Franz SCHUBERT - Lieder (vol.34a)
Par DavidLeMarrec, mercredi 23 janvier 2008 à :: Poésie, lied & lieder :: #825 :: rss
Evocation de quelques oeuvres autour du schéma commode fourni par l'intégrale Hyperion. (Partitions prochainement fournies.)
Cette approche peut servir en particulier aux chanteurs amateurs ou professionnels qui souhaiteraient préparer des programmes thématiques un peu originaux : il suffit d'aller entendre ensuite tel air de tel caractère, ou même de lire directement la partition. Où trouver des ballades, des lieder strophiques, de grands récitatifs, des mélodies impérissables, des textes merveilleux ? Carnets sur sol s'en occupe.
D'où notre projet de fournir les partitions conjointement, dès que nous aurons pu les mettre en ligne (une petite difficulté technique risque nous en empêcher pendant quelques semaines).
Détenant une grande partie des deux intégrales sur le marché, ainsi que l'intégrale des partitions, on peut aussi répondre aux questions sur tel ou tel lied pas encore traité.
On en profite aussi pour toucher un mot sur l'interprétation de l'Intégrale Hyperion, mais ce sera sans grand intérêt, puisqu'elle est extraordinaire à peu près en permanence, tout en haut de la discographie.
Intégrale Hyperion des lieder de Schubert par Graham Johnson (au piano), 34e volume.
Schubert entre 1817 et 1821.
En gras, les pièces qui nous paraissent particulièrement intéressantes.
- Der Alpenjäger (Le Chasseur des Alpes.) D.524 (Mayrhofer)
- 2'14 Christopher Maltman, baryton-basse. Timbre splendide et riche, grand mordant, expression très soignée et engagée, diction excellente. Le meilleur de l'école anglaise, avec un type d'émission et un style très proches de Thomas Allen.
- De l'élan et de la bravoure, mais lied à dominante mélodique.
- A rapprocher : Lied des Gefangenen Jägers, Romance de Richard Coeur de Lion...
- La pastorella al prato D513 (Goldoni)
- 1'45 Jamie MacDougall (ténor), John Mark Ainsley (ténor), Simon Keenlyside (baryton), Michael George (basse).
- Etonnant traitement comme un madrigal du texte de Goldoni. Le quatuor s'étage en polyphonie, étrange madrigal romantique. Superbe réussite très atypique.
- A rapprocher : les autres mélodies italiennes de Schubert. On a déjà traité les sérieux Métastase bien rhapsodiques sur CSS.
- Frohsinn D520 (Castelli)
- 1'46 Stephan Loges, baryton-basse. La voix sonne un peu tubée, ce qui nuit à l'aspect direct de l'expression, mais véritablement à la marge. Voix très virile, assez séduisante malgré son aspect techniquement exagéré.
- Pièce joyeuse, dansante. Pas particulièrement inoubliable, mais à rapprocher de Seligkeit ou Alinde, par exemple.
- Das Grab D569 (Salis-Seewis)
- 3'08 The London Schubert Chorale. Timbres profonds et sobres, très beaux.
- Une pièce très recueillie, un peu sombre, intégralement à l'unisson au choeur, pour un pupitre de barytons et basses. On songe par exemple à la partie centrale de l'Ode à la Joie (version Beethoven). Quelque chose de la déférence sobre du Via Crucis de Liszt à venir.
- A rapprocher : la Szene aus Faust (dans la cathédrale), avec les choeurs à l'unisson qui chantent le Dies Irae menaçant. Ou les lignes lourdes de Grenzen der Menshheit.
- Die Einsiedelei D563 (Salis-Seewis)
- 1'41 Philip Langridge, ténor. Ici tout de clarté et de légèreté, sans ses délicieuses contorsions coutumières, y compris vocalement.
- Pièce à la fois calme et bondissante. On songe à l'Abschied du Schwanengesang.
- Atys D585 (Mayrhofer)
- 4'21 Thomas Hampson, baryton. Ici extrêmement proche de l'école anglaise, et alors au sommet de ses moyens. Ni (délicieux) maniérismes galopants de ces dernières années, ni fatigue. La voix est extrêmement ductile, et l'expression toujours aussi ravageuse.
- Ton de plainte, mais très lyrique. On peut songer à la partie cantabile d'An die Leier.
- A rapprocher : An die Leier. Les lieder mythologiques semi-historiques : Orest auf Tauris, Der Entsühnte Orest, Antigon und Oedip, les Adieux d'Andromaque, etc. Voire le pur mythe comme Memnon, Ganymed... Très souvent des Mayrhofer.
- Das Dörfchen D598 (Bürger [1])
- 4'20 John Mark Ainsley (ténor), Jamie MacDougall (ténor), Simon Keenlyside (baryton), Michael George (basse).
- Quatuor extrêmement lyrique, qui rappelle les oeuvres profanes _a capella_ de Schubert. Le premier ténor tient le rôle de la mélodie, les trois autres chanteurs forment l'accompagnement, avec son lot d'accords et de détachés à la manière d'un piano. Vraiment délectable.
- Jamais donné en concert pour des raisons évidentes d'effectif.
- A rapprocher : autres quatuors avec piano, oeuvres pour choeur masculin a capella. On pense aussi aux Psaumes avec orchestre de Mendelssohn.
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Invariablement au piano : Graham Johnson. Simplicité parfaite, non dépourvue de relief. Pas un analytique, mais reste idéal ici.
La suite à venir.
Notes
[1] Le fameux auteur de la ballade grinçante Lenore, avec ses refrains d'onomatopées, pas toujours bien connu en France.
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