Carnets sur sol

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Distinguer - les orchestres (et opéras) berlinois - 1

Berlin dispose de huit orchestres permanents célèbres, hors formations baroques.

Ayant des dénominations à peu près totalement similaires et s'amusant à en changer - petits facétieux - très régulièrement, il est peut-être utile d'y mettre un peu d'ordre.

On a fait le choix d'être exhaustif autant que possible, ce qui devrait permettre à terme, sur une seule page, de pouvoir se repérer dans l'ensemble de l'offre berlinoise.

On y a introduit pour être tout à fait complet :

  • des rappels historiques (création, titulaires de la direction musicale) ;
  • une présentation des directeurs musicaux présents et passés ;
  • des commentaires sur les caractéristiques (son, répertoire) ;
  • une présentation des lieux d'exercice avec leurs spécificités ;
  • un commentaire sur la vie musicale de la capitale.


Et plein de jolies images des salles.

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Ce n'est pour l'heure que le début de la série, sans quoi ce serait long à lire d'une traite, et un peu fastidieux à préparer. Au programme aujourd'hui : le Philharmonique, une liste des Opéras de la capitale, et une présentation un peu détaillée pour la Staatskapelle (unter den Linden).

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A. Orchestre international

1. Le Philharmonique de Berlin

Le plus célèbre et le plus prestigieux - pas nécessairement le plus intéressant. Le Philharmonique est le soutien du Grand Répertoire à travers le monde, et la nomination à vie de son chef par le collège des musiciens fait toujours l'objet d'une vaste ébullition et de nombreux pronostics urbi et orbi.

Le son en est très rond, très plein, chaque instrumentiste a le potentiel (parfois exploité) de soliste. C'est en quelque sorte la volupté faite orchestre.

En revanche, son répertoire, quoique étendu (et le nombre de titres très important sur un seule saison), n'est pas non plus spécialement aventureux, les valeurs sûres étant privilégiées. Il n'a pas, en ce sens, de spécialité, et défend plus le Grand Répertoire que le rare, le baroque ou le contemporain, même s'il ne se défend pas non plus d'y toucher.

On ne perdra pas de temps à détailler ses caractéristiques historiques bien connues, avec notamment ses chefs élus à vie par les musiciens. Ce qui nous donne, après Hans von Bülow (1887-1895), pour le vingtième siècle :

  1. Arthur Nikisch (1895-1922)
  2. Wilhelm Furtwängler (1922-1944)
  3. Leo Borchard (1945)
  4. Sergiu Celibidache (1945-1952) - de très belles années méconnues, soit dit au passage
  5. Wilhelm Furtwängler (1952-1954)
  6. Herbert von Karajan (1955-1989)
  7. Claudio Abbado (1989-2002)
  8. Simon Rattle (depuis 2002)


(On l'aura compris entre les lignes, nous ne sommes pas éperdu d'admiration pour cette formation. Tout simplement parce que, comme Vienne, ces orchestres au niveau technique invraisemblable fonctionnent tout seuls, et 'abîment' d'une certaine façon les options des chefs. Entendre Harnoncourt avec Berlin ou Abbado avec Vienne, c'est entendre une demi-mesure de leurs volontés, largement marquée par la tradition de l'orchestre. En salle, ce doit être délirant évidemment, mais au disque, cette sûreté extrême finit par sonner un peu bonhomme, pas très urgente.)


Lieu de résidence : la Philharmonie de Berlin et son architecture circumorchestrale.


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B. Les orchestres lyriques

Il existe quantité d'opéras à Berlin : l'Opéra d'Etat (Staatsoper), l'Opéra Allemand (Deutsche Oper) et l'Opéra Comique (Komische Oper), qui sont les plus connus ; mais aussi l'Opéra Contemporain (Zeitgenössische Oper), le spécialiste des productions déjantées (Neuköllner Oper), l'Opéra de Chambre (Kammeroper), la Nouvelle Scène d'Opéra (Neue Opernbühne) ; et sans compter des salles où se joue aussi de l'opéra plus ou moins régulièrement : le siège du Festival de Berlin (Berliner Festpiele GmbH) qui regroupe le festival Berliner Festwochen et celui de musique contemporaine MaerzMusik, le Théâtre de l'Ouest (Theater des Westens) et la Lautten Compagney.

On les a déjà agencés par ordre de prestige décroissant (forcément approximatif, mais l'essentiel y est). Une fois terminé les maisons avec un orchestre résident célèbre, on se penchera sur les autres.

1. Die Staatskapelle Berlin

C'est-à-dire le Petit Orchestre [1] d'Etat de Berlin. Il s'agit de l'orchestre attaché au Staatsoper unter den Linden (« Opéra d'Etat sous les tilleuls »). Il se produit parfois (avec un vrai bonheur) en concert hors opéra, et en particulier sous la direction de Barenboim.

