Carnets sur sol

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La Cinquième de Beethoven révélée

Il y a bien quelques coupures, mais le texte musical est très exact.

Extrêmement divertissant, d'autant que la musique reste vraiment présente. Pas d'affadissement, ni d'arrangements complaisants pour séduire un public trop impressionnable.

Un chef-d'oeuvre d'interprétation, quoi.


Merci à Stanlea pour le tuyau toujours avisé.

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Commentaires

1. Le samedi 6 juin 2009 à , par Sylvain

Bonjour David,

Ca change des Nessun Dorma par les "hurleurs de service". Etonnant et marrant !

Tiens d'ailleurs en parlant de classiques, hier je réécoutais avec plaisir pour la nième fois les flonsflons pucciniens de La Boheme/De Los Angeles/Bjorling et je suis venu fouiner ici pour lire quelques moqueries sur l'oeuvre et une Victoria au vibrato mal assuré. Mais rien à me mettre sous la dent ! La rubrique opéra romantique et vériste italen est pauvre de chez pauvre David. Il y a juste un Simon Boccanegra, en version de Los Angeles justement, lequel se bat en duel avec Cyrano sur le fond d'un article sur le hors scène qui "marche à tous les coups".

Il y a peu j'ai fait une rencontre sympathique et étrange dans une boutique de vinyles. Je me mets à discuter avec la personne sur Beethoven justement dont nous écoutions une sonate pour piano je crois et nous embrayons sur la rupture que constitue l'eroica, en il embraye car autant dire que je n'ai rien d'intéressant à dire sur le sujet. Puis, on en vient finalement à parler d'opéra et de ce que j'écoute ou devrait écouter (car au fond il y a toujours un jugement de valeur sur ce qu'on écoute). Bien naïvement, et comme un bleu je dirais, je répond que j'écoute quasiment tout ce qui me passe sous la main en évitant simplement le baroque, dont le rythme m'énerve, et Thomas Adès, qui a un génie que je ne comprend pas. Il me répond du tac au tac que c'est beaucoup trop et que lorsqu'il étais enfant son père se moquait de lui quand il écoutait Mozart ET Wagner car il se dispersait. Ouf ! Il est vrai qu'on n'est pas vraiment dans l'ambiance Parsifal après avoir écouté La Bohème, mais enfin, un peu de diversité ne fait pas de mal parfois.

Si je pense qu'un article sur la Bohème, même moqueur, serait peine perdue, j'ai en revanche un peu plus d'espoir sur un billet à propos de Thomas Adès que tout le monde présente comme un petit génie provocateur mais dont j'ai d'ailleurs perdu le seul disque que j'avais de lui, Asyla.

Sylvain

ps: pas facile de partir de la star'ac américaine pour arriver à Thomas Adès en passant par la bohème et l'eroica.

2. Le samedi 6 juin 2009 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Sylvain !


Merci ce commentaire riche, qui aborde beaucoup !
[Non, je ne suis pas enrhumé.]

Pardon, je vais être un peu plus personnel que d'habitude, mais ça éclairera peut-être ce choix éditorial qui pénalise tant ces malheureux italiens.


Les creux de CSS

Mais rien à me mettre sous la dent ! La rubrique opéra romantique et vériste italen est pauvre de chez pauvre David. Il y a juste un Simon Boccanegra, en version de Los Angeles justement, lequel se bat en duel avec Cyrano sur le fond d'un article sur le hors scène qui "marche à tous les coups".

Normal, je viens d'ouvrir la section il y a deux semaines, et je n'ai pas redistribué tous les articles à l'interne.

C'est tout le problème de CSS : il y aurait tant de sujets à traiter qu'il faut faire des choix. Ca ne reflète pas la réalité de mes écoutes ou de mes lectures, mais il y a quatre critères qui font que je traite des sujets plus que d'autres :
1) ça me plaît particulièrement ;
2) il y a quelque chose à dire ;
3) si possible qu'on ne lise pas trop souvent ailleurs ;
4) il faut que ça ne soit pas trop long à traiter.

Pour le 1), effectivement, ça désavantage certains titres véristes par rapport à un petit Lully, un Dupont ou un Schreker, c'est l'évidence. Pour le 2), est-ce qu'il y a vraiment quantité de choses à dire sur Bohème, qui est tout de même fondé sur l'adhésion au sentiment ? Ca n'est pas plus que ça un pivot historique, ça ne révèle pas tant que ça sur les mentalités, etc. Pour le 3), il faut trouver des titres véristes non rebattus et intéressants ; il y en a un certain nombre - par malchance j'ai causé d'un vériste allemand. Mais encore une fois, ça me paraît moins riche que d'autres titres. Pour le romantisme italien, il y a beaucoup de choses qui n'ont jamais été publiées, Verdi écrasant tout de son ombre - et elles ne sont pas forcément faciles à trouver. J'ai énormément écouté de Verdi, et j'en ai parlé à plusieurs reprises sur CSS (Rigoletto, Jérusalem, Vêpres Siciliennes et Don Carlos au moins), mais c'est tout de même assez peu original, on peut trouver des informations n'importe où sur ce sujet. Pour le 4), ça élimine certains sujets trop monumentaux depuis longtemps (économie dramatique Scribe / Meyerbeer, par exemple, que je n'ai jamais osé aborder de front, parce que j'ai peur d'y passer beaucoup de temps...).

