Carnets sur sol

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Vouvoiement du diable

Un petit jeu qui n'apprendra rien aux francophones, mais juste manière de prendre conscience du fastidieux bazar dans lequel nous plonge quotidiennement cette bizarrerie raffinée que représente l'usage du vouvoiement en français - amusons-nous un peu entre deux tranches d'esprit serio. (Prochaine station : le martyre de saint Alexis, profitez-en.)


Carnets sur sol est depuis toujours terrifié et fasciné par le vouvoiement [1], si complexe à maîtriser en français.

Non pas que d'autres langues en ignorent nécessairement un usage un peu fin, mais dans bien des situations, il se trouve clairement dévolu à la communication révérencieuse et le tutoiement prévaut dans les autres cas. Ou bien, dans les campagnes, il peut correspondre à une forme déjà ancienne de communication, avec éventuellement des formes désuètes - comme l'emploi de la deuxième personne du pluriel voi en italien [2] que les fascistes avaient remis à l'honneur et qui était donc déjà bien amoché dans les années vingt.

En français, il n'existe pas de choix "par défaut", il est impératif de s'adapter à chaque cas, sans quoi on crée une situation de violence verbale ou de comique. Demander l'heure en tutoyant au lieu de vouvoyer est quasiment une agression, que seuls les vagabonds sans feu ni lieu, particulièrement lorsque leur situation avinée l'excuse, pourront pratiquer ; un professeur tutoyant ses étudiants de vingt-cinq ans produit un effet de décalage étrange, puisqu'on ne pratique plus le tutoiement asymétrique chez les adultes - l'aînesse fait que l'on ne peut s'en offusquer, mais qu'on s'amuse aisément de cette bizarrerie.

Car chaque transgression crée son effet spécifique. Tutoyer un vieillard n'est pas puni par la Code Civil, mais représente une violence telle pour la société qu'un pain dans la figure de l'offenseur rendrait vraisemblablement toute plainte postérieure de celui-ci infructueuse. En revanche, un vieillard qui tutoierait un adulte serait pris tout au plus comme un peu condescendant - mais l'on place le plus souvent ce genre de réaction sur le compte d'une certaine simplicité.
Mais le cas de la transgression n'est pas comparable dans le cadre de l'entreprise : ici, l'interdiction est symétrique. Si un collègue qui persisterait à vouvoyer ses semblables serait perçu comme coincé, le tutoiement depuis un poste subalterne vers son supérieur ou du supérieur vers le subalterne serait absolument inadmissible, à tel point que même en cas de grosse colère, cette situation ne survient guère. Il s'agirait quasiment d'une rupture de fait du contrat de travail.
Allez donc vous y retrouver avec ces nuances pour un étranger...

Tout au plus peut-on vouvoyer en cas de doute, mais parfois au prix du ridicule, voire d'une distance presque défiante, qui peut elle aussi vexer... Le problème demeurant que le fait que vous soyez tutoyé ou vouvoyé n'implique pas la pareille du tout.




Les règles que l'on apprend aux enfants sont pourtant assez limitées en nombre.
=> Le vouvoiement est dû à l'âge, à la respectabilité, aux circonstances institutionnelles, et plus généralement à tout inconnu.
=> Le tutoiement se pratique dans l'intimité avec la famille et le plus souvent les amis ; entre jeunes gens de la même génération (interruption entre vingt et trente ans du phénomène, de pair avec l'entrée dans l'âge adulte, disons) ; entre gens de même statut (dans le cadre du travail par exemple).

Mais ce sera, bien sûr, sans compter l'infini nuancier des circonstances limites. Notamment dans la combinatoire de ces éléments, dont il est très difficile de déterminer à l'avance la prééminence.




A présent, l'usage. Et ce n'est pas tout à fait aussi clair (à défaut d'être déjà simple...).

