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jeudi 8 octobre 2009

[podcast] Une tentative d'Histoire de la mélodie française



(Télécharger le son.
[Les sons ont aujourd'hui été désactivés, la transcription figure ci-dessous.])


Voici une petite improvisation qui était destinée à être distribuée sous forme de 'podcast', pour faire patienter les lecteurs de CSS durant la vacance du pouvoir lutinal (à la mi-août). Il se trouve que le son très mauvais (c'était juste un test, qui s'est révélé plutôt adéquat sur le contenu, mais le micro était trop mal placé, sous la table de travail près du ventilateur de la machine...) m'a dissuadé de le publier tel quel. En voici donc le réenregistrement ci-dessus et la retranscription ci-après.

J'ai ajouté les titres pour se repérer dans le flux verbal oral, et j'ai retouché une ou deux structures bancales. Je mets à disposition l'original, pour entendre l'improvisation (mais il est presque inaudible d'un point de vue technique), et la nouvelle version, où je lis cette fois les présentes notes.
On remarquera que je m'appuie beaucoup sur le parallèle entre les deux genres. On pourra se reporter aux propos sur l'histoire du lied pour mieux en profiter.

Il faut bien concevoir qu'il s'agit d'un petit parcours informel, sur le mode de la conversation : il y a donc un certain nombre de glissements, voire de digressions ; de répétitions, voire de martèlements, qui à l'oral servent à développer, à illustrer, mais qui fonctionnent nettement moins à l'écrit où l'on préfèrera des choses plus compartimentées et mieux délimitées. On se proposera peut-être de le faire prochainement. Dans l'attente, on pourra toujours suivre quelques-uns des nombreux liens ajoutés à la retranscription ci-après.

Qu'importe, c'est toujours un peu de matière.

Suite de la notule.

samedi 3 mai 2008

A la découverte de la mélodie française - parcours discographique commenté - VII - Esprit français - Henri DUPARC (discographie)

Disques recommandés :


1. Introduction

Il existe en réalité assez peu de véritables intégrales, tandis que les mêmes pièces dépareillées (pas nécessairement les meilleures) affleurent dans une quantité innombrable de récitals. Et elles ne convainquent pas souvent, tant il semble difficile d'être exactement en ton simultanément chez l'ensemble des interprètes. Or, c'est bien du côté des intégrales qu'il faut se tourner pour obtenir La fuite et même, souvent, Au pays où se fait la guerre.

Jusqu'à une date récente (les années 90), il n'existait quasiment rien de conséquent.



2. Intégrales

On peut donc se pencher sur les intégrales suivantes (par intérêt décroissant à notre goût). Attention, selon les goûts et les habitudes de fréquentation, les avis divergent. Hormis sur le premier de la liste, nous avons mainte fois changé d'avis... C'est pourquoi on tâche d'être descriptif plus que normatif dans nos pages. Le classement par ordre d'intérêt est tout simplement une commodité pour le lecteur, une indication - de ce qui n'est pas plus que notre avis.
L'enregistrement Lee a ainsi largement chu à cause d'une certaine tiédeur, et Pikulski, et plus encore Kerdoncuff, nous ont fortement séduit à la longue pour leur personnalité, même si éloignée de ce que nous rêvions.

=> Catherine Robbin / Gerald Finley / Stephen Ralls (CBC)

Peut-être la plus convaincante de toutes. On regrette le piano assez mou (il n'y a pas d'autre mot) de Stephen Ralls, qui ne rend pas justice par ses discrétions un peu lisses, loin s'en faut, à l'écriture très riche harmoniquement de Duparc. En revanche, Catherine Robbin et Gerald Finley disposent tous les deux d'une véritable personnalité vocale et interprétative, dans un français parfait et très clairement articulé - surtout Finley. Ce dernier réussit l'exploit, avec une nature vocale très différente de ce qu'on pourrait attendre dans ces pages, plus sombre, un timbre moins pur, plus riche, à se trouver parfaitement en style. Chaque mot se charge de son poids avec une gourmandise et une justesse admirables. Au pays où se fait la guerre est également une très belle réussite pour Catherine Robbin, qui maintient une tension dramatique assez similaire à Mireille Delunsch, mais tout en conservant l'aspect naïf de la ballade.
Bref, peut-être l'intégrale (quasiment) idéale que nous cherchions.
Sans doute introuvable dans les bacs en France, mais aisément disponible sur Amazon.

