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Stéphane Lissner : la profondeur au pouvoir


C'est chouette, voilà un nouveau directeur qui va pouvoir remettre un peu d'animation dans les cercles glottophiles. Nicolas Joel avait un peu mis le milieu en hibernation : une fois échangé sur le retour à des choix assez traditionnels en matière de mise en scène (voire carrément paresseux en matière de titres, en dehors du cycle giovane scuola), pour s'en féliciter ou le déplorer, et une fois remarqué que les chanteurs habitués changeaient avec chaque directeur sans forcément produire mieux ou moins bien en moyenne… il ne restait plus beaucoup d'imprévus.
La scène de son éviction était très divertissante (devançant de peu l'appel, il avait, après avoir sollicité sa prolongation en vain, annoncé qu'il se retirait du poste pour protester), mais ne concernait pas vraiment la programmation artistique. Ce n'est pas comme pendant la période bénie de Gérard Mortier, où les lyricomanes pouvaient s'étriper non seulement sur les choix audacieux de la maison (Delunsch en Elsa, Schäfer en Violetta, et puis les visuels de Marthaler, Warlikowski, Tcherniakov…), mais aussi sur les propos, toujours provocateurs, du directeur — auquel France Culture dressait des couronnes rien que pour ses discours…



L'un de nos légendaires strips Mortier (2005).

N.B. : « Sylvain » est une référence à Sylvain Cambreling, le moins prestigieux mais le seul restant des « sept grands chefs » (Dohnányi, Gergiev, Salonen, etc.) qui devaient se partager l'orchestre pendant le mandat de Gérard Mortier, se terminant (comme c'était prévisible) par une direction musicale de fait par Cambreling.


Je crains que Lissner n'arrive pas au niveau du Maêêtre, puisque, malgré des goûts convergents, il reste beaucoup plus mesuré dans ses choix, en général : à Aix (et plus encore à la Scala, ce qui était structurellement inévitable), il incarnait une sorte de modernité de mode, proposant des choses un peu originales, mais rarement jusqu'à l'audace. À en juger par ce qui filtre de la saison prochaine, à part Moses und Aron de Schönberg par Castellucci, qui est incontestablement un grand coup de théâtre (si bien que j'attendrai sans doute quelques retours pour m'y rendre), on n'est pas exactement dans la sphère de l'innovation débridée.

En revanche, il semble qu'il y ait un certain potentiel en matière d'expression personnelle. Oh, pas dans la veine bruyante de l'original, mais tout de même de quoi gloser et rigoler, comme en témoigne la tribune publiée par les Échos (merci Chris).

Voyez plutôt :

L'Europe connaît aujourd'hui une période sombre, dont les analogies avec l'entre-deux-guerres frappent les esprits. Chômage de masse, perte de repères, intolérance, violences…

En deux phrases, on a à la fois la fameuse référence d'« ombre et d'odeur » aux années trente (un classique inusable, semble-t-il) et un propos sur la décadence de notre temps (tellement neuf qu'il est déjà moqué dans les comédies de Térence…).

Bien sûr, dans le même temps, il s'agit de montrer que, tout en tenant les discours les plus couramment entendus, nous, on n'a pas peur, que nous sommes un combattant :

Il faut, pour cela, un peu de courage, sans doute, face aux risques de débordements médiatiques, face aux institutions, notamment locales, toujours tentées de couper dans les budgets et de céder aux pressions. Face au conformisme, en somme.

Aujourd'hui tout le monde est anticonformiste, même les conservateurs — qui se plaignent de la pensée unique. Ce qui met (gravement, je tiens à le souligner) en danger le sens même de la notion.

Heureusement, cela s'assortit d'un programme très précisément détaillé :

Cela suppose une réflexion approfondie, un cap, une démarche qui embarque le public. Comment parler aux spectateurs, et notamment aux plus jeunes ? Quels sont les artistes qui vont trouver, sans tabou, les questions qui dérangent et les angles les plus pertinents ?

