Carnets sur sol

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jeudi 24 février 2011

Schubert en français, enjeux et réalisations : Am Feierabend, À la veillée


1. L'oeuvre en traduction : pourquoi ?

Voilà assez longtemps que, sur Carnets sur sol, je m'interroge sur la question de l'adaptation d'une langue à l'autre dans le domaine lyrique, et en particulier du lied. Pour l'opéra, on peut se reporter par exemple à nos réflexions sur Rigoletto et bien sûr à nos investigations autour de la mise en français de Wagner (1, 2, 3, 4).

Pourquoi s'intéresser aux versions traduites ? Principalement pour trois raisons :

  • Parce qu'il s'agit d'un état différent d'une oeuvre, et donc intéressant à découvrir en tant que tel, avec ses variantes de sens et sa poétique propre.
  • Parce qu'elles permettent au public qui ne serait pas assez familier de la langue originale de se rapprocher de l'oeuvre - si elles sont bien réalisées.
  • Enfin, dans le cas particulier de ceux qui pratiquent le chant, le fait de travailler dans sa langue natale est très bénéfique.


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2. Le parcours de CSS sur le lied en traduction

Mais c'est par le lied que les facétieux lutins avaient commencé, quelques mois à peine après l'ouverture de ce carnet, en proposant une traduction exploitable de "Der Atlas" tiré du Schwanengesang de Schubert - et imaginant qu'on pourrait peut-être donner les deux, la version française servant d'introduction à la version originale.

Je ne suis plus aussi persuadé que ce soit réellement pertinent, diminuant le nombre de pièces jouées et surtout ne rendant pas les spectateurs germanophones pour autant. Certes, ils ont une idée de ce qui se passe, et avec les sonorités d'origines, mais le choix est sans doute une bonne chose à faire, avant le concert.

On avait poursuivi par une traduction exploitable à condition de quelques aménagements de "Waldesgespräch" du Liederkreis Op.39 de Schumann et pour la première fois par un aménagement de traduction sur partition, pour "Ich grolle nicht" tiré du Dichterliebe du même Schumann. La pertinence de mes choix avait d'ailleurs été discutée de façon intéressante en commentaires avec Sylvie Eusèbe.

Ces trois premiers essais étaient, à mon sens, tout à fait respectables : sans reproduire la qualité poétique de l'original, ils en rendaient le sens, de façon utilisable, au moins comme support pour faire découvrir un lied à des non-germanophones, ou débuter le travail en confort pour un apprenti chanteur.
En tout cas, en les testant, indépendamment de la différence évidente de valeur poétique entre les textes, je n'ai pas relevé de déperdition majeure en termes de beauté sonore.

Et c'est donc dans le même esprit que j'ai réalisé celle proposée, il y a neuf mois, sur le "Roi de Thulé" version Schubert. Travail minutieux, soucieux du respect précis du sens aussi bien que de la prosodie.
Pourtant, lors de la réalisation (une commande...), j'ai trouvé le résultat atrocement prosaïque, aussi bien par moi que par d'autres : comme si les mots tombaient au hasard, avec leurs couleurs décousues. Dans le domaine de la traduction lyrique, j'ai entendu bien plus niais, mais rarement plus moche. Voilà qui a donc motivé de nouvelles réflexion sur le sujet.

Au cours des mois qui ont suivi, par pur loisir de déchiffrage, j'ai consulté un grand nombre de partitions de traductions, y compris les plus délicates, celles pour lied : les Chopin par Jules Barbier (très mauvais), Frauenliebe und Leben' par le même (acceptable, mais encore plus fade que Chamisso), "Le Tilleul" (du Voyage d'hiver de Schubert) tel que chanté par Thill, les extraits de la Belle Meunière'' de Schubert tels qu'arrangés par Tony Aubin et chantés par Tino Rossi dans le film de Pagnol... et quantité de traductions opératiques d'opéras allemands, italiens, tchèques, russes...

J'en ai retiré l'idée qu'une versification, mais qui pour des raisons d'adaptation au vers étranger et aux rythmes de la musique ne peut pas être complètement régulière métriquement, s'imposait afin de toujours maintenir l'oreille, l'air de rien, en éveil, et d'assurer un fil conducteur sonore au texte. A plus forte raison si l'adaptation devait être (ce qui est fort logique !) moins exacte prosodiquement que la composition originale.

