parfois monter monter avec une certaine aisance au contre-fa, bien que le contre-mi semble plutôt être la frontière de ses aigus.

51. Le samedi 22 octobre 2011 à , par DavidLeMarrec

Oh, elle pouvait sans doute l'atteindre. Après, aisément, ça reste quand même du hors-tessiture, puisque sa voix a quand même toujours été typée assez mezzo.

En revanche, raté pour Beverly Sills ! Elle a chanté Zerbinette (très proprement !), donc avec contre-sol obligé, et au début de sa carrière, elle tenait très régulièrement la Reine de la Nuit (donc contre-fa immaculés au rendez-vous).

C'est même elle qui a refusé de poursuivre les Reines, de peur que sa carrière ne se limite à ses suraigus. Elle les avait bel et bien, donc - même si sa voix a dans le médium une substance de vrai lyrique que n'ont pas toutes, loin s'en faut, les titulaires du rôle.

Il est amusant au demeurant de se représenter Beverly Sills, image assez souriante de l'univers lyrique (et timbre très lumineux), dans un rôle aussi vindicatif.

Bonne soirée !

52. Le dimanche 23 octobre 2011 à , par David

Bonjour :),

Non, non, Beverly Sills a dit elle même qu'elle "avait a peine un contre-fa", lors d'une interview ou elle parle de sa peur des deux contre fa dièse du grand air de Zerbinetta, elle a chanté l'air en faisant des contre-mi. Le fait qu'une soprano chante la Reine de la Nuit ne veut pas dire qu'elle a les contre-fa, puisque Sutherland l'a chanté en faisant des contre-mi. Dans son son dique "L'age du Bel Canto", elle chante O zittre nicht dans la tonalité originelle mais le contre-fa a du mal a sortir, il est d'ailleurs un peu bas.

53. Le dimanche 23 octobre 2011 à , par David

Voici ma source pour Sills : http://www.beverlysillsonline.com/articles/beverly-%20sills-article.htm

54. Le dimanche 23 octobre 2011 à , par DavidLeMarrec

Très bonne source en effet.

Je ne veux pas être contrariant, mais je crois plus que tout les faits quantifiables, et je dispose d'un concert où elle chante Zerbinette, avec les contre-fa dièse (version originale donc). Et vu la date et la qualité de la bande, il n'y a pas un ton d'écart à cause d'une erreur de vitesse. :)

Après, oui, son suraigu n'est pas d'une qualité hallucinante au-dessus du mi, ça criaille un peu et ce n'est pas parfaitement juste. Mais enfin, à ce compte-là, Gruberová n'a rien au-dessus de l'ut 5...

Bonne journée !

55. Le dimanche 23 octobre 2011 à , par David

D'accord, je m'incline ;) !

En fait, je ne suis pas très fan de Sills, (en réalité, dans le genre colorature je ne supporte que Callas et Dessay -- Sutherland à mes heures :) donc je n'ai pas écouté beacoup de son oeuvre, c'est juste que j'ai écouté une vidéo sur YouTube du même genre de celle que je vous ai envoyer sur Dion, où son étendue s'arrête à cet horrible contre-fa.

56. Le dimanche 23 octobre 2011 à , par DavidLeMarrec

en réalité, dans le genre colorature je ne supporte que Callas et Dessay -- Sutherland à mes heures :)

Ceci expliquant cela, non ? :) Pourquoi ne pas écouter aussi des chanteuses intéressantes, dans ces emplois ?

(/troll)

57. Le dimanche 23 octobre 2011 à , par David

"des chanteuses interessantes" ?!?! Je ne vous suis pas ... Vous voulez dire que celles que j'écoute sont sans interêt ?

58. Le dimanche 23 octobre 2011 à , par DavidLeMarrec

Je le disais pour taquiner, évidemment. :)

je voulais juste indiquer qu'il y avait des chanteuses plus expressives et en tout cas différentes dans ce créneau, qui ne contient pas que des hédonistes façon (dans deux genres opposés !) Sutherland et Dessay.

Mais évidemment pas de jugement de valeur, c'était juste une petite provocation, comme l'indiquait la dernière ligne de mon message. :)

59. Le dimanche 23 octobre 2011 à , par David

J'avais plutôt compris, mais j'ai tendance à être suceptible :) !

Quelles sont les chanteuses "plus expressives" dont vous parlez ?

Dans la colorature, j'écoute aussi Edda Moser, j'adore son timbre particulier, pur et sombre en même temps. Son étendue est remarquable aussi : fa#2 - sol5. Elle chantait les deux airs de la Reine de la Nuit un demi-ton plus haut ! Incroyable ! Et elle est fort expressive aussi, en tout cas je trouve.

Mais MON répertoire de prédilection, c'est Wagner. Quel génie, quel profondeur ! À la fois vigoureux, furieux et tendre, délicat et mystérieux.

J'aime beaucoup aussi ( mais un peu moins donc :) le répertoire lyrique. Ah ! Elisabeth Shwarskopf et sa voix de cristal, son phrasé de miel... :)

60. Le mardi 25 octobre 2011 à , par DavidLeMarrec

Bonjour David,

Ces chanteuses ?
Plus le format est mince, évidemment, plus l'articulation expressive est facile, donc je pourrais citer Mélanie Boisvert, Ghyslaine Raphanel, Renée Doria, Diana Damrau, Mimi Coertse, Olga Peretyatko et, un peu plus large, Malin Hartelius.

Sinon, parmi les grands lyriques agiles, il y a tout de même Margaret Price et Lucia Popp qui ont chanté des airs de concert de Mozart. Et puis Gruberová, du moins avant celle des années 90 (qui prend un tour très différent).

Effectivement, Moser est hallucinante. Et l'entendre chanter au début des années 2000 l'entrée d'Elektra en concert est assez épatant, l'assurance... !

Qu'appelez-vous "répertoire lyrique", sinon ?


Bonne soirée !

61. Le mercredi 26 octobre 2011 à , par David

Bonsoir,

Ce que j'appelle "répertoire lyrique" en fait, c'est le répertoire destiné aux soprano lyriques. Escusez moi, j'ai choisi un terme erroné !

Bonne soirée.

62. Le jeudi 27 octobre 2011 à , par DavidLeMarrec

Bonjour David,

Il n'y a aucun mal, je n'étais tout simplement pas sûr de ce que vous désigniez par là, d'où ma question. :)

63. Le dimanche 4 décembre 2011 à , par Sandrine

Bonjour, il y a longtemps que je n´étais pas venue . Je viens de suivre cet échange passionnant sur le contre-fa ou pas contre-fa de Callas dans le final d´Armida.
J´ai entendu la vidéo sur laquelle est signalé ce fameux fa5 ( F6 en notation anglo-saxonne) : je ne saurais dire si c´est un mi5 ou un fa5 . j´arrive en tout cas á le sortir en sifflet et pourtant, je ne suis pas soprano .
Le fait de sortir des contre-notes ne signifie donc pas forcément que l´on a une voix aigue. Pour moi, une véritable soprano aigue digne de ce nom devrait pouvoir arriver á exploiter, á nuancer au-delá du contre-mi et ce, bien évidemment, en voix de tête . A l´opposé, une soprano aigue type n´a pas de graves, déjá que les autres sopranos n en pas non plus ou tres peu et encore, en vraiment forcant ....

Le cas de Callas est intéressant dans le sens oú elle est une authentique mezzo-soprano et donc, il est clair que son contre-mi/ contre-fa semble plus spectaculaire que ceux d´une Natalie Dessay ou d´une Mado Robin pour qui ces notes sont presque du tout-venant .
Un contre-fa de soprano grave ou de mezzo-soprano exige évidemment plus de force et de mordant ( surtout s´il est hors tessiture) qu´un contre-fa de soprano aigu .
Callas pouvait descendre plus bas qu´une soprano tout en montant plus haut que la majorité des mezzos avec , de plus, un timbre allant soit vers l´un soit vers l´autre : c´est ce type de voix "mixte" tant au niveau des notes que du timbre que j´appelle mezzo-soprano .

En tous les cas, le mi5, elle l´a donné dans Lakmé , elle allait donc au moins jusque lá .
Par contre, je ne crois pas qu´elle aurait pu avoir l´ut2 qui est déjá une note exceptionnellement grave, même pour une mezzo grave ou une contralto .
A la tessiture, Callas descendait, il me semble, au sol2 et á l´étendue, je ne pense pas qu´elle pouvait, en tant que mezzo-soprano , descendre sous le fa2 .

Petite question : qu´est-ce que le mode friture ? Parce que personnellement, je ne connais pas de ténor arrivant au fa1 , déjá que beaucoup de barytons n´y arrivent pas ....

64. Le dimanche 4 décembre 2011 à , par DavidLeMarrec

Je viens de suivre cet échange passionnant sur le contre-fa ou pas contre-fa de Callas dans le final d´Armida.
J´ai entendu la vidéo sur laquelle est signalé ce fameux fa5 ( F6 en notation anglo-saxonne) : je ne saurais dire si c´est un mi5 ou un fa5 .


Dans l'absolu, à l'oreille, c'est un fa 5. C'est la vitesse de la bande qu'il faut questionner ensuite...

Le fait de sortir des contre-notes ne signifie donc pas forcément que l´on a une voix aigue. Pour moi, une véritable soprano aigue digne de ce nom devrait pouvoir arriver á exploiter, á nuancer au-delá du contre-mi et ce, bien évidemment, en voix de tête . A l´opposé, une soprano aigue type n´a pas de graves, déjá que les autres sopranos n en pas non plus ou tres peu et encore, en vraiment forcant ....

On entend d'ailleurs une très grande différence dans les rôles suraigus entre celles qui utilisent leur voix de tête (Doria, Dessay ou Piau font ça très bien), et celles qui flageolisent très tôt (Roberta Peters, c'est dès le si bémol 4...).


Le cas de Callas est intéressant dans le sens oú elle est une authentique mezzo-soprano


Dans votre classification (que vous redonnez ensuite), mais pas dans ce qu'on appelle mezzo-soprano d'ordinaire. Enfin, si, à mon avis, elle aurait gagné à faire carrière dans ce secteur, mais il se trouve qu'elle ne l'a pas fait et qu'elle a brillamment réussi en tant que soprano.

Dans les classifications, ce serait soprano dramatique (et colorature), tout simplement. Qui est effectivement une sorte de demi-caractère lourd.


et donc, il est clair que son contre-mi/ contre-fa semble plus spectaculaire que ceux d´une Natalie Dessay ou d´une Mado Robin pour qui ces notes sont presque du tout-venant .

Plus étonnant, peut-être, mais pas forcément plus puissant, et en tout cas sacrément plus moche. :)


Petite question : qu´est-ce que le mode friture ? Parce que personnellement, je ne connais pas de ténor arrivant au fa1 , déjá que beaucoup de barytons n´y arrivent pas ....

Si, si, avec la friture vocale (fry en anglais), c'est possible. C'est une façon très peu sonore de faire vibrer les cordes dans le grave, on peut exclusivement l'employer si on est amplifié : même dans une salle de petite dimension, on ne l'entendrait pas.
N'importe quel ténor léger souffreteux doit pouvoir faire un fa 1 en fry au réveil, en principe...

Ensuite, en chant lyrique, c'est évidemment inexploitable, on n'entend ça qu'à quelques mètres, et déjà plus s'il y a un autre instrument dans la salle, une voiture qui passe à l'extérieur ou même simplement une ventilation un peu sonore...

Et j'ajouterai qu'en matière d'exploitable, bien des basses (certaines supposées, d'autres réelles) n'ont pas un fa 1 très juste, très sonore ni très timbré...

Bonne journée !

65. Le dimanche 4 décembre 2011 à , par Sandrine

Non pas dans " ma" classification mais d´apres ce qu´un prof de chant m´a dit et d´apres l´écoute et la logique .
Il est vrai que Callas s´est surtout illustré en tant que soprano de carriere mais beaucoup d´artistes sont catalogués comme étant ceci ou cela alors qu´ils n´en ont pas la voix au départ . En ce qui la concerne, elle est dite soprano parce qu´elle a surtout chanté des airs écrits pour soprano mais son timbre et son extension dans le grave la différencie tout de même des vraies sopranos .
A titre d´exemple, elle a chanté Dalila qui recquiert presque une voix de mezzo-contralto et mon ancien prof de chant qui était une vraie soprano lyrique limite dramatique de timbre et de tessiture m´avait avoué qu´elle n´aurais jamais pu le chanter en raison des graves qu´elle n´avait pas .
Callas s´était elle-même définie comme étant au naturel une mezzo-soprano mais un travail considérable en plus d´un aigu étendu lui ont permis d´aborder avec brio le répertoire de soprano grave et dramatique qui , c´est vrai, était tres proche de sa voix .
Oui pour colorature car elle était capable de nombreuses ornementations .

Je fais la différence entre mezzo et mezzo-soprano : Cecilia Bartoli est une mezzo-soprano , Vesselina Kasarova est une mezzo .
C´est la même nuance qu´entre baryténor et baryton , même s´il est vrai que le terme de baryténor est tres peu employé .

66. Le dimanche 4 décembre 2011 à , par DavidLeMarrec

Justement, je précise simplement que cette classification n'a rien d'officiel, en particulier la distinction mezzo et mezzo-soprano : "mezzo" qui ne veut rien dire seul est considéré comme l'abréviation de "mezzo-soprano", et mezzo-soprano n'est donc pas plus proche du soprano que mezzo. Que pour votre classification vous utilisiez cette distinction, cela se tient, mais le risque est grand de créer d'autres confusions.
Pourquoi ne pas adopter "mezzo central", ou quelque chose dans ce genre ? Ce que vous appelez mezzo-soprano sont de toute façon souvent des sopranos qu'on dit parfois "demi-caractère", typiquement ce qu'on peut trouver pour Zerline, des "seconds sopranos".

--

Sur Callas, je n'ai jamais lu cet aveu de mezzosopranitude (je serais preneur de la référence, parce que ce ne sont pas les légendes urbaines qui manquent, comme "elle a perdu sa voix en 1953"), mais c'est cohérent avec ce que j'entends lorsqu'elle chante, en tout cas.

Concernant Dalila, nous avions déjà parlé, mais elle n'a chanté que l'air, ce qui n'a évidemment rien à voir, surtout en studio, avec la confrontation à un rôle entier sur scène. De même pour Carmen, qu'elle a fait en entier, mais une seule fois et en studio - là, en revanche, elle aurait tout à fait pu sur scène, mais le seul témoignage que nous en ayons n'est pas une preuve en soi.

Oui pour colorature car elle était capable de nombreuses ornementations .


C'est même encore plus que cela, c'est une souplesse générale de la voix qui n'est pas un dramatique au sens "massif" germanique du terme. C'est une voix pour les Rossini et Verdi lourds, pas pour Wagner et Richard Strauss. Je ne suis même pas convaincu qu'elle aurait eu assez de métal pour être réellement convaincante dans certains rôles (il n'y a qu'à voir la mollesse de ce qui nous reste de sa Kundry et de ses Isolde). Elle aurait peut-être même été dévorée par l'orchestre en Teinturière.

