Comme tout le monde, depuis vendredi, il n'existe qu'une seule chose
dans ma vie : le
Don Giovanni de
Currentzis.
Bien, en réalité je l'ai écouté hier entre 23h et 2h en passant
l'aspirateur – c'est un peu moins long, mais ça change de Parsifal –, ne le répétez pas.
L'occasion de poser quelques questions plus générales sur les
motivations à faire et écouter quelque chose de différent.
Et quoi de plus naturel que d'accompagner votre lecture d'une
écoute gratuite et légale de l'enregistrement ?
1.
Histoire de promo
J'ai beau concevoir CSS comme un lieu non soumis à l'actualité, il faut
bien admettre que, depuis que les nouveaux enregistrements sont
immédiatement disponibles en flux, il est difficile de ne pas mettre
son nez dans les nouvelles parutions un peu originales.
Et Currentzis, que je n'aime pas particulièrement (son
Requiem de Mozart dégraissé et
méchant est ma référence
personnelle, mais pour le reste, j'aime bien en général, sans être
hystérique du tout), a bénéficié d'une large couverture (dont il n'a
guère besoin !) dans
Carnets sur sol
:
♣
Dido and Æneas de Purcell (pas du tout aimé), au fil de la
discographie (& vidéographie) exhaustive
consacrée à l'œuvre.
♣
Jolis extraits de Rameau avec une simili-Kermes.
♣
Le Nozze di Figaro,
très convaincantes à défaut de se départir de leur aspect très
studio.
♣
Così fan tutte mortifère, où le seul
plaisir de jouer avec un orchestre ne se hisse pas vraiment à la
hauteur des enjeux de l'œuvre.
♣ Un
Sacre du Printemps
très différent et distancié ; là aussi, de la musique pure, ce qui
fonctionne très bien – mais on peut se demander le sens qu'il y a à
jouer le
Sacre sans violence
ni paroxysmes ?
Et cette fois, c'est la clôture attendue d'un cycle Da Ponte très
surveillé (entre les
Noces
largement portées au pinacle – quelquefois détestées – et le
Così unanimement censuré…), avec
son titre le plus populaire, aussi celui où il y a le plus de facéties
à commettre…
Pour couronner le tout, on dispose d'une petite histoire à raconter. La
distribution initiale était la suivante :
Donna Anna : Simone Kermes
Donna Elvira : Natasha Marsh
Zerlina : Jaël Azzaretti
Don Ottavio : Sean Mathey
Don Giovanni : Simone Alberghini
Leporello : Nathan Berg
Masetto : Darcy Blaker
Il Commendatore : Michael George
… et que voit-on au dos du coffret :
Donna Anna : Myrtò Papatanasiu
Donna Elvira : Karina Gauvin
Zerlina : Christina Gansch
Don Ottavio : Kenneth Tarver
Don Giovanni : Dimitris Tiliakos
Leporello : Vito Priante
Masetto : Guido Loconsolo
Il Commendatore : Mika Kares
Pas forcément une déception,
d'ailleurs : Papatanasiu est remarquablement compétente dans Mozart (et
plus incarnée que Kermes), Gauvin a amplement fait ses preuves ici,
Tarver est minuscule en salle mais parfait avec les micros (moins
fouillé mais plus équilibré que Mathey), Kares tellement plus large et
profond que George, Priante un italien bon diseur à la place de
l'engorgement épais de Berg… Même la disparition d'un italien en Don
Giovanni n'est qu'une déception modérée, dans la mesure où Dimitris
Tiliakos dispose de la fermeté et du verbe requis ; il n'y aurait que
Jaël Azzaretti qui soit, réellement, irremplaçable.
En tout cas, le profil général est
beaucoup moins atypique dans cette
nouvelle distribution.
Mais pourquoi avoir remplacé
toute la
distribution.
