Une découverte tellurique. CSS ne peut pas vous proposer la prise sur le vif, non publiée, du Met, qui n’est pas libre de droits (années soixante-dix, et le Met est particulièrement jaloux de son patrimoine). Le Trouvère verdien s’y trouve à un degré de feu même pas approché ailleurs. Zubin Mehta, dans ses jeunes années, se jette à corps perdu, avec des tempi vif, dans le drame secondé par des chanteur tous aux sommets de leurs moyens et de leur engagement. Martina Arroyo loin de sa sagesse habituelle, dont tous les moyens sont tendus, électrique ; Shirlet Verrett brûlante et troublante en mère juvénile, envoûtante ; Richard Tucker, toujours prêt à donner de sa personne, malgré un timbre très personnel ; enfin Mario Sereni, immuablement souverain dans le mordant et la noblesse du propos.
Mais nous avons mis la main sur un témoignage encore plus original et au moins aussi palpitant. Car ici, outre un plateau déchaîné (et un rien moins arrogant vocalement, il est vrai), nous disposons d'un orchestre de premier ordre, qui transfigure totalement la partition. De quoi mettre les couleurs inédites de Muti en 2001, particulièrement fascinantes dans D'amor sull'ali rosee, au rang de sympathiques finitions.
Et, comme l'indique le titre, nous aurons quelques gâteries supplémentaires. Voilà qui pourrait convaincre des réfractaires à Verdi, tant tout cela sonne différent.
Car ce Verdi-là est joué avec la subtilité des articulations qu'on placerait dans Dálibor...
Beaucoup plus phonogénique qu'en salle, c'est véritablement à écouter. On retrouve les phrasés un peu systématiques, les acidités nombreuses, les prises de risques parfois mal récompensées, mais aussi le désir de fournir une vision totalement personnelle. Sorti de la comparaison du concours, et bien qu'on n'adhère pas trop à ces choix de phrasés, on peut ainsi confirmer : véritablement très intéressant.
Au programme, les mêmes Schubert que lors du concours (cliquer sur le menu de droite, dans la rubrique appropriée, pour le programme et les commentaires).
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Quatuor à cordes a suscité :
C'est par ces raisons que j'ai réduit les vingt-quatre livres de l'Iliade en douze, qui sont même de beaucoup plus courts que ceux d'Homére. On croiroit d' abord que ce ne peut être qu'aux dépens de bien des choses importantes que j'ai fait cette réduction ; mais si l'on considere que les répétitions, à bien compter, emportent plus de la sixiéme partie de l'Iliade, que le détail anatomique des blessures, & les longues harangues des combattans, en emportent encore bien davantage, on jugera bien qu'il m'a été facile d'abréger, sans qu'il en coûtât rien à l'action principale. Je me flatte de l'avoir fait, & je crois même avoir rapproché les parties essentielles de l'action, de maniere qu'elles forment dans mon abrégé, un tout plus régulier et plus sensible que dans Homére.
D'abord l'objet de notre émerveillement, puis le commentaire.
Clementi inspirant la Flûte, l'Ouverture de Bastien et Bastienne si semblable (sans doute par coïncidence) au début de l' Héroïque, la reprise volontaire de l' Orphée de Gluck chez Offenbach ou, de même, de l'Ouverture de Guillaume Tell dans la Quinzième de Chostakovitch (parmi d'autres, notamment l'Annonce de la Mort de Walküre)... De grands classiques, mais qui donnent l'occasion aux auditeurs curieux de procéder aisément à la vérification.
On pourrait aller chercher des choses plus subtiles et moins rebattues, mais une fois encore, le principe de France Vivace nous séduit.
Comme CSS semble demeurer habité par cette immersion quartettistique, poursuivons notre tour des anciens participants mémorables au concours de Bordeaux.
Les Faust avaient reçu, à bon droit, le prix du meilleur Mozart en 2003 - une formation que nous avions trouvé bien plus jubilatoire que les très rugueux vainqueurs (deuxième prix ex-aequo : Ebène et Aviv).
De même que pour leur Mozart remarquablement limpide et élégant, nous avons été séduit à l'extrême par leur Beethoven - dont voici des extraits très significatifs du quatuor en fa majeur opus 59 n°1, le premier des Razoumovsky.
Après un grave problème logistique - la rédaction à l'aveugle étant peu pratique, nous avons préféré attendre un nouvel écran pour reprendre nos travaux -, CSS reprend le cours de ses activités. Nous avons donc quelques bricoles à publier à la date d'hier, tout à fait logiquement.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Intendance a suscité :
Ce soir, CSS écoutait avec intérêt le concert retransmis par France Musique[s], consacré à Carl Orff.
Etrange chose, que le Festival de Montpellier, si prodigue en redécouvertes fascinantes, propose un tel tube. Manifestement, l'originalité de la chose résidait dans la présentation scénique - contrairement au concert habituel.
La plupart des mélomanes sérieux semblent abhorrer cette oeuvre ; CSS, qui n'apprécie guère le terme de « mélomane », y voit un peu opportunément l'occasion d'en déduire qu'il n'en est pas.
Car les Carmina Burana présentés ce soir ne sont pas une oeuvre méprisable ; il y a là une véritable personnalité sonore. Bien sûr, l'orchestration est lourde, de mauvais goût, l'harmonie pauvre, les traits vulgaires, mais n'est-ce pas précisément le principe même de cette oeuvre que de se mesurer à l'orgie ?
