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Paradoxe central

Voilà longtemps que nous n'avions proposé par ici une petite Revue de Toile.

La dernière fois, souvenez-vous, c'était début mars, et nous nous penchions sur la figure obligée du changement et son triple paradoxe : être un homme nouveau mais montrer ses états de service, avoir des projets mais surtout régressifs, faire des propositions qui ne doivent surtout pas être appliquées.




Nous ne devions en théorie pas parler politique en ces moments agités, où le clivage semble anesthésier l'esprit critique des meilleures têtes. De plus, il n'est nullement dans l'intention de CSS d'exercer sa puissante influence sur qui que ce soit.

Toutefois, nous cédons. Pour deux raisons principales.
- D'abord à cause de l'abondance tentante de matière première, qui conduirait à une dangereuse saturation de nos archives. (Et nous souhaitons sans trop de hâte être expulsés par notre prestataire de services.)
- Ensuite et surtout, parce qu'il ne nous sera pas nécessairement loisible de publier ces remarques plus tardivement.

A toutes fins utiles, vu la période, et pour m'éviter les colleurs d'affiches (et de procès d'intention) plus ou moins virtuels, je précise tout de même qu'il sera très difficile de déduire les bulletins déposés ou refusés de ces considérations. Parce que personne ne représente les idées de CSS (qui songe sérieusement à un groupe parlementaire unitaire, avis aux lecteurs réguliers), et surtout parce que la rédaction de CSS ne se détermine pas en fonction des discours tenus, ni même des idéologies.[1] Notre boulot est de les regarder, pas de les prendre au sérieux, voyons.

Notes

[1] [Oui, CSS se la joue centriste, mais ça ne durera pas longtemps comme vous le verrez.]


En ces périodes, il n'est pas rare que l'outrance, à l'un ou l'autre, fasse lever le sourcil. Chez CSS, ce n'est pas tant par l'absurdité de l'idée[1] que par les méthodes parfois étranges pour parvenir à la concevoir.
Exemple simple pour mettre tout le monde d'accord : qualifier un candidat de "borgne" afin de stigmatiser[2] et de disqualifier son discours pulsionnel, intolérant et agressif. Le problème est que cette attitude de disqualification par l'apparence est elle aussi de nature pulsionnelle, intolérante et agressive, et ne prévaut que dans la mesure où l'on dispose d'un système de valeurs a priori supérieur à celui critiqué. Le problème étant que celui qui prononce ces discours, ou à tout le moins ceux qui en sont convaincus, disposent eux aussi de leur système de valeurs.
Ainsi, non seulement cette démarche sera parfaitement inefficace, mais elle est de surcroît aussi sotte que l' original.




Bref, CSS observe ces processus avec une perplexité certaine.

Et revient à ses premières amours. Car CSS aime François Bayrou.

Souvenez-vous.
- La figure obligée du changement, avec la nouveauté d'une Quatrième République.
- Notre citation politique favorite (2002).
- Et surtout notre petite monographie sur la perception étrange du temps induite par le centrisme.




Veuillez nous croire, CSS est bien navré de contribuer à l'overdose de politique triangulaire qui assaille le monde tout entier via l'Hexagone.

Surtout que cette notule nous a très fortement été inspirée par la conférence de presse de ce jour[3], plus encore commentée que les déclarations solennelles des lauréats.

Mais CSS est un support différent, cette chose qui fait monter la popularité, paraît-il. (CSS est un média élitaire populaire.)




Aussi nous n'évoquerons pas la curieuse morgue envers les journalistes (cela les regarde) ; ni le léger déséquilibre de son rejet qui tendait plus ou moins habilement à équilibrer son passé ; ni bien sûr le sigle inutilisable de son nouvel ensemble politique ; ni l'étrange blêmissement au mot de "banquier" désignant Jean Peyrelevade (mais cela rejoint seulement la figure imposée du changement, que nous avons déjà étudiée) ; ni l'étrange réquisitoire un peu aigre d'un perdant se comportant en vainqueur et distribuant les rares satisfecit ; ni l'étrange propos, qui à l'instar du quatrième arrivé, accusait à mots à peine plus couverts les électeurs de voter avec leurs pieds ; ni, plus mesquinement encore, l'anglais, disons, moyennement courant ; ni même ce discours décliniste un rien démesuré, présentant la France dans l'état du Zimbabwe après le passage des sauterelles et de deux bombes atomiques.




Nous ne nous attarderons pas même sur son sens de la parabole qui nous avait déjà mis en joie. Car le héros central de notre histoire a développé, semble-t-il, une propension assez remarquable à présenter une historiette en guise d'argumentation. Ainsi, aujourd'hui :

On disait que j'étais entre deux chaises. Mais maintenant il y en a trois.

On en revient toujours là. Il y a chez le noble défenseur de la poule au pot et de l'orphelin une propension à la création de réalités par la seule parole - quasiment démiurgique. Nous l'avions déjà remarqué avec sa conception du temps il y a déjà une année de cela.