Données historiques : La fondation de l'orchestre remonterait à 1570, ce qui en ferait l'un des plus anciens du monde, via l'Electeur de Brandeboug (Joachim II Hector). Après que les Electeurs de Brandebourg furent passés sous les ordres du roi de Prusse, l'orchestre est dénommé comme Königlich Preußische Hofkapelle, c'est-à-dire comme Orchestre Royal de la Cour de Prusse (tout bêtement). Cela lui valut de collaborer notamment avec Carl Philipp Emanuel Bach, Franz Benda, et Johann Joachim Quantz...

Directeurs musicaux : La liste des staatskapellmeister est particulièrement impressionnante.
1759-1775 : Johann Friedrich Agricola.
1775-1794 : Johann Friedrich Reichardt. Peu connu, mais l'un des premiers et des plus inspirés compositeurs de lieder. Nous ne l'avions pas évoqué précisément (simplement nommé) malheureusement dans notre série d'initiation au lied, faute de matériel, assez rare, mais il faudra bien nous fendre de quelque chose. Il a notamment écrit l'un des plus beaux Erlkönig - peut-être notre préféré. Il y aurait de quoi se divertir, on lui prête quelque chose comme 1500 lieder.
1816-1820 : Bernhard Anselm Weber.
1820-1841 : Gaspare Spontini. Compositeur d'opéras bien connus, pour une fois célébré pour la partie française de son parcours. Il est l'auteur d'un certain nombre d'opéras comiques italiens, et aussi, à son arrivée en France sous le Consulat, d'opéras-comiques plus charmants par leur livret que par leur musique - Julie ou le pot de fleur, Milton... Des imbroglios dont on sait qu'ils se finiront bien, mais pas comment, et surtout le plaisir de voir s'amonceler les difficultés qui seront levées d'un coup. C'est surtout sous l'Empire que son art dans son versant sérieux, en résonance avec l'esthétique du temps, lui apporte la gloire : La Vestale (1807), et, plus intéressant, Fernand Cortès (1809). Son chef-d'oeuvre est sans doute Agnès von Hohenstaufen, absolument introuvable dans le commerce, et jamais donné en français dans un passé raisonnable (c'est-à-dire dont l'on pourrait trouver une trace sonore, même ténue). L'écriture continue ainsi de s'améliorer (puisqu'Agnès date de 1829). Mis à part la Vestale, et encore, souvent connue coupée et en italien, on néglige plutôt ce maillon de la chaîne [2], un peu comme Méhul - même si leurs opéras-comiques sont joués, çà et là, dans de petits festivals par des baroqueux très méritants.
1842-1846 : Giacomo Meyerbeer. C'est Meyerbeer le Grand, le roi du grand genre et le prince de la dérision fine, qui pendant ses années de retour en Allemagne, met en place les concerts souscrits par abonnement, et développe le rôle de l'orchestre. Lorsqu'on disait que cet homme était un novateur ! On n'insiste pas sur le personnage, très souvent losangié dans ces pages.
1848-1849 : Otto Nicolai. Resté l'immortel auteur de l'opéra comique Les Joyeuses Commères de Windor (Die lustigen Weiber von Windsor), oeuvre pleine de verve, toujours populaire dans les pays germanophones.
1871-1887 : Robert Radecke.
1888-1899 : Joseph Sucher.
1899-1913 : Richard Strauss. Inutile de le présenter, en plus du grand compositeur et librettiste, un grand chef dont il nous reste quelques témoignages sonores.
1913-1920 : Leo Blech.
1923-1934 : Erich Kleiber, le chef très prestigieux au style viennois si fêté (chacun a son goût).
1935-1936 : Clemens Krauss, l'immortel interprète des Strauss détaillés, poétiques et boisés comme nul autre, le grand wagnérien plein de fraîcheur et d'élan (plus qu'à son Ring, on songe à son Parsifal également libre de droits et présent sur CSS).
1941-1945 : Herbert von Karajan, oui, Karajan lui-même, dans ses jeunes années fougueuses, au service de ses lectures d'alors, aux textures toujours sèches et vigoureuses.
1948-1951 : Joseph Keilberth, qui a été reconnu ces dernières années comme un chef de théâtre valant largement mieux que sa réputation d'aimble Kapellmeister.
1954-1955 : Erich Kleiber. Parce qu'on ne meurt que deux fois.
1955-1962 : Franz Konwitschny, autre chef qui a un peu perdu en prestige au fil des années, et qui n'est certes pas le plus inspiré ou le plus séduisant du côté de la pâte sonore et de la profondeur des intentions, mais de grande valeur cependant.
1964-1990 : Otmar Suitner. La mollesse du chef en question explique peut-être la gentille éclipse de l'orchestre, à moins que ce ne soit Barenboim qui l'ait propulsé à plus qu'il n'avait jamais valu.
depuis 1992 : Daniel Barenboim (nommé chef à vie à partir de 2000). En s'emparant la place, Barenboim a fait de cet orchestre non seulement une vitrine pour l'opéra, avec, notamment, ses studios Wagner chez Teldec avant la fermeture, mais de surcroît un orchestre de concert réputé, qui a fait ses preuves notamment dans les symphonies de Beethoven, avec un accueil enthousiaste de la critique, à juste titre, devant l'évidence d'une lecture presque chambriste, mais aussi élancée et grandiose que les plus traditionnelles. Une forme de quadrature du cercle assez séduisante, il est vrai.