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De façon plus générale, pour ce qui est des profs de chant, de l'écoute et de la logique, je me méfierais. La technique lyrique s'appuie sur des strates très anciennes d'enseignements empiriques, que les découvertes scientifiques récentes valident ou invalident en partie - mais elles ont surtout révélé un certain nombre de gestes outrés ou inutiles, un peu comme lorsqu'on vend la "patate chaude" dans la bouche, pour obtenir une position, mais qui amène son lot de défauts simultanément avec l'effet recherché...

La classification des voix suit le même principe, il y a beaucoup de couches de tradition, d'habitudes de nomenclatures, pas forcément justifiées. Les baroqueux ont commencé à mettre pas mal de doute en faisant chanter des rôles graves à des sopranos, mais tout simplement, ces classifications n'ont pas réellement de sens, à part pour les directeurs de théâtre et les chefs de choeur.

67. Le jeudi 29 décembre 2011 à , par La Stupenda

Bonsoir David,

Ça fait un moment que je ne suis pas venu ici :) ! J'ai eu un problème avec mon opérateur Internet...

Je suis venu consulté consulter cette notule pour me remémorer certains détails.

Et au passage, pour revenir sur les commentaires à propos de la technique de Mariah Carey, voici une vidéo qui décrit sa virtuosité technique et musicale :

http://www.youtube.com/watch?v=AzUQsF2u0gM

Et il y en a également une sur Beyoncé :

http://www.youtube.com/watch?v=jaN2TbWMvuw&feature=related

Elle est vraiment très douée, elle aussi ! Je trouve qu'en France, sa voix n'est pas appréciée à sa juste valeur, les gens font plus attention à son physique avantageux et à ses danses lascives, qu'a son incroyable don vocal. J'ai même entendu beaucoup de gens (qui ne connaissent rien en musique) dire qu'elle ne monte pas aussi haut que Céline Dion ou Mariah Carey, alors qu'il est évident que oui. Elle a même un placement vocal HAUTEMENT supérieur à celui, moyen, voire très mauvais, de Céline Dion.

68. Le vendredi 30 décembre 2011 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Stupenda !

Effectivement, l'exemplier Beyoncé est assez impressionnant, je serais curieux de l'entendre sans amplification, l'impact doit être assez prégnant.

Quant aux chorégraphies, c'est quand même partie intégrante de la vente des produits. Il est vrai que le côté "vente de chair fraîche" n'a rien de particulièrement spécifique à cette chanteuse, c'est la norme des clips (et de nombre de spectacles) depuis plusieurs décennies à présent... Mais précisément, l'excellence dans cette partie peut être déterminant (je ne suis pas juge pour Beyoncé, je n'ai vu aucun de ses clips).

69. Le jeudi 26 janvier 2012 à , par Sandrine

Bonsoir, je " rebondis" sur le message de la personne qui dit que, selon certaines sources, Callas aurait eu le do 2 dans les infra-graves : j´ai un peu de mal á le croire , même pour une mezzo grave voire une alto , c´est déjá limite et en plus, souligner que Callas y aurait été á son aise, c´est encore plus incrédible .
Cela supposerait qu´elle aurait pu descendre au moins au sol 1 !
Une voix authentique de mezzo-soprano comme elle ne descend pas aussi bas , je penserais plus réaliste de croire qu´elle attrapait le mi 2 qui , même pour un mezzo de type central, c´est á dire un mezzo franc, est déjá une note grave et pas facilement exploitable en tessiture d´emploi .
Je sais bien que Callas est une vraie " légende" du chant mais quand même, restons réaliste . Bientôt, il s´en trouvera un ou une pour nous annoncer qu´elle pouvait aller plus haut que les plus aigus d´un piano .

Plus serieusement, ses trois octaves attestés á maints endroits sont déjá exceptionnels . C´est de toute facon plus son tempérament de tragédienne qui l´ont rendue célebre que le timbre et l´étendue de sa voix .

70. Le mardi 7 février 2012 à , par La Stupenda

Voici une autre vidéo sur la technique de Mariah Carey, qui décrit cette fois-ci, en détail, la façon dont Mariah Carey utilise sa voix de sifflet. Je pense que ça vous intérresera :).

71. Le mardi 7 février 2012 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir !

Oui, effectivement c'est tout à fait intéressant, j'avais déjà vu cette vidéo, très bien faite (malgré son ton un brin emphatique). Effectivement, je suis particulièrement impressionné par ces aspects-là chez Carey (soudaineté des changements de registre, qualité et plasticité du timbre en mode sifflet).

72. Le mercredi 8 février 2012 à , par La Stupenda

Oui, cette facilité de passage est impressionante. Mariah peut vraiment tout faire avec sa voix. Ce qui est encore plus impressionnant, c'est arrive a faire tout cela en ayant des nodules depuis son enfance. Elle a dit que c'est grace à eux qu'elle a le belting et le registre de sifflet.

73. Le mercredi 8 février 2012 à , par Sandrine

Je ne crois pas que l´on puisse tout faire avec une voix car cela supposerait , par exemple, qu´une femme pourrait chanter avec le timbre et les notes d´une basse . Malheureusement, le chant n´est pas qu´une question de volonté ou de travail mais de physiologie tout simplement .
Maria Carey n´a rien d´exceptionnel, avec un micro même un grognement ou un cri d´hystérie peut donner l´illusion de " quelque chose" .
Je suis bien certaine qu´elle serait incapable d´interpréter Norma ou Tosca , on ne peut pas comparer un vulgaire pion de marketing comme elle avec de vraies chanteuses dont le timbre et l´expression sont autrement plus beaux et plus intelligents que ces démonstrations de hurlements .

74. Le mercredi 8 février 2012 à , par La Stupenda

Maria Carey n´a rien d´exceptionnel, avec un micro même un grognement ou un cri d´hystérie peut donner l´illusion de " quelque chose" .



Il ne faut pas confondre un micro avec une baguette magique ! Quand on crie ou que l'on a une voix mince, mal placée, ça s'entend. Quand Mariah Carey utilise le belting, on entend clairement une voix posée parfaitement sur le souffle, très résonnante. Et sa voix de sifflet est sublime pour ce genre de registre. Elle relativement pleine et ronde. Les sopranos légers colorature ne font beaucoup mieux dans les suraigus. Certaines sont même stridentes (Ruth Welting, Beverly Sills, Natalie Dessay...)

Je suis bien certaine qu´elle serait incapable d´interpréter Norma ou Tosca , on ne peut pas comparer un vulgaire pion de marketing comme elle avec de vraies chanteuses dont le timbre et l´expression sont autrement plus beaux et plus intelligents que ces démonstrations de hurlements .



Je me suis un peu mal exprimé. Je voulais dire que dans son art, elle est capable de tout. Après, c'est sûr qu'elle n'a pas des graves de basse ! Ensuite, l'expressivité, c'est subjectif. Il est vrai que je ne la trouve pas aussi émouvante qu'une Edda Moser, mais elle sait intrépreter une chanson. Et vous ne pouvez pas lui enlever sa musicalité impressionnante. Montserrat Caballé et Juan Diego Flórez en ont d'ailleurs pas très admirativement, évoquant un phrasé "subtil" "raffiné", un sens du rythme sans faille, une maitrise des proportions de la ligne vocale... Regardez les vidéos que j'ai postées plus haut avant de critiquer sans fondement. Certes, la plupart de ses chansons sont niaises ou banales, mais c'est une artiste très douée. Et je n'ai jamais dit qu'elle pouvait chanter de l'opéra, encore moins Norma ou Tosca ! Elle n'a pas de formation lyrique, et il me semble qu'elle serait soprano léger colorature.

75. Le mercredi 8 février 2012 à , par La Stupenda

Montserrat Caballé et Juan Diego Flórez en ont d'ailleurs pas très admirativement, évoquant un phrasé "subtil" "raffiné", un sens du rythme sans faille, une maitrise des proportions de la ligne vocale...



Je voulais dire : Montserrat Caballé et Juan Diego Flórez en ont d'ailleurs décrit admirativement sa musicalité, évoquant un phrasé "subtil" "raffiné", un sens du rythme "sans faille", une justesse exemplaire, un sens remarquable des proportions de la ligne vocale, un phrasé harmonique excellent...

76. Le mercredi 8 février 2012 à , par Sandrine

Maria Carey colorature ou/légere, c´est bien possible mais certainement pas soprano car elle a des graves . Le fait de pousser des contre-notes , surtout si c´est
hors tessiture ne prouve absolument pas que l´on est soprano . Je suis moi-même un mezzo plutôt grave avec une voix tres peu travaillée ( donc, pas une référence) et pourtant, je peux aller jusqu´au contre-la ( je viens justement d´en sortir un il y a tout au plus cinq minutes) et parfois, au contre-si MAIS ca ne fait pas partie de ma tessiture et c´est tres probablement en voix de sifflet .
Colorature est lié á l´agilité, léger á la couleur et non pas ni aux graves ni aux aigus . On peut aussi être léger et pas colorature ou colorature et pas léger.
Une véritable voix de soprano ( je dis " véritable" car je suis sûre que plus de la moitié sont en réalité des mezzo-sopranos) se caractérise par un timbre clair sur toute l´étendue, peu de graves ( ce n´est pas pour rien que soprano désigne étymologiquement la voix aigue, celle du dessus) et une possibilité d´exploiter avec qualité des notes au-dessus du la aigu . Et pour moi, exploiter ne veut pas dire hurler comme une hystérique mais être capable de nuancer le timbre, de faire des pianissimo , des tenues de plusieurs secondes, etc ....Brailler, n´importe qui peut le faire , á moins d´être muet .
Il me semble voir si miss Carey serait capable de faire un contre-mi pianissimo ou, beaucoup plus simplement, si elle pourrait chanter Lakmé sans aucun micro et sans trucage .
Si des gens trouvent que Carey est une artiste tres douée , ca prouve bien que le niveau s´écroule . C´est aussi ridicule que cette mentalité de croire que ceux qui ne peuvent pas monter haut avec leur voix sont moins intelligents . A quoi sert de monter haut si la voix ne fait ressortir aucune émotion , aucune sensation ?
Personnellement, je dis que Carey n´arrivera jamais á la cheville de véritables interpretes lyriques qui n´ont pas que des notes á offrir mais également de
l´émotion et de la culture .

Et en passant, je voudrais citer Sylvie Valayre dont la voix est tres intéressante car elle sonne parfois soprano, parfois mezzo ( pour moi, c´est une mezzo-soprano) et c´est justement ce timbre velouté qui donne á l´expression toute sa noblesse . Apres, c´est vrai que peut-être elle ne sort pas des contre-sol sur scene mais au moins, ce qu´elle fait a de l´allure et de la signification .
Je pense qu´elle pourrait chanter ( du reste, elle l´a peut-être déjá fait) justement des airs écrits pour Malibran .

77. Le mercredi 8 février 2012 à , par La Stupenda

OK... Oui, je conçois et comprend tout à fait qu'on peut la trouver fade émotionnellement (c'était mon opinion autrefois), mais musicalement et techniquement, on ne peut nier, avec bonne foi, son talent. Si son niveau est bas, alors quel doit être celui de vos idoles ?! Sont-ce des dieux ?! Non, Mariah ne pousse pas des contre-trucs bidules n'importe quand, n'importe comment. Elle le fait toujours là où la mélodie, la structure et le caractère du morceau le permettent. Et elle a beaucoup d'endurance et sait nuancer dans ce registre. Regardez les vidéos que j'ai posté dans les messages 67 et 70 et vous le constaterez.

Après, non, je ne la considère pas comme la plus grande chanteuse (pas assez profonde émotionellement, en général).

78. Le samedi 11 février 2012 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir à tous deux !

Je crois, Sandrine, qu'il faut se défier des jugements hâtifs lorsqu'on n'est pas familier d'un style. Carey est aussi loin des exigences de Norma que Sutherland de celles de la pop, ce sont deux univers différents qu'il faut juger à l'aune de leurs exigences propres.

De la même façon qu'on ne peut pas reprocher à un chanteur wagnérien, qui doit passer un orchestre (et aujourd'hui emplir de vaste salles, peu ou prou sans amplification), d'avoir un grain un peu épais lorsqu'il chante tout près d'un micro, de même il n'y a pas grand sens à faire grief de l'impossibilité de passer un orchestre à quelqu'un dont le métier est de chanter avec micro. Libre à chacun ensuite de trouver l'un ou l'autre plus intéressant, mais on ne peut pas nier la technique de chacun.

Dans l'absolu, la technique lyrique me paraît plus difficile pour pas mal de raisons (volume indispensable sans sacrifier totalement le timbre, absence de retouche en concert par la console, et surtout contraintes écrites de partitions qu'on n'a pas le droit d'adapter à sa voix...), en tout cas sur le plan pratique. Mais essayez de produire des sons francs et éclatants comme on le fait dans la pop, avec une voix d'opéra ! Ce n'est pas simple...

Parler de cris hystériques à propos du belting est aussi pertinent que de parler de beuglements pour du chant wagnérien, c'est méconnaître le canon esthétique et les contraintes du cahier des charges de ces musiques.

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Stupenda :
Ce qui est encore plus impressionnant, c'est arrive a faire tout cela en ayant des nodules depuis son enfance. Elle a dit que c'est grace à eux qu'elle a le belting et le registre de sifflet.

Je ne crois pas que ça ait grand rapport avec le belting, en revanche, oui, ça peut laisser l'espace pour le filet sonore de la voix de sifflet (encore que ça ne se passe pas sur les cordes vocales en principe). Je suis quand même un peu circonspect sur cette explication de sa part. Les praticiens ne sont pas forcément les meilleurs exégètes (l'inverse étant encore plus vrai...).

79. Le lundi 13 février 2012 à , par La Stupenda

Bonsoir David !

Je ne crois pas que ça ait grand rapport avec le belting, en revanche, oui, ça peut laisser l'espace pour le filet sonore de la voix de sifflet (encore que ça ne se passe pas sur les cordes vocales en principe). Je suis quand même un peu circonspect sur cette explication de sa part. Les praticiens ne sont pas forcément les meilleurs exégètes (l'inverse étant encore plus vrai...).



Oui, en fait, elle n'a pas dit ça directement. Je l'ai lu dans une de ces interviews. Dans une autre, elle précisait : "Beaucoup de gens n'arrivent pas à chanter avec des nodules de la façon dont je le fais. J'ai appris à chanter à travers mes cordes vocales." Je pense que c'est ce qu'elle voulait dire dans l'autre interview, mais que le journaliste a, entre guillemets, "déformé" ses propos, parce qu'il ne connaissait pas grand chose en technique vocale et su'il n'a pas jugé ces précisions utiles.

Mais il me semble que tout les chanteurs avec une formation vocale ont appris à chanter à travers leurs voix, puisque le son doit partir du diaphragme et atterrir dans le masque, voir le crâne.

Quant au type de voix de The Songbird -- c'est le surnom de Mariah :) --, elle a dit qu'elle était contralto, Malcolm Walker, lui, la juge soprano lyrique léger et considère que la voix de tête est sa véritable voix. Mais bon, classer une voix pop est très controversé, donc, il est préfèrable de s'abstenir.

