Carnet d'écoutes — semaine du 16 février
Par DavidLeMarrec, dimanche 22 février 2015 à :: Carnet d'écoutes :: #2635 :: rss
Au programme :
¶ récital d'opéra romantique allemand de Gerhaher, dernier album de Beczala « The French Collection » ;
¶ nouvelle parution de Feuernsot de R. Strauss ;
¶ œuvres de chambre de Gernsheim, Bax, Bliss, Huré, Alfano…
¶ œuvres contemporaines de Beamish…
¶ arrangements de Tabea Zimmermann…
Au passage, je remarque à quel point les envies d'écoute sont conditionnées par les supports… selon que l'on utilise un disque, des bandes mp3, telle plate-forme de flux plutôt qu'un autre (et bien sûr les gens avec qui l'on parle !), l'enchaînement des envies d'écoutes n'est pas du tout le même.
Dans mon cas, ce n'est pas grave, me direz-vous, puisque je n'écoute que des chefs-d'œuvre, n'est-ce pas ?
Voici donc le contenu des écoutes de la semaine, avec leurs commentaires :
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Lundi 16 février
¶ Schumann – Adagio & Allegro (arrangement pour alto) – Tabea Zimmermann, Hartmut Höll
¶ Schumann – Fantasiestücke (arrangement pour alto) – Tabea Zimmermann, Hartmut Höll
¶ Schumann – Sonate pour violon n°1 (arrangement pour alto) – Tabea Zimmermann, Hartmut Höll
Aussi beau qu'une excellente version pour violon… ne sonne pas très différemment d'ailleurs, seulement plus de chair, puisque déjà écrit pour le grave d'un violon, donc une fois transposé d'autant plus généreux.
¶ Schumann – Märchenbilder – Tabea Zimmermann, Hartmut Höll
(Gravure Capriccio des Märchenbilder.)
¶ Huré – Sonate pour violon – Ph. Koch, Jude
Extrêmement virtuose, même pour le piano… dans le goût d'une décadence à la française, vraiment superbe.
¶ Huré – Quintette avec piano – Louvigny SQ, Jude
Moins spectaculaire, mais d'aussi belles harmonies, quelque chose de plus fouillé… moins marquant à la première écoute, mais à l'usage, j'aime encore davantage que la sonate avec piano. Pas grand'chose d'autre n'est disponible au disque, de toute façon.
¶ Massenet – Scènes alsaciennes – Conservatoire de Paris
¶ G. Charpentier – Impressions d'Italie – Conservatoire de Paris
¶ Beamish – Concerto pour alto n°2 – Tabea Zimmermann, Suède ChbO, Ola Rudner
¶ Beamish – Whitescape – Suède ChbO, Ola Rudner
¶ Beamish – Sangsters – Suède ChbO, Ola Rudner
Pas du contemporain audacieux ni néo, simplement des œuvres qui fonctionnent bien (le concerto pour alto est d'ailleurs quelquefois donné, en particulier par Zimmermann qui en est la dédicataire). Cela vaut en particulier pour les très belles atmosphères babillardes de Sangsters, très réussies.
¶ Casella – Notte di Maggio – La Vecchia.
¶ Haendel – Israel in Egypt (partie I : « The Ways of Zion Do Mourn ») – Chœurs Radio Bavaroise, Concerto Köln, Dijsktra
¶ Haendel – Israel in Egypt (partie I : « The Ways of Zion Do Mourn ») – Speck
Deux très bonnes versions (voir états de la partition et sélection discographique là).
Mardi 17 février 2015
¶ Album de Piotr Beczala (et son splendide jeu de mots), « The French Collection ». Orchestre de l'Opéra de Lyon, Alain Altinoglu.
Beaucoup de beaux airs, la plupart célèbres, à part celui de Dom Sébastien de Donizetti, et pour la plupart tirés d'ouvrage couramment au répertoire (sauf La Dame Blanche, mais qui est désormais devenu un standard dans les récitals de ténors légers ou lyriques).
Tout est très bien chanté, bien équilibré pour un étranger (parfaitement robuste, mais pas trop lourd ou assombri), même s'il tend à mêler, selon une certaine école slave (plutôt orientale), du [eu] à toutes ses voyelles. Mais alors, sérieux comme un pape, à côté Flórez paraît la fantaisie incarnée : ce n'est même pas tant la mobilité théâtrale (on n'attend pas forcément ça dans un récital) que le simple enjouement lorsqu'il chante « Ah, quel plaisir d'être soldat ! ». Tout est parfaitement de chanté, irréprochable même stylistiquement… mais paraît assez indifférent en fin de compte, les airs ne sont pas caractérisés, ni même vraiment différenciés. Je n'ai pas été passionné, même si je respecte hautement cette maîtrise.