=> Mireille Delunsch / Guy Flechter / Vincent Le Texier / François Kerdoncuff (Timpani)

CSS ne pouvait ignorer la prestation de Mireille Delunsch (majoritaire dans cette intégrale), bien entendu. (Guy Flechter, ténor, intervient seulement dans La Fuite, en tonalité originale de mi mineur. Le résultat ne parvient pas au degré d'aboutissement des autres volumes de la collection Mélodie Française de Timpani, surtout en comparaison de la discographie déjà plus généreuse que sur les autres titres (pour beaucoup les premières monographies au disque).
La voix de Vincent Le Texier a vieilli : moins de richesse, plus d'opacité, des voyelles beaucoup plus uniformes (donc moins compréhensibles), une présence interprétative moindre. Néanmoins, à y regarder de près, un vrai soin. Quant à Mireille Delunsch, il est évident que son tempérament très dramatique, sa tension quasiment électrique conviennent mieux à l'opéra. Dans les deux volumes Vierne chez Timpani, elle parvient à conjuguer mystère et tension de façon très convaincante, mais c'est là aussi vraiment une question de goût. Dans ces Duparc, on s'accoutume, mais le texte demeure parcellairement intelligible et cette délicieuse acidité inquiète n'est pas toujours pleinement en contexte.
En salle, ce devrait être phénoménal, parce qu'on retrouve bien - dans la Sérénade Florentine notamment - ce frémissement si singulier, mais qu'il faut ressentir physiquement, sur place. Pour qui l'a entendue à plusieurs reprises à son sommet, comme nous autre sur CSS, évidemment,
Le piano de François Kerdoncuff, toujours très dépouillé, se révèle mystérieux et délicat dans ces pages - ou au contraire déchaîné avec une clarté appréciable. Très français.
Aisément disponible. Attention toutefois : il s'agissait de la version que nous trouvions la moins convaincante, initialement. Sa forte personnalité a fait le reste du chemin, mais il faut accepter de se laisser conduire, attentivement.

Suite de la notule.

mardi 29 avril 2008

A la découverte de la mélodie française - parcours discographique commenté - VI - Esprit français - Henri DUPARC (présentation)

} Esprit français (suite)

Henri DUPARC

(1848-1933)

Description :

La musique d'Henri Duparc, du fait de son abandon précoce de l'exercice de la composition, se limite quasiment à ses mélodies. Quelques pièces pour piano, quelques pages orchestrales, dont certaines sauvées de la destruction peu avant son achèvement de son opéra La Roussalka (d'après la pièce de Pouchkine qui, comble de l'ironie, est elle aussi inachevée), guère plus. En tout état de cause, au disque comme au concert, on peut considérer Duparc comme le compositeur de dix-sept mélodies, pas plus.

Suite à une maladie nerveuse concomitante avec une crise mystique (qui le mène à détruire ses dernières oeuvres), le reste de son existence a été consacré à l'enseignement (mentor du jeune Jean Cras, notamment, avec lequel il échangea une abondante correspondance), à la vie de famille, au dessin, à la peinture. Il orchestre cependant plusieurs mélodies dans les années 1910.

Pourquoi ces éléments biographiques ? C'est qu'il faut bien avoir conscience de ce que son oeuvre, qui paraîtrait, vu ses dates, rester peu influencée par Debussy et qui pourrait sembler d'un raffinement tout à la fois conservateur et décadent, se révèle en réalité d'une dimension novatrice considérable, car composée très tôt dans son parcours.


Henri Duparc. Le look Borgstrøm faisait alors fureur, semble-t-il.

Une oeuvre assez sombre, dont les recherches harmoniques parent un climat de rêve inquiet - si ce n'est de cauchemar. Ce n'est pas tout à fait par hasard que la vitrine de son oeuvre est constituée par ses deux mises en musique de Baudelaire.

Vu l'ampleur très réduite du corpus, on peut se risquer à une petite introduction. On pourrait classer ces oeuvres (dont l'évolution de l'audace n'est pas du tout évidente) selon une gradation qui s'étendrait du rêve calmement mélancolique à l'hallucination la plus épouvantable.

