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Le contre-ténor et la haute-contre

Suivi d'une classification des voix à l'époque baroque.

Nombre d'ouvrages de vulgarisation effectuent une confusion assez grossière entre contre-ténor et haute-contre, si bien que bon nombre d'amateurs, y compris éclairés, ne savent plus où donner de la tête.

Mettons simplement les choses en place.

Entre le type d'émission et le répertoire, il est impossible de se tromper après lecture de cette note !


Certes, il s'agit de deux voix d'homme, aiguës, essentiellement utilisées en musique baroque. Mais à part cela...


En une phrase :

La différence est très simple : la haute-contre est un ténor aigu (avec voix mixte) du répertoire baroque français, tandis que le contre-ténor est un falsettiste.


Le contre-ténor est un chanteur qui utilise la voix de fausset (également appelée voix de tête). On peut dire aussi « falsettiste », qui a l'avantage de la clarté. Ce chanteur peut être à l'origine ténor ou baryton, peu importe.
Il y a différentes tessitures en effet chez le contre-ténor : on parle surtout de l'alto et du mezzo-soprano (appelés « altiste » et « sopraniste »). On le trouve beaucoup dans la musique italienne du XVIIIe siècle, surtout dans la musique religieuse ou dans les seconds rôles d'opéra. Un peu dans certains opéras contemporains - depuis Britten ayant écrit pour Deller, le redécouvreur de cette voix, le rôle d'Obéron du Songe d'une Nuit d'Eté.
Exemples : Alfred Deller, Paul Esswood, Andreas Scholl, Bejun Mehta, David Daniels, Philippe Jaroussky, etc.

Attention, les castrats avaient une voix plus puissante, plus proche de la voix de femme, et ne chantaient pas forcément en fausset. On les remplace aujourd'hui par des contre-ténors pour chanter les opéras de Haendel, pour des affaires de vraisemblance contemporaine (un homme ne saurait être chanté par une femme), mais ce choix n'a rien d'authentique, leur voix n'est pas la même, seule leur tessiture est à peu près semblable [1].
Contrairement aux mezzos et contraltos qui ont toujours alterné avec les castrats dans ces rôles.


La haute-contre est un ténor, vraiment un ténor. Un ténor qui a une tessiture assez élevée (souvent des phrases à tenir entre l'ut3 et le sol3 sans tension), un timbre assez doux. Il doit savoir utiliser la voix mixte (mélange de voix de poitrine et de voix de tête).
Il est essentiellement utilisé pour chanter les héros de la tragédie lyrique française des XVIIe et XVIIIe siècle, un sujet souvent abordé ici. On n'en rencontre plus d'emplois depuis, y compris dans la musique contemporaine.
Exemples : Howard Crook et Cyril Auvity en sont probablement les deux meilleurs représentants. Disques recommandés : Phaëton de Lully par Minkowski pour le premier, _Callirhoé_ de Destouches par Niquet pour le second.

Précisons qu'on trouve aussi un autre type de ténor, en France, essentiellement utilisé dans la musique religieuse : la voix de taille, un ténor grave à la couleur claire, tout à fait chantable par un baryton en termes de tessiture. Il peut partager l'affiche avec une haute-contre, comme dans les grands motets de Delalande. Voir par exemple le magnifique disque de Paul Colleaux (Erato 1991) où figure Jubilate Deo omnis Terra.


Pour finir, une curiosité : Gérard Lesne, qui chante à la fois comme haute-contre et contre-ténor (altiste), et le tout sans changer nettement son émission ! Il faut dire qu'il est autodidacte.

Je renvoie à ces articles plus complets qui traitent plus précisément de la question :
- Histoire
et
- Catégories.


Rappel : la classification des voix à l'époque baroque

Musique française :

  • Dessus (= soprano)
  • Bas-dessus (= mezzo-soprano)
  • Haute-contre (= ténor aigu)
  • Taille (= ténor grave, chantable par un baryton, catégorie qui n'existait pas encore)
  • Basse-taille (= baryton ou basse, on remarque des différences selon les rôles avec nos yeux contemporains, même si la distinction n'était pas faite).


Musique italienne (c'est-à-dire tout le reste) :

  • Soprano
  • Contralto (rôles d'hommes, chantables par des femmes mezzos ou contraltos selon les cas, et par des castrats sopranistes ou altistes)
  • Ténor (arrive assez tardivement hors de l'oratorio, pour des rôles de père sévère ou de militaires)
  • Basse.

Proportionnellement, les deux premières catégories (soprano et contralto) sont surreprésentées.


En bref :

  1. Le castrat a disparu et n'a pas d'équivalent aujourd'hui. A rapprocher des voix de femme.
  2. Le contre-ténor utilise la voix de fausset pour chanter. On le trouve dans le baroque italien (et un peu la musique contemporaine). Beaucoup de rôles de castrats sont aujourd'hui tenus par des contre-ténors pour des raisons essentiellement fantasmatiques.
  3. La haute-contre est un ténor à la tessiture haut placée, "à l'émission haute", et intervient uniquement dans le baroque français, notamment les rôles de jeunes premiers dans la tragédie lyrique.




Mise à jour du 2 mars 2008 :

Autre formulation de la synthèse :
- contre-ténor = falsettiste. Quelqu'un qui emploie la voix de tête / de fausset pour chanter. On en trouve beaucoup dans la musique religieuse italienne (et on les prend souvent, sans aucune justification technique ou historique, pour tenir des rôles autrefois dévolus aux castrats).
- hautre-contre = ténor. La haute-contre est un emploi de ténor avec une tessiture aiguë (avec souvent usage de voix mixte [2]), qu'on ne trouve que dans le baroque français (même s'il existe un héritage possible au XIXe).

Donc :
1) contre-ténor = fausset = italien
2) haute-contre = ténor = français


Mise à jour du 19 mai 2008 (revue le 2 décembre 2009) : La raison de la confusion est quadruple :
- l'anglais counter tenor peut signifier "haute-contre", il faut donc ne jamais faire confiance aux traductions ;
- le terme contre-ténor est lui-même ambigu, puisqu'il ne s'agit pas d'un ténor ;
- Gérard Lesne, un contre-ténor (autrement dit un baryton falsettiste), s'obstine a chanter aussi bien des rôles de contre-ténor que de haute-contre. Dans ce dernier cas, il est obligé de jouer avec les registres, le médium grave demeure très faible et l'aigu trop aisé ; - on fait aujourd'hui tenir, pour des raisons de vraisemblance sexuelle (et de carrière des contre-ténors emblématiques), des rôles dévolus aux castrats par des contre-ténors, alors que cela n'a rien de commun. Manière d'ajouter un peu plus à la confusion.


Mise à jour du 2 décembre 2009 :

La traduction proposée par Arte pour hautre-contre, countertenor, n'est pas erronée. Les Anglais disposaient à l'époque de plusieurs catégories de voix d'homme hautes, toutes nommées countertenor ; il pouvait s'agir de français venus avec la technique de haute-contre (les countertenors graves, élevés d'une tierce au-dessus du ténor traditionnel) ou de falsettistes pour tenir des parties plus aiguës (culminant amplement au-dessus de l'ut 4, de véritables alti). La confusion entre les deux techniques, pourtant fondamentalement différentes, a été largement entretenue par cette ambiguïté sémantique anglaise.


Exercices pratiques ici.

Et voir aussi l'usage traditionnel des voix de haute-contre dans la tragédie lyrique à la fin de ce billet.

Notes

[1] Etrange, n'est-ce pas, alors que tout, jusqu'à la hauteur du diapason ou la difficulté des instruments naturels, est restitué ? Il s'agit, au fond, du même paradoxe que lorsque la mise en scène est transposée lors de ces exécutions « musicologiquement informées ».

[2] Voix mixte, émission mixée : mélange de voix de poitrine (mécanisme I) et de voix de tête (voix de fausset, mécanisme II). Façon "allégée" d'émettre les aigus, mais de façon homogénéisée avec le grave, et sans tomber dans l'usage pur et simple du fausset.


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Commentaires

1. Le mardi 20 juin 2006 à , par Inactuel :: site

Très intéressantes explications.
Jean-Paul Fouchécourt: ténor (http://www.radiofrance.fr/chaines/france-musiques/biographies/fiche.php?numero=5010280) ou haute-contre à la française(http://goldbergweb.com/en/interpreters/instrumentals/20309.php) ?
D.

2. Le mardi 20 juin 2006 à , par DavidLeMarrec

Haute-contre à la française, donc ténor.

Il ne s'est pas limité à ces emplois, même s'il en a la voix. Pareil pour Gilles Ragon qui chante à présent les ténors dramatiques (avec un certain bonheur) et lyriques (avec une certaine douleur).

Ou Mark Padmore qui chante aussi Mozart.

3. Le vendredi 23 juin 2006 à , par Sylvie Eusèbe

Merci pour avoir ainsi rangé les étagères en haut du placard baroque. Et maintenant, je ne me tromperai plus de taille en achetant un CD sans l'essayer ! S.

4. Le vendredi 23 juin 2006 à , par DavidLeMarrec :: site

A présent, grâce à la nouvelle génération de chanteurs baroques, s'il arrive encore d'acheter des dessus un peu trop de basse-taille, les bas-dessus sont généralement toujours au bon formant.

5. Le samedi 10 mars 2007 à , par Bra :: site

Merci pour ces précisions ! Jaroussky chante donc en voix de fausset, sa voix "normale" étant baryton.

6. Le samedi 10 mars 2007 à , par DavidLeMarrec

Ouf, j'ai terminé les travaux de rénovation juste à temps. :-)

C'est cela même. C'est cette voix légère si particulière.

De toute façon, en répertoire italien, il n'y a pas de hautes-contres.

7. Le samedi 10 mars 2007 à , par Vartan

Toujours aussi indispensables ces Leçons de Clarté, David.

Je me suis permis de les recommander à quelques curieux qui souhaitent cerner au mieux toutes ces subtilités lyriques, si tu n'y vois pas d'inconvénients... ;-)

8. Le lundi 12 mars 2007 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Vartan !

Bien sûr, je suis flatté que tu recommandes mon travail. Dans un bon timing, qui plus est, parce qu'à partir de mercredi, ce ne sera plus possible.

Je chanterai un petit magridal sous vos fenêtres pour vous bercer vers 5h24. Ou pour le réveil, à 6h32 ?

9. Le mardi 13 mars 2007 à , par Vartan

Un petit Gesualdo pousse-au-crime serait le bienvenu en effet. Mais plus il sera tôt, plus le crime sera affreux, j'en ai peur. ;-)

10. Le mardi 13 mars 2007 à , par Morloch

Intéressant le paragraphe sur les castrats - ça confirme donc les grommellements de René Jacobs dans le texte accompagnant le cd du récital de Vivica Génaux (oui j'ai ce disque et j'assume :p , ce n'est pas la peine de me regarder avec ces gros yeux ronds, même pas peur ! ) qui défend son choix d'une mezzo pour reprendre les rôles du castrat Farinelli. Il en profite pour épingler la technique utilisée dans le film de Corbiau en 1994 qui mixe une voix de soprano et un contre ténor "espèce de chimère sortie tout droit du laboratoire de Frankenstein".

Ce que je comprends aussi c'est que tous les castrats n'avaient pas la même tessiture et le même style, et ça m'a l'air bien trop compliqué pour moi tout cela.

J.J. Quantz donne cette description de la voix de Farinelli : " Farinelli avait une voix de soprano éclatante, moelleuse, pleine, claire, égale, dont la tessiture s'étendait alors du la2 au ré5, mais qui, quelques années plus tard avait gagné quelques degrés dans le grave sans en perdre aucun dans l'aigu : si bien que dans de nombreux opéras, un seul air, le plus souvent un adagio, avait été écrit pour lui dans le registre du contralto et tous les autres dans le registre du soprano. Son intonation était d'une justesse impeccable, son trille élégant, sa poitrine tenait le souffle avec une vigueur exceptionnelle et sa gorge était très agile, si bien qu'il produisait les intervalles les plus éloignés rapidement, avec une facilité et une sûreté extrêmes (...) Il montrait beaucoup d'invention quand il improvisait les ornements de l'adagio; le feu de la jeunesse, son grand talent, la faveur du public et la virtuosité de sa gorge l'incitaient parfois à les prodiguer de manière excessive." (Quantz cité dans un ouvrage de Marpurg de 1755, cité dans le cd Vivica Génaux/Farinelli par Jacobs dans je ne sais quelle langue, tarduit par B. Hébert, recopié par moi avec des fautes de frappe).

Jacobs semble penser que les falsettistes sont acceptables comme substituts des castrats altos, mais que ça ne fonctionne pas avec les castrats sopranos (probèmes de basse et aigus pas assez doux). Cela correspondrait aussi avec la tradition du XVIIIè.

Je déplore que cette tradition se soit perdue, on pourrait juger sur pièces ce serait quand même mieux, c'est vrai quoi ! Des volontaires ?

11. Le mardi 13 mars 2007 à , par DavidLeMarrec

Vartan :
Un petit Gesualdo pousse-au-crime serait le bienvenu en effet. Mais plus il sera tôt, plus le crime sera affreux, j'en ai peur. ;-)

Allons, on te consolera, tu n'auras pas affaire à un ingrat. Au minimum, tout un ballet.


Morloch :
Intéressant le paragraphe sur les castrats - ça confirme donc les grommellements de René Jacobs dans le texte accompagnant le cd du récital de Vivica Génaux (oui j'ai ce disque et j'assume :p , ce n'est pas la peine de me regarder avec ces gros yeux ronds, même pas peur ! ) qui défend son choix d'une mezzo pour reprendre les rôles du castrat Farinelli.

René Jacobs grommelle de façon tout à fait fondée. Je ne suis pas du tout un intégriste, et si on veut remplacer les rôles de basse par des sopranos légers, je n'ai rien contre a priori.

Cependant :
1) On ne peut pas se prévaloir d'arguments d'authenticité pour faire jouer aux contre-ténors ces rôles, c'est de la malhonnêteté intellectuelle. On comprend bien que le travail des falsettistes et l'émergence de stars pousse les programmateurs à leur proposer des rôles un peu consistants : déjà que leur répertoire est très mince, il ne se compose de surcroît que de rôles secondaires si l'on excepte l'Oberon de Britten... (et encore, un rôle principal chez Britten, c'est généralement noyé dans la masse ; qui plus est pas très bien écrit pour cette voix...)
2) Force est de reconnaître que ça fonctionne rarement bien, pour des raisons de puissance notamment. Hors de l'élégiaque, le son sort mal. La voix de fausset n'utilise pas, je le crains, le formant du chanteur (ce réseau d'harmoniques qui fait passer l'orchestre chez les chanteurs d'opéra, ce qui donne ce "métal").

Il n'empêche qu'il existe quelques sublimes contre-emplois, par exemple le Rinaldo de Jaroussky, choix contre nature dans lequel on attendait un naufrage, et qui fut une révélation de vaillance et de finesse. Néanmoins, c'est plutôt l'exception, généralement, les mezzos font mieux.
Il faut bien s'imaginer qu'on met un petit chanteur de lignes délicates prévues pour l'église à la place de mezzos vigoureux... Ca peut fonctionner, mais c'est dû à la seule valeur de l'interprète !


Par ailleurs, Vivica Genaux est formidable dans ce répertoire, et s'il y a bien quelqu'un qui s'abstiendrait d'en dire du mal, ce sera moi. :-) En plus, c'est un disque Hasse, elle a vraiment tout pour plaire, cette petite !
Je sais bien que tout le monde n'aime pas, mais Genaux/Jacobs, le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est imaginatif et professionnel.


Il en profite pour épingler la technique utilisée dans le film de Corbiau en 1994 qui mixe une voix de soprano et un contre ténor "espèce de chimère sortie tout droit du laboratoire de Frankenstein".

Oui, c'est une chimère. C'est fait pour donner une idée, avant tout. C'est plus cela qu'un contre-ténor (qu'on nous aurait mis aujourd'hui), mais ce n'est pas cela. Argument marketing, mais comment pouvait-on faire ?

Si, on aurait pu proposer à une voix féminine très androgyne et claire (il y en a pour toutes les tessitures, de Marijana Mijanovic à Romina Basso) de chanter, mais de même, c'était inexact.

Disons qu'on est moins enclin à l'indulgence du fait que la voix qui en résulte est affreuse (déjà que Derek Lee Ragin n'est pas ma tasse de thé initialement...) et que le film est l'un des plus exemplaires nanars de l'histoire du cinéma. C'est à Max Pecas ce que les Bronzés sont à Rebecca.


Ce que je comprends aussi c'est que tous les castrats n'avaient pas la même tessiture et le même style, et ça m'a l'air bien trop compliqué pour moi tout cela.

Il suffit de penser que les castrats sont des voix de femme, je pense que ça facilite l'imagination. Voix potentiellement puissantes, des voix de soprano, de mezzo (anachronisme, mais dans les faits, on en voit) ou d'alto.

Evidemment, le timbre était particulier. Et comme ils n'étaient pas occupés à autre chose, leur agilité était extraordinaire.


J.J. Quantz donne cette description de la voix de Farinelli : " Farinelli avait une voix de soprano éclatante, moelleuse, pleine, claire, égale, dont la tessiture s'étendait alors du la2 au ré5, mais qui, quelques années plus tard avait gagné quelques degrés dans le grave sans en perdre aucun dans l'aigu : si bien que dans de nombreux opéras, un seul air, le plus souvent un adagio, avait été écrit pour lui dans le registre du contralto et tous les autres dans le registre du soprano. Son intonation était d'une justesse impeccable, son trille élégant, sa poitrine tenait le souffle avec une vigueur exceptionnelle et sa gorge était très agile, si bien qu'il produisait les intervalles les plus éloignés rapidement, avec une facilité et une sûreté extrêmes (...) Il montrait beaucoup d'invention quand il improvisait les ornements de l'adagio; le feu de la jeunesse, son grand talent, la faveur du public et la virtuosité de sa gorge l'incitaient parfois à les prodiguer de manière excessive." (Quantz cité dans un ouvrage de Marpurg de 1755, cité dans le cd Vivica Génaux/Farinelli par Jacobs dans je ne sais quelle langue, tarduit par B. Hébert, recopié par moi avec des fautes de frappe).

Texte étonnamment moderne de ton. Tu remarqueras qu'en bon flûtiste, il oublie de parler du texte.
Si, si, il y a du texte dans le seria, je t'assure.


Jacobs semble penser que les falsettistes sont acceptables comme substituts des castrats altos, mais que ça ne fonctionne pas avec les castrats sopranos (probèmes de basse et aigus pas assez doux). Cela correspondrait aussi avec la tradition du XVIIIè.

Acceptables, peut-être. Mais la question de la puissance reste entière, car les castrats ne chantaient pas nécessairement en fausset.


Je déplore que cette tradition se soit perdue, on pourrait juger sur pièces ce serait quand même mieux, c'est vrai quoi ! Des volontaires ?

Le problème est que ça entrerait en violation de plusieurs conventions des droits de l'homme et de l'enfant. Si on attend la majorité pour le faire, ça ne sera plus très utile.

Mais on peut se consoler en entendant les captations de Moreschi. Ce n'est franchement pas fameux, mais la voix étaient peut-être vieillie, ou était-ce le style, où l'enseignement qui s'était perdue ? En tout cas, il chante faux, c'est affecté, c'est en-dehors des rôles...
On dirait un mauvais contre-ténor qui couine.

Voilà (très) longtemps que je n'ai pas retenté (horrifié que je fus), je changerais peut-être d'avis.


Merci pour ces apports !

12. Le mardi 13 mars 2007 à , par jdm

DavidLeMarrec :
Pour finir, une curiosité : Gérard Lesne

Oui, et dans les curiosa et mirabilia, Mad Lesne a sa place sur la cimaise.
Merci, David, de cet article lumineux.

13. Le mardi 13 mars 2007 à , par DavidLeMarrec

Jdm :
Oui, et dans les curiosa et mirabilia, Mad Lesne a sa place sur la cimaise.

Il est en effet à sa catégorie ce qu'est l'abaque au fût. J'écoute d'ailleurs Mad Lesne, il faut bien le reconnaître, avec un plaisir croissant.

14. Le mercredi 8 août 2007 à , par sopransita

En tant que sopraniste en formation, je tiens à rectifier que les castrats ont aujourd'hui un équivalent; les sopransites qui ne sont pas des falsettistes mais n’ont d’autre choix que de chanter en voix de tête qui correspond à la voix de tête féminine. Seul le timbre des castrats n'a pas d'équivalent.

