Carnets sur sol

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Les beaux jours de mai


Mai sera prodigue en découvertes en Île-de-France. Petite sélection comme chaque mois (en laissant de côté les grandes salles dont vous aurez forcément lu les brochures) :

7 – 18h, Philharmonie (salle de répétition) – Jeune Académie du Chœur de Paris (entrée libre). Concert non annoncé dans les brochures de début de saison.
7 – Saint-Quentin-en-Yvelines – Noye's Fludde par la Maîtrise de Radio-France (belle œuvre qui essaie de recréer les mystères du Moyen-Âge)

9 – Bastille – Le Roi Arthus de Chausson – répétition avec piano dans la grande salle, ouverte gratuitement (réservation sur le site de l'Opéra)

12 – Maison du Danemark – Musique de chambre de Nielsen, Nordentoft et Messiaen (Quatuor pour la fin du Temps)

12 et suivants – Bouffes du Nord – La Mort de Tintagiles de Maeterlinck, mise en scène de Podalydès avec quelques musiciens dirigés par Christophe Coin.

13 – Maison du Danemark – Musique de chambre pour violon et piano de Nielsen. (Ce n'est pas le meilleur de Nielsen, mais c'est quand même très sympa.)

17 – Notre-Dame du Travail – L'Ensemble Mångata sera en première partie de la chorale Popayán (spécialité Amérique latine).

18 – Maison du Danemark – Musique de chambre pour violon et piano de Franck, Fauré et Nielsen.

22 – Maison de la Radio – Concert Mantovani
23 – Maison de la Radio – Concert Donatoni-Jarrell-Mantovani (Troisième Round, une de ses plus belles pièces), du contemporain sympa. [Ce n'était pas le concert initialement prévu, semble-t-il – j'avais noté Stravinski et Berio, d'où la précision.]

23, 28 et 31 – Herblay – Falstaff de Salieri ! Une œuvre dans la veine de Così fan tutte (on y retrouve un parent de « Come scoglio », par exemple), pourvue des beaux récitatifs éloquents propres à Salieri. Ce n'est pas du niveau des grands Mozart (contrairement à ses deux opéras français, Tarare et Les Danaïdes, qui figurent parmi les meilleurs de la période), mais c'est de l'opéra bouffe très réussi. Comme chaque année, Herblay fait dans l'audace et nous gâte.

28 – Musée d'Orsay – Lieder de Mendelssohn et Schumann arrangés pour quatuor par Reimann, Deuxième Quatuor de Schönberg, Langsamer Statz de Weber. Avec Christine Schäfer et le Quatuor Auryn.

30 – Versailles – Uthal de Méhul, mise en musique d'Ossian, sans un violon dans la fosse (les altos serven de « dessus »). Très appétissant. Si ce pouvait être du niveau d'Adrien, ou du moins de Joseph, ce serait très, très bienvenu.

31 – 17h, 38 Riv' – L'Ensemble Calisto avec Krasnikova.

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Pour moi, ce sera Arthus le 9, la Fiancée du Tsar le 12, la fin du cycle des madrigaux de Monteverdi le 18, Mantovani le 22, Jarrell-Mantovani le 23, Arthus le 25 (il y aura une troisième fois en juin), Salieri le 28, liederabend par Kožená le 29 et Uthal le 30.
Côté théâtre, Tintagiles bien sûr, et le Songe d'une Nuit d'été à la Comédie-Française.


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Commentaires

1. Le vendredi 8 mai 2015 à , par Chris

Bonjour David !

Soirée en demi-teinte pour Noye's Fludde donné le 7 mai à Saint-Quentin.

À ma grande surprise, les solistes (Noé, sa femme, ses fils et belles-filles) étaient sonorisés ! Cela m'a considérablement ennuyé durant toute la durée de l'oratorio : placée au premier rang du balcon, j'entendais assez mal l'orchestre dès que les micros étaient en action. Je comprends l’intérêt pour les jeunes solistes amateurs (quoique la salle n'est pas immense), mais pour les adultes « professionnels »... Autre chose étrange, le récitant faisant la voix de Dieu parlait en français. Là aussi je comprends que l'on veuille inclure/séduire un public non habitué au maximum (parents des jeunes choristes avec fratrie), mais cela perturbe un peu la logique de l’œuvre (où je deviens trop aigrie puriste en vieillissant).

Mis à part ces détails, j'ai beaucoup aimé la ligne de chant de Noé : elle m'a furieusement rappelée celle de Billy (Billy Budd) avec toute la tendresse que j'ai pour cet opéra. Il y avait de bien jolies choses à l'orchestre avec les flûtes à bec, les percussions, et le violoncelle (solo ?) !
J'ai été globalement séduite par le concept : mélange amateurs/professionnels/public (oui, oui, nous avons chanté !) mais en pratique, je constate que cela peut donner un résultat assez inégal.

Mise en espace plus qu'une véritable mise en scène, avec un fond représentant le ciel, quelques cordes et voiles pour figurer l'Arche, et des projections de lune en arrière-plan sur la fin de la représentation. Rien de novateur de côté-là.