Seule exception, la Sérénade (1869) sur un texte Gabriel Marc, une mélodie suave et séductrice comme du Saint-Saëns. La toute dernière mélodie, Recueillement, a été détruite et ne peut donc être classée...

On peut donc diviser le corpus en quatre groupes. Nous en commentons quelques-unes, particulièrement célèbres ou remarquables.

Suite de la notule.

samedi 26 avril 2008

A la découverte de la mélodie française - parcours discographique commenté - V - Esprit français - Faure & Fauré

} Mélodie de salon (suite)

Jean-Baptiste FAURE

Description :
Baryton célèbre, Jean-Baptiste FAURE est l'auteur de plusieurs mélodies à succès, souvent à thématique religieuse. Parmi les plus célèbres : Les Rameaux, Le Crucifix et La Charité. L'écriture, assez simple, en est d'une séduction très sûre, immédiatement séduisante, agréablement mémorisable, voire exaltante. Beaucoup de charme, même si ce langage, particulièrement quant au sujet choisi, inhiberait beaucoup les programmateurs (et le public) aujourd'hui.

Disques recommandés :
Ces pièces ont été jouées sous de multiples arrangements (avec ou sans orchestre, voix aiguë ou grave, duos divers, traductions, etc.), et il en existe de très nombreux témoignages sous forme de cylindres et de 78trs (captation généralement entre 1900 et 1929). CSS a en projet d'en proposer une petite sélection à l'occasion, car il n'est pas sûr que cela se trouve aisément au disque. En tout cas pas en quantité sur un seul CD...






} Esprit français (suite)

(Traités précédemment : Saint-Saëns & Chabrier.)

Gabriel FAURÉ

(1845-1924)

Description :

L'oeuvre mélodique Gabriel Fauré constitue, on l'a déjà dit, tout à la fois le corpus le plus joué en dehors de quelques tubes, et le répertoire le plus emblématique du lied. C'est même sans doute après son Requiem et éventuellement le Cantique de Jean Racine l'oeuvre pour laquelle il est le plus connu - ce qui est assez rare dans le milieu, à moins de n'avoir laissé quasiment de que des mélodies à l'instar de Duparc.

On peut la classer en trois ou quatre périodes importantes :

Suite de la notule.

vendredi 25 avril 2008

A la découverte de la mélodie française - parcours discographique commenté - IV - Répartition stylistique

A noter : il s'agit bien d'une classification de l'esthétique du corpus mélodique, et non de celle du compositeur, il peut exister des différences nettes.

Bien entendu, comme toute classification, il s'agit de choix, contestables par nature, et les 'franges' en sont toujours problématiques. On peut tout à fait en discuter en commentaires si besoin, bien évidemment.

En gras figurent les corpus dont nous recommandons particulièrement la connaissance. Mis à part Poulenc, que nous avons ajouté dans la liste car incontournable dans le genre, ce choix est bien entendu à considérer avec sa part de subjectivité : une suggestion d'écoute, en quelque sorte.
Attention, leur intérêt est à replacer au sein de chaque genre. Qu'on ne s'attende pas à rencontrer le même type de volupté esthétique chez Vierne et chez J.-B. Faure !

--

1. L'avant-mélodie : la romance
  • Jean Paul Egide MARTINI (pseudonyme) - 1741-1816
  • Wolfgang Amadeus MOZART - 1756-1791
  • Franz SCHUBERT - 1797-1828


2. L'émancipation de la mélodie
  • Giacomo MEYERBEER (pseudonyme) - 1791-1864
  • Gioacchino ROSSINI - 1792-1868
  • Hector BERLIOZ - 1803-1869
  • Richard WAGNER - 1813-1883
  • Théodore GOUVY - 1819-1898


3. La mélodie de salon

Des textes littéraires de qualité, mais traités sur le mode esthétique de la romance. A l'exception de Jean-Baptiste Faure (baryton de son état), tous sont essentiellement connus comme compositeurs d'opéra. Si bien que leur mélodie tient plutôt de la cantilène, ou au mieux de la pièce de caractère. On trouve aussi un certain nombre de mélodistes, mais qui ne sont pas passés à la postérité, il serait fastidieux de les citer tous ici. Nous proposerons en temps utile des disques-anthologies pour se familiariser avec ce genre - pas extrêmement passionnant de toute façon.