Candidat à la succession de M. Lissner, je tiens à dire que si j'étais à la tête de l'Opéra de Paris, je ferais la promotion d'un opéra à la fois populaire et exigeant, aux implications profondes mais immédiatement accessibles, où le plus haut niveau de perfection artistique voisinerait avec le meilleur humanisme, et où notre politique tarifaire allierait rigueur et ouverture aux publics. Par ailleurs candidat à la succession de M. Hollande, je tiens à souligner que si j'avais le pouvoir, je redresserais le pays, j'abolirais la pauvreté, je punirais l'incivilité, j'interdirais la maladie et je bannirais la mort.

Les cas précis ne sont pas beaucoup plus éloquents :

J'ai été choqué de voir les installations de l'artiste Paul McCarthy dégradées et chassées de la place Vendôme par quelques excités.

Je suis d'accord, c'est choquant (même si l'argent public investi dans des jouets gonflables me laisse vaguement dubitatif), mais la phrase le dit elle-même : ce n'est pas significatif. Donc nous ne sommes pas plus avancé sur les tendances à suivre (même celles à combattre, à part la peste brune et les idéologies nauséabondes, ne sont pas très clairement identifiées).

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Non, finalement, ça n'a pas la virtuosité de Mortier : trop de formules connues là-dedans. Pour ce qui est du fond réel, à part que nous vivons une situation de crise et que les directeurs d'institution doivent défendre les Arts (sans plus de précision, en fait), je ne vois guère que :

Aujourd'hui, en Italie, la programmation des théâtres lyriques privilégie le répertoire national : au San Carlo de Naples, sur neuf opéras donnés cette saison, un seul titre étranger ; en France, il y a quelques années, le débat sur le rétablissement d'une troupe dans les théâtres lyriques pouvait laisser à penser que seuls les chanteurs français pouvaient interpréter Bizet ou Berlioz. Comme si les plus grands artistes n'étaient pas capables d'interpréter le répertoire musical de l'humanité entière.

C'est ce qui a motivé cette notule. Autant j'ai exprimé par le passé toutes mes réserves vis-à-vis de cette pétition protestant contre l'emploi d'artistes lyriques étrangers (ce qui est absurde : s'ils sont bons et maîtrisent les langues indiquées, c'est tout ce qu'on leur demande…). Mais qu'un directeur d'opéra ose dire que programmer des opéras dans la langue des spectateurs interprétés par les gens qui la prononcent le mieux est un biais idéologique, voilà qui a de quoi interroger sur sa compétence en la matière. Si Lissner n'avait pas passé des années à diriger des maisons spécialisées, on se demanderait s'il a jamais écouté d'opéra. Car programmer des œuvres dans la langue pour le public en s'intéressant à leur juste prononciation, c'est une simple question d'intégrité artistique (qui peut être remplie par des étrangers parfois mieux que des français, d'ailleurs) : il ne s'agit pas de dire qu'on va faire un opéra sur le point-de-croix devant un public de crucipointistes chanté par des crucipointistes (remplacez par blanc, vieux, intégriste ou fasciste à votre gré)…

D'ailleurs, relier la question des troupes à celle de la nationalité dénote une méconnaissance assez alarmante du fonctionnement du système : les Ateliers Lyriques des Maisons d'Opéra françaises, les concours de chant, les troupes allemandes accueillent des chanteurs de toutes nationalités… c'est leur niveau dans les épreuves d'admission qui définit leur acceptation, pas leur nationalité. (Et des fois, c'est même dommage, parce qu'on se retrouve avec des techniques très dépareillées.)

Autrement dit, en plus de ne pas raconter grand'chose, la tribune enchaîne les facilités et la mauvaise foi (voire, ce qui est pis, la mauvaise information) avec beaucoup de facilité. Voilà qui devrait nous rappeler l'époque Mortier.



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Commentaires

1. Le samedi 13 décembre 2014 à , par Faust

L'ouverture annoncée avec le Moses und Aron me fait un peu sourire ... Si je ne me trompe pas - je vérifierai lorsque je pourrai - Rolf Liebermann avait programmé l'ouvrage de Schoenberg dans ses premières saisons. Cela n'avait pas eu beaucoup de succès et n'avait pas été repris. Comme coup d'éclat en ouverture, on fait mieux ...

Lissner l'avait programmé - en version de concert, je crois - au Châtelet, remarquablement dirigé par Christoph von Dohnányi. Je n'ai pas le souvenir que la salle était archi remplie.

