Carnet d'écoutes - (encore) un autre possible du Winterreise
Par DavidLeMarrec, mercredi 1 avril 2009 à :: Poésie, lied & lieder - Disques et représentations - Carnet d'écoutes :: #1187 :: rss
Un peu de promotion pour un DVD (...) du Winterreise, assez hors du commun.
Jorma Hynninen, un baryton majeur de ces trente dernières années, incontournable aussi bien en Almaviva que dans le Prisonnier de Dallapiccola, propose une lecture assez personnelle du cycle.
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Malgré son accent très bizarre, l'allemand sonne bien, rythmé avec naturel (à défaut d'idiomatisme). Surtout, son parcours a le mérite de tourner le dos à tout le spectaculaire que permet spontanément la science des contrastes de Schubert, à toute complaisance dans l'affliction aussi.
Au long des pièces domine une sorte murmure hors du monde, calmement halluciné - ou le wanderer est fou, ou il est déjà mort.
Le tout servi par une maîtrise instrumentale d'une très belle rondeur, parfaitement adaptée à ce parti pris. Le pianiste Ralf Gothóni, intense et discret, fait corps avec cette conception.
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Extraits vidéo :
Rast et Frülingstraum. Les peintures sont logiquement l'oeuvre de Särestöniemi - puisque ce DVD est le fruit de la captation d'un concert donné au musée qui lui est dédié.
Malgré les (très) gros plans constants un peu étranges, l'alternance entre tableaux évocateurs et chanteur est assez réussie visuellement.
Einsamkeit et Der Leiermann. On remarquera que le pianiste arpège (en forçant donc la partition...) les accords à appoggiature du Leiermann, sans doute pour mimer le son de l'instrument. (Bien, personnellement, je ne savais pas qu'on pouvait faire des arpèges comme à la guitare sur une vielle... les longues quintes à vide de Schubert me paraissent plus justifiées.) Cela n'empêche pas l'évocation du volkslied (accompagné à la guitare...) d'être convaincante.
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On notera que la technique très ronde de Jorma Hynninen, faisant usage pour partie de la voix mixte, rappelle assez fortement celle de collègues nordiques comme Peter Mattei, ou bien sa compatriote Karita Mattila.
Bref, splendide tout cela, à mettre aux côtés de la version radieuse et extérieure de Christine Schäfer et Eric Schneider.
Le concert, capté en 1993, a été publié par ArtHaus (pochette ci-dessus). Il existe aussi une version discographique avec les mêmes interprètes chez Ondine.
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Pour prolonger :
- Introduction générale aux lieder de Schubert.
- Trois lieder commentés du Winterreise.
- La version du conteur.
- La discographie des insolites du Winterreise.
- Une version libre de droits (Hotter / Raucheiser 1943).
- Une autre version du domaine public (Fischer-Dieskau / Klust 1953).
Commentaires
1. Le mercredi 1 avril 2009 à , par lou :: site
2. Le mercredi 1 avril 2009 à , par DavidLeMarrec
3. Le mercredi 1 avril 2009 à , par Sylvain
4. Le mercredi 1 avril 2009 à , par DavidLeMarrec
5. Le mercredi 1 avril 2009 à , par DavidLeMarrec
6. Le mercredi 1 avril 2009 à , par Wolferl
7. Le jeudi 2 avril 2009 à , par Sylvain
8. Le jeudi 2 avril 2009 à , par DavidLeMarrec
9. Le jeudi 2 avril 2009 à , par DavidLeMarrec
10. Le jeudi 2 avril 2009 à , par Sylvain
11. Le lundi 6 avril 2009 à , par Morloch :: site
12. Le lundi 6 avril 2009 à , par DavidLeMarrec
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