Carnets sur sol

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mercredi 25 décembre 2019

Défi 2019 : Une année de nouveautés discographiques


1) Le défi

On parle sans cesse de la crise du disque – et c'est tout sauf un mensonge, si l'on parle des recettes – ; cependant, du point de vue de l'auditeur, l'offre n'a jamais été, d'année en année, aussi riche, aussi variée – ni, ai-je envie d'ajouter, d'aussi haut niveau. Des pans entiers qui restaient à découvrir sont révélés – quantité de compositeurs dont on ne soupçonnait pas l'existence, même –, et servis dans des interprétations et des prises de son fantastiques.

J'ai ainsi tenté, pour l'année passée, le principe d'écouter les sorties qui se font chaque semaine, le vendredi, de façon en particulier à ne pas laisser passer les raretés des labels spécialistes.

Résultat : 385 nouveautés effectivement écoutées – soit en moyenne plus d'un nouveau disque par jour, en comptant pour 1 les opéras à 3 CDs et les coffrets divers… sur 817 albums relevés pour ma liste d'écoute. Loin de tout avoir éclusé, malgré le sacerdoce de donner la priorité aux nouveautés indépendamment de mes avis de découverte ailleurs (ou de réécoutes d'œuvres déjà aimées). [Conséquence logique : j'ai découvert moins d'opéras diffusés en ligne comme le fait Operavision.eu, par exemple.]

J'ai tenté de tenir un journal des écoutes, avec un peu plus de 120 disques commentés… mais il n'est pas possible d'empiler 1 heure d'écoute + 20 minutes de recherches / rédaction en plus de tenir CSS, d'aller au concert, de mener une vie à peu près normale… Ce serait un travail à temps plein (mécènes bienvenus).

Qu'en tirer ?  L'écrasante majorité de disques très réussis, et une confortable part d'extrêmement aboutis et jubilatoires. Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, énormément de raretés relatives ou absolues. J'admets que c'est aussi l'effet de mon filtre personnel (il y a eu facilement 3 fois plus de parutions classiques que mon décompte limité à ce qui m'intéresse), les millièmes versions des Sonates de Schubert par des pianistes vieillissants ou à la mode ne figurent pas dans mon relevé… Pour autant, ces disques existent, et l'existence de plates-formes de musique dématérialisée les rend beaucoup plus accessibles que lorsqu'il fallait qu'ils soient sélectionnés par le disquaire. On peut par ailleurs les essayer sans (davantage) bourse délier.

Je vous invite, si circonspects, à essayer les disques dont il va être question sur les sites concernés : Deezer ou Spotify en gratuit, Qobuz ou Naxos Music Library en payant (mais avec accès aux notices)… Bon moyen de mesurer sa motivation avant achat, ou d'élargir le spectre de ses écoutes.

Profitons de l'Âge d'or.



2) Les Putti d'incarnat : Les albums incontournables de 2019

Récompense suprême, attendue par tout ce que la musique compte de plus éminents représentants, le putto d'incarnat est remis par l'ensemble de la rédaction de Carnets sur sol, réunie en collège extraordinaire. Certains (mon oncle et moi) considèrent qu'il est un peu au Diapason d'or ce qu'est une remise de Nobel à un passage chez Ruquier.
Il récompense un accomplissement hors du commun, et garantit l'absence de complaisance envers l'avis général ou le bon goût : c'est la seule récompense au monde qui rende fidèlement compte de ce que j'ai aimé. Et ça, c'est important (pour moi).

Les récipiendaires de ce prix convoité reçoivent l'assurance qu'ils bouleversent la discographie, voire notre connaissance du répertoire, apportent un éclairage nouveau, nous ravissent sous tous les angles possibles.



À part et tout en priorité, les parutions de Das Schloß Dürande (même dans sa version ridiculement censurée) et Tarare marquent notre vision de l'histoire de la musique. Ce ne sont pas les deux parutions de l'année, mais de la décennie, pour ne pas dire de l'histoire du disque. On les espérait depuis des années, sans même en rêver la réalisation de ce niveau. Incontournables.

(Voir descriptions infra.)

dürande tarare

Les autres étapes de cette sélection sont aussi des disques immenses.
 


Musique vocale :
gade elverskud


ŒUVRES : PIÈCES DRAMATIQUES

LULLY IsisTalens Lyriques, Rousset (Aparté) → Suite de l'intégrale LULLY, que personne ne maîtrise mieux à présent que les Talens Lyriques ; dans les prises de son Aparté, c'est plus encore qu'au concert une explosion de couleurs, un frémissement permanent qui permet de réévaluer considérablement l'intérêt d'une œuvre qui passe (et qui l'est, probablement) pour l'une des plus faibles de son auteur. L'enfilade de tubes irrésistibles aux actes III et IV (« Liberté », « L'Hiver qui nous tourmente », « Tôt tôt tôt »…) fait réviser ce jugement, surtout dans une version aussi éloquemment dite et aussi sonorement avenante.
Gervais – Hypermnestre – Orfeo Orchestra, Vashegyi (Glossa) → Encore un maillon manquant de la tragédie en musique révélé par Vashegyi. Gervais, maître de la musique du Régent, sensible aux apports italiens, est pour la première fois documenté au disque comme compositeur d'opéra. Fresque haletante où l'on admire en particulier la mobilité expressive des récitatifs (et l'élan de la matière musicale). Très agréablement impressionné par Watson et Dolié, que je n'apprécie guère dans ce répertoire d'ordinaire, mais qui fendent remarquablement l'armure et leurs habitudes pour servir leurs personnages terrifiants.
Salieri – Tarare – Talens Lyriques, Rousset (Aparté) → L'unique livret de Beaumarchais, adapté au fil des régimes politiques de l'Ancien Régime à la Restauration, une forme très originale d'opéra fluidement durchkomponiert, au sens du texte assez incroyable, parcouru de rebondissements et de tubes irrésisitbles. Dans une exécution et distribution idéales. (commentaire ici)  Série de notules à lire à partir d'ici.
Grétry – Raoul Barbe-Bleue – Orkester Nord, Wåhlberg (Aparté) → J'ai hésité à inclure celui-ci, l'œuvre n'étant pas un jalon de même importance dans le panorama musical, et mon jugement étant peut-être biaisé par mon goût pour le genre, ma participation à la marge du projet. Cependant, est-ce parce que j'ai passé beaucoup de temps à l'étudier, indépendamment de sa place historique assez fascinante, j'y trouve certains moments irrésistibles musicalement – toutes les interventions de Raoul sont d'une rare prégnance. Et la découverte de cette première version discographique a été un choc par la qualité suprême de sa réalisation. (Notule sur l'œuvre et le disque.)
Vaccaj (Vaccai) – Giulietta e Romeo – Scala, Quatrini (Dynamic) → Pas du même niveau que les autres recommandations, mais à l'échelle de l'opéra italien du XIXe siècle, une nouvelle parution (bien chantée, et avec un orchestre en rythme cette fois !) de ce chef-d'œuvre du belcanto est assez considérable. Assez peu donné alors qu'il vaut, à mon sens, les meilleurs Donizetti et Bellini (et surpasse même ses Capulets sur le même sujet !), Vaccaj fait preuve d'un sens dramatique inhabituel dans ce répertoire, avec un véritable rythme dans l'action, sans être avare de génie mélodique. Prise de son très supérieure aux habitudes de Dynamic.
Gade – Elverskud / Erlkönigs Tochter – Concerto Copenhagen, Mortensen (Da Capo)→ Grande cantate dramatique d'après la ballade sur Herr Oluf. Version (allemande par des Danois) à couper le souffle, pleine de tension et de fraîcheur tout à la fois. (Notule sur l'œuvre et la discographie.)
Ölander – Blenda – Radio Suédoise, Bartosch (Sterling) → Un témoignage important du romantisme suédois, de la très belle musique lyrique et riche, très bien servie. Beaucoup d'opéras de ce genre (dont un Solhaug d'après Ibsen !) sont à découvrir chez Sterling.
Schoeck – Das Schloß Dürande – Bern SO, Venzago (Claves) → Parution tellement attendue d'un chef-d'œuvre lyrique du temps, d'une générosité décadente incroyable – même si le livret en a été complètement récrit (!) pour des raisons idéologiques discutables (suspicions vaporeuses de références éventuellement compatibles avec le nazisme). Reste une expérience très forte, pour la musique – par ailleurs le nouveau livret n'est pas mal, indépendamment du caractère débattable de cette récriture du passé. Interprétation d'une générosité folle. (commentaire ici)


ŒUVRES : MUSIQUE VOCALE SACRÉE

Werrecore, Josquin, Gaffurius, Weerbeke – « Music for Milan Cathedral » – Siglo de Oro, Patrick Allies (Delphian) → De belles découvertes, et dans des musiques en principe assez formelles et uniment contrapuntiques, l'impression d'une vie organique qui fascine de bout en bout.
Dowland, Dering, de Monte, P. Philips, Watkins, R. White  – « In a Strange Land » – Stile Antico (HM) → Outre le propos stimulant (compositeurs élisabéthains en exil), une exécution qui magnétise par la netteté (frémissante) de ses timbres et de ses phrasés. Un autre album à recommander à tous ceux qui craignent l'ennui dans la musique pré-1600. (commentaire ici)
Pękiel – intégrale – Octava Ensemble (DUX) → Témoignage capital d'une musique sacrée encore marquée par la pensée polyphonique de la Renaissance, mais bénéficiant de toute la rhétorique verbale et musicale baroque, un très grand choc. (commentaire ici)
« The Musical Treasures of Leufsta Bruk » vol.3 (BIS) → Série débutée en 2011 autour de la bibliothèque d'anciens patrons miniers du fer à Lövstabruk, aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le volume 3 se consacre à la musique sacrée, vocale ou avec orgue. Pièces de grande qualité et interprétation saisissante de fraîcheur.
Leopold Mozart – Missa Solemnis – De Marchi (Aparté) → Prégnance mélodique, orchestration riche et tournures personnelles, un petit bijou qui sort pour de bon Leopold de son image (entretenue par ce qui était jusqu'ici disponible au disque !) de précepteur et Pygmalion. (commentaire ici)
Stanford – Messe « Via Victrix » – BBC Wales, Partington (Lyrita) → Un Stanford inhabituellement contrasté, doté de belles modulations et atmosphères originales. (commentaire ici)


ŒUVRES : MUSIQUE VOCALE PROFANE

Ph. Lefebvre / Clérambault / Montéclair – extraits de cantates – Zaïcik, Le Consort (Alpha) → Redécouverte d'un compositeur tardif de cantates, interprété avec un feu et une hauteur de vue saisissants. (commentaire ici)
« Dubhlinn Gardens » – A. Besson, A Nocte Temporis, R. Van Mechelen (Alpha) → À la frontière entre les chansons à la mode d'époque et l'air de cour, un disque qui enchante par sa variété et le naturel de ses enchaînements. Un des disques que j'ai le plus écoutés cette année ! (commentaire ici)
Mozart – extraits orchestrés d'inachevés (Lo Sposo deluso) + Salieri, Cimarosa, Martín y Soler… – Pygmalion, Pichon (HM) → Deux musicologues (Dutron et Manac'h) ont orchestré des esquisses de Mozart (dont un opéra très similaire à l'esprit de Così fan tutte et aux tournures de Don Giovanni et La Clemenza di Tito), que le programme mêle avec ses canons vocaux, des airs de concert et des œuvres de contemporains (superbe scène d'ensemble de Salieri, évidemment). L'impression d'entendre pour la première fois de nouveaux Mozart du niveau des grands chefs-d'œuvre…
« Soleils couchants » Fauré, Wolf, N. Boulanger & autres – E. Lefebvre, Bestion de Camboulas (Harmonia Mundi) → Récital sur orgue Cavaillé-Coll de salon riche en invités et transcriptions. Petite merveille pleine de surprises. (commentaire ici)
 