Il serait injuste de l'en charger, c'est là simplement le propre de l'information : ce qui n'est pas vu devient véritable parce qu'il est énoncé. Pouvoir de la parole.
D'autres que lui en ont plus abusé ; souvenez-vous en août dernier. Non seulement dire, c'est être, mais dire, c'est même faire.

Il s'agit, au fond, d'un syllogisme fondamental de la pratique politique :
- toute action n'existe que parce qu'elle est énoncée ;
- or, on peut énoncer même une action qui n'est pas réalisée ;
- donc il faut aussi bien affirmer ce qu'on fait de positif que ce qu'on ne fait pas mais qui est aussi positif.

Sans doute pris de vertige devant ces considérations confinant au métaphysique, un assistant a éclaté en applaudissements enthousiastes.




Non, nous nous arrêterons sur un autre sujet.

La perplexité que nous rencontrons devant l'incursion du moral dans l'institutionnel.

Beaucoup de commentateurs et d'électeurs semblent séduits ou pétrifiés par l'idée de ce centre moral. « Les gens compétents » de chaque camp ensemble, qui n'acquiescerait vigoureusement ?

Cependant, la chose est biaisée.

Le premier plan, le plus mesquin, est celui de l'analyse des motivations personnelles du líder[4]. On aura noté, sans amusement, que François Bayrou, refusant d'appeler à voter, de nommer des alliés, et se présentant en résistant central, renvoyant les deux partis majoritaires à leur connivence, souhaite ainsi l'union, mais seulement si, lui, en est le pivot. Car les alliances du PS avec le PC, l'accommodement PS/UMP, le ralliement des siens là où il ne le souhaite pas, tout cela ne semble l'enthousiasmer qu'avec mesure.
Premier paradoxe. Souhaitant incarner une volonté française, n'ayant pas été qualifié, il argue des voix reçues pour exprimer un souhait majoritaire des Français. Cela, bien des commentateurs l'ont souligné.
Deuxième paradoxe. Appelant de ses voeux l'alliance, il crie à la connivence et réclame un parti indépendant dès qu'il en est exclu. Nous l'avions déjà remarqué en traitant de ses hallucinations temporelles : son raisonnement ne vaut que dès lors qu'il le place au centre de toutes les attentions.

Le deuxième plan, assez évident également, porte sur les réformes institutionnelles et la nouvelle donne. On ne revient pas sur l'illusion déjà évoquée il y a un an de créer la proportionnelle pour lui permettre d'être élu... ce qu'il ne pourrait faire qu'en étant élu. (Troisième paradoxe.)
En somme, dans cette conférence de presse, la revendication de la proportionnelle et ce désir d'être le pivot et l'arbitre fait du futur parti un rifacimento de l'antique Parti Radical, se vendant au plus offrant. Certes, ici, on nous assure que ce serait par conviction. Mais la chose n'y change rien au fond : cette force neuve prône la création d'une nouvelle République, à savoir la Quatrième. Quatrième paradoxe. Car l'instabilité gouvernementale qui résulterait de ce positionnement à la carte, fût-il vertueux, ne laisserait pas d'agacer l'opinion et d'accroître la suspiscion sur la connivence, précisément.

Plus grave, et la chose n'a pas été commentée à notre connaissance - et c'est là où CSS commence à s'amuser : le consensus ne signifie en rien la justesse et la justice ! Surtout lorsque ce consensus se réalise à un niveau supérieur et non à l'intérieur de la société civile (comme dans le fameux et révéré exemple germano-nordique). On peut discuter de l'intérêt consensus lui-même, qui crée un rapport social plus appaisé, mais risque également d'imposer une chappe de conformisme, d'autocensure, ou l'étouffement d'opinions minoritaires. A l'inverse, le conflit fait souvent parler de façon plus sonore les minorités agissantes que les majorités calmes. Il n'est pas dans le rôle de CSS de réorganiser le caractère de cochon[5] des Français.
Le consensus signifie que l'on tombe d'accord sur des choix partagés, certes, mais il est tout à fait possible de penser précisément à l'inverse parmi les ingrédients de la salade composée entre les idées « conservatrices » et « progressistes ». Nous en sommes navré, car nous regrettons bien, nous aussi, ce clivage artificiel qui voit tant d'individus se déchirer pour des slogans, ou se revendiquer fièrement d'un bord - alors même que la comparaison des échanges de mesures d'une élection sur l'autre est franchement élairante sur l'évolution culturelle, l'air du temps et la porosité des idées... Ainsi le poulain de la Maison Bleue, qui passait pour un libéral extrémiste, et qui fit une campagne prodigue en promesses d'étatisme poule.
Pourtant, à lire même furtivement le programme du parti du Mandarinat de la Mandarine, on peut noter des 'valeurs' sociales conservatrices et un positionnement plutôt étatiste sur le plan économique. D'autres préfèreront amplement des mesures sociales progressistes et une gestion plus libérale des affaires économiques.
Bref, on peut préférer le consensus social-libéral sociodémocrate au consensus démocrate-chrétien, ou l'inverse.
Tout cela pour souligner malicieusement :