Il faut savoir qu'en moyenne, pour un article publié, j'ai quatre ou cinq projets d'articles qui s'ajoutent. En conséquence, je ne peux pas dire que CSS reflète un choix éditorial rigoureux, et que l'absence de tel ou tel signifie quoi que ce soit : ce qui est signifiant en réalité, ce sont plus les sujets traités que les sujets absents. :-)


Diversité d'écoute

Il y a peu j'ai fait une rencontre sympathique et étrange dans une boutique de vinyles. Je me mets à discuter avec la personne sur Beethoven justement dont nous écoutions une sonate pour piano je crois et nous embrayons sur la rupture que constitue l'eroica, en il embraye car autant dire que je n'ai rien d'intéressant à dire sur le sujet. Puis, on en vient finalement à parler d'opéra et de ce que j'écoute ou devrait écouter (car au fond il y a toujours un jugement de valeur sur ce qu'on écoute). Bien naïvement, et comme un bleu je dirais, je répond que j'écoute quasiment tout ce qui me passe sous la main en évitant simplement le baroque, dont le rythme m'énerve, et Thomas Adès, qui a un génie que je ne comprend pas. Il me répond du tac au tac que c'est beaucoup trop et que lorsqu'il étais enfant son père se moquait de lui quand il écoutait Mozart ET Wagner car il se dispersait. Ouf ! Il est vrai qu'on n'est pas vraiment dans l'ambiance Parsifal après avoir écouté La Bohème, mais enfin, un peu de diversité ne fait pas de mal parfois.

Je partage tout à fait votre inclination pour le beaucoup trop, qui est luxe infini - déjà, on n'a pas à guetter la nouvelle tragédie lyrique qui sort tous les ans, au risque qu'elle soit moyennement inspirée, décevante pour les interprètes ou très coupée...
C'est une variété de plaisirs qui n'est pas négligeable. A vrai dire, il n'y a guère de compositeurs dont je puisse dire que je ne les aime pas, ou même qu'ils m'indiffèrent. Même chez ceux contre qui j'aurais le plus de prévention, comme Ralph Vaughan Williams, il existe tout de même des choses qui me plaisent, et très peu qui puissent m'insupporter.
A part Glass, j'aurais peine à me trouver des Antéchrist (un suffit, me direz-vous). Même si je charrie volontiers Sto (que j'aime bien au demeurant), ou ricane de Scelsi, je n'ai aucune répulsion envers eux (encore que, concernant Scelsi, j'aie quelque difficulté à trouver des oeuvres dignes d'intérêt).

Quelque part, j'ai tendance à penser que si l'on n'aime pas, c'est plus la preuve que l'on ne comprend pas que celle d'une éventuellement faiblesse des oeuvres. Bien sûr, ce n'est pas forcément vrai, dans la mesure où les compositeurs ne sont jamais que des hommes (et surtout dans la mesure où chacun a des attentes aussi personnelles que légitimes) ; mais partir de ce principe me paraît toujours plus sain.
C'est plus satisfaisant aussi pour l'auditeur au bout du compte, qui peut s'immerger dans un univers sans chercher à voir ce qui ne va pas ; ou en s'en accommodant tout à fait.
C'est un peu dans cet esprit que je m'amuse à relever telle ou telle bizarrerie plutôt qu'à chasser la version idéale de la Douzième de Mahler. La seconde démarche est finalement bien plus frustrante, alors que la première a quelque chose d'un tendre émerveillement. C'est en tout cas comme cela que je le ressens - et comme c'est moi qui ponds les notules de CSS, eh bien je ne vois pas d'autre solution que ce que ce soit comme ça. -<]:o)


Bohème et Los Angeles

Tiens d'ailleurs en parlant de classiques, hier je réécoutais avec plaisir pour la nième fois les flonsflons pucciniens de La Boheme/De Los Angeles/Bjorling et je suis venu fouiner ici pour lire quelques moqueries sur l'oeuvre et une Victoria au vibrato mal assuré.

Des moqueries sur l'oeuvre ? Allons donc ! Il est fort possible que j'aie badiné de façon injuste, mais j'ai énormément de respect pour Bohème, qui est terriblement bien écrit. Le quatuor de l'acte III est en particulier étonnant.
Après, en ce qui concerne mon goût personnel, j'ai eu beaucoup de difficultés à en venir à bout (il m'a fallu aller le voir sur scène pour dépasser l'acte I), et le côté un peu 'gratuit' de la dramaturgie (sans parler du type d'affects qui y circule) ne me séduit pas vraiment.

Pour Los Angeles, effectivement, il y a quelque chose de flou dans sa manière qui me rend ses interprétations difficiles à appréhender. Non pas que je trouve cela mauvais, mais un peu comme Schwarzkopf, ça me paraît étrangement abstrait.
Ca n'empêche pas qu'elle ait fait de très belles choses - je pense surtout à ses mélodies de Debussy, en fait.


Si je pense qu'un article sur la Bohème, même moqueur, serait peine perdue, j'ai en revanche un peu plus d'espoir sur un billet à propos de Thomas Adès que tout le monde présente comme un petit génie provocateur mais dont j'ai d'ailleurs perdu le seul disque que j'avais de lui, Asyla.

Disons que je verrais pas quoi ajouter de profond sur Bohème, dont je n'aurais par ailleurs nullement le goût de me moquer. Je pourrais dire ce que j'en pense, mais l'intérêt pour le lecteur me paraît à peu près nul...
On pourrait étudier la construction de l'ensemble ? Certes, mais je la trouve assez peu convaincante, bien qu'efficace ; je ne serais pas un avocat assez performant.
Peut-être sur l'évolution du discours harmonique, très raffiné chez Puccini, et voir ce qu'il y a de wagnérien par rapport à ce qu'il y a d'italien dedans ? C'est un gros boulot, surtout si on ne se repose pas sur les discours tout prêts (mais toujours suspects) dans les Histoires de la Musique, néanmoins on peut toujours essayer.


Thomas Adès

Concernant Adès, c'est simple : il y a du bricolage comme des fulgurances chez lui. Le disque qui comporte Asyla est un assemblage certes virtuose de « trucs » mis bout à bout, qui ne m'a pas franchement convaincu.

En revanche, son recueil de musique de chambre Living Toys est du contemporain absolument délectable, à mon avis une excellente porte d'entrée pour cette période : de la distanciation, des effets toujours liés à des images fortes, humoristiques mais sans ostentation grotesque. J'en avais un tout petit peu parlé dans un essai de nomenclature de l'humour musical.

