Carnets sur sol

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Question métaphysique - le tutoiement dans les carnets

Ayant fréquenté Usenet et certains forums auparavant, j'ai été très surpris de constater que les carnetistes se vouvoyaient spontanément. C'est un usage qui est tout à fait conforme à la Netiquette, mais qui était en théorie marginal - on avait le droit de vouvoyer plus qu'on n'était censé le faire.
Ce billet est donc dédié à la première victime de mon étonnement.


J'avance quelques hypothèses :

  • La forme blogue, qui veut former (et qui forme, à mon grand étonnement) une communauté malgré la diversité de ses contenus et le seul point commun de l'outil technique, a fédéré des publics qui ne faisaient pas nécessairement usage de Usenet, des forums, voire de la communication sur Internet[1]. Ainsi, chez les skyblogueurs, on se tutoiera, et dans la blogeoisie, on se vouvoira.
  • La mise à disposition des commentaires (un des aspects les plus formidables de l'outil) permet à d'anciens lecteurs de communiquer avec les animateurs des sites - ces lecteurs ignorent peut-être les codes, ou pratiquent une certaine déférence vis-à-vis de l'hôte.
  • Les carnets que je lis sont ceux de terrifiants blogeois, aussi leurs lecteurs ne leur adressent-ils que des vouvoiements respectueux, lorsque ce n'est pas de la troisième personne, pour bien signifier le fossé qui sépare le maître de ses admirateurs.

Tout cela ne m'explique cependant pas ce vouvoiement généralisé. Pour ne pas agresser la personne chez qui on se rend ? Puisqu'en effet, le carnet n'est plus tant fondé sur l'unité de contenu que sur l'unité de personne.


Je trouve ces questions de support assez passionnantes. Aussi, je serais intéressé de recevoir vos lumières sur le sujet.

Notes

[1] Le courriel est naturellement exclu de ce raisonnement, il s'agit d'une forme d'échange individuelle qui utilise une connexion Internet, et pas exactement l'interface du réseau en tant que telle.


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Commentaires

1. Le jeudi 1 juin 2006 à , par Bladsurb :: site

Sur Usenet, il y a un (faux) principe d'égalitarisme entre les participants à un newsgroup (alors qu'il y a bien des newbies et des gurus...), qui se traduit par du tutoiement.
Si je vouvoie, c'est d'abord par respect, et pour bien marquer la dissymétrie des rôles, entre le lecteur que je suis, qui ne fait que s'inviter, presque sur la pointe des pieds, sur le territoire clairement marqué par son propriétaire. Si ce dernier affiche pleinement sa volonté que tout le monde se mette à l'aise (style des billets, décoration du site, ambiance des commentaires déjà présents), alors je vais m'adapter. Mais si j'arrive sur un site au contenu savant, à la présentation "sérieuse", et aux commentaires rares, alors je préfère vouvoyer, par déférence.
Dans son nouveau blog, VS ( http://vehesse.free.fr/dotclear/index.php?2006/05/29/10-lire-ecrire-bloguer-etc ) dresse une typologie des blogues :

< début de citation >
- les exhibitionnistes, qui se dévoilent parce qu'ils aiment se montrer;
- les professoraux, qui font des exposés magistraux sur des sujets qu'ils aiment (parfois qu'ils n'aiment pas, mais ne compliquons pas) et qui souhaitent faire partager leur passion;
- les amicaux, qui souhaitent partager leurs histoires, leur solitude, leurs éclats de rire, ceux qui attendent un peu de chaleur humaine et de communion.
< fin de citation >

J'ai plus tendance à vouvoyer les auteurs de blogues professoraux, que ceux des blogues amicaux. Cette différence est à mon avis plus pertinente que la skyblogie/blogeoisie.
Intervient aussi la notion de fréquentation et assiduité. Maintenant que je fréquente ce blogue depuis assez longtemps, je peux te tutoyer. C'est vrai à partir de quelques commentaires, si je me sens "accepté". Si j'interviens dans un blogue littéraire (pas vraiment ma partie), la première fois je vouvoie, et si j'ai l'impression que mon intervention a été jugée constructive, je peux réitérer, puis éventuellement tutoyer.

Voilà, juste quelques pensées en passant.

2. Le vendredi 2 juin 2006 à , par DavidLeMarrec

Sur Usenet, il y a un (faux) principe d'égalitarisme entre les participants à un newsgroup (alors qu'il y a bien des newbies et des gurus...), qui se traduit par du tutoiement.

C'est exact. Néanmoins j'avoue une certaine tendresse pour l'absence de décorum qu'il y a là. L'un des mérites d'Internet est de brasser conditions sociales et générations, pour les regrouper selon des centres d'intérêt, ce qui est beaucoup plus rare dans la vie courante. C'est moins vrai pour les carnets, je crois.
Au demeurant, beaucoup de groupes Usenet, du fait de leur goût immodéré pour la liberté absolue, sont assez infréquentables.

Sans doute aussi est-ce lié à ce que je suis depuis toujours traumatisé par le choix vouvoiement/tutoiement : entre les gens avec qui on n'est pas à l'aise et qui demandent de les tutoyer, ceux qu'on cesserait bien de vouvoyer mais qu'on a peur de rudoyer, etc.


Si je vouvoie, c'est d'abord par respect, et pour bien marquer la dissymétrie des rôles, entre le lecteur que je suis, qui ne fait que s'inviter, presque sur la pointe des pieds, sur le territoire clairement marqué par son propriétaire.