Waldner, vous avez la parole pour résumer le tableau de chasse :

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Caractéristiques : L'orchestre dispose désormais d'un son à la fois ample et plein, tout en conservant ses qualités chambristes. C'est-à-dire qu'en tant qu'orchestre de fosse, il doit être capable de remplir tout à la fois les qualités d'éclat et de discrétion, et pour plusieurs repertoires.

Répertoire : Malgré son prestige - et c'est là, nous le verrons, l'une des principales caractéristiques de la vie musicale berlinoise -, le répertoire du Staatsoper est extrêmement étriqué, limité presque uniquement aux piliers du répertoire, solidement distribués, mais sans luxe excessif non plus ; avec cependant une part de second vingtième siècle assez conséquente. On trouve cette saison-ci trois titres récents, de très grande qualité (Phaedra de Henze, Medeamaterial de Dusapin, Hölderlin de Ruzicka), dont aucun n'est une création.

Lieu d'exercice :

Un théâtre à l'italienne un peu formel, caractéristique de l' « architecture lyrique » d'Europe centrale : doré mais assez froid, sans balcons ni loges (galeries uniquement). Décoration limitée et très peu figurative, dans un goût assez réformé.



On trouvera la programmation ici : http://www.staatsoper-berlin.org/.

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La suite bientôt sur vos écrans.

Notes

[1] kapelle : taille au-dessus de l'orchestre de chambre, un véritable orchestre, mais pas pléthorique

[2] Le maillon manque en effet cruellement à la chaîne, entre Les Danaïdes de Salieri, dernier éclat de la tragédie lyrique, sous son aspect réformé, ou si l'on préfère l'opéra-comique perverti de Cherubini en Médée, et Guillaume Tell'' de Rossini, le coup d'envoi du Grand Opéra à la française.


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Commentaires

1. Le samedi 7 mars 2009 à , par Faust

Je vous trouve un peu sévère avec les Berliner, même si vous avez raison ! Ces dernières années, j'ai pu les entendre sous les directions de Rattle, Ozawa et Boulez. Je crois que ce dernier imprime effectivement sa marque lorsqu'il les dirige. Souvenir prodigieux d'un concert consacré à l'Ecole de Vienne il y a deux ans à Aix. Mais, il est vrai que les Berliner n'ont peut-être pas l'extraordinaire capacité d'adaptation du LSO, par exemple sous la baguette de Gardiner. Vous trouvez le son très rond ? Je suis toujours frappé en concert par le caractère âpre et rugueux de leurs cordes.

2. Le samedi 7 mars 2009 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Faust !

Des cordes de Berlin ? Ce n'est pas du tout l'effet au disque (ni leur réputation).

Par ailleurs, non, je ne suis sévère en aucune façon, je préfère juste indiquer mon sentiment personnel pour ne pas biaiser la notice en le laissant percevoir à couvert. Lorsque je choisis un disque, j'évite Berlin et Vienne autant que possible.

Je ne leur nie pas leurs qualités, et pas non plus que c'est sans nul doute une orgie dans la salle, mais au disque ou à la radio, trop de sûreté dans l'exécution et trop de tradition chez les instrumentistes produit des objets sonores pas très aventureux, pas très urgents. Un peu comme lorsque les ténors poussifs chantent les barytons : il y a un petit manque de tension, trop d'aisance nuit finalement à la force du résultat. (Même avec Boulez. Son dernier Daphnis est si poli...)

Tout cela étant purement personnel.

Par goût, je préfère de très loin les orchestres nordiques (Bergen et Trondheim en tête).