  • que le consensus ne garantit nullement l'accord nécessaire de tous, ni même d'une majorité ;
  • que le consensus n'est pas ontologiquement producteur des meilleures solutions, puisque, comme on vient de le considérer, ses conclusions peuvent être diamétralements opposées ;
  • enfin, que le consensus n'est pas spécialement moral.Il s'agit d'un outil, et pas d'une foi qui constituerait le point d'arrivée. Devant les propos idéalistes qui entourent cette pratique, il convenait de remettre les choses en perspectives - la politique n'a que faire de produire de la morale. La vie d'un homme politique peut être vertueuse, son efficacité peut justifier moralement son traitement, mais produire de la morale, dans quel but et au nom de quoi ?


Enfin, et c'est là le plus important, cette unité nationale est une chimère. La démocratie ne peut vivre que s'il existe un choix. Si le seul choix est le bien commun, cela rappelle le "choix" des démocraties populaires, entre un communiste à barbe et un communiste à lunettes. Si "les meilleurs éléments de bonne volonté" (comme on l'a vu, on tombera déjà difficilement d'accord sur leurs noms) sont tous réunis et réalisent une politique peu convaincante, que fait-on ? Revote-t-on pour leurs partis, ou va-t-on chercher des formations plus marginales, juste pour protester, avec les risques électoraux que l'on sait, à savoir obtenir plus qu'une protestation, une victoire pas nécessairement proche des désirs des électeurs.
Aussi, Parti Central ou pas, il ne sera pas possible d'établir ce projet proprement utopique. Si c'était le cas, ce serait fortement préoccupant.




On voit donc que ces apparences morales ne sont en réalité que des choix politiques, qu'il appartient à chacun d'approuver ou non, mais ne constituent nullement un point de départ incontestable et commun à tous.

Ces appels à l'absence d'esprit partisan sont plus que sympathiques, mais l'abolition absolue des oppositions ne peut avoir lieu sans risque - même si l'on peut souhaiter avec quelque raison voir une vie politique moins tapageuse et plus créative. Mais pour cela, on peut compter sur les déchirements dûs aux ambitions personnelles, y compris centristes, ce qui en l'occurrence est plutôt de bon augure pour la suite.

CSS s'est beaucoup diverti à observer ce glissement vers l'impératif moral - et à le pourfendre sans pitié comme hors sujet. Avec d'autant moins de scrupule qu'on sait fort bien que cela ne pourra être pleinement mis en oeuvre, et que nos discordances portent plus, en l'occurrence, sur les discours que sur de la pratique politique dont nous ne saurions prévoir avec quelque précision le développement.
Mais il est toujours intéressant de penser à ce qui est dit, à ce qui s'insinue dans l'imaginaire collectif, afin d'éviter de laisser naître des chimères.

Par ailleurs, CSS adore l'excellent client qu'est l'orange galant.




Mais par prudence, nous achèverons avec le retour d'un petit disclaimer [6].

Entendons-nous bien : CSS n'entend pas ici accréditer la thèse selon laquelle les autres candidats seraient ou auraient été de meilleurs partis ; simplement, tous ne proposent pas ce magnifique festival de fêlures qui fait le bonheur de farfadets dans le genre de CSS, ébaubis du moindre sous-événement linguistique. La surface d'autres candidats se montre bien plus lisse, ce qui constitue un signe d'assurance très souhaitable aussi bien que la cause d'une impossibilité à jauger réellement leurs aptitudes.

Notes

[1] Par exemple détruire les champs d'OGM pour éviter la dissémination, en prenant bien le soin de retirer le bâchage qui retenait les pollens...

[2] Avec ces bêtises, CSS est devenu la première réponse sur Yahoo pour stigmatiser... Jdm, je vous demande de vous arrêter !

[3] Mercredi dernier, en fait.

[4] Prononciation homologuée Max Gallo.

[5] à ce que l'on dit. Mais pour n'offenser personne, on peut aussi le servir casher ou halal. [Nous sommes sous mauvaise influence syncrétique, semble-t-il !]

[6] Nous avions déjà posé la question curieuse d'un équivalent français. Deux équivalents : le très-exact Déclaration de non-responsabilité et le plus vague Avertissement. Le premier est un peu formel, long. Le second n'a pas exactement les mêmes connotations, et sonne plus agressif, moins second degré. Aussi, jusqu'à nouvel ordre, nous conservons le terme anglais, d'autant plus aisément que ses sonorités en laissent facilement entendre le sens : "contre-réclamation". A voir si un néologisme français ne serait pas envisageable.


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Commentaires

1. Le samedi 28 avril 2007 à , par Morloch

Oui, c 'est étrange, j'ai l'impression de voir ressuciter ceux que mon grand-père appelait avec mépris " les Rad' Soc' ". J'avais même su faire une petite enquête parce que, plus jeune, je n'avais pas la moindre idée de ce dont il parlait. J'associais tout cela à une vielle époque révolue.