Voici ce que l'on peut entendre ou pratiquer en une journée :

  • entre très jeunes gens (avant la vingtaine)
    • tutoiement
  • entre jeunes gens (vingtaine à trentaine)
    • tutoiement possible
    • vouvoiement en cas de précaution
      • timide (demander l'heure ou un chemin très poliment)
      • ou révérencieuse (par exemple dans un cadre institutionnel, en relation de travail à partir de mondes différents)
  • entre jeunes gens et aînés d'une dizaine d'années et plus
    • vouvoiement
  • entre jeunes gens et gens d'âge mûr
    • vouvoiement et tutoiement asymétriques (déférence d'un côté, proximité paternaliste de l'autre)
    • ou vouvoiement symétrique (par volonté de distance institutionnelle ou par affectation de respect de la part de l'aîné, ce qui est parfois difficile à déterminer pour le jeune)
  • dans la famille
    • dans la plupart des milieux, tutoiement ; mais parfois vouvoiement envers la belle-famille
  • au travail
    • vouvoiement hiérarchique
    • souvent, tutoiement entre collègues de niveau à peu près similaire
  • menaces
    • afin de rapprocher symboliquement son ennemi, et surtout pour lui signifier qu'il n'y a plus de respect qui tienne, on le tutoie souvent (pas CSS, hein)



Présentation non exhaustive, bien entendu, des possibles. Mais on perçoit comme il est diffiicile de hiérarchiser les impératifs contradictoires. On vouvoie un autre jeune parce que le cadre formel l'emporte sur l'âge ; mais un jeune vouvoie un vieillard dans un cadre informel ou d'égalité, parce que l'aînesse prévaut...
En réalité, en cas de doute, le vouvoiement l'emporte le plus souvent, ce qui explique ce schéma en crabe. Mais le choix impossible est très souvent source de gêne très forte, surtout si personne ne s'enhardit à proposer une situation claire (c'est-à-dire le tutoiement, il est quasiment impossible de proposer le vouvoiement, qui marque la distance...). Et la question fondamentale n'est pas celle de la timidité : vouvoyer par précaution est un signe de déférence tout à fait élégant, mais vouvoyer trop est d'une gaucherie, d'une affectation, voire d'une morgue qui mettront mal à l'aise tout le monde...

C'est pourquoi, on l'aura compris, CSS aime les situations claires. Faire l'esthète est très sympathique, tant que ce ne pourrit pas l'ensemble de vos relations sociales. [3] L'avantage fondamental du tutoiement est qu'il n'implique plus aucun changement une fois adopté, que sa situation est, à l'exception de cas très rares [4], irréversible. [Plus informel aussi, ce qui n'est pas désagréable.]
Mais un vouvoiement tout à fait clair et équilibré fait parfaitement l'affaire, ce n'est pas un problème pourvu que les choses soient limpides. Ce qui, bien souvent, n'est pas le cas... C'est pourquoi, si quelque réforme nous fait la grâce de débroussailler ces choses, CSS risque de se délecter, peut-être en silence, des concerts d'orfraie gracieusement offerts sous ses fenêtres.




Oui, on peut toujours imaginer. En attendant, bonne journée à rêver debout.

Notes

[1] Question déjà abordée pour la constellation des carnets ou, de façon peut-être un peu plus utile, pour l'anglais.

[2] Au lieu de Lei, la troisième personne féminine du singulier actuellement en vigueur

[3] Un philosophe avec un baiser écrivit : et qui fait l'esthète fait la bête. Ou quelque chose d'approchant.

[4] Perdu de vue entre l'âge de 5 ans et l'âge de 45 ans, conventions formelles hypocrites à la face du monde qui vous entoure, etc. - et dans ces cas, le tutoiement se retrouve vite. Même en cas de fâcherie grave, le passage au vouvoiement sonne terriblement affecté et calculé, presque ridicule, même s'il est logique.


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Commentaires

1. Le samedi 20 octobre 2007 à , par Vartan

Sa Seigneurie nous apporte avec sa pertinence coutumière les codes qui, cruellement, nous faisaient défaut.