Et puis, tout récemment, The Tempest vient de paraître chez EMI. Le studio sera sans doute moins investi que la captation radio, mais il s'agit d'un langage postbrittenien de premier ordre, peut-être plus optimiste et séduisant que Britten, d'ailleurs ; dans la lignée de Julian Anderson ou de Nicholas Maw.


ps: pas facile de partir de la star'ac américaine pour arriver à Thomas Adès en passant par la bohème et l'eroica.

Oui, c'est très joli ! Nul doute que les lecteurs lutinants seront sensibles à la puissance esthétique du geste.

3. Le dimanche 7 juin 2009 à , par Sylvain

Merci pour cette réponse très dense et très argumentée David et je comprend effectivement mieux les choix de CSS ainsi. Cependant, on ne lit pas forcément beaucoup de trucs intelligents sur les "classiques" et j'ai tendance à toujours me réfugier sur deux ou trois "bibles" de base pour savoir quels disques acheter, lesquels éviter et comment comprendre l'oeuvre.

En ce qui concerne Thomas Adès, The Tempest m'était totalement passé sous le nez. Je vais y remédier rapidement car Prospero et l'horrible Caliban ont accaparé mes pensées il y a quelques années et j'ai depuis toujours beaucoup de plaisir particulier à découvrir toute forme d'adaptation de cette œuvre admirable (et des personnages merveilleux qui l'animent).

En revanche Living Toys n'est pas ma tasse de thé, en disque du moins. Ce n'est pas seulement une question de gout, et je sais que je manque d'outils techniques pour la compréhension de ce message. En dehors d'une formation intense à laquelle je me prêterais peut être un jour, il y a je pense tout de même un remède rapide et simple: le concert. En dehors des aspects purement techniques, il y a quelque chose de corporel, de physique dans cette musique qui touche peut être plus facilement l'auditeur néophyte en "live" qu'en disque. C'est d'ailleurs souvent la même chose pour le lyrique (même si certains se plaisaient à écrire qu'ils adoraient fermer les yeux à l'opéra) et les "nouveaux" sont bien souvent totalement emballé par les opéras qu'ils vont voir, même les représentation modestes, car le spectable en lui même, le théâtre, est quelque chose de formidable et avant tout une expérience physique.

Dans une genre différent j'avais il y a quelques temps essayé d'aborder Steve Reich par le disque mais sans succès. Je n'y comprenais rien et ne tenais en général pas 15min. Mon jugement de valeur sur ce qu'il avait écrit était naïf et arrogant comme souvent: "ca ne valait pas un clou". Par chance pour ma naïveté et je l'espère pour mon arrogance, j'ai eu l'occasion incroyable de pouvoir assister à une représentation de Different Trains, ou plus exactement à un débat avec Steve Reich suivi d'un concert. Il n'y avait quasiment personne dans la salle et pourtant l'ambiance était étonnante, incroyable même. J'étais idéalement placé, et je n'oublierais jamais le son des violons, c'était fabuleux. Cette sensation, je pense qu'aucun disque n'aurait jamais pu la faire passer, même sur du romantisme italien. Peut être un des meilleurs concerts que j'ai pu voir, et pourtant j'y allais à reculons. Cette expérience a tout changé dans ma perception des œuvres de Reich que je n'écoute plus de la même manière (surtout Different Trains bien sur). Et pourtant, pourtant, elle ne m'a jamais aidé à aborder d'autres œuvres contemporaines et ce n'est pas faute d'avoir essayé je vous assure. Alors j'attend avec impatience les opportunité en concert pour cette musique que j'ai envie de comprendre car je déteste passer volontairement à côté de quelque chose.

Bonne nuit !

4. Le dimanche 7 juin 2009 à , par Licida :: site

Tiens ils ne sont plus que 3 les Comedian harmonists! 8-)

5. Le dimanche 7 juin 2009 à , par DavidLeMarrec

Sylvain :
Merci pour cette réponse très dense et très argumentée David et je comprend effectivement mieux les choix de CSS ainsi.

Cela dit, je suis tout prêt à causer de beaucoup de sujets sur CSS, et ce n'est pas parce que je n'en ai pas (encore) parlé qu'il me déplairait d'aborder une conversation sur le sujet. :)
Dans le cas où aucun fil ne s'y prête, il y a toujours la Tribune libre.

Cependant, on ne lit pas forcément beaucoup de trucs intelligents sur les "classiques" et j'ai tendance à toujours me réfugier sur deux ou trois "bibles" de base pour savoir quels disques acheter, lesquels éviter et comment comprendre l'oeuvre.

Quelles bibles, pour voir ? :)
C'est vrai que si on veut quelque chose de totalement transversal, il n'y a pas grand'chose.

En ce qui concerne Thomas Adès, The Tempest m'était totalement passé sous le nez. Je vais y remédier rapidement car Prospero et l'horrible Caliban ont accaparé mes pensées il y a quelques années et j'ai depuis toujours beaucoup de plaisir particulier à découvrir toute forme d'adaptation de cette œuvre admirable (et des personnages merveilleux qui l'animent).

Eh bien voilà, vous avez donc une nouvelle piste.

En revanche Living Toys n'est pas ma tasse de thé, en disque du moins. Ce n'est pas seulement une question de gout, et je sais que je manque d'outils techniques pour la compréhension de ce message.

En l'occurrence, c'est vraiment du divertissement qui ne demande pas plus de bagage que pour écouter du Mozart, à ce qu'il m'en semble.

En dehors d'une formation intense à laquelle je me prêterais peut être un jour, il y a je pense tout de même un remède rapide et simple: le concert. En dehors des aspects purement techniques, il y a quelque chose de corporel, de physique dans cette musique qui touche peut être plus facilement l'auditeur néophyte en "live" qu'en disque.