La voix de sopraniste est une voix caractérisée par un timbre clair et est riche en harmoniques aigües. Tous les sopranistes ont une facilité certaine à monter dans les aigües et à vocaliser mais sont réputés pour leur tessiture large qui peut couvrir plus de 4 ocatves. Notons également qu’un sopraniste est de loin le plus à l’aise dans les suraigües, c’est à dire à partir du contre-hut et ce, contrairement aux falsettistes.

Enfin un sopraniste n’a pas réellement de voix de poitrine, à l’image d’un castrat, il posséde une voix ndite mixte qui couvre une large tessiture, le sopraniste utilise sa voix de tête à partir du contre hut jusqu’au contre la- contre si et utilise ensuite sa voix de sifflet.

15. Le mercredi 8 août 2007 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Sopranista !


En tant que sopraniste en formation, je tiens à rectifier que les castrats ont aujourd'hui un équivalent; les sopransites qui ne sont pas des falsettistes mais n’ont d’autre choix que de chanter en voix de tête qui correspond à la voix de tête féminine.

Je crois qu'il faut être très précis sur les termes : sopraniste désigne généralement le falsettiste aigu, par opposition aux falsettistes altos.

Ensuite, le véritable sopraniste, cela tient quasiment d'une malformation, il me semble. En tout cas, c'est vraiment rare, et d'un certain point de vue, oui, l'immaturité de la voix adulte a des points communs avec les castrats (évidemment avec des nuances comme vous le soulignez).


La voix de sopraniste est une voix caractérisée par un timbre clair et est riche en harmoniques aigües. Tous les sopranistes ont une facilité certaine à monter dans les aigües et à vocaliser mais sont réputés pour leur tessiture large qui peut couvrir plus de 4 ocatves.

Plus de quatre octaves, allons donc, le mythe Mariah Carey a encore frappé. :-)

Ca veut dire du fa grave de la basse (comme les graves de Philippe II, de Padre Guardiano, etc.) aux contre-fa de la Reine de la Nuit...
Personnellement, j'appelle ça du pipeau (ou de la légende urbaine pour être gentil). :)


Notons également qu’un sopraniste est de loin le plus à l’aise dans les suraigües, c’est à dire à partir du contre-hut et ce, contrairement aux falsettistes.

Oui, évidemment.

A propos, il faudrait préciser le contre-ut, surtout : celui des ténors ou celui des sopranes ?


Enfin un sopraniste n’a pas réellement de voix de poitrine, à l’image d’un castrat, il posséde une voix ndite mixte qui couvre une large tessiture, le sopraniste utilise sa voix de tête à partir du contre hut jusqu’au contre la- contre si et utilise ensuite sa voix de sifflet.

Qu'on appelle aussi voix de flageolet (c'est le terme généralement employé sur CSS).


Merci pour ces éléments sur cette catégorie très rare (et pour laquelle il n'existe pas de répertoire écrit, hors la possibilité de récupérer les rôles de castrats). En termes de puissance, je n'en ai jamais entendu en salle, est-ce vraiment supérieur aux falsettistes ? Logiquement, ce devrait.


Mais très honnêtement, ces histoires de quatre octaves, ce sont des rumeurs infondées.

Si je prends les étendues les plus larges que je connaisse, nous allons vite voir.

Mado Robin, disons du ré3 au ré6, ce qui fait trois octaves pleins, déjà phénoménal.
Ewa Podles, de l'ut2 à l'ut5, trois octaves également.

Chez les hommes, même les plus généreux : Flagello (fa1-lab3), Milnes (probablement jusqu'à fa1-ré4), Di Stefano et Groves (sib1-fa4 en forçant au maximum)... n'atteignent pas les trois octaves.

Alors les quatre comme si de rien n'était, non, ça dépasse le spectre de la voix humaine.

16. Le mardi 20 novembre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site

Discussion (étrangement) issue de Wagner.


Jdm :
Dans Charpentier ou Brossard, il ressemble trop à un contre-ténor, et c'est un peu étrange esthétiquement parlant

Oui, c'est exactement ce que tu décris dans ton article sur les tessitures.

Ce n'est pas tout à fait le lieu d'en parler (on peut déplacer).
Est-ce que les anglophones ne disent pas counter tenor pour "haute-contre" ?

Je ne mettrais pas sur le même plan Alfred Deller, qui a le grand mérite d'être un inventeur, un découvreur, mais qui n'a pas une belle voix -sorry - et Gérard Lesne, qui n'est pas un haute-contre, c'est entendu et cela s'entend bien dans le concert que tu nous offres, mais qui a une voix.
Il est vrai qu'il est autodidacte et, cela, tu n'aimes pas trop.

Encore une fois, qui chante, qui joue <avec> ?

Merci encore David, et non, je ne suis pas un ---

[aujourd'hui, j'essayais les balises [i]] :)

17. Le mardi 20 novembre 2007 à , par jdm

Comment ça "étrangement" ?
C'est un commentaire de jdm, simplement :)

18. Le mardi 20 novembre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site

Nous parlions de Gérard Lesne.


Est-ce que les anglophones ne disent pas counter tenor pour "haute-contre" ?

En effet, il existe une confusion des termes en anglais qui n'aide pas, y compris les professionnels, à employer les bons termes.

C'est étrange, au fond, parce qu'une haute-contre est juste un ténor, et un contre-ténor/falsettiste un altiste (ou plus rarement sopraniste). Le premier emploie la voix mixte, le second la voix de fausset. C'est assez simple si on débute par le commencement... (et encore plus si on commence par le début)


Je ne mettrais pas sur le même plan Alfred Deller, qui a le grand mérite d'être un inventeur, un découvreur, mais qui n'a pas une belle voix -sorry -

Autodidacte aussi. On sent le côté expérimental, mais la voix est si belle (extrêmement soyeuse et chaleureuse, intimiste, familière comme un velours fait), la curiosité telle aussi... Une sensibilité encore très romantique, sans doute, mais si touchant. Le Ferrier des falsettistes...


et Gérard Lesne, qui n'est pas un haute-contre, c'est entendu et cela s'entend bien dans le concert que tu nous offres, mais qui a une voix.

Cela dit, une petite voix. Peu de projection et souffle court. J'aime ce qu'il fait, mais ce n'est pas majeur pour moi. Et pas comparable à la singularité profonde de Deller.


Il est vrai qu'il est autodidacte et, cela, tu n'aimes pas trop.

C'est mal me connaître. :-) Au contraire, j'ai toute tendresse pour le non institutionnel (et mes mauvais penchants en témoignent pour moi).
Encore à me charrier, c'est très vilain à toi.

C'est justement ce que j'aime chez Lesne, cette liberté dans ses répertoires et ses (contre-)emplois.


Encore une fois, qui chante, qui joue <avec> ?


Qui chante <avec> : Rachel Elliot.
Qui joue <avec> : Il Seminario Musicale bien sûr, dirigé par Gérard lui-même.

19. Le mardi 20 novembre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site

Ah, tu écris dans mon dos, maintenant !

17. Le mardi 20 novembre 2007 à 23:24, par jdm

Comment ça "étrangement" ?
C'est un commentaire de jdm, simplement :)

Ce n'est pas ta faute si nous en sommes arrivés à Sébastien de Brossard depuis les Wagner du Philharmonique de Berlin.

Oui, je sais, pour une fois.

20. Le mardi 20 novembre 2007 à , par jdm

David à jdm :
Ce n'est pas ta faute si nous en sommes arrivés à Sébastien de Brossard depuis les Wagner du Philharmonique de Berlin

Encore heureux !
Merci de toutes tes précisions et je m'accorde à tes nuances (enfin, surtout pour le peu de souffle de Gérard Lesne, pour Alfred Deller, j'ai été un des premiers fans, je ne vais pas le renier, même si ton éloge soyeux et chaleureux me paraît excessif)
Merci, David, et ce n'est pas pour une fois

21. Le mardi 20 novembre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site

Merci à toi pour ta conversation toujours présente.

Si tu veux dire qu'on sent qu'il y a quelque chose de mal assuré dans l'émission de Deller, qu'on sent parfois la voix de pointrine prête à se rétablir, oui, bien sûr. Mais il n'empêche.

(Et si Vartan passe, il nous fait tous la peau sans autre forme de procès.)

22. Le jeudi 6 décembre 2007 à , par jdm

Alfred Deller.

Totale repentance.

Le coffret du cinquantième anniversaire d'Harmonia Mundi, vient de me rappeler la voix d'Alfred Deller.

Le coffret (un de plus à 1,50 € le cd ? pas seulement !) est très bien conçu, c'est du Harmonia Mundi, il y aura des doublons chez ceux qui aiment la musique, il y a également des enregistrements récents, faux doublons, une autre interprétation --- un Art de la fugue excellent, austère peut-être ? la partition est tellement enjouée !

J'écoute Alfred Deller, The Oak and the ash depuis plus d'une heure.

Le génie d'Alfred Deller est là : qualité de la diction, fluidité de la poitrine à la tête, sans doute moins de souffle que chez les plus jeunes qu'il a inspirés, pureté tout simplement… et quelle sensibilité ! quelque chose de l'unique inimitable et indépassable.

J'avais oublié. Effet de mémoire, effet de mode ?

*** je propose, en exemple et illustration, la plage 14 du cd 4 --- si les ayants droit etc. ou DavidLeMarrec le demandent, je retirerai le fichier en lien.

[mon propos est d'inviter à une attention particulière à ce coffret où l'on trouvera bien d'autres pièces précieuses]

23. Le jeudi 6 décembre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site

coffret Harmonia Mundi)


Le coffret (un de plus à 1,50 € le cd ? pas seulement !) est très bien conçu, c'est du Harmonia Mundi, il y aura des doublons chez ceux qui aiment la musique, il y a également des enregistrements récents, faux doublons, une autre interprétation --- un Art de la fugue excellent, austère peut-être ? la partition est tellement enjouée !

C'est un très beau coffret, avec pas mal d'oeuvres rares mais importantes, et chez Harmonia Mundi, l'interprétation est à peu près toujours ce qui se fait de mieux. Irréprochable stylistiquement, très bien réalisé, prises de son superbes et documentation (peut-être pas dans le coffret) tout à fait sérieuse, notamment en ce qui concerne les textes traduits.

Là, pour le coup, si on ne dispose pas déjà de ces disques, une véritable affaire.


Je n'avais pas remarqué les poitrinés de Deller, mais à part ça, tout à fait d'accord bien sûr. Bouleversant. :) L'extrait que tu as choisi est tout à fait emblématique de son art.


[mon propos est d'inviter à une attention particulière à ce coffret où l'on trouvera bien d'autres pièces précieuses]

Tu as tout à fait raison, c'est une aubaine, et sans risque. Premier prix à 37 euros sur Amazon, pour le coup, c'est donné, parce que les interprétations sont majeures...
Je vois Atys, le Croesus de Keiser, la Berliner-Messe, les d'Anglebert, des mélodies et lieder probablement par Fink... Une anthologie atypique de la musique savante occidentale. Du coup, peu de doublons avec une discothèque standard, de surcroît !

24. Le jeudi 6 décembre 2007 à , par jdm

Les textes chantés sont sur le disque 30, un cd-rom / .pdf, et ce que tu "vois" est bien dans le coffret, avec un bel équilibre historique pour la sélection.

25. Le jeudi 6 décembre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site

Oui, je trouve aussi. Même si les ballades de Chopin, je n'ai pas vérifié l'interprète, mais ce n'est sans doute pas ce que le catalogue du label avait de plus indispensable.

26. Le lundi 10 décembre 2007 à , par Admetto

Merci à JDM pour le lien j'avais oublié à quel point Deller était grand

27. Le lundi 10 décembre 2007 à , par jdm

Merci à toi, Admetto, de ton repentir... et de ton soutien.

Moi, j'ai la honte de ce que j'ai écrit (dans une discussion sur Wagner) et que DavidLeMarrec reproduit fidèlement [:|] ici.

Faute d'avoir écouté Alfred Deller (et Mark) depuis trop longtemps.

David aurait pu me stigmatiser (40 A, balle de match) !

28. Le lundi 10 décembre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site

Mon esprit s'égare (c'est trop de naïveté) - j'allais m'interroger sur une balle de match, [strike]au jeu de paume[/strike] au tennis (si c'est bien de cela qu'il s'agit), alors qu'il y a égalité entre les joueurs. Mais il me semble me souvenir vaguement que depuis le siècle dernier, les règles ont été discutées pour être changées (et avaient été expérimentées dans les clubs). J'ignore si la nouvelle norme a été appliquée ; faute d'en avoir entendu parler, je supposais que ça n'avait pas été le cas - mais cette supposition est peut-être bien téméraire de ma part... :-)

Et cessez de ressusciter ces stigmates partout, je vais encore devoir passer nettoyer le linceul de fond de CSS.

29. Le dimanche 2 mars 2008 à , par Intendance

Petite mise à jour de la notule.

30. Le lundi 7 juillet 2008 à , par Kagenaar-Larrière

Merci pour ces précisions d'importance. Je suis à la recherche d'un prof
Contre Ténor. Je travaille depuis un certain temps ma voix sur ce registre d'une façon totalement intuitive en m'accompagnant de mon violoncelle mais j'ai soif d'apprendre. Ma femme est chanteuse d'opéra plus que confirmée, j'ai pris quelques cours mais sens qu'il y a vraiment une spécificité dans ce registre. Je suis sur Nantes mais peut me déplacer... merci mille fois de me répondre.

31. Le lundi 7 juillet 2008 à , par DavidLeMarrec :: site

Bonjour !

Si je comprends bien, la question est de trouver un professeur pour contre-ténor ? Je crains malheureusement de ne pas être la bonne personne à contacter, mes relations avec les professeurs de chant n'est pas telle que...

Une bonne méthode est de chercher avec qui ont étudié certains chanteurs dont vous admirez la technique (ça se trouve dans les biographies en ligne). Ou, à l'inverse, de regarder qui est dans votre secteur et de vous renseigner ensuite sur la personne. La difficulté étant que, pour le chant, les meilleurs professeurs ne sont pas tous affiliés à des conservatoires, et que les professeurs de conservatoire sont loin d'être tous efficaces.

Tout ce que je puis pour vous, c'est vous proposer de me contacter par courriel pour un avis éventuel, si je connais les noms que vous aurez glanés...


Bon courage et bonne réussite pour vos recherches !

32. Le mardi 13 juillet 2010 à , par Oliver

Sur les chanteurs avec 4 octaves (ou plus), je suis d'accord qu'il existe beaucoup d'exaggérations et de mythes. En plus cela dépend de la sorte d'émission vocale dont on parle. Il existe quelques chanteurs/euses qui peuvent émettre des sons aussi aigus que les notes les plus aigües du piano en voix de sifflet (un petit son très grêle), et d'autres qui peuvent chanter les notes les plus basses avec une sorte de grondement qui s'appelle vocal fry en anglais (je ne connais pas le terme français). L'acteur/chanteur Roy Hart, étudiant de Alfred Wolfsohn, qui était anglais, mais habitait dans le sud de la France, était connu pour pouvoir émettre au moins 6 octaves. Wolfsohn, un professeur de chant allemand, était connu pour ses recherches dans le domaine de l'extension de la tessiture des voix et l' exploration de tous les registres. J'ai un CD avec des voix de ses étudiants, dont Jill Johnson qui chante l'un après l'autres 4 airs de la Flûte Enchantée - depuis Sarastro à la Reine de la Nuit. A mon avis elle n'était pas tout à fait convaincante comme Sarastro, quoi que elle réussisse à tenir la note la plus basse (je crois, un fa)... mais son Papageno est tout à fait bien, son Tamino très joli et les chants de femme très bien aussi... vraiment extraordinaire!

33. Le mercredi 14 juillet 2010 à , par Oliver

On peut trouver le CD dont je viens de parler ici: http://www.roy-hart.com/awecd.htm (Alfred Wolfsohn, His musical ideas). Comme je viens de dire, la partie qui m'a le plus impressionnée était celle avec les airs de Mozart qui, justement, puisqu'on parle de voix de 4 octaves sur ce blog, utilise des notes depuis le fa d'un basse au fa d'un soprano colorature - toutes chantées de façon agréable et musicale par la même femme. En fait elle a dû être dotée d'un registre de poitrine extraordinaire pour une femme avec en plus les notes mixtes d'un ténor léger, et les notes de tête et de flageolet d'une soprano. Il faut l'écouter pour le croire.

34. Le mercredi 14 juillet 2010 à , par DavidLeMarrec


Bonjour Olivier,

Et merci pour tous ces commentaires précis.

Concernant les chanteurs à quatre octaves, je dispose effectivement de plus d'informations à présent que lors de la rédaction de cette notule, et j'ai pu entendre ces fameuses notes de sifflet, qui se produisent par un souffle dans un interstice du cartilage. Ce n'est donc pas du son produit par les cordes vocales, mais ça permet de chanter très haut, et donc d'atteindre, sans exagération, les quatre octaves.

Pour l'extrême grave, ce qu'on appelle ''fry'' n'est généralement pas traduit, même dans les ouvrages spécialistes écrits par des francophones.

J'ai un CD avec des voix de ses étudiants, dont Jill Johnson qui chante l'un après l'autres 4 airs de la Flûte Enchantée - depuis Sarastro à la Reine de la Nuit. A mon avis elle n'était pas tout à fait convaincante comme Sarastro, quoi que elle réussisse à tenir la note la plus basse (je crois, un fa)... mais son Papageno est tout à fait bien, son Tamino très joli et les chants de femme très bien aussi... vraiment extraordinaire!

C'est effectivement impressionnant à lire...

Merci pour la référence précise, ça fait bien sûr très envie, en tout cas pour l'édification théorique.

35. Le mercredi 14 juillet 2010 à , par Oliver

Bonjour

De rien. Oui, la voix de sifflet est vraiment surprenante, mais non pas très utile musicalement, je pense. Avez-vous entendu Georgia Brown et Adam Lopez sur YouTube, par exemple? En fait, concernant Jill Johnson, j'ai fait une erreur - elle chante des airs de 6 personnages, Sarastro, Papageno, Tamino, Papagena, Pamina et la Reine de la Nuit. Je recommande le CD parce que je n'ai jamais rien entendu de pareille. Il y a d'autres que l'on peut acheter sur le site, par exemple avec des extraits de voix chantée et parlée de Roy Hart, qui sont eux aussi intéressants pour ceux qui s'intéressant aux possibilités de la voix humaine. L'Association théâtrale qu'il a fondée existe toujours basée dans un château dans les Cévennes, quiqu'il soit mort dans un accident de voiture (On peut y aller faire des stages (ce que j'ai fait une fois). http://fr.wikipedia.org/wiki/Roy_Hart Cependant je pense que Jill a dû avoir un don vraiment rare, on ne peut probablement pas vraisemblablement faire un stage et espérer faire de même... Personellement, je peux chanter en voix de ténor, à peu près si bémol à do dièse aux extrémités (mais je n'aime pas vraiment aller dans les suraigus); je peut déscendre jusqu'à environ un mi avec un son plutôt faible et non pas très joli, et peut être un peu plus en "fry"; je peu chanter en voix de fausset jusqu'à un sol dièse et j'ai fait des tons de sifflet jusqu'à quelqu chose comme un re au maximum, je crois, donc ça fait à peu près 4 octaves, si je tenais à m'en vanter, mais seulement deux et demi sont plus ou moins agréables.

36. Le mercredi 14 juillet 2010 à , par Oliver

Voici Adam Lopez qui chante en voix de sifflet, au dessus des notes du piano. http://www.youtube.com/watch?v=Kdp4NHWr7G8 Cela commence après 2 minutes.

37. Le mercredi 14 juillet 2010 à , par DavidLeMarrec

Merci pour l'extrait. Oui, effectivement, c'est de la pure voix de sifflet qu'il utilise, sans vibration des cordes en principe. Ce n'est pas très utile pour le classique (encore, que, dans certaines diminutions d'opéra seria, si c'est suffisamment sonore, et ça l'est sur certaines voix de femme...), mais pour ornementer dans la pop, pourquoi pas !

Concernant Jill Johnson, j'imagine effectivement qu'elle a un vrai potentiel initial, mais tout de même, parvenir à vos quatre octaves, c'est déjà une très jolie performance, surtout si une partie reste exploitable...

38. Le vendredi 19 août 2011 à , par Sandrine

Tres intéressant ce doc sur les contreténors et haute-contres !
Les castrats: ils avaient peut-être un timbre plus proche de celui des femmes mais pouvaient chanter sur une tessiture ( ou du moins, une étendue) beaucoup plus longue, notamment dans le grave.
Il me semble que Carlo Broschi allait du do2 au do5: OK pour le do5 pour certaines femmes , c´est une note tres courante pour une soprano " pur sucre" en
registre de tête, relativement courante pour certaines mezzos mais le do2 est déjá peu atteignable , en tout cas pas de maniere exploitable, pour une alto.
En conclusion, une voix de castrat exigerait pour une femme de pouvoir chanter aussi bas qu´un ténor et aussi haut qu´une soprano , ce qui est évidemment
impossible.
Puis le timbre , même chez un castrat sopraniste , devait être quand même plus puissant, plus velouté que chez une soprano femme.