Musique instrumentale :
gade elverskud


ŒUVRES : MUSIQUE CONCERTANTE

Offenbach – Concerto pour violoncelle – Edgar Moreau, Les Forces Majeures, Raphaël Merlin (Erato) → L'équivalent des concertos de Paganini, une grande virtuosité à la veine mélodique jubilatoire. Et assez nourrissant musicalement. Aussi évident que sa musique vocale, mais dans une forme et une continuité qui ne cèdent pas à la facilité. (commentaire ici)
Bruch – Doubles concertos (2 pianos ; clarinette & alto) – ÖRF, Griffiths (Sony)→ D'un intérêt inattendu, ces doubles concertos se révèlent non seulement d'une veine mélodique généreuse mais aussi d'une richesse musicale certaine, très au delà du simple exercice de virtuosité ou essai de dispositifs nouveaux. Griffiths a toujours un côté confortable, mais l'ÖRF plus rêche et les solistes très élancés tirent ce disque vers le meilleur !
Graener – Œuvres orchestrales vol.4 : Concertos (flûte, violon, violoncelle) – Radio de Munich, Schirmer (CPO) → Dans divers styles, tirant plutôt sur le décadent, le postromantique, le moderne ou le néo-, des concertos très aboutis et originaux, davantage musicaux que purement virtuoses. (Il faut absolument écouter les autres volumes, notamment la Symphonie et les Variations sur Prinz Eugen !)


ŒUVRES : MUSIQUE SYMPHONIQUE

Rösler – Symphonie en ut + Concerto pour piano en mi bémol – Hönigová, Orchester Eisenberg, Sycha (Koramant) → Des œuvres d'un premier romantisme postclassique pleines de saveur, de mélodies, de beaux effets… L'Orchester d'Eisenberg, sur instruments anciens, délivre de merveilleux sons capiteux, plein de grain et d'ardeur.
Hallberg, Dente – Symphonies – Malmö SO, Radio Suédoise (Sterling) → Du romantisme du second XIXe qui sonne plutôt comme un maillon intermédiaire entre Beethoven et Mendelssohn… mais regorge de beautés, malgré l'interprétation sur instruments modernes aux contours pas toujours parfaitement fermes (nullement molle cependant !). De très belles symphonies qui ajouteront aux plaisirs de tous ceux qui aiment déjà le romantisme optimiste, conservateur et séduisant qui s'étend de Mendelssohn jusqu'à Sinding.
Volbach – Es waren zwei Königskinder, Symphonie en si mineur – Münster SO, Golo Berg (CPO) → Très belle symphonie d'un postromantisme sophistiqué, mais disque surtout marquant pour son poème symphonique liminaire, des atmosphères extrêmement variées et une progression construites, dans une recherche harmonique et une veine mélodique généreuses. Très belle découverte.
Magnard – Symphonies 3 & 4 – Freiburg PO, Bollon (Naxos) → Coup de tonnerre, qui tire enfin Magnard de l'opacité germanique pour le faire dialoguer avec tout ce qu'il doit au folklore français. De la danse et de la couleur qu'on percevait difficilement dans les versions antérieures, et qui révèlent un corpus passionnant. (commentaire ici)
Liatochynsky (Lyatoshynsky) – Symphonie n°3 – Bournemouth SO, Karabits (Chandos) → Comme la Deuxième de Chtcherbatchov, une symphonie expansive aux dimensions et ambitions mahlériennes, immense flux très impressionnant et généreux, loin des martèlements motoriques de sa musique pour piano, bien plus proche de l'esprit généreux et troublé des décadents germaniques, dans une interprétation très ample et aérée.


ŒUVRES : MUSIQUE DE CHAMBRE

Offenbach – Musique pour violoncelle – Rafaela Gromes, Wen-Sinn Yang, Julian Riem (Sony) → Legs chambriste à deux violoncelles ou avec piano, des merveilles interprétées de façon tout à fait superlative. (commentaire ici)
La Tombelle  – Musique de chambre (+ chœurs + musique symphonique) – (Bru Zane) → En complément des délectables mélodies parues en 2017 chez Aparté, un coffret Bru Zane vient préciser la figure de Fernanad de La Tombelle, révélant en particulier de belles qualités de chambriste (quelques très beaux chœurs aussi), dans une veine traditionnelle / académique, mais non sans talent – la Suite pour trois violoncelles ou le Quatuor piano-cordes en témoignent !
Kovařović – Quatuors – Stamitz SQ (Supraphon) → Du romantisme schubertien à la fin du XIXe siècle, mais de très belle facture… comment faire le difficile ? (commentaire ici)
Labor – Quatuor piano-cordes, Quintette piano-cordes – Triendl (Capriccio)→ Un romantisme tardif remarquablement construit, qui s'adjoint en outre des aspects folkloriques tout à fait délicieux. Mériterait d'être aussi régulièrement enregistré que les Taneïev et Suk, à défaut de pouvoir espérer les entendre quelquefois en concert…
Martinů – Sonates violoncelle-piano – Nouzovský, Wyss (Arco Diva) → Des œuvres où se réalisent le potentiel réel de compositeur de Martinů (toujours perceptible, pas systématiquement accompli), dans une interprétation de toute première classe, à la plastique splendide et au propos profond. (commentaire ici)
Baculewski – Quatuors – Tana SQ (DUX) → Épousant au fil des années les styles du XXe siècle avec beaucoup de bonheur, un ensemble qui ravit par sa densité musicale et son caractère accessible, tout en servant de guide, en quelque sorte, à travers l'évolution des goûts et des écoles. Très belle exécution du Quatuor Tana qui joue aussi, en concert, des programmes véritablement originaux.



Interprétations hors du commun :
gade elverskud


VERSIONS : MUSIQUE VOCALE PROFANE

Schubert – Die schöne Müllerin – Roderick Williams, Iain Burnside (Chandos) → Le meilleur interprète (de tous les temps) des songs britanniques (Ireland, Butterworth, Finzi, Britten, Vaughan Williams…) est aussi un prince du lied – le quatrième mousquetaire des grands spécialistes actuels, avec Goerne, Gerhaher et Bauer. Cette Belle Meunière, avec son excellent complice habituel, tient même davantage que ses promesses, tant l'expression y est limpide et directe, sise sur un timbre toujours délicatement mordant et délicieux. Une des très très grandes lectures du cycle.


VERSIONS : MUSIQUE CONCERTANTE

Elgar  – Concerto pour violoncelle – Gary Hoffman, OPR Liège, Arming  (La Dolce Volta) → Disque de novembre 2018, mais tellement exceptionnel que je l'ai inclus dans la sélection de l'année 2019. Le meilleur violoncelliste concertiste actuel y déploie une infinité d'attaques, de textures, de timbres… au sein d'une conception totalement continue et cohérente. Grand. (commentaire ici)


VERSIONS : MUSIQUE SYMPHONIQUE

Beethoven – Symphonies 5 & 6  – WDR, Janowski (PentaTone) → Il est donc possible de graver encore des références pour ces symphonies !  Janowski, arrivé en sa pleine maturité, de commet plus que des miracles. Ici, la quadrature du cercle, un Beethoven qui a la chair de la tradition mais un nerf fou, et surtout une qualité d'articulation… tous les détails d'orchestration chantent et font sens, tenus par une tension ininterrompue – de nature très différente dans la 5 et la 6, évidemment.
Brahms – 4 Symphonies – Zehetmair (Claves) → Un Brahms vif, souple, aux phrasés de cordes très travaillés et justes – on y sent, plus encore que le violoniste, le quartettiste ! (commentaire ici)
Mahler – Symphonie n°4 – London PO, Vladimir Jurowski (LPO Live) → Une lecture d'une verdeur incroyable… cette symphonie chambriste et modérée est parée d'éclats nouveaux, des chalumeaux vous crient dans les oreilles, chaque instant le plus contemplatif est articulé et tendu… des strates de vie se révèlent, jusque dans la grande réussite de son sommet, le Ruhevoll, qui au lieu d'être simplement construit vers son climax, fascine à chaque instant par sa progression et ses détails. À mon sens la plus belle Quatrième jamais publiée, tout simplement.
Sibelius – Symphonie n°1 – Göterborg SO, Rouvali (Alpha) → Traiter les transitions de Sibelius comme si elles étaient les thèmes, Rouvali le fait dans les symphonies de Sibelius… et dans la Première, le résultat est réellement impressionnant et renouvelle totalement la façon d'écouter ces œuvres. (commentaire ici)
Roussel, Dukas – Le Festin de l'Araignée, L'apprenti Sorcier – ONPL, Rophé (BIS) → Grâce à la captation BIS (toujours aussi claire et colorée) et à l'augmentation considérable du niveau de l'Orchestre National des Pays de la Loire avec Pascal Rophé, une grande référence pour le chef-d'œuvre de Roussel, incroyablement détaillé, vivant, et chaleureux, avec un son aussi aéré que la toile qui lui sert de scène, aussi joyeusement bigarré que les habitants qui la traversent !
Holst – The Planets – Bergen PO, Litton (BIS) → Litton, dans sa fructueuse association avec Bergen, livre ici une vision originale des Planètes, et peut-être la plus aboutie de toutes : plutôt que d'y chercher le figuralisme déjà évident, il en exalte la musique pure, la beauté des alliages timbraux, et on y entend passer tout le Debussy qui inspire Venus, toutes les recherches harmoniques ou tous les effets d'orchestration, au service d'un élan mélodique et tout simplement d'une musique, qui, en tant que telle, ravit. Avec les timbres du plus bel orchestre du monde et les meilleurs preneurs de son en exercice, le résultat est d'autant plus gratifiant pour l'auditeur.