Tout à fait, souvent (peut-être pas ici), il y a un impact physique propre au concert, surtout dans les effets de spatialisation et pour les grandes masses orchestrales. Surtout, il y a une légitimité particulière à voir un groupe d'hommes oeuvrer pour cette réalisation, qui procure à l'auditeur une bienveillance qu'il n'a pas toujours au disque - lorsqu'il est agressé chez lui après avoir acheté quelque chose, et en oubliant parfois que ce sont plusieurs intstrumentistes qui se sont engagés pour rendre justice à cette musique.

C'est d'ailleurs souvent la même chose pour le lyrique (même si certains se plaisaient à écrire qu'ils adoraient fermer les yeux à l'opéra) et les "nouveaux" sont bien souvent totalement emballé par les opéras qu'ils vont voir, même les représentation modestes, car le spectable en lui même, le théâtre, est quelque chose de formidable et avant tout une expérience physique.

Oui. Et théâtre aidant, et surtout l'impact corporel des voix, qui font véritablement, dans certain cas, vibrer les entrailles au sens le plus concret, c'est encore plus spectaculaire comme effet que pour les concerts instrumentaux.

Clairement, un concert de théorbe n'a pas la même puissance de conviction physique... et pour le coup le disque est très bienvenu.


Par chance pour ma naïveté et je l'espère pour mon arrogance, j'ai eu l'occasion incroyable de pouvoir assister à une représentation de Different Trains, ou plus exactement à un débat avec Steve Reich suivi d'un concert. Il n'y avait quasiment personne dans la salle et pourtant l'ambiance était étonnante, incroyable même. J'étais idéalement placé, et je n'oublierais jamais le son des violons, c'était fabuleux. Cette sensation, je pense qu'aucun disque n'aurait jamais pu la faire passer, même sur du romantisme italien.

Il y a tout de même quelques cas où, si, quelque chose passe. Etrangement (ou pas), ce sont généralement les bonnes prises "sur les genoux", qui peuvent rendre, sans retouches, l'impact époustouflant qui se produit dans certaines soirées.
Il y en a un exemple sur cette page (c'est la version Kubelik) : on se sent vraiment écrasé contre le siège par la présence sonore de l'orchestre.

Peut être un des meilleurs concerts que j'ai pu voir, et pourtant j'y allais à reculons. Cette expérience a tout changé dans ma perception des œuvres de Reich que je n'écoute plus de la même manière (surtout Different Trains bien sur). Et pourtant, pourtant, elle ne m'a jamais aidé à aborder d'autres œuvres contemporaines et ce n'est pas faute d'avoir essayé je vous assure. Alors j'attend avec impatience les opportunité en concert pour cette musique que j'ai envie de comprendre car je déteste passer volontairement à côté de quelque chose.

Oui, ça peut aider. [Je suis aussi du genre à m'acharner, voire à écouter jusqu'à ce que ça finisse par me plaire...] Mais il y a des pièces qui peuvent demeurer tout aussi absconses en concert - même pour les plus calés en technique. Il faut donc les choisir...

Bon dimanche !

6. Le dimanche 7 juin 2009 à , par Sylvain

>> Quelles bibles, pour voir ? :)

Oulala... je tend le bâton pour me faire battre !

Mais en gros, en dehors des complis de livrets genre "1001 opéras", ce sont 5 bouquins :

- The New York Times Essential Library Opera de Tommasini. Très succin mais excellent pour avoir des pistes pour débuter.

- The Rought Guide to Opera de Boyden. Il couvre à peu près toutes les périodes avec un classement chronologique et une sélection très subjective de disques "à écouter" pour chaque opéra présenté. J'aime beaucoup ce livre car l'auteur (les auteurs) se mouille beaucoup et j'y trouve toujours un petit mot sur le compositeur et ses oeuvres. C'est un de mes préférés.

- History of Opera de Stanley Sadie. Un bouquin vraiment très technique, surement même trop pour moi, mais je m'y réfère tout de même assez régulièrement car c'est littéralement un cours sur l'opéra de ses débuts à nos jours. C'est surement mon meilleur livre sur l'opéra et avec le Boyden, ce sont ceux que je lis le plus souvent.

J'ai aussi deux bouqin plus spécifiquement axés sur le 20è, acquis assez récemment:

- Twentieth Century Opera de Mervyn Cooke (The Cambridge Companion to...). C'est une succession d'articles sur des thèmes variés comme l'opéra symboliste, wagner et après, puccini et la dissolution de la tradition italienne, l'expression et la tradition au travers des travaux de Schoenberg et Berg. Un bon bouqin pour aborder le 20è, mais une bible peut être pas. Trop tot pour le dire, il faut que je le termine d'abord.

- Twentieth Centy Opera: a guide de George Martin. Ben oui, encore le même titre, en presque. Je l'ai seulement parcouru pour l'instant, et il me semble beaucoup moins bien que le précédent. Je l'ai pris surtout pour un chapitre assez conséquent sur Janacek que je connais peu et pour un autre au titre assez marrant "Puccini Psychoanalized". Beaucoup de remplissage et le terme "guide" me semble assez présomptueux au regard du contenu. A voir.

Voila, ce sont en gros les livres auxquels je me réfère le plus souvent, en dehors des quelques Avant Scène dont je dispose et d'autres guides que j'aime moins comme le Batta ou le "Spécialiste de l'opéra" de Riding et Dunton Downer, qui aurait la palme de la pochette la plus kitsch de ma petite bibliothèque de livres sur l'opéra. Bien sur, comme tout passionné de Wagner j'ai aussi une vieille édition du Lavignac pour le fun (mais il est bourré d'acariens ;-) ) et le parfait wagnérien de Shaw. Mais ce ne sont pas à proprement parler des "bibles".

7. Le dimanche 7 juin 2009 à , par DavidLeMarrec

Mais en gros, en dehors des complis de livrets genre "1001 opéras",

Qui est un peu mieux qu'une compile de livrets ; il en existe beaucoup, dont le plus célèbre est le calamiteux Kobbé (calamiteux parce que ça n'a pas grand intérêt), mais il y a pas mal d'autres infos dans le Kaminski, qui dans le genre mégagénéraliste est quand même très bien fichu. (Perso, je virerais les synopsis et je mettrais plus d'infos, mais apparemment, il ne faut pas.)