Comme falsettiste sopraniste, je connais un peu Aris Christofellis et j´avoue que ce qu´il fait est plutôt impressionnant ( je crois qu´il peut atteindre le mi5),
même si je préfere nettement le timbre des contreténors et falsettistes altos/ mezzos.

En revanche , pourriez vous me citer des noms de vrais haute-contres non falsettistes ? J´aimerais en écouter mais je n´ai pas de noms qui me viennent.
Juan Diego Florez est un ténor plutôt aigu de couleur légere mais je ne crois pas qu´il soit haute-contre.

39. Le dimanche 21 août 2011 à , par DavidLeMarrec

Voix de castrat

La puissance n'était pas forcément intrinsèquement supérieure à une voix de femme : suivant comme on l'utilise, une voix de femme peut être très sonore en voix de tête, il suffit d'entendre celles qui utilisent un "mixage" tête / flageolet, ou tout simplement ce qui est proche du "cri").
Et puis la puissance est très difficile à mesurer : c'est une valeur en décibels, mais selon l'intensité du timbre et la qualité de la projecion, on l'entend plus ou moins intensément et elle perd plus ou moins rapidement en traversant la salle.

--

Les falsettistes

Le problème d'Aris Christofellis, c'est tout de même qu'il chantait (je crois qu'il ne pratique plus) extrêmement faux, avec un timbre aigrelet assez aléatoire (ce qui est tout à fait normal en fausset intégral). Et surtout, en entendant sa façon d'émettre, on devait très mal l'entendre en concert. Oh, c'est sûr, le micro dans la bouche et avec beaucoup de réverbération (ou alors dans une petite église, très bien aussi), c'est très bien. Et par ailleurs, il vocalisait de façon très agile et nette. Mais enfin, je ne vois pas trop où cela mène.

Plus le temps passe, plus je suis profondément sceptique sur les falsettistes, que j'aimais bien il y a quelques années :

1) A part dans la musique religieuse (où ils ont toute leur place historique - et esthétique !), ils n'ont aucun fondement historique légitime, alors que c'est ce avec quoi on nous les a vendus. C'est donc une déformation volontaire des nomenclatures des partitions, donc l'intérêt du principe est réellement à prouver.
En réalité, on les a mis à l'honneur pour des questions de vraisemblance sexuelle (ça troublait de voir des femmes partout, sur la scène) et bien sûr aussi à cause de tout l'imaginaire qui entourait les castrats - avec lesquels ils n'ont rien en commun sur le plan physiologique et technique. Une voix de femme est sans doute bien plus proche de ce qu'était la voix singulière du castrat que la voix "amputée" du falsettiste.

2) Le fausset intégral comporte plusieurs défauts :
=> il est "partiel", on a toujours l'impression qu'on n'émet qu'une partie de la voix ;
=> blanchissement et uniformité du timbre (et des voyelles) ;
=> manque de fermeté, ce qui conduit souvent à des phrasés mous, et à des paroles totalement inintelligibles ;
=> et justesse plus difficile, mais ce dernier point se soigne.
Ce qui fait qu'en dehors de chanteurs particulièrement talentueux, on entend souvent une soupe fantomatique et assez invertébrée, un objet dépourvu d'angles et de texte.

3) En salle, les voix de fausset portent la plupart du temps très mal. Le timbre qui est peut-être le plus intéressant du marché, celui de Max Emmanuel Cencic (il utilise des résonances de poitrine qu'il ajoute à un mécanisme phonatoire en fausset), n'empêche pas qu'en salle, même petite, le timbre n'a aucun impact. Pour un oratorio en latin dans une église, c'est parfait, mais à l'opéra, même pour du Monteverdi, c'est un peu chiche. Et je parle là de l'un des meilleurs titulaires au monde.

Evidemment, cela ne veut pas dire qu'il faudrait supprimer les falsettistes du marché, il existe désormais toute une tradition, assez brillante d'ailleurs, servie par des chanteurs exceptionnels, attendue du public et très appréciable dans certains cas.

Mais sur le principe même, j'ai tendance à considérer le phénomène des falsettistes comme à rebours de la logique : plus difficile à fournir, moins efficace, et absolument contrainre à l'authenticité que veulent nous vendre les éditeurs.

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Les hautes-contre

En revanche , pourriez vous me citer des noms de vrais haute-contres non falsettistes ? J´aimerais en écouter mais je n´ai pas de noms qui me viennent.

Oh, avec plaisir, ce n'est pas bien compliqué :

Guy de Mey, John Elwes, Zeger Vandersteene, Bruce Brewer, Howard Crook, Gilles Ragon (première manière), Jean-Paul Fouchécourt, Mark Padmore, Stephan van Dyck, Paul Agnew, Mark Tucker, Robert Getchell, François-Nicolas Geslot, Cyril Auvity, Anders J. Dahlin, Mathias Vidal, Andrew Tortise, Emiliano Gonzalez-Toro.

Avec cela, nous devons avoir cité les plus célèbres d'entre eux, tous ceux que j'ai cités ont enregistré, ou, pour les derniers de la liste, pratiquent sur scène actuellement.

Les plus intéressants sont à mon avis Crook, Padmore et Auvity. Il existe deux grands enregistrements de Padmore (Hippolyte et Médée), et un très grand nombre de Crook et Auvity.

[Au passage, il est amusant sur le plan orthographique de noter que la logique intrinsèque porte vers "hautes-contre" mais que la dernière réforme de l'orthographe propose "haute-contres" comme pour tout mot composé. :) ]

Juan Diego Florez est un ténor plutôt aigu de couleur légere mais je ne crois pas qu´il soit haute-contre.

En effet. On dit souvent que la haute-contre est un ténor aigu, et c'est vrai dans le cadre de la nomenclature française de l'époque. Sinon, la tessiture est infiniment moins haute que n'importe quel ténor verdien ! La haute-contre est haute par opposition à la taille qui est un ténor grave - en fait exactement la tessiture d'un baryton, même si on le fait généralement chanter par un ténor, pour des raisons de couleur.

En réalité, la haute-contre se caractérise essentiellement par un type d'émission (voix mixte sur toute la tessiture) et par le choix du répertoire baroque français. Le même chanteur dans un autre répertoire ne serait pas appelé haute-contre.

Flórez a une voix beaucoup plus haut perchée, une émission beaucoup plus franche et métallique (conçue pour porter loin), n'utilise pas la voix mixte, et de toute façon ne chante pas de baroque français. Ce n'est donc à aucun niveau une voix de haute-contre, comme vous le pressentiez très justement. :)

40. Le mardi 11 octobre 2011 à , par saint-fort rhode glaelle :: site

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41. Le mardi 11 octobre 2011 à , par saint-fort rhode glaelle :: site

[spam]

42. Le lundi 12 décembre 2011 à , par Sandrine

Bonjour et belle semaine á vous .
En écoutant divers chanteurs de qualité, tant dans le lyrique que dans la variété , je me suis rendue compte que l´erreur de beaucoup de gens était de classer ténor n´importe quel type qui peut émettre des notes aigues . Or, ce n´est pas aussi simple : pour moi, un vrai ténor est celui qui a vraiment un timbre de ténor et qui est capable de soutenir franchement une tessiture de ténor et non pas , par exemple, celui qui ne fait des notes hautes qu´en ornementation .
Ainsi, Ivan Rebroff était capable d´émettre des notes tres aigues mais il n´aurait certainement jamais pu interpréter un air entier écrit pour haute-contre et même pour ténor , tout simplement parce que ce n´était pas sa tessiture naturelle .
Idem pour les femmes : ce n´est pas parce qu´on ajoute un contre-ut ou un contre-ré pour orner un air que l´on est forcément soprano , surtout si ce sont des notes émises en voix de sifflet et , malheureusement, pas toujours de tres bonne qualité .
Qui j´entends comme vrais ténors dans la variété et même haute-contre : Daniel Balavoine et Jean-Jacques Goldmann car ils en ont bien le timbre et peuvent soutenir des chansons entieres dans une tessiture aigu .
J´ai lu quelque part que Johnny Halliday serait aussi ténor , ce que je mets fortement en doute á cause de son acces aux graves et de son timbre qui me semble plutôt sombre pour un ténor " pur sucre" . David, si vous passez par lá, quel est votre avis sur ce chanteur ?

Deux autres cas intéressants : Luis Mariano , un ténor de type léger ou lyrique-léger et Tino Rossi que je n´arrive pas á situer car son timbre est différent de Mariano . Etait-il vraiment ténor de voix naturelle ?

43. Le lundi 12 décembre 2011 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Sandrine,

Je risque de ne pas pouvoir répondre à tous vos commentaires / questions ce soir.

l´erreur de beaucoup de gens

La plus courante est tout de même de classer le ténor, voix la plus "prestigieuse" comme voix grave chez ceux qui n'ont pas du tout la pratique de l'univers lyrique, parce que dans l'imaginaire commun la voix grave est aujourd'hui bien plus valorisée, en tout cas chez les hommes. Esthétique de la voix mâle amplifiée (éventuellement de fumeurs) promue par le cinéma depuis quatre-vingts ans, qui permet en effet de faire entendre des graves, même chez des voix médium...

Cette inversion m'amuse assez, elle est tellement révélatrice !


Deux autres cas intéressants : Luis Mariano , un ténor de type léger ou lyrique-léger et Tino Rossi que je n´arrive pas á situer car son timbre est différent de Mariano . Etait-il vraiment ténor de voix naturelle ?

Ils sont compliqué à classer, vu leur répertoire. Rossi chantait (merveilleusement !) tout en cordes assez fines (et larynx assez haut, j'ai l'impression), parce qu'amplifié lui aussi : la base technique était lyrique, mais sa puissance totalement allégée au profit de la clarté et de la légèreté. Cela le limite aussi technique : il chante par exemple l'aubade de Mylio au ton inférieur (avec un timbre parfaitement ténor).

C'est pourquoi la classification comme ténor n'a pas vraiment de sens dans la chanson et la variété, l'étendue et les contraintes de timbre et de puissance changent totalement d'un genre à l'autre.

Concernant Rossi, on a quand même clairement affaire à une technique de ténor, à défaut de pouvoir juger de la voix - la parenté avec Georges Liccioni m'impressionne toujours (mais si Liccioni a fait Mylio dans le ton, il a aussi tenu Don Carlos à la scène !).


J´ai lu quelque part que Johnny Halliday serait aussi ténor , ce que je mets fortement en doute á cause de son acces aux graves et de son timbre qui me semble plutôt sombre pour un ténor " pur sucre" . David, si vous passez par lá, quel est votre avis sur ce chanteur ?

Pour la même raison, compliqué de répondre : s'il avait moins usé sa voix, s'il n'engorgeait pas, et s'il avait pratiqué la technique lyrique, peut-être qu'il aurait été ténor.
En tout cas, dans son domaine à lui, il a clairement la couleur d'un baryton, pas une fois profonde, mais une voix assez sombre.

Je suis assez réceptif à sa manière, dans le répertoire qui est le sien, il y a un vrai panache vocal dans ce qu'il fait - c'est d'ailleurs ce qui emporte l'adhésion, les chansons sélectionnées n'étant pas particulièrement les meilleures de l'héritage francophone...

44. Le mardi 13 décembre 2011 à , par Sandrine

Bonjour David et merci pour vos réponses . Vous avez raison, les contraintes et les contextes ne sont pas les même dans le domaine de la variété mais je pense que lá aussi, il y a des voix plus identifiables que d´autres : quelqu´un qui a un timbre tres clair, pas de graves et qui a un aigu, voire un suraigu naturellement facile et sans voix de sifflet, il y a de tres fortes chances pour que l´on ait affaire á un ténor s´il s´agit d´un homme ou á une soprano s´il s´agit d´une femme .
Apres, beaucoup d´artistes de variété ne pourraient pas chanter de lyrique parce qu´ils n´ont pas la voix pour cela .

Le terme " ténor" est, c´est vrai, bien plus souvent mis en avant ( ténor du barreau, par exemple) et donc, la voix qui est lié avec l´est aussi .
Peut-être que ce qui séduit les gens, c´est le timbre clair et éclatant ainsi que les aigus ? Il est vrai que l´on " badera" plus naturellement sur le contre-ut d´un ténor que sur celui d´un baryton, la voix de baryton étant considérée comme plus banale , plus virile , ce qui á mon avis est une aberration car l´on trouve de tres beaux timbres de voix dans tous les registres .

45. Le mercredi 14 décembre 2011 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Sandrine,

La différence entre la variété et le lyrique n'est pas la nature vocale, mais bien la technique employée, puisque l'amplification permet des effets différents de la voix projetée. On voit ainsi quelues rares artistes maintenir les deux techniques, comme Peter Mattei (excellent dans les deux !) ou Renée Fleming (très personnelle à chaque fois). On murmure aussi que Callas imitait très bien Piaf dans le privé, mais je n'ai pas pu juger sur pièce.

Le ténor a été valorisé, historiquement, parce que la hauteur (et la clarté) de voix traduisait quelque chose d'héroïque, d'aérien, de presque surnaturel. Il a d'ailleurs pris la place du castrat en ce sens, et il est vrai qu'il est généralement beaucoup plus difficile de bâtir une voix de ténor (très exposée et construite) qu'une voix de basse (qui dépend largement du matériau naturel...), du moins si l'on veut un résultat exempt de défauts.

Mais l'arrivée du micro (et même, dès avant, la fascination pour le baryton, "l'homme de la rue", qui se développe de façon exponentielle au cours du XIXe jusqu'à devenir le héros privilégié de l'opéra du XXe) a considérablement changé les goûts, on peut murmurer d'une voix grave et être entendu. L'expression de la virilité ne passe donc plus par la tonicité des aigus, mais par la profondeur des graves. Vraiment une mutation culturelle considérable.

46. Le mercredi 21 décembre 2011 à , par Sandrine

Je n´ai jamais non plus entendu Callas chanter en voix de variété mais vous avez raison, ce n´est pas du tout la même chose : certains timbres de voix sont sublimes en mode lyrique et pas du tout fait pour de la variété , l´inverse est vrai aussi . Par exemple, j´imagine mal Claude Francois en emploi de chanteur lyrique et du reste, je ne crois même pas que ca l´aurait effleuré d´essayer de se lancer lá-dedans . Il y a des voix qui sonnent juste et qui peuvent être tout á fait charmantes mais qui ne sont faites que pour la variété .

47. Le mercredi 21 décembre 2011 à , par DavidLeMarrec

C'est vraiment la technique qui différencie les deux, pas la nature de la voix (même si certaines natures se prêtent plus aisément à l'un qu'à l'autre, sans doute).

Il suffit d'écouter les passages de R. Strauss au rock pour Fleming, de Wagner au croon pour P. Hofmann... les voix sont très différentes, le timbre a vraiment changé, ainsi que beaucoup de paramètres techniques.

En l'état de sa technique Claude François n'aurait pas pu chanter du lyrique (déjà, dans la variété, ce n'était pas spécialement un dieu de la technique vocale...). Mais un chanteur de variété qui aurait un solide soutien pourrait tenter, à condition de travailler bien sûr.

Il est plus difficile techniquement de passer de la variété au lyrique, j'ai l'impression, parce que les tessitures sont plus extrêmes, les micros ne peuvent plus aider à alléger, et surtout il faut beaucoup plus de soutien diaphragmatique dans la plupart des cas...
Mais ça n'a rien d'absolu ou d'insurmontable en soi. Evidemment, le gars qui ne fait ça que pour un festival caritatif par an, il va être moche en grosse-voix-lyrique ou ridicule en voix-minuscule-qui-s'étrangle, mais avec du travail, rien d'inaccessible du tout.

48. Le jeudi 19 janvier 2012 à , par Vervoitte

c'est la testostérone qui défini la hauteur de la voix
c est le basse qui en fabrique le plus de cette hormone
le baryton en fabrique moyennement
le ténor très peu
la basse taille avec le grave très bas souvent ces hommes sont de petite taille
la basse chantante qui a l'aigu plus facile que la grave qui est très grand de taille
le baryton basse - le baryton -le baryton martin le ténor baryton- le ténor dramatique le lyrico spinto le ténor lyrique le ténor léger
tous ces chanteur chantent avec la voix de poitrine ils appuient le souffle sur le diaphragme avec le voile du palais ils bouchent les fosses nasales et dirigent la colonne d'air vers le palais au dessus des incisives du haut et c'est la langue qui fait ce travail sa pointe collée a la gencive en dessous des incisives du bas c'est le milieu de cette langue qui fait le tremplin pour la fabrication des voyelles A E I O U
le castra chantait comme tous ces chanteurs normaux avec la voix de poitrine sauf que ses cordes vocales restaient enfant puisque castré il grandi comme un homme le physique suit la morphologie la poitrine le cou tout sauf les cordes vocales
le contre tenor ne peut pas rivaliser en puissance en vibrato la tessiture

49. Le jeudi 19 janvier 2012 à , par vervoitte

rectification Basse noble est la plus grave et non basse taille

50. Le jeudi 19 janvier 2012 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Vervoitte !

Tout ce que vous énoncez ici : la testostérone n'a pas de lien avec la hauteur de la voix. La hauteur de la voix a des origines physiologiques "structurelles" et non hormonales, et elle dépend surtout de la façon de l'utiliser. Selon la technique, le centre de gravité de la voix est très différent.

Pour la taille, c'est une indication, mais il n'existe pas de corrélation systématique. Au-dessus d'1m90 on ne trouve plus guère que des basses et au-dessous d'1m65 guère que des ténors, mais entre ces deux pôles, on rencontre tous les types de voix, on pourrait citer quantité de contre-exemples.

La "voix de poitrine" est une technique d'émission, et par conséquent aucune tessiture n'est obligée de l'utiliser dans l'absolu - même si effectivement, à l'opéra, c'est l'ingrédient de base.


le castra chantait comme tous ces chanteurs normaux avec la voix de poitrine sauf que ses cordes vocales restaient enfant puisque castré il grandi comme un homme le physique suit la morphologie la poitrine le cou tout sauf les cordes vocales
le contre tenor ne peut pas rivaliser en puissance en vibrato la tessiture

Tout à fait, il grandit mais conserve un larynx d'enfant, et pouvait donc chanter à pleine voix, sans se "couper" de sa voix parlée. En revanche, ils ne chantaient pas principalement en voix de poitrine, mais en voix de tête, comme les femmes, d'une façon qui ne ressemble pas du tout au son étroit et blanc du fausset masculin.

Bonne soirée !

51. Le jeudi 19 janvier 2012 à , par Vervoitte

les hormones ont une importance
exemple les femmes œstrogène et progestérone
la progestérone voix grave les œstrogènes voix aigue

52. Le jeudi 19 janvier 2012 à , par Vervoitte

Le chanteur de variété n'a pas de technique du chant professionnel la voix n'est pas placée il chante dans le nez il chante a découvert il hurle sa tessiture est toute petite il lui faut un micro il ne chante pas juste la musique qu'il chante et Nièvre pas construite et l' harmonie enfin la composition est de niveau école maternelle
je prends un exemple je choisi le baryton
un baryton classique chante du LA grave qui se trouve huit notes au dessous du LA du diapason et huit notes au dessus
la-------la-------la il chante du pianissimo au fortissimo et puis chanter Mozart par exemple c'est de l'art il faut être artiste sois même avoir étudier dans un conservatoire national le solfège avec ses sept clés les dictées musicales etc. et pour le chanteur la voix les exercices des mois et des mois et années beaucoup de sacrifices
souvent il étudie en même temps un autre instrument et la voix vers les seize ans quand la mue est terminée
le conservatoire c'est trois journées par semaine minimum
a coté de tout cela il y a le collège et le lycée c' est obligatoire on ne peut pas être au lycée et au conservatoire en même temps donc le soir il faut étudier par correspondance les cours du collège et ensuite du lycée
pour être musicien pour un jour faire de l'art il faut beaucoup travailler aimer la musique
les cordes vocales du chanteur classique sont son instrument de musique qu'il préserve des courants d'air du froid il ne mange pas des noisettes des amandes des noix du poivre tout ce qui irritent les muqueuses qui pour lui serait une catastrophe il y a aussi le régime alimentaire le sommeil il faut beaucoup s'occuper de son instrument
et puis le chanteur chante avec d'autres musiciens qui comme lui ont beaucoup étudiés et ces musiciens interprètent des compositeurs haut de gamme la musique classique c'est la beauté l'égalité le bonheur

revenons a la variété c' est l'anti culture pour le peuple c' est le fric facile il ne faut surtout pas que les gens se cultivent métro boulot dodo
la liberté n'existe pas nous sommes la mémoire des autres ils façonnent notre mémoire sans culture le minimum

53. Le vendredi 20 janvier 2012 à , par DavidLeMarrec

Rebonsoir,

Difficile de répondre complètement à tant d'affirmations cumulées, mais je vais m'efforcer de rebondir sur un maximum de sujets. :)


les hormones ont une importance
exemple les femmes œstrogène et progestérone
la progestérone voix grave les œstrogènes voix aigue

Pourtant, physiologiquement, ce n'est pas l'hormone qui produit la voix. D'autant plus que la tessiture dépend grandement du type de technique utilisé.