80. Le lundi 13 février 2012 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir !

Je vous ai peut-être déjà posé la question, Malcolm Walker énonce des avis publics quelque part, ou bien c'est le fruit d'échos plus privilégiés de votre côté ? Il est décrit de façon assez flatteuse par des tenants assez exigeants (voire tout à fait pénibles) de l'école italienne, mais je n'ai pas eu accès directement à ses préceptes, à ce jour.

Pour ce qui est de classer la voix de Carey dans des cases lyriques, je ne m'y risquerais certes pas avant de l'avoir entraînée durablement dans ce registre ! De toute façon, il n'y a pas d'absolu dans une voix... mais clairement, elle a forcément un tropisme quelque part plus précisément... qu'à la fois contralto et soprano lyrique léger !

81. Le mardi 14 février 2012 à , par La Stupenda

Eh bien, un des mes amis prenait des cours avec lui...

Pour ce qui est du classement de Mariah, je prends ça avec beaucoup de recul. Loin de moi l'idée d'affirmer avec applomb qu'elle est ceci ou celà ! Comme vous le savez, c'est une belter, donc, elle n'utilise pas le placement vocal des chanteuses d'opéra, mais plutôt celui d'un ténor. Mais à ses débuts, elle utilisait la voix de flageolet pour ses suraigus les plus bas -- jusqu'au contre-sol dièse, me semble-t'il. Depuis son déclin vocal qui a commencé en 97, ce n'est plus la même histoire, en revanche. Et son belting en a pris un coup. Avant cela, il était pur et brillant, depuis il est généralement un peu rauque et tendu. Et depuis 2009, le déclin s'est encore aggravé.

82. Le mardi 14 février 2012 à , par Sandrine

Comparer de la pop avec du Wagner n´a aucun sens et même sans aller jusqu´á citer aussi " lourd" que Wagner , même si l´on n´est pas fan de ce compositeur ( justement, je ne suis pas fan) , on ne peut en aucun cas dire que Maria Carey égale une chanteuse wagnérienne , que ce soit au niveau du timbre , de la couleur ou de la technique . Je vous avoue que je la vois mal en Isolde ou en Kundry , de même que je vois mal une artiste wagnérienne chanter de la pop . Ce serait un peu comme comparer une oeuvre de Léonard de Vinci avec des graffitis laissés par des voyous sur un mur .

Quant á "classer" une voix de variété , je dirais que si ca descend sous le sol 2 , on est certain que ce n´est pas une soprano . Comme je l´expliquais plus haut, l´aigu et le suraigu surtout si c´est en sifflet et hors tessiture ne prouve absolument pas que l´on est soprano . J´ai été en contact avec plusieurs vraies sopranos dont une prof et AUCUNE , même en forcant, ne descendait sous le sol 2 , même en voix de poitrine et je parle lá de sopranos lyriques / lirico-spinto , l´une était même limite dramatique tant par le timbre que par la tessiture .


Quant au belting , je ne crois pas que le fait d´avoir des nodules ait un rapport avec , ce serait comme croire qu´avoir un cancer du larynx en phase terminale permettrait de chanter comme une diva .

Pour en revenir au sol 2 , aucun rôle mis á part Vitellia de Mozart ne l´exige pour une voix de soprano et même dans les rôles de mezzo franc, on ne le trouve finalement que tres rarement . Je ne suis même pas sûr que Kasarova , qui est pourtant une vraie mezzo ET de timbre ET de tessiture l´aient souvent donné á la scene ou au disque .

83. Le mardi 14 février 2012 à , par Sandrine

Pour en revenir á Carey , soprano vu ses graves ce n´est pas possible car cela exigerait d´une alto de descendre au moins un octave plus bas qu´une basse profonde ! Contralto, elle n´en a pas le timbre , le " diagnostic" le plus réaliste s´il fallait la classer serait bel et bien un mezzo de variété avec suraigu en sifflet, admettons mezzo-soprano puisqu´elle a quand même un timbre assez clair mais de toute facon, la classification pour des voix vulgaires n´a , á mon avis, pas beaucoup de sens puisque ces chanteurs interpretent n´importe quoi . Connaître un registre importe plus dans le cadre de l´art lyrique pour chanter ce qui est au plus pres de sa voix mais pour de la pop , il suffit de crier ou de grogner pour être tout de suite applaudi alors ca n´a pas beaucoup d´importance que l´on soit alto ceci ou mezzo cela ou que l´on ait un timbre clair ou sombre .

84. Le mercredi 15 février 2012 à , par DavidLeMarrec

A nouveau bonsoir à tous deux !

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La Stupenda :
elle n'utilise pas le placement vocal des chanteuses d'opéra, mais plutôt celui d'un ténor.

Et encore, plutôt le placement du haut de la tessiture d'un ténor assez aigu, avec un matériau de femme. Bref, comparaison malaisée en effet.

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Sandrine :
Ce serait un peu comme comparer une oeuvre de Léonard de Vinci avec des graffitis laissés par des voyous sur un mur .

Mais là, vous êtes dans le jugement de valeur - les chanteurs de pop sont au chant classique ce que sont les "voyous" à Léonard de Vinci ? Vous voulez dire qu'ils n'ont pas étudié et qu'ils répandent le mal autour d'eux ? :)

je dirais que si ca descend sous le sol 2 , on est certain que ce n´est pas une soprano .

Justement, non, on ne peut pas avoir de certitude à ce niveau : ça dépend du centre de gravité de la voix, et il y a des tas de techniques d'émission alternatives à l'émission traditionnelle en classique, qui permettent de monter plus haut et descendre plus bas. Un ténor léger, en fry, doit pouvoir descendre à des hauteurs de basse... et ça ne prouvera rien.

Connaître un registre importe plus dans le cadre de l´art lyrique pour chanter ce qui est au plus pres de sa voix mais pour de la pop , il suffit de crier ou de grogner pour être tout de suite applaudi alors ca n´a pas beaucoup d´importance que l´on soit alto ceci ou mezzo cela ou que l´on ait un timbre clair ou sombre .

Il ne faut pas mélanger la mercatique qui fait effectivement vendre n'importe quoi avec la valeur intrinsèque des artistes.


mais de toute facon, la classification pour des voix vulgaires n´a , á mon avis, pas beaucoup de sens puisque ces chanteurs interpretent n´importe quoi .

Je crois tout de même qu'avant de vouloir théoriser, il faudrait s'intéresser à leur répertoire, parce que vous énoncez là une contre-vérité, il existe des débats glottophiles tout aussi hystériques sur les bons emplois vocaux chez les amateurs d'autres genres. :)

85. Le jeudi 16 février 2012 à , par La Stupenda

Certes, 90% des chansons de Mariah ne sont pas des chefs d'œuvre
-- ce sont mêmes des niaiseries insupportables et on voit bien que certaines chansons sont là pour faire du remplissage. Mais, dans son art, c'est une artiste de haut niveau. C'est sûr, je ne la comparerais pas à June Anderson, Bubbles, La Stupenda ou La Divina, parce que les exigences de la pop sont différentes! Et à force de l'avoir écouté, j'ai constaté qu'elle chante plus pour elle que pour les autres ! Elle se consacre beaucoup à la beauté de la ligne vocale, mais il n'y a forcément beaucoup d'investissement émotionnel, en général. En revanche, dans ce live, je ne sais pas, elle me transporte, et on sent quelque chose de magique ! Pourtant, je hais cette chanson dans son album Music Box et dans tous les autres lives ! C'est une niaiserie pas possible ! Le texte, la mélodie... Ça me file de l'urticaire ! Mais là, il se passe quelque chose...

86. Le jeudi 16 février 2012 à , par La Stupenda

Je voudrais vous poser une (énième) petite question :). Que pensez-vous du sens du rythme de Joan Sutherland ? Parce que je pense qu'elle n'est pas toujours très en place. Il me semble qu'elle est un peu mollassone. Où peut-être est-juste un effet que me fait sa diction pâteuse ?

87. Le dimanche 19 février 2012 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Stupenda !

En effet, assez électrique cette version, un peu chargée en mélismes peut-être ; la voix de tête et plus encore les aigus de poitrine sont très réussis. Mes réserves proviendraient plus de certaines attaquées râlées (ça reste ponctuel et discret ici, mais c'est une mode que je n'aime pas du tout), de la relative bouillie verbale et surtout de l'émission parfois "soufflée" - qui n'est vraiment pas mon univers, je ne crois pas avoir encore trouvé un chanteur chez qui j'apprécie ça.
Mais dans l'ensemble, je suis d'accord, c'est tendu et impressionnant - et le morceau ne me paraît pas si misérable.

Concernant l'agogie de Sutherland, je n'ai pas vraiment d'avis : j'ai débuté (et souffert) avec elle sur beaucoup d'oeuvres, mais je l'ai soigneusement évitée depuis, en dehors de quelques oeuvres où elle est incontournable en raison de l'absence d'alternative (Le Roi de Lahore, jusqu'à une date récente) - et où elle est généralement bien plus inspirée, d'ailleurs... Elle réussit assez bien les français rares en règle générale.

J'ai donc peu eu l'occasion de l'écouter partition en main, et mon attention se portait plus sur la restitution du texte qu'elle barbouillait allègrement que sur l'exactitude des carrures ; de toute façon, dans Donizetti, pour qu'un décalage crée un frottement harmonique ou même une appoggiature, il faut avoir au moins deux mesures de retard... :)

A mon avis, ça tient quand même grandement à la rondeur un peu molle de l'instrument, soit que ce soit une impression, soit que ça retarde légèrement (ou brouille) certaines attaques, mais je n'ai jamais eu l'impression qu'elle était réellement peu rigoureuse. Sans, cela dit, l'avoir jamais vérifié précisément, donc...

88. Le dimanche 19 février 2012 à , par La Stupenda

En effet, assez électrique cette version, un peu chargée en mélismes peut-être ; la voix de tête et plus encore les aigus de poitrine sont très réussis. Mes réserves proviendraient plus de certaines attaquées râlées (ça reste ponctuel et discret ici, mais c'est une mode que je n'aime pas du tout), de la relative bouillie verbale et surtout de l'émission parfois "soufflée" - qui n'est vraiment pas mon univers, je ne crois pas avoir encore trouvé un chanteur chez qui j'apprécie ça.
Mais dans l'ensemble, je suis d'accord, c'est tendu et impressionnant - et le morceau ne me paraît pas si misérable.



Il est vrai que la diction n'est pas parfaite, puisqu'elle arrondit beaucoup la voix, ce qui, quelque part, est un mal pour un bien :)... Mais il est vrai que vous aimez quand la voix est au service du mot, ce qui est très bien aussi. Quant aux attaques, il est vrai que ça ne plaira pas à tout le monde, moi y compris. Je trouve ça plutôt sirupeux... Mais il me semble que c'est un défaut naturel de sa voix, dû à ses nodules. Et étant donné que souffler est une tradition en pop, elle a décidé de le mettre (trop) en évidence.

Merci de votre réponse sur Sutherland :) Il est vrai que vous n'êtes pas fan d'elle, donc ce n'est pas évident pour vous de me renseigner sur ce point :).

Et je pense qu'on peut se tutoyer maintenant, non :) ?

89. Le dimanche 19 février 2012 à , par DavidLeMarrec

Il faudra tout simplement que l'un de nous deux se décide à aller faire une vérification. Effectivement, il me semble que dans Norma j'avais trouvé des phrasés assez "retardés", mais ça tient plus à mon avis à une gestion de la souplesse agogique qu'à des erreurs solfégiques.


Et je pense qu'on peut se tutoyer maintenant, non :) ?

Très volontiers. :)

90. Le lundi 20 février 2012 à , par La Stupenda

Bonjour David !

Il faudra tout simplement que l'un de nous deux se décide à aller faire une vérification. Effectivement, il me semble que dans Norma j'avais trouvé des phrasés assez "retardés", mais ça tient plus à mon avis à une gestion de la souplesse agogique qu'à des erreurs solfégiques.



Je me dévoue à cette tâche... Un critique du Time a écrit que son sens du rythme et ses attaques était inférieurs à ceux de Sills dans les airs lents. Mais je pense, qu'en réalité, elle est dans la mesure, sauf qu'elle phrase de facon très liée et délicate. Son style est moins bouillonant, incisif que Sills.

91. Le lundi 20 février 2012 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir !

... Il fallait commencer par préciser ça !

Les critiques ont toujours été très majoritairement de (plus ou moins) aimables dilettantes ; même les grands compositeurs, quand ils l'ont fait, écrivaient à peu près n'importe quoi... Si on doit vérifier leurs dires, on risque y passer beaucoup de temps...

A mon humble avis, votre hypothèse est extrêmement plausible.

92. Le lundi 20 février 2012 à , par La Stupenda

Ce soir, j'ai verifié ce soir dans les morceaux aux tempi les plus compliqués qu'elle a chanté, et il me semble, comme je l'ai déjà dit, que son agogie est pointue, mais que son façon très floue d'articuler peut donner l'impression qu'elle est en retard.

93. Le lundi 20 février 2012 à , par DavidLeMarrec

Merci pour cette conclusion - qui a le bon goût de m'éviter de toucher à nouveau à mes disques Sutherland qui dorment bienheureusement depuis quelques lustres...

Moi en revanche, je mérite le fouet pour mon vouvoiement hors de saison. :)

94. Le mardi 21 février 2012 à , par La Stupenda

Bonjour,

Oui, c'est pour ça que je me suis dévoué. Je sais que tu ne l'aimes pas, donc, je n'ai pas voulu t'embêter :). Quant aux critiques, c'est vrai qu'elles sont souvent fielleuses, hypocrites. Ce n'est pas vraiment à cause du Time que je t'ai posé cette question sur La Stupenda, c'était quelque chose qui m'intriguait avant de lire cette critique, et on va dire que ce magazine m'a aiguillé un peu plus dans ce sens. Mais bon, tu sais ce que je pense de la conduite vocale de Surherland maintenant...

Moi en revanche, je mérite le fouet pour mon vouvoiement hors de saison. :)



Mais non ! Je te pardonne :).

95. Le mardi 21 février 2012 à , par DavidLeMarrec

Vous êtes trop bon.

Oh, même sans remettre en cause leur honnêteté (même s'il y aurait, dans un certain nombre de cas, pas mal à redire), c'est simplement le format très dense de la critique (ainsi que la formation de celui qui la produit, les attentes du journal, etc.) qui crée la plupart des problèmes.
Et puis il y a tout un phénomène mondain, chacun veut avoir son avis sur le spectacle, avec une prise de parti qui permet à tous de s'affirmer... (le plus souvent en causant de trucs qui leur échappent)

Quoi qu'il en soit, ton (notre) impression semble la bonne après vérification concrète et rigoureuse. Tu as testé sur quoi ?

96. Le mardi 21 février 2012 à , par La Stupenda

Oui, chacun veut se démarquer en faisant SA critique ! Certains peuvent devenir très injustes lorsqu'ils ne peuvent pas encadrer l'artiste qu'il juge. D'autres, comme le dites, parlent sans connaitre le fond de la forme. Et d'autres sont trop indulgents quand ils adorent l'artiste... Sans commentaire...