VERSIONS : MUSIQUE DE CHAMBRE

Schubert – Quatuor n°14 – Quatuor Novus (Aparté) → Lisibilité absolue de chaque ligne, accents, bonds, un grand coup de frais comme on n'en avait pas vécu depuis les Jerusalem. (commentaire ici)
Schubert – Quatuor n°14, Quintette à cordes – Quartetto di Cremona (Audite) → … et il y avait encore de la place pour une autre grande version, remarquablement construite et tout en clair-obscurs. (commentaire ici)



Rééditions :

RÉÉDITIONS

Guédron, Belli, Castaldi… – airs de cour du XVIIe s. – Poème Harmonique, Dumestre (Alpha) → Réunion de la plupart des grands albums de l'ensemble, à la fois des découvertes et des interprétations suprêmement inspirées (Cœur !).
Bach – Passion selon saint Jean – Radio Bavaroise, Dijkstra (BR Klassik) → Une des plus mobiles et intenses interprétations de l'œuvre – l'Orchestre de la Radio est crédité, mais tout est réalisé de façon extrêmement informée, une version pour petit ensemble et modes de jeu anciens.
Mozart – Don Giovanni – RIAS, Fricsay (DGG) → Une des grandes versions de l'œuvre, avec des solistes aux caractères extraordinairement marquants. Seule petite faiblesse, les ensembles où les timbres sonnent un peu disparates.
Kraus – Anthologie – divers interprètes → Réunion de disques de cette très grande figure de la fin du classicisme. Indispensable si on ne les a pas déjà.
Berlioz – La Damnation de Faust – O. Lamoureux, Markevitch (DGG) → L'interprétation orchestrale de référence où chaque détail instrumental prend immédiablement sens. Et plateau splendide.
Miaskovski – Intégrale des Quatuors – Taneyev SQ (Northern Flowers) → Corpus soviétique majeur qui évolue du postromantisme sobre (les 4 & 5 sont extraordinaires) à l'épure plus abstraites, comme ses Sonates pour piano.
Liebermann – Penelope – Opéra de Vienne, Szell (Orfeo) → Dans la lignée des grands opéras allemands décadents, Liebermann écrit un opéra qui soutient la comparaison avec les réussites de R. Strauss, Schreker ou Schoeck. Là aussi, à découvrir absolument. (Reparaît aussi l'École des femmes qui porte un peu plus, à mon sens, la marque des limites du langage de son temps.)



3) Autres albums magnifiques de 2019

Je ne puis tous les nommer… Voyez les titres en gras dans le tableau (sauf la colonne en vert, où le gras indique mon souhait particulier d'écouter).

Les titres soulignés sont ceux que j'attendais impatiemment – s'ils ne sont pas en gras, c'est qu'ils ne m'ont pas forcément autant impressionné que je le souhaitais, sans démériter par ailleurs. Car ceux qui ne figurent pas en gras sont aussi des disques réussis ! Comme vous le voyez, il y en a beaucoup, rien qu'avec les splendides réussis en gras, c'est déjà plus que je ne puis présenter…



4) Les déceptions

Car sans la liberté de blâmer il n'est point d'éloge flatteur, comme le clame le frontispice d'un journal connu pour sa liberté de disconvenir avec ceux qui ne sont pas d'accord avec lui, un petit mot tout de même de disques qui n'ont pas tenu leurs promesses. Il y en a finalement assez peu.

D'abord de bons disques pas tout à fait à la hauteur de leur programme annoncé :
La morte della Ragione du Giardino Armonico rassemblant de jolies pièces pour flûte (peu passionné par les œuvres, je n'ai pas lu la notice, mais à l'écoute du programme, le concept est peu évident),
les Tchaikovsky Treasures de Guy Braunstein (quelques arrangements joliets de ballet en plus du très rare Concerto pour violon, en plus dans une interprétation qui ne me séduit pas, commentaire ici),
l'Opéra des opéras de Niquet (je sais que ça se vend mieux, mais les programmateurs devraient accepter une fois pour toute que les cantates ou opéras constitués en pot-pourri, sauf à en récrire en profondeur le texte et les récitatifs, ne fonctionnent jamais – commentaire ici). Parcours passionnant au demeurant dans des raretés, mais le résultat n'accroche pas bien – il faut dire que je n'en aime pas trop les chanteurs non plus…

Ensuite des versions qui ne sont pas du tout prioritaires à mon sens : quand ce sont des œuvres rares, on peut quand même tenter (K.-A. Hartmann par l'Airis SQ, Hillborg par le Calder SQ) même si je recommande d'écouter plutôt d'autres versions, mais sinon, pas vraiment d'intérêt de se jeter sur ces nouveautés. Dans cette catégorie, le Trio de Lekeu chez Brilliant (timbres assez acides), le dernier Goerne (assez empâté pour le léger et mordant Liederkreis Op.24, question de correspondance quasiment physiologique), les Vier letzte Lieder de Lise Davidsen (plus épais qu'impressionnant, très global, discutablement chanté) et des interprétations très tranquilles de Gielen (réédition de Mahler 6), Noseda (Tchaïkovski 4 avec le LSO), Ozawa (Beethoven 9 avec son Mito).

Quelques disques qui ont un peu plus agacé aussi :
♠ L'album de tragédie en musique de Katherine Watson. Programme passionnant, mais confier cela à une seule voix, aussi peu tournée vers la déclamation, aussi peu variée en couleurs… assez frustrant. Elle progresse et s'est montrée superbe en Hypemnestre chez Gervais, mais d'autres profils étaient mieux adaptés pour en servir le texte. Pourtant, dans le domaine des voix que je n'aime pas, Van Mechelen propose un récital consacré au répertoire du chanteur historique Dumesny où le programme s'incarne bien davantage, y compris dans l'interprétation ; très convaincant et écouté plusieurs fois avec beaucoup de plaisir, une réelle réussite (alors que la matière vocale me déplaît plus a priori que celle de Watson).
Coïncidence, autre membre de la distribution d'Hypermnestre, Thomas Dolié publie un Schwanengesang. Cuisante déception à l'écoute (après avoir beaucoup aimé, il y a plus de dix ans, ses Wolf en salle), entre la voix pâteuse et l'allemand pas très beau. Là aussi, on sait qu'il peut mieux et ce récital ne le met pas en valeur.
Rinaldo dans sa refonte napolitaire par Leonardo Leo. Peu de changements par rapport à l'original, Fabio Luisi dirige cela d'une façon assez peu informée (ou même seulement intéressante, pour un chef de sa trempe), la captation Dynamic est hideuse, les chanteurs, excellents dans d'autres répertoires, pas très brillants ici. Je ne comprends pas bien pourquoi diffuser un état assez peu différent d'une partition connue capté dans de mauvaises conditions avec des interprètes dans un mauvais soir. (commentaire ici)

Et puis, quelquefois, ce sont les œuvres :
♠ Say, Concerto pour violon. Sa musique respire ici encore la bonne intention, magnifier les ponts entre les cultures, mais le résultat paraît vraiment sommaire.
♠ Terterian, Symphonies 3 & 4 par Bournemouth et Karabits. Beaucoup de copains adorent ça, donc ce doit avoir un intérêt. Mais si je dis honnêtement mon sentiment, j'attends toute la symphonie que la musique commence. Des aplats d'à peu près rien (ainsi les percussions liminaires, qui durent, durent…) qui se prolongent et se succèdent. Je voulais l'essayer dans les bonnes conditions de son et d'interprétation, considérant la réussite de leur Liatochinsky n°3 (Lyatoshynsky) paru plus tôt cette année, l'interprétation n'a pas causé de révélation, tant pis.

Tout cela non pour le plaisir de médire, mais pour montrer (que j'aie raison ou tort dans mes dédains) :
    1) que je n'entends pas tout placer sur le même plan (reproche parfois lu) ;
    2) qu'il y a finalement très peu de disques décevants dans cette fournée 2019 (j'ai cité presque tous ceux qui l'ont été !) ;
    3) qu'aucun n'est scandaleusement mauvais. Pas convaincant tout au plus – même le Rinaldo tout moche de Naples n'est pas un naufrage.

Il se bal(l)ade sans doute des disques absolument sans intérêt dans les trop-ièmes gravures de Chopin chez les Majors par des pianistes essentiellement distingués pour leur coiffure, ou décidément trop mal captés par des labels à compte d'auteur, mais je n'arrive pas à citer un disque, dans les 385 écoutés parmi les 857 relevés pour moi-même, qui serait profondément mauvais. Quelques-uns n'atteignent pas leurs objectifs, mais tout cela s'écoute fort bien (sauf Terterian, certes, mais pour d'autres raisons).



… Voilà de quoi vous occuper, déjà, pour une partie de 2020 !  Je ne suis pas sûr de reconduire l'expérience l'an prochain : le principe a l'avantage d'obliger à écouter hors de sa zone de confort et à faire de splendides découvertes lorsque les parutions ralentissent, mais il faut aussi renoncer à réécouter les genres ou œuvres qu'on aime, au gré de ce qui est publié, et ne pas trop s'attarder sur les disques merveilleux qu'on vient de découvrir. À reprendre en assouplissant sans doute (200 plutôt que 400 disques à écouter, par exemple) ; peut-être en se dispensant des versions nouvelles – mais elles réclament moins d'attention que les œuvres nouvelles, il faut être honnête, et nourrissent les papotages entre mélomanes…

N'hésitez pas à partager vos propres coups de cœur ou vos divergences !

(Ne m'en veuillez pas si je ne puis publier ni répondre à vos commentaires dans les prochains jours, je serai jusqu'au 6 janvier en chasse d'églises interlopes dans un lieu lointain où ma disponibilité sur le réseau sera incertaine. Tout sera évidemment mis en ligne au bout du compte, et recevra réponse. Belle année nouvelle à vous !)

dimanche 15 décembre 2019

Agenda de CSS 2020


L'agenda de CSS pour les concerts franciliens a été mis à jour jusqu'à mi-juillet 2020 !  Il manque bien sûr les petits concerts les plus intéressants à dénicher, de l'atelier de Reinhardt van Nagel aux petits ensembles baroques dans les églises, aux concerts intimes des meilleurs chambristes du moment, aux orchestres et chœurs amateurs avec programmes originaux, en passant par les programmes précis des manifestations gratuites du CRR et du CNSM… mais pour une grande structure de la saison dans les salles principales (et quelques jolis à-côtés : Ariane & Bacchus de Marais au CRR, Prologue de Scanderberg de Francœur & Rebel, Holmès par L'Oiseleur, nordiques a cappella par Calligrammes…), vous avez déjà de quoi vous occuper.

Toujours le même code couleur :
¶ violet : indispensable (signifie en général que l'œuvre est rare et l'interprétation prometteuse) ;
¶ bleu : très signalé (œuvre et/ou interprétation) ;
¶ vert : appétissant ;
¶ rouge : j'ai une place pas chère à vendre (donc en principe ce n'est pas mal).

[Vous pouvez accéder à cet agenda (et aux commentaires des spectacles vus) depuis n'importe quelle page du site par les liens situés tout en haut à gauche. Bonnes découvertes 2020 à vous !]

jeudi 12 décembre 2019

« C'est bien joli, mais comment faites-vous pour ne pas vider les salles ? »


Devant les nombreuses réactions – plutôt favorables, en bonne logique, chez mes lecteurs réguliers qui connaissent ou partagent mes marottes – à la précédente notule autour de la dichotomie dialectique rareté / qualité, un petit prolongement : quelles actions ?




Netrebko Liedersängerin
Mesdames & Messieurs,
Votre nouvelle liedersängerin.




