Ferruccio BUSONI (1866 - 1924)
Par DavidLeMarrec, dimanche 2 décembre 2007 à :: Portraits :: #788 :: rss
Manière de remettre un peu à l'honneur les oeuvres, une très rapide notice que nous avons proposé aujourd'hui sur demande expresse.
Manière aussi de laisser une petite place à Busoni sur CSS, quitte à empiler ensuite.
On s'est astreint, pour ne pas y passer notre journée, à ne pas étoffer ni retoucher véritablement le texte originel.
Quelques mots peut-être sur Busoni. Il est né à Empoli et mort à Berlin, à l'image de sa double filiation italienne (par son père) et allemande (par sa mère, italo-allemande).
Ses parents étaient tous deux instrumentistes professionnels (une pianiste et un clarinettiste).
Malgré sa forte imprégnation italienne (et les sujets de ses oeuvres ont pu s'en ressentir), son esthétique est profondément celle de la décadente postromantique allemande, prolongeant une esthétique du type Reger tout en la désarticulant vers les expérimentations des Viennois d'alors.
Il est notamment à l'origine d'une réflexion sur un nouveau système pour sortir d'une tonalité toujours plus bousculée - un système microtonal, avec tiers de ton, censé enrichir le système. Il avait même réalisé des schémas pour l'adaptation des pianos, mais n'a pu résoudre tous les problèmes posés par ses réflexions.
Il pensait même à la musique électro-accoustique, et il faisait partie des dangereux novateurs visés par Pfitzner dans son essai réactionnaire Le danger futuriste.
Pourtant, il n'a jamais pu appliquer ces techniques à sa musique, malgré son désir de renouvellement.
Et, en somme, ceux qui y ont répondu par l'esprit de système un peu clos du dodécaphonisme sériel n'ont pas véritablement réussi. L'inertie culturelle, qui fait la force de la musique, est trop lourde à déplacer, à ce qu'il semble.
Aux confins donc d'un esprit postromantique proche de Reger, Schoeck, Pfitzner et d'une imagination novatrice presque destructrice pour le système existant, un personnage singulier, à cheval sur les deux mondes.
Il est aussi très connu comme virtuose au piano, ayant laissé de merveilleuses transcriptions très complètes d'oeuvres de Bach - partitas pour violon, chorals...
On a déjà dû évoquer Doktor Faust (qui est inspiré des sources médiévales et non de Goethe), au moins pour son Prélude dont l'atmosphère hésitante et lunaire rappelle Wozzeck ; mais côté opéra, il existe l'autre versant, commedia dell'arte : Arlecchino et Turandot (tous deux en allemand), d'une légèreté grinçante qui évoque Prokofiev.
On pourrait s'attarder sur bien d'autres oeuvres, mais ce sera un début.
Commentaires
1. Le dimanche 2 décembre 2007 à , par DavidLeMarrec :: site
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