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Le défi 2020 des nouveautés – épisode 5


Et voici la cinquième livraison de l'année ! 

Nouveautés écoutées et commentées de ces dernières semaines (mises à jour au fur et à mesure dans ce tableau – il contient même la planification d'écoutes à faire ou refaire, que je vous ai épargnées ici).

Du vert au violet, mes recommandations.

♦ Vert : réussi !
♦ Bleu : jalon considérable.
♦ Violet : écoute capitale.
(Les disques sans indication particulière sont à mon sens de très bons disques. Dans les cas où je ne recommande pas forcément l'écoute, je place le texte en italique.)

Voici :




Commentaires nouveautés : œuvres
Zelenka, Missa 1724 ; Collegium 1704, Luks (Accent)
→ Œuvre pleine de virtuosité et d'éclat, aussi bien virtuose vocalement qu'orchestralement, puisant à la science du contrepoint autant qu'aux influences des lignes de plain-chant, un petit bijou d'art total, élancé, triomphal et jubilatoire !
Dans l'exécution toujours animée et pleine de verve de Luks et de ses compagnons tchèques.
Morton Gould, Symphonettes 2,3,4, Spirituals pour orchestre ; ÖRF, Fagen (Naxos)
→ Très americano-jazzy pour orchestre symphonique, vraiment le goût des Danses de West Side Story, assez réussi d'ailleurs (la jubilatoire Gavotte de la 3 !).
Schumann : Arrangements for Piano Duet, Vol. 5 (Symphonies 1 & 4), Eckerle Piano Duo (Naxos)
→ Piano pas très physique (capté / mixé de trop loin ?), un peu clair et dur, exécution pas follement tendue – un peu carrée, comme si les pianistes avaient surtout à l'esprit le piano tel qu'il est écrit et pas la symphonie telle qu'elle est imaginée. (On est loin des accomplissements du duo Matthies-Köhn pour les transcriptions de Brahms.)
Pour autant, avoir ces œuvres à nu reste très beau et émouvant. Il faudrait que j'en cherche d'autres versions (d'autant que la transcription de la Première Symphonie est de a main des époux Schumann, donc probablement déjà documentée au disque).
Kapsberger: Che fai tù? [Villanelles] Les Kapsber'girls
→ Enfin un disque pour rendre compte du travail de ces quatre interprètes : raviver à l'oreille l'air de cour italien en le traitant avec le même naturel, le même élan que de la chanson. (Mais toute la science technique des meilleurs interprètes baroques.)
Deux voix très complémentaires (soprano doux, second soprano pur et droit), une théorbiste et une gambiste remarquables.
Le disque n'a peut-être pas tout à fait le naturel de leurs concerts, mais il regorge de trouvaille de forme… et met en valeur de véritables pépites de ce répertoire chambriste italien.
Boësset, le Louvre de Louis XIII, Daucé (HM)
→ Collection d'inédits, ballets et cantates profanes prévues pour la Cour, dans une période encore assez mal documentée hors airs de cour (et partiellement musique sacrée).
De très belles découvertes, toujours dans le style un peu contemplatif de Daucé, mais avec dees chanteurs extraordinaires.
Pas une porte d'entrée prioritaire pour le néophyte, mais absolument indispensable pour les amateurs de baroque français.
Kuhlau, Beethoven : « Kühl, nicht lau » (Ramée)
→ Grande Sonate & Sérénade, pour flûte et piano (d'époque), très savoureuse interprétation de pièces galantes (mais non dépourvues de matière) sur des instruments chaleureux et dépaysants.
→ Le tout s'achève sur une étrange fugue de Beethoven, a cappella jouant sur le nom de Kuhlau.
Bretón, quatuors 1 & 3, Bretón SQ (Naxos)