Je crains qu'il n'y ait pas grand chose à garder de l'article de Lissner. Vous l'étrillez sur le plan du professionnalisme artistique - ce qui est un peu gênant pour un directeur d'opéra ... -, mais ses références historiques me paraissent tout aussi douteuses.

Je préférais Mortier qui, lui, avait un sens aigu de la provocation et était nettement plus amusant ! Ce que vous dites de Lissner me fait penser à une phrase de Gégé qui soutenait qu'il défendait l'opéra contre les amateurs d'opéra. Pas toujours, quand même ...

Bien évidemment, je soutiens - à la mesure de mes faibles moyens - votre candidature à la succession de Lissner !

2. Le dimanche 14 décembre 2014 à , par DavidLeMarrec

Précisément, c'est le choix d'un ouvrage difficile (pour les musiciens du fait de sa complexité, pour le metteur en scène du fait de son inachèvement, pour le public du fait de son langage) qui est audacieux. Pas exactement le type de soirée de gala qui était possible même avec Pelléas (en fait, c'était l'Italienne qui débutait vraiment le mandat de Mortier !) ou Mireille.


Je crains qu'il n'y ait pas grand chose à garder de l'article de Lissner. Vous l'étrillez sur le plan du professionnalisme artistique - ce qui est un peu gênant pour un directeur d'opéra ... -, mais ses références historiques me paraissent tout aussi douteuses.

Je n'ai relevé que la partie la plus musicale, mais l'ensemble est remarquable en ce qu'il ne contient à peu près que du vent : des paroles généreuses sur les devoirs et missions (de qui, d'ailleurs ? – artistes, directeurs d'Opéras, politiques… on ne voit pas bien qui est concerné), quelques mots sur l'inquiétant fascisme qui gronde et l'ouverture nécessaire (de quoi exactement ?)… mais il n'y a aucun axe programmatique qui se dessine.


Je préférais Mortier qui, lui, avait un sens aigu de la provocation et était nettement plus amusant ! Ce que vous dites de Lissner me fait penser à une phrase de Gégé qui soutenait qu'il défendait l'opéra contre les amateurs d'opéra. Pas toujours, quand même ...

Mortier était insupportable avec sa mauvaise foi autosatisfaite, mais autrement fin et amusant.

Après, ce ne sont là que des paroles, mêmes si elles ne sont pas rassurantes sur la profondeur de sa vision proprement artistique : le patron de la boutique est avant tout un gestionnaire, et il peut bien dire ce qu'il veut tant qu'il équilibre à peu près les comptes et promeut une politique pas trop aberrante.

La seule véritable information, c'est qu'il ne faut pas compter sur Lissner pour promouvoir le répertoire français. (Cela dit, avec le gloubi-boulga d'idéologie-plaisant-à-tous qu'il nous sert, il nous donnera peut-être un Meyerbeer comme symbole de l'amitié entre les peuples, il faudrait lui souffler le concept. Et puis les Huguenots qui dénoncent l'intolérance rampante de notre monde, et l'Africaine les dangers du monde nouveau en plus de la ségrégation. Ce ne sont pas les possibilités de transpositions pourries qui manquent.)


Bien évidemment, je soutiens - à la mesure de mes faibles moyens - votre candidature à la succession de Lissner !

Ainsi qu'à la Présidence du Monde, j'espère.

Ce qui serait utile, en revanche, ce serait que pour faire les choix des titres et des artistes, les directeurs s'entourent d'un ou deux véritables mélomanes, et pas forcément de professionnels actifs du milieu (administrateurs, metteurs en scène, chefs…) qui n'ont pas le temps de se tenir au courant de ce qui se fait. Parce que très souvent, il y aurait la possibilité, à notoriété égale et à coûts inférieurs, de satisfaire plus de monde rien qu'avec un peu de culture de ce qui se fait sur les scènes.
(Mais cela suppose aussi qu'on ne tienne pas compte des réseaux et copinages qui sont un peu au centre du métier, bien sûr…)

3. Le dimanche 14 décembre 2014 à , par Faust

Comme vous le démontrez, il n'y a pas que du vent dans l'article de Lissner. S'il pense vraiment ce qu'il écrit, ce n'est pas brillant ! Mais, s'il ne le pense pas, cela signifie aussi qu'il nous prend pour des imbéciles !