Si j'avais su qu'un jour je verrais le retour des dinosaures. J'en suis presque ému tiens.

2. Le samedi 28 avril 2007 à , par DavidLeMarrec

Mais voyons, Morloch, puisqu'on te dit qu'aucune élection n'a jamais été aussi importante et que tout change, enfin !

3. Le samedi 28 avril 2007 à , par Vartan

Consensus ? Il est parfois vivement souhaité. N'avons-nous pas vu, en très haut lieu bien entendu, le rédacteur en chef de CSS pressenti comme ministre des affaires culturelles aussi bien à l'UMP qu'au PS ?

Mais comme l'Abbé Pierre en son temps, il s'agit d'une icone, Il transcende les courants d'opinion. Il est au centre, Il est partout.

4. Le dimanche 29 avril 2007 à , par DavidLeMarrec

Consensus ? Il est parfois vivement souhaité. N'avons-nous pas vu, en très haut lieu bien entendu, le rédacteur en chef de CSS pressenti comme ministre des affaires culturelles aussi bien à l'UMP qu'au PS ?

C'est précisément ce que je dis : on souhaite le consensus pourvu qu'il se fasse autour de soi...


Mais comme l'Abbé Pierre en son temps, il s'agit d'une icone, Il transcende les courants d'opinion. Il est au centre, Il est partout.

Flagorneur !

5. Le dimanche 29 avril 2007 à , par Bajazet

Oui, bon, tout ça c'est très joli, mais dois-je vous rappeler que Jérémie Rohrer est déjà au centre du Cercle de l'Harmonie ?

De toute façon, ce blog est contraire à l'esprit des institutions. Je me demande même s'il n'est pas anticonstitutionnel. À moins qu'il soit carrément anticonstitutionnaire.

Horreur !

6. Le dimanche 29 avril 2007 à , par Considérations centristes

Je ne vous fais pas l'offense du faux masque neutre qui prétend parler objectivement. Je suis un
bayrouiste convaincu.

Le propos de cette notule s'affiche comme formel mais me semble contenir des remises en causes de fond sur la stabilité/opportunité de la démarche. Je me permets de formuler une réponse sur ce point, car Bayrou répond à une vision de la société conforme à la demande faite par une part de plus en plus importante de la population.

Rappelons préalablement que le terme de libéralisme en sciences politiques inclut une dimension tout aussi sociétale qu'économique. Je vous épargne les références à Adam Smith. On pourrait donc construire une matrice délimitant quatre cases selon l'opposition libéralisme/dirigisme sur les deux axes de la société et de l'économie.

libéralisme économique et dirigisme sociétal? Droite
dirigisme économique et libéralisme sociétal? Gauche
dirigisme économique et dirigisme sociétal? Extrêmismes
libéralisme economique et libéralisme sociétal? Le Centre positionné par Bayrou (grosso modo le même que celui des libéraux et sociaux démocrates européens).

Si le positionnement de Bayrou a suscité jusqu'ici autant de levée de boucliers c'est qu'il appuie là où cela fait mal: l'incapacité du PS de tenir un discours économique conforme aux exigences du temps et l'incapacité de l'UMP d'abandonner sa vision toute pompidolienne d'une société fermée basée sur la méfiance de l'autre.

Sur le fond, le Centre de Bayrou n'est pas bancal: il est simplement oppressé par un conservatisme tout français. Et il n'existe que par l'incapacité des deux bords à ne pas se caricaturer. Gageons qu'il saura à terme provoquer un mouvement de social-démocratisation du PS et d'humanisation de l'UMP: il serait temps...

Je m'étonne dans le propos que l'on puisse supposer que le choix entre trois objets et moindre qu'entre deux. Surtout que la tripartisation amène normalement à des configurations politiques plus nombreuse encore: rassemblement à gauche, rassemblement au centre, rassemblement à droite, alliance du centre et de la droite, alliance du centre et de la gauche.

Adepte de la triangularisation chère à René Girard, j'en retiens que le dialogue entre deux parties ne peut se faire que par l'entremise d'un catalyseur extérieur. Je renvoie à l'oeuvre de Girard qui ne m'a jamais semblé aussi pertinente que lors de ces derniers jours. Et si c'était Bayrou qui était à la source du reflux du FN. Parce qu'un troisième homme était gage de possibilités et libertés de choix supplémentaires, l'effervescence démocratique était en augmentation. Si Sarkozy a volé le fonds de commerce de Le Pen, Bayrou me semble avoir coontribué à augmenter la participation. Ce sont ces deux dimensions qui ont réduit la part électorale du FN... et elles ne me semblent pas équivalentes dans la démarche.

