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Liederspielwerk - balade parmi les solutions

Les réponses de notre petite boîte à lied (Liederspielwerk). Avec une présentation des extraits (oeuvres et interprètes), les références discographiques, les liens vers les notices, etc.

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Ceux qui désirent encore jouer le peuvent bien sûr. Mais les réponses figurent tout de même ci-dessous.

Chacun est bien entendu cordialement invité, qu'il ait participé ou non, à émettre un avis sur ces oeuvres et interprétations.

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Palmarès :

  1. Sylvie Eusèbe : 43 points.
  2. Morloch : 34 points.
  3. Zoilreb, au nom de Martha : 2 points.
  4. HerrZeVrai : En attente.

J'attends vos souhaits pour les lots libres de droits (piloris@free.fr).

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Chaque entrée est reliée à l'article correspondant. Vous pouvez donc écouter les morceaux de l'épreuve tout en vous rafraîchissant la mémoire aux sources farfadesques.

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1.
=> Gustav MAHLER - Phantasie aus Don Juan (Tirso de Molina / Gustav Mahler)
=> Matthias Goerne, Christoph Eschenbach (récital inédit Mahler-Schumann, qui comprenait notamment les Kindertotenlieder avec piano).
=> Tiré des lieder de jeunesse de Mahler, une petite pièce suspendue qui évoque quasiment le premier lied de Webern (Vorfrühling).

2.
=> Alma SCHINDLER-MAHLER - Hymne an die Nacht (Novalis)
=> Ruth Ziesak, Cord Garben (CPO)
=> Dernier lied du dernier groupe (1925), sans doute le plus retors de tous. Tiré de la meilleure intégrale du marché - deux lieder sur des poèmes de Rilke exhumés plus tard manquent cependant.

3.
=> Ludwig van BEETHOVEN - Kennst du das Land (aus Goethes Wilhelm Meister)
=> Adele Stolte, Walter Olbertz
=> Beethoven se situe décidément à une charnière. Encore d'une naïveté toute classique, mais déjà ailleurs. Première mise en musique d'une longue série, à laquelle presque tous les compositeurs célèbres ont sacrifié.

4.
=> Carl Friedrich ZELTER - Um Mitternacht (Goethe)
=> Hans Jörg Mammel, Ludwig Holtmeier (sur le pianoforte de la maison de Goethe) (Ars Musici)
=> Ecrit tout dans le grave de la tessiture, un modèle du grand talent strophique de Zelter. Splendide pianoforte, un modèle de ce que l'instrument peut produire comme couleurs.

5.
=> Franz SCHUBERT - Die Nacht (d'après Ossian)
=> Anthony Rolfe-Johnson, Graham Johnson (Hyperion - tiré de l'intégrale Schubert)
=> Un lied extrêmement récitatif, où le piano ponctue et mime l'environnement de façon quasiment hystérique. Chaque inflexion du texte est rendue. Un type de traitement musical très peu pratiqué en dehors du jeune Schubert, et qui réclame une bonne connaissance du texte pour être pleinement apprécié. Un régal de poésie déclamatoire. Interprètes exemplaires de naturel.

6.
=> Carl LOEWE - Herr Oluf (titre original : Erlkönigs Tochter de Johann Gottfried Herder - voir ici pour l'anecdote).
=> Thomas Quasthoff, Julius Zeyen
=> C'est à Herder que l'on doit la confusion de traduction entre "roi des Elfes" et "roi des aulnes", et sa ballade qui a inspiré Goethe est l'occasion pour Loewe de déployer un langage toujours étonnamment moderne dans sa recherche de textures. La rudesse un peu monolithique de Quasthoff se révèle ici un très bel atout.

