Enregistrements, domaine public - VI - Heinrich MARSCHNER, Der Vampyr (Kurt Tenner, Radio de Vienne, 1951)
Par DavidLeMarrec, samedi 21 avril 2007 à :: Opéra romantique allemand - Musique, domaine public - Le Vampire de Marschner :: #589 :: rss
L'opéra intégral libre de droits.
Et les commentaires afférents, naturellement.
1. Avant-propos :
Il avait déjà été question de cette oeuvre remarquable à deux reprises, plutôt à la marge sur Carnets sur sol. D'abord pour s'indigner de la mutilation du mélodrame au début du I (récitant italien indifférent, coupures, suppression...). Ensuite pour vanter les mérites de Siegmund Nimsgern dans le rôle de Lord Ruthven. A noter, à la réécoute, si l'opéra est toujours plus fascinant, les conditions sonores, les coupures, l'orchestre totalement paumé ne plaident pas en faveur de la découverte par cette version Neuhold. Aussi, nous avons entrepris d'y remédier.
Car tant de wagnériens fervents refusent de découvrir les Fées et Das Liebesverbot, alors parler même de Marschner, quelle indécence ! Nous restons un rien stupéfait de l'acharnement à collectionner des enregistrements, souvent avec les mêmes distributions à une année, voire à deux jours d'écart, quand ce n'est pas simplement pour comparer la qualité des reports ; non pas qu'il n'y ait de différence réelle et stimulante, mais le reste ? De même, pourquoi écouter Die Frau ohne Schatten et pas Die Liebe der Danae du même auteur, le second opéra valant largement le premier ? Sans parler des malheureux qui n'ont pas voulu se donner la peine de se faire un nom dans l'Histoire : Pfitzner ne se limite pas à Palestrina (Der arme Heinrich est à connaître, par exemple), Siegfried Wagner est un épigone, sans doute, mais de quel talent (voir Banadietrich, par exemple) !
Que les programmateurs n'osent pas, par peur de ne pas remplir, ce sera d'une certaine façon légitime. Que les spectateurs n'osent pas se déplacer dans un univers trop inconnu, on le devine et le comprend à défaut de l'encourager. Mais lorsque les disques existent, avec extraits disponibles sur les sites commerciaux, et que quatre-vingt-sept Walkyrie s'entassent sur certaines étagères, au prétexte que si le reste est moins connu, le compositeur doit avoir quelque péché musical sur la conscience, on demeure perplexe. Pas courroucé, perplexe.
C'est entendu, chacun y trouve son plaisir, et on s'en réjouit.
Mais, en contrepartie, CSS, à la pointe du missionnariat, propose donc ce petit bijou rarement joué, qui pose admirablement, comme on a coutume de le dire, un pont entre Weber et Wagner - l'ouverture en particulier rappellera aisément celle du Fliegende Holländer.
On aurait aimé proposer rareté plus absolue, le Vampire étant tout de même avec Hans Heiling une oeuvre dont le nom circule et qui bénéficie de plusieurs enregistrements. Mais il faut composer avec l'état du fonds tombé dans le domaine public. La semaine prochaine, en revanche, on proposera une oeuvre d'un compositeur très célèbre qui n'a jamais, semble-t-il, été disponible au disque, ou du moins indisponible depuis quelques bons lustres.
2. Distribution :
Georg Oeggl (Lord Ruthwen),
Liane Synek (Malwina),
Fritz Sperlbauer (Edgar Aubry),
Leo Heppe (Sir Humphrey),
Traute Skladal (Emmy),
Kurt Equiluz (Georg Dibdin and James Gadshill),
Gisela Rathauscher (Janthe),
Peter Lagger (Sir Berkley & Robert Green),
Johannes Blaha (Toms Blunt),
Erich Kuchar (Richard Scrop),
Maria Nussbaumer (Suse),
Das Grosse Wiener Rundfundorchester,
KURT TENNER
A Vienne, enregistrement radio sur le vif en 1951.
3. Précisions :
- Peu de monde extrêmement célèbre ici, si l'on excepte Kurt Equiluz, célèbre pour avoir joué les bergers et les esprits dans le premier Orfeo de Harnoncourt, pour avoir interprété les évangélistes et, peut-être moins, pour avoir chanté (délicieusement) Friedrich Schröder et Paul Abraham, de l'opérette viennoise des années 40.
- Ruthven est ici, comme c'est le cas une fois sur deux dans certains rôles maudits (également le cas pour Roger dans Jérusalem de Verdi), tenu par une basse et non un baryton. On perd sans doute cette semi-humanité, et cette séduction potentielle, bien plus inquiétantes et attachantes à la fois, surtout que le second acte propose un pastiche de la séduction de Zerline par Don Giovanni.
- Orchestralement, cette interprétation est bien plus tendue que la moyenne, ce qui soutiendra plus aisément l'intérêt, puisqu'à la radio, l'urgence est toujours moindre que lors des captations sur le vif. Le tout est vraiment très bien chanté.
- Le mélodrame est interprété par la récitante, qui a l'avantage d'être engagée, mais qui ne vaut pas, évidemment, la véritable parole des personnages.
- Des coupures à la serpe, comme d'habitude. Toute la scène de réjouissance des villageois au début du II, assez peu exceptionnelle il est vrai, est coupée. On débute avec la ballade qui tient, structurellement, la même force de suggestion que celle de Senta, pourrait-on penser. [Pour mémoire, l'opéra est créé en 1828, Wagner avait quinze ans.] Ou, plus exactement, que celle de la Dame Blanche de Boïeldieu... un procédé assez usuel à l'opéra. Cette ballade, bien que placée inhabituellement au milieu de l'opéra, débute une séquence dans le Vampyr comme dans la Dame, contrairement au Hollandais où elle agit et rayonne directement sur tout le drame passé et futur. Wagner avait même prétendu (ce qui est peu accrédité par les spécialistes) qu'il avait débuté son opéra par cette ballade, et que tout en avait été déduit - position dogmatique qui semble bien une réécriture de l'histoire a posteriori.
Plus grave, les récitatifs de l'acte II sont éhontément coupés, ne restent plus que les ensembles. Sans parler du duo des paysans, où ça ? Ce sera donc à titre de document...
Mais mis à part la version Froschauer (la plus récente), dont je n'ai plus guère de souvenir, mais vraisemblablement intégrale, je doute qu'aucune soit à peu près proprement présentée au disque... La seule que je ne connaisse pas est celle, luxueuse, de Fritz Reger (Augér, Tomowa-Sintow, Grobe, Böhme, Trudeliese Schmidt en 1974). En tout cas aucune du domaine public.
4. Liens :
Le livret bilingue allemand/espagnol, sans coupures. On ne remerciera jamais assez Eduardo Amalgro de son formidable travail.
La musique :
- Ouverture
- Acte I
- Acte II.
Comme le chargement est lent, CSS vous le propose aussi en flux (streaming).
Commentaires
1. Le dimanche 22 avril 2007 à , par Ouf :: site
2. Le dimanche 22 avril 2007 à , par DavidLeMarrec
3. Le dimanche 22 avril 2007 à , par Ouf :: site
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6. Le lundi 23 avril 2007 à , par DavidLeMarrec
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