J'ai commencé ce travail avec "Am Feierabend" de Die Schöne Müllerin, dont voici la proposition de traduction (suit la partition arrangée). Malgré la liberté que je me suis accordée, au début du travail, sur la littéralité du texte original, je me suis aperçu de ce que le sens était finalement resté très fidèle, même vers à vers, seules quelques connotations vont changer ici ou là - ce qui fait précisément le charme de l'exercice.

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3. Am Feierabend / À la veillée

Hätt ich tausend / Si j'avais cent
Arme zu rühren! / Bras à étendre !
Könnt ich brausend / Si mes accents
Die Räder führen! / Pouvaient s'entendre !
Könnt ich wehen / Que mes plaintes
Durch alle Haine! / Aux bois résonnent,
Könnt ich drehen / Qu'à mon étreinte
Alle Steine! / Les rocs frissonnent !
Daß die schöne Müllerin / Pour qu'un ange, du moulin,
Merkte meinen treuen Sinn! / Prenne compte de mes chagrins !

Ach, wie ist mein Arm so schwach ! / Ah, mon bras est impotent !
Was ich hebe, was ich trage, / Chaque charrette, pour chaque branche,
Was ich schneide, was ich schlage, / Ce que j'abats, ce que je tranche,
Jeder Knappe tut mir's nach. / Un enfant en fait autant.
Und da sitz ich in der großen Runde, / Lorsqu'au soir, tandis que le feu gronde,
In der stillen kühlen Feierstunde, / Les hommes assis forment une ronde,
Und der Meister spricht zu allen: / Le maître dit aux autres :
Euer Werk hat mir gefallen; / "Bon travail sur les épeautres" ;
Und das liebe Mädchen sagt / Et sa fille nous reconduit :
Allen eine gute Nacht. / "À vous tous bonne nuit."

Hätt ich tausend / Si j'avais cent
Arme zu rühren! / Bras à étendre !
Könnt ich brausend / Si mes accents
Die Räder führen! / Pouvaient s'entendre !
Könnt ich wehen / Que mes plaintes
Durch alle Haine! / Aux bois résonnent,
Könnt ich drehen / Qu'à mon étreinte
Alle Steine! / Les rocs frissonnent !
Daß die schöne Müllerin / Pour qu'un ange, du moulin,
Merkte meinen treuen Sinn! / Prenne compte de mes chagrins !

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4. Partitions

La travail est assez long (copie numérique, effacement des textes, calage des nouveaux, édition en PDF... il faut compter des heures), et visuellement assez peu agréable. L'idéal serait de procéder avec des sources LilyPond du cycle, si je puis mettre la main dessus et me former un peu plus sérieusement à son usage, ainsi le résultat serait tout à fait exploitable.

Néanmoins, il permet de répartir convenablement certaines syllabes parcourant plusieurs notes (voire quelques modifications très mineures des rythmes).

Voici donc la chose, au format PDF :

=> Image large.

=> Image petite de meilleure qualité.

Un enregistrement probatoire devrait suivre prochainement.

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5. Utilisation

Les adaptations de CSS sont librement exploitables, avec pour seule condition d'en indiquer, comme il se doit, la provenance.

Et dans le cas où elle vous seraient utiles pour votre usage personnel (ou pour un concert au Carnegie Hall, pareil), un petit mot d'info serait bien sûr vivement apprécié, et plus encore une petite captation (quel que soit son niveau).

Les éditions utilisées comme support se trouvent dans le domaine public européen et américain, on peut donc les utiliser sans restriction, en principe.

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6. Exécution

(Mise à jour du 20 avril 2011 :)

Je n'avais pas fourni d'enregistrement pour ce lied-ci, malgré la partition complète proposée : il n'est pas commode d'être à la fois propre au piano et souple au chant dans ce genre de lied rapide, même s'il n'est pas techniquement particulièrement difficile.

Ayant trouvé (merci Jérôme) un enregistrement façon karaoké de ce lied, ce qui est plus agréable qu'un midi, j'ai donc enregistré une démo de ce que pourrait être l'exécution de cette adaptation française.

La tonalité est un ton plus haut que la partition que j'avais proposée (qui est deux tons plus bas que l'original), et donc sans doute adaptée à plus de voix (avec une difficulté pour les débutants, même ténors, à cause du fa aigu piano).

Vous noterez qu'on entend beaucoup de décalages : par ma faute, parce que je n'ai fait qu'un essai avant l'enregistrement, mais il est de toute façon difficile d'entendre à ce volume sonore bridé le son de l'accompagnement (faute d'habitude des choix de l'accompagnateur, compter n'est qu'une aide partielle).
Peu importe, cela donne plus ou moins une idée, malgré le caractère à la fois précautionneux et brouillon de l'exécution, de la couleur que peut avoir ce lied une fois transposé dans cette traduction. (Ce qui était le but principal de la manoeuvre...)