1. Données de départ

Car s'il est bien une constante dans le remplissage des salles, même avec la taille critique du public francilien et dans des salles qui bénéficient d'un bel engouement (comme pour la Philharmonie, qui joue encore, alors que l'effet de nouveauté commence à passer, très souvent à guichet fermé) : la salle se remplit soit si l'on programme des tubes (grand public comme Beethoven 5, plus « mélomane » comme Le Sacre du Printemps), soit s'il y a des stars (un concerto avec Martha Argerich, des lieder orchestraux avec Kaufmann ou Goerne).
D'où il découle que, lorsque les programmes sont plus originaux, les sièges se louent moins. Une œuvre plus rare signifie davantage de travail pour les musiciens, plus d'énergie pour le chef (les instrumentistes ne sont pas toujours faciles à convaincre… souvent la suspicion flotte chez une partie d'entre eux), moins de recettes pour la salle, moins de couverture médiatique aussi – Barenboim ou Haitink peuvent venir roupiller pendant un Bruckner de leur choix, tous les journaux et webzines en parleront. Un sacerdoce, un cercle vicieux même.

Or, les gens célèbres qui pourraient imposer des œuvres au répertoire semblent plutôt fascinés, dès qu'ils accèdent au faîte, par la perspective d'apposer leur nom auprès de leurs prédécesseurs, comme interprètes des morceaux les plus en vogue. Faire un Manrico de second choix ou un Siegfried de pis-aller semble plus important que d'être celui qui a remis au théâtre telle œuvre considérable, où ils deviendraient mécaniquement une référence historique. Sans doute parce que la célébrité de l'œuvre implique l'adresse à un plus vaste public – le grand public est plus enthousiaste et plus généreux avec les vedettes que les geeks clairsemés qui vont entendre les raretés. Et puis, il faut bien l'admettre, en tant qu'interprète le ressenti est différent : posséder à fond une œuvre, avoir l'impression d'être habité, de bien connaître son chemin, d'avoir quelque chose à dire, est à la fois plus confortable et plus valorisant que de monter à toute vitesse une pièce difficile qu'on n'aura pas l'occasion de rejouer, et qu'on présentera au public sans en posséder mentalement tous les arcanes. (Avouerai-je que, dans les schubertiades avec les amis, nous aimons découvrir, mais jouons aussi beaucoup de pièces que nous connaissons déjà bien et qui ne sont pas rares, ou en tout cas que nous écoutons souvent pour nous-mêmes ?  Le plaisir de découvrir en tant qu'auditeur est très différent du stress de tâtonner comme interprète !)  On peut comprendre que les vedettes, à qui l'on ne passe rien, et que l'on brûlera sitôt fatigués, en particulier pour les chanteurs qui connaissent un déclin physique plus précoce et inéluctable que les autres, fassent le choix confortable de reproposer ce qu'elles maîtrisent au plus haut niveau, plutôt que de s'exposer sans cesse, en plus de la pression de l'excellence, à trébucher sur des œuvres moins bien connues.

Il n'empêche que, lorsqu'on veut me présenter comme « meilleur pianiste du monde » un type qui ne joue que les dix mêmes Chopin ou Bach toute l'année, je ne peux m'interdire de penser aux véritables héros qui, tout en jouant quasiment aussi bien (et en de nombreuses instances mieux), proposent des découvertes à tour de bras – Oliver Triendl en est l'exemple le plus spectaculaire, il semble qu'il n'est pas un concerto décadent ou un disque de musique de chambre germanique postromantique où il n'ait laissé sa trace – et à quel degré de finition et d'inspiration !  Des niveaux de difficulté incommensurables pour des œuvres qu'il n'aura pas l'occasion de roder en concert, et qui auront peu d'auditeurs ; mais qu'il accumule, pourtant. Un saint.
Peut-on attendre ce degré de vertu chez tous les simples humains, fussent-ils interprètes de génie ?



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Tiré de la liste ci-après :
Florent Alpaerts, Zomer-Idyll
Radio Flamande, Michel Tabachnik (Etcetera)




2. L'offre discographique

En réalité, le cas du disque est à part : en l'état, même s'il manque évidemment beaucoup de répertoire à enregistrer, nous disposons déjà de quoi nourrir plusieurs vies, rien qu'avec ce qui a déjà été publié. Avec la vente par correspondance et à présent l'écoute en flux dématérialisé, on n'est même plus limité par les choix du distributeur et du revendeur.

Exemple simple et factuel. Je ne crois pas être un paresseux du disque à n'écouter que les Sonates de Beethoven et les Symphonies de Brahms, mais en prenant un rapide index des compositeurs publiés en CD (limitons-nous à la lettre A, c'est pareil pour les autres), je me rends à chaque fois compte combien je ne connais qu'une infime partie non pas même de ce qui a été écrit, mais rien que de ce qui a été travaillé et enregistré par des musiciens sur des labels pas trop obscurs !

Voici cette liste des A, je vous laisse frémir. Je grasse ceux dont j'ai déjà entendu la musique, souligne ceux dont j'ai déjà entendu parler (attention, ça fait mal à l'amour-propre !).

(Pardon pour les blagues qui se sont glissées dans la liste.)