Mais vous voulez peut-être dire que lors de la croissance, les hormones ont un impact sur les organes de la phonation, d'une façon qui favorise l'une ou l'autre caractéristique ? Ce genre de corrélation très étroite me paraît tout à fait suspecte, les facteurs qui définissent une voix étant plus complexes que la simple taille de l'appareil phonatoire, mais si vous avez des références, je les lirai avec beaucoup d'intérêt bien sûr.

Le chanteur de variété n'a pas de technique du chant professionnel la voix n'est pas placée il chante dans le nez il chante a découvert il hurle sa tessiture est toute petite il lui faut un micro il ne chante pas juste la musique qu'il chante et Nièvre pas construite et l' harmonie enfin la composition est de niveau école maternelle

Jolie enfilade de clichés, qui ont le défaut ne pas être tous fondés. :)

Pour ne prendre qu'un aspect simple, ce n'est pas parce qu'il est plus facile à un profane de chanter de la variété que du Wagner que ceux qui chantent de la variété sont de mauvais chanteurs. Il suffit de mettre un excellent chanteur lyrique devant une chansonnette pour s'apercevoir que le cahier des charges est différent, tout simplement.

Même chose pour les tessitures, c'est la réduction de la variété à des clichés non vérifiés ou à un tout petit nombre d'oeuvres (un peu comme si on disait que l'opéra contient énormément de vocalises et finit mal : tout ne ressemble au seria donizettien, Dieu merci).


c'est de l'art il faut être artiste sois même avoir étudier dans un conservatoire national le solfège avec ses sept clés les dictées musicales etc. et pour le chanteur la voix les exercices des mois et des mois et années beaucoup de sacrifices

Sept clefs pour un chanteur ? Ca existe ça ? Déjà, lorsqu'un ténor arrive à déchiffrer péniblement une clef de fa en appuyant sur les touches d'un piano, on peut crier au miracle. :)
En plus, le chant lyrique est la seule discipline musicale en "classique" où l'on puisse faire carrière sans le Conservatoire.

le conservatoire c'est trois journées par semaine minimum

Même chose, il ne faut pas exagérer. Est-ce qu'on parle d'un pianiste et organiste inscrit en écriture, orchestre et composition au CNSM, ou d'un chanteur qui fait dans un cursus normal moins d'une heure de cours et éventuellement une heure de solfège ou de chorale en sus ?

a coté de tout cela il y a le collège et le lycée c' est obligatoire on ne peut pas être au lycée et au conservatoire en même temps donc le soir il faut étudier par correspondance les cours du collège et ensuite du lycée

Il existe un bac pour les musiciens, même si la quasi-totalité des musiciens professionnels ont passé un bac normal dans un établissement normal, c'est donc possible. A plus forte raison pour les chanteurs, qui ne peuvent pas, pour des raisons physiologiques (et pour le grand soulagement de leur entourage), s'entraîner trop longtemps dans une journée.

il ne mange pas des noisettes des amandes des noix du poivre tout ce qui irritent les muqueuses qui pour lui serait une catastrophe il y a aussi le régime alimentaire le sommeil il faut beaucoup s'occuper de son instrument

Là aussi, légende. On évite bien sûr le verre de vin avant, et les plus précautionneux n'abusent pas de viande, de tomates et autres agents un peu irritants. Mais il existe un nombre non négligeable de très grands chanteurs (pas forcément des basses !) qui sont de gros fumeurs, qui passent leurs soirées de façon festive, etc. Ca dépend vraiment de la résistance des instruments et du profil de chaque individu.


et puis le chanteur chante avec d'autres musiciens qui comme lui ont beaucoup étudiés et ces musiciens interprètent des compositeurs haut de gamme

Je ne suis pas en désaccord avec cela, bien sûr. Il est évident qu'il n'y a rien de comparable en degré de difficulté dans la musique populaire avec le fait de chanter un opéra de Richard Strauss avec orchestre (puissance, endurance, ambitus, rythmes difficiles, mélodies disjointes non doublées, public exigeant, synchronisation avec énormément de musiciens dispersés entre la fosse, le plateau, parfois la coulisse, mise en scène potentiellement contraignante...), mais le fossé est tout aussi immense entre un R. Strauss et un Haydn...

la musique classique c'est la beauté l'égalité le bonheur

Pour l'égalité, c'est au contraire un monde très hiérarchisé, il suffit de voir la distribution des solos dans un orchestre : il y a bel et bien celui qui fait les solos et celui qui lui tourne la page !


revenons a la variété c' est l'anti culture pour le peuple c' est le fric facile il ne faut surtout pas que les gens se cultivent métro boulot dodo
la liberté n'existe pas nous sommes la mémoire des autres ils façonnent notre mémoire sans culture le minimum

C'est joli comme slogan, mais ça demande à être démontré, non ?


Il n'est nul besoin de dénigrer d'autres formes d'expression pour profiter de celle-là, de toute façon. Chaque forme (et je ne peux pas dire que je les apprécie de façon égale !) répond à son cahier des charges. Certaines sont moins riches, sans doute, et certains artistes très liés aux modes commerciales, mais il n'empêche que cela ne concerne pas l'ensemble du corpus, et qu'il n'est pas interdit de trouver son intérêt différemment à des styles différents.

54. Le lundi 13 février 2012 à , par scarpia

Bonjour,
merci pour cet article très intéressant, qui a le mérite de remettre quelques pendules à l'heure.
Je voudrais cependant réagir sur quelques sujets...
Sur les falsettistes tout d'abord. Le falsetto est un terme italien qui existe depuis très longtemps, et qui ne désigne pas forcément le mécanisme 2 : certains techniciens italiens le placent ENTRE la voix de poitrine et la voix de tête! Je considère ce terme comme une manière légèrement méprisante de décrire le mécanisme 2 des hommes. Physiologiquement, mécaniquement, il correspond exactement à la voix de tête des femmes, tout comme la voix de poitrine ou mécanisme 1. Intrinsèquement, il n'y a aucune raison pour que la justesse, la puissance ou l'intelligibilité des paroles soit inférieure chez un alto homme que chez une alto femme. Le déficit de puissance que tu pointes du doigt est imputable à la tessiture, généralement très grave, du répertoire de castrat alto! Mais un contre-ténor dans l'aigu est tout à fait capable, avec un technique sûre bien entendu, d'avoir une puissance très impressionnante.

Les contre-ténors aujourd'hui, dans leur immense majorité, apprennent à chanter dans les classes baroques. Ils sont donc très peu à développer une technique "belcantiste", la plus à même (selon moi bien entendu) à développer de manière harmonieuse la qualité du timbre, du vibrato et la puissance sonore. De plus, pour une raison que je ne m'explique pas, beaucoup de contre-ténors n'utilisent pas, ou vraiment uniquement pour l'extrême grave, leur voix de poitrine (mécanisme 1). Et que veux-tu dire quand tu parles de voix "amputée"? Les contre-ténors utilisent très exactement la même technique que les voix de femmes lyriques, cad les deux mécanismes 1 et 2, en privilégiant plutôt le 2 dans la zone de passage. Les seuls hommes qui n'utilisent que la moitié de leur voix sont les basses, barytons et ténors, qui, eux ne connaissent que le mécanisme 1. (sauf effet ponctuel et généralement comique)

Le problème du remplacement des castrats dans l'opéra baroque italien n'a pas de solution réellement satisfaisante, à moins de remettre la castration au goût du jour. Senesino, le castrat alto qui a crée la grande majorité des rôles de Handel chantés aujourd'hui par des contre-ténors, chantait exclusivement en voix de poitrine! Qui pourrait aujourd'hui s'approcher de cela? Les contralto femmes ne sont pas plus légitimes en terme de timbre et de puissance!
Le manque de puissance des contre-ténors n'est pas plus flagrant que celui des voix féminines graves.

En conclusion, je voudrais souligner la progression, et la profusion, des contre-ténors aujourd'hui. Cela ne manquera pas de faire monter le niveau!

55. Le lundi 13 février 2012 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir estimé baron,

Effectivement, on peut disputer à l'infini sur les termes, même chose pour la voix de tête d'ailleurs : pour certains il s'agit de l'émission légère, pour d'autres de l'émission au delà du passage (donc le plus souvent en voix de poitrine dans le "grand répertoire" !), etc.
A cause de l'équivalence assez nette des deux mécanismes, je ne vois pas de raison de ne pas utiliser voix de tête dans la même acception pour les voix de femme, mais on peut effectivement défendre tout un autre réseau terminologique.

Intrinsèquement, il n'y a aucune raison pour que la justesse, la puissance ou l'intelligibilité des paroles soit inférieure chez un alto homme que chez une alto femme.

Je ne suis pas d'accord avec cela, puisque l'usage de cette technique entraîne l'usage "partiel" des résonances vocales de l'homme, du moins dans ces tessitures, comme tu le soulignes tout de suite après :

Le déficit de puissance que tu pointes du doigt est imputable à la tessiture, généralement très grave, du répertoire de castrat alto! Mais un contre-ténor dans l'aigu est tout à fait capable, avec un technique sûre bien entendu, d'avoir une puissance très impressionnante.




Et que veux-tu dire quand tu parles de voix "amputée"? Les contre-ténors utilisent très exactement la même technique que les voix de femmes lyriques, cad les deux mécanismes 1 et 2, en privilégiant plutôt le 2 dans la zone de passage. Les seuls hommes qui n'utilisent que la moitié de leur voix sont les basses, barytons et ténors, qui, eux ne connaissent que le mécanisme 1. (sauf effet ponctuel et généralement comique)

Cela s'entend très facilement, on a l'impression que la voix n'émane que de la tête, qu'elle n'est qu'effleurée et pas "approfondie", contrairement aux voix de femme. Tout simplement parce que les falsettistes n'utilisent pas toutes les résonances qui correspondent à leur tessiture.

En ce sens, il est tout à fait possible que tu aies raison sur la question de la formation technique, plus taillée pour le répertoire liturgique baroque que pour remplir des salles.


Le problème du remplacement des castrats dans l'opéra baroque italien n'a pas de solution réellement satisfaisante, à moins de remettre la castration au goût du jour. Senesino, le castrat alto qui a crée la grande majorité des rôles de Handel chantés aujourd'hui par des contre-ténors, chantait exclusivement en voix de poitrine! Qui pourrait aujourd'hui s'approcher de cela? Les contralto femmes ne sont pas plus légitimes en terme de timbre et de puissance!

Certes, mais une mezzo fera toujours plus de bruit et phrasera avec plus d'aspérités qu'un contre-ténor...


Le manque de puissance des contre-ténors n'est pas plus flagrant que celui des voix féminines graves.

Ce n'est pas faux (le plus souvent parce que ce ne sont pas forcément de vrais contraltos !), mais c'est quand même encore plus spectaculaire chez les hommes : en plus de ne pas avoir de volume et une projection très modeste, ils ont un impact physique en salle tout à fait impalpable, qui n'existe pas chez les voix de femme (même mal projetées).

Pour prendre des cas concrets, Lesne ou Cencic semblent toujours "loin", même du premier rang, alors que Mingardo paraît juste très mal projetée (mais le son a une origine palpable). Et puis il y a le cas de pas mal de voix graves comme Mijanovic (ou même la non-contralto Prina) qui ont un véritable impact. Pour l'heure, je n'ai jamais entendu de falsettiste qui projette bien - ni même qui, en retransmission, semble le faire. Des noms, des exemples ?


En conclusion, je voudrais souligner la progression, et la profusion, des contre-ténors aujourd'hui.

C'est vrai, on a considérablement progressé (il faut dire aussi qu'on est parti d'assez bas...), mais globalement, je ne suis pas certain que ce soit un secteur où l'investissement soit vraiment judicieux. Lorsqu'on voit des chanteurs abandonner leur voix "complète" sous prétexte qu'ils ont un fausset facile, au lieu d'en faire des ténors souples qui mixent parfaitement, je trouve le résultat souvent frustrant.

En somme, indépendamment de la valeur individuelle incontestable de certains interprètes, je m'interroge vraiment sur l'intérêt de cette technique - et plus encore si c'est pour faire mine de remplacer les castrats dans des salles d'opéra !

Aurais-tu des exemples de ces contre-ténors de technique belcantiste romantique, mieux projetés ?

56. Le mercredi 22 février 2012 à , par vervoitte

comme je vous ai expliqué plus haut la technique pour un chanteur classique c.à.d. un chanteur d'opéra avec le voile du palais il obstrue les fosses nasales
ces chanteurs classiques chantent avec la voix de poitrine ils appuient le souffle sur le diaphragme avec le voile du palais ils bouchent les fosses nasales et dirigent les vibrations et la colonne d'air vers le palais au dessus des incisives du haut c'est la langue qui fait ce travail sa pointe collée a la gencive en dessous des incisives du bas c'est le milieu de cette langue qui fait le tremplin pour la fabrication des voyelles A E I O U
il faut chanter pour comprendre
je parle de la technique physique dans le détail pour le contre ténor il y a un manque de puissance de vibrato c'est obligé
le contre ténor n'a pas toute notre technique
il y a perdition du souffle et des vibrations
il chante comme nous disons vulgairement ''dans le nez '' et c'est vrai techniquement il a tout faut
Farinelli et les autres ne chantaient pas dans le nez ils obstruaient les fosses nasales et prenaient appui sur le diaphragme
et c'est parce qu'il a toute cette technique que le chanteur d'opéra avec voix de poitrine peut chanter dans une petite salle dans une grande dans la rue pas besoin du micro il chante piano fortissimo triste gai amoureux
il est en même temps l'instrument de musique et l'interprète
la voix classique est le plus bel instrument de musique
au départ les gens chantaient n'importe comment et puis comme pour tous les autres instruments de musique il y a eu une évolution et maintenant nous avons l'orchestre et les chanteurs classiques avec l'instrument '' la voix ''
avec le contre ténor c'est retourner en arrière
certainement il y bien longtemps des hommes chantonnaient avec la voix de tête
Othello l'air des clochettes le grand Schubert par un contre ténor laissez moi rire
c' est une mode
il ne faut pas critiquer sans connaitre
il faut parler de ce que nous connaissons
si vous êtes contrebassiste parler de contrebasse et rien d'autre parce que vous avez étudié cet instrument
et que les autres instruments vous ne connaissez pas
et c'est le chef qui dirige l'interprétation chacun son métier
la musique c'est beaucoup de métiers très différents
certains intellectuels blablayotent pour ce donner un'' moi je sais tout '
les critiques aussi mais pour de l'argent
ils existent et ils en profitent parce que les gens ne sont pas cultivés
et ces gens aimeraient le devenir
c'est tout un programme comprendre le beau


57. Le jeudi 23 février 2012 à , par DavidLeMarrec

Je ne suis pas tout à fait sûr de discerner ce à quoi vous répondez...

Je dois vous avouer que votre texte est un peu difficile à lire sans ponctuation, et que je ne suis pas sûr d'avoir pleinement appréhendé sa logique ; de même pour les affirmations un peu péremptoires (diversement vérifiables), qui ne rendent pas la réponse très aisée... Je peux difficilement réagir à tout sans être très long, mais je ne voudrais pas être indélicat en laissant votre texte sans réaction.

Tout ce que je puis dire en restant bref, c'est que tous les critiques ne sont pas équivalents (du tâcheron népotique planqué à l'esthète visionnaire), et qu'il est bien entendu permis de parler de ce qu'on ne pratique pas, sans quoi personne ne pourrait parler d'orchestre, et seuls les musiciens pourraient apprécier la musique.
Evidemment, le fait de ne pas être familier de ces univers implique en principe une certaine prudence, mais certainement pas une disqualification !

Je vous souhaite une excellente journée à la poursuite du Beau.

Rapportez-m'en un morceau si jamais vous l'attrapez !

58. Le jeudi 16 août 2012 à , par Sandrine

Je ne suis pas d´accord avec le message ci-dessus car déjá , un chanteur d´opéra n´est pas nécessairement un chanteur classique et loin de lá puisque l´on trrouve en nombres considérable des opéras classiques, c´est certain mais aussi des opéras baroques, romantiques , modernes et beaucoup d´artistes de renom ont navigué avec brio d´un répertoire á un autre sans faillir .
Ensuite, toutes ces explications techniques sont tres ennuyeuses et trop intellectuelles pour les gens qui , comme moi , ont une passion intuitive des voix .
Je ne cherche en aucun cas l´érudition mais simplement le bonheur de découvrir la beauté des voix par l´écoute et l´émotion et je crois que s´il fallait être un éminent spécialiste pour apprécier , les arts ne pourraient pas être appréciés de beaucoup . D´ailleurs, ceux qui sont trop spécialistes sont souvent bien loin de la réalité avec leurs théories .

59. Le vendredi 17 août 2012 à , par DavidLeMarrec

Classique / lyrique / d'opéra sont des synonymes dans ce cas. :) Le mot "classique" employé de façon générale ne sert plus à désigner le style, mais l'ensemble de la musique "sérieuse écrite".

Bien sûr qu'il y a diverses façons d'apprécier l'art, de la plus ingénue à la plus documentée, personne ne dit le contraire ; le plaisir en est d'ailleurs assez différent. Les différentes formes d'art se prêtent plus ou moins à l'une ou l'autre approche, aussi. Le chant lyrique est typiquement une des expressions artistiques qui permet des entrées très diverses, de la simple jouissance sonore à la description acoustique / phoniatrique / historique.

60. Le jeudi 23 août 2012 à , par Sandrine

Ok, c´est vrai que beaucoup de gens appellent classique tout ce qui n´est pas ultra-contemporain mais personnellement, j´essaie de faire attention au maximum á la rectitude des timbres . Je ne crois pas qu´un spécialiste du chant baroque verrait d´un bon oeil le fait que je le " classe" dans le créneau classique !
Je suis d´accord avec vous sur les diverses manieres d´aimer les arts mais apres avoir discuté de ces sujets avec diverses personnes, je me suis rendue compte que les gens les plus instruits n´étaient pas toujours les plus intelligents ni les plus cultivés en la matiere . Je connais une personne qui juge le charme d´une voix uniquement sur les notes aigues qu´elle peut atteindre , ce qui fait que question chanteuses , ne trouve grâce á ses yeux que les sopranos aigues .

61. Le jeudi 23 août 2012 à , par DavidLeMarrec

Ce n'est pas une question d'être ultra-contemporain, puisque la musique populaire du XVIIe siècle n'est pas considérée comme de la « musique classique », et inversement, ce qu'on appelle la « musique contemporaine » est considéré comme de la musique classique au sens large.

Tout dépend dans quel contexte on parle. On parle de "chant classique" en général pour désigner le "chant lyrique" dans son ensemble (mais là aussi, "lyrique" peut désigner par ailleurs une forme spécifique d'expression poétique, ça existe aussi dans la variété, l'expression lyrique !). Evidemment, si on parle entre "classiqueux", alors on parlera des différentes périodes, et on ne dira pas à un prof de baroque qu'il enseigne la technique mozartienne.

Mais personne ne parle de "technique classique" pour désigner la technique vocale ou instrumentale du second XVIIIe siècle, donc ça limite considérablement les confusions. Pour le chant, on peut parler de technique belcantiste, de technique mozartienne, de technique gluckiste... mais de technique classique, je n'ai jamais entendu parler de cela. Généralement les moyens convoqués proviennent du baroque pour le chant (pour les instruments, c'est un peu différent), donc les chanteurs et les techniques de base sont la plupart du temps les mêmes.

62. Le vendredi 24 août 2012 à , par Sandrine

Bonjour, pour en revenir aux contreténors , que pensez vous de la voix d´Alexis Vassiliev ?
Soin timbre sonne plutôt mezzo assez aigu mais pas du tout dans le même genre que Jarrousky , par exemple .