Il est vrai qu'avec le principe de l'unité de personne, on a l'impression d'entrer chez quelqu'un. Ce n'est pas faux, d'ailleurs. Contrairement au forum que j'héberge (et géré collégialement, une belle source de sacs de noeuds soit dit en passant), je pourrais peut-être plus retirer des commentaires désobligeants sans explication ici, tout simplement parce que c'est un lieu de détente où je tiens à rester à mon aise.


Si ce dernier affiche pleinement sa volonté que tout le monde se mette à l'aise (style des billets, décoration du site, ambiance des commentaires déjà présents), alors je vais m'adapter. Mais si j'arrive sur un site au contenu savant, à la présentation "sérieuse", et aux commentaires rares, alors je préfère vouvoyer, par déférence.

Aïe aïe, je suis donc classé parmi les sinistres. Kfigaro m'avait bien prévenu.


Dans son nouveau blog, VS ( http://vehesse.free.fr/dotclear/index.php?2006/05/29/10-lire-ecrire-bloguer-etc ) dresse une typologie des blogues :

< début de citation >
- les exhibitionnistes, qui se dévoilent parce qu'ils aiment se montrer;
- les professoraux, qui font des exposés magistraux sur des sujets qu'ils aiment (parfois qu'ils n'aiment pas, mais ne compliquons pas) et qui souhaitent faire partager leur passion;
- les amicaux, qui souhaitent partager leurs histoires, leur solitude, leurs éclats de rire, ceux qui attendent un peu de chaleur humaine et de communion.
< fin de citation >

J'ai plus tendance à vouvoyer les auteurs de blogues professoraux, que ceux des blogues amicaux. Cette différence est à mon avis plus pertinente que la skyblogie/blogeoisie.

C'est tout à fait probable ! Merci pour le nouveau paradigme. L'explication est sans doute que je ne lis à peu près que des professoraux...

Il faut dire, mais on entre dans un nouveau sujet, que je considère le 'blogue' avant tout comme un outil technique très pratique, que je ne lis pas un carnet parce que c'est un carnet mais parce que j'y trouve un contenu plus intéressant que sur tel ou tel site. Sur Bien Culturel, par exemple, on trouve des comptes-rendus difficilement trouvables ailleurs, nombreux, réguliers, et qui s'efforcent de donner une idée de l'aspect et de l'intérêt des pièces - pas de déterminer s'il fallait applaudir ou pas parce que le compositeur est de la mouvance une telle.
Les avantages énormes sont bien sûr l'actualisation lisible, l'incitation à produire et à lire plus régulièrement, et surtout la relation des commentaires.

Il est vrai que je n'ai jamais expliqué pourquoi j'avais ouvert ce carnet, mais d'abord intrigué par l'outil, il a été l'occasion de reprendre la tenue d'un site, abandonné à cause de la lourdeur de la mise en place (j'écrivais tout le code à la main, même très rudimentaire), du contenu qui ne me convenait plus (et qui s'enterre automatiquement sur un carnet), de la rigidité de la ligne éditoriale, et surtout de l'absence totale de commentaire, un forum associé ne fonctionne pas.


Intervient aussi la notion de fréquentation et assiduité. Maintenant que je fréquente ce blogue depuis assez longtemps, je peux te tutoyer. C'est vrai à partir de quelques commentaires, si je me sens "accepté". Si j'interviens dans un blogue littéraire (pas vraiment ma partie), la première fois je vouvoie, et si j'ai l'impression que mon intervention a été jugée constructive, je peux réitérer, puis éventuellement tutoyer.

Je reconnais que le ton des billets ne laisse pas nécessairement prévoir que je n'ai rien contre le tutoiement.

Mais j'étais assez gêné, a posteriori, de vous t'avoir bousculé tout de suite, par ignorance des codes. L'affaire me trottait en tête depuis. Ca fait une bonne année, à présent !


Voilà, juste quelques pensées en passant.

Sois-en remercié ! J'y vois plus clair.


Je précise aussi pour ceux qui lisent ce billet qu'ils ont toute latitude pour me vouvoyer ou me tutoyer selon leur désir. Je m'étonnais, initialement, de ce que les habitués des conversations Internet ne tutoient pas spontanément comme je le croyais.

Un sujet d'émerveillement de plus sur la langue...

3. Le samedi 3 juin 2006 à , par kfigaro :: site

passionnant billet...

Je ne lis également et pratiquement que les professoraux (les exhibitionnistes me gênent un peu plus...), mais il m'arrive aussi de lire les carnets plus amicaux, souvent d'ailleurs les deux ne sont pas incompatibles. Je remarque simplement (comme David) que l'importance de la blogeoisie n'est pas si négligeable que cela...

Dès la page d'accueil (le look souvent très soigné et très "technologique", le fait que le site possède son nom de domaine, etc...) et en surfant rapidement pour voir si la personne répond ou non à ses commentaires, on peut avoir une petite idée de l'ambiance du site (le vouvoiement sera sûrement de rigueur et les gaffes à éviter).

Personnellement, quand je laisse des commentaires, j'essaye de me débrouiller pour ne pas avoir à tutoyer ou vouvoyer, ça limite un peu la tentative de dialogue mais ça limite aussi pas mal de boulettes... Le problème des commentaires étayés ou non (faut t'il les accepter, y répondre ou les considérer comme des spam lorsqu'ils n'en sont pas ?) pourrait faire l'objet d'un débat supplémentaire (que certains ont déjà lancés d'ailleurs)

4. Le samedi 3 juin 2006 à , par DavidLeMarrec

Merci d'y apporter ta contribution, j'espérais bien ta participation sur le sujet !