Merci beaucoup pour ces présentations ; même si ce ne sont pas pour moi des Companions, je joins tout de même mes petits commentaires aux vôtres qui sont sans le moindre doute plus éprouvés.


- The New York Times Essential Library Opera de Tommasini. Très succin mais excellent pour avoir des pistes pour débuter.

Oui, effectivement, ça se limite aux plus célèbres.

- The Rought Guide to Opera de Boyden. Il couvre à peu près toutes les périodes avec un classement chronologique et une sélection très subjective de disques "à écouter" pour chaque opéra présenté. J'aime beaucoup ce livre car l'auteur (les auteurs) se mouille beaucoup et j'y trouve toujours un petit mot sur le compositeur et ses oeuvres. C'est un de mes préférés.

Oui, c'est vrai qu'il y a un minimum de contenu - personnellement, j'aurais aimé moins de synopsis et de disques, et un mot un peu plus précis : on a généralement les circonstances de création, les moments forts (avec évidemment de la subjectivité), un peu de l'orientation littéraire générale, mais pas forcément des choses très précises sur la musique.
Disons que dans le même genre, même si c'est moins disert, le Kaminski me séduit plus parce que le spectre d'oeuvres est plus large.
[Mais il est vrai que je ne fréquente pas ces livres : j'ai toujours préféré me plonger directement dans les oeuvres, sans tenir vraiment compte de ce qui était indispensable ou non. Les plus fameux, on finit toujours par les rencontrer.]

- History of Opera de Stanley Sadie. Un bouquin vraiment très technique, surement même trop pour moi, mais je m'y réfère tout de même assez régulièrement car c'est littéralement un cours sur l'opéra de ses débuts à nos jours. C'est surement mon meilleur livre sur l'opéra et avec le Boyden, ce sont ceux que je lis le plus souvent.

C'est pour le coup une véritable histoire de la musique, qui dresse des fresques par périodes, avec beaucoup de renseignements. Le problème étant que le renseignement précis qu'on cherche n'est pas toujours là, puisque tout est mêlé. Mais effectivement, c'est riche.

- Twentieth Century Opera de Mervyn Cooke (The Cambridge Companion to...). C'est une succession d'articles sur des thèmes variés comme l'opéra symboliste, wagner et après, puccini et la dissolution de la tradition italienne, l'expression et la tradition au travers des travaux de Schoenberg et Berg. Un bon bouqin pour aborder le 20è, mais une bible peut être pas. Trop tot pour le dire, il faut que je le termine d'abord.

Ah oui, mais là, pour le coup, c'est du solide, pas du blabla dilué ou des notices un peu allusives. Ca contient vraiment des choses essentielles.

- Twentieth Centy Opera: a guide de George Martin. Ben oui, encore le même titre, en presque. Je l'ai seulement parcouru pour l'instant, et il me semble beaucoup moins bien que le précédent. Je l'ai pris surtout pour un chapitre assez conséquent sur Janacek que je connais peu et pour un autre au titre assez marrant "Puccini Psychoanalized". Beaucoup de remplissage et le terme "guide" me semble assez présomptueux au regard du contenu. A voir.

Je ne connais pas celui-ci.


Merci encore pour le point, ça pourrait être utile à bien des lecteurs. Effectivement, en français, peu de merveilles - c'est surtout le Kaminski qui mêle l'avantage de la quantité de répertoire brassée et la présence d'informations qui sont généralement absentes des recueils de notices francophones.

8. Le dimanche 7 juin 2009 à , par Sylvain

Oui, vu que la plupart des CD d'opéra sont aujourd'hui vendus à 40€ voire 50€ et sans notice ou livret, le Kaminsky est pratique, mais je suis un peu moins emballé que vous et j'en attendais un peu plus quand il est sorti. Le Kobbe je n'en ai même pas parlé, mais c'était mon premier livre dans la série et à part le fait qu'il reste ouvert même posé dos sur une table (ce qui est très pratique) il est un peu inutile depuis le Kaminsky justement. Mais comme ma collection d'opéra est constituée à 80% de (très) vieux vinyles, j'ai en général des notices/livrets assez bien fournis.

Pour le Sadie c'est effectivement le reproche qu'on peut lui faire. Et du coup, c'est plus un livre à lire comme un roman plutôt qu'un manuel. Mais je l'aime bien, car je sais qu'à chaque fois que je vais l'ouvrir, je vais apprendre quelque chose.

Le Cooke je viens à peine de me l'offrir, acheté au Teatro del Liceu à Barcelone (qui donnait Fidelio d'ailleurs, mais pas pu aller le voir, trop de trucs à faire à Barcelone !) et effectivement, c'est parfois assez fouillé. L'article sur Puccini dans le Martin me rappelait un peu l'approche de Chailley sur Parsifal. Disons que j'aime bien le côté second degré de ce genre d'analyses et ca me fournit quelques anecdotes bien marrantes à raconter à mes amis qui ont une image morose de l'opéra... même si c'est souvent écrit au premier degré.

Et vous David, quels sont vos companions alors ?

9. Le dimanche 7 juin 2009 à , par DavidLeMarrec

Oui, vu que la plupart des CD d'opéra sont aujourd'hui vendus à 40€ voire 50€ et sans notice ou livret,

Je ne sais pas quelle collection vous achetez ni où, mais je vous assure qu'il y a un problème ! Les rééditions économiques sont souvent sans livret, les éditeurs spécialisés dans les interprétations historiques inédites s'en passent souvent aussi, mais chez les grosses maisons ou pour les nouveaux titres, la plupart du temps, il y a un livret.
C'est très rarement à la fois 40€ et pas de livret.

le Kaminsky est pratique, mais je suis un peu moins emballé que vous et j'en attendais un peu plus quand il est sorti.