Pour Sutherland, eh bien, je l'ai testé sur des airs de Norma, Santo di patria, La Sonnambula, La Traviata... L'ai-je testé dans les bonnes œuvres ?

Voici quelques airs avec partitions sur YouTube :

Santo di patria

Tacea la notte/Di tale amore

Casta Diva

[url= http://www.youtube.com/watch?v=ccViUZdwvMc]Ah Roland !... Regarde-les ces yeux[/url]

Ocean ! Thou mighty monster

Si tu ne veux pas les écouter, ne le fais pas. Je ne cherche pas te faire "souffrir" :) !

97. Le mardi 21 février 2012 à , par La Stupenda

Je l'ai testé aussi dans Semiramide, Alcina et Giulo Cesare.

98. Le mardi 21 février 2012 à , par DavidLeMarrec

Ce n'était pas une question piège, juste une curiosité !

Je découvre l'air d'Odabella (j'écoute très peu de récitals d'opéra, sauf répertoire original ou artiste que j'aime vraiment très très fort... alors Sutherland dans un air à épate faiblard d'Attila...). Ce dont être dans les années soixante ou début 70, ça, vu la gloire de l'instrument. Même moi qui ne suis pas glotto-belcantiste (ma glottophilie se manifeste de bien d'autres façons), je trouve ça exaltant d'un strict point de vue vocal !

En revanche, le texte est toujours aussi lourdement massacré que d'habitude, mais dans cet air, ça n'a vraiment pas grande importance (même si ça me gêne assez fort, personnellement).

En regardant attentivement, je vois qu'elle ne respecte pas les rythmes dans le récitatif (ce qui est habituel, pour ne pas dire légitime), mais est bien plus rigoureuse que la moyenne dans la cabalette. Au contraire de beaucoup de collègues, on la sent très préoccupée de chanter exactement ce qui est écrit, sans raccourcir les pointés ni déformer les triolets. Ca correspond assez à l'image que j'avais d'elle : très sérieuse et probe pour la musique.

99. Le jeudi 23 février 2012 à , par La Stupenda

Ce n'était pas une question piège, juste une curiosité !



Oui, en fait, c'est que je ne suis pas sûr d'être aussi qualifié que vous pour faire ça. Mais je sais que vous n'aimez pas Sutherland, donc, j'ai préfèrais ne pas vous ennuyer.

Merci d'avoir vérifié Santo di Patria :) J'apprécie vos remarques, qui ont confirmé ce que je pensais. Et la voix de Joan vous a exalté dans cet enregistrement ! Ça me fait plaisir :) ! Et en quoi ce manifeste votre glottophilie ?

Et une petite question qui n'a rien à voir. Juste "comme ça", que pensez-vous de ce chanteur ?

100. Le jeudi 23 février 2012 à , par La Stupenda

http://www.youtube.com/watch?v=CxCPuUQ301U

101. Le vendredi 24 février 2012 à , par DavidLeMarrec

que vous

que vous n'aimez

ne pas vous

vos

vous a exalté

votre glottophilie ?

que pensez-vous

Juste pour dire que je regrette d'avoir fait contrition quatre messages plus haut. Mais alors vraiment. :)

Sur ma glottophilie, je ne suis pas sûr de vouloir parler en public de choses aussi intimes et aussi compromettantes... Disons simplement que la perfection de la ligne (surtout vocalisée) n'est absolument pas ma priorité. Même les contre-notes m'exaltent davantage...

C'est une alchimie assez difficile à expliquer, voire à prévoir, mais pour moi ce plaisir ne passe pas par la perfection de la ligne (pas non plus par le beuglement wagnérisant, hein...), bien au contraire : j'ai beaucoup de plaisir à entendre une voix faire craquer ses coutures, si c'est fait avec conviction.

--

Pour Bernstein, je ne suis pas très client de cette interprétation, j'ai beaucoup de mal à entendre cette voix assez plane, presque blanche, accompagnée par une musique (et même une orchestration) qui m'évoque immédiatement les voix d'antan, très antérieures et franches.

Au demeurant, c'est tout à fait bien maîtrisé dans son genre, et ça fonctionne complètement, mais il y a quelque chose d'un peu pâle, comme un personnage principal en pastel perdu dans un Gauguin...

Pas le type de voix que j'aime de toute façon, ça manque de mordant et même d'ampleur, et ça limite considérablement le spectre expressif - donc je n'en suis pas le meilleur juge, loin s'en faut.

102. Le vendredi 24 février 2012 à , par La Stupenda

Oh ! Je t'ai vouvoyé ! Je suis vraiment confus...

Pour Darren Criss, eh bien, oui la voix est suave, pure... Très sage, on va dire. Mais, en le voyant dans Glee l'année dernière, j'ai eu un coup de cœur :) ! Je trouve qu'il est très doué pour interpréter et qu'il a une belle palette de couleur.

103. Le vendredi 24 février 2012 à , par La Stupenda

Dans la deuxième adresse, c'est également lui qui chante, même si ce n'est pas indiqué... Ou peut-être n'as tu pas écouté volontairement ?

Et encore mille excuses pour le vouvoiement !

104. Le samedi 25 février 2012 à , par DavidLeMarrec

Je plaisantais juste, hein. :) Evidemment, en échangeant quelques lignes tous les deux jours, il est plus compliqué de s'habituer que dans une vraie conversation... En plus, dans nos messages écrits, il n'y a pas toutes les petites interactions de la vie quotidienne où la deuxième personne est incontournable.

--

Je n'en ai écouté qu'une effectivement, mais je ne lui ai pas trouvé cette palette de couleurs, au contraire je trouve ça un peu homogène, même dans le forte, dans les différents registres, l'émission reste la même. Même les voyelles sont lissées dans le même sens (ses [ i] sont presque beaux, ce qui est assez peu fréquent dans ce répertoire...).

Mais je suis d'accord, c'est incarné et cohérent.
[/ i]

105. Le samedi 25 février 2012 à , par La Stupenda

Je plaisantais juste, hein. :) Evidemment, en échangeant quelques lignes tous les deux jours, il est plus compliqué de s'habituer que dans une vraie conversation... En plus, dans nos messages écrits, il n'y a pas toutes les petites interactions de la vie quotidienne où la deuxième personne est incontournable.



Oui, j'avais compris que vous plaisantiez, mais bon, je me sentais un bête de t'avoir vouvoyé... Et il est sûr qu'une conversation sur Internet ne vaudra jamais une vraie conversation... Mais j'aime bien parler avec vous sur ce site, vous m'avez renseigné sur certaines choses, vous êtes à l'écoute et je trouve nos échanges interressants ;).

Juste une petite remarque à propos de Carey, il me semble que si elle devait tenir ses belts au-dessus du mib4, pendant 4, 5, 6 ... secondes elle ne serait pas très à l'aise, elle mixe trop peu pour être réellement tenir ces notes sans effort. Bon on n'en arriverait pas à ça (va à 3:15 et 4:06), ça serait toujours résonnant, mais le timbre deviendrait problablement rauque...

106. Le samedi 25 février 2012 à , par La Stupenda

Eh voilà ! Je T'ai encore vovoyé ! Je ne m'en suis pas du tout rendu compte !

107. Le lundi 27 février 2012 à , par DavidLeMarrec

Oui, j'avais compris que vous plaisantiez, mais bon, je me sentais un bête de t'avoir vouvoyé...

Laissez-moi vous dire que tu exagères, tout de même... :)

Tu as probablement raison pour Carey, je ne la fréquente pas assez pour émettre des hypothèses aussi précises, d'autant plus difficiles à faire que dans ce répertoire il n'y a pas de partition "fixe" et que chacun l'adapte à ses moyens et aptitudes, ce qui rend la perception des limites plus compliquée.
Mais Dion n'est absolument pas un repoussoir pour moi, c'est un peu criard, mais j'aime beaucoup les aigus ouverts de Di Stefano et Carreras, alors pourquoi pas le belting qui explose...

Sinon, ravi que notre conversation, même pixellisée, trouve de si nombreuses grâces à tes yeux. J'apprécie. :)

108. Le lundi 27 février 2012 à , par La Stupenda

En fait, j'écris d'un iPhone, donc ce n'est pas toujours évident pour voir ce qu'on écrit.

Sinon, ravi que notre conversation, même pixellisée, trouve de si nombreuses grâces à tes yeux. J'apprécie. :)



Ravi de te de faire plaisir :) !

Quant à Dion, eh bien ces deux fa4 hyper forcés collent au caractère du morceau, mais dans une de ses grandes ballades dégoulinantes de sirop, on se sentirait franchement agressé ! En tout cas, même dans ce morceau, je n'aime pas quand ça coince ou que ça forçe. À moins que ce soit fait exprès, pour l'expression. Entre des aigus ouverts et des aigus forcés, il y a une différence :). Enfin, je ne te critique pas, si ça te plait, ça ne me pose pas de problème !

109. Le lundi 27 février 2012 à , par DavidLeMarrec

Ca dépend : sur la phrase initiale, les [a] très ouverts ne me dérangent pas, ils donnent de l'éclat. En revanche, tout en haut, oui, c'est très serré, c'est sûr, un peu plus de liberté ne ferait pas de mal.
Mais la limite technique et la tension, lorsqu'elles ne sont pas poussées trop loin, donnent aussi du relief, donc ça ne me déplaît pas. Et pour le très (très) peu que j'écoute de Dion, ça ne me fait pas trop souffrir. :)

110. Le vendredi 4 mai 2012 à , par La Stupenda

Bonsoir :) !

Ouh là, ça fait un moment que je n'ai pas commenté ici, (même si je lis toujours vos notules que j'adore pour la plupart :) )

Mais je n'ai pas forcément le temps de commenter en ce moment...

Enfin, bref, voici la suite des vidéos sur la technique vocale de chanteuses pop, cette fois-ci sur "The Voice", la regrettée Whitney Houston Je me suis dit que ça vous interesserait ^^

111. Le vendredi 4 mai 2012 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir !

Un commentaire est toujours un plaisir évidemment, et encore davantage lorsqu'il est si agréable à dire. :)

Pour ce soir, je suis dans les Sonates de Beethoven par Backhaus (prises de concert de 69) - parce qu'il m'arrive aussi d'écouter des choses normales et/ou de bon goût, même si je ne m'en vante pas.

Mais dès demain, je me revautrerai avec délices dans la glottophilie la plus abjecte (et même pas avec l'alibi de compositeurs illustres). J'écouterai ça et réagirai volontiers.

112. Le vendredi 4 mai 2012 à , par La Stupenda

Ahahahah D'accord, monsieur le Duc, je vous laisse à vos HAUTES occupations tellement indigne de ma misérable personne :)... J'éspère qui mes excentricités glottophiles ne souilleront pas trop vos oreilles si fines et musicales ;)

113. Le samedi 5 mai 2012 à , par DavidLeMarrec

Oh, ça va, pour une fois que j'écoute un truc un peu normal, j'ai bien le droit de m'en vanter, non ?

Il ne s'agissait nullement de dénigrer, mon intention (manifestement ratée) était plutôt de me moquer de moi, et de ce dont je parle ici (volontairement sur des sujets un peu marginaux).

J'ai trop de déférence pour mes commentateurs les plus illustres pour oser émettre le moindre commencement de reproche sur leurs goûts, à plus forte raison lorsque je suis d'accord...

114. Le dimanche 6 mai 2012 à , par La Stupenda

Bonsoir, ce message est écrit sur le ton de la plaisanterie, j'éspère ? Mon message l'était...

115. Le dimanche 6 mai 2012 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir !

Le premier paragraphe, évidemment. Le reste était de l'exégèse, parce que j'avais du mal à déterminer, à la lecture seule, le ton exact de votre dernier message. Et il est si facile d'être maladroit lorsqu'on fait de l'écrit de "connivence"...

Manifestement, mon exégèse était encore pire que ma plaisanterie...

Et avec tout ça, je n'ai toujours pas écouté WH, eu égard à quelques autres urgences durant ces deux jours. Mais ça va venir, dans deux jours au plus tard je serai Libéré.

116. Le jeudi 23 août 2012 à , par Sandrine

Je laisse volontairement les débats sur lesquels nous avons des avis différentes , ne serait-ce que par esprit de courtoisie et je reviens au contre-notes de Callas.
Sans aller jusqu´á parler de son contre-fa légendaire et même sans aller jusqu´á parler de contre-notes, déjá ses aigus á partir du la 4 étaient souvent acides et serrés . Au risque de me faire houspiller , je maintiens que je la préfere nettement en mezzo qu´en soprano , notamment au niveau du timbre mais même en tant qu´emploi de soprano , elle avait plus les atouts pour Norma que pour Traviata ou Amina .

117. Le jeudi 23 août 2012 à , par DavidLeMarrec

Je laisse volontairement les débats sur lesquels nous avons des avis différentes

Pourtant, ce sont les plus intéressants, non ? Sinon on ne ferait qu'acquiescer... Et dans un certain nombre de cas, s'il y a discordance, c'est qu'il y a la place pour cela dans le sujet. :)

Sans aller jusqu´á parler de son contre-fa légendaire et même sans aller jusqu´á parler de contre-notes, déjá ses aigus á partir du la 4 étaient souvent acides et serrés . Au risque de me faire houspiller , je maintiens que je la préfere nettement en mezzo qu´en soprano , notamment au niveau du timbre mais même en tant qu´emploi de soprano , elle avait plus les atouts pour Norma que pour Traviata ou Amina .

C'est aussi mon opinion et mon goût (quoique, en Amina, ce soit parfaitement maîtrisé, je l'aime vraiment dans ce rôle assez pâle autrement), je la sens plus proche de Dalila que d'Elisabeth, mais force est d'admettre qu'elle ne se tirait pas trop mal du reste non plus.

118. Le jeudi 30 août 2012 à , par Sandrine

Côté répertoire de soprano , c´est sûr que Callas était plus á l´aise dans des rôles tels que Norma ou Tosca . D´ailleurs, Norma flirte avec le registre de mezzo-soprano , il me semble même que le centre de gravité est légerement plus bas que celui de Tosca .

119. Le jeudi 30 août 2012 à , par DavidLeMarrec

Il me semble difficile de comparer les deux rôles, tant l'écriture est différente. Pour trouver le centre de Tosca, vu les écarts et l'éclatement des lignes cantabile, je déclare forfait. :)

Quant à Norma, la version couramment utilisée est assez inchantable pour mezzo, le plus grave qu'on puisse y mettre est un soprano dramatique ou un mezzo avec une grande extension aiguë, une Eboli aisée (comme Verrett).

120. Le mercredi 12 septembre 2012 à , par Mathieu

Vu le nombre de contre ut que Norma doit chanter (une bonne dizaine?), je doute que ce soit un role adapté pour une mezzo. Il y a des passages graves mais le casta diva et les duos avec Adalgisa sont très aigus il me semble. Déja qu 'Adalgisa est difficile pour une mezzo alors Norma...

