Carousel de Rodgers & Hammerstein au Châtelet
Par DavidLeMarrec, mercredi 20 mars 2013 à :: Saison 2012-2013 - Comédie musicale :: #2223 :: rss
Quelques impressions à l'issue de la première :
Soirée 40 : Carousel de Rodgers & Hammerstein
(Lundi 18 mars 2013, Théâtre du Châtelet.)
Soirée remarquablement exécutée dans la perspective qui était la sienne :
=> décors complètement littéraux ;
=> voix lyriques ; Kimy McLaren fait d'ailleurs une jolie carrière à l'opéra, j'avais pu l'admirer il y a cinq ans dans un co-récital de lied avec Thomas Dolié ;
=> grand orchestre et non réduction, en l'occurrence en plus un orchestre de très haut niveau (l'Orchestre de Chambre de Paris semblait d'ailleurs s'ennuyer ferme, vu la très grande simplicité technique de la partition au regard de son répertoire habituel...) ;
=> sonorisation traditionnelle de la comédie musicale, totalement linéaire : même niveau sonore pour les forti et les piani, aucune spatialisation lorsque les personnages se déplacent. L'égalisation du potentiomètre n'était tout de même pas aussi interventionniste que pour Les Miz de Schoenberg, ni même Magdalena de Villa-Lobos.
Ensuite, il se trouve que je n'aimais pas beaucoup Rodgers & Hammerstein auparavant, et que mon peu d'inclination s'est confirmé. La musique n'est pas déplaisante, mais rarement pénétrante (une - courte - chanson marine entraînante, un joli monologue paternel, quelques petites poussées lyriques çà et là, mais rien de dévastateur).
Et surtout, le livret est difficile à digérer aujourd'hui :
- une représentation assez terrifiante de la norme relationnelle homme-femme (on peut battre ou humilier sa femme parce qu'on n'ose pas s'abaisser à lui dire qu'on l'aime, et être considéré comme le héros de l'histoire, devenir un ange gardien émouvant, etc.) ;
- une collection de poncifs ahurissante (même pour 1945), aussi bien du côté des schémas relationnels usés (le mariage du mauvais sujet pas-fait-pour-le-mariage, les deux amies aux vies en miroir, etc.) que dans l'arrivée tardive d'un paradis semi-comique (très à la mode dans ces années, de Là-Haut de Maurice Yvain en 1923 à A Matter of Life and Death / Stairway to Heaven, diffusé en 1946), avec des attributions peu claires et peu de consistance dramatique (on se limite à quelques conseils du revanant et on baisse le rideau).
Je n'avais jusqu'ici fréquenté cette oeuvre qu'au disque (où il manque des dialogues), mais la scène n'a pas vraiment permis une révélation bouleversante.
Cela dit, la production du Châtelet est si bien réalisée qu'on se laisse tout de même prendre au jeu (il m'aura quand même fallu attendre les 2/3 du spectacle pour me sentir concerné...).
Tiré du fil de la saison, où l'on retrouvera tous les autres spectacles et leurs commentaires.
Commentaires
1. Le mardi 2 avril 2013 à , par Ouf1er
2. Le mardi 2 avril 2013 à , par David Le Marrec
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