63. Le dimanche 26 août 2012 à , par DavidLeMarrec

Je le découvre en ligne après votre commentaire ; ses disques ne sont manifestement pas très nombreux ni très bien distribué. La voix (pas parfaite) m'évoque davantage un versant plus acide des falsettistes, je le sens plus proche de Charles Brett, par exemple. Mais plus jeune, oui, dans son disque de mélodies russes, la voix est beauocup plus ronde et maîtrisée. Je ne suis pas particulièrement ébloui cela dit, ses derniers enregistrements sont d'un niveau assez fragile pour un professionnel.

64. Le mercredi 29 août 2012 à , par Sandrine

J´avais été un peu emballée les premieres fois oú j´avais entendu Vassiliev mais apres l´avoir mieux écouté , je reconnais que mon emballement était un peu précipité . C´est vrai qu´il est assez acide dans l´aigu . Charles Brett, je ne connais pas du tout mais j´imagine que je peux trouver des vidéos en ligne de lui .
Et Gerard Lesne , qu´est-il ? Une prof de technique vocale m´avait dit qu´en réalité , il était haute-contre et non contre-ténor et pourtant, il est bel et bien consiréré comme falsettiste . J´avoue que je ne le connais pas beaucoup vocalement parlant mais je n´ai vraiment pas l´impression que c´est un ténor aigu.

65. Le mercredi 29 août 2012 à , par Sandrine

J´avais oublié : que pensez vous d´Eve Ruggeri , la célebre présentatrice de Musiques au coeur ? Parce que personnellement, même si je suis persuadée que
c´est une femme adorable , j´ai été un peu surprise en visionnant des extraîts d´émission que des notions de lyrique pourtant simple lui échappent , le terme
" colorature" , par exemple . Cela m´avait vraiment surprise car il me semble qu´un animateur de ce genre d´émission est censé maîtriser un minimum de concepts, non ?
Je l´aurais cru beaucoup plus experte en la matiere , surtout qu´il y a longtemps qu´elle anime des émissions de ce genre .

66. Le mercredi 29 août 2012 à , par DavidLeMarrec

Je crois qu'il y a une question d'âge. Le haut de la tessiture s'abîme, et forcément, pour une contre-ténor, ça fait mal. Ses enregistrements plus anciens sont vraiment estimables.

Charles Brett chantait dans les années 70-80, vous pourrez par exemple l'entendre avec Malgoire ou Pinnock. Chouette voix au demeurant.

Concernant Lesne, je suis au regret de contredire le professeur que vous citez, mais il a tort. Gérard Lesne chante en fausset. Il chante du répertoire français de haute-contre prévu pour ténor, mais dans ce cas il transpose, et de beaucoup. En théorie, une oeuvre en si bémol du XVIIIe siècle se joue en la bémol. Lui, il la chante en si, soit un demi-ton de plus qu'au diapason moderne, et une tierce majeure au-dessus de ce qu'on chantait à l'époque, et qui est acessible à un ténor en effet.
De toute façon, cela s'entend très bien, même s'il renforce légèrement en poitrine, il reste en mécanisme II tout le temps.
J'ai un peu abordé la question récemment ici.

67. Le mercredi 29 août 2012 à , par DavidLeMarrec

Je n'ai pas d'opinion arrêtée sur Ève Ruggiéri, d'abord parce que je n'ai pas vu Musiques au coeur depuis dix ans, ensuite parce que je ne suis pas assez informé de son activité de promotion de chanteurs en dehors des plateaux.

Sur son émission elle-même, oui, elle n'est pas du tout spécialiste, et cela s'entend, elle utilise beaucoup de termes subjectifs et de clichés (Rossini => champagne). Mais le but étant de présenter l'opéra à la manière des magazines de papier glacé, avec des stars (qui sont forcément les seules, puisqu'elles sont stars), des jeunes talents exceptionnels (qui font carrière depuis des années, mais il est vrai qu'elle leur donne une visibilité considérable), un monde de rêve où tout le monde est heureux... comment lui reprocher de ne pas être une spécialiste ? Elle parle en amateur et ne s'en cache pas, son boulot étant de donner envie, par sa bonne humeur, d'écouter ce qui suit. Elle remplit assez bien son contrat dans ce cadre.

(Après, je ne partage pas ses goûts en matière de voix, et je ne suis pas forcément d'accord avec ce qu'elle dit !)

Je serais plus sévère avec Alain Duault, qui se présente comme le spécialiste musicologue de la maison et qui raconte beaucoup de choses fausses (souvent des anecdotes mal attribuées, déformées ou non vérifiées, où sa mémoire le trahit...). Et c'est pareil dans certains de ses livres. Là, je suis moins satisfait, parce qu'il nous vend une présentation "érudite" (même si adaptée au format très-grand-public télévisuel) et nous donne plein de tuyaux percés.
Sinon, lui aussi, il donne assez envie d'écouter ce qui suite, ce qui est peut-être l'essentiel.

Contrairement à ce que vous semblez supposer, un animateur de ce genre d'émission n'est pas tenu de maîtriser particulièrement ces questions... S'il parle en souriant, c'est suffisant. Leur rôle est davantage interne à la chaîne, de conserver la case horaire en rendant leur présence à l'écran attractive. :)

68. Le mercredi 29 août 2012 à , par Sandrine

Concernant Vassiliev , j´avais lu dans un article qu´il expliquait que sa voix n´avait jamais vraiment mué ( pourtant, je l´ai rapidement entendu parler sur une vidéo oú il était en interview et il n´a pas une voix de petit garcon ) mais c´est vrai qu´en prenant de l´âge ( il ne doit pourtant pas avoir plus de 50 ans ) ,
on a l´impression que le timbre est fatiguée et " râpé" .

69. Le mercredi 29 août 2012 à , par DavidLeMarrec

Elle a sans nul doute mué (sinon ça impliquerait d'autres désagréments pour lui...), mais d'une façon facile, oui, ça arrive chez certains spécialistes ultérieurs du fausset.

Le timbre peut se faner pour beaucoup de raisons, sinon : forçage (planning trop intensif ou technique pas tout à fait optimale), âge, état général du corps...

70. Le jeudi 30 août 2012 à , par Sandrine

Bonjour David . En fait, autant qu´il m´en souvienne , Vassiliev expliquait dans le dit article qu´il n´était jamais arrivé á prendre un timbre de baryton , ce qui signifie simplement que sa voix naturelle n´est pas baryton mais c´est vrai que cela ne signifie pas qu´il n´a pas mué . Il y a des voix qui sont tres claires et qui restent claires malgré tout ce que l´on peut faire .

71. Le jeudi 30 août 2012 à , par DavidLeMarrec

En effet, ça change considérablement les choses. :)

72. Le jeudi 4 octobre 2012 à , par Mathieu

Bonsoir David,
est-il vraiment possible d'etre a la fois tenor et contre tenor?? et encore plus etonnant bariton et contre tenor? ces voix sont si eloignees l une de l autre. Bien sur un tenor tres aigu peut tenir ces tessitures tres elevees mais un bariton certainement pas, non? en tout cas pas pendant toute une aria. Tout comme une alto peut chanter des airs de soprano mais ce sera tres fatiguant pour elle.
Jarrousky ou Scholl arrivent ils a chanter aussi bas que des tenors? Ont ils assez des notes graves? Leur tessiture naturelle est en tout cas beaucoup plus elevee...

73. Le vendredi 5 octobre 2012 à , par David Le Marrec

Bonsoir Mathieu !

Oui, il est non seulement possible, mais tout à fait commun, d'être ténor ou baryton et contre-ténor. Jaroussky, lorsqu'il chante "normalement", est plutôt baryton (avec une voix travaillée, il est vraisamblable qu'il serait plutôt baryton aigu ou ténor).

Le chant comme contre-ténor n'a rien à voir avec la voix parlée naturelle : il n'utilise que le "mécanisme II" (le mécanisme léger, le fausset), que les hommes n'utilisent jamais en parlant, sauf effets expressifs (écouter de Gaulle, par exemple). Peu importe la tessiture d'origine en voix de poitrine, ce qui compte est simplement la longueur et la puissance du fausset.

C'est bien pourquoi ces voix paraissent très souvent "partielles", peu résonantes, fragiles : ils sont en quelque sorte déséquilibrées, privées de leurs appuis naturels. Personnellement, plus le temps passe, plus je suis dubitatif sur la technique : les mots sont ramollis, l'accentuation des phrasés musicaux difficile, et en salle la projection généralement ridicule. La technique a toute sa place dans la musique liturgique baroque et d'une manière générale dans les choeurs, avec des couleurs souvent plus différenciées et plus belles que les altos féminins, et où les questions de puissance ne se posent pas, mais se justifie beaucoup moins pour les solistes, en particulier à l'opéra. Et je ne parle même pas du lied, les disques de Kowalski ou Jaroussky, bien malgré leur application, sont des attentats, et Esswood est surtant amusant.

A posteriori, ça explique aussi la permanence de la vénération pour Deller, qui avait une voix émise en mécanisme léger mais très projetée, et enrichie d'harmoniques de poitrine, et qui faisait valoir un soin remarquable de la diction. Mais c'est une technique spécifique, qui ne peut pas se comparer à celle des falsettistes d'aujourd'hui, qui sont donc limités du point de vue de la chair sonore et de la netteté d'élocution.

74. Le vendredi 5 octobre 2012 à , par La Stupenda

Bonjour à tous les deux!

Effectivement, il est tout à fait normal d'être baryton ou ténor, puisque la voix de tête, chez l'homme, n'est qu'une extension, pas une "vraie" voix.

C'est bien pourquoi ces voix paraissent très souvent "partielles", peu résonantes, fragiles : ils sont en quelque sorte déséquilibrées, privées de leurs appuis naturels. Personnellement, plus le temps passe, plus je suis dubitatif sur la technique : les mots sont ramollis, l'accentuation des phrasés musicaux difficile, et en salle la projection généralement ridicule. La technique a toute sa place dans la musique liturgique baroque et d'une manière générale dans les choeurs, avec des couleurs souvent plus différenciées et plus belles que les altos féminins, et où les questions de puissance ne se posent pas, mais se justifie beaucoup moins pour les solistes, en particulier à l'opéra. Et je ne parle même pas du lied, les disques de Kowalski ou Jaroussky, bien malgré leur application, sont des attentats, et Esswood est surtant amusant.

A posteriori, ça explique aussi la permanence de la vénération pour Deller, qui avait une voix émise en mécanisme léger mais très projetée, et enrichie d'harmoniques de poitrine, et qui faisait valoir un soin remarquable de la diction. Mais c'est une technique spécifique, qui ne peut pas se comparer à celle des falsettistes d'aujourd'hui, qui sont donc limités du point de vue de la chair sonore et de la netteté d'élocution.



Oui, cette technique, pour une voix masculine, n'est pas franchement éblouissante. La voix manque de corps, de percutant, on dirait un peu une voix d'enfant, qui n'a pas developpé toute sa puissance et son caractère. On dirait vraiment qu'il manque quelque chose...

Pour palier à ces défauts, les contre-ténors devraient chanter comme l'exemple Duller, que tu cites, il faudrait qu'ils utilisent une voix de tête renforcée. Ça leur donnerait plus de puissance, de solidité, de puissance et de résoncance... Moi-même, j'utilise cette technique et c'est bien concluant que quand j'utilise ma voix de tête pure.

Tu dis que les disques de Kowalski et Jarrousky sont des " attentats"?! Je trouve que tu vas un peu loin quand même :) ! Peux-tu m'en dire plus dire plus?

Quant à la vidéo, prends tout ton temps pour la regarder, je comprends tout à fait :)

75. Le vendredi 5 octobre 2012 à , par David Le Marrec

Bonsoir !

Une extension, ou plus exactement une composante complémentaire, qui est souvent utilisée, mais en principe toujours en association avec l'autre. D'où l'impression de fragilité, d'instabilité, voire de pauvreté du fausset seul.

Pour Kowalski et Jaroussky, je parlais seulement de leurs disques respectifs de lieder et de mélodie. Des lignes toutes lisses, et surtout un texte complètement inintelligible, ce qui est absolument rédhibitoire dans ce répertoire. Quand je dis attentats, ce n'est même pas un jugement de valeur (personne ne s'extasie devant la Meunière de Kowalski, mais il est tout à fait possible d'aimer la couleur spécifique des Fauré de Jaroussky), simplement le constat que ce qui fait l'essence du genre est détruit - d'où le mot, qui ne se voulait pas particulièrement polémique.

Il existe cependant des contre-exemples : le disque de Jörg Waschinski consacré à Clara Schumann (arrangement pour accompagnement de quatuor à cordes) est une grande réussite, superbement dit, et avec une voix qui atteint une chair très crédible - on entend vraiment une voix féminine, en fait. Mais c'est le seul cas vraiment convaincant que j'aie rencontré.

76. Le samedi 2 novembre 2013 à , par Vanille

Bonsoir, je confirme á celui ou celle qui posait la question qu´il est tout á fait possible pour un homme d´être á la fois baryton ( et même basse) et contreténor, de même qu´il est naturellement possible pour certaines femmes alto d´émettre des notes suraigues en mode sifflet : certes, la comparaison est mal venue car, tandis que la basse peut exploiter sa tessiture de contreténor avec une certaine technique, je ne suis pas sûre qu´une alto pourrait chanter Zerbinetta ou La Reine de la Nuit entierement avec sa voix de sifflet, ne serait-ce que parce que les tessitures de ces deux rôles pour soprano aigu risquerait de la mettre á genoux mais apres tout, on peut toujours supposer qu´il y a des exceptions car il est impossible de connaître toutes les voix
( surtout les voix inconnues !) qui sillonnent la planete .

Vassiliev : un contre-ténor de tessiture mezzo-soprano incontestablement et sans doute plus dans le sillage du mezzo aigu . Le timbre n´est pas franchement agréable, surtout comparé á d´autres contre-ténors du même répertoire mais reconnaissons lui une certaine technique de la colorature, ce
n´est déjá pas si mal . Pas ma tasse de thé cependant, je préfere un Jarrousky ou, dans une tessiture plus grave, un Scholl .

77. Le dimanche 3 novembre 2013 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Sandrine,

L'analogie entre la voix de fausset et la voix de flageolet n'est pas complètement opérante, dans la mesure où les caractéristiques en sont assez différentes (puissance par exemple).

78. Le mercredi 5 mars 2014 à , par fredy noel

Concernant les cas de Luis Mariano et Tino Rossi, considérés comme ténors par leurs carrières ou inclassables par les puristes, il faut reconnaitre que Mariano avait une voix particulière et un peu déroutante au début. Leur succès venant aussi de leur physique et de leurs accents d' origine.

A noter que Tino Rossi s' était entendu dire par un laryngologue : " Vous ne serez jamais chanteur,vous avez une corde vocale plus longue que l' autre " .

79. Le mercredi 5 mars 2014 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir !

Oh, ce sont de vrais ténors, pas de doute. Malgré une formation de type lyrique, ils n'étaient pas calibrés pour chanter de l'opéra sur scène (en tout cas le répertoire romantique sérieux), mais ils n'étaient assurément pas des objets venus de nulle part. Tino Rossi a enregistré des airs d'opéra très beaux ; ça n'aurait pas porté très loin en salle, mais il aurait tout à fait pu, comme Mariano, chanter du baroque ou du Mozart. Et l'opérette bien sûr, au delà de l'ère déclinante de Lopez.

80. Le dimanche 8 juin 2014 à , par Sandrine

Rossi avait un timbre plus veloute que Mariano qui, lui, etait un vrai tenor leger mais les deux sont tres agreables a entendre, l un comme chanteur de charme et l autre comme chanteur d operette .

J ai toujours trouve que la voix de Vassiliev s etait altere au niveau du timbre, peut-etre a-t-il eu des ennuis de sante a ce niveau-la ....

Je ne connais Eswood que de nom, de qui est-il le plus proche au niveau du timbre ?

81. Le dimanche 8 juin 2014 à , par DavidLeMarrec

Je ne peux pas dire pour Vassiliev, une voix est fragile, ce peut être plein de choses : l'âge, la technique, le train de vie, le stress...

Esswood, difficile de le comparer, la voix est vraiment singulière, un peu étrange comme Deller, mais beaucoup plus ronde et libre. Il ressemblerait à un compromis entre un ténor mixé comme Crook et un falsettiste de l'ancienne école comme Deller, disons.

82. Le mercredi 12 novembre 2014 à , par Sandrine

Bonjour David, je relis avec plaisir cette entrée sur les haute-contres et contre-ténors .
La haute-contre est donc le pendant masculin du soprano aigu de type Mesplé si j ai bien compris .

Pourriez vous me citer , dans le répertoire baroque des airs pour niveau moyen, c est à dire pour voix déja travaillées mais ayant encore besoin de progresser, des airs de tessiture mi 2- mi 4 environ .
Je n ai rien trouve en contralto à ce niveau la,
est ce qu il y a quelque chose pour les haute-contres ?

83. Le mercredi 12 novembre 2014 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Sandrine,

La haute-contre est donc le pendant masculin du soprano aigu de type Mesplé si j ai bien compris .

Si vous voulez, bien que le parallèle soit complexe : la haute-contre n'est pas forcément agile (il y a une exception au milieu du XVIIIe siècle chez Rameau, Leclair ou Boismortier, mais sinon…), et il n'y a pas de contre-notes en général. Mais comme pour le soprano, on peut faire le choix d'utiliser avant tout son médium (les rôles solos au théâtre ne sont pas si aigus que ça) ou carrément les utiliser dans des tessitures d'alto (particulièrement dans les ensembles de solistes ou les chœurs), où ils devaient certainement falsettiser sévèrement.


Pourriez vous me citer , dans le répertoire baroque des airs pour niveau moyen, c est à dire pour voix déja travaillées mais ayant encore besoin de progresser, des airs de tessiture mi 2- mi 4 environ .
Je n ai rien trouve en contralto à ce niveau la,
est ce qu il y a quelque chose pour les haute-contres ?

Non, les tessitures de haute-contre solistes n'excèdent pas le sib3 la plupart du temps. Il y a quelques contre-exemples, comme Platée ou l'Athlète du Castor de 54, qui culminent au contre-ut, mais ça reste des pièces pour ténor, donc sensiblement plus bas qu'une voix d'alto.

Il faut plutôt chercher dans les rôles d'alto masculin, mais je suppose que vous l'avez déjà fait.

Sinon, vous pouvez toujours transposer (les cantates pour soprano ou haute-contre, avec un ou deux tons de plus, ça pourrait très bien convenir).

84. Le jeudi 18 décembre 2014 à , par JACQUES H

Bonjour
Je renouvelle la question de Sandrine : où trouver une liste d'airs écrits et/ou bien adaptés aux voix de Haute Contre ?
(ou recueil de partitions)
J'ai trouvé AIRS d'OPERAS BAROQUES chez Lemoine
c'est bien mais j'en cherche d'autres ...
MERCI

85. Le jeudi 18 décembre 2014 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Jacques,

Je n'ai pas de recueils à à conseiller en la matière (tous ces airs se trouvent, mais il faut fureter sur IMSLP ou Gallica).

Si vous n'avez pas la patience de le faire, je peux vous préparer une liste si vous voulez.

86. Le vendredi 19 décembre 2014 à , par Jacques H

Bonjour David
Si vous pouvez fureter pour moi, ce sera bien volontiers
J'ai essayé et ai trouvé seulement 2 ou 3 choses sans doute très banales pour des connoisseurs comme vous
Bienvenue à votre liste !
J'essaierai de la compléter ...

87. Le vendredi 19 décembre 2014 à , par DavidLeMarrec

Très bien, je m'en charge. Plutôt des hautes-contre sacrés ou profanes ? Aiguës (époque Rameau) ou centrales (époque Lully) ?

[On parle de bien de ténors baroques & classiques français, n'est-ce pas ? Que je ne fouille pas le mauvais répertoire…]

88. Le samedi 20 décembre 2014 à , par Jacques H

"On parle de bien de ténors baroques & classiques français, n'est-ce pas ?" : OUI , OUI, deux fois !
Aigües c'est très bien ...
Merci

89. Le samedi 20 décembre 2014 à , par DavidLeMarrec

Bien, bien, je prépare ceci.

90. Le jeudi 8 janvier 2015 à , par Jacques H

Bonjour David
Voici mes premières contributions à la liste Haute Contre
. Air "Lieux Funestes" extrait de Dardanus / ACTE 4 / Rameau : une lamentation d'un prisonnier
. Air "Tristes déserts, sombre retraite" H469 extrait de Airs sérieux et à boire de MA Charpentier : une lamentation amoureuse infiniment belle et triste

91. Le jeudi 8 janvier 2015 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Jacques,

La liste promise est en cours de confection (j'y suis justement ce soir), je comptais vous livrer cette fin de semaine, ou courant semaine prochaine.