Dès la page d'accueil (le look souvent très soigné et très "technologique", le fait que le site possède son nom de domaine, etc...) et en surfant rapidement pour voir si la personne répond ou non à ses commentaires, on peut avoir une petite idée de l'ambiance du site (le vouvoiement sera sûrement de rigueur et les gaffes à éviter).
Avec le temps (fréquentation par courriels, Usenet, forums, listes, carnets et autres livres d'or), on finit par deviner immédiatement ce que désire le commentateur, dans certains cas. C'est ce que j'essaie de faire.


Personnellement, quand je laisse des commentaires, j'essaye de me débrouiller pour ne pas avoir à tutoyer ou vouvoyer, ça limite un peu la tentative de dialogue mais ça limite aussi pas mal de boulettes...

Dans le doute, la norme est apparemment (contrairement à ce que j'imaginais, justement), le vouvoiement, comme dans l'espace public.


Le problème des commentaires étayés ou non (faut t'il les accepter, y répondre ou les considérer comme des spam lorsqu'ils n'en sont pas ?) pourrait faire l'objet d'un débat supplémentaire (que certains ont déjà lancés d'ailleurs)

Ca se voit assez vite. L'avantage est qu'un commentaire publicitaire est généralement le fait de quelqu'un qui ne reviendra pas.
En revanche, le commentaire copié-collé ne mérite que le hors ligne. C'est ce que j'ai fait pour des messages d'extrémistes musulmans (ou prétendus tels) qui tenaient des propos antisémites ici même, mais il n'est pas besoin qu'ils soient illégaux pour les écarter.

En règle générale, je dirais que si le billet est lu et la réponse respectueuse, il n'y a pas de raison de supprimer un commentaire. Si le billet n'est de toute évidence pas lu, il doit être supprimé, il parasite la compréhension de l'ensemble.

5. Le lundi 5 juin 2006 à , par Sylvie Eusèbe

Voici un très joli sujet que celui du choix du tutoiement ou du vouvoiement sur Internet.

Vous (cher David) avez bien dû vous rendre compte que si je fréquente un peu Internet, je n’ai pas encore déposé ma prose ailleurs que chez vous. Mes centres d’intérêt sont très restreints et mes exigences en matière de forme(s) et de contenu(s) sont assez importantes. Je ne cherche pas particulièrement à m’investir davantage dans ce type de communication, et je n’ai pas spécialement l’envie de participer à des forums ou autres formes de dialogues épistolairement-net.
Aussi, je ne connais guère les usages du net ! J’applique donc ici ceux qui me semblent les plus répandus dans « la vie courante ». En plus, comme j’ai mon petit caractère, j’aime bien faire comme je le souhaite, et ne pas forcément me conformer à un usage qui m’apparenterait à un groupe (même si je sais que malgré moi, j’appartiens à un groupe…).
Et alors, pourquoi, tout à fait « librement », ai-je choisi ici de vous vouvoyer ? J’admire au passage votre capacité à vous adapter aux différentes formes des commentaires de vos lecteurs, et à répondre, autant pour la forme que pour le fond d’ailleurs, en tenant compte du « style » de chacun.

Je vouvoie toutes les personnes que je rencontre pour la première fois, en dehors des collègues de travail qui sont à peu près au même niveau que moi dans la « hiérarchie ». Je vouvoie aussi les étudiants, les personnes qui me demandent leur chemin dans la rue, mon boucher, mes voisins et même mon professeur de musique… Et quand je commence par vouvoyer une personne, il m’est presque impossible de passer au « tu », surtout si nous nous sommes vouvoyés pendant un certain temps. Je tutoie ma famille, mes amis et beaucoup de mes collègues, mais c’est tout.

D’une manière générale, que cela soit à l’oral ou à l’écrit, j’adore le vouvoiement. En plus du respect qu’il témoigne naturellement à la personne à qui il s’adresse, je trouve qu’il incite à une plus grande politesse et à une meilleure écoute de l’autre. Il met automatiquement une certaine distance entre les personnes, mais celle-ci ne me gêne absolument pas : elle permet le recul nécessaire pour se conduire « correctement » beaucoup plus facilement qu’avec le tutoiement, mais elle ne m’empêche absolument pas de dire ce que je pense à cette personne, j’y mets simplement plus de forme, et c’est bien plus civilisé. Donc, je vais continuer à vous vouvoyer, mais vous constatez que cela n’empêche pas une certaine familiarité, puisque je vous donne depuis quelque temps du « cher David » :-) !

En dehors de cette raison très raisonnable, j’aime le vouvoiement parce que je trouve que c’est élégant… Hum, je reconnais que c’est snob :-), mais j’aime qu’il y ait de l’élégance dans chaque chose, un certain art de vivre ou une petite part d’esthétisme… En vouvoyant, je souhaite que la délicatesse de la forme déteigne un peu sur la délicatesse du fond !

Bon, et pour finir, vous avez constaté que mes goûts ne me portent pas vers le contemporain ou pire, le futurisme. Le vouvoiement est délicieusement anachronique, surtout sur le net me semble-t-il. Alors, je suis heureuse de constater qu’il a, même ici, encore de beaux siècles devant lui !

6. Le lundi 5 juin 2006 à , par DavidLeMarrec

Merci pour votre éclairage. :-)

Gare, vous utilisez les souriards, c'est le début de la fin.


Vous (cher David) avez bien dû vous rendre compte que si je fréquente un peu Internet, je n’ai pas encore déposé ma prose ailleurs que chez vous.

Bien que n'ayant pas commandé d'enquête de police à ce sujet, j'avais en effet cru deviner que vous ne pratiquiez pas spécialement forums et carnets. Le vouvoiement, du coup, m'a semblé tout ce qu'il y a de plus logique.