J'aime bien aussi la troisième personne de politesse, le lei italien.

Mais le tutoiement qui semble faciliter les relations professionnelles devient un piège quand les conflits menacent et ne permet pas de ménager de crises résolutives, la chose devient larvée, s'enkyste. Bien des situations dites de "harcèlement moral" ont une composante politiquement correcte issue de ces nouveaux rapports de familiarité au travail. Vouvoyer installe une distance, certes, mais qui me semble protéger des liens professionnels, les rendent plus sains.

2. Le samedi 20 octobre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site

C'est tout le problème de l'irréversibilité, en effet. Je pensais au tutoiement lorsqu'un choix est à opérer librement, mais dans les relations de travail, oui, cette promiscuité forcée peut être pénible, je le conçois sans la moindre peine.

Cela dit, je n'ai pas le moindre doute que sur ta maîtrise de ces codes. :-)) Je m'émerveille surtout de leur intrication, en pensant aux malheureux étrangers. J'y pensais l'autre jour en rencontrant des "semblables" qui parce que dans un cadre institutionnel ou parce qu'étrangers (russes), me vouvoyaient d'une façon un peu étrange. Dans le premier cas, c'était atypique (surtout dans le cadre où cela se passait) mais parfaitement nécessaire et logique ; dans l'autre, il y avait une prudence, voire une déférence absolument charmante de la part de mes interlocuteurs, que, parce que manifestement peu éclairés sur leur choix (malgré leur français parfait), j'ai tâché de faire glisser insensiblement vers l'usage adéquat...

3. Le samedi 20 octobre 2007 à , par jdm

Salut à toi, David
Tu nous offres une analyse brillante, élégante, bien informée de cette difficulté que représente le choix du vouvoiement ou voussoiement en français pour des étrangers, notamment anglophones. Passons sur le pléonasme multiple de la première proposition.
Retenons que nous nous tutoyons.
Quelques nuances : une certaine différence d'âge voudrait que tu me vouvoies, mais j'en serais peut-être fâché puisque tu noterais ainsi comme une ligne de démarcation qui, sans m'être tout à fait défavorable, ne me serait pas forcément flatteuse ; ensuite, il nous arrive de nous vouvoyer, pour le fun.
- exemple récent :

David :
Chez Jdm, conservez donc votre langue fleurie pour les commentaires, au lieu de vous épuiser à séduire mon automate...

Un complément amusant : as-tu déjà essayé de t'adresser à un très jeune (avant la vingtaine, et parfois bien jusque là) en le vouvoyant alors qu'il se trouve dans un groupe ? eh bien, dans ce cas, on observe très fréquemment que tous les membres du groupe répondent à l'appel. Vous = pluriel ou bien "De la disparition de la politesse" ?
Et comment nos semblables, et même contemporains, qui n'ont de langue maternelle que le latin, vont-ils s'en sortir ?

4. Le samedi 20 octobre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site

Salve Jdm,

Je crois que je ne mérite pas tant d'éloges pour avoir allongé en guise de passe-temps quelques tautologies... Il serait peut-être plus utile d'en proposer une version traduite, pour le coup.

Quelques nuances : une certaine différence d'âge voudrait que tu me vouvoies, mais j'en serais peut-être fâché puisque tu noterais ainsi comme une ligne de démarcation qui, sans m'être tout à fait défavorable, ne me serait pas forcément flatteuse ; ensuite, il nous arrive de nous vouvoyer, pour le fun.

Il faut ajouter à cela que nous ne connaissons pas nécessairement toutes les données au moment des premiers échanges, et que la réversibilité n'est quasiment pas possible lorsque le tutoiement a été adopté. Notre formation dans les sphères kfigaresques n'est sans doute pas étrangère à l'adoption spontanée, sur ce support, d'un tutoiement.

