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Introduction à l'atonalité et au dodécaphonisme sériel

La question est si souvent posée... Qu'est-ce que l'atonalité, l'atonalisme, le dodécaphonisme sériel, le sérialisme ?

Essai de poser des jalons historiques et esthétiques, en partant de la tonalité et du chromatisme.


Généralement, les définitions de ces termes s'adressent d'abord aux musiciens. Elles sont abstraites et réclament beaucoup de préalables pour être comprises. Avec souvent assez peu d'exemples.

Nous avons essayé de produire une synthèse qui rassemble sur une seule page tous les principaux termes en débutant du point de départ (la tonalité). Elle se veut accessible même aux non musiciens, du moins sur le principe des différents outils utilisés par les compositeurs.

N'hésitez donc pas à demander des éclaircissements ou d'autres exemples si tel ou tel point vous paraît obscur.

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1. Présentation

Le dodécaphonisme sériel, théorisé par Schönberg, prévoit de substituer à la gamme une série de base, composée des douze sons de la gamme chromatique, choisie par le compositeur pour une oeuvre, qui peut être renversée selon des procédés de miroir. Cette série, fondée sur des intervalles entre notes et non sur des notes à hauteur précise, remplace les fonctions tonales, qui sont abolies - et par là même, la valeur expressive de la dissonance.

La série est utilisée comme la gamme tonale, en mélodie et en harmonie.

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2. Terminologie : tonalité, modulation, chromatisme, atonalité, atonalisme, dodécaphonisme, dodécaphonisme sériel, sérialisme et boulézien

Tonalité :

Mode d'organisation des sons dans le système classique (et populaire) occidental. A partir d'une gamme de sons, on conçoit des mélodies et des harmonies tirées de cette gamme et hiérarchisées de façon précise.

La plupart des musiques du monde se fondent sur des gammes, qui ne sont autre que des modes, c'est-à-dire une suite de sons de référence qu'on va employer dans ses morceaux. La tonalité est un type de mode propre à l'Occident (on peut la faire remonter à la Renaissance). Il en existe une version majeure et quelques versions mineures (souvent signalé dans les intitulés de morceaux).

Dans ce qui nous intéresse, la tonalité représente la norme employée par tous les compositeurs à la fin du XIXe siècle.

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Modulation :

Il s'agit du changement de tonalité en cours de morceau. En principe, la modulation conserve les mêmes intervalles et le même nombre de notes dans la gamme (seule la hauteur de la gamme se modifie), mais le contraste entre l'ancienne gamme et la nouvelle crée aux oreilles de l'auditeur l'impression d'un changement de couleur.
C'est pour cela que le baroque et le classique, qui modulent peu, ou les musiques extrêmes-orientales, qui ne connaissent pas la modulation, peuvent paraître uniformes au bout d'une trop longue écoute.

Exemples de compositeurs qui modulent peu :
=> Rossini, Donizetti... (les morceaux restent très homogènes au niveau des gammes utilisées, modulations très rares)
Exemples de compositeurs qui modulent énormément :
=> Wagner, Ravel, Richard Strauss, Szymanowski, Schreker...

Pour bien prendre conscience de l'intérêt d'une modulation, le mieux est d'écouter Schubert, les siennes sont très audibles et toujours heureuses.

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Chromatisme :

Dans un contexte tonal, on peut introduire des notes qui n'appartiennent pas à la gamme de départ, ce qui crée des surprises, des étrangetés. C'est ce que l'on appelle le chromatisme.
(La gamme chromatique est constituée des douze demi-tons occidentaux : do, do#, ré, ré#, mi, fa, fa#, sol, sol#, la, la#, si.)

Exemples de compositeurs très chromatiques
=> Wagner (on cite à bon droit Tristan en exemple), Alma Schindler-Mahler...

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Atonalité :

Etat d'un morceau qui ne peut plus être analysé selon les grilles de la tonalité.