Mes centres d’intérêt sont très restreints et mes exigences en matière de forme(s) et de contenu(s) sont assez importantes. Je ne cherche pas particulièrement à m’investir davantage dans ce type de communication, et je n’ai pas spécialement l’envie de participer à des forums ou autres formes de dialogues épistolairement-net.

Les forums, c'est assez spécial. L'intérêt est de pouvoir échanger sur un sujet précis avec des personnes qu'on ne pourrait rencontrer pour des raisons géographiques ou de milieu professionnel, social, etc. Ensuite, il faut supporter les dérapages divers et variés qui s'y produisent. Il faut faire la balance entre ce qu'on en attend et ce qu'on en recevra.

Je suis d'autant plus flatté que vous me fassiez l'honneur d'une présence exclusive.


Et alors, pourquoi, tout à fait « librement », ai-je choisi ici de vous vouvoyer ?

Non seulement vous en étiez tout à fait libre, mais j'imagine que le ton parfois austère de certaines notes n'incite pas spontanément au tutoiement.


J’admire au passage votre capacité à vous adapter aux différentes formes des commentaires de vos lecteurs, et à répondre, autant pour la forme que pour le fond d’ailleurs, en tenant compte du « style » de chacun.

Mais je compte bien m'améliorer encore. Je m'entraîne intensivement pour ne pas être exclu lorsque les skybloggers investiront le monde.

Leçon n°1 : L'écriture phonétique est obligatoire, le but étant de réduire au maximum le nombre de signes. Attention, la norme est le français du Nord de la France : penser aux [a] postérieurs et à la confusion entre [in] et [un]. lekritur fonetik, etc.

Leçon n°2 : Le sens doit être immédiatement percutant, les nuances et la grammaire freinent la communication. Traduction : il fo ke c éfikas.

Leçon n°3 : Les majuscules sont proscrites, ainsi que la ponctuation : ajout de signes trop nombreux et trop différents. Il existe néanmoins un signe de ponctuation : "lol". Exemple : po 2 majuskul lol sinon on konpran r1 lol.

Exercice pratique : kikoo 6lvi lol kontan 2 vs relir lol.


Je vouvoie toutes les personnes que je rencontre pour la première fois, en dehors des collègues de travail qui sont à peu près au même niveau que moi dans la « hiérarchie ». Je vouvoie aussi les étudiants, les personnes qui me demandent leur chemin dans la rue, mon boucher, mes voisins et même mon professeur de musique… Et quand je commence par vouvoyer une personne, il m’est presque impossible de passer au « tu », surtout si nous nous sommes vouvoyés pendant un certain temps. Je tutoie ma famille, mes amis et beaucoup de mes collègues, mais c’est tout.

Très restreint en effet. Hors de la Toile, où je m'efforce de deviner les préférences de mes interlocuteurs, je vouvoie spontanément tout le monde, sauf effectivement les personnes qui sont dans une situation similaire (hiérarchie, âge...).
Je n'ai rien contre passer au tutoiement, au contraire, mais j'ai toujours peur de brusquer et j'attends qu'on me propose, généralement.

Je note cependant des mélanges amusants, ces derniers temps.

1) La "démocratisation" du Net, qui est en fait l'investissement de la Toile par d'autres catégories que les chercheurs et les 'geeks', provoque une augmentation de la moyenne d'âge, une importation des coutumes non conforme à la Netiquette : il n'est plus besoin d'être doué en informatique, pas exemple. Du coup, les usages très 'libertaires' des geeks se diluent peu à peu.
Je note ainsi que le tutoiement se raréfie dans certaines parties de la Toile, et encore plus depuis la diffusion des carnets.

2) Le fait de brasser tout ce monde entraîne des rencontres, fructueuses ou non, qui peuvent déboucher sur des relations plus durables. Lorsqu'on s'est tutoyé sur le Net, il serait ridicule de se vouvoyer de visu. C'est ainsi qu'alors même que je tutoie moins de monde sur la Toile, je tutoie des gens que je n'aurais jamais, sans Internet, fait que vouvoyer - différence d'âge, de classe, de hiérarchie ou ce qu'on voudra.


D’une manière générale, que cela soit à l’oral ou à l’écrit, j’adore le vouvoiement. En plus du respect qu’il témoigne naturellement à la personne à qui il s’adresse, je trouve qu’il incite à une plus grande politesse et à une meilleure écoute de l’autre.

Je ne suis pas très convaincu sur le respect naturel qu'on sent, certes, chez vous, mais qui n'est pas du tout une caractéristique 'ontologique' du vouvoiement, à mon sens.
Pour l'écoute, c'est peut-être vrai.

Ce que je n'aime pas, c'est le balancement entre les deux choix, à vrai dire.

Mais s'il faut choisir son camp, je préfère le tutoiement, qui bannit en partie le décorum.


Il met automatiquement une certaine distance entre les personnes, mais celle-ci ne me gêne absolument pas :

Moi non plus, sauf dans certains cas où le vouvoiement devient un obstacle, un rite, ou une obsession démesurée. Cas que j'ai rarement rencontrés, il est vrai.


elle permet le recul nécessaire pour se conduire « correctement » beaucoup plus facilement qu’avec le tutoiement, mais elle ne m’empêche absolument pas de dire ce que je pense à cette personne, j’y mets simplement plus de forme, et c’est bien plus civilisé.

Votre rapprochement est presque aussi subjectif que la définition du contralto selon le timbre. :-)


Donc, je vais continuer à vous vouvoyer, mais vous constatez que cela n’empêche pas une certaine familiarité, puisque je vous donne depuis quelque temps du « cher David » :-) !