3. Le dimanche 8 mars 2009 à , par Faust

Je me suis peut-être mal exprimé sur les cordes des Berliner. C'est un ressenti de concert et non de disques qui peuvent être assez différents. Il y a une grande homogénéité et une grande profondeur dans le quatuor à cordes de Berlin (et aussi de beaucoup d'autres orchestres). Sur le son lisse, c'est l'impression que m'a fait récemment le Gewandhaus de Leipzig (mais en disant cela, je sens que je vais me faire assassiner !).

Le travail que vous avez commencé est très intéressant. Ferez-vous d'autres villes après Berlin ?

4. Le dimanche 8 mars 2009 à , par DavidLeMarrec

Non, non, c'est bien ce que j'avais compris. Mais j'étais étonné précisément de cet écart, d'autant qu'on ne m'en avait jamais parlé en ces termes.

Le Gewandhaus, au disque ou à la radio, c'est plutôt mou qui conviendrait, du moins à l'ère qui nous est contemporaine (avec Abendroth, ça ne sonne pas du tout comme cela). Oui, c'est un son joli qui ne mord pas beaucoup ; avec Chailly, ça pourrait beaucoup changer.

Pour la suite, il faut déjà parvenir à bout de Berlin sans lasser les quelques lecteurs de CSS, donc ce n'est pas pour tout de suite. A vrai dire, ça me paraît moins essentiel pour les autres villes, parce que la situation est beaucoup plus claire. Mais si vous avez des suggestions, je prends bien entendu.

5. Le dimanche 8 mars 2009 à , par Papageno :: site

Je me souviens d'un disque du philar de Berlin (la 5e de Mahler avec Abaddo) ça n'est pas pour le plaisir de leur passer la brosse dans le dos, mais c'est quand même drôlement bon, excellent même (et c'est du live je crois), la fin de l'adaghietto est à donner des frissons partout, et le finale éblouissant. Un jour j'aimerais bien les entendre en vrai !

6. Le lundi 9 mars 2009 à , par Jorge

J'ai la mine réjouie ! Notre lutin en chef se livre à quelques travaux intéressants pour le péquin adepte des orchestres baroques, ces temps-ci. Les Berliner, plus une somme d'individualités intéressantes (Pahud, Albrecht Mayer !!) qu'un orchestre parfaitement solidaire désormais.
J'ai beaucoup aimé le travail de Barenboim (dans Beethoven, Schumann) avec le Staatskapelle. Du lourd certes, mais appuyé sur un vrai travail de fond.
Pour les orchestres d'opéras, c'est toujours très bien fait et de haut niveau. Ca change de ce qui se fait en France...
En général, chez les germaniques, je préfère quand même le philharmonique de Munich, Dresde (mon orchestre préféré pour le monde entier) ou encore Leipzig, transfiguré par Chailly !
En attendant la suite, toutes mes salutations ;-)

7. Le lundi 9 mars 2009 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Patrick, bonsoir Jorge !

Oui, la brève ère Abbado était, surtout en fin de course, un moment de grâce d'une force rare. D'autant qu'Abbado a toujours eu ce tempérament rond et extrêmement polyvalent, ce qui est assez idéal pour une telle formation généraliste. Cela dit, ses Mahler pâlissent de la comparaison avec Lucerne, d'autant qu'ils ont été réalisés assez tôt dans sa collaboration avec l'orchestre.

Pahud n'est plus à Berlin depuis l'an 2000.

Pour la Chapelle de Barenboim, oui, très beau travail, moins lourd que le Barenboim habituel, d'ailleurs - c'est aussi le cas que son Divan, avec lequel, sans doute pour des raisons techniques, il joue avec plus de clarté.

Chez les germaniques (si l'on en exclut les Nordiques), de mon côté ce serait plutôt la Radio Néerlandaise, Bamberg, Francfort-sur-Oder et Bâle. Enfin, je pourrais tout aussi bien ajouter Sarrebrück, l'Opéra de Stuttgart, Radio et Opéra de Munich... et bien évidemement le Concertgebouw. Mais effectivement les trois grands de Munich, Dresde et le Gewandhaus façon Chailly, c'est assez impressionnant. Les orchestres excellents ne manquent pas dans ces contrées, on pourrait en citer beaucoup d'autres.

En France, pour les orchestres d'opéra, Paris peut être très bon si motivé, Bordeaux aussi d'ailleurs, à un niveau technique moindre. Marseille est quand même une très bonne formation, même pour les choeurs. Après, il est sûr que, comparé à celui du Théâtre National de Prague... :-)

8. Le lundi 9 mars 2009 à , par Mo :: site

Je vous lis depuis quelques temps sans rien dire- je m'y connais si peu... - mais je ne peux rester silencieuse à ce billet sur Berlin, ma ville préférée, où j'ai découvert l'opéra, et où la vie musicale est si délicieuse, car si simple, si ouverte, si accessible (ni chère, ni snob), avec un public terriblement bon public et enthousiaste (parfois un peu trop, mais c'est si bon, ces gens qui ne sont pas blasés!)... Je réécouterai mes enregistrements avec vos critiques en tête, mais les fomations berlinoises resteront toujours mes chouchous, justement parce qu'elles sont berlinoises...