Cela peut se manifester par des accords inconnus de l'harmonie tonale (la présence d'un accord inanalysable a été fortement reproché à Schönberg pour sa pourtant très postromantique Nuit Transfigurée d'après Dehmel) ou sans fonction harmonique détectable.
Bien sûr, dans les cas les plus avancés, plus rien ne ressemble à de la tonalité. L'atonalité peut donc désigner soit une tonalité qui n'est plus compréhensible, soit un langage qui ne doit rien à la tonalité.

Exemples de compositeurs ayant recours à l'atonalité :
=> Richard Strauss dans la scène de Clytemnestre d'Elektra, Abel Decaux dans ses Clairs de lune... Et tous les atonalistes exclusifs (voir définition suivante).

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Atonalisme :

Position de principe du compositeur qui choisit de composer en dehors de la tonalité. Comme Schönberg est le seul théoricien de l'atonalité a avoir connu quelque postérité, on rattache plutôt le mot à ses héritiers (qui vont refuser les fonctions tonales habituelles) qu'aux compositeurs qui vont exploiter des modes hors de la tonalité (avec de micro-intervalles par exemple) tout en conservant une hiérarchie entre les sons. Peut être péjoratif (accusations d'idéologie). Voir définitions suivantes pour plus de clarté.

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Dodécaphonisme :

Au sens large, le dodécaphonisme est l'usage des douze sons de la gamme chromatique (voir ci-dessus). Le « Premier Prélude » du Clavier bien Tempéré ou la Fantaisie chromatique de Bach, dans ce sens-là, sont donc des oeuvres dodécaphoniques.

Dans son sens le plus courant, il s'agit d'une abréviation de dodécaphonisme sériel.

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Dodécaphonisme sériel :

C'est le terme exact, bien qu'on rencontre souvent 'dodécaphonisme', 'sérialisme dodécaphonique', ou même 'sérialisme' tout court pour désigner ce même langage.

Le dodécaphonisme sériel, inventé par Schönberg, postule le remplacement des fonctions tonales (c'est-à-dire la hiérarchie entre les accords, le fait qu'un accord en appelle un autre) par un système égalitaire des douze sons entre eux, organisés par série comme exposé en introduction (et comme nous y reviendrons).
La polarité disparaît : il n'est pas possible de sentir comme chez Mozart qu'un accord en appelle forcément un autre de précis, que l'accord de fin va venir comme chez Beethoven, et la répétition de la note est interdite (pour ne pas créer de 'pôle' artificiel autour de la note répétée).

Nous aimons dire que le dodécaphonisme est la démocratie appliquée à la musique par Schönberg : abolition des rangs et des privilèges, tous les sons sont égaux. Un son = une voix, en quelque sorte : on ne s'exprime pas deux fois.

Cette technique rend le développement difficile et se révèle, malgré les souhaits de Schönberg, fort peu accessible pour la grande majorité du public, même quatre-vingts ans après son invention : un des plaisirs de la musique réside dans la sensation de ses tensions-détentes permanentes, des successions prévisibles ou au contraire trompeuses, etc.
Schönberg souhaitait que l'enfant suçât le sérialisme avec le sein maternel, mais pour des raisons structurelles (notamment physiques : la difficulté vocale de chanter une série, avec de grands sauts d'intervalle et une bien plus grande étendue que les chansons populaires) que nous avions évoquées, cela n'a pas pu être le cas. Et ce n'est peut-être même pas la force d'inertie des acquis culturels : nous y reviendrons, mais nous penchons de plus en plus vers l'idée qu'il existe des obstacles objectifs à ce type de langage.

Quoi qu'il en soit, cette démarche schoenbergienne a profondément influencé toute la musique écrite subséquemment, et certains chefs-d'oeuvre sont écrits dans ce langage, d'où l'intérêt de se pencher sur la question, qui en amène, on le voit, bien d'autres.

