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Opéra, oratorio, cantate et autres genres lyriques

Cette question est revenue sur le tapis aujourd'hui. Voici donc une petite synthèse sur le sujet.
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Commentaires

1. Le vendredi 21 avril 2006 à , par DavidLeMarrec

La norme est l'opéra. De l'autre côté, la messe en latin, ou le motet en langue vernaculaire (tradition luthérienne allemande), qui reprennent textuellement les écritures, sans action dramatique.
Les autres textes en latin (Requiem, Miserere, etc.) ne sont que des types spécifiques de messe. Il n'existe pas au répertoire de messe en langue locale, cela ne fait pas partie des canons du genre.


L'oratorio n'est pas mis en scène. Il comporte plusieurs personnages, mais, généralement, l'action dramatique (même si elle est suggérée) est inexistante sur scène. Dans l'oratorio, on a souvent de airs longs entrecoupé de récitatifs, c'est une forme largement statique.

Oratorios sacrés :

- HAENDEL, les oratorios anglais (Israel in Egypt, Saül, etc.)
- HAYDN, Die Schöpfung (la Création)
- MENDELSSOHN, Paulus, Elias (sur le modèle des Passions de Bach, géniaux)
- BERLIOZ, L'Enfance du Christ
- SAINT-SAËNS, Le Déluge
- HONEGGER, Le roi David, Jeanne D'Arc au bûcher (avec parties parlées en guise de récitatifs)
- BRITTEN, Le Déluge

On le voit, dans ces exemples, il peut y avoir un aspect contemplatif ou une véritable action qu'on peut potentiellement mettre en scène - surtout à partir de la moitié du XIXe.

Les Passions sont une forme spécifique d'oratorio, calquée sur un épisode prévis des Evangiles.


Oratorios profanes :
Ils sont moins nombreux mais ils existent. Le dix-neuvième les remplacera par des cantates, à l'impact dramatique plus affirmé. Car l'oratorio profane est propice à la méditation métaphysique, et cela est bien statique pour la fièvre des affects du dix-neuvième.

- HAENDEL, L'allegro, il penseroso ed il moderato ; Il trionfo del Tempo e del disinganno
- HAYDN, Die Jahreszeiten (Les Saisons)




La cantate est plus brève, elle est généralement réservée à un seul chanteur. Il y a rarement d'action dramatique, ou alors par l'intermédiaire d'un narrateur indépendant.

- BACH, Cantates sacrées et profanes (dont celle du café, avec une petite action)
- CLERAMBAULT, Cantates sur des thèmes mythologiques. Un narrateur raconte, à la troisième et à la première personne, prenant la place des différents personnages, une histoire mythologique : Pyrame et Thisbé, la mort d'Hercule, Orphée aux enfers - dont il ne vante que le succès. A chaque fois, on en tire une petite moralité, souvent sur la cruauté du dieu Amour. Cantates galantes prévues pour la cour, donc.
- MENDELSSOHN, Psaumes. Un choeur chante des psaumes.
- BERLIOZ, Herminie, La Mort de Cléopâtre
- RAVEL, Trois Cantates pour le prix de Rome
- KODALY, Psalmus Hungaricus
- L. BOULANGER, Faust et Hélène

Les trois derniers exemples français sont issus du concours du prix de Rome. Il s'agissait de faire de mini-opéras. Dans le cas de Berlioz, c'est bien une cantante, dans le cas des autres, seule la durée brève (quinze à quarante minutes) et l'absence de développement de l'intrigue les différencient d'un opéra. Un caractère peut-être plus centré sur l'évocation des affects que sur l'urgence dramatique, même s'il y en a.

2. Le jeudi 4 mai 2006 à , par giovinetta

de passage ... en rebond d'un billet de l'Esprit de l'escalier qui a honoré de sa présence notre concert de la messe en si de bach le 26 Avril dernier à Paris/St Roch.
Je connais déjà votre nom. Est-ce avec vous que j'avais discuté sur opéra database à propos de Rameau et Campra ? (les Eléments-Toulouse)
Je chante surtout de l'oratorio et opéra baroque en dehors du choeur Les Eléments. et bientôt du Zelenka... malgré mon peu de connaissances musicologiques. Connaissez-vous un compositeur nommé Johann David Heinichen, dont je chante bientôt un Nisi Dominus plein de vocalises ?

3. Le jeudi 4 mai 2006 à , par DavidLeMarrec

"Je connais déjà votre nom. Est-ce avec vous que j'avais discuté sur opéra database à propos de Rameau et Campra ? (les Eléments-Toulouse)"

C'est très possible, en tout cas j'ai longtemps fréquenté les lieux !


"Je chante surtout de l'oratorio et opéra baroque en dehors du choeur Les Eléments. et bientôt du Zelenka... malgré mon peu de connaissances musicologiques. Connaissez-vous un compositeur nommé Johann David Heinichen, dont je chante bientôt un Nisi Dominus plein de vocalises ?"
Il a écrit au tournant du XVIIIe siècle pas mal d'opéras en italien et en allemand (chose plus rare !). En musique vocale, il existe un Laudate Pueri avec Peter Schreier, au disque, mais je ne connais pas.

Ce sera à quelle date ?

4. Le lundi 21 mai 2018 à , par Morloch François

J'écoutais les Cantates profanes d'Elisabeth Jacquet de la Guerre, Samson et le Sommeil d'Ulysse. Je me demandais si on savait comment ces pièces étaient représentées, dans un théâtre, dans un salon, dans un jardin? Il y a avait une petite mise en scène, des danses, des costumes ou bien on restait comme on était ? Bien, je pose des questions n'importe comment, tant pis.

5. Le lundi 21 mai 2018 à , par DavidLeMarrec

Coucou François,

Pièces purement décoratives, de la musique de chambre pour salon. Pas de représentations. Il n'y a pas de danses incluses non plus, et elles sont prévues pour voix seule. Donc vraiment de la musique à écouter en jouant au whist ou à pratiquer entre amateurs de qualité. Celles d'ECJLG sont de petites merveilles, en effet. Le Sommeil d'Ulysse est assez souvent donné, au moins en extraits, dans les concerts qui en proposent.

6. Le lundi 21 mai 2018 à , par Morloch François

Merci, ça correspond à l'intuition que j'en avais, dans le contexte du début de XVIIIème siècle, mais je ne parvenais pas à avoir de certitude.

J'ai vu qu'il y a plein d'enregistrements commercialisés sans compter une foultitude de concert sur Youtube, j'imagine qu'il suffit d'avoir un récitant/chanteur qui tient à route, un petit groupe de musiciens disponible, et vogue la galère...

7. Le mardi 22 mai 2018 à , par DavidLeMarrec

Oui, c'est cela : un chanteur (certaines sont difficiles avec un vaste ambitus ou de l'agilité, mais pas toutes, il y en a de très sobres, donc accessibles), un gambiste, un claveciniste, un dessus (violon ou flûte) et c'est bon. Le théorbe commençait déjà à passer de mode, donc à quatre, c'est suffisant. Et on a ces opéras miniatures assez charmants à disposition, donc.

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