Je me permets aussi de vous signaler qu'E. Pahud est toujours membre du BP, il y est revenu en 2002.

Merci pour votre blog!

9. Le mardi 10 mars 2009 à , par DavidLeMarrec

Bienvenue par ici, Mo, et merci de me faire découvrir votre carnet du même coup !

Il ne faut pas hésiter à rebondir, ça fait toujours plaisir. Les billets sont parfois un peu sentencieux, mais les commentaires toujours ouverts - y compris aux plaisantes déviances.


Je réécouterai mes enregistrements avec vos critiques en tête, mais les fomations berlinoises resteront toujours mes chouchous, justement parce qu'elles sont berlinoises...

Oh, ce ne sont certes pas des critiques, j'essaie surtout de mettre un peu d'ordre dans tout cela, et il est vrai que sur le Philharmonique, je me suis excusé de mon peu d'enthousiasme en expliquant un peu mon sentiment général.

Berlin accueille par ailleurs au moins un orchestre moderne de tout premier plan (et l'un de mes chouchous également), le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin... avec un répertoire de surcroît totalement délirant.


Je me permets aussi de vous signaler qu'E. Pahud est toujours membre du BP, il y est revenu en 2002.

Flûte, mes fiches ne sont pas à jour - vous me soufflez, sur le coup. Il faut croire que la soupe n'est pas si mauvaise et la carrière solo pas si rentable, même pour l'interprète le plus (justement) fêté au monde.

10. Le mardi 17 novembre 2009 à , par Jean-Charles

Quelques remarques en vrac.

"Berliner Philharmoniker" est un pluriel, un peu comme nos "Musiciens du Louvre-Grenoble" ou nos "Petits chanteurs à la Croix de Bois". Les germanistes français parlent volontiers des "Berliner" ou des "Wiener". Le français a traduit par "Orchestre philharmonique de Berlin".

Les Berliner Philharmoniker sont en résidence à la Philharmonie qui a été construite pour être la maison de cet orchestre. Une salle aussi originale où tout est pensé pour la musique et les musiciens* et une acoustique de cette qualité ont forcément influencé cette orchestre, à l'instar du Concertgebouw sur son orchestre.

Je ne trouve pas le son de Berlin "rond" au concert (entendu à Pleyel et in loco à la Philharmonie de Berlin), mais il est vrai que cet orchestre m'a chaque fois laissé sur ma faim (Rattle n'y est sans doute pas étranger).

Je crois que ta photo de la Philharmonie de Berlin est à l'envers car l'orgue est côté cour (si tant est que cela ait un sens dans cette salle).


La Staatskapelle Berlin est d'abord l'orchestre de fosse du Staatsoper Unter den Linden, à l'instar de la Staatskapelle Dresden au Semperoper de Dresde ou du Bayerisches Staatsorchester à Munich.

La Staatskapelle Berlin donne ses concerts symphoniques à la Philharmonie et au Konzerthaus (pour un même programme, deux concerts, un dans chacune des salles), pas au Staatsoper. Les concerts de musique de chambre que propose la Staatskapelle Berlin ont lieu dans l'Apollo-Saal du Staatsoper.

Le terme de "Kapelle" vient de la fondation ancienne de l'institution, non de la taille actuelle de la formation. De toute manière on n'utilisait pas encore le terme d'orchestre au XVIeme siècle (corrige-moi si je me trompe). La "Kapelle" de Berlin, orchestre de cour, est devenu orchestre de fosse de l'opéra - de cour - l'on a gardé l'appellation jusqu'à aujourd'hui mais je doute que la différence d'appelation entre la "Staatskapelle Berlin" pour le Staatsoper UDL et "l'Orchester der deutschen Oper Berlin" pour le DOB entraîne une composition différente des pupitres.

La programmation symphonique de l'orchestre du DOB est beaucoup moins développée que celle de la Staatskapelle. Tu y reviendras sans doute.

Les orchestres berlinois se produisent l'été à la Waldbühne qui n'est n'est pas une salle mais un lieu de concert en plein air.

L'appellation "Staatsoper unter den Linden" vient de son emplacement sur l'avenue "Unter den Linden" pas de sa situation sous les tilleuls. ;-) Un peu comme notre "Théâtre du Vieux-Colombier" à Paris qui prend le nom de sa rue.