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Sérialisme :

On l'a dit, très souvent, le terme est employé comme synonyme de 'dodécaphonisme sériel'.
Toutefois, il peut désigner un langage qui n'a rien à voir avec celui-ci : tout simplement un langage fondé sur une série, c'est-à-dire une suite de sons qui n'est pas une gamme. Per Nørgård est souvent cité en modèle du sérialisme non dodécaphonique (avec l'usage de sa « série infinie »).

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Boulézien :

Insulte employée par les atonalisticosceptiques. Synonymes : dictatorial, abscons, soporifique, laid, criard.

N.B. : Boulez le leur rendant bien, attention au pluriel de tonal, qui est tonals (comme pour festival, mais contrairement à modal), et non tonaux comme le dit la plaisanterie récurrente du Maître des Marteaux.

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Nous aborderons plus tard les conséquences pratiques et l'historique du dodécaphonisme sériel. Tout sera peut-être placé sur une seule page.

(Code de la série : dodécaphonismesériel.)


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Commentaires

1. Le vendredi 5 septembre 2008 à , par Papageno :: site

Peut-être la meilleure définition du dodécaphonisme est celle qu'a trouvé l'écrivain Milan Kundera: alors que dans la musique du 18e siècle les notes, à l'image de la société aristocratique, suivaient une stricte hiérarchie, qu'on peut retrouver dans les termes mêmes utilisés (dominante, sous-dominante, accord parfait), Arnold Schönberg a révolutionné la musique et rendu les notes toutes égales les unes aux autres. Il faudrait retrouver la citation exacte, c'est dans L'insoutenable légèreté de l'être sauf erreur de ma part.

2. Le vendredi 5 septembre 2008 à , par DavidLeMarrec

Oui, c'est exactement ça comme principe. (Et ça ne marche pas forcément très bien, les notes n'étant pas bien comparables à des individus.)

Je m'étonne que cet aspect presque politique ne soit pas plus souvent souligné, ne serait-ce que pour faciliter la compréhension.

3. Le dimanche 7 septembre 2008 à , par Vartan

Excellente présentation de ces données, très claire. ça donnera, j'espère, envie au néophyte en la matière atonale d'écouter ces pionniers dont tu vas approfondir l'oeuvre dans ces pages ?

4. Le dimanche 7 septembre 2008 à , par DavidLeMarrec

Doucement, doucement ! :-)

D'abord, ça peut peut-être servir de vade mecum pour comprendre un peu ces distinctions qui sont sans cesse faites, mais pas toujours expliquées.

Après, l'étape suivante est de tenter de retracer la genèse et l'histoire du dodécaphonisme sériel, et ses conséquences concrètes sur la composition.

Pour ce qui est de donner envie et d'approfondir l'oeuvre, là, je ne m'avancerais pas. Je ne sais pas si on peut donner envie avec une liste de définitions. Et pour ce qui est de la présentation des premières oeuvres de ce type, je crois qu'elle est amplement faite dans maint endroit, je préfère m'attarder sur des choses plus rares (j'avais déjà parlé de Webern, mais du tout jeune).

(A propos, Vartan, pendant ton absence, on a causé avec Lou d'un sujet qui t'intéressera à coup sûr.)

5. Le dimanche 7 septembre 2008 à , par G.T. :: site

Remarquable synthèse sur le sujet, très claire.... parce qu'il est vrai que dodécaphonisme, sérialisme et atonalité sont souvent confondus par ceux qui ne connaissent que vaguement le sujet, ce qui entraîne souvent des contresens...

Comme tu dis, on sous-entend généralement "dodécaphonisme sériel" quand on parle de dodécaphonisme ou de sérialisme... mais, en effet, ce n'est pas tout à fait la même chose.

D'ailleurs, dans la musique du XX°, on oppose fréquemment sérialisme et musique répétitive, les deux "extrêmes"... d'un côté, le sérialisme : austère, difficile, "dissonant", abstrait, pointu, complexe... de l'autre, la musique répétitive : facile, plus "terrienne", agréable... pourtant, la musique répétitive est généralement "sérielle" dans le sens où l'on y répète une même série de notes (avec de petits décalages successifs...)