Par contre pour Callas, si on écoute sa version de Dalilah et qu'on compare avec celle de Rita Gorr (par exemple), on voit qu'elle a eu raison de chanter soprano parce que sa voix a beaucoup moins d'ampleur que celle des vrais mezzos dans ce genre de roles.

121. Le mercredi 12 septembre 2012 à , par DavidLeMarrec

Oui, ce serait dur, mais comme le rôle réclame aussi un médium très plein (pas mal d'endroits sont dans des tessitures de mezzo : "In mia mian", "Qual cor tradisti", etc.), des mezzos avec extension aiguë, comme Verrett, ont pu le chanter victorieusement. Mais Verrett est quasiment plus un soprano ample, glorieux et court qu'un mezzo, il est vrai.

La voix de la créatrice Giuditta Pasta était décrite par les contemporains comme disposant d'un milieu et bas de tessiture qui correspondait au mezzo - ce qu'on appelle dans le jargon le soprano sfogato. Pour faire court, un soprano large, avec beaucoup d'aigu, beaucoup de grave, beaucoup de médium, des contre-notes et une grande capacité à vocaliser. L'absolu glottophile, en quelque sorte.

Je ne suis pas du tout persuadé de ce que vous dites sur Dalila ; c'est peut-être (et même probablement) vrai pour Bouvier ou Gorr, mais pour la plupart des mezzos qui se sont emparés du rôle en tubant à mort, j'en doute beaucoup. Cela dit, n'ayant entendu Dalila sur scène par aucune d'entre elles, il est tout à fait possible que j'aie tort.

122. Le jeudi 13 septembre 2012 à , par Mathieu

Oui, c'est vrai Callas s'en sort relativement bien dans les airs de Dalila comparé à beaucoup de mezzos (mezzi?) mais meme en Azucena ou Amneris, je ne crois pas qu elle aurait pu arriver au niveau de Obraztsova ou Cossotto (ou plutot Simionato pour citer une de ses contemporaines). Alors autant chanter des roles de soprano, où à mon humble avis, elle est inoubliable! Et je trouve que Callas arrive très bien à experimer la fragilité de ses personnages (par exemple en Amina ou Gilda).

123. Le vendredi 14 septembre 2012 à , par DavidLeMarrec

Je ne suis pas persuadé du tout de cela. Il faudrait vraiment en juger sur pièce. Pour Simionato, soit, parce que Simionato a un brillant extraordinaire (probablement un volume supérieur dans cette tessiture, en effet) et une qualité déclamatoire qui me sont de toute façon bien plus sympathiques que la manière Callas. Mais Callas aurait-elle été moins sonore ou moins convaincante qu'Obratztsova (pas très gracieuse) ou Cossotto (très claire), je demande à voir.

Mais je partage ton avis sur Amina et Gilda où, alors que la voix serait en théorie trop épaisse, elle donne des portraits très complets et crédibles - ce que je n'entends pas en Violetta, par exemple.

124. Le dimanche 16 septembre 2012 à , par La Stupenda

Salut,

Je voulais te demander si tu as écouter la vidéo sur Whitney Houston et ce que tu en penses... Et je voulais aussi te demander si la voix de sifflet est audible dans une salle d'opéra? Je savais autrefois la réponse, mais je ne m'en rappelle plus :/ Oui, je sais, c'est bizzare, mais je ne m'en rappelle plus :) Et d'après ce que j'ai cru comprendre dans tes commentaires, Mariah siffle sur ses cordes vocales et non sur l'air qui passe entre?

125. Le dimanche 16 septembre 2012 à , par La Stupenda

Je laisse volontairement les débats sur lesquels nous avons des avis différentes



Chère Sandrine, j'aimerais savoir concrétement ce qui vous dérange chez les divas pop. Cette question n'est pas posée sur un ton sournois, provocateur, ou méchant, ce n'est qu'une innocente question :)

126. Le dimanche 16 septembre 2012 à , par La Stupenda

Oui c'est sûr que parfois le son est un peu brut. Il est même, parfois très brut pour Beyoncé par exemple. Mais ça ne veut pas dire qu'elles sont pas capables de faire de grandes choses pour autant. beaucoup de belters avec une excellente technique font des upper belts râpeux, ça veut pas dire pour autant qu'ils sont mauvais sur le plan technique. Pour le côté technique, Mariah Carey, par exemple ici, à 2:47 fait un fa4 en belting. Il est très rauque, mais pas forcé pour autant, c'est juste un défaut naturel de la voix, il est d'ailleurs donné en fortissimo et tenu pendant assez long pour du upper belting (trois secondes), ce qui met beaucoup de tension dans la voix. De plus, Mariah Carey a fumé de 12 à 18 ans, c'est qui lui à donné ses nodules. Mais elle est à l'aise sur cette note. Et elle est tout à fait capable de faire du belting avec clarté. Comme dans cette chanson qui est la chanson à chanson à écouter si on veut écouter tout ce qu'elle capable de faire dans tous les registres de sa voix. Ici le médium est plein et solidement supporté, contrairement à la plupart de ses chansons où il est soufflé et mince. Musicalement, il y aussi, parfois, des mannièrismes qui peuvent agaçer, mais sont très raffinées et subtiles. Et même si Mariah Carey souffle souvent le médium, c'est dans un but expressif, musical.

127. Le mardi 18 septembre 2012 à , par DavidLeMarrec

Bonjour !

Pardon, j'étais persuadé de l'avoir fait, mais je ne le trouve pas. En réalité, la vidéo parle par elle-même, je suis assez d'accord avec ce qui y est écrit. Je suis aussi frappé par le caractère protéiforme de cette voix, tantôt complètement tendue et très dans le "belt", d'autres fois complètement soufflées, des effets de saturation... elle utilise à plein la variété de techniques que permet le micro.

Pour la voix de sifflet, j'ai quelque difficulté à répondre. La voix de flageolet (donc en actionnant les cordes vocales), oui, assurément, mais la voix de sifflet façon Carey (en faisant siffler les insterstices cartilagineux), je n'ai pas de réponse : il est possible que les harmoniques hautes et l'émission dynamique passent un orchestre, mais c'est vraiment à vérifier. Et comme ça n'existe pas dans le répertoire lyrique, difficile à tester.

Sans avoir relu mes commentaires, je suppose que je voulais surtout distinguer la voix de flageolet (émission au delà de la voix de tête, qui est souvent appelée "sifflet") et la voix de sifflet comme Carey qui ne provient pas de l'action des cordes vocales.

128. Le mardi 18 septembre 2012 à , par Sandrine

Bonjour , chere Stupenda . Non, il n´y a rien de méchant dans votre question et d´ailleurs, une question n´a pas , en principe , le but d´être méchante .
Je vais essayer de vous répondre avec le plus de sincérité possible . Contrairement á ce que vous semblez penser, les godiches de style Maria Carey et consorts ne sont pas ma préoccupation premiere . J´écoute de la variété mais les artistes que j´affectionne ne vous plaisent certainement pas , je ne vais donc pas vous les citer .
Donc, pourquoi je ne supporte pas ces chanteuses pop ( enfin, si l´on peut appeler cela des chanteuses ! ) ? Tout simplement parce qu´elles n´apportent rien ni au niveau de l´expression vocale ni au niveau des textes qui relevent le plus souvent d´une niaiserie affligeante .... quand textes il y a .
Désolée mais je ne considere pas comme du chant le fait de hurler des aigus stridents , pas plus que le fait de grogner des notes graves á la limite du vomissement . Apres, les goûts et les couleurs ne se discutent pas mais dire que des individus comme Carey sont des chanteuses , c´est á peu pres comme dire que quelqu´un est poete uniquement parce qu´il a écrit " la chatte a quatre papattes" .

129. Le mardi 18 septembre 2012 à , par La Stupenda

Ouh là! Effectivement, Sandrine, vous êtes assez catégorique concernant Carey et ses consœurs! Je trouve que vous poussez la critique un peu loin tout de même... Cette critique n'est pas très constructive d'ailleurs... Vous avez le droit de ne pas aimer ces chanteuses, de là à dire des choses aussi cinglantes et extrêmes... Enfin, les goûts et les couleurs... Oui, beaucoup de ces chansons ne sont pas d'un niveau extraordinaire. Mais ces chanteuses méritenent leurs nom de chanteuses quand même. Elles ont un phrasé musical et une solide technique.

Quant à toi, David, merci de ta réponse! Oui, la vidéo sur Houston parle d'elle-même, mais ton avis m'est précieux ;)

130. Le mardi 18 septembre 2012 à , par La Stupenda

Pour Norma, c'est inchantable pour un mezzo-soprano, à moins qu'il ait une solide extension dans l'aigu. Oui, il y a des passages très graves qui sont difficiles pour un soprano, même dramatique. Mais vu les tessitures très aiguës qui sont souvent demandées, ce n'est pas à la portée de n'importe quel mezzo-soprano. En fait, pour chanter ce rôle, il faut tout simplement le même type de voix que celle qu'il l'a crée, une soprano sfogato ou une dramatique d'agilité comme ma chère Stupenda. D'ailleurs, elle et Callas sont les seules, sauf erreur de ma part, à avoir fait correctement les commas de Casta Diva. Et Joan est la seule à l'avoir chanté dans la tonalité originale, sauf erreur :).

131. Le mardi 18 septembre 2012 à , par Sandrine

Bartoli a quand même chanté le Casta Diva et elle est bel et bien mezzo-soprano , ayant un timbre plus velouté et aussi plus de notes graves qu´une soprano et je pense qu´elle serait tout á fait capable de chanter le rôle en entier car il demande en fait un centre de gravité entre soprano grave et mezzo-soprano .
Par contre , ce n´est pas á la portée de toutes les sopranos , c´est évident et c´est hors de portée pour une alto .

132. Le mardi 18 septembre 2012 à , par La Stupenda

Mmmm, oui, Bartoli a chanté "Casta Diva", mais plus bas que la traditionelle tonalité de fa majeur. Enfin, je n'ai pas vérifié, mais à l'oreille ça semble plus bas.

133. Le mercredi 19 septembre 2012 à , par Mathieu

Bartoli n'est pas vraiment une référence car elle a aussi chanté Fiordiligi, dont on ne peut pas vraiment dire que c'est un role adapté pour une mezzo!

Les deux fois que j 'ai entendu Norma en live, les deux Adalgisa (enfin une à la fois!) chantaient très bien mais on sentait bien que les deux contre ut qu'Adalgisa doit chanter étaient un peu limites. Je les imagine donc très mal chanter Norma, a part dans une version baissée..

134. Le mercredi 19 septembre 2012 à , par DavidLeMarrec

Bonjour à tous trois !

@ La Stupenda
Merci pour cet agréable message par un autre canal. Je n'avais investi cet espace-là que pour un test, et faute d'adéquation à l'outil et de temps, j'y suis essentiellement en mode lecture, c'est très commode pour centraliser l'information. Je suis moins séduit par l'aspect actif, je dois dire.

Qu'appelles-tu les "commas" de Casta Diva ? Tu considères que toutes les autres détonnent ?

--

@ Tous les trois :

Concernant Bartoli, elle a en effet enregistré l'air (beaucoup plus bas !), en ce fondant sur une "édition Malibran" (dont je n'ai jamais pris le temps de vérifier la validité historique). Dans le cadre d'un studio, c'est un enchantement, un véritable renouvellement ! Elle a aussi chanté le rôle en entier sur scène, dans une version baissée (je n'ai pas vérifié quelles parties exactement), et bien sûr la voix y manque un peu d'impact. Mais l'entreprise est séduisante.

--

@ Mathieu :

Adalgisa a été créée par un soprano : les commentateurs d'époque décrivent pour Norma (Giuditta Pasta) un soprano ''sfogato'' et pour Adalgisa (Giulia Grisi) un soprano dramatique. En tout cas deux sopranos, qui ont fait carrière dans des rôles avec un centre de gravité tout de même aigu, et une extension haute particulièrement solide. Les glottophiles les plus historicistes se tapent des délires sans fin sur l'opposition Pasta / Grisi, ce qui me laisse toujours assez songeur, puisqu'on ne peut avoir qu'une idée très vague de la technique qu'elles employaient. Les enregistrement les plus anciens dont nous disposons ont lieu de nombreuses décennies plus tard et attestent de la profondeur des changements qui peuvent advenir dans l'émission vocale rien qu'en vingt ans. Et quand on regarde comment les journalistes d'aujourd'hui (pourtant globalement moins dilettantes) rendent compte des représentations, on voit bien qu'il est tout simplement impossible de déduire l'aspect réel d'une voix d'une simple description.

Les seules données objectives dont on dispose sont la tessiture et éventuellement le volume sonore. Donc pour Adalgisa, oui, on peut dire que c'était un soprano, et un soprano sonore ou sombre, d'après les descriptions faites à l'époque. Je me garderai bien de m'avancer davantage.

135. Le mercredi 19 septembre 2012 à , par Samy

Mariah n'a pas 8 octaves mais "seulement" 5 octaves d'ambitus (du g2 au G#7 en notation américaine,donc sol de la 2nd octave et sol # de la 7ème octave) et c'est un fan qui vous le dit!

136. Le jeudi 20 septembre 2012 à , par Samy

Ayant lu toute la discussion, je trouve tout simplement choquant et d'un niveau très bas d'intelligence et de connaissance de la physiologie de la voix humaine les propos de Sandrine sur l'art de la pop musique. Je pourrais etre très critique a l'égard du chant d'opera, mais je m'abstiens tout simplement par manque de connaissance et d'intéret pour ce domaine.
Le plus amusant est de lire qu'une personne affirme avec tant d'assurance ce qui n'est en réalité qu'une opinion sur l'émotivité et la capacité de donner des emotions d'une chanteuse comme Mariah carey. C'est très subjectif. A titre personnel, j'ai vécu mes plus grande émotions musciales avec Mariah Carey durant mon adolescence et je n'ai jamais eut 1 frisson, ou encore une reaction d'émerveillement en écoutant un quelconque chanteur d'opéra (homme ou femme).

Quand a la technique vocale, madame Sandrine ne semble pas avoir compris que le chant d'opera et le chant pop ne répondent pas aux memes exigences, et donc que les critères permettant de juger d'une voix pop ou d'une voix d'opera ne sont pas interchangeables. Je n'imagine pas pour ma part Maria callas ou Suterhland chanter une seconde une chanson Pop d'une diva telle que Mariah carey et le peu de fois ou j'ai entendu un chanteur d'opera chanter de la pop, ce n'était que très peu convainquant.

Je rappelerais simplement que pour ma part, j'ai autant d'aversion pour le chant lyrique que Mme Sandrine n'en a pour le chant pop, meme des plus grandes, et je n'ai pas l'impression d'etre plus bete qu'elle ou d'avoir des oreilles defaillantes : l'opera est un art d'un autre temps qui ne parle guère plus qu'a quelques milliers d'individus dans le monde a présent et dont les amateurs se pensent etre l'élite de la musique et du bon gout, alors qu'il n'en est évidemment rien.

Amicalement.

137. Le jeudi 20 septembre 2012 à , par Mathieu

Bonjour Samy,
je suis quand meme très étonné que tu penses que le chant d'opéra ne soit plus actuel pour notre époque et aussi qu'il n'éveille aucune émotion pour toi...
Sincèrement quand tu entends une voix comme ca chanter ce lied divin, tu n'es pas ému?