(Au passage, Diana Damrau semble irrémédiablement ternie, même en revenant à son répertoire d'origine… ça hulule méchamment désormais… merci le belcanto fourvoyé !
¶ Gernsheim – Quatuor avec piano n°3 – Diogenes SQ, Andreas Kirpal
¶ Gernsheim – Quatuor avec piano n°1 – Diogenes SQ, Andreas Kirpal
¶ Alfano – Sonate pour violon – Elmira Darvarova, Scott Dunn
¶ Alfano – Quintette avec piano – Elmira Darvarova, Scott Dunn
¶ Alfano – Nenia & Scherzino – Elmira Darvarova, Scott Dunn
Très marqué par le style français d'alors. Déjà présenté sur CSS : le Quintette de 1945 est une merveille absolue, non seulement d'une grande richesse harmonique, mais même jubilatoire dans son final
¶ Bliss – Discourse for orchestra – Christopher Lyndon-Gee, Queensland O
Très sympa !
¶ Bliss – Quatuor avec piano – Peter Donohue
¶ Bliss – Sonate pour alto – Martin Outram, Julian Rolton
¶ Bliss – Quintette avec hautbois – Nicholas Daniel, Maggini SQ
¶ Bliss – Quatuor n°1 – Fanny Mendelssohn SQ
¶ Bliss – Quatuor n°2 – Fanny Mendelssohn SQ
Les Anglais sont mal connus pour leur corpus chambriste, mais Ireland, Bax, Bliss, Alwyn et quelques autres y laissent pourtant le meilleur de leur production…
¶ Brahms – Quatuor avec piano n°2 – Capuçon, Caussé, Capuçon, Angelich
Référence personnelle : pour la profondeur des cordes, mais en particulier, contre toute attente, pour la qualité d'articulation générale et les beaux détachés du piano d'Angelich, très net et sans sècheresse.
¶ Brahms – Quatuor avec piano n°3 – Fauré PiaQ
Mercredi 18 février
¶ Concert : Galathée de Victor Massé par la Compagnie de L'Oiseleur au Temple du Luxembourg.
(Commentaire à venir.)
¶ Tchaïkovski – Quatuor n°2 – New Haydn SQ
Version qui insinue beaucoup de douceur dans ces pages.
Jeudi 19 février
¶ Christian Gerhaher : récital d'opéra romantique allemand (incluant notamment Alfonso und Estrella de Schubert, Genoveva de Schumann, Euryanthe de Weber…)
Non seulement la sélection est exceptionnelle, mais en plus l'interprétation (soutenue par les angles de Daniel Harding, qui compensent l'empâtement de certaines orchestrations) est sans égale, inapprochable d'éloquence, d'arrogance vocale… et d'élégance.
¶ Verdi – Requiem – Leinsdorf
Très belle version, assez allante et habitée, où je suis surpris d'admirer la netteté de Nilsson, qui se plie à toutes les exigences de dynamique et de souplesse de la partition, avec une simplicité et même une grâce dont la plupart des titulaires sont en général dépourvues. Pas souvent entendu mieux dans sa partie !
¶ Menotti – The Death of the Bishop of Brindisi – Leinsdorf
Du faux moderne, ni joli ni réellement audacieux, sans grand intérêt pour moi. Mais ça se laisse écouter.
¶ Christian Gerhaher : récital d'opéra romantique allemand (incluant notamment Alfonso und Estrella de Schubert, Genoveva de Schumann, Euryanthe de Weber…)
¶ Concert Minkowski : « Le romantique opéra français », à la Philharmonie de Paris.
(Commentaire à venir.)
¶ Bach – Messe en si (Kyrie, Gloria) – Minkowski (version studio)
La version de loin la plus dansante, et puis quel un-par-partie (d'où émerge notamment Blandine Staskiewicz !).
Vendredi 20 février
¶ R. Strauss – Feuersnot (début) – BayRSO, Schirmer
CPO fournit cet opéra rare de Strauss (son deuxième), dans une version orchestralement somptueuse et surtout, ce qui n'était plus disponible depuis des années, un livret (bilingue allemand-anglais) ! Merci CPO !
