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Autour de Faust - textes-source [téléchargement]

A la demande judicieuse de Vartan, quelques repères numériques dans les éditions du Faust de Goethe (notre série ne se limite pas aux héritiers de Goethe, mais chaque chose vient en son temps).





=> Tout d'abord la traditionnelle version Nerval en prose, qui contient l'intégralité du Premier Faust ainsi qu'un résumé agrémenté de quelques extraits-clefs pour le Second (on y trouve Hélène mais pas le Walpurgis classique, par exemple). C'est cette traduction qui a tant marqué l'imaginaire français, et c'est sur elle en particulier que se fonde le livret de Berlioz, en en réempruntant des pans entiers. Sa qualité réside sans doute dans sa clarté ; il s'agit là d'un bon français, fluide. CSS n'y trouve pas nécessairement la volupté sonore d'autres versions, mais elle constitue une référence à laquelle on peut s'accrocher sans risques ; le sens y est précis, et le résultat dans un beau français.

=> La deuxième version est la seule complète que nous ayons pu trouver libre de droits et numérisée sur la Toile, celle tirée de l'intégrale Jacques Porchat. On pourra y trouver quelque chose d'un peu emprunté, d'un peu gauche, qui sent la traduction en tout cas, même si le respect du texte est patent. Néanmoins, la précieuse proposition d'une traduction complète de qualité correcte ne se refuse pas.

=> La troisième version constitue un exemple des tentatives en vers français ; l'argumentation assez rude qui l'ouvre vous amusera sans doute, mais elle nous séduit assez : quitte à proposer une traduction, autant qu'elle ait les mêmes vertus que l'original, et à cette fin, la versification peut être utile [ou à tout le moins, pensera CSS, une prose finement musicale]. La façon sans ménagement de cette préface pose le constat, en croyant affirmer ses propre succès, de l' impossibilité inhérente à toute traduction [1] : la belle infidèle satisfait le lecteur sans lui communiquer l'essence véritable de l'original ; la fidélité à l'esprit est intéressante, mais insuffisante du côté de l'achèvement esthétique ; la fidélité à la lettre enfin ne vaut que pour celui qui, déjà instruit de la langue, peut rétablir ses gaucheries - et par conséquent quasiment lire l'original dictionnaire en main...
La traduction de Poupart de Wilde se montre assez fidèle : certains concepts sont inversés, mais on ne rencontre guère de suppressions ou d'altérations logiques ; un soin réel à rendre les bizarreries goethéennes par des alternances de vers, assez bien pensées. Cependant elle achève de nous convaincre de l'impossibilité totale, parce qu'en dépit de ces qualités, la langue poétique en est bien fade, aseptisée, stéréotypée - à la façon d'un livret d'opéra. Une autre plume aurait sans doute obtenu mieux, à en juger par d'autres adaptations en vers (ce fut le cas pour Pan Tadeusz [2] par exemple, un chef-d'oeuvre à l'arrivée en vers français). Mais il demeure agréable de lire des vers ici, fussent-ils banals, plutôt que de la prose maladroitement mimétique.




En allemand :

=> Le texte original de Goethe :
==> Faust I
==> Faust II

=> Le choix des extraits par Schumann :
==> en PDF (avec traduction finnoise en regard ; pour les frimeurs, CSS propose même la version intégrale de la chose)




Avec cet attirail, il devrait être plus commode de suivre, à présent, nos pérégrinations - puisque Goethe a inspiré une grande majorité (Spohr et Busoni y échappant, par exemple) des extraits que nous proposerons, et qui pour beaucoup (Beethoven, Radziwiłł, Schubert, Schumann, Wagner...) emploient littéralement les vers de Goethe.

Notes

[1] Oui, les lutins sont fatigués, on ne dédaigne pas alors de faire dans le poncif. Chacun son goût.

[2] D'Adam Mickiwiewicz. Déjà évoquée ici.


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Commentaires

1. Le jeudi 18 octobre 2007 à , par Vartan

Ce ne sont plus des lutins mais des djinns qui officient dans ces cavernes ! :-)

Dites-moi je vous prie, ai-je encore droit à deux voeux ?

2. Le jeudi 18 octobre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site

Comme c'était une question et pas formellement un voeu, il te reste tes trois unités pleines et entières. :)

3. Le vendredi 19 octobre 2007 à , par Le Lémure de Garonne

Je tiens quand même à rappeler que sur un blog bordelais le port du djinn est soumis à des conditions rigoureuses.

4. Le vendredi 4 décembre 2009 à , par Simon

Pour compléter, il y a aussi l'Urfaust que je viens de relire, et c'est déjà une écriture fascinante, qui apporte quelques éléments qui ne figurent pas dans la version définitive - les obsèques de la mère de Marguerite notamment. Par contre, cela ne semble pas être disponible sur la Toile.

5. Le samedi 5 décembre 2009 à , par DavidLeMarrec :: site

Pas grave, propose toujours ton édition aux lecteurs avides de CSS. :-)

Lacost / Le Rider, je présume ?

6. Le samedi 5 décembre 2009 à , par Simon

Absolument, Lacoste/Le Rider aux éditions Bartillat - il s'agit d'une nouvelle traduction dont je ne saurais donner la valeur puisque précisément je n'ai lu que celle-là.

Maintenant, je me plonge là-dedans: Poésies - Du Voyage en Italie jusqu'aux derniers poèmes (Ayrault aux éditions Aubier), avec une introduction de quelques 300 pages! L'édition est bilingue, je vais en profiter pour commencer l'Allemand.

7. Le samedi 5 décembre 2009 à , par DavidLeMarrec :: site

Avec Goethe, ce n'est pas forcément le meilleur compagnon de route pour débuter (beaucoup de vocabulaire, et des phrases pas toujours simples, un peu d'abstraction aussi). Il y a un volume Eichendorff chez Aubier qui se trouve d'occasion pour presque rien, c'est sans doute plus accessible.

Mais ça ne fait jamais de mal de s'imprégner !

Tu me raconteras !

8. Le samedi 5 décembre 2009 à , par DavidLeMarrec

(Et à propos, si tu voulais bien me laisser une adresse courriel, ce serait plus pratique le cas échéant. Tu peux laisser dans un commentaire, ça n'apparaît pas, ou m'écrire, il faut juste le temps que je relève...)

9. Le samedi 5 décembre 2009 à , par Simon

Voilà. ;)

10. Le dimanche 6 décembre 2009 à , par DavidLeMarrec

Merci. :)

11. Le lundi 10 octobre 2011 à , par Dominique

votre original de FAUST II en fichier RTF ne peut être ouvert.
Que faire?

12. Le lundi 10 octobre 2011 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Dominique,

En principe, ça doit pouvoir s'ouvrir en texte brut le cas échéant, en renommant l'extension en *.txt.

Mais sinon, désormais, ça se trouve facilement sur Wikisource, Google Books, Archive.org, Gutenberg, Gallica ou Athéna.

Pour trouver les adresses exactes avec les descriptifs, vous pouvez vous référer à cette notule : http://musicontempo.free.fr/livres.html.

Bonne chasse !

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