Le manichéisme bipartite avec lequel on nous serine est avant tout un appauvrissement du possible. Et on peut penser que le consensus est l'acte démocratique par évidence (après la désignation majoritaire): il n'existe pas de solution unique parfaite en politique. La politique c'est choisir et adhérer à une voie collective. Les sciences politiques n'appartiennent pas aux sciences exactes.

Considérer la solution politique comme objective et exacte entraine nécessairement la diabolisation du parti adverse. Sortir de la logique du blanc et du noir dans la prise de décision porte en soi une régénération de la démocratie salutaire dans ce monde d'affrontement de deux blocs. Bayrou a su provoquer le dialogue, l'examen des idées et non pas la lutte du "bien" contre le "mal".

D'un point de vue formel, puisque c'est le propos de cette notule, c'est passer de la dialectique au dialogue. Ce n'est pas rien.

7. Le dimanche 29 avril 2007 à , par Didier Goux :: site

Je découvre votre site, grâce au commentaire que vous avez laissé, ce jour, chez "L'Esprit de l'escalier". Moi qui espérais trouver des "pistards" pour me guider un peu dans ma timide exploration de la musique contemporaine, je suis ravi d'avoir atterri ici et je vous mets en lien immédiatement.

(Et, en plus, vous vous référez à René Girard : c'est presque trop...)

8. Le dimanche 29 avril 2007 à , par Bajazet

Méfiez-vous quand même… Ici c'est plein de boucs émissaires et de chanteuses mortes.

9. Le lundi 30 avril 2007 à , par DavidLeMarrec

Bajazet :
Oui, bon, tout ça c'est très joli, mais dois-je vous rappeler que Jérémie Rohrer est déjà au centre du Cercle de l'Harmonie ?

De toute façon, ce blog est contraire à l'esprit des institutions. Je me demande même s'il n'est pas anticonstitutionnel. À moins qu'il soit carrément anticonstitutionnaire.

Horreur !

Vous avez bonne mémoire, puisqu'ici, on a déjà proposé de hardies réformes constitutionnelles.
Au point que j'avais eu un choc en recevant cette requête de Yahoo.
Nous oscillons, dans nos méditations (sans matières prohibées), entre la technocratie sèche et la désignation d'une des deux chambres au tirage au sort. Je propose un coup d'Etat en Andorre, d'appliquer et de voir.

Ah, vous faites moins le malin, hein ?

10. Le lundi 30 avril 2007 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Didier,

Merci pour votre message ; si d'aventure vous souhaitez des indications sur le sujet, c'est bien volontiers que j'en fournirai.

En revanche, pour René Girard, je rends les lauriers qui lui reviennent à mon commentateur anonyme du jour, ce n'est pas moi qui ai rédigé cette réaction.

Oui, je sais, c'est très bien fréquenté ici. (Cravate de rigueur pour les cocktails.)

11. Le lundi 30 avril 2007 à , par DavidLeMarrec

Quant à notre commentateur central !

J’ai mis un petit moment pour déceler le piège, j’ai vérifié l’IP pour voir si Jdm ne faisait pas le pitre, tout ça, mais apparemment, c’est fichtrement sérieux. Je réponds donc point par point.

On va dire, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, et vu que vous ne faites pas le choix vous-même, qu’on opte pour le tutoiement comme c’est la tradition en ces sphères semi-anonymes, ce sera plus agréable. [Avec toute latitude pour adopter ce qui vous conviendra dans vos éventuels futurs commentaires.]


Le propos de cette notule s'affiche comme formel mais me semble contenir des remises en causes de fond sur la stabilité/opportunité de la démarche.

Sur la moralité supposée. Encore une fois, il ne s’agit pas pour moi d’en déduire pour qui voter ou ne pas voter, mais ce bain de moralisation pour ce qui est bel et bien un choix, et pas une évidence de bon sens, devenait intéressant. « Se mettre autour de la table avec les gens compétents de bonne volonté », c’est beau comme l’intégrale de Oui-Oui, mais il n’est pas si évident que ce soit nécessairement moral ni même opportun politiquement.
Je me contente de faire remarquer cette absence de nécessité ; pour le reste, j’ai fait mon choix dans l’isoloir et ne souhaite pas à ce jour en faire état publiquement, directement ou indirectement.

Je ne sais pas si tu as l’habitude de ces pages, mais j’y ai l’habitude d’aborder le discours politique sous l’angle de la langue, des attitudes, des discours, par simple amusement, pour voir un petit peu les raccourcis de pensée dans lesquels nous pourrions être pris. Le tout très marginalement par rapport au propos principal qui, disons pour faire très vite, tourne plutôt autour du théâtre lyrique.
Dans cette note figurent de nombreux liens qui renvoient à d’autres réflexions, sans sélection partisane préalable, et indépendamment de ce que je pense du contenu même des discours.

Il s’agit de jeu ; à la rigueur de vigilance par rapport à ce qui peut être insinué, mais pas de prise de position : je sais bien qu’elles sont très idéologiques, et qu’on ne peut guère discuter politique en public sereinement, hélas.
Moi-même, je ne souhaite pas être réduit à quelque appartenance que ce soit.