La réponse officielle ne manque pas de sel. Currentzis lui-même
explique qu'il avait commis
une
première version géniale (dont subsistent des traces
de
répétitions ou de représentations, le studio intégral a même été
gravé), que tout le monde lui disait que c'était son meilleur
enregistrement, et que c'était vraiment formidable… mais qu'à la
réécoute, il n'y trouvait pas assez d'ombre et de proximité théâtrale
entre les chanteurs. Il a donc demandé à
tout refaire, malgré le génie de sa
première version.
Paraît-il qu'
aucun des chanteurs
n'était disponible aux nouvelles dates d'enregistrement. Oui,
même les méga-stars Natasha Marsh et Darcy Blaker ne pouvaient pas se
libérer pour un studio de
Don
Giovanni avec Currentzis – sans doute trop occupés à chanter
Annina et Douphol à Tirana ou à Cagliari.
On peut, de là, faire des
suppositions
complotistes.
Problème technique
chez Sony honteusement caché ? Peu probable dans l'absolu,
et pas si grave à communiquer. Currentzis n'aurait de toute façon pas
accepté de couvrir l'affaire.
Discrépance
artistique qui aurait conduit tout le monde à quitter le navire
? On peut en douter, vu ce que les artistes endurent déjà en
mises en scène… et puis il n'y a pas de triche avec la partition (des
ajouts un peu libres, certes, mais pas de réorchestration,
d'introduction de nouveaux instruments… ce ne sont pas Falvetti par
García-Alarcón ou les
Noces de
Marthaler avec son nouveau continuiste). Et puis, se couper d'un chef
capable de vous faire instantanément exister dans le milieu, Kermes le
pourrait, mais les autres ?
Caprice du
chef ? C'est peu ou prou l'histoire racontée, et elle paraît
finalement très crédible considérant son profil. D'autant que la chose
permet de faire parler de l'enregistrement, et incitera à acheter la
seconde version, paraît-il très différente (sans doute pas tant que ça,
mais au moins les chanteurs sont tous nouveaux !). Et c'est peut-être
là qu'il faut chercher l'explication : Sony a probablement, à mon sens,
imposé de changer totalement les rôles, de façon à pouvoir vendre plus
tard la copie. Currentzis laisse entendre que ce sera sûrement le cas :
sans doute le
prix à payer pour
pouvoir ré-enregistrer un enregistrement déjà achevé. Tout le monde y
gagne : la maison, le chef, le public.
Bien sûr, je trouve extrêmement sympathique de f
aire vendre un enregistrement sur le nom
d'un chef qui s'interroge sur la partition, plutôt que sur une
notoriété de papier (non, certains Da Ponte de Barenboim sont très
réussis, ne me surinterprétez pas comme cela, ce n'est pas bien) ou sur
des glottes isolées.
Mais un peu moins sympathique quand il s'agit de Currentzis, qui
explique qu'il est le seul à faire vraiment de la musique, qu'il est
génial tout le temps (sans jamais mentionner ses musiciens, qui sont,
eux, réellement phénoménaux), qu'il peut jouer tous les répertoires
avec le même degré d'inspiration divine, qu'il n'y a pas de metteur en
scène capable de monter
Onéguine,
qu'il est très subversif en mentionnant l'homosexualité de Tchaïkovski,
etc. Un gamin surdoué sans nul doute, mais très mal élevé, et qui se
croit sans doute un peu meilleur qu'il n'est. Je ne félicite pas M.
& Mme Currentzis.
Jean GOUJON, Teodor dirige l'Introduction de Don
Giovanni.
Milieu XVIe siècle.
Crédits :
Toutes les illustrations de cette notule sont tirées de photographies
du Fonds Řaděná pour l'Art
Puttien, disponibles sous Licence Creative Commons CC
BY 3.0 FR.
2.
L'exigence de l'excellence
Deux éléments de réputation sont fondés en tout cas : Currentzis fait
toujours
différent (moins
pour Rameau, Mahler et Chostakovitch que pour Purcell et Mozart), et
les réalisations techniques de ses musiciens sont toujours d'un niveau
exceptionnel.