L'ensemble des notules concernées peut se retrouver dans le chapitre de droite "Projet lied français".

Et pour ceux qui voudraient tenter l'expérience en allemand ou en français, le son de l'accompagnement seul est ici.

jeudi 16 septembre 2010

Schumann, Brahms et Zemlinsky à Pleyel - Du Scherzo aux Parques


C'est sous ce titre que j'introduis le dernier compte-rendu (et premier de la saison) de Sylvie Eusèbe :

Suite de la notule.

mercredi 17 février 2010

Haendel - Giulio Cesare de luxe - (Christie 2010 à Pleyel)


Sylvie Eusèbe est bel et bien de retour parmi la gent lutine, qui en tressaille d'aise avec force mouvements primesautiers.

De surcroît, elle nous propose un compte-rendu sur un concert d'un genre trop peu présent en temps ordinaire sur CSS, l'opéra seria.

Paris, Salle Pleyel, vendredi 12 février 2010, 20h, concert
G.-F. Haendel : Giulio Cesare in Egitto, opéra en 3 actes sur un livret de Nicola Francesco Haym (création le 20 février 1724 à Londres), version concert

Andreas Scholl : Giulio Cesare
Cecilia Bartoli : Cleopatra
Nathalie Stutzmann : Cornelia
Philippe Jaroussky : Sesto
Christophe Dumaux : Tolomeo
Rachid Ben Abdeslam : Nireno
Umberto Chiummo : Achilla
Andreas Wolf : Curio

Les Arts Florissants
William Christie, direction

Suite de la notule.

dimanche 7 février 2010

Haendel et Vivaldi par Nathalie Stutzmann à la Salle Gaveau


Sylvie Eusèbe est (enfin) de retour, et nous offre un de ses comptes-rendus qui appartiennent à la légende dorée de CSS.

Voici :

Suite de la notule.

dimanche 4 octobre 2009

Discographie présentée de Dietrich Fischer-Dieskau dans Die Winterreise


On a été sollicité sur cette question qui peut tout à fait intéresser les spectateurs lutinesques.

Un point sur les enregistrements (officiels) de Dietrich Fischer-Dieskau dans le Winterreise de Schubert.

(Mis à jour depuis sa première publication, pour ceux qui auraient déjà lu.)

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Pour un mot plus général sur le cycle, on peut se reporter à différentes notules de CSS :

  1. organisation de la fin du cycle et divers enjeux ;
  2. présentation de Das Wirtshaus, l'un des plus beaux lieder du cycle (avec une vilaine métathèse dans le corps de l'article) ;
  3. introduction et versions recommandables dans notre mini-guide du lied.

On peut aussi jeter un oeil sur les commentaires d'autres versions :

  1. versions insolites du Voyage d'hiver ;
  2. version à rebours, un Winterreise souriant par Christine Schäfer et Eric Schneider ;
  3. Winterreise en russe ;
  4. une version contemplative et en DVD.

Ou bien se promener parmi les conversations de concert :

  1. concert Stutzmann / Södergren à Bordeaux (5 novembre 2005) ;
  2. le même concert, cette fois décrit par Sylvie Eusèbe ;
  3. le même concert à Paris un an plus tard, présenté par Sylvie Eusèbe ;

Ou enfin télécharger une des versions libres de droits que nous avons mises à disposition :

  1. version Hotter / Raucheisen (1943) libre de droits sur CSS ;
  2. version DFD / Klust (1953) libre de droits sur CSS.


Suite de la notule.

jeudi 16 avril 2009

Puissance, volume, projection et résonance


Quelques termes souvent confondus. La distinction est simple.

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Volume (ou puissance) :
Le volume est le nombre de décibels produit par une voix (ou un instrument). C’est une valeur absolue, mesurable, et souvent liée à la nature de la voix (bien sûr développée par le travail).


Dans certains répertoires, mieux vaut disposer à la fois d'une grande puissance et d'une excellente projection.
Wagner vu par Kietz en... 1840 ! On n'avait encore rien vu.


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Projection :
La projection désigne la façon de « faire passer » un son, même faible, de façon à ce qu’il soit entendu. Cela passe tout simplement par une concentration du faisceau sonore. On peut ainsi rendre audible un son très fin et doux dans une grande salle.

