Le commentaire sur Hérold me fait réaliser[1] que ce carnet, ô honte suprême, ne dispose toujours pas d'une entrée monographique Meyerbeer. Parons au plus pressé.
Je reproduis ici une vieille contribution à ce sujet (2004), que je n'avais jamais reportée, mais qui a le mérite de clarifier certaines idées reçues. Il faudra que je fasse de même avec Furtwängler, à l'occasion. J'ai très légèrement toiletté le texte d'origine.
Il existe aussi une synthèse plus vaste, mais il faudrait que je relise ça avant publication.
Notes
[1] Vilain anglicisme peut-être, mais décidément plus joli que me fait (me) rendre compte que.
Je ne goûte que peu la plupart des versions sur le marché
des pièces pour piano de Debussy, qui recèlent pourtant
de petits bijoux. Avec des souvenirs particulièrement
terrifiés de pianistes excellents par ailleurs, mais assez
étrangers à cette esthétique - tel Krystian
Zimerman.
Si, tout de même, le souvenir des beaux phrasés de l'Isle Joyeuse par Eugen Indjic
(2003) - sans doute parce qu'alors baigné dans l'univers
chopinien, le ton de cette lecture m'a plus aisément
séduit. Par ailleurs, certaines similitudes dans la
sobriété, dans un son de tissu plus que de
minéral, avec le disque du jour.
Le disque du jour ?
Ceci :
.
La seconde Arabesque. Vous noterez l'attention portée la
basse, soit délicatement déposée, soit
légèrement décalée par rapport à la
main droite, dans le but d'obtenir des climats très
précis.
On connaît fort bien les enregistrements laissés par
Rachmaninov, mais Debussy ? Car Debussy a joué pour des
rouleaux perforés de pianos automatiques, ce qui rend possible
une restitution certes imparfaite, mais dans un son
irréprochable. Et la surprise joue à plein : la
restitution, si elle n'a pas le poids du toucher exact ou le legato
parfait des exécutions in vivo,
n'en demeure pas moins excellente - bien supérieure à ce
que laisse deviner un rouleau sonore des premiers temps de
l'enregistrement musical.
Si je recommande le disque par Debussy lui-même, c'est que
l'interprétation en est remarquable - sinon, très
honnêtement, la curiosité de l'authenticité se
lasse bien vite. On échappe à ces lectures façon
diamant, régulières, froides, étincelantes. Ici,
au contraire, le toucher est feutré, le ton intimiste, les
phrasés et les nuancés irréguliers - ce n'est pas
un concertiste professionnel, mais un "amateur" plus
qu'éclairé qui intervient. Loin de s'attarder sur la
perfection des traits virtuoses, exécutés de façon
un peu globale, c'est sur l'harmonie que porte l'effort, sur la
stylisation des motifs, la mise en valeur des voix, des échos,
des structures à l'oeuvre dans la pièce.
Et une simplicité exceptionnelle, dépourvue
d'épate. Il n'est que de constater le tempo très
modéré et la façon très stable des Arabesques, nullement aquatiques ou
supralegato, morceaux
charmants quoique superficiels que l'on entend habituellement.
Dans le même temps, un ton de conversation de salon, une
proximité bonhomme de cette musique qui touche plus qu'elle
n'impressionne.
C'est, au final, l'interprétation à laquelle je reviens
le plus volontiers. Elle propose une véritable
redécouverte de ces pièces rebatues - et une
redécouverte plus précieuse que la découverte,
à mon goût.
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