C'est peut-être parce que je n'attendais rien de ce type d'ouvrage que j'ai été agréablement surpris. :-)


Le Kobbe je n'en ai même pas parlé, mais c'était mon premier livre dans la série et à part le fait qu'il reste ouvert même posé dos sur une table (ce qui est très pratique) il est un peu inutile depuis le Kaminsky justement.

Il est même tout à fait inutile depuis toujours. Du moins pour moi : il n'est pas concevable d'écouter un opéra sans disposer du texte exact (ou alors suffisamment articulé pour que je comprenne assez précisément ce qui se passe). J'exècre les synopsis, qui ne font que spoiler le contenu, sans aider à savoir ce qui se dit au moment où on l'entend.


Et vous David, quels sont vos companions alors ?

Je n'en ai pas, en réalité. J'ai été très lassé par les Histoires de la musique francophones et autres Dictionnaires de musique, leur idéologie bas de gamme, leur cécité esthétique et leurs erreurs factuelles. (Sans même parler du centrage récurrent sur des "grandes figures" novatrices, quitte à déformer totalement la réalité de la pratique musicale d'alors. Et quitte à taire bien sûr l'existence même de tout un tas de musiciens majeurs.) Du coup, je tire mes informations essentiellement de la fréquentation du répertoire : ce faisant, les ponts s'établissent d'eux-mêmes.

Lorsqu'on a une petite idée de Lully, Campra et Rameau, on perçoit bien ce qu'apporte de nouveau la tragédie réformée de Gluck, et en quoi elle ne peut être considérée comme baroque - sans qu'on nous l'explique. C'est beaucoup plus amusant, au demeurant, que d'essayer d'apprendre par coeur des données dont la clarté ou la véracité ne sont pas toujours parfaites, sans compter les tours que peut jouer la mémoire !

Pour les informations, parce qu'il en faut, je vais chercher au cas par cas dans des articles ou des ouvrages monographiques divers.

Pour les lieder de Schubert, j'ai toutefois trouvé par hasard, il y a très peu de temps, un bon bouquin qui contient beaucoup de choses très factuelles, et aussi des pistes d'analyses bien pertinentes, sur l'ensemble de sa production : The Schubert Song Companion de John Reed. Les notices de Graham Johnson pour l'intégrale Hyperion, encore plus précises et fouillées, sont évidemment une fréquentation très enrichissante.

Pour le reste, il faut picorer. Tout cela pour dire que je n'ai pas de carnet de route : je jauge un peu les musiques, je feuillette les partitions, et selon ce qui me plaît, j'essaie autour. Et, petit à petit, s'élabore une histoire de la musique.

C'est la méthode que j'ai adoptée par exemple pour les histoires des genres lyriques, du récitatif ou des typologies vocales : avec la fréquentation des oeuvres, on perçoit des liens qui sont plus sûrs que ce qu'on colporte, souvent sans vérification, d'ouvrage de référence en ouvrage de référence.
A l'écoute, pour prolonger mon exemple précédent, on s'aperçoit que la rupture de la tragédie lyrique nouvelle intervient en réalité en amont de la querelle entre gluckiste et piccinnistes : le style musical des deux compositeurs est en réalité très similaire, et n'a plus rien de commun ni avec Jommelli, ni avec Rameau.

Et une fois les liens perçus, il faut fouiller un peu dans les ouvrages spécialistes pour vérifier les détails factuels et les cohérences.

Du coup, je ne peux pas dire que j'aie jamais suivi l'avis d'ouvrages de référence, à quelque moment que ce soit...

Oui, ça n'aide pas beaucoup, votre sélection est d'autant plus salutaire ! :-)

10. Le dimanche 7 juin 2009 à , par Sylvain

>> Effectivement, en français, peu de merveilles

Oui, et c'est vraiment dommage mais donc il y a de la place David ! Il y a bien des "thèse articles" alors pourquoi pas des "livres blogs" ?


>> C'est très rarement à la fois 40€ et pas de livret.

Oui, je suis de mauvaise foi, mais ça m'agace tellement ces prix incroyables des CD d'opéra au milieux de rayons totalement vides (sauf pour le baroque qui rempli les rayons de la Fnac). Heureusement que j'ai une médiathèque géniale près de chez moi et que les disques noirs d'opéras se vendent pour une bouchée de pain.


>> Du coup, je ne peux pas dire que j'aie jamais suivi l'avis d'ouvrages de référence

J'aurais aimé être dans ce cas mais c'est totalement impossible pour moi car j'ai tendance sinon à me scotcher sur le même compositeur ou la même période pendant trop longtemps. Un bon bouquin c'est souvent l'occasion d'aborder de nouvelles chose, d'avoir de nouvelles pistes. J'ai d'ailleurs oublié d'en mentionner un que vous devez aussi surement connaitre, le Wagner Handbook de Muller et Wapneski chez Harvard University Press. C'est un livre un peu snob au premier abord, rien que par le titre, mais avec des analyses assez fouillées sur tout un tas de sujets autours de Wagner et dans une forme moins rébarbative que le Millington que je trouve aussi plaisant à lire que le botin. De quoi aller plus loin que le génial Parfait Wagnérien avec une présentation entre le livre histoire "à la Sadie" dont je parlais plus haut et la compilation d'articles du Twentieth Century Opera de Mervyn Cooke. Je me souviens avoir lu ici dans un commentaire que Wagner n'aurait finalement jamais très bien compris les mythes qu'il mettait en scène dans ses opéras et qu'il en avait une lecture presque naïve. Pour ma part, j'en doute beaucoup, mais c'est un thème qui est discuté assez largement dans cet ouvrage avec tout un chapitre sur les sources et influences de l'auteur.