92. Le lundi 12 janvier 2015 à , par Jacques H

David, merci pour votre aide
Je travaille plus lentement (les morceaux) que vous mettez de temps à construire la liste !
Zenitude baroque

93. Le mercredi 14 janvier 2015 à , par DavidLeMarrec

Tant mieux, parce que c'est un travail assez long (surtout si je ne veux pas vous balancer seulement « l'air dans telle œuvre », considérant qu'ils sont courts et pas forcément visibles en feuilletant très rapidement !). Je vais sans doute me limiter, dans cette perspective, à ceux que j'ai moi-même souvent écoutés, accompagnés ou chantés. Parce que fouiner dans chaque partition pour retrouver la position dans chaque acte prend finalement beaucoup de temps.

Je comptais terminer cette semaine, mais ce n'est pas certain du tout. Voire assez compromis. Mais j'y travaille, ça va venir.

94. Le jeudi 15 janvier 2015 à , par Jacques H

Fouiner est sans doute un travail de fouine ... et l'homme n'a pas toujours les capacités de certains animaux.
Je saurai être patient ... l'objectif le mérite !
Merci de votre suivi, digne de Chronopost

95. Le jeudi 15 janvier 2015 à , par DavidLeMarrec

Je peux peut-être commencer par les cantates ? Il y a beaucoup de choses (et longues, et belles), peu jouées, dans des goûts différents…

96. Le vendredi 16 janvier 2015 à , par Jacques H

Oui, allons y ! Commencez par vos préférées !

97. Le dimanche 25 janvier 2015 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Jacques.

Effectivement, je vais devoir me limiter. Rien que pour Atys :

¶ « Le printemps quelquefois » (Prologue : un zéphyr)
¶ « Allons, allons accourez tous » (acte I)
¶ « L'amour fait trop verser de pleurs » (acte I)
¶ « Le plus juste parti – Nous pouvons nous flatter » (acte III)
¶ « Dormons, dormons tous – Régnez, divin Sommeil » (acte III : le Sommeil & Morphée)
¶ « Quoi ! Sangaride est morte – Barbare ! Quel amour » (acte V)

Alors je vais faire très simple et en citer certains que j'aime particulièrement.

À l'opéra :

¶ Lully, Phaëton : duo avec Épaphus (Phaëton, acte III)
¶ Lully, Amadis : « Bois épais » (Amadis, acte II)
¶ Lully, Roland : duo en chaconne avec Angélique (Médor, acte III)
¶ Lully, Armide : « Le repos me fait violence » (Renaud, acte II)
¶ Charpentier, Médée : « Que je serais heureux si j'étais moins aimé » (Jason, acte I)
¶ Charpentier, Médée : premier duo avec Créüse (Jason, acte II)
¶ Charpentier, Médée : deuxième duo avec Créüse (Jason, acte IV)
¶ Destouches, Callirhoé : duo avec Callirhoé (Agénor, acte I)« 
¶ Destouches, Callirhoé : « Espoirs, revenez » (Agénor, début du II)
¶ Destouches, Omphale : ariette d'Iphis (acte I)
¶ Francœur & Rebel, Pyrame & Thisbé : « Pyrame est mon rival » (Ninus, acte II)
¶ Rameau, Castor & Pollux : « Éclatez, fières trompettes » (un Athlète, acte II – version de 1754 seulement)
¶ Rameau, Castor & Pollux : « Séjour de l'éternelle paix » (Castor, acte IV)
¶ Rameau, Dardanus : air de la prison
¶ Rameau, Pygmalion : « Fatal amour »… et plein d'autres solos (Pygmalion)
¶ Boismortier, Don Quichotte : « Je suis de mes exploits » (Don Quichotte)

Dans la musique sacrée :

¶ Gilles, Requiem — Introitus
¶ Desmarest, Usquequo Domine — solo de haute-contre
¶ Campra, Exaudiat te Dominus — Impleat Dominus (duo avec haute-contre)
¶ Charpentier, Magnificat H.73 — la partie supérieure est chantable seul
¶ Bernier, Troisième Leçon du Jeudi
¶ Bernier, Cantate Domino — « Cantate Domino »

Dans les cantates :

¶ Clérambault — Pyrame & Thisbé
¶ Bernier — Aminte & Lucrine

Et puis plein d'autres, Les Fêtes bolonnaises de Bastistin, L'Amant timide de Courbois, Le Berger Fidèle de Rameau, Orphée du même… Aussi plein d'airs de cour qui peuvent être transposés au besoin… En tête, Pourquoi faut-il qu'amour vainqueur de Guédron, réellement écrit dans une tessiture haute contrairement à la plupart des autres…

98. Le dimanche 25 janvier 2015 à , par Jacques H

Eh bien David, voilà une limitation déjà fort riche !
MERCI beaucoup
Je regarde tout cela avec grande attention ....
J'essaierai de compléter , bien que je sois tout neuf dans ce répertoire ...
Belle fin de week end : merci encore !

99. Le mercredi 28 janvier 2015 à , par DavidLeMarrec

Alors c'est parfait. N'hésitez pas à revenir quand vous aurez épuisé le fonds… Il en reste beaucoup d'autres, célèbres ou inédits.

100. Le vendredi 6 mars 2015 à , par Jazzmaster

J'ai passé un excellent moment en lisant l'article et les 9ans (!!!) de commentaires.
J'apprécie tout ces avis techniques éclairés et regrette simplement qu'il y manque parfois l'essence de la musique, le plaisir.
Celui d'être auditeur ou chanteur ou les deux.
Les considérations d'ordre historiques sont tout autant intéressantes et me gênent un peu lorsqu'il s'agit d'en extraire des normes.
J'ai un parcous assez atypique (chanteur de Métal - technique des fausses cordes et Fry- de Rock/Pop, puis de Jazz et maintenant le plus souvent Lyrique Baryton-Martin et Contre Ténor) et je m'amuse de remarquer que dans chaque style il y a les gardiens du temple qui ont besoin d’édifier ce qui est authentique ou moins ou pas du tout. Dans le Métal si t'avais le malheur de faire des passages en voix clair t'étais une tapette vendue au monde commercial.
En Rock c'était bien vu par les "vrais" d'avoir un timbre bluesy et si tu tenais le La4 en voix de mâle bien couillu t'étais le patron.
Dans le jazz cette fois ci fallait surtout pas sonner comme un apprenti esclave en champ'de coton, non là on était sur de l'émancipé, du clair à tous les étages, de la syncope en souplesse...
Dans le chant lyrique je m'amuse des réactions contrastés selon la tessiture que j'utilise. Mes profs d'abord selon leurs sensibilités voulaient que je développe tantôt l'une, tantôt l'autre, mais surtout pas les deux!! J'en ai trouvé enfin un qui est excellent et a abandonné l'idée de croire qu'on ne pouvait pas bosser les deux. Moi je prends du plaisir dans les deux alors par quelle foudre divine je devrai choisir? Parce que l'une serait artificielle (quand on y pense, comment une voix peut ne pas être naturelle?) ou encore parce que dans l'autre le répertoire est moins "mélodique" . Tout ceci est bien futile quand on le replace dans un contexte musical. Je ne parle même pas de l'ayatollah quelques commentaires au dessus qui considère que le seul chant valable pour l'homme est celui de poitrine lyrique...
David, vous avez tellement raison quand vous dites que les contre ténors sont à contre emploi dans l'opéra en même temps au quotidien à un niveau "humain" on chante dans des salles qui conviennent parfaitement. J'ai une bonne projection en voix de tête grâce à mes bases de baryton mais je sens bien que c'est plus fragile, le masque est plus complexe à obtenir mais quand on l'obtient c'est un régal de ressentir des vibrations différentes du registre plus grave.
Je ne comprends pas lorsque vous dites que le texte est moins intelligible en voix de tête, je n'ai jamais remarqué ce problème personnelement.
Au final j'aimerai simplement souligner la chance que nous avons de pouvoir utiliser nos voix de tant de manières différentes, et même si selon les critères elles peuvent être assimilées à du contre emploi, ça n'en ai jamais fondamentalement, on échappe pas à sa condition, l'être humain existe par sa singularité, alors vive Gérard Lesne, même si je m'ennuie beaucoup quand il chante :)

101. Le samedi 7 mars 2015 à , par DavidLeMarrec

Félicitations Jazzmaster pour votre courageuse lecture intégrale… et le centième commentaire sous cette notule !

Merci beaucoup pour ce témoignage détaillé… je suis tout à fait d'accord avec votre regard sur le caractère normatif et versatile, d'une école à l'autre, d'une période à l'autre. Il faut dire, néanmoins, que chaque répertoire a ses contraintes propres, et ses risques. Chanter avec de l'air dans les cordes pour couvrir un orchestre, c'est se fatiguer en vain ; utiliser une émission couverte pour chanter avec micro, c'est inutilement moche ; et faire du belting en baissant le larynx, c'est suicidaire. Donc chacun, à la manière du Talmud, établit sa « barrière de conseils », en poussant parfois le zèle de la prescription et des interdits un peu loin.

Disons que ces prises de position fondées sur l'histoire ou le style se justifient lorsqu'il y a une conséquence pratique (intelligibilité du texte, netteté du grain, projection et puissance, danger vocal…). Lorsque c'est purement une affaire de goût, alors je suis bien d'accord, on n'a pas besoin de barrières.


En Rock c'était bien vu par les "vrais" d'avoir un timbre bluesy et si tu tenais le La4 en voix de mâle bien couillu t'étais le patron.

La4 en norme anglo-saxonne, je suppose, parce que sinon, difficile à obtenir en voix pleine — sauf châtrement préalable, justement.


Au final j'aimerai simplement souligner la chance que nous avons de pouvoir utiliser nos voix de tant de manières différentes, et même si selon les critères elles peuvent être assimilées à du contre emploi, ça n'en ai jamais fondamentalement,

Considérant que ma Brünnhilde-culte est soprano léger colorature (quand ce n'est pas moi-même qui me charge de chanter le rôle…), de pair avec de nombreuses autres perversions dans le genre, je me garderai bien de désapprouver ceci. :)


David, vous avez tellement raison quand vous dites que les contre ténors sont à contre emploi dans l'opéra en même temps au quotidien à un niveau "humain" on chante dans des salles qui conviennent parfaitement.

Ce n'est pas seulement une affaire de puissance, c'est aussi une question de grain : difficile d'exprimer des affects paroxystiques avec ce type de voix. Or l'opéra est quand même souvent fondé sur de gros coups de théâtre, des fiancées qu'on empoisonne, des enfants qu'on noie, des frères qu'on empale, des mères qu'on grille…

Je ne comprends pas lorsque vous dites que le texte est moins intelligible en voix de tête, je n'ai jamais remarqué ce problème personnelement.

En musique non amplifiée (et même amplifiée, d'ailleurs), si, pour pas mal de raisons : on s'éloigne de la hauteur parlée, on perd en netteté des attaques et du grain (or tous ces paramètres sont ceux de l'intelligibilité acoustique dans la vie quotidienne), et on est souvent obligé d'accommoder les voyelles (ce dernier point n'est pas vrai s'il y a un micro).

Donc entre la hauteur, la perte de timbre, la mollesse et parfois le flou vocalique, si, ça rend plus difficile. Il suffit d'écouter les enregistrements de lied ou de mélodie par des falsettistes… Sans même mentionner Jaroussky, parce que sa technique est déjà diaphane en amont, des gens plutôt nets comme Esswood ou Kowalski sont vraiment en déçà de l'intelligibilité de n'importe quel baryton médiocre.

D'ailleurs, ce n'est pas étonnant, ce sont les basses (dont le centre de gravité est le plus proche de la voix parlée, de même pour les caractéristiques de la voix, avec moins de couverture par exemple) qui sont les voix dont le texte est le plus facile à percevoir…


Merci beaucoup pour toutes ces remarques !

102. Le dimanche 8 mars 2015 à , par Jazzmaster

C'est passionnat d'échanger avec vous.

J'avoue ne pas avoir remarqué ce problème d'intelligibilité du texte quand je chantais en contre ténor plutôt que baryton mais ça me rappelle qu'on m'a déjà fait la remarque qu'on comprenait bien ce que je chantais lors de mon concert dédié à Lambert, s'ils avaient besoin de le dire c'est probablement parce qu'ils avaient eu des expériences qui allaient dans votre sens.

J'ai aussi l'impression de pouvoir m'exprimer avec autant d'intensité dramatique dans les deux registres mais pour être honnête je n'ai jamais chanté dans un grand Auditaurium, uniquement des cathédrales qui ont une acoustique adaptée aux voix de contre ténors, la réverbération agissant mieux sur les hautes fréquences.
Et toujours pour aller dans votre sens j'avais été déçu par Mitridate de Mozart et Jules Cesar de Haendel chantés par des contre ténors.

Je ne suis pas un grand amateur de la voix de Jaroussky, je la trouve un peu blanche, mais je m'incline devant son agilité. Son dernier disque va dans ce sens, son interprétation du Stabat Mater manque de profondeur dans les mediums notamment, je préfère amplement celle de Scholl ou encore celle de Daniel Taylor, qui pour l'avoir vu en concert est le contre ténor le plus remarquable que je n'ai jamais entendu. On ne peut plus parler de Falsetto à mon avis, dans le sens où si c'est bien une voix de tête, son timbre à une richesse harmonique équivalente aux voix de poitrine ou mixte.
Dans les faits on sent qu'il obtient le masque que l'on recherche en voix de poitrine. Je crois que trop de contre ténors apprenant uniquement du Baroque ne soutiennent plus suffisamment et s'appuient essentiellement sur la quête du Fa ou Sol4 (dans la norme classique cette fois)
Le fait de travailler autant mon registre de poitrine que de tête m'aide beaucoup à rechercher des sensations équivalentes sans m'encombrer de notions de "falsetto" ou pas, comme je le disais au dessus et vous pouvez ne pas être d'accord pour moi toutes les voix qui nous sont offertes n'ont pas à être considérées comme vrais ou fausses, naturelles ou artificielles. En Baryton je sais que je dois avoir une position des cordes plutôt horizontales avec un environnement crico-arythénoïdien détendu et bas, en Contre Ténor, les cordes forment un dôme léger qui aurait tendance à tirer sur les ligaments crico-arythénoïdiens, en essayant de concerver la détente initiale de la voix de poitrine on obtient la même sensation dans les résonnateurs maxillaires. C'est clairement plus difficile à obtenir, mais le travail sert à ça et mon prof m'aide dans ce sens là, il est Baryton essentiellement d'opéra Romantique du coup il est intransigeant sur la résonnace de ma voix de tête.
L'inconvénient de ce travail c'est qu'il rend complexe les vocalises virtuoses que maitrise parfaitement Philippe Jaroussky par exemple.

103. Le dimanche 8 mars 2015 à , par DavidLeMarrec

J'avoue ne pas avoir remarqué ce problème d'intelligibilité du texte quand je chantais en contre ténor plutôt que baryton mais ça me rappelle qu'on m'a déjà fait la remarque qu'on comprenait bien ce que je chantais lors de mon concert dédié à Lambert, s'ils avaient besoin de le dire c'est probablement parce qu'ils avaient eu des expériences qui allaient dans votre sens.

En contre-ténor dans Lambert ? Ce devait être très grave (ou transposé), non ? Parce que dans le milieu de l'émission en fausset, il y a justement un caractère très flottant, qui fait son charme, mais qui est l'ennemi de la voyelle ferme et de la consonne très articulée (sans parler du déplacement vers l'aigu qui altère les spectres vocaliques, même si l'on ne couvre pas).


J'ai aussi l'impression de pouvoir m'exprimer avec autant d'intensité dramatique dans les deux registres mais pour être honnête je n'ai jamais chanté dans un grand Auditaurium, uniquement des cathédrales qui ont une acoustique adaptée aux voix de contre ténors, la réverbération agissant mieux sur les hautes fréquences.

Ce n'est pas tant la hauteur des fréquences (la réverbération flatte au moins autant les basses que les sopranos) que la densité en harmoniques : les voix de contre-ténor sont en général très pures, ce qui les rend effectivement très opérantes dans des acoustiques réverbérées (où elles ont toute leur place).


Et toujours pour aller dans votre sens j'avais été déçu par Mitridate de Mozart et Jules Cesar de Haendel chantés par des contre ténors.

En particulier dans les airs héroïques ou rapides, parce qu'au contraire ils sonnent en général merveilleusement dans les grandes cantilènes.


Je ne suis pas un grand amateur de la voix de Jaroussky, je la trouve un peu blanche, mais je m'incline devant son agilité.

Oui, j'ai beaucoup de respect pour l'artiste moi aussi, mais ce caractère blanc, pur et un peu uniforme lui interdit certains répertoires. Rien que dans la mélodie, c'est déjà beaucoup trop vaporeux (et complètement inintelligible).


On ne peut plus parler de Falsetto à mon avis, dans le sens où si c'est bien une voix de tête, son timbre à une richesse harmonique équivalente aux voix de poitrine ou mixte.

Effectivement, certains sont des sortes de ténors élevés (Jean-François Lombard, dans une tessiture qui reste celle d'un ténor aigu plus que d'alto, utilise ce type de mécanisme). Je n'avais pas remarqué ça chez Taylor au disque, mais la vérité se trouve bien sûr en écoutant en vrai (au contraire Cencic, qui sonne très bien en retransmission, est à peine audible en salle, même de près dans de petits théâtres : aucun impact physique).


Dans les faits on sent qu'il obtient le masque que l'on recherche en voix de poitrine. Je crois que trop de contre ténors apprenant uniquement du Baroque ne soutiennent plus suffisamment et s'appuient essentiellement sur la quête du Fa ou Sol4 (dans la norme classique cette fois)

Mais pour le fa et le sol, la numérotation est la même : c'est que la bascule vers l'octave supérieure se fait plus tôt chez les anglo-saxons (même dans le répertoire classique), à partir du la.
Vous avez sans doute raison pour les mauvaises habitudes, mais c'est largement la norme pour ce type de voix, ceux qui y échappent restent rares.


Le fait de travailler autant mon registre de poitrine que de tête m'aide beaucoup à rechercher des sensations équivalentes sans m'encombrer de notions de "falsetto" ou pas, comme je le disais au dessus et vous pouvez ne pas être d'accord pour moi toutes les voix qui nous sont offertes n'ont pas à être considérées comme vrais ou fausses, naturelles ou artificielles. En Baryton je sais que je dois avoir une position des cordes plutôt horizontales avec un environnement crico-arythénoïdien détendu et bas, en Contre Ténor, les cordes forment un dôme léger qui aurait tendance à tirer sur les ligaments crico-arythénoïdiens,

Ça, on n'a pas trop le choix, c'est mécanique entre les deux postures, mais effectivement, pour conserver la même souplesse et la même résonance, c'est difficile. Je suis persuadé que les chanteurs lyriques ne travaillent pas assez leur mécanisme léger (basculer en voix de tête intégrale est quasiment obscène), et que l'habitude de ses sensations peut aider considérablement la qualité du timbre et de la résonance.



L'inconvénient de ce travail c'est qu'il rend complexe les vocalises virtuoses que maitrise parfaitement Philippe Jaroussky par exemple.

Chanter, c'est chercher des équilibres et faire des choix. Déjà, arriver à développer simultanément plusieurs techniques est rare et difficile, vous ne pouvez pas en plus cumuler leurs avantages simultanément !

104. Le dimanche 8 mars 2015 à , par Jazzmaster

Pour Lambert c'était parfaitement adapté (du chant Alto) je ne me suis pas posé la question d'une transposition, sauf pour Ombre de Mon Amant, je ne connaissais rien du tout au répertoire en vérité et j'ai donc simplement chanté les partitions que me donnait Stefano Intrieri.

La réverbération est plus marquée sur les fréquences aigües qui par leurs ondes rectilignes rebondissent plus sur les parois que les basses fréquences.

En parlant de ténor aigüs, avez vous déja entendu Michael Maniaci? Vu son morphotype il semblerait qu'on ait à faire à un castrat "naturel", sa voix parlée est d'ailleurs enfantine et il chante clairement en voix de poitrine même sur du registre Mezzo.

105. Le mercredi 11 mars 2015 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Jazzmaster !

Généralement, les pièces pour soprano sont assez graves (entièrement sous le passage) et les pièces pour ténor assez aiguës (là, nettement sur le passage et au delà)… ça dépend vraiment de l'étendue et de la technique de chaque falsettiste, mais je me figure que l'un et l'autre ne se situent pas exactement dans la zone de confort d'un alto… c'était donc peut-être transposé.