Kejian A, Michel van der Aa, Tore W Aaa, Thorvald Aagaard, Torstein Aagaard-Nilsen, Truid Aagesen, Froy Aagre, Van Aaken, Heikki Aaltoila, Valter Emil Aamodt, Kirk Aamot, Svend Aaquist, Jack Aaron, Irving Aaronson, Tore Aas, Kari Aava, Eduardo Flores Abad, Marwan Abado, Temple Abady, Reza Abaee, Peter Abaelard, Mindi Beth Abair, Adolfo Abalos, Abanyuramatwi, Shelagh Abate, Vladimir Abaz, Arkady Abaza, Erast Ageevitch Abaza, Marcello Abbado, Rez Abbasi, Luigi Abbate, Antonio Maria Abbatini, Jörg Abbing, Isidoro Abbondio, Alan Abbott, Clifford Abbott, Katy Abbott, Kamildine Abdallah, Riad Abdel-Gawad, Jean-Sélim Abdelmoula, Said Hachim Sidi Abderemane, Zheldibayev Abdimomyn, Isao Abe, Keiko Abe, Komei Abe, Yuichi Abe, Arsalan Abedian, Carl Friedrich Abel, Clamor Heinrich Abel, David  Abel, Helmut Abel, Mark Abel, Otto Abel, Yorick-Alexander Abel, Georgina Abela, Paul Abela, Peter Abelard, Nicanor Abelardo, David Abell, Jack Abell, John Abell, Michael Abels, Rolf Aberer, Ingemar Aberg, Lars Aberg, Sven Aberg, Tomas Aberg, Juan Aberle, Willy Abers, Johann Joseph Abert, Omar Abidi, Brett Abigana, Abingdon 4th Earl of Abing, Amoret Abis, Peter Ablinger, Miguel Abloniz, Michael D'Abo, Juris Abols, Lucia Abonizio, Lora Aborn, Girolamo Abos, Rabih Abou-Khalil, Isabelle Aboulker, Johann Abraham, Paul Abraham, Edvard Abrahamian, Maurice Abrahams, Hans Abrahamsen, Irving Abrahamson, John Abram, Edouard Abramian, Michael Abramovich, Harriett Abrams, Teddy Abrams, Raul Abramson, Emil Abranyi, Juan Manuel Abras, Antonio Abreu, Paz Abreu, Zequinha de Abreu, Patrick Abrial, Ayyoab Tarish Absi, Joseph Absi, Jean Absil, Franz Wilhelm Abt, Walter Abt, Acampora, Jad Abumrad, Jean-Baptiste Accolay, Pietro Accordi, Manos Achalinotopoulos, David Achenberg, Kad Achouri, Isidor Achron, Joseph Achron, Dieter Acker, Bob Ackerman, Martin F. Ackerman, Robert Ackerman, Ackermann, Hippolyte  Ackermans, Andy Ackers, Alfred H. Ackley, Bentley D. Ackley, Arthur Henry Dyke Acland, Hector Acosta, Jorge Acosta, Rodolfo Acosta, Jean-Claude Acquaviva, Marcellu Acquaviva, Nando Acquaviva, Nick Acquaviva, Lee Actor, Motohiko Adachi, Ella Adaiewsky, Tom Adair, Marcial del Adalid, Adam de Givenchi, Adam de la Halle, Adam de Saint Victor, Adam de Wagrowiec, Adam von Fulda, Adam Wagrowicensis, Adam X, Ad Adam, Adolphe Adam, Carl Ferdinand Adam, Johann Adam, Kathy Adam, Line Adam, Mark Adam, Stephan Adam, Bernardo Adam-Ferrero, Eleonora Adamian, Emil Adamic, Anna Adamis, Michael Adamis, Mark Adamo, Salvatore Adamo (que fait-il dans cet index ?), Tymoteusz Adamowski, Thomas Adams II, Alton Augustus Adams Sr., Ben Adams, Brant Adams, Bryan Adams, Byron Adams, Chris Adams, Christopher Adams, Daniel Adams, Derek Adams, Emmett Adams, Frank Adams, H. Leslie Adams, John Adams, John Luther Adams, Justin Alexander Adams, L. Adams, Lydia Adams, Richard Adams, Ryan Adams, Samuel Adams, Sarah Adams, Sarah Adams, Stanley Adams, Stephen Adams, Stephen Adams (un autre !), Thomas Adams, Tim Adams, William Adams, Yolanda Adams, Harold Adamson, Howard Adamson, Stuart Adamson, Gurgen Adamyan, Judah E. Adashi, Murray Adaskin, Hannah Addario-Berry, Cedric Adderley, Mark Adderley, Nat Adderley, Richard Addinsell, John Addison, Giancarlo Castro d'Addona, Alexander Addy, Mickey Addy, Obo Addy, Adele (oh), Olugbenga Adelekan, Dale Adelmann, Leonard Adelson, Hawley Ades, Adriano Adewale, Vasif Adigezalov, Adele Laurie Blue Adkins, Donna Adkins, Monty Adkins, Basil George Adlam, Christopher Adler, Ernest Adler, Hans Adler, Hugo Adler, James Adler, Jeff Adler, Larry Adler, Richard Adler, Samuel Adler, Yefim Adler, Anton Cajetan Adlgasser, Adam Adolphe (vraiment ?), Bruce Adolphe, Julia Adolphe, Pierre Adolphe, Olle Adolphson, Theodor W. Adorno, Emanuel Adriaenssen, Lisandro Adrover, John Adson, Sade Adu, Bhumibol Adulyadej, Ondrej Adámek, Thomas Adès, Thomas Aeschbacher, Walther Aeschbacher, Rene Djam Afame, Walter Afanasieff, Trama Afona, Yshai Afterman, Kilian Afzalirad, Viggo Afzelius, Alemu Aga, Ebu Bekir Aga, Nefiri Behram Aga, Sakir Aga, Zeki Mehmed Aga, Sergei Agababov, Vladislav Germanovich Agafonnikov, Christina Agamanolis, Vasiliy Agapkin, Denes Agay, Agostino Agazzari, Amy Agbary, Goran Agdur, Andrew Ager, Klaus Ager, Milton Ager, Axel Agerby, Siamak Aghaei, Malin Aghed, Salar Aghili, Komitas Aghtsetsi, Francois d'Agincour, Chrysostom Agiographos, Ray Agius, Joakim Agnas, Max Agnas, Sabina Agnas, Tomas Agnas, Henri Agnel, Giovanni-Battista Agneletti, Lorenzo Agnelli, Udo Agnesens, Maria Teresa Agnesi, Carl-Bertil Agnestig, Elaine Agnew, Roy Agnew, Jean-Louis Agobet, Kati Agocs, Vladimir Agopov, Andrea Agostini, François Agostini, Lodovico Agostini, Pietro Simone Agostini, Georgij Agratina, Jeffrey Agrell, Johan Joachim Agrell, Sigurd Agren, Alexander Agricola, Johann Agricola, Johann Friedrich Agricola, Martin Agricola, Martijn Van Agt, Dionisio Aguado, Graciela Agudelo, Victor Agudelo, Sara Agueda, Anthony Aguiar, Ernani Aguiar,  Antonio Aguilar, Florante Aguilar, Freddie Aguilar, José María Aguilar, Pilar Aguilar, Sante Aguilar, Remi Aguilella, Sebastian Aguilera de Heredia, Avelino de Aguirre, Carlos Aguirre, Francisco de Paula Aguirre, José Luis Aguirre, Julian Aguirre, Louis Aguirre, Zorn Gottes Aguirre, Coriún Aharonián, Eden Ahbez, Sverker Ahde, David Ahlberg, Gunnar Ahlberg, Herman Ahlberg, Johann Georg Ahle, Johann Rudolf Ahle, Fred Ahlert, Bengt Ahlfors, Ernfrid Ahlin, L. Ahlin, Lotta Ahlin, Sven Ahlin, David Ahlqvist, Johan Alfred Ahlstrom, Olof Ahlstrom, Osman Ahmad, Mirwais Ahmadzai, Harri Ahmas, Byung Won Ahn, Eak Tai Ahn, Eak Tay Ahn, Jin-Ah Ahn, Oscar Ahnfeldt, Oscar Ahnfelt, Kalevi Aho, Peter von Ahrberg, Hans Georg Ahrens, Joseph Ahrens, Sonninen Ahti, Sanna Ahvenjarvi, Rebecka Sofia Ahvenniemi, Johann Caspar Aiblinger, Arnt von Aich, Clément Aichelbaum, Gregor Aichinger, Oskar Aichinger, Anselmo Aieta, Anselmo Alfredo Aieta, James Aikman, Hans Ailbout, Leib Ailenberg, Arthur Campbell Ainger, Mark Ainger, Henry Ainsworth, Tauno Aints, Skeed Airy, Jim Aitchison, George Aitken, Hugh Aitken, Paul Aitken, Robert Aitken, T. Aivaz, Elie Aiwaz, Hiromasa Aizawa, Pedro Aizpurua Zalacain, David Ajzenstadt, Ryoko Akama, Michiko Akao, John Joseph Akar, Pierre Akendengue, Erik Akerberg, Nina Akerblom Nielsen, Samuel Akeroyde, Hans Martin Akerwall, Douglas Akey, Samuel Akeyrode, Ramin Akhavijou, Komitas Akhtsetsi, Sergey Akhunov, Hirohisa Akigishi, Andy Akiho, Fedir Stepanovych  Akimenko, Segun Akinola, Rafael Akinyemi, Daniel Akiva, Jan Akkerman, Samuel Akpabot, Necil Kazim Akses, Semion Aksionov, Harry Akst, Sezen Aksu, Pavel Akulenko, Yasushi Akutagawa, Ahmad Al Khatib, Imam al-Būsīrī, Abdul Rahman Al-Khateeb, Salim Al-Masry, Muhammad Al-Qasabgi, Mohamed Al-Qasabji, Suleiman Al-Qoudsi, Ibrahim Nasir Al-Soula, Riad Al-Sumbati, Abdul-Qadar Al-Taneer, Solhi Al-Wadi, Karim Al-Zand, Sergio Ala, Kari Ala-Pollanen, Aleksandr Alabjew, Juhasz Aladar, Mikalay Il'ich Aladaw, David Alagna, Frederico Alagna, Roberto Alagna (?), Albert Alain, Jehan Alain, Olivier Alain, Timo Alakotila, Domenico Alaleona, Antonio Alamanni, Pierre Alamire, Johannes Alanus, Delphin Alard, Frederic Alarie (jazz…), Jules Alary, Jose Lopez Alavez, Jean Alazard, Alba Antonio, Federico Albanese, Guido Albanese, Regina Albanez, Enrique Albano, F. Albano, Vincenzo Albano, Marcia Albareda, Nicanor Albarellos, Calatambo Albarracin, Ruben Albarran, Isaac Albéniz,  Mateo Albeniz, Pedro Albeniz, Père Alberch, Juan Bautista Alberdi, Peter Alberg, Eleanor Alberga, Pirro Albergati, Albericus, Sebastian de Albero, Andrea Chamizo Alberro, Chava Alberstein, Prince Consort Albert, Adrienne Albert, Benoit Albert, Eugen d'Albert, Heinrich Albert, Heinrich Albert, Ludwig Albert, Morris Albert, Stephen Albert, Thomas Albert, Finn Alberth, Domenico Alberti, Ferruccio Carlo Alberti, Fredi Alberti, Giuseppe Matteo Alberti, Innocentio Alberti, Johann Friedrich Alberti, Luis Alberti, Alphons Albertin, Ignazio Albertini, Thomas Anton Albertini, Julio Alberto, Luis Alberto, Per Albertsen, Albertus, Joannes Albertus, Henricus Albicastro, Helge Albin, Filippo Albini, Giovanni Albini, Tomaso Giovanni Albinoni, Candido Albistur Iturria, Francesco degli Albizzi, Francesco Alborea, Felix Alborov, Charles Albrecht, Hansjörg Albrecht, Sally K. Albrecht, Timothy Albrecht, Anton Albrechtsberger, Johann Georg Albrechtsberger, Vincenzo Albrici, William Albright, Anne Albritton, Jason Alburey, Mark Alburger, Nilo Alcala, Luna Alcalay, Andres Alcalde, Macedonio Alcalá, Albert Alcaraz, Jose Bernardo Alcedo, Daniel Alcheh, John Alcock, Stanley Alcock, Walter Galpin Alcock, Michael Alcorn, Richard Alcoy, Suzie Aldabbagh, Richard Aldag, Mario Kuri Aldana, Gil Aldema, Arnold Alder, Ernest Alder, Erwin Alder, Noldi Alder, Igmar Alderete Acosta, Eliza S. Alderson, Adas Aldo, Pedro Juan Aldomar, Henry Aldrich, Pat Aldrich, Robert Livingston Aldridge, Giuseppe Vincenzo Antonio Aldrovandini, Van Aleda, Andy Aledort, Jose Luis Gomez Aleixandre, Manuel Alejandro, Age Aleksadersen, Alexander Aleksandrovich, Alekszandrov, A. V. Alekszandrov, Gurgen Alemshah, Kourken Alemshah, Alenyev, Raffaella Aleotti, Vittoria Aleotti, Yuri Aleskerov, Alfred Alessandrescu, Felice Alessandri, Giuseppe Alessandrini, Rinaldo Alessandrini, Raffaele d'Alessandro, Greg D'Alessio, Wilhelm Aletter, Alexander, Cecil Frances Alexander, Edna Alexander, Elizabeth Alexander, Geoff Alexander, Geoffrey Alexander, Haim Alexander, James "Woodie" Alexander, Jeff Alexander, Joe L. Alexander, John Alexander, Josef Alexander, Meister Alexander, Nick Alexander, Phil Alexander, Rick Alexander, Roe Alexander, Russell Alexander, Sascha Alexander, Seth Alexander, Van Alexander, Ingeborg