Cela reste valable dans ce
Don
Giovanni, et peut-être plus encore qu'ailleurs.
♥ Contrairement à son Così, et même dans une moindre
mesure à ses Noces, tout y
est extraordinairement tendu,
toujours. Même les airs décoratifs ou de caractère, très nombreux dans Don Giovanni, paraissent essentiels
ou passent comme un songe, très intégrés.
♥ Les strates de l'orchestre
sont toutes audibles (dans les
cordes, on entend très bien, sans que cela prenne le pas sur la partie
thématique, les lignes de seconds violons et d'altos !), et d'une qualité de finition fabuleuse (la
clarinette solo est assez miraculeuse).
♥ Le profil sonore général est assez
percussif : clairement du baroqueux comme le faisaient les
ensembles à la mode des années 2000 (Matheus, Modo Antiquo, etc.), avec
un traitement par accords secs, beaucoup de discontinuité dans le
spectre… On a peu joué Don Giovanni
comme cela, même Jacobs, et le caractère dramatique de l'ouvrage s'y
prête évidemment très bien. À certains endroits, on pourrait croire
entendre de la musique contemporaine, tant la rudesse est poussée loin.
♥ Le pianoforte est très présent, pendant les numéros
aussi, et improvise beaucoup de petites plaisanteries piquantes, dans
le goût de ce que faisait (mieux que personne) Nicolau de Figueiredo
pour les Mozart et Rossini de Jacobs. Cela donne de l'intérêt aux
récitatifs nus, et surtout renforce le grain orchestral de façon
remarquable.
3.
Les intentions vs. la musique
Toutefois, les idées géniales ont leurs limites, ou du moins leurs
corollaires. Pas tous positifs.
♠ La sècheresse des cordes (certes
sublimes et précises comme aucun orchestre orchestre), les accents très
puissants des cuivres, les fp
brutaux tendent à couvrir le spectre
sonore : on est obligé d'attendre la fin de l'intervention
cuivrée (toujours courte chez Mozart) pour retrouver son monde. Au lieu
d'un regain d'intensité (déjà là), il s'agit presque d'une nuisance qui
brouille la limpidité suprême de la pâte orchestrale.
♠ Ce que propose Currentzis est objectivement proche de la caricature qu'on a
souvent faite des ensembles baroqueux (excepté la maîtrise suprême… ça
ne joue faux que sur commande expresse !) : les contrastes exagérés, la
sècheresse (voire l'impavidité), la rapidité uniforme.
♠ Certes, le résultat, comme précisé, est extraordinairement présent et
tendu, comme aucun autre (du moins dans ce genre « claquant » – côté
noirceur, Mitropoulos reste un absolu assez sérieux) ; mais il faut voir si ces appuis très forts ne
sont pas lassants à l'usage. Tout le temps rapide, tout le temps
fort, tout le temps énervé, tout le temps brutalement contrasté peuvent
finir par rebuter. À la découverte, c'est assez exaltant, mais je doute
de vouloir écouter ça souvent.
♠ C'est donc à la fois très neuf, mais aussi un peu tout le temps pareil. Les différences entre les moments de caractère
et les grandes scènes dramatiques sont assez ténues : on est déjà à un tel
degré de sollicitation qu'on ne peut pas gérer ce type de contraste. Au
contraire, Currentzis tend à alléger certains éléments de façon
inattendue – ainsi les variations de dynamique dans l'apparition finale
du Commandeur, qui empêchent le côté obsédant et menaçant de l'ostinato
pointé.
Malgré ses grandes qualités, donc, et le très réel plaisir que j'ai eu
à l'écouter, je ne suis pas persuadé que tout cela demande des
réécoutes très régulières, en réalité. Dans le genre alternatif, Jacobs
propose une variété de climats beaucoup plus vaste, une vision
d'ensemble qui nous autorise à visiter plusieurs manières.