Oui, il y a aussi la dimension de jeu, mais c'est plus facile, parce qu'il n'est possible que lorsqu'on se tutoie (tutoyer pour rire, ce n'est guère possible).


Un complément amusant : as-tu déjà essayé de t'adresser à un très jeune (avant la vingtaine, et parfois bien jusque là) en le vouvoyant alors qu'il se trouve dans un groupe ? eh bien, dans ce cas, on observe très fréquemment que tous les membres du groupe répondent à l'appel. Vous = pluriel ou bien "De la disparition de la politesse" ?

Je n'ai pas le souvenir d'une telle situation, mais tu fais bien de la rapporter, c'est très amusant !


Et comment nos semblables, et même contemporains, qui n'ont de langue maternelle que le latin, vont-ils s'en sortir ?

Leur nombre permet de les conserver sous surveillance, en milieu fermé si besoin. Je crois qu'il y a déjà un centre de ce genre rue d'Ulm à Paris.

5. Le samedi 20 octobre 2007 à , par jdm

Si vraiment tu en as envie, c'est possible à partir de 40 euros.
Autrement, ton commentaire est un complément de ton article et je t'en remercie.

6. Le mardi 23 octobre 2007 à , par Morloch

Un autre exercice amusant est l'explication à des étrangers des formules de politesse françaises. Quand les sentiments les meilleurs deviennent les cordiales salutations de l'expression de la considération distinguée que l'on prie de bien vouloir recevoir.

Ces formules ont le don de faire naître des abîmes de perplexité dans les petits yeux ébahis et clignants d'admiration des malheureux à qui l'on tente de les expliquer.

Votre bien dévoué,

etc...

7. Le mardi 23 octobre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site

En effet, et pas que pour les étrangers... Mais l'avantage est que l'on dispose d'une part d'un temps de réflexion pour ces salutations écrites, d'autre part que la violence de l'indélicatesse, en cas d'erreur, est infiniment plus bénigne (effet gauche, au pire cavalier) qu'une erreur de vouvoiement, qui peut revêtir une violence formidable.

8. Le mercredi 24 octobre 2007 à , par Sylvie Eusèbe

Bonjour David !
Nous avions déjà discuté de ce vouvoiement avec beaucoup d’intérêt.
Nous devons en effet choisir sans cesse comment nous adresser à de nouvelles personnes, ou comment faire évoluer la forme de nos relations, et c’est souvent délicat, par peur d’être grossier, maladroit, et même pire : ridicule ;-) !

Puis-je rajouter un usage que vous n’évoquez pas, Messieurs, puisque dans notre pays à composantes latines, l’attitude des hommes (surtout les plus âgés, hélas…) vis-à-vis des femmes reste encore empreinte d’une certaine « politesse galante ». Il arrive donc que les hommes vouvoient les femmes, notamment au travail même si la hiérarchie ne le suggère pas, un peu comme ils nous ouvre la porte en s’effaçant devant nous, ou cas extrèmement rare, mais récemment rencontré, ils nous cèdent leur place dans le métro, alors que nous ne sommes nullement belles, enceintes ou nonagénaires… On est certes pour l’égalité des sexes, mais à titre personnel, j’avoue que ces attentions anachroniques ne me déplaisent pas… si elles restent anecdotiques !

Il m’est très difficile de passer au tutoiement quand évidement j’ai commencé avec le vouvoiement. Donc, cher David, je ne suis pas près de vous dire « tu »  ! Ce vouvoiement que j’aime tant n’est pas pour moi une marque de distance, mais plutôt de respect. Il ne m’a jamais empêché de dire franchement ce que je pense, c’est une question de forme, mais pas de fond ! Il peut même être pour moi une marque particulière d’estime, de distinction, voire d’affection. Dans un monde où le tutoiement est courant, comme ici sur le net, ou entre collègues d’un même niveau hiérarchique alors qu’on ne se connait pas forcément, le « vous » signifie non seulement une résistance aux courants superficiels de la mode, mais aussi que celui ou celle à qui il s’adresse n’est pas « tout le monde ».