Suite de la notule.

vendredi 7 mars 2008

Liederspielwerk - balade parmi les solutions

Les réponses de notre petite boîte à lied (Liederspielwerk). Avec une présentation des extraits (oeuvres et interprètes), les références discographiques, les liens vers les notices, etc.

. . . . .

Charger les extraits
ou bien
Ecouter directement dans votre lecteur

Ceux qui désirent encore jouer le peuvent bien sûr. Mais les réponses figurent tout de même ci-dessous.

Chacun est bien entendu cordialement invité, qu'il ait participé ou non, à émettre un avis sur ces oeuvres et interprétations.

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Palmarès :

  1. Sylvie Eusèbe : 43 points.
  2. Morloch : 34 points.
  3. Zoilreb, au nom de Martha : 2 points.
  4. HerrZeVrai : En attente.

J'attends vos souhaits pour les lots libres de droits (piloris@free.fr).

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Chaque entrée est reliée à l'article correspondant. Vous pouvez donc écouter les morceaux de l'épreuve tout en vous rafraîchissant la mémoire aux sources farfadesques.

Suite de la notule.

vendredi 15 février 2008

Le billet le plus lu

Un petit amusement en me baladant, il y a quelques mois, dans les ruelles de CSS.

Quels sont les billets qui fonctionnent le mieux ?

Le lauréat représente une grosse surprise, à dire vrai.

Suite de la notule.

lundi 28 janvier 2008

Franz SCHUBERT - Die Schöne Müllerin D.795 (La Belle Meunière) - Stutzmann, Södergren (Bordeaux 2008)

Lutins ! Lutins ! Sylvie est de retour !

Bordeaux, Grand Théâtre, samedi 26 janvier 2008, 20h.
Récital, Franz Schubert : Die schöne Müllerin D.795 (« La Belle Meunière »)
Nathalie Stutzmann : contralto ; Inger Södergren : piano.

Compte-rendu de Sylvie Eusèbe.

Suite de la notule.

jeudi 29 novembre 2007

[SE] Nathalie Stutzmann et Inger Sördergren dans des mélanges radiophoniques

Sylvie Eusèbe revient décidément en force, avec un autre compte-rendu stutzmannien, bien caché.

Au programme : Caldara, Caccini, Pergolesi, Stradella et Durante. Et du Grieg au piano seul.

lundi 19 novembre 2007

Concert Brahms/Schubert : piliers de répertoire, arrangements, oeuvres chorales (Monteverdi Choir, Nathalie Stutzmann, John Eliot Gardiner)

Concert conté par les bons soins de Sylvie Eusèbe, à laquelle les lutins cèdent immédiatement la parole : .

Paris, Salle Pleyel, jeudi 15 novembre 2007, 20h00, concert.

Johannes Brahms : Variations sur un thème de Haydn Op. 56a
Franz Schubert (transcriptions de J. Brahms pour chœur d’hommes et orchestre) : Gruppe aus dem Tartarus D. 583, An Schwager Kronos D. 369,
Franz Schubert : Gesang der Geister über den Wassern D. 714 (deuxième version),
Johannes Brahms : Rhapsodie pour alto, chœur d’hommes et orchestre Op. 53,
Johannes Brahms : Symphonie n°1 en ut mineur Op. 68.

Orchestre Révolutionnaire et Romantique ; The Monteverdi Choir ; Sir John Eliot Gardiner, direction ; Nathalie Stutzmann, alto.

Suite de la notule.

samedi 13 octobre 2007

Antonio VIVALDI - Atenaïde, RV 702 - Sardelli, Modo Antico - Piau, Basso, Laurens, Genaux, Stutzmann, Ferrari, Agnew

Atenaide
Dramma per musica in tre atti
Livret d'Apostolo Zeno
Création : Teatro della Pergola, Florence (1728)
Edition critique de l'Institut Italien (Alessandro Borin)

Atenaide/Eudossa : Sandrine Piau
Teodosio : Vivica Genaux
Pulcheria : Guillemette Laurens
Varane : Romina Basso
Marziano : Nathalie Stutzmann
Leontino : Paul Agnew
Probo : Stefano Ferrari

Orchestre : Modo Antiquo
Chef : Federico Maria SARDELLI

*

Une présentation de nouveauté discographique, comme ce n'est à peu près jamais le cas sur CSS, due à la vigilance de Sylvie Eusèbe, à qui les lutins cèdent immédiatement la parole :

Suite de la notule.

vendredi 24 août 2007

Les surprises du référencement

Bien sûr, on a parfois des positions d'autorité virtuelle effrayantes, comme cette troisième place pour la requête Die Schöne Müllerin. (Mais c'est Sylvie Eusèbe qui en porte la responsabilité, on la laisse se débrouiller en cas de réclamation.)