C'est complètement stupide mais je dis "le" Staatsoper, terme féminin en allemand qui fait que certains préfèrent parler de "la" Staatsoper mais je n'y arrive pas. De toute manière si on voulait être rigoureux, on parlerait en français de "l'opéra d'Etat".


* Cela me fait penser à la remarque de Karajan à Giscard à l'issue d'un concert des Berliner en tournée au TCE :
- Maître, vous avez vu notre magnifique Théâtre des frères Perret, vous ne vous produisez pas une salle aussi belle à Berlin.
- Au moins à Berlin mes musiciens ont des vestiaires pour se changer !

11. Le mercredi 18 novembre 2009 à , par DavidLeMarrec :: site

Merci pour toutes ces riches précisions, Jean-Charles. Je poursuis le rebond :

Oui, concernant les 'Philharmoniker', c'est quelque chose d'assez inhabituel en fin de compte, même chez les germanophones, qui ne l'emploient guère pour les orchestres symphoniques en tout cas - à l'exception des Wiener Symphoniker. Mais les orchestres qui s'autoproclament 'Les Philharmonistes de Bari' sont en général des formations de niveau modeste, sans résidence fixe, et formés de jeunes musiciens qui cachetonnent.

Pour ce qui est des impressions, je parlais surtout du son, mais effectivement, l'orchestre a finalement, après Furtwängler, été le réceptable de traditions de direction relativement 'lisses', que ce soit le dernier Karajan, Abbado ou Rattle. Pas exactement de l'ordre de la subversion sonore, disons.
Je crois que ta photo de la Philharmonie de Berlin est à l'envers car l'orgue est côté cour (si tant est que cela ait un sens dans cette salle).

Quant à l'inversion, c'est tout à fait plausible : photographie récupérée sauvagement sur la Toile, oui, c'est mal.

La Staatskapelle Berlin est d'abord l'orchestre de fosse du Staatsoper Unter den Linden, à l'instar de la Staatskapelle Dresden au Semperoper de Dresde ou du Bayerisches Staatsorchester à Munich.

C'est exactement ce qu'il y a d'écrit. :-)

Ce que tu dis sur l'origine historique de la dénomination est bien sûr exact, mais si le nom n'a pas changé, c'est aussi en raison d'un statut qui n'est pas celui d'un orchestre symphonique, mais bien d'une formation plus dense, destinée avant tout à l'Opéra. Sans quoi, il est possible qu'il y aurait eu changement de nom, comme maint autre orchestre berlinois. Mais ce n'est jamais qu'une hypothèse de ma part, parce que ça demanderait, pour une réponse définitive, d'entrer dans la psychologie des acteurs (simple déférence historique ou vraie correspondance avec l'image qu'on se faisait de l'orchestre ?), ou de retrouver des documents retraçant des débats autour du statut et du nom, ce que je n'ai pas entrepris pour cette modeste tentative de repérage. Qui reste qui plus est à achever.

mais je doute que la différence d'appelation entre la "Staatskapelle Berlin" pour le Staatsoper UDL et "l'Orchester der deutschen Oper Berlin" pour le DOB entraîne une composition différente des pupitres.

C'est certain. D'ailleurs, à choisir, l'orchestre du Deutsche Oper serait sans doute le moins fourni des deux, vu son prestige moindre et son répertoire plus conventionnel. (Quelle pitié au demeurant de voir tous ces opéras pour ne jouer que les mêmes tubes en boucle...)

L'appellation "Staatsoper unter den Linden" vient de son emplacement sur l'avenue "Unter den Linden" pas de sa situation sous les tilleuls. ;-) Un peu comme notre "Théâtre du Vieux-Colombier" à Paris qui prend le nom de sa rue.

J'ai juste proposé une traduction pour les moins germanophones des éminents lecteurs de CSS - je ne crois pas aux tilleuls géants. :)


C'est complètement stupide mais je dis "le" Staatsoper, terme féminin en allemand qui fait que certains préfèrent parler de "la" Staatsoper mais je n'y arrive pas. De toute manière si on voulait être rigoureux, on parlerait en français de "l'opéra d'Etat".

Même chose pour quantité d'autres exemples : on devrait dire "la opéra seria", "la Winterreise", etc. Mais ça sonne furieusement bizarre, surtout lorsque ça inflige de surcroît l'hiatus à l'oreille.

12. Le vendredi 11 décembre 2009 à , par Jean-Charles

"La" Winterreise, c'est au-dessus de mes forces... A notre décharge, "opéra" existe au masculin en français donc je ne culpabiliserai pas d'écouter "un" opéra seria.