Je concède que j’aurais dû attendre la fin des hostilités, de la même façon que je risque devoir publier un peu tôt, faute de pouvoir à coup sûr le faire après, un petit récapitulatif sur le vote électronique.

Cela dit, je l’avoue à la face du monde : je suis moins effrayé par les centristes fondamentalistes que par les varnaysiens modérés. [Les premiers ne mordent pas.]


Je me permets de formuler une réponse sur ce point, car Bayrou répond à une vision de la société conforme à la demande faite par une part de plus en plus importante de la population.

Bien volontiers, mais l’aspiration de la population ou l’opportunité politique, si tu me permets, n’était pas mon propos.
Je tâchais de mettre en lumière ce que ce discours avait de faussement de « bon sens ».

Ensuite, sur lequel des modèles constitutionnels, des modèles de société proposé actuellement est le meilleur, ça nous mènerait sur d’autres sujets plus profonds et plus difficiles à traiter objectivement, puisqu’ils supposent des prises de position de principe, même si elles sont motivées.

A titre personnel, je le répète, il n’existait dans l’offre politique de cette présidentielle aucun projet de société qui soit un tant soit peu conforme à ce que j’aurais pu projeter si on m’avait interrogé.


Rappelons préalablement que le terme de libéralisme en sciences politiques inclut une dimension tout aussi sociétale qu'économique.

Oui, bien sûr, mais ce n’était pas le sujet de notre préoccupation.


libéralisme economique et libéralisme sociétal? Le Centre positionné par Bayrou (grosso modo le même que celui des libéraux et sociaux démocrates européens).

Précisément pas. Du moins le discours électoral tenu, qui était nettement plus dirigiste sur ces deux points qu’on pourrait l’attendre d’un libéral au sens plein (sans même convoquer les mythiques « ultras » et « néos »).


Si le positionnement de Bayrou a suscité jusqu'ici autant de levée de boucliers c'est qu'il appuie là où cela fait mal: l'incapacité du PS de tenir un discours économique conforme aux exigences du temps et l'incapacité de l'UMP d'abandonner sa vision toute pompidolienne d'une société fermée basée sur la méfiance de l'autre.

Cette proposition est très séduisante, mais elle n’est pas celle qu’on pouvait entendre dans la bouche de Bayrou, même si je devine que plusieurs l’ont rêvé ou en ont fait le pari, au même titre de ceux qui ont vu une blairiste ou un libéral chez les deux autres.


Sur le fond, le Centre de Bayrou n'est pas bancal: il est simplement oppressé par un conservatisme tout français. Et il n'existe que par l'incapacité des deux bords à ne pas se caricaturer. Gageons qu'il saura à terme provoquer un mouvement de social-démocratisation du PS et d'humanisation de l'UMP: il serait temps...

C’est très joli et plein de bons sentiments, comme pas mal d’électeurs lorsqu’ils font leur choix, mais là encore, c’est un souhait plus qu’une déduction à l’écoute et la lecture des propos et programmes en présence.

Il y a aussi des théories sur Royal blairiste de cœur qui avance masquée pour rénover le PS en PSD. On voit ce qu’on veut voir, mais à s’en tenir à ce qui est explicité, je ne le perçois pas.


Je m'étonne dans le propos que l'on puisse supposer que le choix entre trois objets et moindre qu'entre deux. Surtout que la tripartisation amène normalement à des configurations politiques plus nombreuse encore: rassemblement à gauche, rassemblement au centre, rassemblement à droite, alliance du centre et de la droite, alliance du centre et de la gauche.

La conférence de presse qui était mon sujet ne supposait pas cela. Elle supposait que le centre était l’allié indispensable de tous, l’arbitre. Le Parti Radical, en somme, même vertueux.
Par ailleurs, sans réforme des scrutins, la configuration à trois partis ne sera peut-être pas viable – mais, pour le coup, cela regarde les partis et pas moi. Mais je m’amuse qu’il soit dans le programme d’être élu grâce à une réforme qu’on fera si on est élu…


Adepte de la triangularisation chère à René Girard, j'en retiens que le dialogue entre deux parties ne peut se faire que par l'entremise d'un catalyseur extérieur. Je renvoie à l'oeuvre de Girard qui ne m'a jamais semblé aussi pertinente que lors de ces derniers jours. Et si c'était Bayrou qui était à la source du reflux du FN.

En l’espèce, il y a sans doute beaucoup de facteurs :
- la montée significative de la participation ;
- la reprise des thématiques par l’UMP, que tout le monde a souligné ;
- le déplacement de ceux qui votaient FN juste pour secouer le cocotier et qui se sont faits peur ;
- et peut-être le déplacement anti-système vers le centre, mais ce doit être marginal, vu les thématiques douces côté Europe, immigration, etc. En tout cas ça n’a pas été signalé comme un phénomène majeur, mais j’y ai pensé aussi.