Mais bien plus amusant, ceci. Qui pointe sur ce billet.

C'est hope52era qui va être désespérément jaloux !

mercredi 1 août 2007

Franz SCHUBERT - Die Schöne Müllerin (La Belle Meunière) D.795 - N. Stutzmann, I. Södergren

Un nouveau compte-rendu diligemment fourni par Sylvie Eusèbe.

Genève, Cour de l’Hôtel de Ville, jeudi 26 juillet 2007, 20h30.
Récital, Franz Schubert : Die Schöne Müllerin D.795 (La Belle Meunière)
Nathalie Stutzmann : contralto ; Inger Södergren : piano

Suite de la notule.

jeudi 21 juin 2007

Hector BERLIOZ - Les Nuits d'Eté par Nathalie Stutzmann (Bordeaux, 7 juin 2007)


Un compte-rendu de Sylvie Eusèbe !

Concert. Bordeaux, Palais des Sports, jeudi 7 juin 2007, 20h30.
Claude DEBUSSY : Prélude à l’après-midi d’un faune ;
Hector BERLIOZ : Les Nuits d’été ;
César FRANCK : Symphonie en ré mineur.

Orchestre National Bordeaux-Aquitaine ;
Nathalie Stutzmann, contralto ;
Louis Langrée, direction.

Suite de la notule.

samedi 2 juin 2007

Nathalie Stutzmann dans les Kindertotenlieder à Nantes (plus quelques bricoles de Barber et Dvořák)

A la poursuite de Nathalie Stutzmann, Sylvie Eusèbe oeuvre sans relâche !

Nantes, Cité des Congrès, mardi 22 mai 2007, 20h30.
S. Barber : Adagio pour cordes
G. Mahler : Kindertotenlieder,
A. Dvorak : Symphonie n° 9 « du Nouveau Monde ».
Orchestre National des Pays de la Loire ;
Isaac Karabtchevsky, direction ; Nathalie Stutzmann, contralto.

[Note de la rédaction : On pourra lire, si nécessaire, une brève introduction à l'oeuvre et une suggestion discographique à propos des Kindertoten sur Carnets sur sol.
Et surtout, comparer à l'antique compte-rendu des Kindertotenlieder de Nat' avec l'ONBA à Bordeaux - toujours par Sylvie Eusèbe.]

Suite de la notule.

jeudi 17 mai 2007

Carnet d'écoutes - BACH, Messe en si - Marc Minkowski, Les Musiciens du Louvre

Plus de précisions par le riche compte-rendu de Sylvie Eusèbe et les discussions subséquentes.

Joanne Lunn, Blandine Staskiewicz, Judith Gauthier, Claire Delgado Boge (Dessus) ; Philippe Jaroussky, Nathalie Stutzmann (Alti) ; Emiliano Gonzalez Toro, Markus Brutscher (Ténors) ; João Fernandes, Alan Ewing (Basses).




En ce moment même, la Messe en si par Minkowski sur Radio Classique. CSS s’avoue frappé comme la foudre. La lisibilité enfin sensible par le un par partie, qui, musicologiquement fondé ou pas (querelle éternelle), permet de saisir pleinement la profondeur des plans de cette pièce.
Et tout autant ce son et ce sens de la danse tous deux extrêmement français. Sans parler du galbe de trilles fort peu germaniques.
Résultat très impressionnant, qui pourra pour pas mal de monde se placer d’emblée en référence. Alors même que la sècheresse des instruments d’époque m’avait convaincu dans cette œuvre précise d’en rester à Jochum et Scherchen, il faut bien avouer que la conversion est aujourd’hui inévitable.
L’évidence des lignes, cette danse irrésistible qu’il manque si souvent dans les interprétations de Bach, ces respirations formidables… l’œuvre en sort réellement magnifiée, en une belle épiphanie hors saison.




La seule chose qu’on puisse regretter est le contraste entre parties dévolues aux chœurs et aux solistes, mais pour ma part, je m’avoue ravi de la disparition de cette frontière.

mercredi 9 mai 2007

Bonnes nouvelles

Parce que Carnets sur sol ne souhaite pas passer son temps à récriminer gentiment, quelques occasions de se réjouir.

[Où l'on verra que CSS est manifestement le mentor du nouveau gouvernement, sans que celui-ci lui ait demandé son avis.]