Alexandersen, Bjørn Veierskov Alexandersson, Erika Alexandersson, Alexander Alexandrov, Alexander Vasil'yevich Alexandrov, Anatoli Nikolayevich Alexandrov, Boris Alexandrov, Nikolai I. Alexandrov, Diran Alexanian, Minas Alexiadis, Carl Alexius, John Aleyn, Johnny Alf, Franco Alfano, Vasily Serge Alferiev, Hilarion Alfeyev, Rino Alfieri, Alfonso X (El Sabio), Javier Alfonso, Jose Alfonso, Sebastian Alfonso, Matti Alfonzetti, Esteban Alfonzo, Harry L. Alford, Jonathan Alford, Kenneth J. Alford, J. Alfred, Hans Alfredsson, Martin Alfsen, Hugo Alfvén, Luna Algalay, Leon Algazi, Augusto Alguero, Louai Alhenawi, Franghiz Ali-Zadeh, Szl. Alimov, Cyril Alington, Alinkar Kyaw Swar U Han Pa, Francisco Alio y Brea, Bonaventura Aliotti, Roman Alis, Jeronimo Aliseda, Richard Alison, Charles-Valentin Alkan, Henk Alkema, Thierry Alla, Geza Allaga, Richard Allain, Ulderic Allaire, Kathleen Allan, Lewis Allan, Douglas Allanbrook, Maurice Allard, Alejandro Nunez Allauca, Ben Allaway, Per-Gunnar Alldahl, Richard Alldridge, Gregorio Allegri, Lorenzo Allegri, John Allemeier, Barkley Allen, Christopher Allen, Eugene W. Allen, Euphemia Allen, Fletcher Allen, Fred J. Allen, Geoffrey Allen, George Allen, George Frederick Ferdinand Allen, Harry Allen, Kurt Allen, Lester Allen, Lily Allen, Peter Allen, R. Allen, Robert Allen, Shorty Allen, Simon Allen, Steve Allen, Ted Allen, Terry Allen, Thomas Allen (?), Thomas S. Allen, Thornton Allen, Ward Allen, Pedro Humberto Allende, Johann Ludwig Conrad Allendorf, Frederic Allerat, Hans-Gunther Allers, Giovanni Allevi, Claude Loyola Allgen, Gabriel Allier, Pierre Allier, Audrey Allison, Jerry Allison, Joe Allison, Marc Allison, Richard Allison, Frances Allitsen, Pietro Allori, David Allred, Nancy Boone Allsbrook, Martin Sanchez Allu, Donald Allured, Ralph Allwood, Jan Alm, Maiotte Almaby, José Luis Almada, Lincoln Almada, Niño de Almaden, Samuel Alman, Carlos Eleta Almaran, Francesco  Almasio, Antonio Victorino d'Almeida, Francisco Antonio de Almeida, Herminio de Almeida, Laurindo Almeida, Manuel Botelho de Almeida, Oriano de Almeida, Carl Almenraeder, Atso Almila, Juan Alvarez de  Almorox, Carl Jonas Love Almqvist, Hakan Almqvist, Knut O. W. Almroth, Ruth Sofia Almén, Eyvind Alnaes, Frode Alnaes, Oreste d'Alo, Aaron Alon, Shay Alon, Aminadav Aloni, Bezalel Aloni, Alonso Netta Aloni, Carmelo  Alonso Bernaola, Francisco Alonso, Germán Alonso, Miguel Alonso, Miguel Manzano Alonso, Tite Curet Alonso, Eduardo Alonso-Crespo, Eduardo Alonso-Crespo, Florent Alpaerts, Mikhail Alperin, Raphael Alpermann, Michael Alpert, David Alpher, Fahmi Alqhai, Rami Alqhai, Carlos Roque Alsina, Jeremy Alsop, Birgitte Alsted, Lettie Beckon Alston, Alex Alstone, Egbert van Alstyne, Bernhard Alt, Maarten Altena, Johann Ernst Altenburg, Michael Altenburg, Aaron Alter, Israel Alter, Louis Alter, Bjorn Alterhaug, Donald Altfeld, Ragnar Althen, Tim Althoff, Willi Althoff, Jay Althouse, Monroe A. Althouse, Paolo Altieri, Joan Ceardi Altisent, Arthur Altman, John Altman, Laurie Altman, Ludwig Altman, W.L. Altman, Wilhelm Altmann, Johann Christoph Altnickol, Tatoul Altounian, Rafael Altro, Modest Altschuler, Fernando Altube, Levent Altuntas, Ruben Altunyan, Joseph Henri Altès, Felipe Pinglo Alva, Boris Alvarado, Diego de Alvarado, Alvarez Jose Alvarado, Adalberto Alvarez, Antonio Alvarez, Eblis Alvarez, Lucia Alvarez, Pedro Alvarez, Roberto D. Alvarez, Alvaz, Maria de Alvear, Battista Giovanni Alveri,  Bill Alves, Jose Alves, Wellington E. Alves, E. Alvin, J.K. Alwood, Josiah Kelly Alwood, Richard Alwood, Kenneth Alwyn, William Alwyn, Alexander Alexandrovich Alyabiev, Maria Alyokhina, Andrés Alén, Magnar Am, Laszlo Amade, Amadeo Amadei, Filippo Amadei,  Pietro Amadei, Gaetano Amadeo, Giuseppe Amadori, Luis Cesar Amadori, Nikolai Amani, Michael Amann, Thomas Amann, Vincent-Aloïse Amann, Masamichi Amano, Armand Amar, Talia Amar, Yosef Amar, Wannakuwattawaduge Don Amaradeva, Miguel Amaral, N. Amaral, Joan Albert Amargós, Moni Amarilio, Patrick Amaru, K Amas, Silvio Amato, Efrain Amaya, Francisco Amaya, Luis Fernando Amaya, Oren Ambarchi, Charles Amberg, Johan Amberg, Charles d'Ambleville, Giovanni Ambrioso, Giovanni Ambrogio, Noberto Ambros, Paul Ambrose, R.S. Ambrose, Robert Steele Ambrose, Otantino Ambrosi, Claudio Ambrosini, Pietro Ambrosioni, Aurelianus Ambrosius, Ambrosius von Mailand, Hermann Ambrosius, Bjarne Amdahl, Magne Amdahl, Elly Ameling (?), Olga Amelkina-Vera, André Ameller, Alejandro Amenábar, Federico Amendola, Gaetano Amendola, Alessandro Amenduni, Antonio Amenduni, Bernhard Amenreich, Bonifacius Amerbach, Luiz Americano, Jefferey L. Ames, Morgan Ames, Kim André Amesen, Franck Amet, Daniele Amfitheatrof, Vicente Amigo, Shohei Amimori, Sahba Aminikia, Joseph Amiot, Emanuel Amiran, Charles Amirkhanian, Robert Amirkhanian, Fikret Amirov, Kenneth Amis, Martin Amlin, Guy Ammandt, Dieter Ammann, Elias Nikolaus Ammerbach, Fabrizio Ammetto, Jacques Ammon, Gene Ammons, John Amner, Cataldo Amodei, Salvador Amodei, Johannes Andreas Amon, Antonio Amone, Laythan Amor, Mari Amor, Ayrton Amorim, Francesco Amoroso, Keith Amos, Tori Amos, Pascal Amoyel, Quirin Amper Jr., Emilia Amper, Raine Ampuja, David Amram, Franck Amsallem, Prosper Amtmann, Steven Amundson, Gilbert Amy, Avraham Amzallag, Bo An, Cheng-bi An, Zhi-shun An, Francesco d'Ana, Guillermo Anad, Chidera Anamege, R. Ananiev, Karen Ananyan, Domenico Anastasi, Christos Sp. Anastassiou, Alessandro Anatrini, Ernesto Anaya, Pierre Ancelin, Juan de Anchieta, Ancillottib Giovenale Ancina, Solomon Ancis, Theodore Anckarcrona, Jorge Anckermann, Charles Ancliffe, Francesco Ancona, Wladyslaw Anczyc, Kerstin Andeby, Laura Andel, Carl-Olof Anderberg, Adam Anders, Hans Anders, Henrico Anders, Nikki Anders, Ursula Anders, Benny Andersen, Drake Andersen, Eyvin Andersen, Fritz Andersen, Hans Christian Andersen, Henry Andersen, Joachim Andersen, Joel Andersen, Kai Normann Andersen, Kjell Magne Andersen, Niels Andersen, Peter Andersen, Sophus Andersen, Adam Anderson, Adrienne Anderson, Alistair Anderson, Allen Anderson, Andrea Anderson, Andrew J. Anderson, Avril Anderson, Beth Anderson, Cat Anderson, Charles Anderson, Dan Anderson, Deacon Anderson, Douglas Anderson, Ed Anderson, Edmund Anderson, Edward Anderson, Gary Anderson, Greg Anderson, Ian Anderson, Jon Anderson, Joseph Anderson, Julian Anderson, Keiron Anderson, Kristen Anderson, L. Anderson, Lasse Anderson, Laurie Anderson (pop encore), Leroy Anderson, Martha Anderson, Maxwell Anderson, Michael Anderson, Mike Anderson, R. Alex Anderson, Ray Anderson, Robert Anderson, Ron Anderson, Sophus Anderson, Stephen Anderson, Steve Anderson, Stig Anderson, Thad Anderson, Thomas Jefferson Anderson, William Anderson, William Henry Anderson, Christopher Anderson-Bazzoli, Wilma Anderson-Gilman, Kristen Anderson-Lopez, Fridthjov Anderssen, B. Tommy Andersson, Benny Andersson (…), Erik Andersson, Gert-Ove Gunnar Andersson, Henrik Andersson, Johan August Andersson, Johannes Dybkjaer Andersson, Jonas Andersson, Karin Dreijer Andersson, Olle Andersson, Otto Andersson, Per Andersson, Rebekka Maria Andersson, Rune Andersson, Stefan Andersson, Stig Andersson, Stikkan Andersson, Thommy Andersson, Tina Andersson, Tommie Andersson, Tore Andersson, Rafael Andia, Édouard Ignace Andlauer, Kevork Andonian, Daniel Andor, Darja Andorvska, Andre 300 (?), David Francois Marc André, Andre Fabian, Johann Andre, Mark Andre, Peter Andre, Andrea da Firenze, Volkmar Andreae, Andreas de Florentia, Andreas von Kreta, Axel Andreasen, Per Andreasson, Elfrida Andree, V. Andreev, Antonin Andreiev, Roberto Andreoni, Timo Andres, Timothy Andres, Mogens Andresen, Kerry Andrew, George Whitfield Andrews, Herbert Kennedy Andrews, Mark Andrews, Simon Andrews, Samuel Andreyev, Vasily Vasil'yevich Andreyev, Andreja Andric, Ron Andrico, Hendrik Andriessen, Jurriaan Andriessen, Louis Andriessen, Andrieu Contredit d'Arras, Fernand Andrieu, Franciscus Andrieu, Evangelos Andrikos, Victor Andrini, Georgios Andriotis, Yiannis Andronoglou, Alma Bazel Androzzo, Andriy Andrushko, Adam Andrzejowski, Bernard Andrès, Maurice André, Rich Andy, Giuseppe Anelli, Domenico Anello, Guiseppe Anepeta, Felice Anerio, Francesco Anerio, Giovanni Francesco Anerio, Jean-Jacques-Baptiste Anet, Pasquale Anfossi, Alfredo de Angelis, Franck Angelis, Girolamo de Angelis, M. de Angelis, Enrico de Angelis-Valentini, Steve Angello, Gioacchino Angelo, Nuccio d'Angelo, Carlo Angeloni, Luca Angelosanti, Darol Anger, Edmund Angerer, Paul Angerer, Albert Anglberger, Donald Angle, Jean Henri d'Anglebert, Rafael Angles, Galfridus de Anglia, Robertus de Anglia, Seignr Anglosini, Giovanni Angrisani, Armand Angster, Eduardo Angulo, Hector Angulo, Manuel Angulo, Istvan Anhalt, María Luisa Anido, Harry Anik, Avni Anil, Giovanni Animuccia, Paolo Animuccia, Emil Anjou, Paul Anka, Karl-Johan Ankarblom, Martin Ankelius, Egon Ankerstjerne, Anna Amalia Princesse de Prusse, Ulf Anneken, Michael Annicchiarico, Alessandro Annunziata, Anonymous, Peter van Anrooy, Andrea Ansalone, Ansanus, Ernst Anschutz, Eric Ansell, John Ansell, Tony Ansell, Renato Anselmi, Caroline Ansink, Jose Ansorena, Susanne Ansorg, Konrad Ansorge, Laura Anstee, Adam Ant, Hidas Antal, Bernhard von Antalffy, Dezső Antalffy-Zsiross, Linda Antas, Christian Antblad, Antegnati, Costanzo, John Antes, George Antheil, Christopher Anthin, Eugène Anthiome, Anthony de Countie, Bert R. Anthony, Pete Anthony, Ray Anthony, Francisco Antich, Alfio Antico, Andrea Antico, Luca Antignani, John Antill, Ivo Antognini, Fachard Antoine, Georges Antoine, Biagio Antonacci, Pietro Antonacci, Maria Antonakos, Antonello da Caserta, Claire Antonini, Antonio Jose, Francesco Antonioni, Giorgio