J'ai noté cela. :-) Mais à vous lire, je n'ai pas senti d'autre évidence que le vouvoiement ; ce sont les cas limites qui sont inconfortables.


En dehors de cette raison très raisonnable, j’aime le vouvoiement parce que je trouve que c’est élégant… Hum, je reconnais que c’est snob :-), mais j’aime qu’il y ait de l’élégance dans chaque chose, un certain art de vivre ou une petite part d’esthétisme… En vouvoyant, je souhaite que la délicatesse de la forme déteigne un peu sur la délicatesse du fond !

Comme le fond est tout à fait irréprochable, qui pourrait souhaiter changer la forme ?


Bon, et pour finir, vous avez constaté que mes goûts ne me portent pas vers le contemporain ou pire, le futurisme.

Tant que vous avez écouté Elephant Man, l'honneur est sauf.


Le vouvoiement est délicieusement anachronique, surtout sur le net me semble-t-il. Alors, je suis heureuse de constater qu’il a, même ici, encore de beaux siècles devant lui !

Comme pour certaines déformations doloristes du fonds judéo-chrétien, comme pour l'orthographe tarabiscotée du français, je crains que nous n'ayons à trimbaler ces cochonneries longtemps encore. :-)


Merci pour ces remarques détaillées. Assez convaincantes, je dois dire. A moins que ce ne soit votre démonstration pratique qui le soit.

7. Le lundi 5 juin 2006 à , par Sylvie Eusèbe

Ah, je vois que je ne suis pas du tout prête pour cette nouvelle langue des skybloggers !
De toute façon, je suis nulle en langues, et j’ai beaucoup travaillé pour arriver à un Français à peu près passable. Je ne suis donc pas disposée à l’abandonner si vite :-) !!!
Dans votre exercice pratique, j’ai certes compris le sens général (heureusement pas trop conceptuel), mais pas chaque « mot » : « po » et « kikoo » reste mystérieux et ce fameux « lol » : à quel signe de ponctuation correspond-il ?
Par contre, j’ai en effet adopté :-) et ses amis parce que cela permet de rajouter l’esprit dans lequel on écrit, et dans lequel il faut recevoir le texte.

Oui, bien sûr, j’ai écouté et aimé Elephant Man, mais vous vous doutez que ce n’est pas grâce au compositeur (qui pourtant m’est plutôt sympathique)… Par contre, je suis dépassée par « Voiceless voice in Hiroshima » de Toshio Hosokawa, même avec les quelques minutes contraltisantes (si si, je vous assure ;-)), en japonais pour l’occasion, s’il vous plait !

8. Le lundi 5 juin 2006 à , par DavidLeMarrec

Ah, je vois que je ne suis pas du tout prête pour cette nouvelle langue des skybloggers !

Je le craignais. L'heure est grave. Cela dit, vous verrez, c'est beaucoup plus facile de faire le transfert dans ce sens que dans l'autre. Certains étudiants, y compris en lettres, ont parfois du mal à repasser de la langue sms à la rédaction de courriels soignés, de copies...


De toute façon, je suis nulle en langues, et j’ai beaucoup travaillé pour arriver à un Français à peu près passable. Je ne suis donc pas disposée à l’abandonner si vite :-) !!!

Si je serais favorable à une simplification des règles (le français est mal parlé ou écrit par l'immense majorité de ses locuteurs, si ce n'est pas un indice !), je serai à vos côtés dans la lutte sans merci contre la réduction de la pensée aux nombres de caractères d'un sms.


Dans votre exercice pratique, j’ai certes compris le sens général (heureusement pas trop conceptuel),

Le concept n'existe pas dans la langue des skybloggers, c'est ce qui fait tout son charme...


mais pas chaque « mot » : « po » et « kikoo » reste mystérieux et ce fameux « lol » : à quel signe de ponctuation correspond-il ?

Po est la prononciation nordique de "pas". Chez moi, en effet, on prononce le [a] de "pas" comme ceux de "Caracas", mais la norme du skyblog est très scrupuleuse : elle est liée au français dit standard, c'est-à-dire celui parlé en Ile-de-France. On supprimera ces pauvres "e" caducs, aussi.
Kikoo est tout simplement une incarnation de "coucou", un peu déformée, et avec une très chic orthographe anglicisante - car le skyblogger est cultivé.

Quant à lol, vous touchez là un point fondamental de l'univers des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication.
Lol est un acronyme anglais, mis pour " laughing out loud" (riant à gorge déployée", "lot of laughs" ou "laughing on line". Il a pour but de faire comprendre à son interlocuteur qu'on rit, ce qui est au demeurant plus pratique sur un 'tchat' que "tu ne sais pas, mais là tu m'as trop fait rire, c'est grave le fou-rire de la mort", etc.
Il a un équivalent français, mdr, qui n'imite pas le bruit d'un rire étouffé, mais signifie tout simplement "mort de rire". Il est tout à fait connu, néanmoins l'utilisation de lol, y compris chez les francophones, demeure largement majoritaire.
Avec le temps, on en a rapidement mis partout. Etant devenu commun - et perdant logiquement de sa force -, il connaît nombre de dérivés savants qui ont pour fonction de l'intensifier. On remarque ainsi loooooool, loooooolllllll ou lolol, assez largement répandus.
Lol devient rapidement un moyen de remplacer le souriard - ou plutôt un usage légèrement déviant du souriard. Plutôt que de signifier à l'interlocuteur que son propos amusant a bien été reçu en tant que tel, lol est de plus en plus utilisé pour montrer qu'on dit quelque chose au trois cent soixantième degré, de terriblement drôle, d'irrésistiblement spirituel.
Dans ce cadre, la quantité de lol devient telle qu'il s'apparente, dans cet univers dépourvu de ponctuation, au seul moyen de délimiter les phrases - voire les membres de phrase.