Suite de la notule.

vendredi 27 avril 2007

Définitions du jour : la voix naturelle, le formant du chanteur

Il en avait été question dans les longues discussions consécutives au compte-rendu de Sylvie Eusèbe sur la Messe en si par Minkowski. Aussi, si ce peut être utile à des lecteurs de passage, en voici le récapitulatif, légèrement étoffé.




Côté chant, on parle de voix naturelle pour une voix :
a) Qui n'est pas travaillée, telle qu'elle est initialement placée (bien ou mal). C'est de cela qu'il est question lorsqu'on parle d'avoir une jolie ou une vilaine voix.
OU
b) Qui a naturellement un bon placement. On note avec ravissement qu'il "a une voix naturelle", un avantage certain.
OU
c) Pour une voix qui n'emploie pas le formant du chanteur*, ce réseau d'harmoniques qui permet de passer l'orchestre. Une voix de chant populaire et pas de chant lyrique. Cela n'inclut pas du tout, dans ce cas, que la voix n'est pas travaillée ou mal travaillée !

.* N.B. : Le formant est ce qui sonne si métallique, parfois "gros" ou "impersonnel" dans les voix d'opéra ; ce qui rebute si souvent les novices. Ecoutez par exemple Mario Del Monaco dans les années soixante, et vous n'entendrez plus que le formant, le timbre ayant en grande partie disparu. Ces harmoniques spécifiques ne sont pas contenues dans l'orchestre traditionnel, et donnent la possibilité de se faire entendre sans forcer et durablement.
Une technique similaire semble utilisée par les chanteurs du Kunqu, mais elle demeure l'exception : dans la plupart des pratiques musicales, la voix n'est sollicitée que pour un auditoire restreint et avec un environnement instrumental limité, ou encore ne doit être sonore qu'un très court instant (les muezzins n'utilisent pas le formant, l'effort à produire étant bref).
Dans le domaine classique occidental, il est possible de ne pas utiliser cette technique, dans deux cas principaux. D'abord avec les voix aiguës, qui peuvent passer au dessus des harmoniques orchestrales - c'est parfois le cas de sopranos très légers. Ensuite avec des instruments d'époque, dont les propriétés harmoniques d'instruments naturels permettent la lisibilité des strates sonores, et ne couvrent pas, ainsi, la voix. Je faisais état de l'exemple d'une voix naturelle chantant l' Agnus Dei de la Messe en si (Koopman en février 2006 à Bordeaux), pourtant dans une grande salle, ce qui est envisageable avec le silence absolu, la discrétion de l'accompagnement et l'emploi d'instruments d'époque.
Certains lieder pas trop difficiles pourraient être interprétés par des voix naturelles, mais c'est rarement le cas à ma connaissance. Erlkönig existe tout de même en version cabaret allemand, et les Songs de Dowland ont été chantés par l'interprète de pop Sting.

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Mise à jour du 6 février 2008 :

Sur demande, quelques compléments à la question sur la différence de technique entre voix de musique populaire, ici la variété avec les exemples suggérés de Céline Dion, de Whitney Houston ou de Mariah Carey. Comme cela peut éventuellement intéresser les lecteurs de l'article, ajoutons.

Oui, il y a déjà quelques réponses sur la différence entre une voix naturelle (au sens 3 ci-dessus) et une voix lyrique.

La technique de base est la même, c'est le souffle qui fait tout le job. Ensuite, les chanteurs lyriques vont d'une certaine façon plus loin, puisqu'il faut solliciter tous les résonateurs pour pallier le défaut d'amplification.

La différence principale réside dans l'utilisation du "formant du chanteur", c'est-à-dire d'un réseau d'harmoniques qui permet de passer un orchestre sans fatiguer et longtemps - des harmoniques qui ne sont pas dans le son d'un orchestre. C'est ce qui sonne métallique. Avec des instruments naturels, le problème est tout différent, puisque les spectres sonores sont suffisamment différenciés, ce qui explique qu'on puisse y distribuer de petites voix.

Il y a aussi des nécessités de "connexion" entre le souffle et le son.

A l'inverse, en musique populaire, on peut laisser filtrer du souffle - c'est même un choix expressif, eventuellement - puisqu'il n'y a pas d'impératifs de puissance ou de durée. Ces voix ont donc une extension moins grande. Les aigus ne sont pas "couverts", ce qui fait que la voix se tend et fatigue plus vite.

