[Carnet d'écoutes] Frederick Delius - Koanga
Par DavidLeMarrec, mercredi 10 août 2011 à :: Opéras des écoles du vingtième siècle :: #1799 :: rss
Un opéra dont on parle trop peu. Il est vrai que la seule version discographique, celle de Charles Groves en 1974, a longtemps été indisponible avant une récente réédition par EMI.
Musique très consonante, assez éloquente. On pourrait la rapproche de ce qu'on appelle le type "musique de film", mais au meilleur sens du terme : une certaine façon très agréable de flatter l'auditeur, mais sans superficialité de procédé. Au demeurant, le débit verbal est très fluide et même assez rapide, avec un texte en prose qui défile très vite, et fait la part belle aux ensembles (quintette de la fin de l'acte I, par exemple), souvent avec surimpression sur des choeurs d'esclaves (qui sonnent assez "hymne britannique").
L'oeuvre culmine dans la cérémonie vaudou
menée par le prince Koanga réduit en esclavage dans une plantation de canne à sucre, assez marquante.
J'aime beaucoup le Koanga d'Eugene Holmes dans la version Groves : émission manifestement avec un larynx assez haut, provoquant un vibrato très serré, et un son clair, contraint et tendu. Ca ne respire pas la liberté, mais c'est très beau.
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Plutôt que de jouer sans arrêt Britten, qui n'a pas cette force directe - et dont la gestion mélodique est assez déceptive, toute en rondeurs et en évitements -, on pourrait quelquefois y subtituer un peu de Delius, ça aurait même sans doute plus de succès auprès du public.
Cela étant dit sans critiquer Britten, qui a écrit des opéras tout à fait délectables qui constituent souvent les seules audaces vingtiémistes de bien des scènes lyriques...
Mais je vois que j'avais coupablement omis de l'indiquer dans ma liste de raretés de langue anglaise à remonter sur les scènes (alors que je mentionnais Curlew River).
Commentaires
1. Le mardi 16 août 2011 à , par Ouf1er
2. Le mardi 16 août 2011 à , par DavidLeMarrec
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