Aussi, pour vous répondre, lol a ceci de séduisant qu'il remplace n'importe quel signe de ponctuation. Comme ce que dit tout 'tchateur' qui se respecte est immanquablement irrésistible, on peut assimiler lol à toute prise de respiration.

Je termine par un exemple, à savoir la traduction de ce dernier paragraphe. Je conserve le vouvoiement, bien qu'il n'existe pas en langage tchat/skyblog/sms :

p vs repondr lol é tro lol il ranplas tt la pctuation lol le chat sa tu tro é lol c kom qd tu respir lol

(le dernier verbe ne peut pas être vouvoyé sous cette forme, même si l'intention y est ; ici, "tu"="je" ou "on", chez un skyblogger)

On notera que la fonction métalinguistique du langage sms est à affiner. On peine à différencier le "lol" dont on parle et la ponctuation.


Par contre, j’ai en effet adopté :-) et ses amis parce que cela permet de rajouter l’esprit dans lequel on écrit, et dans lequel il faut recevoir le texte.

Je suis un fervent militant des souriards, ça me semble indispensable pour communiquer sans s'empêcher de plaisanter et sans blesser son interlocuteur. Comme vous le soulignez très bien, il ne s'agit pas de dire que l'énoncé est drôle mais dans quel esprit il a été écrit.
Evidemment, il ne faut pas en mettre dans les romans, mais dans toute forme de communication non artistique ou officielle, si. Je ne serais même pas contre dans certains écrits académiques.

En revanche, je n'aime pas trop les souriards graphiques. C'est certes amusant (lorsqu'ils ne sont pas vilains), mais inutile. Ils prennent en outre à peu près immanquablement le pas sur le texte. Par défaut, ils sont présents sur le logiciel de mon carnet, et je me suis empressé de les désactiver.


Oui, bien sûr, j’ai écouté et aimé Elephant Man, mais vous vous doutez que ce n’est pas grâce au compositeur

Non, je ne m'en doute pas, puisque son langage est dans la droite lignée de Brahms...

(qui pourtant m’est plutôt sympathique)…

Ah oui, pourquoi ? Parce qu'il dirige ce gouffre qu'est la SACEM ? :-) Parce que vous aimez les concerts de Colonne (qui ont eu la sage idée de programmer Valérie Millot, c'est vrai) ?


Par contre, je suis dépassée par « Voiceless voice in Hiroshima » de Toshio Hosokawa, même avec les quelques minutes contraltisantes (si si, je vous assure ;-)), en japonais pour l’occasion, s’il vous plait !

Hosokawa, pour sûr, c'est contemporain. Mais quelle pâte, quelles idées, quelles atmosphères ! Non seulement c'est beau plastiquement, mais c'est très lisible et pensé. Je suis un fervent du Monsieur.

J'imagine qu'elle l'a enregistré ?

9. Le mardi 6 juin 2006 à , par fitze

Un mot sur le tutoiement et le vouvoiement (au passage, quelle nuance y a-t-il, s’il y en a une, avec « voussoiement » ?) vu du Québec.

Avant de partir, on m’avait dit : « Les québécois sont très « cool », ils tutoient facilement. » En fait, d’après mon expérience et quelques discussions avec des francophones vivant ici depuis plusieurs années, il semble que ce ne soit pas tant de la décontraction ou un contact facile qu’une absence de différentiation entre les deux formes. Dans la rue, les magasins, au travail (quoi qu’avec les supérieurs hiérarchiques, je ne pourrais pas être catégorique, ayant toujours travaillé en milieu anglophone), on tutoie le passant, le client, l’usager, le collègue, le visiteur, mais on est également régulièrement vouvoyé ; tout ceci sans jamais sentir de familiarité dans le « tu », ni de distance trop grande dans le « vous ».

Cette indifférenciation vient probablement de l’influence de l’anglais, à la fois comme langue et comme culture, comme façon de voir le monde : le concept même de vouvoiement/tutoiement n’existe pas au quotidien pour les anglophones (je parle du quotidien, car des formes de vouvoiement existent bien dans de rares cas (des termes comme « Thee », ou « Thou », dont j’ignore les nuances précises), mais concernent essentiellement la Reine, Dieu, ou bien se trouvent dans la littérature ). Les Québécois étant malgré tout des Américains du nord, cette culture anglophone est en partie la leur, et j’y vois là une illustration. Mais ce n’est qu’une hypothèse.
C’est en tous cas l’expérience que j’en ai, mais si des Québécois nous lisent et veulent préciser ce point…

Je ne fréquente pas assidûment les blogues (québécisme autorisé : http://www.oqlf.gouv.qc.ca/ressources/bibliotheque/dictionnaires/Internet/fiches/8370242.html ), je n’ai donc pas de « politique » du vouvoiement ou du tutoiement, mais il est vrai que je vouvoie spontanément la plupart du temps (ou dès que j’ai un doute), ou bien je m’arrange, un peu comme kfigaro, pour ne pas avoir à choisir (ce qui donne parfois des phrases curieuses, j’en conviens). Si ici je te tutoie, David, c’est parce que l’on a commencé par se tutoyer sur un forum, et que tout autre chose aurait été absurde.