Suite de la notule.

mercredi 23 avril 2008

A la découverte de la mélodie française - parcours discographique commenté - III - principes de la classification

On le répète ici, l'angle choisi a été celui de la disponibilité au disque. Le choix du sujet s'imposait en raison de la difficulté à mettre sur la main sur des enregistrements à la fois en style (contrairement à beaucoup de choses "internationales") et un peu fouillés (contrairement à un certain nombre de vieilles cires).

On l'organise non pas par alphabétique ou ordre strictement chronologique, mais par groupes stylistiques, le long d'une ligne à peu près chronologique.

Comme, vu l'ampleur de la tâche, il se trouvera nécessairement des ajouts au fil même du traitement des différents groupes, voici un plan général de l'entreprise.

--

On peut commencer par évoquer brièvement les corpus les mieux servis :

Suite de la notule.

dimanche 20 avril 2008

A la découverte de la mélodie française - parcours discographique commenté - II - Esprit de salon vs. Esprit français

} Etrangers (suite)

Gioacchino ROSSINI

Description :
Dans ses Péchés de vieillesse. On hésite à l'inclure, tant le ton reste celui de la mélodie italienne. Essentiellement lyrique, assez distant de ses textes de toute façon anecdotiques (Pacini). On cherche surtout la séduction mélodique, la petite couleur agréable. Nous sommes en réalité encore dans le paradigme de la romance, en deçà donc de l'ensemble qui nous occupe (la mélodie française proprement dite). [Y compris pour les chansons à boire, qui tiennent plutôt des opéras en un acte de Boïeldieu.]
Pas mal de pièces de caractère qui rappellent la chanson napolitaine (le chant du bébé), voire évoquent explicitement Naples.

Disque recommandé :
Thomas Hampson, Geoffrey Parsons (EMI). Voir commentaire ci-après.

Suite de la notule.

samedi 19 avril 2008

A la découverte de la mélodie française - parcours discographique commenté - I - les débuts & les étrangers

Une sélection, pour chaque type de mélodie et chaque compositeur important, de disques réussis - pas si fréquents. Manière de fournir des portes d'entrée efficaces pour chaque compositeur, et de caractériser un peu.

Vu l'ampleur de l'entreprise, nous pouvons commencer à égrener les catégories déjà traitées. On pourra ensuite dégager les choses les plus essentielles (oeuvres connues de tous, bijoux négligés, disques particulièrement réussis, etc.).

Parmi les valeurs sûres qu'on ne citera pas systématiquement, on peut tout de même citer Maurane, Herbillon, Kruysen, Le Roux, Mellon, Corréas et Peintre. Et, du côté du piano, Girod, Jacquon - voire Baldwin.




Les débuts
  • Berlioz - LES NUITS D'ETE - Steber, Mitropoulos (Heritage)
    • Pierre angulaire du répertoire de la mélodie avec orchestre, dans une orchestration ultérieure de Berlioz. Malheureusement, Jérôme Corréas ne les a données qu'en concert, et jamais enregistrées. Beaucoup d'ampleur et d'allure posément tragique dans cette version - dont la diction est plutôt supérieure à la moyenne. Libre de droits et disponible sur CSS.
  • Berlioz - NUITS D'ETE - Gens, Langrée (Virgin)
    • A l'opposé de Steber, une lecture lumineuse et vaporeuse des poèmes de Gautier.
  • Berlioz - MELODIES - Corréas, Schoonderwoerd (Alpha)
    • Cette naissance de la mélodie française comme genre savant s'opère ici avec pianoforte et dans l'éloquence naturelle incomparable de Jérôme Corréas. Cette musique semble naviguer sans cesse entre la naïveté bénigne de la romance de salon et la sophistication très avancée qui caractérisera le genre au cours de son évolution.
  • Gouvy - MELODIES - Gerstenhaber, Lucas (K612)
    • Encore dans un esprit de grande simplicité, sans fard, malgré des textes déjà plus sérieux qu'à l'origine. Plaisant.


Suite de la notule.

David Le Marrec

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