C'est étonnant que l'Opéra de Paris, à l'instar de la Staatskapelle n'ait jamais réussi à donner un véritable attrait à ses concerts symphoniques alors même que l'on lit des éloges à son propos pour ses prestations en fosse et que ce sont en majorité des baguettes réputées qui sont invitées à l'occasion des concerts symphoniques. Cela dit, je ne connais pas le remplissage des concerts symphoniques de la Staatskapelle de Berlin, du Bayerisches Staatsorchester, de celui du Met à Carnegie Hall.

Il faut dire que l'acoustique de Bastille est terrible pour le symphonique (on a l'impression que l'orchestre joue dans la pièce d'à côté). Mortier avait programmé des concerts à Pleyel qui permettait de jouir d'une acoustique autrement favorable mais c'était terriblement vide. Avouons aussi que l'orchestre semble souvent très démotivé par ces concerts (le fait de devoir passer le frac deux soirs dans l'année ?). J'ai le souvenir d'un concert symphonique Knüssen-Dutilleux (dir. Knüssen) à Garnier et j'ose croire que c'est la meilleure solution (remplissage toujours OK à Garnier, acoustique OK, musiciens à domicile).


La page wikipedia.de distingue 4 types d'orchestre : Orchestre de théâtre, orchestre de concert, orchestre de radio, orchestre de chambre. C'est assez pertinent, pas forcément adapté à la France, mais j'aimerais savoir où on case l'Orchestre symphonique de la Radio Bavaroise.^^

Il est étonnant de constater la variété de la langue allemande pour parler d'une même chose : Orchester (der Bayerischen Rundfunk), Staatskapelle (Berlin), (Dresdner) Philharmonie, (Bamberger) Symphoniker, (Berliner) Philharmoniker.

Les Etats-Unis offrent également le "New York Philharmonic" ou de "Los Angeles Philharmonic" mais j'ai l'impression qu'il s'agit d'une ellipse.

L'allemand n'a pas non plus de terme unique pour désigner les formations sur instruments anciens (Akademie für alte Musik Berlin, Concerto Köln, Freiburger Barockorchester, Balthasar-Neumann Ensemble, Camerata Salzburg, Capella Coloniensis), à la fondation évidemment plus récente.

Il y a aussi une Staatskapelle à Weimar.

On oublie trop souvent que l'orchestre du Gewandhaus de Leipzig est aussi l'orchestre de l'opéra et non un pur orchestre symphonique. Le prestige moindre de cette maison d'opéra contribue sans doute à ce fait.

A l'inverse l'orchestre Gürzenich à Cologne, du nom d'une halle où il se produisait (à l'instar du Gewandhaus donc), est devenu l'orchestre de l'opéra à la programmation symphonique désormais plus réduite (l'orchestre prestigieux de la ville étant celui de la radio).

13. Le samedi 12 décembre 2009 à , par DavidLeMarrec :: site

A notre décharge, "opéra" existe au masculin en français donc je ne culpabiliserai pas d'écouter "un" opéra seria.

C'est-à-dire que la logique voudrait alors qu'on dise un opera serio, mais nos illustres ancêtres, moins rigoureux, ont sacralisé l'expression. Je m'en disculpe en plaçant seria en italique, pour indiquer l'emprunt figé. Néanmoins, je me sens obligé d'écrire opere serie au pluriel, ce qui ruine toute ma belle façade de respectabilité.

C'est étonnant que l'Opéra de Paris, à l'instar de la Staatskapelle n'ait jamais réussi à donner un véritable attrait à ses concerts symphoniques alors même que l'on lit des éloges à son propos pour ses prestations en fosse et que ce sont en majorité des baguettes réputées qui sont invitées à l'occasion des concerts symphoniques. Cela dit, je ne connais pas le remplissage des concerts symphoniques de la Staatskapelle de Berlin, du Bayerisches Staatsorchester, de celui du Met à Carnegie Hall.

C'est que les gens ne consultent pas le programme de cette salle pour aller entendre du symphonique. C'est un tort d'ailleurs, les commentaires sont généralement très positifs... sauf lorsqu'il y a des chanteurs ! (qu'on n'entend que très mal comme il se doit)

J'avais au contraire entendu dire qu'on entendait bien l'orchestre, même pour ces concerts, il m'avait semblé - mais je n'ai pas moi-même testé.

La page wikipedia.de distingue 4 types d'orchestre : Orchestre de théâtre, orchestre de concert, orchestre de radio, orchestre de chambre. C'est assez pertinent, pas forcément adapté à la France, mais j'aimerais savoir où on case l'Orchestre symphonique de la Radio Bavaroise.^^

C'est en théorie un orchestre de radio, mais c'est vrai qu'il a un véritable rayonnement symphonique, et un solide répertoire lyrique. Allez, vu son envergure, on peut lui offrir au moins les deux premiers titres simultanément.