Parce qu'un troisième homme était gage de possibilités et libertés de choix supplémentaires, l'effervescence démocratique était en augmentation. Si Sarkozy a volé le fonds de commerce de Le Pen, Bayrou me semble avoir coontribué à augmenter la participation. Ce sont ces deux dimensions qui ont réduit la part électorale du FN... et elles ne me semblent pas équivalentes dans la démarche.

Je ne m’engagerai pas sur la détermination de la moralité ou non de la captation FN. Les deux analyses peuvent se tenir :
- banalisation, surtout si les propos durs sont réellement appliqués, avec ce doigt pointé de façon absurde sur l’étranger ;
- dégonflement, puisqu’un discours plus modéré, moins belliqueux, a su les séduire, vers un parti où les composantes racialistes, légitimistes ou autoritaires sont nettement plus marginales.

Ca fait aussi problème dans une seconde perspective : le vote FN est-il un vote sale, une souillure ? Si c’est le cas, on considère l’UMP comme contaminé, rongé de l’intérieur. Ou au contraire, on estime qu’il s’agit d’une forme de rédemption.

Je suis un peu perplexe sur le sujet, parce que les hommes politiques expliquent volontiers que le peuple a raison, mais que le peuple qui vote FN est assimilable à son vote plus qu’une autre partie, et à jamais souillé.
Je ne sais qu’en penser, parce que je ne crois pas du tout que le peuple ait nécessairement raison pourvu qu’il soit en majorité, il s’agit juste d’un mode de décision politique, pas d’une morale, ici encore.
Mais étant donné que les hommes politiques expliquent que les Français décident, ce jeu avec l’idée d’une partie du peuple seulement qui aurait tort est troublant sur le plan de la logique.

Je n’ai pas de réponse à tout ça, et parler du caractère équivalent ou pas des démarches de l’UDF et de l’UMP excède donc mes compétences.

Déjà, il faudrait déterminer que le vote FN est un vote immoral en soi. Or, lorsqu’on voit la complexité des courants qui l’habitent, il est déjà difficile d’assimiler le FN à une morale précise. Si on s’intéresse aux sous-entendus racialistes, son président est proche de l’antisémitisme traditionnel, tandis qu’une bonne partie de son électorat est plutôt anti-arabe ou anti-musulman – ce que Villiers a cherché a récupérer. Sans parler des catholiques traditionnels qui sont juste un peu légitimistes, ou de ceux qui indépendamment de l’idéologie ont voulu exprimer un désir de pouvoir fort.
Ensuite, il faudrait établir, et cela me semblerait plus que spécieux, qu’on puisse plus ou moins assimiler la personnalité d’un électeur à son vote !
Bref, tout cela demanderait à être posé de façon plus explicite, moins hâtive. J’ai toujours comme une gêne lorsqu’on nous dit, a priori, un soir d’élection : « bonne nouvelle, le FN a régressé ». Il faudrait d’abord définir ce qui est bon, et ce n’est pas à un journaliste dans ce contexte de l’établir.

Bref, je suis bien gêné pour hiérarchiser les rôles dans la baisse du FN entre UDF et UMP, d’autant plus que le retour au PS a sans doute eu une place importante aussi.


Le manichéisme bipartite avec lequel on nous serine est avant tout un appauvrissement du possible.

C’est plus compliqué que cela, puisque nous avons forcément à un moment donné un nombre limité de possibles, très inférieur au nombre de courants existants.


Et on peut penser que le consensus est l'acte démocratique par évidence

On peut le penser, mais comme je le soulignais, c’est un parti pris, pas une véritable évidence. Et qui suppose une culture adéquate qu’il reste à établir.


La politique c'est choisir et adhérer à une voie collective. Les sciences politiques n'appartiennent pas aux sciences exactes.

Considérer la solution politique comme objective et exacte entraine nécessairement la diabolisation du parti adverse.

Nous sommes d’accord sur tout cela, et c’est précisément ce que j’ai tâché de m’employer à rappeler. Consensus ou pas, il faut choisir. En cela, faire le choix du Centre n’est pas faire le choix d’une décision nécessairement meilleure, c’est faire le choix (à condition que la greffe prenne) d’un autre mode de décision.


Sortir de la logique du blanc et du noir dans la prise de décision porte en soi une régénération de la démocratie salutaire dans ce monde d'affrontement de deux blocs.

Mais y échappera-t-on ? Ne sera-ce pas du bloc contre bloc à alliés variables ? Le système majorité, et même la tradition du débat, pousse à cela.
La preuve, je suis en train de charger la barque de ce pauvre Centre pour justifier ma neutralité. :-)


Bayrou a su provoquer le dialogue, l'examen des idées et non pas la lutte du "bien" contre le "mal".

Justement, si : il a abondamment convoqué la morale pour appeler à choisir lui, l’autrement, contre les autres, les deux partis de la connivence et de l’ordre ancien. Sous un nouveau paradigme, il recrée exactement une opposition (et encore plus floue et morale).