Cette dernière phrase m’amène d’ailleurs à une autre question : j’aurais pu écrire « Si ici, je tutoie David, c’est que l’on a commencé à se tutoyer sur un forum, et que tout autre chose aurait été absurde. » L’intention, l’interlocuteur visé auraient été différents ; dans l’une je m’adresse au rédacteur du billet, dans l’autre aux autres personnes ayant déposé un commentaire ou simplement lisant ce blogue. Alors qu’en fait, je m’adresse aux deux ; j’ignore s’il existe une « norme », un usage, pour résoudre cet autre problème métaphysique sur la forme à donner à son propos ;-) .

10. Le mardi 6 juin 2006 à , par DavidLeMarrec

Fitze Administratis a proclamé :
Un mot sur le tutoiement et le vouvoiement (au passage, quelle nuance y a-t-il, s’il y en a une, avec « voussoiement » ?) vu du Québec.

Le vousoiement (ou voussoiement) est tout simplement une synonyme vieilli du vouvoiement.

Cette indifférenciation vient probablement de l’influence de l’anglais, à la fois comme langue et comme culture, comme façon de voir le monde : le concept même de vouvoiement/tutoiement n’existe pas au quotidien pour les anglophones

C'est sans doute là une remarque très juste ; ce que tu décris ressemble furieusement à un comportement anglophone, où une distance est conservée, mais sans forcément convoquer la hiérarchie.


(je parle du quotidien, car des formes de vouvoiement existent bien dans de rares cas (des termes comme « Thee », ou « Thou », dont j’ignore les nuances précises),

On t'a exaucé. 8-)

mais concernent essentiellement la Reine, Dieu, ou bien se trouvent dans la littérature ).

C'est en fait le tutoiement qui a disparu. Comme thou est devenu rare, il prend forcément une valeur emphatique, mais c'est un tutoiement. Un renversement intéressant.


Les Québécois étant malgré tout des Américains du nord, cette culture anglophone est en partie la leur, et j’y vois là une illustration. Mais ce n’est qu’une hypothèse.

Qui a incontestablement une bonne tenue de route. :-)


Je ne fréquente pas assidûment les blogues (québécisme autorisé

Tout à fait, et bien plus joli que l'original. Je suis encore plus marginal que toi, puisque je m'obstine à parler de « carnets » et de « carnetistes », formes qui n'ont aucune chance de s'imposer.
Je trouve tout simplement 'blog' vilain, ridicule et malcommode à prononcer. Avec la propagation, on s'y habitue et on s'y résigne, mais 'blogue' est déjà un moindre mal, surtout pour ma pratique méridionale du français.
Et quand on pense que la Commission de Néologisme et de Terminologie, placée sous la haute autorité du Premier Ministre, pur produit bureaucratique français, nous a trouvé bien pire... bloc, bloqueur et bloquer. Leur fondamentalisme les perdra. Aussi je dis vive le Québec, libre ou pas.


je n’ai donc pas de « politique » du vouvoiement ou du tutoiement, mais il est vrai que je vouvoie spontanément la plupart du temps (ou dès que j’ai un doute), ou bien je m’arrange, un peu comme kfigaro, pour ne pas avoir à choisir (ce qui donne parfois des phrases curieuses, j’en conviens).

Je suis dans le même cas, mais la fréquentation de différentes formes de communication via le réseau Internet finit par permettre de savoir immédiatement, dans certains cas, l'attitude à adopter.


Si ici je te tutoie, David, c’est parce que l’on a commencé par se tutoyer sur un forum, et que tout autre chose aurait été absurde.

D'autant plus que tu as largement gagné tes galons pour te le permettre. :-) Et puis, hiérarchiquement, ne sommes-nous pas au même point ? (En orange, mais pas seulement.)


Cette dernière phrase m’amène d’ailleurs à une autre question : j’aurais pu écrire « Si ici, je tutoie David, c’est que l’on a commencé à se tutoyer sur un forum, et que tout autre chose aurait été absurde. » L’intention, l’interlocuteur visé auraient été différents ; dans l’une je m’adresse au rédacteur du billet, dans l’autre aux autres personnes ayant déposé un commentaire ou simplement lisant ce blogue. Alors qu’en fait, je m’adresse aux deux ; j’ignore s’il existe une « norme », un usage, pour résoudre cet autre problème métaphysique sur la forme à donner à son propos ;-) .

Je ne crois pas qu'il existe de norme en la matière. C'est une nuance, mais on comprend fort bien, implicitement, qu'en déposant un commentaire en public tu t'adresses aussi bien au rédacteur de la note qu'aux commentateurs du billet, aux lecteurs du carnet.
La nuance est juste que tu insistes sur l'une ou l'autre personne à qui tu t'adresses.

La logique, comme je sais pourquoi tu me tutoies, est peut-être de me désigner à la troisième personne pour les autres lecteurs. Ou au contraire, tu atténues ma mise à distance en ajoutant du tutoiement...

Bref, comme tu le sens, l'Académie a d'autres victimes dont la fustigation serait plus fructueuse que toi.

11. Le mardi 6 juin 2006 à , par Sylvie Eusèbe

Merci pour cette première et précieuse leçon sur le langage sms :-) !
J’ai été étonné de lire qu’on prononce en Ile-de-France « pas » « po ». Il est vrai que je suis parisienne, et que ce n’est peut-être pas l’Ile-de-France…
Je suis très impressionnée par « lol », ses multiples usages et ses multiples variations.

L Petitgirard … « dans la droite ligne de Brahms » ? Ah, il va falloir que je le réécoute dans cet esprit. Je trouve plutôt qu’il « ressemble » parfois à Poulenc dans le traitement de la voix, mais je ne m’y connais pas trop dans ce répertoire.
Le côté sympathique de ce compositeur, c’est que je crois qu’il est fan de NS… Hyper convaincant comme raison, oui, oui je sais, mais je ne suis pas toujours au top (et qui est donc cette Valérie Millot ?).

