Ne me touchez pas ! Ne me touchez pas !
Par DavidLeMarrec, dimanche 29 janvier 2006 à :: Livrets :: #142 :: rss
En réponse à Philippe[s].
Voici ce que fait Louis Gallet (également le librettiste de Thaïs, entre autres choses) du Noli me tangere. Pour Massenet.
Attention, there is no chef-d'oeuvre inside, je crois.
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MERYEM
Rien ne répond à ma voix désolée,
tu n'entends pas mes cris,
et cependant, malgré l'espérance envolée,
ton souffle sur moi passe, ton souffle murmure : je vis.
Méryem a vu Jésus devant elle, environné de lumière, il la regarde en souriant, le doigt posé sur ses lèvres - Elle tend les mains vers lui.
JESUS
Ne t'approche pas, j'aime ta foi sincère.
Femme, va, dis aux miens d'enseigner à la terre la loi du Christ victorieux.
MERYEM
O mystère ineffable.
JESUS
Voici l'heure où je dois remonter vers mon Père, car mon royaume est dans les cieux.
(Jésus s'éloigne et disparaît dans une puce [sic] éclatante.)
MERYEM
Christ est vivant ressuscité !
Ah, mon âme succombe au bonheur qui l'accable,
consolante vérité,
Christ est ressuscité !
ENFANTS (Voix des anges dans les profondeurs du ciel) [Ah bon, les anges chantent faux aussi ?]
Gloria in excelsis Deo !
(La Magdaléenne appelle les disciples, les saintes femmes, tous les amis de Jésus qui s'empressent de l'entourer.)
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Oui, je sais, ça se tient une certaine couche de niaiserie. C'est une oeuvre religieuse, et pas un opéra. Le livret est franchement mauvais. Et on ose médire de Barbier et Carré après ça ! Quant à la musique, elle est à la fois planante, très lyrique et assez sucrée. Il faut penser au duo d'amour du Roi de Lahore mis à la sauce du Requiem de Fauré (!).
Force est de reconnaître que ça a une certaine allure et que c'est extrêmement séduisant et efficace (un peu comme le final de Faust). De là à être dans l'esprit, et à être passionnant dramatiquement...
Je mets ça dans la radioblog tout de suite, avec la fin en apothéose de l'oeuvre (joliment rapageuse), vous pourrez en juger.
Je précise que ça commence avec le texte de mon extrait. Les premières paroles du ténor sont donc Ne m'approche pas.. Je suis navré, la diction des deux chanteurs est épouvantable. Impossible de retrouver le nom du ténor, donc le timbre fait furieusement penser à José Cura (il y aurait Calleja d'envisageable, aussi). Marie-Madeleine est chantée par Montserrat Caballé l'année de son retrait scénique, en Elisabeth de l'Henry VIII de Saint-Saëns. La voix se tient bien ici, sans doute aidée par la réverbération.
Je suis navré de ne pas pouvoir proposer de diction plus claire, mais comme il n'existe aucun disque, on fait avec les moyens du bord - une bande de concert, peut-être la seule... Entre la réverbération et le très mauvais français, il faudra deviner le texte...
Commentaires
1. Le dimanche 29 janvier 2006 à , par Philippe[s]
2. Le dimanche 29 janvier 2006 à , par DavidLeMarrec
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