Nous sommes d’accord, il s’agit d’un propos électoral, au même titre que la tolérance zéro ou les oreilles grandes ouvertes, mais il n’empêche qu’on ne peut pas dédouanner l’UDF d’une vision binaire « bien » contre « mal ».


D'un point de vue formel, puisque c'est le propos de cette notule, c'est passer de la dialectique au dialogue. Ce n'est pas rien.

C’est joli, mais je crois qu’il s’agit là d’intentions plus que de positionnements, et même de mots plus que d’intentions.
Le dialogue ne produit pas de décision.


12. Le lundi 30 avril 2007 à , par Didier Goux :: site

Cher David, pour René Girard, je suis habitué, depuis un petit quart de siècle à me débrouiller tout seul. C'est pour la musique que j'aurai besoin de béquilles (enfin, je crois), ou de coups de pied quelque part pour avancer plus vite (et dans les bonnes directions si possible).
Enfin, bon, on verra. Je vais déjà vous lire avec attention, avant de risquer mes premières questions (quoique je sois assez peu sensible au ridicule éventuel, lorsqu'il ne touche que moi)...

(Et j'aime assez qu'on me demande combien font sept moins un...)

13. Le lundi 30 avril 2007 à , par jdm

David :
j’ai vérifié l’IP pour voir si Jdm ne faisait pas le pitre

Pétain con !!! que si je te connaissais pas un tout petit peu en privé, j'en serais offuxé ! JDM signe toujours ! et il ne fait pas d'argumentaire copié-collé ! et en plus, tu me déçois, David, d'avoir répondu à ce chose ! Never feed the troll !
Bon, je me calme, on s'aime bien, et pour le groupe parlementant, si c'est pas trop démocratisant, je suis participant.,
Tiens ! à moi aussi on demande combien font 7-1 !
Le code antispam, c'est 6, définitivement !
Je rajoute ici quelques !!!, au cas où on viendrait à manquer :
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

14. Le lundi 30 avril 2007 à , par jdm

G. T. :

http://art-rock.over-blog.com/article-6523779.html

Guy Birenbaum, sur son excellent blog, a mis en ligne une partie du discours d'hier de Sarkozy à Bercy. C'est tellement énorme que je ne peux m'empêcher d'en commenter certains extraits :
ce fut la communion, ce fut la gravité presque religieuse, ce fut l'espérance, ce fut non les applaudissements mais cette sorte de prière silencieuse que cent mille personnes m'adressèrent. Ce qui sortit de cette réunion ce ne fut pas pour la campagne à venir qu'un supplément de force, de détermination et d'ardeur. Ce fut un supplément d'âme.
La dimension christique de son discours au soir du premier tour m'avait déjà choqué, et voilà qu'il en remet une couche. Ce n'était pas anecdotique, il mélange la politique et le religieux, comme son "modèle" Bush.

Matière à stigmatiser, non ?

15. Le jeudi 3 mai 2007 à , par DavidLeMarrec

@ Didier : Quand vous le souhaiterez, aucun problème. Aucun examen préalable de connaissance de Carnets sur sol n'est requis pour commenter ou poser des questions. :)

A propos, juste une idée comme cela : la Médée de Michèle Reverdy s'appuie, outre sur la tradition d'Hésiode revisitée par Christa Wolf, sur sa lecture de La violence et le sacré.
C'est une musique relativement tonale, relativement pulsée, avec un texte pas trop malmené.
C'est une idée. Non pas que ce soit l'oeuvre la plus bouleversante du répertoire, mais c'est plutôt bien fait, et vous offre peut-être un point de prise.

16. Le jeudi 3 mai 2007 à , par DavidLeMarrec

Jdm, mes excuses pour le quart d'heure bordelais, cette fois-ci quart d'heure marseillais, j'en conviens. Je n'y ai naturellement pensé qu'en lisant la première phrase, un petit pastiche à votre manière.

En revanche, pour le commentaire, comme ça n'était pas un copié-collé, j'ai répondu. Que veux-tu, longue tradition d'hospitalité sur le domaine Operacritiques. Je t'accorde bien volontiers que j'ai perdu la main pour l'essuyage de tables.

17. Le mardi 8 mai 2007 à , par Didier Goux :: site

Cher David, c'est curieux que vous me parliez de Michèle Reverdy, car je viens (sans avoir encore lu votre commentaire) de commander un disque d'elle, mais pas Médée, dommage... Celui qui va m'arriver s'intitule "Intranquilité - Rencontres", et je m'avise en l'écrivant que ça vous a des résonances fichtrement pessoesques.

18. Le mardi 8 mai 2007 à , par DavidLeMarrec

J'aime moins sa musique symphonique, il est vrai, que je trouve un peu moins personnelle, avec des choix de timbres pas toujours séduisants. Vu sa fibre littéraire assez développée (les notes sur ses oeuvres lyriques sont particulièrement clairvoyantes), il serait étonnant que l'intranquillité soit là par hasard.

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