On remerciera la SNCF pour la possibilité d'effectuer l'aller-retour sans devoir prendre de voiture mais deux heures pour faire 50 km... À méditer pour de futurs déplacements.

2. Le vendredi 8 mai 2015 à , par David Le Marrec

Bonsoir Chris !

Merci beaucoup pour ce retour. Je crois effectivement que j'aurais été (profondément) irrité par la sonorisation dans une si petite salle ! Autant à la Philharmonie, pour des acteurs, on voit bien l'impératif, autant à Saint-Quentin… !

Effectivement, il y a quelque chose de Billy Budd, c'est très vrai, avec ses lignes un peu égales et grises, mais pas dépourvues de charme.

Tu as donc pu tester la grande expédition… oui, Saint-Quentin, c'est vraiment loin, d'où qu'on parte… il faut vraiment une programmation singulière (ce qui est le cas, d'ailleurs !) pour faire déplacer le chaland.

3. Le samedi 9 mai 2015 à , par Ferïn

Quand j'ai vu que l'on pouvait réserver facilement directement une place pour la répétition avec piano du Roi Arthus je l'ai immédiatement fait. Cela m'a beaucoup plu et grandement intéressé (c'était la première fois que j'assistais à une telle chose). Concernant la mise en scène, les épées en rond pour la table ronde pourquoi pas, le reste pas vraiment convaincu. En tout cas j'ai toujours autant hâte d'entendre cet opéra enfin autrement qu'en cd !

4. Le dimanche 10 mai 2015 à , par David Le Marrec

Bonsoir Ferïn !

J'y étais aussi (en compagnie de quelques lecteurs de céans), effectivement très chouette – même si les recommandations de scène auraient pu être sonorisées et surtout le piano grand ouvert (il était largement couvert par les chanteurs).

Néanmoins, entendre les couleurs du Walhall en flammes dans le grand interlude du II, au piano seul, quelle ivresse !

Effectivement, le visuel n'est pas grandiose, mais il a le mérite de ne pas parasiter l'œuvre déjà très forte avec des piscines bétonnées et des masques de Mickey du superflu. Seule grosse réserve, le bruit de sacs plastiques froissés des fausses herbes – j'aime bien le principe du batifolage, mais c'est sacrément bruyant (et fort peu poétique).

Excellente surprise pour moi que Hampson, que je n'avais pas entendu depuis longtemps qui conserve toute sa superbe (il marquait, certes, mais il a les notes et surtout une tenue vocale qu'on aurait pu ne plus lui supposer, vu sa carrière avancée et les critiques qui claironnent son déclin depuis dix ans au moins).

J'attends avec gourmandise les deux représentations que je me suis préparées !

5. Le dimanche 10 mai 2015 à , par Ferïn

Bonjour David !
Pareil quel plaisir d'avoir entendu l'oeuvre au piano seul ! Après j'espère que les petits détails, comme une petit sonorisation de la scène seront améliorés pour la prochaine (j'espère qu'il y aura une prochaine fois !). Et en effet, la mise en scène ne m'a pas vraiment marqué mais elle avait le mérite de laisser respirer l'oeuvre. Et bon, c'est l'une des œuvres, comme je l'ai dit, dont j'avais hâte de voir sur scène, alors pas vraiment envie de voir une mise en scène "dénaturant" l'oeuvre ... Par ailleurs la lumière éclatante du premier levé de rideau donnait à la toile de fond, à son ciel, un je ne sais quoi que j'ai trouvé très agréable.

6. Le lundi 11 mai 2015 à , par David Le Marrec

Bonjour Ferïn !

Il y aura peut-être une prochaine fois, vu que c'était la première année que l'Opéra de Paris prenait autant au sérieux « Tous à l'Opéra ». Il n'empêche, on retombe toujours sur le même problème : n'ont pu venir que les geeks qui surveillent les informations du secteur en temps réel (c'était très vite complet, encore plus pour le ballet que pour le reste), et cette séance de travail, sans effort pédagogique, était déjà plus difficile à suivre pour le public habitué (ça s'est beaucoup vidé !), alors pour convaincre des novices. Le Roi Arthus est une œuvre exceptionnelle, et que je crois assez accessible, mais franchement, ça ne m'aurait jamais converti si je n'étais pas déjà convaincu de longue date.
Une séance des « clefs de l'orchestre », version opéra, aurait sans doute été plus adéquate – à supposer qu'on puisse toucher un plus vaste public que les enragés dont nous sommes. (L'opéra ne se découvre pas en quelques instants, sauf peut-être jusqu'à Mozart, où le genre est plus « immédiat » et exportable.)

Je suis d'accord pour la mise en scène, c'est assez agréable de ne pas ajouter de sens à une œuvre qui en est déjà largement chargée, même si je ne vois pas trop l'intérêt de faire visuellement transposé et moche (je ne demande surtout pas des armures façon Boorman, mais on pouvait rester dans une absence de précision temporelle, tout simplement). Ça fonctionne avec sobriété, c'est déjà pas mal.

