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[Sélection CSS] Musique, domaine public - XXIV – Gustav MAHLER, un panorama choisi

(ossia la sélection des Lutins)

Il y a quelque temps déjà, CSS avait proposé une succincte introduction à l’œuvre de Mahler – différant de la sorte le plat de résistance si intimidant, les vrais chef-d’œuvre du corpus (entendez les lieder de Madame) –, qui se répartissait en plusieurs entrées :

=> Mahler, caractéristiques générales ;
=> Mahler, les lieder ;
=> Mahler, les symphonies ;
=> Mahler, présentation de ''Das Lied von der Erde'' (un genre problématique) ;
=> Ecriture liederistique de Gustav Mahler.




Afin de pouvoir, parallèlement à ces propos, procurer une petite vision d’ensemble, et comme, à coups d’un enregistrement par semaine, nous n’écoulerons jamais notre camelote, voici donc le plus large panorama libre de droits de la musique de Mahler que nous ayons pu rassembler.

Nous avons fait le choix de ne pas doublonner les enregistrements, afin de proposer une sélection d’enregistrements intéressants, plutôt qu’une avalanche indécidable de témoignages qui incitent plus à la comparaison sans fin qu’à l’écoute des bandes pour elles-mêmes.

Mais, si besoin, nous disposons entre crochets les autres références dont nous disposons, si d’aventure il se trouve des souhaits précis…




Comme ces propos généraux sur un pilier du répertoire n'avaient sans doute pas été fort utile aux fidèles lecteurs de CSS, qu'ils y gagnent à tout le moins quelques perles. Et pour les autres, bonne découverte !


A propos, les partitions libres de droits doivent se trouver - mais comme la question des droits d'édition est complexe, il faut toujours vérifier les dates de dépôt. Ce sera donc une mission pour CSS, quelque autre fois.




A. Symphonies

Symphonie n°1
Charles Adler, Symphonique de Vienne.
La réputation de Charles Adler dans ce répertoire est infiniment flatteuse, aussi, plutôt que les bien célèbres Walter (qui ne sont pas vraiment l’esthétique favorite de CSS), dont les « applatissements » des lignes nuisent souvent à l’élan, voici cette captation du 6 mars 1952.
[CSS dispose également de Walter/NBC et de Borsamsky/radio berlinoise si besoin.]

Symphonie n°2
Leonard Bernstein, Boston Symphony Orchestra .
Solistes : Adele Adison, Nan Merriman.
Leonard Bernstein est sans doute celui, du moins avant Abbado/Lucerne, qui a marqué le plus profondément cette symphonie, avec dans ses dernières années une richesse exceptionnelle du détail, une intelligence absolue de cette musique. Ici, une captation de prime jeunesse, qui ne semble qu’avoir été radiodiffusée et jamais publiée commercialement.
Avec, en bonus, la répétition où Bernstein chante l’Urlicht avec l’orchestre…
[Egalement en réserve, Klemperer / Wiener Symphoniker / Steingrüber, Rössl-Majdan (mai 1951).]

Symphonie n°3
Dmitri Mitropoulos, New York Symphony Orchestra.
Soliste : Beatrice Krebs.
Concert du 15 avril 1956 ; première partie ; seconde partie.
[CSS conserve en lieu sûr Charles Adler et Hilde Rössl-Majdan (1951).]

Symphonie n°4
Otto Klemperer, Orchestre de la Radio Bavaroise.
Soliste : Elisabeth Lindermeier.
Concert du 19 octobre 1956, où l’on découvre Klemperer pressé – y compris dans le Ruhevoll central. Dans ses jeunes années, il était en effet renommé pour ses tempi plutôt alertes. Comme de coutume, en revanche, et ce sera une qualité dans ce répertoire, le poids donné à chaque note, l’assiste massive du son, impressionnante. Un peu monumental sans doute pour ce volet plus léger, mais le parti pris esthétique est pleinement tenu.
[CSS tient au chaud Walter/Seefried ainsi que le plus rare concert Walter de la RAI (Carla Schlean). Et en bonus pour la curiosité, la première version enregistrée de cette symphonie, les 28 et 29 mai 1930, dans les studios du Parlophone à Tokyo, où le vicomte Hidemaro Konoye dirige le New Symphony Orchestra of Tokyo, avec Eiko Kitazawa dans la partie de soprano.]

Symphonie n°5
Symphonie n°6
Symphonie n°7
Nous ne disposons hélas pas présentement d’enregistrements du domaine public à proposer sur CSS. Les Lutins n’en feront pas une maladie, ils préfèrent les autres.