→ Compositeur de zarzuelas à succès, mais aussi un client très sérieux en musique pure : quatuors romantiques de très belle facture, au langage sobre (pas d'emprunts harmoniques ni de modulations extravagants), mais d'un métier et d'un esprit remarquables – la longue fugue finale du Premier Quatuor est un délice d'élan renouvelé !
Salieri, Strictly private, Heidelberg SO (Hänssler)
→ Lecture nerveuse d'airs et duos très spirituels, qui évoquent les Da Ponte mozartiens, un délice.
D'Indy, Albert Dupuis : sonates violon-piano – Prouvost, Reyes (EnPhases)
→ Violon très vibré et concertant, pas exactement ce qui se fond le mieux dans cette esthétique où tout se joue sur les changements de couleur. Mais programme passionnant – la Sonate de Dupuis est un témoignage post-franckiste et post-fauréen de première qualité, tandis que celle de d'Indy représente l'un des sommets du Maître.
Wieck, Dietrich, Schumann sonate 1, Brahms sonate 2 ; Robilliard, Kouider (Évidence)
→ Contrairement à ce que laissent percevoir le visuel et le titre
Hasse : Artaserse, Pinchgut Opera (Pinchgut)
→ Du très bon Hasse, pas trop figé, avec une belle veine mélodique post-haendelienne, et remarquablement servi (Genaux).
Braunfels : variations sur un vieil air français (au clair de la lune) pour deux pianos, bagatelles (Capriccio)
→ Tiré de la grande série de Capriccio, incroyable exploration au cœur d'un compositeur important mais négligé.
Encore un thème très vite rendu méconnaissable par Braunfels ! Bien fait, mais pas particulièrement étonnant ni nourrisant.
A Tribute to Ysaÿe ; Liège PO, Brussels PO, Kantorow, Roth, Denève (Fuga Libera)
Le concerto en mi mineur est réussi, porte les empreintes de son temps. Le reste est du concerto pour violon, disons. Le Concerto pour Quatuor à cordes reste aussi dans le même romantisme un peu introverti, ainsi que le trio à cordes.
Intéressant. (Contient aussi de belles versions de chambre de Franck, Debussy, Lekeu.)
Offenbach: Maître Péronilla ; Constans, Dennefeld, Gens, Huchet, Piolino ; ONF Potscher (Bru Zane)
Intrigue qui débute comme une histoire classique d'amour contrariée de jeunes gens (par le biais d'une tante revancharde), et qui se finit en farce bouffonne autour d'une famille à deux gendres, assez réussie.
Plateau prestigieux (Gens dans un rôle secondaire de caractère, Piolino pour ne chanter que dans les ensembles !). Quelques airs marquants (« Je pars, je vais, je vole ») dans une oeuvre où domine l'ambiance théâtrale sur la musique.
Moritz Moszkowski: Piano Works ; Etsuko Hirose (Danacord)
→ Pièces de caractère, d'allure très chopinienne – de toutes les périodes ; on croirait parfois une œuvre de Fryderyk fraîchement sortie du tiroir !
Les transcriptions sont très réussies : la libre paraphrase sur la chanson d'Antonia et la Barcarolle des Contes d'Hoffmann déborde de saveurs et ne se limite pas à la transcription. De même, les fluidités et rugissements de la mort d'Isolde dépassent d'assez loin toutes les tentatives pianistiques entendues jusqu'ici dans cette page.
Adès ; Concerto pour piano, Totentanz ; Gerstein, Boston, Adès (DGG)
→ Sympathiques déhanchés jazzy. Pas forcément très nourrissant, mais agréable.
Penderecki: Horn and Violin Concertos, Threnody… ; LPO, Krzysztof Penderecki (LPO Live)
→ Réussi, animé, intéressant pour des concertos, avec un véritable discours, dans une tonalité large, très accessible. Pour autant, cela reste du concerto, avec un soliste exposé et un orchestre accompagnateur – on y retrouve beaucoup de traits habituels (les glissements modaux de la Serenade de Britten pour le cor, les longs trilles pour le violon…).