Antoniotto, Theodore Antoniou, Antonius de Civitate Austrie, Antonius Romanus, Jack Antonoff, Ferdinando Antonolini, Gorgen Antonsson, Mikhail Antsev, N. Antsev, Vilhelm Anttila, Jorge Antunes, Alfredo Antúnez, Artem Anuchin, Davide Anzaghi, Valentine C. Anzalone, Remo Anzovino, Masahiko Aoi, Erkki Apajalahti, Nikolaus Apel, David August von Apell, Dace Aperane, Dace Aperans, Georges Aperghis, Aphex Twin, Esther Apituley, Manfred Apitz, Gabrielle Aplin, Danny Apolinar, Giuseppe Apolloni, Ferrucio Apollonio, Nicolay Apollyon, Saskia Apon, Rafael Aponte-Ledee, Hans Erich Apostel, Andreas Apostolou, Nikolaï Apostolov-Stroumski, Biddu Appaiah, David Appelbaum, Dave Appell, David Appell, Benedictus Appenzeller, Bert Appermont, Alessandro Appignani, Jody Karin Applebaum, Louis Applebaum, Mark Applebaum, Robert Applebaum, Thomas Appleby, Patrick Appleford, David B. Applegate, Appogiatura (?), Ferucchio Appolonio, Garbis Aprikian, Serafino Aquilano, Giancarlo Aquilanti, Paulinus Aquileiensis, Thomas d'Aquin, Dan Ar Braz (huhu), Gaspar de Arabaolaza, Alfredo Aracil, Atar Arad, Emilio Aragon, Louis Aragon, Juan Antonio de Aragues, T. Aragües, Mitsuru Arai, Momoko Arai, Yumi Arai, Francisco Araiza (?), Francesco Araja, Dimitri Arakishvili, Paolo Aralla, Eduardo Aram, Alexis Aranda, Luis de Aranda, Pablo Aranda, Nibaldo Araneda, Juan Aranes, Alí Arango, János Arany (!), Juan Aranyes, Gyorgy  Aranyi-Aschner, Boris Arapov, Stefan Arason, Ingrid Arauco, Afonso de Araujo, Juan de Araujo, Pedro de Araujo, Hisashi Arayama, Felipe Araújo, Jean-Baptiste Arban, Thoinot Arbeau, Harold W. Arberg, Enrique Fernandez Arbos, David Arbury, Miquel Asins Arbó, Paolo Arca, Jacques Arcadelt, Arcadet, Arcady, Luis Arcaraz, Julián Arcas, José Martínez de Arce, Andrew Arceci, Gwyn Arch, Paul Archbold, Iain Archer, John Archer, Kevin Archer, Kimberly K. Archer, Malcolm Archer, Violet Archer, Antonio Archilei, Archimandrite Feofan, Louis Archimbaud, Serge Arcuri, H. Arcusa, R. Arcusa, Ramon Arcusa, Ángel Ardae, Luigi Arditi, Lori Ardovino, José Ardévol, Segundo Aredes, Sven Arefeldt, Bulent Arel, Giuseppe Arena, Jose Arena, María José Arenas, Fuentes Arenas-Fuentes, David Arend, Heinrich Arends, Anton Stepanovich Arensky, Manuel Arenzana, Diego Ares, Isabel Aretz, Vardan Areveltsi, Mario Argandona, W. Argenovsky, Dominick Argento, Ramon Cabrera Argote, Sasha Argov, Alejandro Arguello, Anneli Arho, Christian Arhoff, Moutaz Arian, Javier Arias Bal, Clotilde Arias, Spencer Arias, Vittorio Arienzo, Giacomo Arighi, Jacopo Antonio Arighi, Giacomo Arigoni, Reiko Arima, Silvano Arioli, Attilio Ariosti, Santi Arisa, Rodolfo Arizaga, Juan de Arizpacochaga, Mikhail Arkadiev, Peter Arkell, Reginald Arkell, David Arkenstone, Alexander Arkhangelsky, Alan Arkin, Manfred Arlan, Rolf Arland, F. Arlberg, Fritz Arlberg, Albert Arlen, Harold Arlen, Walter Arlen, Paul Arma, Jacques Armand, R. Armand, Jose Armandola, Mark Armanini, Armath, Antonina Armato, Daniel Armbruster, Vito Armenise, Eric Armenta, Eduardo Armenteros, Elinor Armer, Philip Armes, Leticia Armijo, Fabio Armiliato (?), Laythan Armor, Andreas Armsdorff, Bill Armstrong, Bille Joe Armstrong, Callum Armstrong, Chris Armstrong, Craig Armstrong, Dido Armstrong, Frankie Armstrong, Harry Armstrong, Henry Armstrong, Iain Armstrong, Kit Armstrong, Lillian Hardin Armstrong, Louis Armstrong, Newton Armstrong, Robert Armstrong, Rollo Armstrong, Thomas Armstrong, Vanessa Bell Armstrong, Arn, Ólafur Arnalds, Gheorghi Arnaoudov, Ronald Arnatt, Leo Arnaud, Pascal Arnaud, Dimitri Arnauts, Felix Arndt, Michael Arne, Thomas Augustine Arne, Jorn Arnecke, Richard Arnell, Borghild Arner, Kim André Arnesen, Per Christian Arnesen, Keith M. Arneson, Richard Arnest, Finn Arnestad, Will Arnett, Gus Arnheim, Ralf Arnie, Arnold de Lantins, Bernard Arnold, Carl Arnold, Chris Arnold, David Arnold, Eddy Arnold, Ernst Arnold, Frank Arnold, G.B. Arnold, H. Arnold, Malcolm Arnold, Martin Arnold, Maurice Arnold, Samuel Arnold, Robert Arnoldson, Malin Arnoldsson, Mirko Arnone, Katy J. Arnovich, Sidney Arodin, Eduardo Arolas, Colombino Arona, Columbo Arona, Rud Aronson, Suyinbay Aronuly, Alexander Aroutiounian, Hans Arp, Julian Arp, Joannes Arpinus, Leonard Anthony Arran, Vicente Arregui Garay, Chris Arrell, Brian Arreola, Giulio Cesare Arresti, Juan Crisóstomo de Arriaga, Pascual Emilio Arrieta, Claude Arrieu, Girolamo Arrigo, Guiseppe Arrigo, Carlo Arrigoni, Giovanni G. Arrigoni, Pepito Arriola, Richard Arrison, Pelayo Arrizabalaga, Antonio Salazar Arroyo, Enrique Rangel Arroyo, Jose Alfredo Rangel Arroyo, Juan Arroyo, Raynald Arseneault, Fazli Arslan, Yesari Asim Arsoy, Alex Arteaga, Angel Arteaga, Edward Arteaga, Eduard Nikolaevich Artemyev, Matthias Arter, Juan Miguel Artero, Edward Arthur, Gerald Arthur, Andy Arthurs, George Arthurs, Tom Arthurs, Philippe Arthuys, Ruth Artman, Leo Artok, Piotr Artomiusz, Nikolai Artsibushev, Vyacheslav Petrovich Artyomov, Alexander Arutiunian, Ioannis Arvanitis, Koeskimaa Arvo, Robat Arwyn, Valeri Arzumanov, Jesús Arámbarri, Rahman Asadollahi, Boris Vladimirovich Asafiev, Akiko Asai, Seyfettin Asal, Nicholas Asan, Thomas Asanger, Fujiya Asano, Koji Asano, Makiko Asaoka, Rodney Asberg, Josquin D'Ascanio, Michael Aschauer, August Ascher, Joseph Ascher, Kenny Ascher, Leo Ascher, Gerald J. Ascione, Matthew G. Ascione, Nicholas Anthony Ascioti, Michele Ascolese, Rosa García Ascot, Ola Asen, Vicente Asencio, Florencio Asenjo, Jon Asgeirsson, Deborah Ash, Paul Ash, Peter Ash, Aubrey Ashburn, Irving Ashby, Nils Henrik Asheim, Tony Asher, Ayala Asherov, Robert Ashfield, Nickolas Ashford, Alden Ashforth, Robert Ashley, Howard Ashman, Matthew James Ashman, Lawrence Ashmore, Ashot, Algernon Ashton, Graham Ashton, Kim Ashton, Donald Ashwander, Thomas Ashwell, Philip Ashworth, Dan Asia, Daniel Asia, Bonifazio Asioli, R. Aska, Jimsher Askaneli, Peter Askergren, R. Askew, Steve Askew, Daniel Askill, Michael Askill, Peter Askim, Ali N. Askin, R. Askue, B. Aslaksen, Sergey Aslamazyan, Jakob Aslund, Feike Asma, Conrad Asman, Svend Asmussen, Giammateo Asola, Hidetomi Asou, Christopher Aspaas, Soren Aspelin, David Asplin, Herman Natanael Asplof, Jonas Asplund, Karl Asplund, Andre Asriel, Clarice Assad, Odair Assad, Sérgio Assad, Caterina Assandra, Pontus Assarsson, Hans Asselbergs, Midhat Assem, Paulo de Assis, Ignaz Assmayer, Ignaz Assmayr, Fred Astaire, Andre Astier, Rick Astley, Felix Astol Artes, Hugh Aston, Peter Aston, Astor, Miguel Astor, Luigi Astore, Emanuele Astorga, Anders Astrand, Axel Astrom, Wilhelm Astrom, Astrovsky, Colette Astruc, Korkyt Ata, Atayde, Blas Atehortua, X Atencio, Basil Athanasiadis, Georges Athanasiadès, Nikos Athanassakis, Athenaios, Florent Athenosy, Michael Atherton, Can Atilla, Julian Atirahu, Boyd Atkins, Ivor Atkins, Jim Atkins, Joseph Atkins, W.T. Atkins, Craig Atkinson, Frederick C. Atkinson, Geoffrey Atkinson, Michael Atkinson, Francois Atlan, Natacha Atlas, Dmitri Atovmyan, Lev Atovmyan, Raffaello Atri, Benjamin Attahir, Pierre Attaingnant, William Attaway, C. Attenhofer, Kurt Atterberg, Luffmann Atterbury, Christian Ludwig Attersee, John Attey, Pekka Attinen, Danne Attlerud, Karl Attrup, Thomas Attwood, Aturov, Shirl Jae Atwell, Josiah Kelley Atwood, Thimios Atzakas, Tin-yung Alex Au, Jean Aubain, Georges Aubanel, Michael Aubart, Daniel-François-Esprit Auber, Jacques Aubert, Louis Aubert, Aubertin d'Airaines, Valery Aubertin, Tony Aubin, René Aubry, Matthew Aucoin, Tim Aucoin, Richard M. Audd, Audefroi Li Bastars, Edmond Audran, H. Auer, Leopold Auer, Lera Auerbach, Josepha Barbara von Auernhammer, May Aufderheide, Joseph Anton Xaver Auffmann, Benedict Anton Aufschnaiter, Michael Auger, August Wilhelm (Prince de Prusse), John August, Peter August, Conny Augustin, Joseph Augustin, Vaclovas Augustinas, Augustine of Canterbury, Alberto Augusto Martins, Rafal Augustyn, Zane van Auken, Michael Aukofer, Domenico Auletta, John Aulich, Tor Aulin, Valborg Aulin, Maxime Aulio, Patrick Aulton, Franz Josef Aumann, Heike Aumuller, Bo Aurehl, Egidius de Aurelia, Georges Auric, Frédéric Aurier, Corentin Aussems, Jonathan Aussems, Billy Austin, Charles Austin, Elizabeth R. Austin, Frederic Austin, Gene Austin, Jennifer Austin, Larry Austin, Lovie Austin, William Austin, Kirsti Autio, Gene Autry, Antti Auvinen, Georges Auvray, Artus Aux-Cousteaux, Roland Auzet, Artur Avanesov, William Averitt, Richard E. Averre, Jon Aveyard, Menahem Avidom, Antonio de Avila, Hernán Ramírez Avila, Joan de Avila, Manuel Leitao de Avilez, Eilon Aviram, Charles Avison, Avi Avital, Giuseppe Antonio Avitrano, Boaz Avni, Tzvi Avni, Avondano, Pietro Giorgio Avondano, Ana-Maria Avram, Sofia Avramidou, Aaron Avshalomov, David Avshalomov, Jacob Avshalomov, Emil Awad, Ali Mire Awale, John Axelrod, Lawrence Axelrod, Sten Axelson, Carl Anton Axelsson, Jonny Axelsson, William Axt, Penelope Axtens, Hoyt Axton, Mae Boren Axton, Axwell, Hector Ayala, R. Ayala, Ramon Ayala, Ruhi Ayangil, Marcus Aydintan, Zya Aydintan, John Ayer, Nat D. Ayer, Lydia Ayers, Richard Ayleward, G. Ayling, J. Ayling, John Aylward, Theodore Aylward, Laura Ayoub, Sarah Ayoub, Ayra, Mikael Ayrapetyan, Jim Ayre, Frederick Ayres, Mitchell Ayres, Nelson Ayres, Paul Ayres, Richard Ayres, Francois Vincent Ayssav, Ayuo, Armen Ayvazyan, Artemi Ayvazyan, Vaja Azarashvili, Svitlana Azarova, Julio Azcano, Jose Jesus de Azevedo Souza, Carlos Azevedo, Daudeth de Azevedo, Julie de Azevedo, Sergio Azevedo, Waldyr Azevedo, E. Azeyev, Michael Azguime, Thomas Azier, Evstaphiy Aziev, Kinan Azmeh, Charles Aznavour (…), Francesco Azopardi, José de Azpiazu, Cristina Azuma, Tatsuzo Azuma, David Azurza, Filippo Azzaiolo, Maurizino Azzan,  Zurnazen Ibrahim Ağa.