Un petit dernier pour la route, presque anecdotique: le Concert halls and opera houses de Leo Beranek, chez Springer. Je pense qu'il faut être un peu fou pour écrire un truc pareil, et peut être pour l'acheter, car l'auteur a en gros répertorié des opéras partout dans le monde et cherche à savoir comment les classer. L'idée ne parait pas idiote mais c'est plus la méthode qu'il emploie qui est surprenante. Bien sur il présente les lieux, l'acoustique, les plans mais surtout il attribue une sorte de rating sur la base d'une combinaison de critères très mathématiques sensés résumer la qualité acoustique en fonction des dimensions de la pièce et surtout de ses caractéristiques techniques, comme le volume, l'écho, les matériaux de construction, le nombre de sièges, la forme des balcons, la hauteur de plafond, l'inclinaison de la salle qu'il résume au travers d'indicateurs synthétiques dont les noms sont assez marrants: le Intimacy Initial Time Delay Gap (ITDG pour les intimes), le Warmth Bass Ratio, le Acoustical "Glare" ou encore le Surface Diffusivity Index et enfin le Listener Envelopment, qui porte bien son nom. Enfin, vous l'aurez compris, l'auteur est encore pire qu'un audiophile (et je sais de quoi je parle pour une fois) et c'est un grand malade du son. Il a donc parcouru le monde avec ses formules, abaques et appareils de mesure. Il a aussi questionné 21 chefs d'orchestre pour leur demander leur avis sur ces salles. Verdict du meilleur opéra du monde ? Le Teatro Colon de Buenos Aires peut être... Si vous êtes fan d'architecture et de maths c'est un livre assez passionnant, sinon, passez votre chemin, sauf pour rigoler un peu. ;-)

11. Le dimanche 7 juin 2009 à , par DavidLeMarrec

Oui, et c'est vraiment dommage mais donc il y a de la place David ! Il y a bien des "thèse articles" alors pourquoi pas des "livres blogs" ?

Dans quel sens ?


Oui, je suis de mauvaise foi, mais ça m'agace tellement ces prix incroyables des CD d'opéra au milieux de rayons totalement vides (sauf pour le baroque qui rempli les rayons de la Fnac).

Ah, oui, forcément, en magasin... Mais il y a les boutiques dématérialisées qui envoient du dur par la poste. :-)


J'aurais aimé être dans ce cas mais c'est totalement impossible pour moi car j'ai tendance sinon à me scotcher sur le même compositeur ou la même période pendant trop longtemps. Un bon bouquin c'est souvent l'occasion d'aborder de nouvelles chose, d'avoir de nouvelles pistes. J'ai d'ailleurs oublié d'en mentionner un que vous devez aussi surement connaitre, le Wagner Handbook de Muller et Wapneski chez Harvard University Press. C'est un livre un peu snob au premier abord, rien que par le titre, mais avec des analyses assez fouillées sur tout un tas de sujets autours de Wagner

C'est célèbre en effet, mais je n'en ai jamais fait usage.

Je me souviens avoir lu ici dans un commentaire que Wagner n'aurait finalement jamais très bien compris les mythes qu'il mettait en scène dans ses opéras et qu'il en avait une lecture presque naïve. Pour ma part, j'en doute beaucoup, mais c'est un thème qui est discuté assez largement dans cet ouvrage avec tout un chapitre sur les sources et influences de l'auteur.

Ah bon, il y avait vraiment écrit ça ? Si c'est moi, j'ai bien dû évoquer quelque part l'adaptation parfois naïve et au besoin maladroite (la fusion entre les sources pour Götterdämmerung, c'est d'un baroque !), mais la compréhension elle-même de Wagner, ça ne me dit rien.


Un petit dernier pour la route, presque anecdotique: le Concert halls and opera houses de Leo Beranek, chez Springer. Je pense qu'il faut être un peu fou pour écrire un truc pareil, et peut être pour l'acheter, car l'auteur a en gros répertorié des opéras partout dans le monde et cherche à savoir comment les classer. L'idée ne parait pas idiote mais c'est plus la méthode qu'il emploie qui est surprenante. Bien sur il présente les lieux, l'acoustique, les plans mais surtout il attribue une sorte de rating sur la base d'une combinaison de critères très mathématiques sensés résumer la qualité acoustique en fonction des dimensions de la pièce et surtout de ses caractéristiques techniques, comme le volume, l'écho, les matériaux de construction, le nombre de sièges, la forme des balcons, la hauteur de plafond, l'inclinaison de la salle qu'il résume au travers d'indicateurs synthétiques dont les noms sont assez marrants: le Intimacy Initial Time Delay Gap (ITDG pour les intimes), le Warmth Bass Ratio, le Acoustical "Glare" ou encore le Surface Diffusivity Index et enfin le Listener Envelopment, qui porte bien son nom. Enfin, vous l'aurez compris, l'auteur est encore pire qu'un audiophile (et je sais de quoi je parle pour une fois) et c'est un grand malade du son. Il a donc parcouru le monde avec ses formules, abaques et appareils de mesure. Il a aussi questionné 21 chefs d'orchestre pour leur demander leur avis sur ces salles. Verdict du meilleur opéra du monde ? Le Teatro Colon de Buenos Aires peut être... Si vous êtes fan d'architecture et de maths c'est un livre assez passionnant, sinon, passez votre chemin, sauf pour rigoler un peu. ;-)

Oui, c'est un peu frustrant parce que très technique. On décroche vite des descriptions à coups de statistiques, je trouve.

Par ailleurs, le projet a-t-il réellement un sens, sachant qu'on ne sait pas bien bâtir quelque chose de fiable acoustiquement, à moins de reproduire l'existant ? Du coup, les chiffres ne sont pas forcément signifiants. Il aurait peut-être été plus intéressant de mener le projet des meilleures places du monde : le meilleur rapport qualité-prix du placement dans les théâtres. :-)
Mais ça aurait eu moins d'allure, et moins d'impact scientifique, c'est sûr.

Mais chiffres ou pas, difficile d'objectiver la qualité d'une salle, à part dans des cas extrêmes (certains excellents petits théâtres à l'italienne, comme celui de Bordeaux d'ailleurs, et à l'opposé certains hangars même pas conçus pour la musique). Tout dépend ce qu'on y joue, où on est placé, ce qu'on en attend (le détail ou l'impact physique ? l'orchestre ou les chanteurs ? etc.). Beranek essaie de faire ces classifications par genre, mais ça me paraît vraiment malaisé.