Et CSS, bien que ne fréquentant guère cette emphase un rien monumentale et naïve (jamais serait plus proche de la réalité), brûlait depuis longtemps de découvrir Orff en véritable compositeur.
Manière de poursuivre dans l'esprit, une pensée pour le Quatuor Carducci, ayant participé à l'épreuve finale de 2005. Probablement la formation qui avait le plus plu à CSS cette année-là, parmi une débauche de beautés, ici encore. Tout particulièrement son Beethoven inventif et poétique, et son Kurtág rêveur et incisif, d'une justesse de ton parfaite.
Ce soir, diffusion du récital Prina/Dantone/Vivaldi. Sonia Prina toujours avec cet aplomb formidable, cette présence véritablement magnétique, avec cette voix enflée qui donne en scène une idée du type de sensations que pouvait fournir une voix comme Callas.[1]
Et une très belle réalisation, avec cette vocalisation effleurée, toujours sur le fil.
Mais nous avions surtout la participation en guest star du d'Olivier Bernager. Qui nous a proposé un complément judicieux :
Notes
[1] On signale tout de suite que cette comparaison porte sur l'hypothèse d'un ordre d'idée de l'impact physique de la voix, et n'est en rien une comparaison du type de voix, des moyens, du volume...
Au terme d'une journée encore une fois au-delà des superlatifs, le choix du jury (tout à fait conforme à la nature de ce qu'on a entendu aujourd'hui) :
CSS a suivi intégralement cette journée et ses six heures et demie de concerts. Le temps manque un peu pour en faire un compte-rendu minimum et achever celui d'hier, mais une présentation minimum est prévue.
Journée où se sont pressés des ensembles plus que professionnels, tout à fait du niveau des concerts internationaux, dans des pièces souvent rares dans les salles. Un enchantement.
C'est la fin de la première épreuve (quinze quatuors). Il faut obtenir au minimum 14/20 pour prétendre à la deuxième épreuve, qui est donc à nombre variable de candidats.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Quatuor à cordes a suscité :
Après avoir trouvé porte close (ce qui s'expliquait par le démontage du décor de Carsen pour les Noces de Mozart), nous nous sommes donc rendus aux épreuves de l'après-midi.
14h30-19h30 (dont deux fois un quart d'heure de pause...)
Dans le cadre de ces premières épreuves marquées par Mendelssohn, comme l'année bénie des Psophos (2001), voici un concert archivé par la radio néerlandaise Avro, et fourni gracieusement sur leurs serveurs.
L'équipe de CSS étant sortie de sa grotte, et ayant rattrapé ses lutins[1], s'est remise au travail, vous l'avez vu.
Nous serons cependant ralentis car nous assisterons tous au Festival International de Quatuor à Cordes de Bordeaux (ex-Evian). Nous produirons peut-être de petites synthèses quotidiennes sur les épreuves.
Un programme Mozart-Schubert-Mendelssohn-Lalo-Bacri, plus des romantiques (1830-1890).
Notes
[1] Pour info, le Père Noël est en vacances jusqu'en septembre.
Deux ans après la fameuse Querelle des Giocosi sur la nature bouffe de Don Giovanni, une année après nos circonvolutions non plus sur Ottavio, mais sur les coupures et choix de versions dans Don Giovanni, il reste encore de quoi s'occuper.
Cette musique n'est pas à proprement parler libre de droits, aussi CSS ne la propose pas en téléchargement. Mais la radio lettonne, dans son infinie mansuétude, propose à la réécoute l'ensemble de sa programmation, légalement et gratuitement. Et nous avons sélectionné pour vous le concerto pour violon favori de CSS[1].
Si le Concerto pour piano de Schumann est hardiment rebattu, le Concerto pour violoncelle relativement connu, son Concerto pour violon n'est, étrangement, à peu près jamais joué.
NEW ! Avec un bonus Schubert/Bostridge/Drake !
Notes
[1] Nous parlerons de celui de Pelle Gundmundsen-Holmgreen une autre fois. Et vous connaissez déjà Beethoven.
Fin mai, on assistait à la recréation, sauf erreur, pour la première fois depuis plus de deux siècles, d'un opéra intégral de François Francoeur et François Rebel[1]. Contrairement à Destouches, par exemple, on ne publiait même plus de réductions piano des Francoeur & Rebel au début du vingtième siècle.
Or CSS, vous l'aurez noté, entretient une relation très enthousiaste avec la tragédielyrique. Nous avions annoncé, en juillet de l'an dernier, les festivités de cette année. Le Destouches inconnu était Le Carnaval et la Folie, un divertissement joué l'an prochain à Toulouse et à l'Opéra-Comique.
Cette relation privilégiée s'explique sans doute par le rapport étroit au texte, le soin qui est apporté à son écriture, par ce sens de la danse aussi. Et ce goût de la convention, qui fait pleinement sien le caractère intrinsèquement artificiel du genre opéra - sans sacrifier, contrairement au seria italien, l'urgence dramatique.
fin de l'acte II, épisode sur lequel nous reviendrons
Au programme :
1. Contexte.
2. Livret.
3. Sources.
4. L'oeuvre : style et musique.
5. L'interprétation de Daniel Cuiller à Nantes et Angers 2007.
6. Lire
Notes
[1] Fils de Jean-Féry Rebel, dont on a recréé l' Ulysse en juin.
Cet aimable bac à sable accueille divers badinages :
opéra, lied,
théâtres & musiques
interlopes,
questions de langue
ou de voix...
en discrètes notules,
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