La Fille mal gardée
Par DavidLeMarrec, samedi 7 juillet 2012 à :: Saison 2011-2012 - Domaine symphonique - Musique romantique et postromantique :: #2007 :: rss
A Garnier, le 5 juillet.
L'oeuvre mériterait une ample présentation.
De l'humour visuel (Ashton) qui semblerait conçu pour divertir les jeunes filles du premier XIXe, sur des pastiches musicaux (Lanchberry) du Barbier de Séville et de l'Elixir d'amour - il ne doit pas reste beaucoup du Hérold original. Parfait après une journée de pénible labeur.
Toujours aussi drôle, et la simplicité de la musique, que je craignais un peu en salle, demeure tout aussi jubilatoire. L'Orchestre de l'Opéra joue avec un investissement rare au ballet (direction Philip Ellis), et évidemment les danseurs locaux brillent (Zusperreguy, Magnenet, Houette, Madin)...
Il se dégage de ce ballet, auditivement et visuellement, quelque chose de sain et de roboratif qui a peu de limites.
Une des meilleures soirées de la saison.
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Mise à jour du 8 juillet 2012 :
Voici la reproduction d'un commentaire posté sur le carnet de Joël Riou, dans le but de répondre (partiellement) à la question de la provenance musicale des extraits pastichés de la Fille mal gardée d'Ashton / Lanchberry.
Comme on en parle ailleurs, je peux peut-être ébaucher une réponse à ton interrogation sur les sources de certains moments (surtout le premier acte) de la Fille mal gardée. Il s'agit essentiellement d'emprunts à deux standards du répertoire bouffe italien : le Barbier de Séville de Rossini et l'Elixir d'amour de Donizetti, effectivement dans le même goût.
Je suppose quelqu'un a déjà fait ce travail, mais pour ma part, j'ai repéré :
- au début du ballet, l'entrée de Fiorello "Piano, pianissimo" (Il Barbiere di Siviglia de Rossini)
- pour la danse des serpes, un crescendo rossinien, qui a de toute évidence été emprunté, mais je ne suis pas sûr de l'opéra (fin de l'acte I du Barbier, peut-être) ;
- dans un extrait du pas de deux du ruban, une évocation de la marche finale de Hänsel und Gretel de Humperdinck ;
- au début de la partie de campagne du second tableau, on entend des effets inspiré du carillon de l'Arlésienne de Bizet ;
- pour le deuxième solo (joyeux) de Lise, la musique du duo rageur "Esulti pur la barbara" de L'Elisir d'amore de Donizetti ;
- la fin de l'orage citait la Pastorale de Beethoven (pour l'orage lui-même, il est emprunté, au moins très imité, mais je ne suis plus certain de quelle oeuvre) ;
- on entend toujours dans ce tableau un morceau de final de Rossini, difficile à identifier avec certitude, il n'en reste que la trame stéréotypée ;
- pour le pas de deux de la partie de campagne, la barcarolle bouffonne de l'Elisir d'amore, puis l'air d'entrée de Dulcamara ;
- au même endroit, la musique du solo de Colas s'inspire du final de l'acte II de l'Elisir.
L'acte II est moins riche en références, à part une évocation furtive (et coïncidentale) du dernier trio du Turco in Italia de Rossini. Et au moment du dénouement, des déroulés pseudo-bachiens, sorte de furtif contrepoint archaïsant. Mais pas de réel emprunt, en fait.
Je suis assez surpris en réalité qu'avec une orchestration simple (Lanchberry colore avec des unissons de violon et clarinette, par exemple) ces citations lyriques fonctionnent en musique pure. Et diablement bien, de surcroît !
Commentaires
1. Le samedi 7 juillet 2012 à , par Joël :: site
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