En revanche, comme l'arsenal est moins lourd, une voix de musique populaire sonne plus proche de la voix parlée, plus directe, le timbre est moins sophistiqué, plus naturel, plus directement séduisant, plus personnel la plupart du temps. D'où la gêne de beaucoup de gens avec le chant lyrique, du moins au début.

Ces voix se chantent toujours plus bas, en réalité, et c'est bien cela aussi qui les rapproche de la voix parlée et les rend moins forcées d'apparence et plus intelligibles. [Car les harmoniques aiguës altèrent les voyelles et masquent les consonnes, d'où les problèmes à se faire comprendre pour les sopranes les plus aiguës.]

Il faut savoir aussi que même si l'on ne l'entend jamais, il est tout à fait loisible à un chanteur lyrique de chanter en voix naturelle. Ce qu'ils devraient faire lorsqu'ils se piquent de chanter de la chanson avec une voix pensée pour écraser cent vingt musiciens... De ce point de vue, il y a une suprématie qui n'est pas esthétique, mais technique de l'un sur l'autre.

Mariah Carey est sans égale, puisqu'elle tient vaillamment ses huit octaves (soit à peu près trois Callas).

Plus sérieusement, même si je ne les ai jamais écoutées que fort incidemment, ce sont des exemples de bonne technique, qui se sont d'ailleurs illustrés dans un domaine de chanson relativement lyrique, "à voix", et non pas en chantonnant sur sa voix parlée.

Les voix sont bien placées, bien timbrées, tout à fait adéquates pour ce qui leur est demandé. Il est d'ailleurs amusant de voir l'effet vertigineux que produisent les aigus dans My heart will go on, alors même que ce serait grave pour un mezzo...

Houston, autant qu'il m'en souvienne, dispose d'une voix assez gonflée qui fait qu'elle pourrait chanter sans micro devant un petit auditoire. Une technique féminine qui rappelle assez le gospel : sans formant, mais puissant. C'est aussi le cas du muezzin, mais lui peut en raison de sa tâche fort courte.

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Mise à jour du 7 février 2008 :

Plus esthétisée, la voix lyrique recherche une certaine pureté technique, et un son riche, au contraire de la voix populaire, qui cherche plutôt un grain personnel - et un son pur.

La voix lyrique a aussi un impact physique qui n'est pas du tout comparable.

Enfin, l'émission lyrique permet une plus grande étendue, et place naturellement la voix chantée nettement plus faut que la voix parlée. C'est, au moins autant que le caractère robuste et travaillé de la voix d'opéra, cette différence d'avec les timbres que nous entendons au quotidien qui rend la voix lyrique plus abstraite, plus étrangère, moins identifiable.

mercredi 4 avril 2007

Johann Sebastian BACH - Messe en si - Marc Minkowski, Les Musiciens du Louvre (Metz 2007)

Un compte-rendu gracieusement fourni par Sylvie Eusèbe.

Suite de la notule.

lundi 26 mars 2007

Robert SCHUMANN, Liederkreis Op.24 (Heine) ; Johannes BRAHMS, Vier ernste Gesänge - (et autres lieder) - Matthias GOERNE, Christoph ESCHENBACH - à Pleyel, 16 mars 2007


Présentation de Matthias Goerne et discussion ici.

Nouveau compte-rendu de Sylvie Eusèbe (en terrain miné) :

« Paris, Salle Pleyel, vendredi 16 mars 2007, 20h00.
Matthias Goerne : baryton ; Christoph Eschenbach : piano
Robert SCHUMANN :
Abends am Stand (Le soir au bord de la mer) op. 45 n°3
Es leuchtet meine Liebe (Mon amour brille) op. 127 n°3
Mein Wagen rollet langsam (Mon coche roule avec lenteur) op. 142 n°4
Liederkreis op. 24
Johannes BRAHMS :
Lieder und Gesänge op. 32
Vier ernste Gesänge op. 121

Suite de la notule.

mercredi 14 février 2007

BaaAAAAAARRbaaaaAAAARHAaaaa

Oui, un titre moins académique et informatif qu'à l'habitude, mais je n'en voyais guère d'autre de possible, vous en conviendrez avec moi après lecture.

J'y faisais allusion dans ma réponse au dernier compte-rendu de Sylvie Eusèbe.

Il s'agit d'une de mes perversions personnelles, et il n'y a nulle raison que vous n'en profitiez pas aussi.

Suite de la notule.

Partitions, domaine public - IV - Antonio VIVALDI, Cessate, omai cessate !