Je ne suis pas sûr de comprendre votre idée relative aux conseils de mélomanes ? Certes, vous écrivez qu'il doit s'agir de "vrais" mélomanes ! Mais, c'est quoi ? L'amateur d'opéra n'a pas nécessairement de bonnes idées. Le professionnalisme me paraît la condition première. Mais, il y a de bons et de moins bons professionnels ...

L'autosatisfaction que vous reprochez à Mortier est très répandue dans le milieu musical officiel. Avant même que la première pierre n'ait été posée, Radio France et la Cité de la musique proclamaient l'excellence acoustique de leurs futures salles ... Lorsqu'ils présentent leurs saisons, les directeurs de salles ou d'opéras proclament toujours l'excellence de leurs choix. Ce qui est tout de même assez ridicule pour du spectacle vivant. Je passe sur certains de nos orchestres qui se proclament comme parmi les meilleurs de la planète. Si votre site est autant lu - enfin, je pense ! - c'est qu'il y règne un vent de liberté critique hautement salutaire !

4. Le dimanche 14 décembre 2014 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Faust !

Je suppose que le papier de Lissner est là pour plaire aux décideurs : ce n'est pas technique, mais ça brasse des choses dans l'air du temps, aisément utilisables en politique. Peut-être pas tant pour ceux qui l'ont choisi que pour ceux qui, en cherchant en successeur ailleurs, verraient ses positions passées dans la presse ?
Je doute qu'il soit assez naïf pour ne pas voir plus loin que ce qu'il écrit, surtout après une expérience indiscutable dans les institutions les plus prestigieuses en matière d'opéra. Qu'il fasse sciemment l'innocent ne me pose pas de problème ; je suis légèrement plus alarmé par ce qu'il dit des troupes, quand même effarant qu'il n'ait pas cette culture purement fonctionnelle, alors que c'est son métier. Mais il est probable que, là encore, il fasse semblant, parce que ça arrange sa démonstration imprécise.

Ce que je dis sur les mélomanes n'a rien de révolutionnaire : on a avant tout besoin de professionnels aux postes de direction (voire de dramaturgie…), et pas forcément des gens ultra-informés en matière de répertoire, de metteurs en scène, de chefs et de chanteurs. Ils doivent veiller aux équilibres, servir de relais.
En revanche, ce qui manque manifestement (ou alors il y a une logique souterraine que je ne m'explique pas), c'est justement l'expertise en matière purement musicale : quels titres pourraient remporter du succès en dehors de la centaine jouée en boucle, quels meilleurs interprètes à cachet et notoriété égales, et comment présenter tout cela pour allécher le public. Je vois plein de mélomanes du rang qui l'ont, cette expertise ; ce ne serait pas très compliqué de s'appuyer sur quelques-uns pour optimiser les choix et les mettre en cohérence (d'ailleurs pas besoin d'aller débaucher les plombiers mélomanes, ça existe dans le milieu pro, des artistes qui ont cette perspective sur le répertoire et l'actualité musicale – sans parler des professeurs de culture musicale…).

--

Effectivement, l'autocongratulation est le plus vieux marketing du monde.

D'ailleurs je tiens à préciser que les prochaines notules de CSS, que je n'ai pas encore écrites, seront excellentes, pour ne pas dire des événements dans vos vies – mais si je ne le dis pas, c'est par pure modestie.

Cela dit, je ne crois pas que la parole critique soit vraiment bridée en France, où la râlerie est même un mode de politesse sociale. Combien de fois se force-t-on à râler contre des choses qui au fond ne nous dérangent pas, rien que pour établir une connivence avec son interlocuteur ? Le temps, le gouvernement, les défauts du chef, les lenteurs du trafic, du réseau ou de l'administration, la dernière saison de l'Opéra de Paris, la dernière notule de CSS…

J'essaie, ici, de remettre autant que possible les récriminations dans un contexte plus général, en essayer d'éclairer plutôt que de juger. Pas toujours facile, parce que les six dernières notules sont quand même plutôt bougonnes ! Auditorium bizarre, théâtre insalubre, Lissner qui ratiocine, Christie qui se ramollit, la langue qui se resserre… Heureusement qu'il y a la musique brune de Schmidt pour me mettre dans de bonnes dispositions.