/watch?v=YJpfwPoi70k

(moi quand elle commence la phrase "Ach weine nicht..", je fonds justement!)
Après c'est sur, je ne sais pas si on peut parler de voix d'opéra dans ce cas, car la chanteuse chante un lied et non une aria, mais je peux t'assurer que cette chanteuse peut tout aussi bien chanter de l'opéra et cela aussi divinement!

Ou alors si tu préfères un style plus extraverti, voici un autre exemple qui pour moi en tout cas me donne des frissons dès les premières notes:

/watch?v=z-GWr5IiyfQ

Je crois que les sentiments exprimés dans ces exemples sont tout aussi d'actualité que ceux décrits dans les chansons de Mariah Carey. Par contre, c est vrai que c'est dommage pour Sandrine de ne pas pouvoir aussi apprécier les chanteuses pop car ce qu'elles chantent, tout le monde ne peut pas le faire (moi perso, je ne pourrais pas chanter leurs morceaux).
Je n'aime pas trop Mariah Carey moi-meme, mais j'aime beaucoup ces collègues Céline Dion et Barbara Streisand, et dans une moindre mesure Witney Houston. Les suraigus de Mariah Carey c'est intéressant mais pour moi c'est tout autant du cirque que les longues notes tenues par Corelli que David avait présentées dans un de ces articles. Bref, cela ne m'apporte aucune émotion. Par contre le belting, je trouve ca vraiment intense à écouter.
Bonne journée!


138. Le jeudi 20 septembre 2012 à , par La Stupenda

Salut Samy! Le coup des 8 octaves, c'est une plaisanterie, l'auteur n'a pas écrit au sérieux. C'est assez flagrant, non? Enfin, n'allez pas croire que je vous prends pour un imbécile! Je trouve vos commentaires sur l'opéra assez violents. Vous avez le droit de ne pas aimer, mais de là à faire le raccourci habituel chez les gens qui n'aiment pas l'opéra (Musique poussièreuse, théatrale, grandiloquente... "Musique de vieux con" en gros!) Oui, quand on n'est pas familiarisé avec l'opéra, c'est ce qu'on peut penser, mais c'est vraimenr du jugement à l'emporte-pièce! Quand on commence à écouter souvent de l'opéra, au fur et à mesure que l'on se familiarise avec cet art, on y trouve vraiment des merveilles d'expressivité, de beauté, de subtilité que, objectivement, l'on ne retrouve pas dans la musique pop (sûrement pas chez Carey - pourtant je suis un "lamb" !) même s'il y a des morceaux merveilleux dans ce genre aussi.

139. Le jeudi 20 septembre 2012 à , par Sandrine

Insultes gratuites et sans fondement . Si , selon Stupenda , les gens qui n´aiment pas Carey ne sont pas intelligents, alors je connais beaucoup d´idiots .
L´intelligence, on l´a ou on ne l´a pas , ca n´a aucun rapport avec les artistes que l´on apprécient ou pas . Déjá , une personne non intelligence est incapable de parler ou de de servir d´un PC ou de comprendre quoi que ce soit . Moi, je ne vous ai pas traité de non intelligente , alors gardez vos insultes débiles . Les plus intelligents ne sont pas forcément toujours ce que l´on croit . L´intelligence , c´est aussi ne pas répéter stupidement que quelque chose est beau ou bien uniquement parce que les médias le disent . Une personne intelligente verra plus loin que les clichés á deux balles et osera affirmer SES goûts , ses opinions .
Vous dites que tout le monde ne peut pas produire vocalement ce que produit Carey , donc j´en déduis que vous pensez que n´importe qui peut chanter du lyrique . Ben voyons, si tout le monde pouvait chanter du lyrique, ca se saurait . Il y a une différence entre aimer chanter et savoir chanter mais j´ai
l´impression que pour vous , c´est á peu pres la même chose . C´est bien la derniere fois que je passe sur ce blog , de plus je ne pense même pas que vous auriez assez de noblesse de coeur et d´esprit pour me présenter des excuses pour m´avoir insultée .

140. Le jeudi 20 septembre 2012 à , par La Stupenda

Sandrine, je ne vois pas où je vous ai insulté. Mais je m'escuse complétement quand-même. Et non, je ne prends les gens qui n'aiment pas Carey pour des imbéciles, ni vous, ni un(e) autre. Je ne vois pas non plus où j'ai dit ça... Je trouvais juste votre était plutôt vite fait. Dire qu'elle ne résume qu'à des "cris d'hystérique" et des graves presque vomis n'est pas franchement fondé, même sont très focalisés sur la performance vocale, elle sait s'exprimer autrement. Même si son phrasé n'est pas forcément renversant, qu'il n'égale pas celui de Sills ou Ingeborg Hallstein, ou celui de Barbra Streisand ou Linda Rondstadt, elle sait quand même en général donné du poids aux mots, exprimer la rage, la joie, l'amertume, la colére, l'extase, l'impériosité... Dans beaucoup de chansons, il peut être banal, mais dans certaines, il est de premier rang.

Je vous mets ici quelques chansons dans lesquelles je trouve Mariah trés expressive :

Butterfly

Outside

If It's Over

Whenever You Call

Fantasy



Bonne soirée.

141. Le vendredi 21 septembre 2012 à , par DavidLeMarrec

Je n'ai pas le temps de répondre proprement à chacun ce soir, mais il y a eu de toute évidence une méprise de Sandrine entre le troll de Samy (pas bien méchant sur le fond, mais dont les formules de courtoisie laissent considérablement à désirer) et les interventions constructives de La Stupenda. :)

Je ne crois pas qu'il faille prendre tout cela au tragique... Vu les nombreux noms cités, toutes sortes de visiteurs de passage peuvent être amenés à poster un commentaire, plus ou moins congruant avec le ton du lieu. C'est ce qui arrive très facilement lorsqu'on nomme des "stars", a fortiori lorsqu'il s'agit de domaines encore plus écoutés que l'opéra.

Je relis cela avec attention et je réagis dès que possible.

142. Le vendredi 21 septembre 2012 à , par La Stupenda

Salut David :)

Concernant les "commas", je voulais parler du passage avec les la et le si bémol aigus. Il y des commas entres ses notes, je veux parler de cette légère coupure qu'il y a entre chaque note. Excepté Joan et Maria qui le font impeccablement, toutes les chanteuses que j'ai entendu dans cet air faisait ce passage de façon brouillone, voire très brouillone, même des chanteuses très agiles. Bartoli, elle, n'avait pas ce problème, vu la tonalité dans laquelle elle le chante! Mais j'adore son interprétation, très vivante, très touchante. Bartoli est d'ailleurs une de mes chanteuses préférées.

Je voudrais faire juste une petite parenthèse pour vous parler de la sécurité de votre site. Votre vérification anti-spam et "vilain robot arroseur" bugge. Il faut répondre aux questions au moins dix fois avant de pouvoir enfin poster un message. Ça me le fait depuis mes premiers temps ici. Les questions ne se répetent pas trop lorsque je poste un seul message, et mais lorsque j'en envvoye plusieurs c'est insupportable. Ne pouvez vous pas faire quelque chose :/ ?

143. Le dimanche 23 septembre 2012 à , par DavidLeMarrec

Je reviens donc ici, après une fin de semaine un peu occupée, et après lecture plus attentive, je peux réagir.

La réponse de Samy est juste sur la question de la différence fondamentale d'objectifs et donc de moyens entre le chant amplifié et le chant lyrique, mais le ton est évidemment complètement déplacé ici : on peut dire tout le mal de l'opéra qu'on voudra (je ne me suis pas gêné pour m'en charger) mais il est hors de question de s'exprimer avec ce type de condescendance chez moi.
Mais il s'agit clairement d'un commentateur de hasard, donc les réactions des uns et des autres resteront sans effet.

Je regrette aussi la réaction de Sandrine, qui saisit la perche tendue par ce trollage, et semble en imputer collectivement la responsabilité à tous les intervenants, après des mois où chacun de ses messages a reçu une réponse d'une façon, il me semble, respectueuse et consciencieuse.

144. Le dimanche 23 septembre 2012 à , par DavidLeMarrec

Salut Stupendous,

D'accord, tu utilises 'comma' dans le sens anglais du terme (virgule, quoi), pour parler d'une respiration du phrasé, d'un détaché. J'avais négligé de considérer que les poppeux jargonnaient antant en anglais que les lyriqueux en italien. :) Pour moi, le comma désigne la plus petite unité de son de la musique occidentale, qui permet d'ajuster les tempéraments des accords, je n'avais pas du tout songé d'abord à ce sens anglais !


Excepté Joan et Maria qui le font impeccablement, toutes les chanteuses que j'ai entendu dans cet air faisait ce passage de façon brouillone, voire très brouillone, même des chanteuses très agiles.

Comme généralement, quand j'écoute Norma, j'écoute l'oeuvre en entier en fastforwardisant "Casta diva" (pas que ce soit moche, mais je l'ai trop entendu par rapport à l'intérêt intrinsèque qu'éveille en moi le morceau), je ne peux pas vraiment te contredire, mais je suis étonné qu'il n'y ait qu'elles deux.


Je voudrais faire juste une petite parenthèse pour vous parler de la sécurité de votre site. Votre vérification anti-spam et "vilain robot arroseur" bugge. Il faut répondre aux questions au moins dix fois avant de pouvoir enfin poster un message. Ça me le fait depuis mes premiers temps ici. Les questions ne se répetent pas trop lorsque je poste un seul message, et mais lorsque j'en envvoye plusieurs c'est insupportable. Ne pouvez vous pas faire quelque chose :/ ?

C'est étrange, parce que je l'utilise moi-même... et cela fonctionne. Néanmoins, tu n'es pas le premier à me le dire. Tu es sûr que tu ne mets ni d'espace ni de majuscule ? Je l'ai installé moi-même, donc je suis assez persuadé que si tu tapes exactement 'non', tout fonctionne. Mais il peut y avoir une raison technique qui m'échappe. Evidemment, si tu dis "peut-être" pour essayer de faire le malin avec mon robot, ça va poser problème. :)

Sinon je réduirai à une seule question très simple (une addition avec le 'plus' en lettres), les spams passent déjà à travers le système avec les "oui" et "non".

145. Le dimanche 30 septembre 2012 à , par La Stupenda

Bonjour David!

J'avais négligé de considérer que les poppeux jargonnaient antant en anglais que les lyriqueux en italien. :)



Il faut avouer que ce vocabulaire le fait grave, non ;) ?!

Pour Norma, l'arpège avant les "virgules" ;) est très difficile aussi. La plupart des chanteuses l'évitent ou le font très mal. Pour les commas, je n'ai entendu que
Joan et Callas les faire parfaitement. Sinon, oui, j'ai entendu de rares chanteuses les faire très bien, mais jamais aussi précisement qu'elles :).

C'est vrai que lorsqu'on écoute Norma en entier, Casta Diva n'est pas forcément le morceau le plus intérressant, même s'il est très beau (en tout pour moi :) ). Ce que j'adore avec ce morceau, c'est qu'il soit utilisé dans des pubs pour des produits qui se veulent chics, telle q'un certain café : / Je trouve que ça vulgarise, que ça enlève son cachet à ce morceau. Pas pour les amateurs et passionnés d'opéra, mais ceux qui n'écoutent pas ce "genre". Casta Diva, Der holle rache et La donna e mobile sont les morceaux les plus utilisés pour des publicités. Je trouve que ça contribue à renforcer cette image "grotesque" qu'a l'opéra aux yeux du grand public. Ils correspondent aux clichés qu'il s'en fait. Der holle rache c'est le cliché de l'excentrique hystérique qui pousse des cris et des vocalises tape-à-l'œil à tue-tête. La donna e mobile ça correspond à l'image joviale et gouailleuse et altière que l'on aime chez les italiens. Quant à Casta Diva, c'est aussi le cliché de la musique démonstrative, mais cette image mondaine et hautaine de l'opéra. Moi, je trouve ça pitoyable. Peut-être que j'exsagère, mais c'est comme ça que je le ressens.

Pour votre anti-spam, eh bien en fait je l'utiliser en mettant des majuscules :) Mais j'ai fait un test avec des minuscules et le résultat était le même. Mais je pense que c'est surtout par moments. Parfois votre robot est très gentil :) et d'autres fois, il prend un malin plaisir à me taquiner.

Bonne journée et à bientôt !

146. Le dimanche 30 septembre 2012 à , par La Stupenda

Je vous invite à regarder cette vidéo faite par le créateur de celles sur les voix des divas pop :) Elle est très interresante, je trouve.

147. Le dimanche 30 septembre 2012 à , par David Le Marrec

Bonjour !


J'avoue (bien humblement) que la netteté de la vocalisation, c'est un peu comme l'usage dans les pubs : n'ayant plus de téléviseur, peu me chaut. De toute façon, je n'ai pas le rapport horrifié qu'ont les vrais esthètes avec la publicité : je l'évite bien sûr (il est toujours possible de faire autre chose pendant dix secondes), mais je la trouve intéressante sur ce qu'elle révèle ou les procédés qu'elle emploie ; remonter la source de la logique publicitaire est souvent plaisant. Paradoxalement, l'usage dans les publicités désacralise la 'musique classique' et donne à beaucoup de gens l'envie de réentendre cette musique différente. Et ça marche mieux avec un collage de Casta diva qu'avec dix secondes d'un développement de Bruckner.

Après, si on va dans le détail, oui, l'opéra est toujours lié à une forme de démesure grotesque, parce que la publicité réutilise les clichés, son rôle est de changer l'opinion de l'audio-spectateur seulement sur le produit. Il faudrait donc des publicités spécifiquement dévolues à l'opéra ; quand on voit ce que peut faire une campagne publique pour rehausser l'estime envers un secteur... l'opéra va très bien, merci.


Pour l'antispam, je ne vois pas comment il serait possible qu'il ne marche que de temps à autre : c'est un script tout ce qu'il y a de plus binaire, le bon mot avec la bonne casse autorise et les autres empêchent l'envoi. "Non", "non." ou "non " ne passeront pas, mais si "non" passe une fois, je ne vois aucune raison technique pour qu'il ne repasse pas, ce n'est ni plus ni moins qu'un interrupteur : tant que le circuit est en état, ce doit fonctionner.
De toute façon, j'ai prévu de le refaire pour qu'il soit lisible par toutes les langues. J'avais supprimé l'arithmétique parce que les robots étaient capables d'y répondre, mais je crois avoir trouvé une parade lisible par tous.


Oui, la vidéo a l'air très intéressante, en tout cas je suis curieux de suivre son raisonnement, parce qu'il ne me paraît pas du tout évident, à moi, de deviner aisément (sauf à pratiquer couramment les deux systèmes concernés, et il y a beaucoup d'écoles dans la pop) comment la voix se "convertirait" dans l'autre répertoire. J'espère être convaincu !


A bientôt !

148. Le lundi 1 octobre 2012 à , par La Stupenda

Salut David !