A l'attention des mauvais esprits : non, la citation originale n'est pas :

Suite de la notule.

mardi 13 février 2007

Airs baroques italiens à Lausanne - Biondi/Stutzmann

Un compte-rendu de Sylvie Eusèbe.

Suite de la notule.

lundi 29 janvier 2007

Concert Haydn/Mahler/Elgar du 23 janvier 2007 (Ensemble Orchestral de Paris, John Nelson) - Les Rückert-Lieder par Nathalie Stutzmann

Le dixième compte-rendu (déjà !) de Sylvie Eusèbe. Que vous pouvez retrouver, citée ou écrivant, ici.

Paris, Théâtre des Champs-Elysées, mardi 23 janvier 2007, 20h.
Concert, F. J. Haydn : symphonie n° 84, G. Mahler : Rückert Lieder,
E. Elgar : Introduction et Allegro op. 47, F. J. Haydn : symphonie n° 86.

Ensemble orchestral de Paris ; John Nelson, direction ; Nathalie Stutzmann, contralto.

Suite de la notule.

jeudi 14 décembre 2006

[Concert] Der Schwanengesang - Stutzmann, Södergren (Bordeaux 2006)

Un nouveau compte-rendu de Sylvie Eusèbe !

Voir ici.

Suite de la notule.

lundi 11 décembre 2006

Concert Bach/Saint-Saëns du 1er décembre 2006 (John Nelson, Nathalie Stutzmann)


Un compte-rendu de Sylvie Eusèbe.

Paris, Cathédrale Notre-Dame, vendredi 1er décembre 2006, 20h.

Concert, J. S. Bach : Cantates BWV 51 et 147, C. Saint-Saëns : Oratorio de Noël

Ensemble orchestral de Paris ; John Nelson, direction ;
Liliana Faraon, soprano ; Clémentine Margaine, mezzo-soprano ; Nathalie Stutzmann, contralto ; Leif Aruhn-Solén, ténor ; Henk Neven, baryton ;
Jean-Michel Ricquebourg, trompette ; Maîtrise Notre-Dame de Paris ; Lionel Sow, direction de chœur.

Suite de la notule.

vendredi 20 octobre 2006

Die Winterreise - Stutzmann, Södergren - le retour (octobre 2006)

Un compte-rendu de Sylvie Eusèbe.

Suite de la notule.

mercredi 23 août 2006

Une genèse d’Erlkönig (Herder, Goethe, Schubert, Zelter, Loewe et les autres)

Suite à une suggestion de Sylvie Eusèbe, je propose un petit billet imprévu sur Erlkönig, le roi des Aulnes.

Vous noterez inévitablement que le ton en est distinct de celui que j’affecte d’habitude dans ces notules – la cause en est simple, je l’avais d’abord rédigée comme un commentaire plus informel, en guise de réponse simple.

C’est pour plus de clarté dans la présentation et la conversation (notamment autour d’une nouvelle traduction…), que je le propose en tant qu’article.

J’en ai profité pour faire un peu de mise en forme.

Suite de la notule.

samedi 3 juin 2006

[programme] Opéra de Bordeaux, saison 2006-2007 - II - Les récitals vocaux

Comme ce site semble manifestement le premier non officiel à publier la saison avec les distributions, on poursuit la recopie du programme et la production de commentaires.

Suite de la notule.

lundi 10 avril 2006

Johannes-Passion par Riccardo Chailly à Leipzig

Compte-rendu généreusement fourni par Sylvie Eusèbe.

Suite de la notule.

mercredi 15 mars 2006

Concert Schumann - N. Stutzmann/I. Södergren - Fontainebleau

Liederkreis Op.39 et Dichterliebe Op.48.
Et toujours sous la forme d'un merveilleux compte-rendu de Sylvie Eusèbe.

Suite de la notule.

dimanche 29 janvier 2006

Xerxès - H. Bicket, N. Stutzmann

Compte-rendu de Sylvie Eusèbe.

Suite de la notule.

mardi 13 décembre 2005

Les Kindertotenlieder par Nathalie Stutzmann

Compte-rendu du concert du 9 novembre 2005 par Sylvie Eusèbe. Merci à elle pour cette très belle contribution.
David LM.

Suite de la notule.

dimanche 4 décembre 2005

Mieux qu'un commentaire

Un très beau compte-rendu de Sylvie Eusèbe sur le Winterreise de N.Stuztmann/I.Södergren à Bordeaux.

Le système de présentation l'enfouit un peu trop à mon goût, aussi je tenais à le signaler ici.

David Le Marrec

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