(Si vous êtes curieux de ceux que je connais, j'en parlerai volontiers…)

Bien sûr, dans l'ensemble figurent énormément de petits compositeurs baroques ou classiques un peu mineurs (dont on a éventuellement oublié les avoir écoutés…), de compositeurs de musiques de film (Addinsell), de musical (Adler), de compositeurs occasionnels (interprètes qui ont écrit une petite pièce) voire des artistes de pop & variété qui ont été enregistrés par des artistes classiques. La plupart apparaissent sur une piste isolée dans un récital paumé de chœurs ou de cross-over, il est vrai. Mais tout de même, la proportion d'inconnus absolus rend modeste (sachant qu'on est loin d'avoir tout écouté de ceux qu'on connaît, forcément), et assez confiant sur l'impossibilité d'assécher le fonds en une vie.
Vous remarquez aussi le nombre de femmes (souvent des artistes américaines vivantes …), pas si négligeable qu'on pourrait le supposer. (En nombre de disques, d'œuvres, de pistes, de durée totale, c'est évidemment dérisoire, mais elles sont nombreuses en réalité, même dans les enregistrements.)

La question de l'offre, au disque, est donc davantage une question de curiosité, de formation des publics, et bien sûr de modèle économique –  peut-on réellement couvrir ses frais en enregistrant Pękiel (DUX), Vaňhal (Capriccio), La Tombelle (Aparté) ou Toch (CPO) ?  Ou même en enregistrant la 10001e Symphonie n°5 de Beethoven avec des artistes de notoriété moyenne ?  Le jour où les partenariats extérieurs, le mécénat public ou privé, l'autoproduction des artistes comme carte de visite se retirent, les disques, dans le marché actuel, ne pourront plus être financés, et cela affectera mécaniquement l'offre.

Pour l'heure, c'est pléthore, on n'a même jamais autant publié (témoin les centaines de parutions cette année, parfois de choses assez obscures), et jamais autant de raretés !



[[]]
Suggestion de renouvellement grand public pour artiste norvégien à la mode :
Geirr Tveitt, Concerto n°5, mouvement III
Niels Mortensen, Symphonique de Stavanger, Ole Kristian Ruud (BIS)




3. Des solutions pour le concert

Le concert, à l'opposé, est par essence limité par la proposition locale, une année donnée – sachant que les spectateurs ne sont pas libres sur toutes les dates, alors qu'il est toujours possible d'acquérir et d'écouter un disque quel que soit son lieu de confection ou sa date de sortie.

Alors, comment faire pour varier le répertoire ? — et ainsi documenter du patrimoine, ouvrir la palette des styles proposés (pas que du piano germanique et de l'opéra italien, par exemple), renouveler les écoutes des habitués, conserver le frisson de la découverte, faire vivre la musique à défaut de choses nouvelles – encore qu'il y ait aussi beaucoup à faire de ce côté : rien que ces trois dernières années au concert, sans traîner si fréquemment dans les concerts à créations, j'ai pu entendre quelques bijoux pour orchestre (Clyne, Adès, Bates) ou quatuor (Boutry, Escaich, Dessy, Tian), de la part de gens qui étaient encore vivants (Boutry ayant depuis rendu son âme à Dieu)…


Gens célèbres

Le premier levier est celui des stars. Si l'on convie Anna Netrebko pour chanter O mio babbino caro avant un récital Wolf de Ruth Ziesak, Jonas Kaufmann dans Funiculi funicula avant Lebendig begraben par Thomas Bauer, ou Martha Argerich dans le Quinzième Prélude de Chopin avant un concert de l'Intercontemporain, on devrait sérieusement améliorer le taux de remplissage. Le problème est bien sûr leur bonne (mauvais) volonté, et l'aisance qu'ils auront, si les conditions ne leur agréent pas, de proposer leurs services à d'autres salles. Difficile de les contraindre.
Témoin, à ce qu'on m'a raconté (que je j'ai pas pu vérifier, mais certains artistes le font en tout cas), la vingtaine de pages envoyée à la Philharmonie de Paris par Krystian Zimerman, contenant des demandes allant du numéro de série et de l'accord du piano (légitime) aux conditions d'accueil, à la disposition et aux annonces faites avant le concert. On sentait les ouvreurs un peu sur le qui-vive avec les spectateurs qui prennent des photos, par exemple. Les artistes en vue peuvent imposer leurs conditions.

Ce que pourraient faire en revanche les salles, qui serait plus adroit, ce serait de demander aux artistes célèbres une œuvre-doudou qu'ils voudraient monter. Comme le fait Alagna avec les opéras qu'ils se choisit sur mesure, mais qui sont aussi dotés d'un véritable intérêt musical et dramatique (Fiesque de Lalo, Francesca da Rimini de Zandonai, Cyrano d'Alfano… moins intéressants sont ses Massenet, Le Cid et le Jongleur, mais ce sont des explorations qui ont le mérite de sortir de la routine !). Il n'est pas impossible que d'autres couvertures de magazines, qui ne font peut-être pas la démarche, croulant sous les demandes prestigieuses, de bâtir leur propre projet, aient un concerto qu'ils voudraient jouer, un opéra qu'ils souhaiteraient interpréter, une symphonie qu'ils espéreraient mettre à l'honneur… Si les organisateurs prenaient le soin de demander, peut-être qu'Andsnes rêve de jouer le Cinquième Concerto de Tveitt (tout en acceptant les invitations des grands orchestres à jouer Grieg), ou que Barenboim a la Natursymphonie de Hausegger sur sa table de travail mais n'ose pas la proposer, par peur de ne pas remplir…
Tous n'accepteraient pas bien sûr, mais ce pourrait être une piste. De même pour les orchestres invités, leur suggérer (je ne dis pas imposer) du local plutôt que de jouer La Mer ou Le Sacre du Printemps (que personne ne joue aussi bien que les orchestres français de toute façon, non ?).

Par ailleurs, le concert non-classique possède la tradition intéressante de la première partie, qui pourrait peut-être être tentée… des interprètes moins célèbres qui jouent des choses moins courues avant que tout le monde ne hurle pour Martha ou Jonaaaaas.


Couplages

Mais si l'on ne parvient pas à mobiliser le pouvoir d'entraînement des vedettes, ou pour les salles de province, qui ont (en France) peu de pouvoir d'attraction sur ce type de noms, alors il serait tout à fait possible, au lieu de concentrer les tubes dans les mêmes concerts, de proposer un format : 1 grand classique + 1 découverte, et pourquoi pas dans une esthétique comparable !  Le tout est de s'y tenir et de ne pas faire des concerts trop faciles d'accès qui siphonneraient ceux-là. Si la seule façon d'entendre le Deuxième Concerto de Rachmaninov est de prendre le concert avec la Première Symphonie de Kalinnikov (dont le lyrisme et les thèmes folkloriques raviraient), si l'on couple les Pins de Rome de Respighi avec la Deuxième Symphonie d'Alfano, la Sinfonia da Requiem de Britten avec la Colour Symphony de Bliss, la Cinquième de Beethoven avec la Première de Czerny, on assure de belles découvertes, dans un univers esthétique qui fait écho à l'œuvre célèbre.

Pour s'en tenir aux symphonies, beaucoup de titres pourraient ensuite devenir grand public, que ce soit par leurs qualités mélodiques (Sinding 3 & 4, Kalinnikov 1, Børresen 1, Bowen 2, Atterberg 1, H. Andriessen Concertante, Kabalevski 1) ou plus spectaculaires (Nielsen 2 & 4, Alfvén 4, Schmidt 1, Gilse 3, Walton 1), voire assez typées (Madetoja 2, Martinů 4, Bliss Colour, Diamond 3, Zhurbin 2)… Le tout est de faire déplacer le public une première fois avec un appât, pour qu'il constate l'intérêt de ces pépites cachées.


Cohérence et confiance

Certains lieux, comme Compiègne sous Pierre Jourdan, ou l'Opéra-Comique depuis sa réouverture sous Deschamps et Mantei (et le haut patronage de Saint-Pulgent), ont créé une réelle relation de confiance avec un public qui, sans être constitué exclusivement de cultureux érudits, sait qu'il peut faire confiance à la clairvoyance des directeurs en matière d'intérêt des œuvres et de qualité de la réalisation, si bien que des titres parfaitement inconnus peuvent afficher complet. Le Timbre d'Argent de Saint-Saëns, Ali-Baba de Lecocq et Mârouf de Rabaud, par exemple, étaient tout à fait remplis, même en reprise !  Parce que le public sait ce qu'il va voir (cohérence dans le répertoire, les choix de distributions, le type de mise en scène…).

C'est difficile à faire à l'Opéra quand on a un théâtre généraliste dans une petite ville de province, avec peu de population mélomane, un nombre réduit de productions… mais en concert, il y a toujours possibilité de mélanger plusieurs pièces. En revanche, dans des lieux à public garanti, comme l'Opéra Garnier (ou même Bastille), on pourrait vraiment proposer les audaces les plus folles et remplir à 100%. Et on y rejoue chaque année le Barbier et Traviata (pas forcément si bien que ça de surcroît) – gâchis qui cause quelques grommellements par ici.

Cela peut aussi passer par des formats pédagogiques avec introductions, ou adaptations ludiques – la Philharmonie a tenté des choses intéressantes sans trop communiquer dessus (concert de raretés françaises à thématique orientale, à écouter allongé sur des tapis persans), mais on peut également faire usage de projections (petits hérissons sur fond de symphonistes de l'âge classique ?) comme on le fait régulièrement avec les Planètes, de 3D, de mises en espace originales ou de toutes choses qui rassureraient le public par leur côté accessible et concret. [Je sais que beaucoup d'amateurs sérieux détestent l'idée de mêler le divertissement superficiel à la musique profonde, mais l'emballage peut vraiment rendre plus réceptif… quand on a un bis avec les musiciens qui chantent ou font des cabrioles, tout le monde est immédiatement ravi.]




Mélomanes blasés, spectateurs curieux, décideurs aventureux… je vous fournis ici quelques solutions.

Et dans les grandes capitales culturelles, il reste toujours la possibilité de regarder hors des grandes salles. On en trouve forcément. Et beaucoup.

David Le Marrec

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