Je viens faire un petit passage pour te demander ce que tu penses de la vidéo que je t'ai envoyé. Personnellement, je la trouve très convaincante, même si elle est probablement sujette à controverse de la part des puristes ;) En revanche, il me semble assez normal d'avoir un tranchant métallique lorsqu'on utilise le belting aigu, non ? Même s'il semble bien que Patti Labelle et Monica Naranjo soit des sopranos dramatiques...

149. Le lundi 1 octobre 2012 à , par David Le Marrec

Ave !

Je n'ai pas eu le temps d'écouter, ce n'est pas le genre de chose qu'on peut écouter en faisant autre chose, surtout qu'il faut que je ponde un compte-rendu circonstancié à la sortie. :)

Je vais essayer de le faire ce soir ou demain, n'hésite pas à me relancer si je le passe par pertes et profits. :)

150. Le mercredi 3 octobre 2012 à , par La Stupenda

Bonsoir,

La Grande Stupenda vient d'outre-tombe pour te rappeler ton "devoir" ;) ?

151. Le vendredi 5 octobre 2012 à , par David Le Marrec

Oui, semaine très chargée, mais je vais bientôt m'en occuper !

A très vite. :)

152. Le lundi 8 octobre 2012 à , par David Le Marrec

Alors, impressions après visionnage.

Pas vraiment convaincu. Comme le dit son auteur, il s'agit davantage d'une rêverie que d'une étude sérieuse. Quand on entend le timbre voilé de Patti LaBelle, l'étroitesse de la voix, le timbre très clair, j'ai vraiment de la difficulté à la transposer en Teinturière de Frosch. Houston en spinto est sans doute plus crédible, mais je pressens plutôt un mezzo libre et charnu (je verrais davantage Bumbry que Stella). Quant à Leona Lewis, malgré la présence d'un aigu, la densité du bas de tessiture fait plutôt songer à un lyrique de très grand format qu'à un soprano à roucoulades (ou alors de la largeur de Gruberová).

Carey me paraît clairement ressortir à la catégorie soprano, mais ensuite... elle avait un vrai médium, donc est-elle plutôt un lyrique ou un léger colorature, je ne me risquerais pas à affirmer quoi que ce soit.

De toute façon, les techniques de résonance employées sont tellement différentes (la place du larynx, les lieux de résonance) qu'on ne peut pas vraiment pronostiquer ce qu'il adviendrait chez tel ou tel individu, à mon avis. En somme : amusant, mais pas convaincant pour moi.

C'est assez proche de préjuger d'une voix chantée en entendant la voix parlée : bien sûr, elle donne des indications (on entend clairement une vraie basse), mais elle ne permet pas de deviner l'ambitus, ni même le centre de gravité exact.

(Au passage, ses exemples lyriques ne font pas très envie... Mado Robin, c'est une exception génétique, et certainement pas un modèle de technique !)

153. Le vendredi 12 octobre 2012 à , par La Stupenda

Merci de m'avoir donné ton avis, qui est important pour moi :) Personellement, mon avis sur cette vidéo est partagé. D'un côté, je suis assez d'accord avec ce qui est montré, et en même temps, je me dis que le placement et les tessitures pop sont tellement différentes de ceux de l'opéra, qu'elle est sujette à controverse. Je la prends avec beaucoup de recul. Tu sais d'ailleurs que je suis très reservé concernant ce genre de classement des voix pop ;)

Concernant Leona Lewis que la vidéo dit est tout à fait vrai. Pour l'avoir écouté sur scène et sur ses deux albums studio, je ne trouve pas qu'elle est grand-chose d'un grand lyrique. Je trouve que l'épaisseur du médium est plutôt forcée, je la trouve beaucoup plus à l'aise avec les aigus de tête (qui sont très légers). En belting, elle a tendance vouloir pousser le volume de sa voix, ce qui fait qu'elle chante avec un larynx haut, une gorge serrée, donc trop de tension et peu de résonance et de liberté.

Concernant Mariah, le créateur de la vidéo la considère comme une soprano lyrique colorature :) Pour Whitney Houston, il est persuadé qu'elle est une spinto, mais je pense, comme toi, qu'elle pourrait être aussi un mezzo-soprano puissant avec une aisance dans l'aigu. Ton avis sur Patti LaBelle est très intéressant. Même si je pense qu'elle est effectivement soprano dramatique (ou bien spinto)

Pour Mado Robin, désolé, mais elle n'apparaît à aucun moment dans la vidéo :) Je trouve les exemples lyriques très pertinents justement Birgit Nilson, Price, Hallstein, Jo, Fleming sont de grandes artistes, non? Que penses-tu de Debelah Morgan, le deuxième exemple d'"hypothétique" soprano colorature? Ainsi que de Lara Fabian et Céline Dion?

154. Le dimanche 14 octobre 2012 à , par David Le Marrec

Je ne mets pas en doute la qualité de ces chanteuses lyriques, je dis seulement que ces extraits ne font vraiment pas envie. D'ailleurs, je n'avais pas du tout l'image de Jo comme d'une voix aussi peu vertébrée. Ok pour Price, mais des amateurs de pop seraient sûrement plus sensibles à Mödl qu'à Nilsson, à Piau qu'à ce type d'enregistrement de Jo... En tout cas moi, j'ai trouvé ça moche.

Il faudrait que je réécoute la vidéo pour en dire plus, de toute façon comme je te le disais, je ne suis pas très à l'aise avec ce type d'extrapolations, j'ai essayé de relever quelques endroits pour te répondre, mais je ne me sens pas en mesure de soutenir un débat constructif. :( J'ai seulement mentionné quelques points de tension qui me paraissaient intéressants.

155. Le dimanche 15 juin 2014 à , par Sandrine

Coucou, je viens d´entendre á l´instant une chanteuse que, David, vous connaissez peut-être : Maarit Aura .
Je l´ai écouté chanter Amour, viens aider ma faiblesse et .... je ne vous cache pas ma déception : mezzo-soprano, est-elle " titrée" mais de toute évidence il ne
s´agit ni d´un mezzo grave ni d´un mezzo dramatique, je me demande même s´il s´agit d´une vraie mezzo-soprano car personnellement elle me ferait plus penser á un second soprano : médium et bas médium presque éteint, on a l´impression qu´elle est presque á l´agonie dans cette tessiture, aigus de timbre clair .
Pour la couleur, elle est bien trop claire pour pouvoir être dramatique, j´ai plutôt l´impression d´entendre un lyrique " petit format".
C´est apparemment une finnoise, á la vue de son nom, je ne dis pas que sa voix est désagréable mais ce n´est pas ce que j´attends pour Dalila, sans doute je pourrais mieux l´apprécier chez Mozart ou Rossini mais je ne sais pas si elle est colorature .

En revanche, toujours en Dalila, en voici une qui semble avoir la voix idéale : Elena Bochavora, une vraie mezzo grave dramatique , il n´y a pas de doute.
La voix idéale pour traduire le caractere de ce rôle .

156. Le dimanche 15 juin 2014 à , par DavidLeMarrec

Il est bien possible que Maarit Aura soit un soprano déguisé, mais je la trouve délicieuse comme mezzo léger, avec son vibrato serré comme on n'en fait plus. La couleur est claire et le timbre délicat et fruité, un régal. Ensuite, oui, c'est étrangement fragile pour Dalila : ça ne pose pas de problème en récital (vous l'avez entendue là, je suppose : https://www.youtube.com/watch?v=DPDEMX86iDc), mais elle ne pourrait pas chanter ça avec orchestre sur scène, ni rendre crédible son personnage.

Elena Bocharova en Dalila, Dieu m'en préserve. Je trouve insupportables ces voix slaves tubées dans ce répertoire (surtout que cela s'augmente d'une diction catastrophique, en général) : Dalila est certes une femme forte, mais avant tout une manipulatrice, pas une ogresse au sens littéral... J'y attend plutôt une voix sèche, à la française, aiguë ou grave (Gorr ou Jossoud...), avec une diction nette. Pas besoin de voix qui dégouline, bien au contraire : la musique n'est pas écrite comme cela.

157. Le dimanche 15 juin 2014 à , par Sandrine

Effectivement, Maarit Aura tient plus du mezzo-soprano lyrique-léger ( je n´irais pas jusqu´á dire léger car il y a une certaine rondeur dans le médium) que du mezzo dramatique, ce qui implique comme vous dites qu´avec elle, Dalila passe en récital dans des salles pas tres importantes : j´imagine qu´au MET de New York, elle aurait du mal á se faire entendre .

Elena Bocharova, vous la préfereriez pour quel rôle alors ? C´est vrai que les voix slaves ont souvent ce côté opulent mais á mon avis, c´est ce qui leur donne ce charme particulier que l´on ne trouve pas ou, en tout cas, moins souvent chez les voix latines . A ce propos, j´aimerais bien entendre une authentique contralto russe, peu importe de quelle époque : qui auriez vous á me proposer ? Je connais surtout des mezzo-sopranos venant de ce pays et j´ai pu observé qu´il y en avait beaucoup : Borodina, Arkhipova en sont des exemples illustres .

158. Le dimanche 15 juin 2014 à , par DavidLeMarrec

=> Pour moi, si, clairement un format léger. Même sans aller jusqu'au Met, ce serait compliqué avec orchestre dans un rôle qui sollicite le bas de la tessiture (ténu).

=> Je ne suis pas particulièrement un inconditionnel de Bocharova (très bonne chanteuse au demeurant), mais les verdiennes ou les russes romantiques me paraissent mieux lui seoir.
Effectivement, très différentes des latins, plus dans la gorge, moins nasal – pour ma part, j'aime au contraire la franchise plus étroite des voix qui « claquent », avec une focalisation très exacte. Les voix enveloppantes et un peu plus molles comme on les entend en Russie me satisfont, mais jamais autant, et pas dans les mêmes répertoires. Côté slaves, c'est plutôt l'esthétique tchèque dont je raffole – c'est peut-être même l'école de chant que j'aime le plus. Et là, c'est franc, étroit, très focalisé et clair, tout l'inverse de ce qui se fait en Russie.

=> Il y a bien sûr des contraltos de haut niveau en Russie, mais de très célèbres tenant des premiers rôles, je n'en ai pas sous le coude, présentement.

159. Le dimanche 15 juin 2014 à , par Sandrine

Du cote des russes, je pensais pour les altos a Doloukhanova mais le Net et sans doute aussi la nomenclature officielle la decrit comme
mezzo-soprano, elle a effectivement chante l Italienne a Alger, je ne pense donc pas qu elle illustre un exemple de ce que je recherche .

En fait, j aimerais entendre une alto russe de type Ferrier, ca m est egal qu elle ne chante pas des premiers roles .

Que pensez vous de Carla Lopez Speziale ? Une mezzo incontestablement mais avec un timbre particulierement rocailleux et pas des plus agreables .

160. Le lundi 16 juin 2014 à , par DavidLeMarrec

Zara Doloukhanova a beaucoup d'aigu (et une certaine clarté en haut du spectre), elle a même enregistré Cenerentola ! Mais voix fantastique, en effet, je ne me console pas son legs ténu.

Si vous cherchez un alto russe, pourquoi ne pas essayer les noms des différentes Larina, Comtesse de Pique, etc. ?

Carla López-Speziale ? Je la trouve au contraire épatante (oui, mezzo assurément), elle maîtrise très bien le dégradé entre les registres et mixe très joliment, avec une émission qui reste percutante. Pas très italien comme technique, mais ça sonne remarquablement jusque dans Verdi.

161. Le lundi 16 juin 2014 à , par Sandrine

Bonjour David, le probleme est que les roles de Larina et Comtesse de Pique sont chantes le plus souvent part des mezzos et pas par des
altos .

Petite question : quand on dit d un air qu il est chante en version alternative, qu est ce que cela signifie ?

Je ne suis pas tres fan de Lopez Speziale, on dirait qu elle a le gosier pris mais je prefere l entendre elle que Horne, surtout chez Rossini .
Toutefois, mes vraies preferences en matiere de mezzo-soprano vont vers des artistes au timbre profond et discret comme Valentini Terrani.

J aime egalement beaucoup Hammarström mais sa voix est difficile a identifier : mezzo court ou contralto leger selon vous ?
Elle est remarquable dans le baroque, elle ne renforce pas en poitrinage et son timbre est tres homogene .

162. Le lundi 16 juin 2014 à , par DavidLeMarrec

=> Oui, bien sûr, c'est pour cela que je vous recommande de les écouter systématiquement. C'est ainsi que vous trouverez de nouveaux noms.

=> J'aime énormément les trois noms que vous citez, en fait.

=> Hammarström ressemble clairement à un mezzo grave pour moi, mais elle est superbement à l'aise dans ces tessitures, comme Prina par exemple. J'aime beaucoup sa façon de jouer des voyelles ouvertes, ça donne des résonances timbrales presque aveuglantes.

163. Le lundi 16 juin 2014 à , par Sandrine

Merci pour vos réponses, j´essaierai de chercher des vidéos d´interpretes de la Comtesse de Pique et de Larina, peut-être y-at-il des altos pas forcément tres connues mais tres talentueuses .

Une enseignante á qui j´avais posé la question au sujet de Hammarström m´avait donné le même avis que vous : une mezzo-soprano grave pouvant interpréter des parties d´alto mais une alto car pas ce cuivré caractéristique que l´on retrouve, par exemple, chez Forrester; elle est désignée soit comme mezzo-soprano soit comme contralto selon ce qu´elle chante mais il s´agit lá de désignations concernant les partitions et non pas la voix : il m´est eut arrivé de voir la mention
" alto" pour Kozena concernant une partie de messe alors que sa vraie voix est celle d´un mezzo assez léger, de timbre presque sopranisant mais, comme sur les disques, il faut bien écrire quelque chose qui ait un lien avec l´interprete et son interprétation; puis je ne crois pas que la plupart des gens cherchent forcément á mieux comprendre les différences vocales ou á faire des paralleles entre elles et les émotions transmises par les artistes .

Denise Scharley a chanté la Comtesse de pique, d´apres ce que j´ai lu mais est-ce vraiment une contralto ? Je doute un peu á la vue de ces autres rôles
( Carmen, Dalila) ou alors il s´agit d´un contralto particulierement aigue .

164. Le lundi 16 juin 2014 à , par DavidLeMarrec

=> Et puis, chez Hammarström, on entend bien le potentiel dans l'aigu, et la limite dans le grave : elle est à l'aise dans ces tessitures basses, mais n'est pas non plus dans son médium comme un contralto.

=> Il est normal qu'on trouve « alto » pour désigner des mezzos dans les messes : c'est plus ou moins le nom du « rôle », et n'engage à rien sur la voix réelle du chanteur. Nous en avions déjà discuté sous cette notule.

=> Scharley a tenu toute sa vie des rôles graves. J'ai l'impression d'un mezzo « profond », qui a superbement tenu des rôles d'alto (Uta dans Sigurd, de toute évidence), mais effectivement il y a peu de réserves sous la portée en clef de sol. Ça n'empêche pas par ailleurs qu'elle ait été une des meilleures interprètes des rôles dans ces tessitures.

