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Idée reçue n°1

Qu'avez-vous à objecter, je vous prie, aux chevaux de bois ? Qu'ils marchent toujours sans faire aucun chemin ? Alors, que direz-vous de la politique ? Moi, je leur fais un reproche : celui de s'être américanisés et d'être devenus trop confortables. On y pose maintenant sur de vraies selles, avec de vraies brides dans les mains.

Armand Silvestre, « Emballé », nouvelle tirée des Contes irrévérencieux (1896).

Ce détail est intéressant, parce qu'il montre que l'on n'a pas attendu que les États-Unis, après la Première guerre mondiale, deviennent la puissance prédominante, pour critiquer leur univers moderne et aseptisé. La critique est pourtant paradoxale, puisqu'elle fait grief d'un surcroît de technique chez eux - leur reconnaissant implicitement une forme de supériorité.

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Armand Silvestre est surtout passé à la postérité par les mises en musique de poèmes assez fades - en particulier par Fauré, mais Dupont, par exemple, a également réussi de très belles mises en musique.

Néanmoins, il n'était pas que poète, et son oeuvre de prosateur, amorcée plus tard (à partir de 1881, soit quinze ans après son premier recueil poétique), est réellement volumineuse. Il s'était en particulier fait une spécialité, durant toute sa carrière prosaïque, des "contes", nouvelles particulièrement courtes, souvent nommées ainsi à l'époque. Contes grassouillets, Contes pantagruéliques et galants, Contes à la comtesse, Contes de derrière les fagots, Contes à la brune, Contes salés, Contes audacieux, Contes divertissants, Nouveaux contes incongrus, Contes hilarants, Facéties galantes, contes joyeux, Contes désolpilants, Contes au gros sel, Contes irrévérencieux, Contes tragiques et sentimentaux, Contes incongrus constituent autant de recueils aux titres plaisants - et souvent optimistes sur l'efficacité de leur contenu.

Dans les faits, et contrairement à ce que peut laisser supposer l'extrait que j'ai choisi aujourd'hui, on peut y profiter d'une plume soignée et élégante, pourvue d'un beau galbe et d'un lexique riche sans ostentation, avec un certain nombre de formules assez plaisantes.
En revanche, il ne faut pas espérer être réellement surpris ou éperdu d'admiration devant les qualités d'invention de l'auteur : les situations n'y ont pas réellement l'ampleur affichées par les titres.

Mais c'est une lecture agréable, quelque part entre le raffinement décadent et la simplicité de la "petite" littérature.


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