7.
=> Wolfgang Amadeus MOZART - Abendempfindung K.523
=> Teresa Stich-Randall, Hans Rosbaud
=> Délicieuse version d'un lied assez typique de la manière Mozart, qui refuse dans ce répertoire le moindre dramatisme ; à la façon de la mélodie française qui avant Berlioz demeure un ornement de salon guère conflictuel. Stich-Randall ravira ses amateurs, et crispera les autres. Qu'importe, les lutins l'admirent beaucoup.

8.
=> Clara WIECK-SCHUMANN - Die Lorelei (Heine)
=> Christina Högman, Roland Pöntinen
=> Les triolets trépidants de la basse aquatique sur cette belle et terrible ballade, les descriptions les chants, les éclats, tout est présent chez Clara Wieck.
L'un des disques de lieder favoris de CSS. Grande présence et engagement de Christina Högman (malgré une diction assez floue, un vrai tempérament). Et Roland Pöntinen sculpte de façon absolument inouïe sa partie, d'une évidence admirable. Pianiste peu connu, et pourtant l'un des tout meilleurs accompagnateurs de lied, à placer aux côtés de Naum Grubert et d'Eric Schneider. Peut-même être le chouchou de CSS...
Dans ce disque Fanny Mendelssohn-Hensel, Clara Wieck-Schumann et Alma Schindler-Mahler, le duo propose un panorama exaltant d'âmes exaltées. La grâce de Fanny Mendelssohn, semblable à son frère mais plus soucieuse du galbe des phrases ; la fièvre étonnamment schumanienne, au sein d'un style d'une élégance directement héritée de Chopin, pour Clara Wieck ; l'inventivité féconde, perclue de chromatismes à peine imaginables, de l'atmosphère propre à Alma Schindler ; toutes ces vertus se trouvent ici rassemblées dans une exécution plus qu'exemplaire. Avec un sens du climat hors du commun.
Rien d'un disque-concept consacré aux parentés féminines de compositeurs fameux.

9.
=> Robert SCHUMANN - Liebeslied (Goethe)
=> Angelika Kirchschlager, Helmut Deutsch
=> Extrait choisi pour son aspect homogène, conforme à la pensée 'liederistique' de Schumann, plus sensible au sens poétique qu'au mot poétique - et bâtissant un lied à partir de sa perception d'ensemble, au contraire de la réflexion très proche de chaque inflexion du texte chez Schubert. Pour parler en toute généralité bien sûr.
Superbe disque, qui n'invente rien d'original, mais dont le ton si proche, si familier, si musical ne peut que séduire. L'un de nos plus beaux disques Schumann - avec le Liederkreis Op.39 de Goerne / Schneider.

10.
=> Richard WAGNER - Faust-Lieder, Chanson de la puce (Goethe)
=> Le jeune Wagner n'avait pas, semble-t-il, le même souci du travail harmonique que l'homme mûr. Pourtant, ces chansons sont porteuses d'un charme très sûr, d'un esprit roboratif assez communicatif. Dans le cycle se trouvent aussi des choeurs ou encore un mélodrame de Gretchen. La pièce ici présentée comprend un choeur de buveurs en répons.
Seule version disponible au disque, assez moyenne : chanteur manifestement enroué (ou peu phonogénique, sans doute plus intéressant en salle), son de piano assez cassant.

11.
=> Franz LISZT - Anfangs wollt'ich fast verzagen (Heine)
=> Thomas Hampson, Wolfram Rieger (Châtelet 2007)
=> Le Liszt vocal reste trop peu joué hors de sa charmante mélodie hugolienne Oh ! quand je dors. L'opéra, les oratorios, les lieder et autres mélodies sont pourtant de premier intérêt. Trop peu de versions tiennent en compte les spécifités stylistiques du compositeur, avec pour résultat, dans une discographie modestement fournie, peu de réussites éclatantes. Thomas Hampson en est l'un des interprètes les plus passionnants, même si son faîte serait plutôt à situer au début des années 2000.