Veuillez recevoir... et je ne vais pas plus loin dans ma formule de politesse, parce que je connais mal ses usages qui me semblent encore plus compliqués que le choix du pronom personnel !

9. Le mercredi 24 octobre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site

Reveree-e-e-nza.


Nous devons en effet choisir sans cesse comment nous adresser à de nouvelles personnes, ou comment faire évoluer la forme de nos relations, et c’est souvent délicat, par peur d’être grossier, maladroit, et même pire : ridicule ;-) !

Personnellement, c'est plutôt la perspective de la grossièreté qui m'affole. :)


Puis-je rajouter un usage que vous n’évoquez pas, Messieurs, puisque dans notre pays à composantes latines, l’attitude des hommes (surtout les plus âgés, hélas…) vis-à-vis des femmes reste encore empreinte d’une certaine « politesse galante ». Il arrive donc que les hommes vouvoient les femmes, notamment au travail même si la hiérarchie ne le suggère pas, un peu comme ils nous ouvre la porte en s’effaçant devant nous, ou cas extrèmement rare, mais récemment rencontré, ils nous cèdent leur place dans le métro, alors que nous ne sommes nullement belles, enceintes ou nonagénaires… On est certes pour l’égalité des sexes, mais à titre personnel, j’avoue que ces attentions anachroniques ne me déplaisent pas… si elles restent anecdotiques !

Ca ne fait pas de mal, et ça fluidifie les relations sociales, alors ma foi, tout ce qui peut apporter un peu de jovialité dans l'univers social commun, spécifiquement des transports en commun, est bienvenu !
[Car CSS, en ardant militant sinople qu'il est, ne se déplace, outre par sa marche à pieds bien-aimée qui lui permet de toujours redécouvrir avec délices sa charmante ville en se perdant régulièrement lorsqu'il est pressé, qu'en transports en commun carburant à l'électricité ou au carburant superécologique.]


Il m’est très difficile de passer au tutoiement quand évidement j’ai commencé avec le vouvoiement.

Mais l'inverse est tout de bon impossible.


Donc, cher David, je ne suis pas près de vous dire « tu »  ! Ce vouvoiement que j’aime tant n’est pas pour moi une marque de distance, mais plutôt de respect. Il ne m’a jamais empêché de dire franchement ce que je pense, c’est une question de forme, mais pas de fond ! Il peut même être pour moi une marque particulière d’estime, de distinction, voire d’affection.

Mais dans notre cas, je ne suis nullement gêné, bien au contraire ; tout est d'une clarté et d'une logique parfaite, avec cette teinte de jolie déférence qui ne peut pas faire de mal.
C'est l'hésitation qui est fatale.


Dans un monde où le tutoiement est courant, comme ici sur le net,

En réalité, dans les carnets qui se veulent d'un certain standing intellectuel, le vouvoiement est souvent spontané, de peur de blesser un hôte sourcilleux ou un visiteur peu soucieux de familiarités. Dieu merci, CSS a la joie de voir passer des usages mêlés, ce qui nous laisse traîner l'illusion qu'il ne s'agirait pas d'un carnet prétentieux...


ou entre collègues d’un même niveau hiérarchique alors qu’on ne se connait pas forcément, le « vous » signifie non seulement une résistance aux courants superficiels de la mode, mais aussi que celui ou celle à qui il s’adresse n’est pas « tout le monde ».

Oui, j'ai déjà rencontré cet argument. Mais il faut qu'il soit bien employé, parce que j'ai déjà vécu des situations quasiment ridicules, ou empreintes d'une distance bizarre, dans le cas de cette insistance au vouvoiement "distinctif".


Veuillez recevoir... et je ne vais pas plus loin dans ma formule de politesse, parce que je connais mal ses usages qui me semblent encore plus compliqués que le choix du pronom personnel !