Par contre, tu ne parles pas du sérialisme intégral et de son extension aux rythmes, orchestrations etc... à moins que ce soit ce que tu entendes par "boulézien" :-)

Une toute petite chose, aussi... dans "dodécaphonisme sériel", une petite faute de frappe : tu as écrit "Le décaphonisme sériel, inventé par Schönberg..."
Ce n'est pas pour le plaisir de pinailler, c'est juste parce que ce très bon article peut être une référence à mettre en lien quand on veut parler de dodécaphonisme, sérialisme etc... sans tout expliquer soi-même, et s'il est facile à comprendre quand on a des notions de musique, il demande - comme n'importe quel article qui parle de théorie - à celui qui n'a strictement aucune notion de s'accrocher un minimum... et donc, il pourrait buter ce "décaphonisme"... ou penser que Schönberg a aussi créé un système sur 10 sons...

Enfin, je crois qu'il y a aussi un thème "dodécaphonique" chez Liszt... mais je n'arrive plus à me souvenir dans quelle oeuvre (Dante-symphonie ?)

6. Le dimanche 7 septembre 2008 à , par DavidLeMarrec

Merci pour la correction, j'étais un peu lessivé vendredi soir... et ça se voit. :-)

Un thème dodécaphonique chez Liszt, je ne vois pas (mais la sonate en si est dodécaphonique au sens large). En revanche, il est le premier à avoir écrit une oeuvre ouvertement atonale, la Bagatelle sans tonalité.

Le sérialisme intégral n'étant qu'un avatar du sérialisme assez facile à concevoir (la série adaptée à tous les paramètres), je me contente d'en parler dans le petit historique à venir. Mais tu fais bien d'en préciser le sens !

7. Le dimanche 7 septembre 2008 à , par Vartan

Après, l'étape suivante est de tenter de retracer la genèse et l'histoire du dodécaphonisme sériel, et ses conséquences concrètes sur la composition.



Ah oui !
C'est en effet très judicieux. On attendra. :-)

Les Perses, très bien.

8. Le dimanche 7 septembre 2008 à , par DavidLeMarrec

Ah oui, tu trouves ça très bien de t'être fait truander ? A la bonne heure.

9. Le lundi 8 septembre 2008 à , par lou :: site

La petite histoire de Milan Kundera se trouve dans Le Livre du rire et de l'oubli, Sixième partie, Les anges, 17.

J'avais un peu oublié cette image lumineuse, une enluminure pour le propos de David.

Voici ce que papa me racontait quand j'avais cinq ans : la tonalité est une petite cour royale. Le pouvoir y est exercé par le roi (le premier degré) qui est flanqué de deux lieutenants (le cinquième et le quatrième degré). Ils ont à leurs ordres quatre autres dignitaires dont chacun entretient une relation spéciale avec le roi et ses lieutenants. En plus, le palais abrite cinq autres notes qu'on appelle chromatiques. Elles occupent certainement une place de premier plan dans d'autres tons, mais elles ne sont ici qu'en invitées.
Parce que chacune des douze notes a une position, un titre, une fonction propres, l'œuvre que nous entendons est plus qu'une masse sonore : elle développe devant nous une action. Parfois les évènements sont terriblement embrouillés (par exemple comme chez Mahler ou plus encore chez Bartók ou Stravinski), les princes de plusieurs cours interviennent et tout à coup on ne sait plus quelle note est au service de quelle cour et si l'on n'a pas affaire à un agent double au service de plusieurs rois. Mais même alors, l'auditeur le plus naïf peut encore deviner à grands traits de quoi il retourne. Même la musique la plus compliquée est encore
un langage.
Cela, c'est ce que me disait papa et la suite est de moi : un jour un grand homme a constaté qu'en mille ans le langage de la musique s'était épuisé et ne pouvait plus que rabâcher continuellement le même message. Par un décret révolutionnaire il a aboli la hiérarchie des sons et les a rendus tous égaux. Il leur a imposé une discipline sévère pour éviter qu'aucun n'apparaisse plus souvent qu'un autre dans la partition et ne s'arroge ainsi les anciens privilèges féodaux. Les cours royales étaient abolies une fois pour toutes et remplacées par un empire unique fondé sur l'égalité appelée dodécaphonie.
La sonorité de la musique était peut-être encore plus intéressante qu'avant mais on entendait sans comprendre, habitué qu'on était depuis un millénaire à suivre les tons dans leurs intrigues de cours royales. L'empire de la dodécaphonie n'a d'ailleurs pas tardé à disparaître. Après Schönberg est venu Varèse, et il a aboli non seulement la tonalité mais la note même (la note de la voix humaine et des instruments de musique) en la remplaçant par une organisation raffinée de bruits qui est sans doute magnifique mais qui inaugure déjà l'histoire de quelque chose d'autre fondé sur d'autres principes et sur une autre langue.