12.
=> Felix MENDELSSOHN BARTHOLDY - Wanderlied, Op.57 n°6 (Eichendorff)
=> Wolfgang Holzmair, Imogen Cooper (Decca)
=> Le charme simple (et parfois un peu inoffensif dans le lied) de Mendelssohn. Tiré d'un disque original tout Eichendorff (Mendelssohn-Franz-Zemlinsky-Pfitzner-Korngold-Schoeck-Reimann). Malheureusement, Eichendorff, jamais mis en musique par Schubert, n'a pas bénéficié de compositeurs extrêmement inspirés par son charme assez particulier. Il faut dire que cette poésie extrêmement régulière (plus que ne le requiert la règle allemande) perd vite de son charme si la musique prend trop de liberté avec sa forme. De fait, il n'y a guère que certains Schumann (Waldesgespräch par exemple, et surtout Frühlingsnacht) qui se tirent de ce mauvais pas littéraire.

13.
=> Johannes BRAHMS - Von ewiger Liebe Op.43 (Josef Wenzig)
=> Vesselina Kasarova, Friedrich Haider (RCA)
=> Toujours ce caractère mi-lyrique, mi-insaisissable dans le lied de Brahms. Et ici Vesselina Kasarova, malgré une diction un peu exotique, propose de fort jolies couleurs.

14.
=> Hugo WOLF - Mignon III (Goethe)
=> Felicity Lott, Graham Johnson (concert de 2007)
=> Voyage étrange et presque halluciné que ce Wolf-là. Toujours dans une grisaille un peu délétère, des harmonies recherchées au sein de cette fausse simplicité qui s'affiche résolument comme telle. Felicity Lott trouve ici, à notre connaissance, son plus bel emploi dans le lied et la mélodie.

15.
=> Carl Philip Emmanuel BACH - Lobgesang
=> Klaus Mertens, Ludger Remy (CPO)
=> Le fil Bach est l'auteur de pièces de chambre pour clavier et voix parmi les premiers écrits en langue allemande. Le sujet étant religieux, on hésite à y voir tout de bon du lied ; cependant l'époque et l'effectif concordent.
Avec cet accompagnement intimiste de pianofort, le très bachien Mertens sonne ici bien ténorisant, en termes de couleur. Etonnant.

16.
=> Fanny MENDELSSOHN-HENSEL - Dämmrung senkte sich von oben (Goethe)
=> Christina Högman, Roland Pöntinen (BIS)
=> L'un des plus beaux lieder de Fanny Mendelssohn, avec ce merveilleux dégradé crépusculaire. Toujours ce disque Högman (cf. n°8).

17.
=> Friedrich NIETZSCHE - Beschwörung (Pouchkine)
=> Dietrich Fischer-Dieskau, Aribert Reimann (MHS)
=> Tiré d'un disque comprenant également pièces pour piano et mélodrames, une preuve supplémentaire de l'assez bonne réussite de Nietzsche comme compositeur. Pas la maîtrise harmonique d'un professionnel, mais suffisamment d'assurance pour produire des pièces vraiment joliment inspirée. Sa Nuit de la Saint-Sylvestre, malgré une structure franchement rhapsodique, propose véritablement une juxtaposition d'événements charmants et non sans distance ironique.

18.
=> Richard STRAUSS - Ich liebe dich (Detlev von Liliencron)
=> Jonas Kaufmann, Helmut Deutsch (concert d'Edinbourgh 2005, programme largement donné dans plusieurs villes européennes dont Bordeaux)
=> Poème étonnant, une promesse d'amour absolue, par delà la pauvreté, par delà l'opprobre, et jusque dans le mort. Sur un ton qui évoque bien plus la Course à l'abîme que le lyrisme amoureux. Saisissant, avec ses aigus arrogants et ses fanfares panistiques vaguement infernales. On songe beaucoup à An Schwager Kronos...
En plus de la grande tenue de Helmut Deutsch, on saluera l'investissement de Jonas Kaufmann (toujours plus nasal dans le lied qu'à l'opéra, avec un aspect timbral tirant alors sur le Vickers). N'hésitant pas à sacrifier le volume, la plénitude de timbre (quitte même à faire passer un peu les sons par derrière), le succès du spectaculaire et jusqu'à l'intonation (souvent de petites scories, peut-être du fait de son format un peu large pour l'intimiste orfèvrerie du lied) à des programmes exigeants, au sens du texte et au soin de la nuance juste. Une très haute idée de son art qui fait passer tout l'apparat au second plan de son travail, alors que sa technique lui permettrait des succès démentiels sur sa seule présence vocale.
Et ses Strauss électriques sont formidables.