165. Le mardi 17 juin 2014 à , par Sandrine

Bonjour David, je partage votre avis concernant Hammarström : il semble que ce qui fait réellement la véritable différence entre mezzo-soprano et alto n´est pas
l´étendue dans le grave ( il existe des mezzos qui ont plus de notes graves á l´ambitus que certains altos " courts") mais bel et bien la zone de confort .
Chez Verdi, la mezzo-soprano doit tenir dans des tessitures qui sont quasimment celles d´une soprano avec des notes suraigues telles que la4, si4, etc ....
Mon ancienne prof me disait qu´une mezzo, pour pouvoir chanter convenablement les grands rôles verdiens, devait avoir l´ut 5 dans la voix .... bien entendu en
registre de tête et non de sifflet .

Qu´appelez vous " médium" chez une voix féminine ? De quelle note á quelle note, par exemple ?
Lá aussi, les perceptions différent d´une personne á une autre : je ressens personnellement le si3 pratiquement comme une note aigue et l´épanouissement dans un créneau entre ré2 et sol3 mais c´est tres subjectif et je me garderais bien de me prononcer concernant le ressenti d´autres personnes .
Disons que ré2-sol3 est le court créneau dans lequel ma voix sonne le mieux .

Je ressens un peu la même impression pour Scharley : une belle voix de mezzo avec des potentiels solides dans le grave . Peut-être pourrait-on la comparer á
Resnik ?

166. Le mardi 17 juin 2014 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Sandrine,

=> Hammarström n'a semble-t-il pas une extension grave si importante. Le mode d'émission a son importance aussi.

=> Les rôles verdiens sont assez différents (Maddalena, Preziosilla, Ulrica et Eboli ont peu en commun), mais effectivement, tendent tous vers une exploitation des extrêmes (rôles de spinto). Cependant, tous ont un centre de gravité sensiblement plus bas que les sopranes. Les unes ne pourrait pas forcément chanter les autres.
Mais oui, pour bien chanter ces rôles et en faire les sib et si sans trop de tension, l'ut 5 n'est pas un luxe.

=> Le médium peut différer énormément d'une voix à l'autre, je parle pour une voix donnée. Le mot n'est de toute façon pas un terme technique précis.
S'il n'y a qu'un créneau d'une quarte où la voix sonne bien, c'est qu'il y a sans doute du travail technique effectuer. Tout ne peut pas être d'égale qualité, bien sûr, mais le but est d'y tendre.

=> Scharley et Resnik n'ont pas eu du tout la même carrière, mais effectivement, elles avaient en commun d'être des mezzos sombres, qui ont beaucoup exploré les rôles sollicitant le bas de la tessiture.

167. Le vendredi 11 juillet 2014 à , par Sam

Celine Dion a beaucoup de puissance mais je trouve qu'elle manque de technique vocale !!!
Au royaume des aveugles le borgne est roi ou pour être plus clair : Celine Fions ou encore Florent Gagny au royaume de la variété où la technique vocale joue les grandes absentes ou au mieux le rôle d'acteur de complément, C.Dion ou F. Pagny sont les reines/rois...
De plus, j'ai entendue la version dr C.Dion. du Blues du Businessman avec B.Pelletier dans laquelle outre le fait de s'en sortir 1000000 fois moins bien que Nicole Croisille, par moments elle chante un choya faux.
Voici donc mon avis

168. Le vendredi 11 juillet 2014 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Sam,

Je crois que tout le monde admet les limites vocales de Céline Dion (notamment son belting très tendu et qui laisse souvent passer du souffle) ; néanmoins, on est loin de l'imposture. Tout de même.

Je suis tout prêt à écouter l'argument inverse, cela dit, mais il faudrait le faire avec d'autres arguments que la déformation du patronyme ; je ne suis pas assez impressionnable pour être convaincu à si peu de frais.

Bonne journée à vous !

169. Le lundi 13 juillet 2015 à , par Hummel

Bonjour,

Tout d'abord, bravo pour votre blog, dont je suis un lecteur assidue.
En lisant cet article, qui date certes de 2008, mais sur lequel je constate que la discussion se poursuit dans les commentaires, j'ai eu envie de réagir sur plusieurs points.
Tout d'abord en ce qui concerne le formant du chanteur, j'ai remarqué quelques imprécisions. Vous dites par exemple qu'on parle de voix naturelle pour les voix qui n'emploient pas le formant du chanteur. Or, celui-ci est présent, même sur la voix parlée, bien sur, il est bien moindre que sur une voix travaillée, mais cela ne suffit pas à caractériser une voix lyrique d'une voix naturelle. C'est plutot le mécanisme d'émission employé qui diffère entre un chanteur lyrique et un chanteur de variété.
Pour résumer grossièrement, j'aime à dire qu'une chanteuse soprano chantera en voix lyrique:
-lorsqu'elle utilise la voix mixte, la voix de tête, et parfois la voix de sifflet.
Tandis que la même chanteuse chantera en voix de variété, lorsqu'elle emploiera essentiellement la voix de poitrine auquel elle ajoutera les mécanismes sus-nommés selon ses gouts et ses possibilités.

Pour les hommes, un chanteur de variété chantera essentiellement en voix mixte avec parfois quelques incursions en voix de tete ou en voix de poitrine tandis qu'un chanteur d'opéra ténor chantera toujours en voix de poitrine, en voix mixte ou plus rarement en voix de tête

C'est là la différence majeure, bien davantage que l'usage des différents résonateurs ou que le formant du chanteur!

Par ailleurs, Del Monaco, est un excellent exemple d'un chanteur au formant bien développé, Nicole Scotto di Carlo, la seule chercheuse Française, à ma connaissance, à avoir étudié scientifiquement le formant du chanteur l'avait aussi pris en exemple, peut etre l'avez vous déja lu. Sinon, vous pouvez probablement consulter ses articles grace à Google Scholar, notamment l'un d'entre eux fort intéressant: "le chanteur contre l'orchestre, David contre Goliath", si mes souvenirs sont bons.

Pöur ma part, je ne dirais pas que le formant sonne si "métallique", ou "gros", je dirais plutot que c'est ce qui rend la voix "percutante", "projetée". Mais tout cela reste bien sur assez empirique...

Bonne journée à vous!







170. Le mercredi 15 juillet 2015 à , par David Le Marrec

Bonjour Népomucène !

Merci pour tous ces apports.

Il y a des formants de toutes natures sur toutes les voix, évidemment, mais ce qui est appelé (faute de mieux) formant du chanteur par les théoriciens correspond tout de même à fourchette de fréquences qui n'est pas présente, loin s'en faut, chez tous les locuteurs ni dans tous les styles de chant.

Mais je suis d'accord, ce n'est pas suffisant. La distinction que vous faites chez les femmes entre tête et poitrine est très vraie, même si là aussi on peut trouver des cas particuliers (témoin Chenoweth qui chante en voix de tête avec une technique assez lyrique, mais dans des tessitures basses par rapport à sa nomenclature, et n'aurait pas forcément les harmoniques formantiques suffisantes pour concurrencer un large orchestre – cela dit, le problème n'est vraiment pas le même avec les voix très aiguës…).

Le larynx bas est aussi une caractéristique forte.

Mais j'essayais surtout d'opposer la voix naturelle (dans le sens d'inculte, de proche de la voix parlée quotidienne) à la voix « charpentée » du chanteur d'opéra ; la question des autres techniques vocales est encore différente, car les différentes traditions ont souvent leurs propres zones formantiques – en pop et variété, celles obtenues par le belting, étroit mais très intense, qui met à l'épreuve les micros et systèmes de reproduction.


Pour les hommes, un chanteur de variété chantera essentiellement en voix mixte avec parfois quelques incursions en voix de tete ou en voix de poitrine tandis qu'un chanteur d'opéra ténor chantera toujours en voix de poitrine, en voix mixte ou plus rarement en voix de tête

Pour les hommes, c'est vraiment compliqué, ça dépend énormément des styles chantés, des professeurs rencontrés, des aptitudes et des goûts des artistes concernés… La voix de tête, hors répertoire liturgique baroque (et, hélas, opéra baroque), a peu d'usage pour des raisons pratiques de puissance et d'articulation verbale, mais sinon, on rencontre vraiment de tout en répertoire lyrique (en particulier chez les ténors)… La façon de mixer n'est de toute façon pas la même que dans les autres répertoires.


C'est là la différence majeure, bien davantage que l'usage des différents résonateurs ou que le formant du chanteur!

Ah, je ne suis pas d'accord : les résonateurs sont capitaux dans ces différences, et il y a pas mal de cas qui sortent de ces catégories mais qui rechercheront toujours la couleur vocale propre au genre abordé.


Pöur ma part, je ne dirais pas que le formant sonne si "métallique", ou "gros", je dirais plutot que c'est ce qui rend la voix "percutante", "projetée". Mais tout cela reste bien sur assez empirique...

Gros, vous avez raison, c'est plutôt la position du larynx et de la langue (et les émissions à haute impédance particulièrement à la mode ces jours-ci) qui ont cet effet.

En revanche, si, le métal, c'est vraiment ça… Ça s'entend très bien chez Del Mo, d'ailleurs. (non, je n'ai pas lu cet article, même si je trouve en général ceux de Scotto Di Carlo très stimulants ; je vais aller le chercher de ce pas)


Merci pour toutes ces remarques !

171. Le mardi 23 août 2022 à , par Vocalises

Bonjour ou bonsoir selon lieux,

Site définitivement très intéressant bien que parfois avec sujets ou plutôt avis délicats mais cela fait partie de la Nature humaine

Je m interroge au sujet de Callas car pour moi cette femme est un vrai mystère, dejâ elle l und des rares chanteuses que j arrive à identifier sans la voir rien que Par son timbre, c est incontestable, son timbre de voix est reconnaissable entre tous

Pour l identifier, il est difficile de se prononcer Car il aurait fallu l entendre Avant qu elle suive un enseignement vocal mais elle possédait selon elle une voix de mezzo-soprano dramatique , épaisse et sombre

Les aigus sont là c est indeniable mais ils m ont toujours paru plus techniques que naturels, pour moi Callas c est incontestablement Norma plutôt que Lakmé, Lady Macbeth plutôt que Amina , la voix est plus aisée, plus épanouie dans le centre et le bas médium

Je ne sais pas si elle aurait pu être convaincante comme alto mais comme mezzo-soprano certainement, du Reste n a t Elle pas chanté Azucena

Je ne connais pas bien Sutherland mais pour moi sa voix est très différente de Celle de Callas, le timbre est certes Assez rond mais l aigu plus facile et la tessiture mieux assumer Vers le haut , je me trompe peut-être mais je ne crois pas que Sutherland ait chanté Carmen ou Azucena

Ne serait Elle pas plutôt plus proche d une Anderson

172. Le jeudi 25 août 2022 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Vocalises,

Je ne sais ce que vous voulez dire par « délicats » ?  Que vous n'êtes pas d'accord, peut-être ?  C'est bien naturel, en matière d'art, on ne peut pas vraiment avoir de lois universelles – et il faut de surcroît savoir que mes propres goûts sont souvent plutôt en marge de la majorité. Mais en principe ce ne devrait pas affecter la partie informative des notules.

En réalité, il existe des voix très semblables à Callas : si vous entendez Lucia Aliberti ou Antonella Banaudi à l'aveugle, il y a des parentés (et même la possibilité de se faire piéger par la première !). Si elle nous paraît très singulière, c'est qu'elle a une technique typée, c'est vrai (l'espèce de halo en bouche caractéristique, le « son dans les joues » qui lui a par ailleurs été reproché), mais aussi et surtout parce qu'elle est déjà célèbre et très diffusée, si bien que nous devons être nombreux à avoir découvert des opéras avec elle. Et comme son timbre et son incarnations sont très saillants, il est ensuite difficile de s'en détacher… et nous la reconnaissons entre toutes.

Il est vrai que par rapport aux techniques italiennes du temps (Carteri, Tebaldi, Stella, Tucci, F. Cavalli…), elle est vraiment en marge – plutôt en moins bien, à mon avis, mais on est là dans le goût personnel évidemment, je n'aime pas beaucoup les manières empathiques de Callas, ni les aigus blanchis.

Elle n'a jamais voulu se consacrer aux rôles de mezzo, sans doute parce que ça aurait été vu comme une régression. (Elle a décliné la partie de mezzo du Requiem de Verdi, et n'a jamais chanté Azucena.)  Même Carmen, ça n'a été qu'un studio salle Wagram, jamais de représentation. Il y a quelques rôles à la frange de sopranos très dramatiques, comme Kundry (4 représentations en italien à Rome, et le studio de la RAI) ou Lady Macbeth, mais pas de réels mezzos sur scène. Même aujourd'hui, une soprano qui fait des rôles de mezzo verrait vite les propositions des théâtres changer, c'est une des difficultés du métier de chanteur lyrique : vous chantez ce qu'on vous propose, et si vous envoyez le signal que vous avez des suraigus ou que vous avez perdu vos aigus… votre carrière change.

Sutherland avait beaucoup plus d'extension aigu, oui (et une technique complètement différente). Ce n'est pas la même génération non plus, Sutherland était en plein dans la période de mutation technique qui, à partir de la fin des années 60, privilégie le son et le legato sur la clarté de la diction –changement  lié, notamment, à la fin des représentations dans la langue des spectateurs. Sutherland a chanté Giulietta dans les Contes d'Hoffmann, mais s'est plutôt concentrée sur les sopranos dramatiques à suraigus, oui.

La technique de June Anderson est différente, mais elles partagent la même primauté au son sur l'élocution, clairement – ainsi qu'une partie de leur répertoire.

Si les rôles de Callas vous intéressent, je vous recommande le travail de Frank Hamilton, qui a recensé tous les engagements de la carrière de Callas dans un fichier très clair.

173. Le jeudi 25 août 2022 à , par Vocalises

Non non je ne parlais pas de vos articles en exprimant en exprimant le mot " délicats", il s'agissait der faire allusuon aux avis en matière d'art dans la vaste généralité et pas seulement sur Internet, en fait chacun a ses propres perceptions , un échange peut toujours être interessant

Le contre-mi en effet chez une alto tient certainement zs du sifflet mais la Nature est parfois singulière avec des Prototypes d'exception donc personnellement je n'exclue pas totalement l'hypothêse d'un contre-mi d'alto en voix de tête , l'on a bien des cas de personnes dépassantes 2,30 m de hauteur
Certes, ce sont des exceptions qui tiennent plus du Guinness des records , je citais ailleurs le cas de Rebroff et Merritt, Podles pourrait aussi entrer dans cette catégorie

174. Le jeudi 25 août 2022 à , par DavidLeMarrec

Oui, tout est possible, mais ce doit être à peu près aussi fréquent que de faire deux mètres trente.

Merritt, oui, voix exceptionnellement longue (mi1-fa4, quelque chose comme ça) ; Rebroff, je ne sais pas… il avait un fausset très étendu ? Ou des capacités d'octaviste ?

Effectivement Podleś était capable de chanter des rôles très sopranisants chez Rossini aussi bien que de véritables rôles d'alto (Rinaldo, Mme de La Haltière…), et sans paraître jamais hors de sa zone de confort ; cas assez exceptionnel.

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