Les basses fréquences aussi sont réverbérées : elles peuvent dominer le spectre dans un endroit trop ou mal réverbéré — une étude avait même essayé de montrer, il y a quelques années, que les hommes chantaient davantage sous la douche parce que leur voix était davantage flattée par la résonance des pièces carrelées. :)

Chez Michael Maniaci, la voix m'a surtout paru engorgée (et tout à fait en fausset)… on ne doit pas entendre grand'chose en vrai, alors que les castrats avaient semble-t-il une puissance plus proche des voix de femme. Je crois que la limite haute en matière de « poitrine haute » se situe chez des phénomènes comme Russell Oberlin — qui reste pourtant « un ténor élevé » et n'atteint pas la véritable tessiture d'alto (et sonne comme un ténor, d'ailleurs). Je ne suis pas persuadé, sauf anomalie génétique très spécifique, qu'on puisse disposer de tessitures d'alto en voix pleine chez les hommes.
Existe-t-il des enregistrements de Maniaci qui témoigneraient d'autre chose et qu'il me faudrait écouter ?

106. Le dimanche 15 mars 2015 à , par Jazzmaster

C'est le souvenir que j'avais gardé du dvd du Jules César de 2005, il m'avait impressionné.
En parlant de cet opéra, s'il y a bien un contre ténor qui m'a convaincu dans le rôle principal c'est Christophe Dumaux vu en Mai 2011. Son timbre a plus de corps que Scholl ou Jaroussky avec des bas mediums très résonnants, et la projection était excellente du reste. La soprane dont je ne connais pas le nom était superbe aussi.

107. Le dimanche 15 mars 2015 à , par Jazzmaster

*j'aurai du commencer par "Bonsoir"!!

108. Le dimanche 15 mars 2015 à , par Jazzmaster

Désolé pour les messages morcelés, je souhaitais avoir votre avis sur cet enregistrement, personnellement je n'ai entendu aucun Contre Ténor avoir une telle amplitude au delà du Fa dièse, le contre ut final est un peu acide mais là encore je n'ai entendu aucun enregistrement de la sorte même avec des chanteurs qui se disent sopranistes. Celà dit je dois avouer que je n'apprécie pas particulièrement l'interprétation artistique.
https://m.youtube.com/watch?v=Q-lKRXvXwsc

109. Le lundi 16 mars 2015 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir !

Il paraît effectivement que Dumaux était impressionnant en Cesare… je ne l'ai jamais entendu en vrai : la voix est belle en retransmission, mais ne donne pas d'impression particulière d'ampleur (mais ça ne veut rien dire, Cencic paraît avoir beaucoup de grain sur les disques ou à la radio, alors qu'on l'entend à peine dans la salle…). Il faudra que j'essaie si j'ai l'occasion.

La soprane, c'était Jane Archibald, non ?

Maniaci, justement, dans l'enregistrement que vous mentionnez, a un médium à peu près inaudible, même au disque ! Ensuite, oui, il a des aigus , incontestablement — et même beaucoup vu le type d'émission arrière, on dirait qu'il pousse sur les cordes et que ça sort tout seul même sans travailler la résonance… de ce point de vue, effectivement, c'est un « naturel ».
Mais je trouve ça plus impressionnant du point de vue de la physiologie (un peu comme pour Tomlinson qui pouvait beugler pendant des soirées entières les rôles les plus divers et les plus lourds sans paraît le moins du monde éprouvé) que de la technique (et encore moins de l'interprétation), je dois dire.

Il chante quoi dans Jules César ? Quel version est-ce ?

110. Le lundi 16 mars 2015 à , par Jazzmaster

Bonsoir David,
La soprane c'était Sonya Yoncheva.
Dumaux me fait bcp penser à Bowman, un autre rare contre ténor à avoir une puissance suffisante dans les médiums pour faire autre chose que de l'oratorio.

Maniaci jouait Nireno, avec Scholl en Cesar (et les costumes pathétiques) J'ai lu un article où il précise qu'il a bien eu une pathologie du canal déférent provocant le même mécanisme que les castrats, son larynx n'a pas évolué. Evidemment ça ne suffit pas à en faire un phénomène artistique, je vous rejoints sur votre analyse.

111. Le mercredi 18 mars 2015 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Jazzmaster !

Je n'ai jamais entendu Bowman en vrai… j'aime beaucoup, mais surtout dans l'oratorio quand même. Je me demande, justement, ce que produisait la voix en vrai. Deller, je suis sûr que ça devait très bien porter (il y a vraiment une résonance dynamique, très simple d'ailleurs) ; je suis moins certain pour Esswood et même Bowman… j'aurais été curieux d'essayer.

Très intéressant, ce que vous dites de Maniaci : ça explique donc les aigus malgré l'émission peu optimale… Autrement, dit, ça nous donne une image de ce que pouvait produire un mauvais castrat. :) Parce que le mode émission rond et arrière est quand même très typiquement fin XXe (la plupart des sopranes et ténors du grand répertoire chantent aussi de cette façon, hélas).

112. Le samedi 21 mars 2015 à , par Jazzmaster

Bonjour,
Une ex-prof de chant a entendu Bowman dans les années 80, elle me disait qu'elle avait été impressionnée par sa projection vocale.
Je lui fais confiance là dessus car elle faisait parti de ses profs qui me disaient qu'il fallait que je travaille ma voix de Baryton, considérant que celle de tête était une hérésie lyrique :)
Je l'ai invitée à mon prochain concert où je vais utiliser les 2 registres, je suis curieux d'avoir son avis...

113. Le samedi 21 mars 2015 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Jazzmaster,

Voilà qui est intéressant effectivement.

(Et sur ce concert, s'il est pas privé, on peut avoir les références ?)

114. Le samedi 21 mars 2015 à , par Jazzmaster

Faut avoir le courage de découvrir l'Ardèche pour écouter des chanteurs passionnés mais amateurs. Je parle de moi et ma compagne Soprane car les 2 principaux chanteurs de l'association sont professionnels, notamment Kate Ladner, fantastique soprane qui chante régulièrement à l'opéra de Sidney.
http://athomelabastide07.blogspot.fr
Le concert est le 25 Avril mais il est déjà complet! Faut dire que la salle est petite, 75 personnes maximum...
Si l'enthousiasme est au rendez vous on en fera d'autres dans la région.
Vous habitez auelle région?

115. Le dimanche 22 mars 2015 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Jazzmaster,

Ah oui, dans ce cas vous n'avez pas vraiment besoin de publicité.

En ce qui me concerne, je suis actuellement en Île-de-France, donc le voyage est un peu long pour l'Ardèche. Mais si d'aventure vous avez des bandes, ça nourrirait ma curiosité, à défaut de mieux…

116. Le dimanche 22 mars 2015 à , par Jazzmaster

Bonsoir,
Je n'ai jamais fait d'enregistrement de mes concerts lyriques. Par curiosité ça c'est ma voix (et ma guitare) dans un contexte Rock...
https://m.youtube.com/watch?v=-2ORpp1Ty_0

Tiens sinon quel est votre avis sur David Daniels? C'est peut être le contre-ténor le plus actif sur la scène opératique mais je n'ai jamais eu l'occasion de l'entendre.

117. Le lundi 23 mars 2015 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir,

Intéressant ! Ça laisse entendre des choses (mécanisme II développé…), mais effectivement ça reste loin de l'univers lyrique pour se représenter vraiment ce que ça donne.

J'aime beaucoup David Daniels : grande musicalité, immense ductilité. Ensuite, il souffre dans les rôles qu'il aborde des mêmes limites que les collègues : sublime dans les cantilènes, mais manquant vraiment de volume pour les passages rapides ou dramatiques, et bien sûr le texte est assez en bouillie. Mais lui, j'ai tendance à lui pardonner même si ça ne vaut pas une voix de femme, tout de même

118. Le mercredi 25 mars 2015 à , par Jazzmaster

:D

Oui c'était le seul enregistrement récent de ma voix, de temps en temps j'aime bien revenir à mes vieux amours "Bas Rock"...

En ce moment je travaille "An die Ferne Geliebte", c'est un pur régal. Je viens d'acheter le SACD de Pregardien "fils" qui le chante en Ténor mais c'est assez drôle de remarquer qu'il le chante quasiment comme un Haute Contre, ça change totalement de l'interprétation de Wunderlich, vous l'avez déjà entendu?

Bonne soirée.

119. Le jeudi 26 mars 2015 à , par DavidLeMarrec

Effectivement Julian Prégardien passe une bonne partie de sa carrière à chanter des rôles baroques et notamment dans l'opéra français du temps, d'où une voix mixte plus développée que celle du père (voix claire, mais aux harmoniques faciales franches, c'est de la vraie « poitrine » la plupart du temps).

Je n'ai pas écouté Wunderlich là-dedans, à dessein : je trouve que sa ligne de chant trop ferme, trop mélodique, trop peu sensible aux mots, est en deçà des grands cycles qu'il sert. Même si ça reste très beau et recommandable (le texte est très bien articulé, et la musique très bien servie, on n'est pas du tout dans le registre du tout-venant médiocre).
Plutôt destiné aux auditeurs glottophiles (ceux qui aimeront Hotter ou Vickers) qu'aux amateurs de lied subtil ou « éloquent ».

120. Le mardi 6 octobre 2015 à , par Jacques H.

Bonjour

Pour une audition (ténor) on me demande de préparer
"un air de Purcell ou Haendel avec da capo ornementé"

Qui pourrait m'aiguiller vers un air adapté svp ?

Merci

121. Le mercredi 7 octobre 2015 à , par David Le Marrec

Bonjour Jacques,

Pour Haendel, vous trouverez la matière nécessaire dans Tamerlano pour l'opéra, et plus amplement dans l'oratorio : La Resurrezione (saint Jean), Il Trionfo del Tempo (Tempo), Saül (Jonathan), le Messie (le premier air particulièrement), l'Allegro ou Jephtha… Tout dépend ensuite du caractère que vous souhaitez.

Pour Purcell, le da capo orné est-il également requis ? Il y a moins de disques sur lesquels s'appuyer, mais ce doit être possible dans la plupart des cas, il y a des reprises de toute façon : « Come away, fellow sailors » dans Dido, British Warrior & Sheperd dans Arthur, et puis quantité de choses isolées dans les musiques de scène, de pompe religieuse, peut-être aussi dans les airs de cour, mais je n'aurais pas le détail sauf à retourner chercher…

122. Le vendredi 7 octobre 2016 à , par voxfeminist-voxdea

quel extraordinaire page d'informationS si riches, détaillées, précises, ouvertes, bref le bonheur absolu pour une non robotte :-). A l'occasion puis-je emprunter et citer quelques réflexions en faisant référence à l'auteur et à cette page formidable. Merci
vox feminist-vox dea

123. Le dimanche 9 octobre 2016 à , par DavidLeMarrec

Pour une non-robote, on ne peut qu'admirer votre virtuosité à ne rien évoquer qui corresponde au contenu précis de la page ! :)

Bien sûr, toute citation sourcée est non seulement licite mais bienvenue.

124. Le dimanche 16 décembre 2018 à , par Louis Croisez

Bonjour,
merci pour ce billet, qui confirme mes connaissances pratiques sur ce sujet. C'est marrant de voir qu'un sujet écrit il y a si longtemps peut encore continuer à vivre, mais c'est sans doute parce qu'il est toujours actuel.
Une toute petite question néanmoins: si vous définissez la voix de poitrine comme mécanisme I, où place-t-on le registre de strohbass alors?
Je pensais que celui-ci se plaçait avant le registre de poitrine, puis venant celui de poitrine, celui de tête (si typique aux sopranes), et finalement, la voix de sifflet (souvent illustré par la Reine de la Nuit).
Merci d'avance pour votre réponse.

125. Le dimanche 16 décembre 2018 à , par DavidLeMarrec

Bienvenue Louis !

Je suppose, oui, que la terminologie plutôt obscure (le contre-ténor n'étant pas un ténor, les hautes-contre anglais ayant pu être nommés countertenors, les hautes-contre elles-mêmes ayant une tessiture de ténor dans les rôles solo à l'opéra, mais quasiment d'alto dans les chœurs d'opéra et dans les solos et chœurs sacrés… etc.) doit favoriser la curiosité dans ce domaine…
Ou bien est-ce le caractère immarcescible de ma prose – pourquoi ne pas m'offrir le petit plaisir de cette invérifiable illusion ?

Le terme de mécanisme 1 n'est pas de moi, il provient de théoriciens en chant. Le principe est d'éviter de nommer avec des images pas toujours justes, qui peuvent induire des gestes vocaux (comme tête ou poitrine – la voix de poitrine ne doit pas être tassée, la voix de tête doit aussi résonner dans tout le corps…), ou qui sont chargés par des siècles d'a prioris (« fausset » sonne presque immédiatement comme une insulte).
Mécanisme 1 et mécanisme 2 s'opposent exclusivement ensemble (mécanisme standard et mécanisme léger, disons). Effectivement, il existe d'autres modes d'émission au delà (comme la voix de flageolet / sifflet) ou en deçà, comme le Strohbaß / vocal fry / friture vocale

Il y a sans doute aussi la raison que la friture n'est pas utilisable en émission non amplifiée, car très peu puissante – mais le flageolet, très sonore, n'est pas non plus appelé mécanisme 3, alors…

126. Le lundi 20 mai 2019 à , par MynDuke

J'ai une liste d'airs/récitatif/ariette de TRAGÉDIE LYRIQUE de Haute-contre que j'ai collectionés sur Gallica, Archive et IMSLP:
La plupart ne dispose pas d'enregistrements... d'où l'intérêt d'apprendre à déchiffrer et interpréter ! ;)
Beaucoup sont situés à la première scène de l'acte.
Si quelqu'un "aimeroit" les avoir, donnez-moi votre mail je pourrai vous envoyer le Drive !

Lully - Persée (1682) - Ô tranquille sommeil [Mercure] - Acte III, Sc. 2
Charpentier - David & Jonathas (1688) - Souverain juge des mortels [David] - Acte IV, Sc. 1
Collasse - Thétis & Pélée (1689) - Que mon destin [Pélée] - Acte I, Sc. 1
Collasse - Thétis & Pélée (1689) - Ciel, en voyant ce temple [Pélée] - Acte III, Sc. 3
Lully fils - Orphée (1690) - Monarque des Enfers [Orphée] - Acte II, Sc. 5
Lully fils - Orphée (1690) - Séjour affreux et solitaire [Orphée] - Acte III, Sc. 4
Desmarest - Circé (1694) - Faudra-t-il toujours [Ulisse] - Acte II, Sc. 4
Desmarest - Théagène & Chariclée (1695) - Tout brille [Un berger] - Prologue
Desmarest - Théagène & Chariclée (1695) - Ma vertu cède au coup [Théagène] - Acte IV, Sc. 1
Desmarest - Vénus & Adonis (1697) - Funeste et rigoureuse absence [Adonis] - Acte IV, Sc. 2
Destouches - Omphale (1701) - Calme heureux [Iphis] - Acte I, Sc. 1
Destouches - Omphale (1701) - Quoy ! Je vis malheureux ! [Iphis] - Acte IV, Sc. 1
Lacoste - Philomèle (1705) - Cher objet [Athamas] - Acte III, Sc. 2
Lacoste - Philomèle (1705) - Présage des plaisirs [Athamas] - Acte II, Sc. 2
Bouvard, Bertin de la Doué - Cassandre (1706) - Finissez vos regrets [Apollon] - Prologue, Sc. 2
Bouvard, Bertin de la Doué - Cassandre (1706) - Ruisseaux, dont le bruit charmant [Oreste] - Acte IV, Sc. 1
Salomon - Médée & Jason (1713) - Pour ma Princesse, hélas ! [Jason] - Acte III, Sc. 1
Campra - Camille (1717) - Unique plaisir [Corite] - Acte III, Sc. 1
Francœur, Rebel - Pirame & Thisbé (1726) - Pirame est mon rival [Ninus] - Acte II, Sc. 6
Francœur, Rebel - Tarsis & Zélie (1728) - Impétueux torrent [Tarsis] - Acte III, Sc. 1
Lacoste - Orion (1728) - Quel oracle [Orion] - Acte II, Sc. 1
Lacoste - Orion (1728) - Que tu me fais souffrir [Orion] - Acte IV, Sc. 1
Rameau - Hippolyte & Aricie (1733) - Ah ! Faut-il en un jour [Hippolyte] - Acte IV, Sc. 1
Francœur, Rebel - Scanderberg (1735) - Ah ! Je jouis déjà [Scanderberg] - Acte I, Sc. 2
Francœur, Rebel - Scanderberg (1735) - Aux portes du Serrail [Scanderberg] - Acte II, Sc. 1
Rameau - Zoroastre (1756) - À mes tristes regards [Zoroastre] - Acte II, Sc. 1

127. Le vendredi 24 mai 2019 à , par DavidLeMarrec

Bonjour MynDuke ! (pardon pour la réponse tardive)

Merci beaucoup, ce peut être très utile en effet, en particulier pour ceux qui n'ont pas été enregistrés ou même simplement pas officiellement paru ! On aura bientôt des représentations de Scanderberg (avec un gros rôle de haute-contre, en effet). Iphis dans Omphale est vraiment un personnage galant, pas le sommet de Destouches, mais l'air de Ninus dans Pyrame est vraiment une merveille absolue, un des rares airs un peu développés dans ce répertoire, et très articulé au drame, un des sommets de l'œuvre.
Je n'ai pas ses airs dans l'oreille, mais le rôle d'Athamas dans Philomèle est assez exceptionnel, beau personnage, et usage dramaturgique rare (je ne veux pas faire de spoiler pour le jour où ce sera représenté, il y a un gros plot twist autour de lui, entre les actes III & IV). La musique de La Coste n'est pas la plus forte du monde, mais sur ce livret, les extraits que je me suis joués fonctionnent du tonnerre !

Merci encore pour cette liste qui sera utile !

128. Le dimanche 16 juin 2019 à , par MynDuke

De rien David ! Tu dois être un professionnel en littérature baroque aussi si tu fais tant d'attention à la qualité dramatique. J'ai téléchargé beaucoup de livrets et d'autres livres sur la tragédie lyrique sur Google Play. Je les lis très souvent ! Je connais l'intrigue de Philomèle mais je n'ai pas toujours analysé Athamas. Là je ne fais que collectionner des airs afin que je les travaille l'année prochaine au conservatoire (là je ne fais que de clavecin, je reprends le chant après).

Tu joues quel instrument d'ailleurs ?

Haha j'espère que c'est enregistré ce Scanderberg, j'aimerais savoir comment les francais prononcaient ce prénom. C'est bien qu'on monte des oeuvres rares. Thétis & Pélée, Énée & Lavinie ainsi qu'Arion ont été montés mais ce n'était pas très médiatisé (les compositeurs n'étaient pas Rameau, Lully et Charpentier, normal...).

L'air de Ninus est intéressant parce que ce n'est pas du tout une aria da capo ! et elle n'est pas courte non plus comme la plupart des ariettes qui défilent le texte sans répétition de vers ! Ce n'est qu'une chose que je n'ai vu que plus tard, au XIXémee siècle (e.g. Che gelida manina). Je pense que l'intensité dramatique reposait bcp sur Jeffrey Thompson, qui a un jeu très particulier qui va avec son chant (il joue Hippolyte à la même manière, on peut l'écouter sur YT chanter "Ah ! Faut il en un jour").