De toute façon, la distinction entre orchestre et radio et orchestre symphonique n'existe plus vraiment : l'histoire de la répartition des tâches entre création et concerts de grand répertoire, on voit bien que ça ne fonctionne pas, et pas seulement à Paris.


Il est étonnant de constater la variété de la langue allemande pour parler d'une même chose : Orchester (der Bayerischen Rundfunk), Staatskapelle (Berlin), (Dresdner) Philharmonie, (Bamberger) Symphoniker, (Berliner) Philharmoniker.

C'est l'Histoire qui veut ça, les orchestres français sont nés et se sont stabilisés plus tard, donc avec une dénomination plus standard.


Les Etats-Unis offrent également le "New York Philharmonic" ou de "Los Angeles Philharmonic" mais j'ai l'impression qu'il s'agit d'une ellipse.

De toute évidence.


L'allemand n'a pas non plus de terme unique pour désigner les formations sur instruments anciens (Akademie für alte Musik Berlin, Concerto Köln, Freiburger Barockorchester, Balthasar-Neumann Ensemble, Camerata Salzburg, Capella Coloniensis), à la fondation évidemment plus récente.

Les Français, en la matière, sont plus poétiques et plus abstraits, avec leurs noms d'oeuvres ou de figures musicales. Quoique, on trouve aussi Les Musiciens du Louvre.

14. Le dimanche 13 décembre 2009 à , par Jean-Charles

>J'avais au contraire entendu dire qu'on entendait bien
>l'orchestre, même pour ces concerts, il m'avait semblé - mais
> je n'ai pas moi-même testé.

Non, en disposition concert, l'acoustique de Bastille est très étonnante, tout est feutré, lointain, c'est comme si on avait coupé une sono. (je dis ça en ayant testé tous les étages)
C'est quand il est en fosse que l'orchestre est le plus sonore.

A ce propos, j'en profite pour parler de la question de la hauteur de la fosse. Certains disent que plus la fosse est haute, plus l'orchestre sonne fort. Je me rappelle que Christian Merlin (ASO, septembre 2004 ??) disait qu'au contraire une fosse haute dans laquelle les musiciens voyaient les chanteurs leur donnaient mieux conscience de l'équilibre sonore à atteindre.

>C'est que les gens ne consultent pas le programme de
>cette salle pour aller entendre du symphonique.

Euh, les concerts programmés Salle Pleyel faisaient partie de la saison et de certaines séries d'abonnement de ladite salle mais ils étaient peut-être encore plus vides que ceux programmés à Bastille. J'avoue que ça reste assez mystérieux pour moi, je n'ai jamais compris que des orchestres prestigieux (ONP, Budapest, Philar) ne remplissent parfois pas 50 % d'une salle alors que d'autres orchestres sont pris d'assaut (Orchestre National de Russie, LSO).
Mais puisque les concerts réalisés dans une salle de concert n'attiraient pas plus, autant rester à domicile effectivement.

Sur ce, je te laisse aller écouter de belles opere serie.

15. Le dimanche 13 décembre 2009 à , par DavidLeMarrec :: site

Ah oui, pour Pleyel, c'est sans doute une défiance vis-à-vis d'un orchestre d'opéra, pour le coup. Et puis on a l'impression de l'avoir toujours sous la main, pas comme un orchestre exotique.

Ah non, on garde au masculin, on n'est pas tout à fait italiens tout de même : de beaux opere serie. Sinon, de beaux opéras-de-type-sérieux-du-belcanto-dix-huitième,-celui-qui-raffole-des-numéros-clos-et-des-airs-à-structure-ABA'-qu'on-appelle-par-commodité-à-da-capo-et-où-foisonnent-les-diminutions, ça fonctionne aussi.

16. Le samedi 2 mai 2015 à , par Mélomaniac

Cher Monsieur Le Marrec,
L'occasion me manque souvent de venir encourager vos remarquables contributions notulaires à la science musicale, et l'opportunité m'en vient ce soir alors que je voudrais mentionner un ouvrage discographique qui recense les enregistrements par l'orchestre de la Staatskapelle, jusqu'au début de l'ère stéréophonique.

http://www.amazon.fr/Staatskapelle-Berlin-Shellac-Era-1916-1962/dp/1901395286

En espérant que cette information intéressera vos admiratifs lecteurs qui me comptent dans leur nombre.

17. Le dimanche 3 mai 2015 à , par David Le Marrec

Monsieur de Melleaux-Magnac,

Soyez remercié pour cette contribution, dans un domaine où personne ne peut pas vous disputer la palme.

Je me réjouis d'avance de vous relire céans ou pas très loin.

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