Le risque de froisser est bien moins grave dans une formule d'envoi, à part si l'on à affaire à un bonhomme si soucieux de ses titres qu'il ne puisse tolérer qu'on ne les lui fasse ronfler à l'oreille. C'est bien sûr mon cas, mais comme mes (très nombreux) titres de gloire sont tenus secrets sur CSS, vous ne risquez rien. :-))


"Veuillez recevoir..."
J'agréerai volontiers un prochain commentaire à publier, par exemple. 8-)


Sur ces entredites, je vous prie bien humblement d'agréer les plus serviles marques de ma révérence la plus sincère,

Votre serviteur,

(cf. pseudo ci-dessus, je vais pas l'écrire deux fois non plus non mais quand même)


P.S. de David : Il semblerait que le logiciel de génération aléatoire de réponse aux commentaires que j'ai mis en place ait quelques soucis de registre de langue, de temps à autre. Je le signale au cas où vous remarqueriez quelque chose.

10. Le jeudi 25 octobre 2007 à , par Sylvie Eusèbe

Au PS de David : ma grande ignorance des choses de l’informatique et du reste ne me permet pas de comprendre ce que vous voulez dire par « les soucis de registre de langue ». Personnellement j’ai un peu de mal avec les réponses qui sont demandées (leur logique n’est pas forcément la mienne ;-) ), mais en persévérant, on finit par tomber sur une question plus limpide…

Au serviteur de CSS :
… et on arrive à satisfaire au « veuillez recevoir… ». Le prochain est dans trois semaines avec en principe la Rhapsodie pour alto de Brahms et deux Lieder avec orchestre de Schubert, le 15 novembre à Pleyel. Sinon, j’aimerais bien arriver à continuer notre conversation sur Atenaide, mais le temps passe, le temps passe…

J’ai particulièrement goûté ceci de Vostre Seigneurie : « Dieu merci, CSS a la joie de voir passer des usages mêlés, ce qui nous laisse traîner l'illusion qu'il ne s'agirait pas d'un carnet prétentieux... », et je ne suis pas certaine que servilité rime avec sincérité ;-) !!!

Bonne journée !

11. Le jeudi 25 octobre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site

Au PS de David : ma grande ignorance des choses de l’informatique et du reste ne me permet pas de comprendre ce que vous voulez dire par « les soucis de registre de langue ».

C'était une petite fiction un peu retorse que je bâtissais, où un supposé automate destiné à répondre à vos messages ne maîtrisait plus pleinement son langage. Une fantaisie de fin de soirée après avoir trop lu de Diderot, sans doute. Ca arrive même aux meilleurs, alors nous nous consolons.


Personnellement j’ai un peu de mal avec les réponses qui sont demandées (leur logique n’est pas forcément la mienne ;-) ), mais en persévérant, on finit par tomber sur une question plus limpide…

Bien, bien, à l'unanimité, il va falloir que je change ça. Le problème est qu'il me faut plusieurs questions, pas de chiffres, et intelligibles y compris par des étrangers...


Au serviteur de CSS :
… et on arrive à satisfaire au « veuillez recevoir… ». Le prochain est dans trois semaines avec en principe la Rhapsodie pour alto de Brahms et deux Lieder avec orchestre de Schubert, le 15 novembre à Pleyel. Sinon, j’aimerais bien arriver à continuer notre conversation sur Atenaide, mais le temps passe, le temps passe…

Vous pouvez y revenir quand vous voulez, le temps passe mais Atenaide est patiente.


J’ai particulièrement goûté ceci de Vostre Seigneurie : « Dieu merci, CSS a la joie de voir passer des usages mêlés, ce qui nous laisse traîner l'illusion qu'il ne s'agirait pas d'un carnet prétentieux... », et je ne suis pas certaine que servilité rime avec sincérité ;-) !!!

Je ne suis pas sûr de comprendre l'épigramme... :-s

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