En lisant Tosca : mutations
Par DavidLeMarrec, vendredi 22 janvier 2010 à :: Opéra romantique et vériste italien - L'horrible Richard Wagner :: #1454 :: rss
Mise à jour du 23 janvier 2011 : Cette notule a été reprise et développée de façon plus large, avec d'autres mutations, dans cette nouvelle entrée.
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En faisant avant-hier lecture au piano des deux actes extrêmes de Tosca, j'ai été frappé par plusieurs beautés. L'évidence de lignes très conjointes, la douce tension constante des harmonies, le retour de leitmotive certes très évidents, mais qui constituent plus qu'on ne le penserait de prime abord la colonne vertébrale du discours musical, d'une façon très comparable à Wagner (certes, sans que le contenu de la musique comme du sens soit aussi riche).
Et, dans un interlude méditatif dont la construction n'est pas si éloignée des musiques de transformation de Parsifal, on entend une très jolie chose.
Voici :
Je le propose au piano, malgré les scories (deux prises après le déchiffrage de la page, donc loin de la perfection) que je n'ai pas eu, appelé à d'autres travaux, le loisir de corriger (on entend en particulier un arpège totalement erroné vers la fin de l'extrait), parce qu'il me semble que beaucoup de choses y deviennent plus saillantes. Et comme Wagner d'ailleurs, cette musique sonne au moins aussi bien au piano qu'à l'orchestre.
J'ai été frappé par le retour, dans cet interlude à l'acte III (le moment où Cavaradossi écrit sa dernière lettre à Floria), du thème de la souffrance de Tosca, ce motif un peu circulaire, en forme de gruppetto :
Et quelques mesures plus loin, le thème célébrissime de l'air d'adieu de Mario me paraît terriblement apparenté, avec le même mouvement circulaire qui s'échappe vers l'aigu :
Très jolie transition, et parenté sûrement pas innocente entre les deux thèmes. Ni quant à la musique (le rapprochement est évident), ni quant au sens (la douleur de Tosca qui finit par livrer Angelotti se change en affliction de Cavaradossi qui quitte la vie).
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