L'Ouverture fascine complètement, mais arrivé à la moitié du premier
acte, on a l'impression qu'on peut deviner ce qui va être fait ensuite,
malgré la fantaisie ambiante.
Nicolas POUSSIN, Teodor découvre le battuto col
legno.
Vers 1626-1627.
4.
Quelques détails
L'
Ouverture, tellement entendue
pourtant, est complètement jubilatoire, déborde d'une joie de faire de
la musique et d'une hardiesse qui siéent tellement au sujet ! Il
devrait vraiment faire les symphonies, et celles de Haydn… [En réalité
il a plutôt prévu une intégrale des symphonies de Beethoven. Où je ne
suis pas sûr qu'il puisse apporter tellement de neuf : les baroqueux
ont épuisé (avec bonheur) le filon hystérique depuis longtemps, je ne
crois pas qu'il reste beaucoup de neuf à dire dans sa veine à lui après
Hogwood, Dausgaard et Antonini… En tout cas, probablement pas plus
intéressant s'il continue à travailler de la même façon. Et puis
Tchaïkovski 6, Mahler 1, et plus tard, horizon 2020, du Bach et
Tristan und Isolde.]
Le fameux
Menuet du final du I
est étrangement survolté (comme le reste), dès le début, et opère de
nombreux ajouts (et quelques notes volontairement fausses). C'est un
assez bon exemple du principe de cet enregistrement : pourquoi faire ça
dès le début, alors que la fête se déroule pour le mieux, et que ce
désordre est
déjà prévu par Mozart au moment de la tentative de
viol ? – le décalage entre la musique d'origine et ce qu'elle devient
créant, précisément, l'expression.
Currentzis rend passionnant
Metà di voi qua vadano
(le second air de don Giovanni) où les multiples bruissements fusent
comme jamais ; et il rend écoutable
Per queste tue manine,
le duo Zerline-Leporello qui n'est pas du très grand Mozart (l'écriture
de l'accompagnement par arpèges d'unissons…). D'une manière générale,
il rehausse les pages secondaires, tandis que les moments les plus
aboutis paraissent un peu noyés dans la constance de sa rage…
5. La
pause glottologie

Et
alors, comment ça chante ?
Eh bien, Currentzis a bien pris garde à rester la vedette : tous sont
vraiment très bons, et peu attirent l'attention individuellement sur
leur timbre ou leur expression, tout à fait fondus dans la logique
d'ensemble et le peu de propension du chef à s'atarder.
Tous dignes d'éloges, donc, même si
Papatanasiu
(Donna Anna) pâlit un brin – étrange, parfaite en Fiordiligi – sont-ce
des directives de faire du Kermes/Koutcher ?).
Tiliakos (don Giovanni),
Tarver (don Ottavio),
Gauvin (donna Elvira) sont assez
parfaits. J'espérais un peu plus de
Priante
(Leporello), excellant autant que les autres, mais en tant
qu'italien rompu au récitatif baroque, j'attendais un supplément de
truculence qui n'est pas venu.
Kares
aurait dû renverser la table, mais il ne sonne pas avec la même majesté
au disque qu'en vrai (c'était déjà le cas dans le
Vaisseau fantôme de Minkowski), où
il est hors de pair – et son italien est un peu terne.
Les villageois sont de superbes découvertes.
Christina Gansch n'est pas dénuée
d'ampleur, et
Guido Loconsolo
dispose de tout pour lui : la noirceur et le mordant de la voix,
l'expressivité de l'italien. Un de tout plus beaux Masetto de la
discographie, qui n'en compte pas tant. Il est promis à de très grands
Leporello et don Giovanni (et Guglielmo !).
Pas de vedette voyantes, mais que d'excellents chanteurs, voilà qui me
convient très bien.