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CSS espère vous avoir un peu diverti. Et éventuellement invité à découvrir.

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Félicitations en particulier aux deux vainqueurs, avec des scores extrêmement impressionnants. Le maximum accessible était de 90 points (tous les compositeurs, oeuvres et interprètes du premier coup). Ici, l'équivalent de la moitié des points maximums a été obtenu. C'est-à-dire qu'en comptant les différents essais, l'ensemble des compositeurs et beaucoup des oeuvres ont été trouvées, et un certain nombre du premier coup.

Encore bravo, et merci pour votre participation généreusement assidue !


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Commentaires

1. Le samedi 8 mars 2008 à , par HerrZeVrai

Hum... Je pensais qu'une fois téléchargé, le fichier des lieder était lisible. Et bien non, besoin d'internet, du coup il faut encore attendre. En plus avec les découvertes qui m'attendent (que j'attends), je ne suis plus très motivé ou alors je lance mes réponses au nez et puis tant pis pour le score...

MickeyZeProcrastinateurconfirmé

2. Le samedi 8 mars 2008 à , par DavidLeMarrec :: site

Bonsoir !

Le fichier qui est lisible une fois chargé, c'est le premier, comme indiqué. -<]:o)

J'ai juste tendu la perche au cas où tu voudrais toujours, mais tu n'es pas obligé du tout... Tu peux aussi attendre que l'envie t'en prenne... on n'est pas pressé. Ni toi ni moi.

3. Le samedi 8 mars 2008 à , par HerrZeVrai

Pourtant j'ai téléchargé le fichier et je n'ai pas pu le lire sans connexion là-haut dans mes montagnes... mais ça ne change rien.

4. Le samedi 8 mars 2008 à , par DavidLeMarrec :: site

Si, si, le fichier liederspielwerk.zip est simplement à décompresser, il contient l'ensemble des pistes...

5. Le samedi 8 mars 2008 à , par Morloch

Oula j'ai bien fait de ne pas me lancer dans la recherche des interprètes, encore que cela m'aurait donné des indications de discographie.

Je connais très mal la majorité d'entre eux. Vais devoir me mettre à niveau :S

6. Le samedi 8 mars 2008 à , par DavidLeMarrec :: site

Ca tombe bien, tu as droit à des lots libres de droits, ça te rafraîchira toujours la mémoire du côté des vieilles cires.

7. Le samedi 8 mars 2008 à , par Sylvie Eusèbe

Cher David, merci pour ce divertimento qui m'a bien pris la tête comme on dit ;-) ! Les réponses détaillées ci-dessus m'ont appris que je ne pouvais pas trouver beaucoup d'interprètes, même de nom je n'en connais que très peu.
Sinon, nous en avons déjà discuté, j'ai très "honte" pour Mahler et aussi pour Schumann ;-) !
Et puis, encore un merci, celui-ci pour Fanny, Clara et... Alma ;-))))!
A bientôt,
S.

8. Le samedi 8 mars 2008 à , par DavidLeMarrec :: site

Vous n'en êtes pas moins première - et brillamment...

J'ai aussi cru comprendre que vous aviez bien aimé le Wolf - peut-être le plus beau de tous les Wolf, ce Mignon III.

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David Le Marrec

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