Symphonie n°8
Hans Zillig, NDR-Sinfonieorchester (c’est-à-dire l’orchestre de la radio « nord-allemande » de Hambourg).
On avait pu apprécier son beau travail, respectueux stylistiquement, dans les difficiles Gezeichneten. Ici, en mars 1954, dans la Musikhalle de Hambourg, outre les choeurs de la NDR se trouvaient d’autres ensembles, jusqu’aux choeurs de la Radio de Cologne : Chor der Hamburger Musikhochschule, Städtischer Chor Hamburg, Knabenchor der Oberschule Eppendorf et, donc, Kölner Rundfunkchor.
Côté solistes : Annelies Kupper, Ilona Steingruber et la moins célèbre Dorothea Förster-Georgi (sopranes) ; les alti Maria von Ilosvay et Ursula Zollenkopf ; Lorenz Fehenberger (ténor), Hermann Prey (baryton) et Franz Crass (basse).

Symphonie n°9
Hermann Scherchen. Philharmonique de Vienne.
Après une difficile hésitation, à cause de l’entrain paysan du ländler de Walter, du son toujours surprenant de son Burleske, de l’intensité inégalée de son dernier mouvement, on a opté pour Scherchen, qu’il est moins fréquent de rencontrer, et qui apporte toujours cette vision si singulière et si parlante aux œuvres qu’il aborde. De surcroît Walter, avec sa personnalité sonore si particulière, ces applatissements singuliers du son, risquait peut-être de faire plus écran à l’œuvre. Une chose est sûre, on a maintenu à l’écart Kletzki (avec le Philharmonique d’Israël), bien sûr un chef de moindre envergure que les deux autres, mais surtout proposant une version coupée.

Symphonie n°10
Faute d'archive libre de droits, on peut écouter cette version placée en libre accès par ses interprètes.

N.B. :
Vous aurez noté que nous sommes parvenu à ne proposer que des chefs de première classe, sans jamais avancer deux fois le même – et en évitant soigneusement Bruno Walter, à l’esthétique très spécifique (et surtout très aisément disponible partout). Toutes ces bandes sont plutôt rares dans la discographie.




B. Musique de chambre

... qui se résume au Quatuor avec piano en la de 1876.
Ici aussi, faute d'archive libre de droits, on peut écouter une interprétation gracieusement fournie en accès libre.




C. Lieder

Lieder eines Fahrenden Gesellen
La version von Beinum / Concertgebouw / Merriman, enregistrée en décembre 1956, n’ayant peut-être été diffusée qu’en 57, nous attendrons le premier janvier 2008, conformément à la loi, pour vous faire partager ses charmes. Nous n'avons pas remis la main sur notre beau Fischer-Dieskau / Furtwängler.

Rückert-Lieder
Deux seuls cycles complets avec orchestre (Steingruber et Poell) existent dans le domaine public, et nous n’en disposons pas présentement. Aussi, nos lecteurs seront contraints de se contenter des trois lieder enregistrés par Kathleen Ferrier et Bruno Walter (Philharmonique de Vienne) du 14 au 20 mai 1952. On y retrouve la dimension très plastique de cette voix, et aussi sa pensée un peu globale, presque floue, du texte allemand – l’impact émotionnel de la voix déplorante excédant souvent le sens même des poèmes.

Kindertotenlieder
Les propriétés interprétatives de Kathleen Ferrier se fondent avec bien plus de pertinence dans ces intenses Kindertoten du 4 octobre 1949 (Walter / Philharmonique de Vienne).

N.B. :
Pour le Wunderhorn, les premières versions un tant soit peu complètes – il n’existe toujours aucune archi-intégrale au disque, les plus complets étant à ce jour Chailly auquel il en manque un et Abbado auquel il en manque deux – ne surviennent que plus tard. Pour le Klagendelied et les lieder de jeunesse, la discographie n’est ni très fournie ni très accessible pour cette période.