Je viens de découvrir deux autres Iphis aujourd'hui, tous les deux rôles de HC. Voici des airs pour complimenter à ma liste:

Cavalli - Gli Amori d'Apollo e di Dafne (1640) - Ohimè che miro - Misero Apollo [Apollo] - Acte III, Sc. 3 (PAS FRANCAIS JE SAIS)
Collasse - Énée & Lavinie (1690) - O Venus [Énée] - Acte I, Sc. 2
Destouches - Issé (1697) - Quand on a souffert [Philémon] - Acte I, Sc. 1 (PASTORALE HÉROIQUE)
Campra - Hésione (1700) - Vénus sur mon rival - Doux charme [Télamon] - Acte I, Sc. 3
Di Gatti - Scylla (1701) - Paisibles ennemis [Dardanus] - Acte III, Sc. 2
Stuck - Méléagre (1709) - Formez les plus charmants concerts [Un Calydonien] - Acte II, Sc. 7 (TAILLE)
Stuck - Manto la fée (1711) - Ah ! que c'est un tourment rigoureux [Iphis] - Acte I, Sc. 3
Stuck - Manto la fée (1711) - L'Amour par vos beaux yeux [Iphis] - Acte I, Sc. 3
Stuck - Manto la fée (1711) - Je vous reverray donc [Iphis] - Acte II, Sc. 2
Matho - Arion (1714) - De ces divins appas [Arion] - Acte I, Sc. 1
Matho - Arion (1714) - Puis-je mieux célébrer - C'est pour chanter [Arion] - Acte I, Sc. 1
Matho - Arion (1714) - Venez heureux bergers [Arion] - Acte I, Sc. 3
Matho - Arion (1714) - Princess, j'ose encor - J'esperois que ce jour [Arion] - Acte V, Sc. 3
Destouches - Télémaque & Calypso (1714) - Cher Idas - Dieux des Mers [Télémaque] - Acte II, Sc. 1
Destouches - Télémaque & Calypso (1714) - Minerve à ma vertu [Télémaque] - Acte II, Sc. 1
Destouches - Télémaque & Calypso (1714) - Je vais mourir [Télémaque] - Acte II, Sc. 3
Lacoste - Biblis (1732) - Amour, signale ta fureur [Iphis] - Acte II, Sc. 1
Lacoste - Biblis (1732) - Quelle injuste rigueur - Ne m'avez-vous flatté [Iphis] - Acte III, Sc. 2
Campra - Achille & Déidamie (1735) - Du moment que l'Aurore [Un chasseur] - Acte II, Sc. 4
Campra - Achille & Déidamie (1735) - Les Dieux ne m'ont point [Ulisse] - Acte IV, Sc. 1

Je n'ignore pas Hypermnestre de Gervais qui va sortir en vente selon Mathias Vidal qui a chanté Lyncée. Il me parait que ce personnage n'a pas d'airs (j'ai feuilleté le livret), faut que je regarde la partition.

Des compositeurs méconnus, dont la musique m'est tj un peu étrangère. Parmi les 46 partitions, j'en compte un air de Taille, un air de Tenorino (Apollo) et 6 déjà enregistrés.
--> 38 AIRS DE HAUTE-CONTRE À DÉCHIFFRER ET À APPRENDRE, ca va bosser dur...

129. Le dimanche 16 juin 2019 à , par DavidLeMarrec

Ah non, je ne pas du tout un spécialiste en quoi que ce soit. Je me contente de m'amuser avec ce qui me plaît. Mais je suis effectivement très sensible à la littérature baroque, et c'est bien commode lorsqu'il faut s'intéresser aux livrets de tragédies en musique.

Entre Gallica et Google Books, il y a effectivement de quoi s'amuser grandement, l'essentiel du fonds est disponible.

Belle collection et beau projet !

« Tu joues quel instrument d'ailleurs ? »
Piano / clavecin (en basse continue surtout) / orgue. Et chant.

Comme c'est une production hors des grandes salles, ce ne sera enregistré qu'à usage interne pour les artistes, hélas. Mais il devrait y avoir plusieurs dates. Très envisageable pour les franciliens. Pour les autres, c'est plus compliqué.

Arion : oui, en 97, avec la toute jeune d'Oustrac !
Thétis & Pélée : je n'ai pas vu ça… c'était où, avec qui ?
Lavinie : donnée seulement en extraits, par d'Hérin à Rennes (et par Cuiller me semble-t-il – Angers ? Tours ?).

Jamais trouvé les bandes de ceux-là. Il faut dire qu'il y a souvent peu de monde dans la salle, surtout quand c'est mal annoncé – tombé comme cela par hasard sur l'acte II de Médée & Jason de Salomon, une merveille, annoncée au dernier moment par le CRR de Paris. (Comme leur récente Euridice de Peri, qui n'a même jamais été inscrite sur leur agenda… donc à part les potes des musiciens et les copains que j'avais emmenés et qui avaient pu se libérer quasiment la veille pour le lendemain, il n'y avait personne.)
Et même lorsqu'il y a un effort, bien sûr, les médias, même spécialisés, parlent plutôt (de l'absence) d'Alagna dans Wagner et de Lang Lang dans Chopin que de l'exploration du répertoire ou des créations. (Ne serait-ce que parce que, structurellement, le public connaît d'abord… ce qui est connu.)

130. Le dimanche 16 juin 2019 à , par DavidLeMarrec

Oui, l'air très cursif de Ninus est frappant. Cela existe dans les période précédente (la scène de Roland « J'attendrai longtemps », par exemple), mais en général c'est au sein d'une forme plus structurée, de type rondeau par exemple (air d'entrée de Sémiramis chez Destouches, airs d'Ariane chez Marais et Mouret…). Pour Ninus, c'est à la fois très récitatif et très libre, d'une expression très vive et ostentatoire (ça monte haut et ça claque !).
Bien sûr, Thompson (dont la technique est bien étrange, avec ses remontées de larynx brusques !) apporte une fougue et une tension incroyables dans la scène, mais elle est bien écrite comme cela – je l'ai lue et essayée, je l'avoue.

Hypermnestre de Gervais, très bel opéra, très fluide, le livret se développe vraiment adroitement malgré la finesse de l'argument… Il y a de belles harmonies dans les récitatifs (les imprécations de Danaüs contre Hypermnestre, bien sûr), et une belle rondeur mélodique pour les voix comme à l'orchestre. Je n'y ai pas repéré d'air de ténor, en effet, mais je n'y ai pas prêté garde particulièrement.

Beaux compléments à la première liste, merci ! (quel récital ça ferait… !)

Peu célèbres, oui pour la plupart, mais à part Di Gatti, Matho et La Coste, on dispose de pas mal de musique enregistrée des autres. Je croyais que la musique de Méléagre était perdue, d'ailleurs ?

131. Le dimanche 4 août 2019 à , par MynDuke

Salut David ! Désolé c'est l'Été donc j'ai pris un peu de congé haha :)

En effet, non Méléagre n'est pas perdu. La seule tragédie-lyrique dont la musique est perdue (sauf Linus et Samson de Rameau) est... Créuse l'Athénienne de Lacoste. Soi c'est le cas ou la BnF conserve le manuscrit et ne nous donne pas accès. Rien n'est dit sur l'état de la musique, donc peut-être elle n'est juste pas consultable en ligne.

Quelle coïncidence ! J'étais à cette Euridice aussi ! J'ai discuté avec les deux Ténors Loic et Lisandro, ils font tous les deux la Haute-contre mais ils n'ont pas encore creusé autant que moi ca se voit hahahah. Outre qu'eux, j'ai rencontré Joel Heuillon, Adrien Alix, Jean-Louis Pinobel, échangé qqs mots avec Stéphane Fuget, bref, c'était sympa.

Je pense qu'en terme de tragédie-lyrique j'ai presque tout fini pour la Haute-contre: Là j'ai:
- 90 Ariettes
- 66 Grands airs/Scène solo (morceaux digne d'être dans un programme de récital disons)
- 22 Airs déjà enregistrés
Contemple ce travail: https://drive.google.com/drive/u/0/folders/1Vp2p6XH_zulRA2Rl51HfwHmvxRU2kjA6
Un peu de l'Italien s'y mêlent. Là je commence avec les ballets. À la rentrée je vais cesser de collectionner et travailler sérieusement ces airs. Tu peux envoyer ca à tes collègues ou élèves Ténors, ca pourrait les intéresser !

D'ailleurs, on cherche à monter la PREMIÈRE VERSION DE ZOROASTRE. Tu n'as qu'à aller voir sur le groupe Facebook Early Music, des gens sont archi motivés pour ce projet. Beaucoup d'Américains sérieux et efficaces. On a chopé la personne qui a aussi fait les costumes d'Arianne & Bacchus ;) (elle est venue vers nous plutôt).

132. Le lundi 5 août 2019 à , par DavidLeMarrec

Bonjour MynDuke !

Quel travail exceptionnel ! Avec tous les PDFs de chaque air, merci infiniment de l'avoir mis à disposition, je crois que je vais m'amuser à explorer tout cela en effet… Travail de défrichage immense, et très utile. (En plus ce répertoire est assez accessible pour les jeunes chanteurs et amateurs, même si les airs de haute-contre sont plus périlleux que ceux pour dessus : ça peut vraiment intéresser du monde.)

Très généreux de le mettre ainsi en accès ouvert, je vais en faire bon usage !

Je suis allé voir. Effectivement ça a suscité l'enthousiasme ! Curieux de voir ça (d'autant que j'aime beaucoup le « jeune » Rameau, et très nettement davantage le Castor de 37 que celui de 54). J'aime déjà beaucoup Zoro, alors en version archaïsante, ce doit être très stimulant, au minimum. C'est un peu touffu, j'ai trouvé le fil avec un peu de patience mais il y a beaucoup de contributions… Vous avez fixé un lieu de répétition / exécution ?

133. Le lundi 5 août 2019 à , par DavidLeMarrec

Je ne suis pas sûr qu'on puisse parler de coïncidence, considérant nos marottes respectives et communes, de se trouver ensemble à l'Euridice. ^^ Mais en effet, il y avait peu de monde (j'avais tout un petit groupe autour de moi, emmené pour l'occasion, si tu as fait de même, c'est nous qui avons rempli la salle). Dire que j'étais arrivé 1h30 avant pour être sûr qu'on puisse entrer. :)

Très belle expérience, même si le parti pris de recitar cantando faux de S. Fuget, intéressant dans Rossi, me paraissait pénalisant dans une œuvre uniquement récitative. Ça frottait davantage qu'un oratorio de Nono, au bout du compte, et tous ne le réussissaient pas avec la même souplesse.

J'ai trouvé Loïc Paulin très prometteur, remarquable matière et un bel instinct stylistique. Si les Romantiques ne se l'arrachent pas (potentiel de puissance + moelleux mixte, ça peut faire fureur, même au delà du répertoire français), il sera une grande haute-contre.

De mon côté j'ai causé avec le seul que je connaissais personnellement, le bassoniste, également chef d'ensemble et grand défricheur (il prépare une redécouverte fracassante que j'attends avec impatience).

Quant à nous, nous nous croiserons sûrement à une occasion prochaine, à ce que je devine…

134. Le lundi 5 août 2019 à , par MynDuke

Évidemment pour Castor (& Pollux ! Parfois on omet le nom d'un autre personnage comme (Télémaque &) Calypso mais Pollux est bien trop important à mon avis), je préfère la première version avec le prologue. Actuellement, on vise soi Paris, soi qqpart aux US. Les américains néanmoins ont hâte de la monter en France aussi. Ils sont nombreux ! On a déjà qqs musicologues qui pourraient nous aider pour la partition (version manuscrite déjà éditée et publiée par Société Jean-Philippe Rameau). Quelques personnes s'en chargent de la com au niveau producteurs, salles, etc... c'est un projet inattendu donc je suis un peu perdu mais on va y arriver je crois.


Haha ! Quelques personnes m'avait dit que l'idée de Stéphane était un truc à lui-même (quoique j'ai lu qqpart que le théâtre grec antique a été déclamé comme ca). Loic a chanté Aminta, Ut 4. Il paraissait comme un Ténor pour moi. Ce qui m'a surpris était Lisandro qui chantait Arcetro, Ut 3 ! Avant d'avoir été au concert, j'ai écouté qqs fois l'Euridice de Wladyslaw Klosiewicz (Jacek Lazsczkowski magnifique Ténor léger en Orfeo). Dans cette version, Arcetro était chanté par un Contreténor. J'étais venu avec l'espérance que ce rôle sera Haute-contré. Lisandro est bien un Ténor, mais sa voix naturelle est si aigue que je l'ai pris comme Contreténor ! Puis je lui ai parlé et j'ai découvert que je l'ai déjà vu chanter "Séjour de l'éternelle paix" avant sur YT. Il s'est réjouit et m'a dit qu'auparavant, il a cru que la Haute-contre était un autre type de "Contrétenor" (référence sans doute aux falsettistes), donc il a utilisé beaucoup de voix de tête auparavant ! Peut-être cette manière de chanter est restée toujours avec lui ?


D'ailleurs, je t'invite à connaitre DEUX AUTRES VILAINS HAUTE-CONTRE:

- Daunus dans "Diomède": https://drive.google.com/open?id=1QzVdC28MgXrbohc6wFJCqSFeDa-M1Sgq
--> Amoureux d'Iphise, il a un rival qui est aimé, Diomède. Comme Ammon dans "Jephté", il mène un combat au dernier acte contre son rival et ne connait pas une fin heureuse... Et comme Ninus, il est aussi roi de la région où se déroule l'histoire (Diomède est aussi un roi). Il n'est pourtant pas un personnage aussi fulgurant que Ninus (je n'ai pas analysé sa musique).

- Le Prince de Thrace dans "Amadis de Grèce": https://drive.google.com/open?id=1kIEmW6HfvwNWWN5ZjzNJ9m3TQOAwvT7E
--> Cet opéra a été repris plusieurs fois et ce personnage a été incarné par Cocherau, Murayre, Jéliotte et... Dumesny, sont premier interprète. Pourquoi les pts de suspens pour Dumesny ? Bah lis l'air ! Il a plusieurs Sib3 et même un Do4 !!! Alors pour 1699, c'est déjà très tôt à mon avis ce Contre-ut. Et imagine qqn aussi périlleux, faux comme Dumesny chanter cet air, ah là là... Jéliotte, Tribou, ilsl font partie de la génération de cette difficulté mais Dumesny, il a du gueuler le monsieur...
Bon, par rapport au personnage, il aime Mélisse qui aime Amadis qui en est aimé. Je ne comprends pas mais en tant qu'ami d'Amadis, il lui déclare spontanément dans l'acte II, sc. i, qu'il est "plus charmé que toi des traits de la Princesse". Je dois relire le livret je pense. En tout cas, il est vraiment antagoniste contre Amadis, sortant de la scène pour tuer ce dernier à la fin de IV, iv. Il est tout de même déchiré entre son amitié avec Amadis et son amour pour Niquée (quel nom MDR !)

135. Le jeudi 8 août 2019 à , par DavidLeMarrec

Oui, Pollux est en réalité le personnage principal. Mais ça va plus vite, plus intime aussi.
Je n'aime pas du tout le Prologue de Castor, mais l'économie dramatique de la version de 37 est tellement meilleure, tellement moins niaise (dans 54, la bonté hors sol de Pollux dès l'acte I fait perdre toute tension dramatique au reste…), et à part le duo de retrouvailles des frères, je trouve tout meilleur dans les choix de 37.

Si c'est Paris, j'en serai (avec quelques amis) !

Oui, Stéphane Fuget explique lui-même que c'est une hypothèse parmi d'autres pour rendre cet entre-deux. Vu l'écriture harmonique (et le style connu pour la totalité du reste de la musique européenne des siècles environnants), je suis très dubitatif sur l'appréciation des quarts de ton par un public qui était capable d'écouter en musique de chambre des aplats des deux mêmes accords majeurs sur des mesures entières. Mais la démarche est sympathique – à mon avis on a un peu les défauts des deux mondes (la musique n'en devient pas plus riche ni le texte plus compréhensible, tandis que les timbres et l'oreille souffrent un peu), ça valait néanmoins d'être tenté. J'avais écrit un petit compte-rendu sur Twitter que je comptais importer en notule, c'est peut-être l'occasion !

136. Le jeudi 8 août 2019 à , par DavidLeMarrec

Klosiewicz, donc la version DUX ? De loin la meilleure, je trouve, la seule qui vive de bout en bout (même s'il y a quelques bonnes versions par ailleurs). Laszczkowski a fait carrière comme contre-ténor, je ne me rappelle plus comment il chante ça, mais ce doit être au minimum très mixé !

Ah non, Lisandro a quand même une émission franche (il mixe peu en fin de compte, même s'il travaille ce point, ça s'entendait ce soir-là), en voix pleine, même si la voix est légère et étroite, c'est un vrai ténor (avec un centre de gravité haut, en effet !).
Pour ce qui est de la confusion haute-contre / contre-ténor, outre que les countertenors anglais étaient des hautes-contre (ténors aigus dans les parties chorales), il faut aussi dire qu'il est fort probable que le mécanisme léger (ou du moins un mixte étendu) était utilisé, on est bien avant les fous qui formèrent Duprez…

137. Le jeudi 8 août 2019 à , par DavidLeMarrec

Merci pour les deux méchants, je vais peut-être commencer par là ! J'ai chargé tout ton dossier et ai déjà commencé à lire pas mal de choses (les La Coste pour commencer). Il y a de très belles choses, de vraies grandes scènes en effet. (J'espère pouvoir remonter, un jour, le III de Philomèle avec mes camarades.)

Bonne question, en effet, l'ambitus. Les sib3, il y en a déjà (il me semble en avoir croisé dans Phaëton), mais les ut, c'est rare avant Rameau, pour sûr. Même Ninus culmine au si.
On peut supposer qu'il les basculait largement en mécanisme léger ! Vu les tessitures tout de même globalement élevées, ils devaient déjà alléger assez significativement pour pouvoir chanter leurs parties sans crier.

Merci encore pour tout ça !

138. Le samedi 20 janvier 2024 à , par ChristianBloch

DavidLeMarrec... Ben ça, tu viens de m'ouvrir les yeux sur une compréhension de la musique tellement diversifiée, colorée, complexe que tu m'as incrusté un doute quant à mon admiration des contreténors. Et j'ai pleuré en écoutant Deller, Bowman, et bien plus tard Mehta. Sûr que Deller et Bowman seront toujours des déclencheurs exceptionnels pour ma maigre connaissance musicale, mais j'ai revu là Artaserse de Vinci avec les contreténors que tu sais et un ténor. Et après la lecture de plusieurs heures de ce post, j'ai fait attention aux critiques que tu formules sur les manques des contreténors et je m'en suis rendu compte, surtout pour la pauvre intelligibilité des textes. Ça m'a fait un coup, car ça faisait long que je ne jurais plus que par les contreténors, emporté par la vague mondiale d'un effet de mode qui fait de l'ombre à l'excellence.
En tout cas, quelle belle promenade de savoir. Merci.
Un de mes morceaux préférés est An Ode on the Death of Mr. Henry Purcell et le duo en canon des deux contreténors: Mark how the lark and linnet sing. Imagines-tu cela chanté par deux sopranos ?
Une belle journée depuis la froide Montréal

139. Le jeudi 25 janvier 2024 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Christian !

Oh, je ne veux surtout dégoûter personne ! Mon rapport au texte est primordial dans mon inclination pour l'opéra, et c'est aussi la raison première de la création de ce genre nouveau… mais ce n'est absolument pas la seule façon de l'approcher ! D'ailleurs, dans l'opera seria (même si je suis là aussi très sensible à l'italien bien savoureux), le public était clairement là pour les voix, les parties déclamées des récitatifs étaient à peine mises en musique et tout le monde s'émerveillait des fulgurances quasiment athlétiques des chanteurs. Aujourd'hui, avec le disque, la possibilité d'écouter de l'opéra comme de la musique pure ou atmosphérique est d'autant plus aisée et répandue.

Le problème des contre-ténors, c'est que ce type de voix était calibré pour les acoustiques très réverbérées des églises (et où l'on connaissait à l'avance par cœur le texte de la messe et des motets), leur timbre a en général peu de métal, ce qui leur confère cette onctuosité, cette suspension délicieuses dans les bons répertoires. Et puis s'ajoutent d'autres difficultés, comme la puissance (on a une nouvelle génération de contre-ténors qui parviennent à très bien projeter cela dit, comme Bénos-Djian), et effectivement le fait qu'historiquement, il n'étaient pas censés chanter à l'Opéra – les mécanismes de leur voix étant assez différents de celui des castrats.
La mode a effectivement joué un peu complaisamment de la confusion entre castrats et falsettistes, brouillant les repères sur le sujet, ce que ne facilite pas l'histoire du nom, elle aussi tortueuse.

Clairement, les morceaux méditatifs que tu cites sont parfaits pour les contre-ténors ! C'est davantage un texte dramatique dans une grande salle avec un grand orchestre qui représente une difficulté. Et puis il y a des voix effectivement assez extraordinaires, qui ne ressemblent à rien d'autre, comme Deller ou Esswood – même s'il y avait en réalité, dans leurs générations respectives, beaucoup de voix fondées sur le même patron. (J'aime moins les timbres des contre-ténors actuels, mais il y a parmi eux quelques très bons chanteurs-acteurs, comme Bejun Mehta, et quelques grands diseurs comme Robert Expert ou Antoine Bénos.)

Belle journée à toi Christian, depuis le tiède Paris !

140. Le lundi 12 février 2024 à , par ChristianBloch

DavidLeMarrec...
Merci pour ta réponse. C'est un délice de te lire.

141. Le lundi 12 février 2024 à , par DavidLeMarrec

Oh, c'est gentil ! Ravi d'avoir touché juste dans ce cas !

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