Oui, L l’a enregistré (avec, S. Cambreling à Munich en 2001, WWE ICD 20087).

A+ kr j pr an voiaj klk jr lol 6lvi llllollll

12. Le mardi 6 juin 2006 à , par DavidLeMarrec

Merci pour cette première et précieuse leçon sur le langage sms :-) !

Ca tombe bien : il n'y en pas d'autre, vous savez tout. Le reste n'est qu'apprentissage du vocabulaire, mais comme tout le monde ne le pratique pas avec brio, quelques lol seront tout à fait suffisant pour se tirer d'affaire lorsque les skybloggers envahiront le monde.


J’ai été étonné de lire qu’on prononce en Ile-de-France « pas » « po ». Il est vrai que je suis parisienne, et que ce n’est peut-être pas l’Ile-de-France…

C'est étonnant, mais en somme, le son est plus proche d'un [o] que d'un [a] antérieur. Alors que chez les sudistes, c'est un [a] très antérieur - comme à peu près tous les [a].
Je plains les médecins qui m'ont ausculté et me demandaient un [a] que je faisais délicieusement antérieur. Je ne sais pas ce qu'ils pouvaient voir !


L Petitgirard … « dans la droite ligne de Brahms » ? Ah, il va falloir que je le réécoute dans cet esprit. Je trouve plutôt qu’il « ressemble » parfois à Poulenc dans le traitement de la voix, mais je ne m’y connais pas trop dans ce répertoire.

Oui, j'ai un peu poussé la comparaison. C'est du romantisme ultratonal, voilà ce que je voulais dire, mais la comparaison avec Poulenc est excellente, elle donne une idée parfaite de l'atmosphère.

Le côté sympathique de ce compositeur, c’est que je crois qu’il est fan de NS… Hyper convaincant comme raison, oui, oui je sais, mais je ne suis pas toujours au top

Je comprends. :-) Non pas qu'il ne soit pas sympathique, c'est quelqu'un qui me semble assez pondéré (surtout pour un patron de la SACEM !), mais il a une dent contre Pierre Boulez qui laissait porte close à la musique tonale. Et il est défendu de dire du mal de Pierrot, grand chef, bon compositeur, immense pédagogue et grand plaisantin devant l'Eternel.

(et qui est donc cette Valérie Millot ?).

Oh, trois fois rien. Juste la plus belle diction française de tous les temps.

http://operacritiques.free.fr/css/index.php?2005/11/09/91-valerie-millot


Oui, L l’a enregistré (avec, S. Cambreling à Munich en 2001, WWE ICD 20087).

Je n'en attendais pas moins de vous ! [souriard illare dont sort une bulle où est mentionné « LLLLOOOOOOLLLLLOOOOLLLLL »)]


A+ kr j pr an voiaj klk jr lol 6lvi llllollll

Je vois que vous êtes très douée ! Je suis très impressionné par la compression "pr", du grand art. Vous auriez même pu écrire "vwaiaj", tant qu'à faire, ç'aurait été encore plus beau. :-)


Excellent séjour, alors !

13. Le mercredi 7 juin 2006 à , par fitze

citation : "Fitze Administratis a proclamé :"

Pour faire dans la pompe, mon titre complet c'est "fitze administratis redemptoris". Mais vous pouvez m'appeler fitze 8-) ; et je ne proclame pas, je me contente d'émettre des hypothèses...

citation : "Et quand on pense que la Commission de Néologisme et de Terminologie, placée sous la haute autorité du Premier Ministre, pur produit bureaucratique français, nous a trouvé bien pire... bloc, bloqueur et bloquer. Leur fondamentalisme les perdra. Aussi je dis vive le Québec, libre ou pas."

Pour la francisation des termes (informatiques en particulier), l'office québéquois de la langue française ( http://www.oqlf.gouv.qc.ca ) est une mine d'or ; en général, ils trouvent des équivalents assez jolis ou amusants. Le dernier que j'y ai trouvé était "pourriel", pour "junk mail".

14. Le mercredi 7 juin 2006 à , par DavidLeMarrec

J'aurais dit Redemptrix, à vue de nez, mais tu as sans doute choisi la version bas-latin. A ce grade, toute hypothèse prend force de loi, voyons !

Je suis parfaitement d'accord, ils ont une position qui a le mérite d'être ludique et surtout fonctionnelle.

Comment voulez-vous expliquer que vous avez été "arrosé" (intransitivement) ?
J'aime beaucoup clavardage aussi, bien plus mignon que '(t)chat'. Et au moins aussi explicite...

Il est vrai que lorsque le terme est esthétique, on l'emploie spontanément et il s'impose comme il se doit.

Vous pouvez aller lire le site (minable) de la Commission : son travail est insoutenable de médiocrité.

http://ensmp.net/cstic/

15. Le jeudi 8 juin 2006 à , par fitze

Ne parlant ni latin ni gaulois, je te laisse bien volontiers le dernier mot. :-)

16. Le vendredi 9 juin 2006 à , par DavidLeMarrec

Ah, mais il n'est pas question de gaulois ici, -trix est juste en latin le féminin de -tor.

J'ai hélas moi aussi peu l'occasion de parler latin. :-)

Quant au gaulois, il ne nous reste que bien peu de choses, quelques inscriptions éparses, peu d'idées sur la prononciation, et une seule chaire en France. En deux mots, la honte.

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