D. Le Chant de la Terre

Das Lied von der Erde
Une version a déjà été proposée par CSS, nous vous invitons à vous y reporter : Schuricht / Concertgebouw / Thorborg / Öhman. Un sommet de la discographie. (Nous en avons profité pour le commenter brièvement.)
[La version van Beinum / Concertgebouw / Merriman / Haefliger ne sera disponible dans le domaine public qu’en début d’année prochaine.
Il en va de même pour Rosbaud II (SWR / Grace Hoffman / Helmut Melchert), à condition que la date de 1957, parfois notée 1958, soit exacte.
Nous aurions bien sûr mis à disposition la version traduite en anglais de Richard Burgin (1943, Jennie Tourel / Heinz-Joachim Heinz) si nous avions pu mettre la main sur les dates de Stewart Wilson, traducteur qui a peut-être survécu trop longtemps à son oeuvre pour qu'elle soit librement exploitable par nous - comme pour Pelléas, en somme. Les concerts radiodiffusés de versions russophones étant quant à eux tout de bon trop récents.
Et l'on passera sous silence les innombrables versions Walter : six si l'on compte le double de la version Decca (prise sur le vif le lendemain de la dernière prise), dont la moitié avec Ferrier. CSS dispose au moins de Ferrier/Svanholm, Ferrier/Patzak et Nikolaidi/Svanholm...]




Avec ces amusettes-là, CSS devrait vous tenir divertis pour quelque temps. Mais gare, nous ne sommes pas mis en disponibilité pour autant.


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Commentaires

1. Le mercredi 31 octobre 2007 à , par Xavier :: site

Je ne comprends pas grande chose entre les différents "domaines"... public, libre de droit, etc.

Ici, http://mm.classicalarchives.com/play/LhAzIpKoY2uOjz0diAMK3w.wax , j'ai écouté le format wax... oO je ne connaissais pas. Cela dit, cette musique, j'aime bien.

Je repasserai pour écouter les autres. ;)

2. Le mercredi 31 octobre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site

Lorsqu'une oeuvre tombe dans le domaine public (à expiration de 70 ans après la mort de l'auteur, plus les années de guerre), elle est libre de droits. :-)

L'autre cas où une oeuvre est libre de droits (c'est-à-dire où elle peut être diffusée sans contrôle autre que moral des créateurs ou dépositaires) se rencontre lorsque les créateurs renoncent à leurs droits (ou ne les ont pas protégés).

Sinon, on trouve sur ce même site des "diffusions légales", c'est-à-dire des oeuvres librement diffusées, mais dont les droits ont été payés en amont - c'est ce qui se passe lorsqu'on écoute la radio, par exemple : on ne paie rien, mais cette musique n'est pas libre de droits, on ne peut pas la reproduire, l'échanger, la vendre... (d'où "l'exception de copie privée")


Le format .wax est tout simplement un format de flux qui se lit avec Windows Media Player ou assimilés. Le principe est qu'on ne peut pas télécharger la source.


Voilà pour aujourd'hui. :)

3. Le mercredi 31 octobre 2007 à , par vartan

Voilà pour aujourd'hui.



Ben on va faire avec, hein !

Là l'antispam je l'ai compris. :-))

4. Le mercredi 31 octobre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site

Je suis désolé, je n'ai pas eu le temps de finir l'intégrale des symphonies de Haydn pour aujourd'hui. Je me rattraperai avec l'intégrale des concertos de Vivaldi par Knappertsbusch, pour te consoler.

5. Le jeudi 1 novembre 2007 à , par Xavier :: site

Merci pour ces explications.


Donc avec une musique libre de droit, je peux par exemple l'utiliser dans une vidéo et la diffuser sur Youtube (à partir du moment où je ne fais pas d'argent avec) ?

6. Le jeudi 1 novembre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site

Tout à fait, à ceci près qu’on peut faire de l’argent avec une musique libre de droits : les éditeurs vendent des supports avec cette musique… C’est juste que n’importe qui peut la copier et l’employer… mais il n’est pas interdit de la vendre.

Il faut que l’œuvre du compositeur soit dans le domaine public (le 1er janvier suivant la date 85 ans après le décès – maximum) et les interprètes également. (le 1er janvier suivant la date 50 ans après la première diffusion au public – le concert ne compte pas). Le travail de restauration sonore n’est pas protégé.

7. Le jeudi 1 novembre 2007 à , par Kia

Si vous voulez un peu rigoler, écoutez les contrebasses dans le début du 3ème mouvement de la 1ère...

8. Le jeudi 1 novembre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site

Kia était dans la tombe et regardait David...

9. Le vendredi 9 novembre 2007 à , par Vartan

Oui, il faisait très froid à Vienne à l'hiver 52.

10. Le samedi 10 novembre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site

<air terrifiant et voix tonnante>
Hé, là-dedans, c'est pas un peu fini le mauvais esprit ?
<off>

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