¶ Bax – Trio avec piano – Gould Piano Trio
¶ Bax – Sonate pour clarinette en ré – Robert Plane, Benjamin Frith
¶ Bax – Sonate pour clarinette en mi – Robert Plane, Benjamin Frith
¶ Bax – Folk Tale pour clarinette – Robert Plane, Benjamin Frith
¶ Bax – Romance pour clarinette – Robert Plane, Benjamin Frith
¶ Bax – Trio avec clarinette – Robert Plane, Gould Piano Trio
¶ Bliss – Quintette avec clarinette –
Que de bijoux !
¶ Mozart – Quatuor n°17 – Terpsycordes SQ
Nouvelle parution, sur instruments d'époque (plus chaleureux, mais ne grince pas le moins du monde, très supérieur à la concurrence HIP).
Samedi 21 février
¶ Concert « Feux d'artifice » d'Hervé Niquet, à la Philharmonie de Paris.
(Commentaire à venir.)
¶ Brahms – Quintette avec clarinette – Balogh, Danubius SQ
Ma version de chevet. Balogh a un son d'une chaleur étrange, plus dense et plus rond, mais aussi plus coloré qu'une clarinette « normale ». Et quel phraseur ! (Par ailleurs, accompagnement superbe au quatuor et prise de son Naxos d'un équilibre idéal.)
¶ Bach – Messe en si (Kyrie, Gloria) – Minkowski (version studio)
Dimanche 22 février
¶ Saint-Saëns – Symphonie n°1 – Malmö SO, Soustrot
¶ Saint-Saëns – Symphonie n°2 – Malmö SO, Soustrot
¶ Saint-Saëns – Phaéton – Malmö SO, Soustrot
Quelque part entre Schumann et Le Flem (n°1), simple, assez structuré, mais avec de jolis thèmes presque folkloriques dans les parties vives, quasi-décalque du final de la Quatrième de Mendelssohn dans la n°2, et regardant un peu plus du côté de Chausson dans Phaéton. Belle version très claire.
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Comment ça marche ?
La cotation est complètement subjective et ne prend pas en compte la qualité mesurable de l'oeuvre, seulement le plaisir que j'ai à l'écouter (à ce moment précis). L'interprétation n'est pas prise en compte.
Une tartelette au citron (ou un putto d'incarnat selon les jours) est signe que ça m'a plu.
Une oeuvre agréable, qui n'appelle pas forcément la réécoute.
Exemple : Le trio avec piano de Rihm.
Une oeuvre intéressante, qui méritera d'être réécoutée de temps à autre.
Exemple : Les premiers trios de Beethoven.
Une très belle oeuvre, qui appelle des écoutes régulières.
Exemple : Les trios de Debussy et Ravel.
Un chef-d'oeuvre, une des oeuvres importantes de ma discothèque, à réécouter abondamment.
Exemple : Les trios de Théodore Dubois.
L'une des quelques oeuvres qui me sont extrêmement chères.
Exemple : Les quatuors de Czerny.
Ainsi, à part la tartelette esseulée qui est un peu mitigée (oeuvre agréable mais oubliable, ça va bien si le temps ne nous est pas compté), la seule présence de portion citronnée indique que j'ai aimé. Le principe n'a donc rien à voir avec les étoiles « objectives » des magazines qui donnent ou pas la moyenne aux enregistrements.
Exceptionnellement, si je suis vraiment en colère, je peux aussi le signaler. Je distribue alors des tartelettes au citron meringué, qui sont à la vraie tarte au citron ce que les persécutions nazies sont à l'Éphèse classique.
Je n'ai pas aimé du tout, du tout. Ça ne me parle pas.
Exemple : L'oeuvre orchestrale d'Olga Neuwirth.
C'est insupportable, grotesque, scandaleux. Et surtout ça fait mal.
Exemple : L'oeuvre pour orgue de Philip Glass.
Je suis mort.
Commentaires
1. Le mercredi 25 février 2015 à , par Ugolino le profond
2. Le mercredi 25 février 2015 à , par DavidLeMarrec
3. Le mercredi 25 février 2015 à , par Ugolino le profond
4. Le mercredi 25 février 2015 à , par DavidLeMarrec
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7. Le mercredi 25 février 2015 à , par Ugolino le profond
8. Le jeudi 26 février 2015 à , par DavidLeMarrec
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