En revanche, je suis resté assez interrogatif sur les notions de perspective des décorateurs (fond tout plat, creux de colline dans lequel se déplacent les figurants sans grand égard)… L'avantage demeure que le cadre de scène renvoie très bien les voix, ils devraient faire ça systématiquement à l'Opéra, et en particulier dans des volumes comme ceux de Bastille, ça change tout – j'ai cru au début qu'Alagna était sonorisé ! En réalité, c'est simplement que dans ce cadre, on évite la déperdition dans la diffusion du son (augmentant d'autant la projection).

Il me faut attendre le 25 à présent.

7. Le jeudi 28 mai 2015 à , par Faust

Bonjour

Juste quelques mots sur La mort de Tintagiles ... qui me semble avoir été assassiné une seconde fois par la critique théâtrale (ce qui a failli me dissuader d'y aller) ! Je ne peux pas dire que j'apprécie particulièrement les mises en scène de Podalydès à l'opéra. Mais, cette fois, je ne vois pas trop - peut-être à tort ? - ce que l'on peut réellement lui reprocher. Il rend parfaitement l'atmosphère oppressante et assez mystérieuse de l'oeuvre - qui se déroule toujours dans le noir avec des éclairages minimalistes. Je précise quand même que je n'ai pas vu la mise en scène de Claude Régy qui a fait date et que Podalydès mentionne dans le programme.

La partie musicale choisie par Christophe Coin et Garth Knox contribue largement à la réussite de l'ensemble. Une quinzaine de pièces de courte durée qui, bien que traversant les siècles, semblent s'inscrire dans la continuité.

Le préambule - Pour un Tombeau d'Anatole de Mallarmé - est heureusement choisi.

Maigre public le soir où j'y étais qui, à deux exceptions près, est resté jusqu'au bout.

8. Le samedi 30 mai 2015 à , par David Le Marrec

Bonjour Faust !

Pareil pour moi, au théâtre comme à l'opéra, je n'avais pas une représentation très élogieuse du travail de Podalydès (du tradi un peu gentil, disons), mais en l'occurrence, dans l'intensité de l'acte IV (cette porte au plafond !), on peut difficilement lui reprocher d'avoir été tiède.

En revanche, si on n'aime pas la musique, on peut trouver qu'elle entre en contradiction avec l'œuvre – en ce qui me concerne, ça a été d'autant plus fort que j'ai senti une double émotion, très distincte, dans cette continuité musicale ascétique et dans le théâtre lui-même.
Moi aussi, j'ai été frappé par l'impression que ces pièces, du post-romantique de Nouguès à l'atonalité de Kurtág en passant par le folklorisme de Bartók et Berio, appartenaient toutes au même cycle du même compositeur… Et quel instrumentarium fascinant – j'ai enfin compris la fascination du début du XXe pour la viole d'amour, si on avait des instruments de ce niveau de projection et d'intensité, avec une résonance timbrale très physique (alors qu'au disque, ça paraît surtout geignard, malingre et moins virtuose qu'un alto).

Peu rempli aussi en dehors des ponts ? C'est dommage. Mais mai et juin, traditionnellement, voient les salles se vider, de toute façon.

(Et puis quand on voit que le Requiem de Verdi est déjà plein à la Philharmonie, rien qu'avec les abonnements, on ne peut pas s'illusionner sur le fait que les œuvres trop hors des circuits ne peuvent, structurellement, pas faire le plein. Surtout dans un théâtre moins couru, et plus encore avec de mauvaises critiques…)

Quel était cet autre papier ?

9. Le samedi 30 mai 2015 à , par Faust

Bonjour

Ce que je trouve assez drôle pour La mort de Tintagiles, c'est que la critique théâtrale n'a pas aimé et que la critique musicale a dit du bien ... de la partie musicale ! Il ne leur est absolument pas venu à l'idée de faire des critiques en commun ...

10. Le lundi 1 juin 2015 à , par Gerald

Bonjour !
Comment était Falstaff ? Je devais y aller hier (le 31) mais ai été obligé d'annuler au dernier moment...

11. Le jeudi 4 juin 2015 à , par David Le Marrec

Bonsoir !

Mais Tintagiles était excellent sur les deux plans, de toute façon…

Falstaff, je devais aussi y aller, mais j'ai dû y renoncer pour des incompatibilités calendaires (j'ai finalement choisi les arrangements avec quatuor de Reimann des lieder Mendelssohn et Reimann). Nul doute que c'était très bien, en tout cas si l'Ensemble Diderot (qui remplaçait l'académie du Concert d'Astrée initialement annoncée, et justifiant partiellement la grille tarifaire) et Encina Oyón (pas eu de très bonnes expériences, mais c'était avec OstinatO) étaient adéquats. Le plateau était tentant – et bien sûr l'œuvre, sorte de sous-Così, très chouette. Il y a désormais de bonnes versions au disque (à commencer par Malgoire) pour se consoler.

Voilà, désolé de ne pouvoir apporter davantage que des préjugés, mais je compatis.

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David Le Marrec

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