12. Le dimanche 7 juin 2009 à , par Sylvain

>> Dans quel sens ?

Dans le sens qu'il faut sortir un bouquin avec les articles de CSS.


>> Ah bon, il y avait vraiment écrit ça ? Si c'est moi,

Oui, mais ce n'est pas vous, c'était un de vos lecteurs. Je ne connais pas la personne et ne me souviens plus ou c'était (c'est malin !), mais c'était très bien argumenté et on sentait une expérience certaine derrière ce commentaire. Ca me tracasse un peu depuis.

>> le meilleur rapport qualité-prix du placement dans les théâtres.

Au Carnegie Hall, placement orchestre (au milieu après le 10è rang). Un son incroyable et souvent des prix assez faibles.

13. Le dimanche 7 juin 2009 à , par DavidLeMarrec

=> Hou-là, mais ce serait bougrement décousu ! Je crains que ce ne soit qu'adapté à ce support (que faire des illustrations sonores en particulier ?). Et puis tout ce badinage, il faudrait le recalibrer de façon seria...
Par ailleurs, que faire des commentaires ? Grande question que tout cela... qui ne se pose pas, puisqu'on ne me proposera pas de l'éditer. :-)
Mais merci pour la flatterie ; les lutins, malgré leur petite taille, disposent d'un ego, il faut croire. :-)


=> Si c'est un de mes lecteurs, je ne peux guère me mettre dans sa tête sans indélicatesse, effectivement. Bien, nous verrons si je mets la main dessus (je mets ça avec les deux autres réponses que je vous dois).

=> Ca me fait un peu loin toutefois - non, pas le dixième rang, juste l'Atlantique. Cela dit, il s'est joué des choses fantastiques et pas toujours rebattues dans ces murs, à l'occasion, c'est bon à prendre.

14. Le dimanche 7 juin 2009 à , par Sylvain

Voila j'ai retrouvé, en fait c'est Morloch qui faisait une remarque très juste dans le billet "Le retour des Fées : Paris-Châtelet 2009 - I - Le livret", je cite: "Il ne comprend pas vraiment les choses, il n'est pas un bon analyste, mais il les sent". Et d'ailleurs vous répondiez qu'il était très médiocre philosophe et théoricien, ce qui semblerait être corroboré par l'attitude de Schopenhauer vis à vis des courriers que Wagner lui envoyait et auxquels il ne pretait pas vraiment attention alors que le "maitre" attendait une réponse à la hauteur du génie philosophique qu'il pensait avoir.

J'ai donc un peu brodé il semble pour en arriver à la "vision naïve" dont je parlais plus haut, c'est le moins qu'on puisse dire ! Mais tout de même, ca me tracasse cette histoire. Bizarre bizarre tout de même. Je n'arrive pas à le voir comme un homme d'intuition.

Et bien c'était une journée bien pluvieuse... devant un écran d'ordinateur.

15. Le dimanche 7 juin 2009 à , par DavidLeMarrec

Ah oui, c'était une remarque très bien vue de sa part, il y a de ça, une façon de rendre avec beaucoup de force des idées confuses (pas forcément dans sa compréhension dans autres, mais dans son propre travail).

Je ne comprends pas ça comme un "homme d'intuition", loin s'en faut, mais quelqu'un dont le génie est plus dans l'invention que dans le système, pour le dire autrement. Wagner n'a rien édifié de net, mais il a tout inventé, d'une certaine façon.

Cela dit, en l'occurrence, c'est un avis personnel qu'on doit tout à fait pouvoir réfuter par d'autres positions...


A défaut d'un beau dimanche... bonne semaine !

16. Le dimanche 7 juin 2009 à , par Papageno :: site

La référence obligée en matière de détournement de la 5e de Beethoven:

http://www.youtube.com/watch?v=LQ5_GZfIOsg

(Francis Blanche - La Pince à Linge)

17. Le dimanche 7 juin 2009 à , par Sylvain

>> La référence obligée en matière de
>> détournement de la 5e de Beethoven:

Incroyable. La plupart des humoristes n'auraient enregistré que 30s, mais lui en a fait 3m49 avec une fin très "Blanche". Super lien pour un dimanche soir, merci.

18. Le lundi 8 juin 2009 à , par DavidLeMarrec

Mais Papageno n'est jamais fatigué, pas même un dimanche soir.

(Musicalement en revanche, ça aplatit un tout petit peu l'original, il me semble. Mais je me trompe peut-être.)

19. Le mardi 21 juillet 2009 à , par beethoven :: site

Le Septuor de Beethoven, autrefois célèbre, n'est plus souvent programmé pour lui-même. Il réapparaît de temps en temps au concert quand des ensembles alliant cordes et vents veulent jouer du classique. Oubli injustifié?
En 1799, Beethoven approche de la trentaine. Il entend toujours bien et cultive de grandes ambitions artistiques. Il vit une profonde amitié avec Karl Amenda, d'une année son cadet, bon violoniste, protestant et futur pasteur. Il se remet d'une déception amoureuse: son amie d'enfance, la contralto Maria-Magdalena Willmann, l'a éconduit, le trouvant trop laid et à moitié fou, lui préférant le chanteur Galvani. Il fait, au printemps, la connaissance de la famille Brunsvick et donne des leçons à Thérèse, Franz et Joséphine, alors respectivement âgés de 24, 22 et 20 ans, qui compteront beaucoup dans sa vie. Pianiste reconnu, il semble pourtant ne donner aucun concert public et se consacre à la gestation de grandes oeuvres: les six premiers Quatuors en op. 18, la 1ere Symphonie op. 21 et... le Septuor op. 20 en Mib Majeur pour clarinette, basson, cor, violon, alto, violoncelle et contrebasse.

20. Le mardi 21 juillet 2009 à , par DavidLeMarrec

Ca bégaye.

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David Le Marrec

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