5. Le dimanche 14 décembre 2014 à , par Faust

Stéphane Lissner a été nommé pour diriger l'opéra pendant un mandat. Il est donc libre. J'imagine que ce sera son dernier mandat à la tête d'une institution culturelle prestigieuse. S'il se met à publier des articles pour plaire à tel ou tel alors même qu'il n'en croit pas un mot, je trouve cela plutôt lamentable. Je crains que vos analyses ne soient, au contraire, parfaitement justes.

Ce qui devient de plus en plus gênant, et pas seulement dans le domaine de l'opéra, c'est la dictature du taux de remplissage. Cela ne favorise pas l'innovation ! Le recours à des techniques éprouvées de marketing pour augmenter les recettes est également inquiétant. Il y a quinze jours, je reçois un mail du Festival d'Aix-en-Provence qui me proposait de réserver en avant-première à des tarifs astronomiques. Juste un exemple : dans une formule qualifiée de " Prestige " et pour les premières de chaque opéra, le prix le plus élevé atteint 750 € par personne ! A ce prix-là, on vous prête un coussin, un plaid (il peut faire froid à l'Archevêché ... et les sièges en bois sont bien durs !), cocktail à l'entracte et pour finir un dîner ! Vous remarquerez d'ailleurs que lorsque la Cour des comptes ou, en ce moment, la Mairie de Paris critiquent le fait que le public des musées et plus encore du concert ou de l'opéra n'est pas assez ouvert aux catégories les moins aisées de la population, ils ne disent évidemment rien de ces pratiques commerciales assez curieuses pour des structures qui vivent aussi, et souvent largement, des deniers publics.

Je promets néanmoins de m'amender ... Je n'écrirai plus que la Villette, c'est loin - d'ailleurs j'y vais assez souvent ... Et comme il faut être juste, le concert de l'orchestre du Conservatoire, la semaine passée, saturait fortement dans le premier mouvement de la 7ème de Chostakovitch ... Mais, dirigée par Gunther Herbig, que l'on ne voit plus guère à Paris et qui a 83 ans, cette 7ème qui mêlait, sous sa direction, douceur et violence extrême (le titulaire de la caisse claire pendant le 1er mouvement mérite les plus grands éloges) ne laissait pas indifférent. Je pense n'avoir jamais entendu les quatre derniers lieder de Strauss dans une vision aussi poétique. Mais comme il faut râler un peu, je vous assure que dans les moments pianissimo, on entend vraiment très bien le souffle de la climatisation de la nouvelle salle de Radio France !

6. Le lundi 15 décembre 2014 à , par DavidLeMarrec

Ce qui devient de plus en plus gênant, et pas seulement dans le domaine de l'opéra, c'est la dictature du taux de remplissage. Cela ne favorise pas l'innovation !

C'est peut-être à cause de mes tropismes propres, mais je vois au contraire beaucoup de spectacles dont je me demande comment ils peuvent équilibrer leurs comptes, vu la spécialisation du répertoire proposé (et l'affluence modeste).

En revanche, oui, à l'Opéra de Paris, vu qu'on peut remplir avec n'importe quoi, on se demande vraiment pourquoi on ne se permet pas plus d'audace.

À ce propos : pourquoi distribue-t-on moins prestigieusement les reprises, alors que réserver les grands noms pour l'occasion serait justement l'occasion de revitaliser l'intérêt du public (qui se déplace en masse de toute façon pour une première série) ?


Je promets néanmoins de m'amender ... Je n'écrirai plus que la Villette, c'est loin

Ah mais si, ce peut être loin. Simplement c'est un loin qui n'est pas universalisable, contrairement à ce que j'ai pu lire souvent. Loin du principal terreau de mélomanes-concerteux, oui, sans doute.


Mais, dirigée par Gunther Herbig, que l'on ne voit plus guère à Paris et qui a 83 ans, cette 7ème qui mêlait, sous sa direction, douceur et violence extrême (le titulaire de la caisse claire pendant le 1er mouvement mérite les plus grands éloges) ne laissait pas indifférent. Je pense n'avoir jamais entendu les quatre derniers lieder de Strauss dans une vision aussi poétique.

Ça me fait plaisir de lire ça, j'aime beaucoup Herbig (et comme nombre de chefs valeureux, il s'est bien bonifié en vieillissant).

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