David :
Je m'étonne que cet aspect presque politique ne soit pas plus souvent souligné

La tonalité du texte est clairement politique, jusque dans un détail comme celui d' une discipline sévère et toute ressemblance avec des évènements et des personnages rencontrés par Milan Kundera ne peut être une coïncidence fortuite.

10. Le lundi 8 septembre 2008 à , par G.T. :: site

La sonate en si mineur dodécaphonique au sens large ? intéressant, je n'y avais jamais pensé...

Sinon, pour une fois, je viens d'écrire un article qui a de quoi t'interpeller... j'attends ton avis éclairé !

11. Le mardi 9 septembre 2008 à , par Ben :: site

Article très bien rédigé ; on parle beaucoup de toutes ces notions et en effet, on les explique trop peu !
De mon côté je n'ai jamais été sûr exactement des différences entre tout cela... cela clarifie donc (et confirme !) des choses dans mon esprit !

12. Le mardi 9 septembre 2008 à , par DavidLeMarrec

Meri beaucoup, Lou, pour ce passage éclairant - c'est d'une autre trempe que les faibles essais de Kundera !

Dans Les Testaments trahis, il n'hésite tout de même pas à faire l'éloge de Janáček sur le mode mortiérien - il est terriblement moderne et tout à fait fantastique parce qu'il dure autant qu'un bon film -, ou à reprendre Bernstein dans son interprétation du Sacre parce qu'en gros, il fait du rubato comme il n'aime pas, partition à l'appui. J'avais trouvé ça d'une pauvreté insigne (et même d'un certain point de vue, d'une assurance bonhomme mais au fond un peu prétentieuse).

Ici, je trouve effectivement le parallèle très bien fichu, et manifestement, plutôt qu'à la démocratie, il pense à d'autres régimes prétendument égalitaires qui ont mal tourné. Je ne suis qu'à moitié d'accord cependant, parce que le refus catégorique de la répétition a en réalité vite été abandonné, et de même, plus tard, le sérialisme intégral.
Le caractère impérial du dodécaphonisme sériel est plutôt extra-musical, en fait (par la confiscation exclusive des responsabilités par cette chapelle esthétique).


Merci, en tout cas, d'avoir pris de le temps de recopier ça, c'est tout à fait nourrissant, amusant et éclairant.

13. Le mardi 9 septembre 2008 à , par DavidLeMarrec

Merci, Ben. :-) Si ça sert même à des musiciens confirmés comme toi, c'est que bien d'autres pourront y trouver leur compte, j'en suis ravi.

Oui, G.T., la Sonate en si utilise toutes les notes du spectre occidental, et bien sûr, pas seulement avec des gammes chromatiques. Je ne dis pas non plus qu'elle passe par toutes les tonalités, mais il y a quelque chose de 'total' dans les circonvolutions qu'elle emprunte.

(Je rencontre souvent un problème sur Art-Rock, la page est lourde et le navigateur plante. Ca a été le cas cette fois-ci comme presque à chaque fois, j'ai eu le temps de voir le sujet, je retente.)