Légende :
Georges LEMAIRE, La Presse contemplant le dernier disque de Currentzis.
Camée sur sardonyx à trois couches, 1885.
6.
Autres fréquentations
À défaut, pour
Don Giovanni
ce n'est pas le choix qui manque, dans toutes les esthétiques… Ces
derniers temps, j'ai un faible pour
Gardiner
(et je reste un inconditionnel de la version allemande de
Fricsay, un théâtre insoutenable).
Schröder aussi, contre toute
attente, est absolument ébouriffant.
Et puis, bien sûr, il y a de grands classiques pllus équilibrés,
Fricsay en italien,
Harnoncourt en studio,
Abbado avec le COE,
Böhm à Covent Garden,
Pešek,
Marriner,
Solti I et II,
Rosbaud…
Pour ceux qui veulent de l'épaisseur de son,
Mitropoulos (à Salzbourg) et
Barenboim (version
Philharmonique de Berlin) offrent une noirceur et une hauteur de vue
remarquables. Pour ceux qui au contraire veulent du méchant crincrin,
Jacobs et
Harding ont tout ce qu'il faut. Et
pour ceux qui aiment la posture distanciée de Currentzis,
Kuijken s'impose (très supérieur à
Currentzis dans les deux autres volets, plutôt complémentaire dans
celui-ci).
Je n'ai pas eu l'occasion de les citer
,
mais on peut aussi aller voir, pour des propositions encore
différentes, du côté de
Malgoire,
Nézet-Séguin,
Halász,
Leinsdorf,
Mackerras 95,
Walter,
Busch… tout cela n'est que
hautement recommandable ! Et très loin d'un début d'exhaustivité
des bonnes versions de
Don Giovanni.
7.
Point d'étape
Puisqu'il n'a plus prévu de Mozart pour les années à venir (il a annulé
L'Enlèvement au Sérail pour éviter de perdre son temps
faute de temps), un petit point.
Il s'agit, clairement, du
meilleur
volet de sa trilogie Da Ponte : les
Noces
étaient excellentes, mais un rien aseptisées (et pas si neuves, quand
on a Kuijken, Jacobs et Nézet-Séguin – tous habités de nécessités plus
impérieuses, à mon sens) ;
Così ne fonctionnait pas du tout. Ce n'est pas du
niveau, intouchable, de son
Requiem,
mais c'est un très bel enregistrement, très différent, qu'il faut
vraiment écouter.
Pour être tout à fait honnête, je ne suis pas persuadé que j'aurais
écouté un nouvel enregistrement de
Don
Giovanni s'il n'avait été aussi
bizarre : quand on l'a beaucoup
écouté, vu, chanté, accompagné, joué dans divers arrangements, exploré
dans diverses langues (arabe inclus…), on aspire à un peu de repos, on
a peut-être moins envie de se gaver. La proposition de Currentzis a au
moins de quoi remettre au travail les mélomanes blasés. Et interloquer
les autres.
Je ne suis pas persuadé que par la suite beaucoup de monde y reviendra,
mais c'est une proposition réellement neuve, et différente même de ses
autres Mozart.
Au passage, on peut
entendre la
première distribution dans le chœur final,
ici.
Je trouve que cette vision, plus fluide et musicale, moins percussive
et spectaculaire, convient peut-être mieux à une écoute durable, moins
centrée sur le détail et l'éclat, mais il faudrait voir l'aspect du
reste, bien sûr.
J'aurais envie de suggérer à Currentzis, s'il veut vraiment faire
l'histoire, de prendre un bon
Salieri / Martín y Soler /
Vranický, et de lui faire suivre le même
traitement ? Joué comme cela, même
Il Matrimonio Segreto doit paraître
insoutenable d'intensité !
Il serait ainsi non seulement le Phénix des Chefs, mais aussi un Phare
pour la Connaissance des Biens Immatériels de l'Humanité – toutes
choses qui devaient en appeler à son sens de la juste mesure.