14. Le mardi 9 septembre 2008 à , par lou :: site

David :
il pense à d'autres régimes prétendument égalitaires qui ont mal tourné

Je souligne. Comment peut-on dire autant de choses justes en si peu de mots ! En tout cas, cela correspond bien à mon maigre commentaire d'un texte, oui, recopié - je doute que ce soit en ligne, je n'ai pas cherché, et je n'ai pas plus confiance en l'OCR qu'en la Justice de mon pays ;)

En accord avec tes réserves sur Kundera. Le livre du rire... est jeune dans son oeuvre. La plaisanterie était mal traduite, je n'ai pas lu la remouture qui a suivi. Ensuite, L'insoutenable légèreté..., je ne l'ai jamais lu entièrement.

Pour Mortier, laissons béton, laisse-moi dans mon ignorance ou dans mon bonheur :)

David :
sur Art-Rock, la page est lourde et le navigateur plante

Dès qu'il y a des fichiers sons, on dirait qu'ils se chargent à l'affichage alors qu'ils ne sont pas encore "téléchargés" et sur un PC poussif, ça craint : pour écouter La Suite Flamenco, chez G.T., j'ai dû vider le cache après chaque extrait. Et encore nous ne sommes pas passé au feurenard, bientôt "feu", même s'il reste très tendance, qui ne supporte pas certaines vidéos ou bien il est allergique au rock !

[comment fait-on pour aligner un texte en "justifié" avec BBCode ?]

15. Le mercredi 10 septembre 2008 à , par DavidLeMarrec

Oui, c'est ça, tout charge, et si la mémoire est un peu chargée, ça plante.

[[Le BBCode ne justifie rien du tout, même pas la maladie et la mort. Signez la pétition [url=http://operacritiques.free.fr/css/index.php?2006/05/17/223-le-manifeste-de-coton-le-manifeste-d-euston-sisyphe]contre le BBCode.]]

16. Le jeudi 27 octobre 2011 à , par lord farell

Je comprends très mal cette histoire de dodécaphonisme sériel. Vous dites qu’il est fondé sur des intervalles entre notes et non sur des notes à hauteurs précises. Ok, mais une fois que l’auteur à choisi sa gamme, les notes ne sont-elles pas elles aussi fixées, et par conséquent leurs hauteurs ? J’ai lu ailleurs que ce principe ôtait toute hiérarchie entre les notes... cela me laisse perplexe... car enfin une note est une note et par conséquent elle a forcément une hauteur bien déterminée, hauteur qui permet inévitablement de la comparer aux autres.

17. Le vendredi 28 octobre 2011 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Milord,

La différence est tout simplement qu'on peut rétrograder (on commence par la fin) et renverser (on rend les intervalles ascendants descendants et vice-versa) la série. Et même renverser la rétrogradation, si bien que les notes ne sont pas du tout les mêmes.

Pour prendre un exemple avec une série de quatre notes (les chiffres pour les numéros d'octave).

=> série droite : do4 mi4 fa4 sol4
=> série rétrograde : sol4 fa4 mi4 do4
=> série renversée : do4 mi3 fa2 sol1
=> série miroir de la rétrograde : sol4 fa5 mi6 do7

Ce ne sont donc pas les mêmes notes lorsqu'on rétrograde, et pas les mêmes octaves lorsqu'on renverse. On ne peut pas raisonner par nom de note, sinon on se perd, vu le principe.

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Ensuite, sur l'abolition de la hiérarchie, c'est le but en tout cas. Si l'on répète plusieurs fois une note, l'auditeur interprète souvent cela comme un pôle. Pour l'éviter, Schönberg interdit la répétition (ce qui ne l'empêche pas, et surtout Berg, il suffit d'écouter les Interludes de Lulu, de l'enfreindre). Donc, dans une série, chaque note n'a qu'une occurrence, d'où la notion d' "égalité".

Mais évidemment, cela n'empêche pas que les notes ont des hauteurs fixes, c'est même pour cela qu'on les appelle des notes. :) Simplement elles changent selon l'organisation de la même série.



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