Commentaires nouveautés : versions
Bach, Chopin, Debussy, Scriabine, Gershwin, Chostakovitch, Shimkus – A concert in Paris – Vestard Shimkus (Artalinna)
→ Exaltant la sinuosité harmonique de Chopin comme s'il était déjà Scriabine, ciselant les attaques individualisées de ses Debussy, faisant gronder les aplats de ses Chostakovitch, fluctuer au cordeau les dynamiques de ses Bach… Shimkus montre ici la diversité de son potentiel.
Un témoignage qui mérite largement le détour, par-delà la prise de concert moins confortable qu'un studio (le piano sonne un peu dur).
Feinberg: Piano Sonatas Nos. 1-6 ; Marc-André Hamelin (Hyperion)
→ Exécution très chopinienne, beaucoup de pédale, mais aisance, évidence mélodique, et ce corpus qui est du tout, tout premier choix dans la littérature pianistique mondiale. Les déferlements de la 2… Fulgurante 6e, dans un langage beaucoup plus personnel, mais toujours aussi élancé.
(Je reste attaché à l'intégrale Sirodeau / Samaltanos chez BIS, moins « grand piano romantique », plus sobre.)
bruckner 2, altomonte st.florian, rémy ballot (gramola)
→ Rapide mais conception peu extrême. Scherzo plat, adagio d'une très belle transparence (et quel solo de cor final !).
Beethoven 16,17,18, Vars Op.34 + Vars Eroica, Staier (HM)
→ Piano à distorsion, vraiment d'époque (Hammerflügel ?)
Je n'avais jamais remarqué « Bella ciao » dans la 16.
Intéressant sur instrument ancien, mais comme toujours avec Staier, conception assez linéaire et simple, pas de découvertes musicales profondes à en attendre.
Weber, freischütz, maxm schmitt, essen PO, netopil (Oehms)
→ Direction et distribution un peu ternes à mon gré. Difficile de passer après le feu d'artifice Janowski…
Dvořák ; requiem, te deum, chants bibliques (belohlavek) ; martiník, CzPO, hrůša (Decca)
→ Contre toute attente, ce sont Bělohlávek et les Chants Bibliques qui représentent la grosse plus-value de ce double disque : rarement autant habités. Hrůša est un peu plus tranquille dans le Requiem (où il y a plus fervent avec Ančerl-RadioBerlin, plus ardent avec Sawallisch, plus coloré avec Jansons…) ; mais il est plus convaincant dans le moins fréquent Te Deum.
Belle parution globalement, avec cette pointe de déception pour le Requiem par un chef qui a prouvé sa valeur.
« elle », récital français de Marina Rebeka
→ Rebeka transforme ici des rôles plutôt écrit pour des voix lyriques relativement légères en des sommets du répertoire lyrico-dramatique, d'une tension, d'une ampleur, d'une séduction presque physiques, très impressionnant. (En particulier sa Salomé d'Hérodiade, mais tout le disque est à l'avenant.
Un des très rares cas où un récital d'airs d'opéra propose une vision singulière, renouvelle l'approche d'un répertoire entier.
bach cctos clvcn, francesco corti, il pomo d'oro
→ Vivacité qui fait échapper ces concertos à leur sinistrose ! Toujours cette finesse de sons et de phrasés, cette inventivité qui ne cherche jamais l'effet mais se porte plutôt sur l'élocution de la musique elle-même. Bravo Il Pomo d'oro !
Schubert, Die schöne Müllerin, Oliemans, Martineau (B Records)
→ La voix, captée de près, sonne plus riche que dans la salle de l'Athénée où le disque fut capté. J'avais été frappé par les les limites de l'aigu et la construction imparfaite de la voix (raucité), tout en admirant les belles césures et la flamme de l'interprétation, avec Martineau dans un très grand jour – cette reprise ff de la Berceuse finale pour imiter le cor !
Au disque, on n'entend que les qualités d'une voix riche, d'une diction précise, d'une interprétation emportée !
Présentation du concert.
Pietro Vinci, 14 Sonetti spirituali, ens nota bene (Toccata)
De l'écriture madrigalesque interprétée par des voix pas très bien faibles, et un ensemble instrumental quisonne comme un harmonica. Ouille.
Montéclair ; Jephté ; Christoyannis, Santon, Wanroij, Dolié, Orfeo Orchestra, Vashegyi (Glossa)
→ Pas la meilleure tragédie en musique (sujet sacré assez statique, musique aussi), dans une version qui ne brille pas non plus par son énergie et ses couleurs. Le vieil enregistrements des Arts Flo, un peu sec, en paraîtrait chatoyant en comparaison.
Reste surtout la superbe de Christoyannis.
Reicha: Complete Piano Music, Vol. 4 par Henrik Löwenmark (toccata classics)
→ Des côtés Beethoven gentil, sans jamais les éclats, le panache, les surprises, bien sûr. Encore que, les soudains octaves furieux de la grande sonate en mi bémol… ! Mais bien écrit, pas simplement du postclassique académique, une véritable sensibilité émane de ces pièces, et pas seulement de leurs mélodies.
Mahler: Symphony No. 8 in E-Flat Major "Symphony of a Thousand" (Live) ; Chs Brno, Dortmmunder Phkr, Gabriel Feltz (Dreyer Gaido)
Schubert: Symphonies, Vol. 2 – Nos. 2 & 6 & Italian Overtures ; City Of Birmingham Symphony Orchestra, Gardner (Chandos)
→ Limpide et aéré, plus cohérent que l'étrange premier volume (très stimulant, mais avec cette transparence surprenante, comme s'il y avait de l'air partout), une très belle version – la discographie propose plus original ou fouillé en versions musicologiques ou tradis, mais le résultat ici est d'un goût assez parfait. (La 2 peut être plus fiévreuse néanmoins.)
Godowsky, 51 études sur les Études de Chopin, vol.1 (Piano Music, vol.14) ; Konstantin Scherbakov (Marco Polo)
→ Je reste un peu dubitatif sur l'intérêt de réenregistrer ces fameuses Études pour s'en tirer avec autant de pédale, un peu de flou. L'idée est justement de donner de quoi s'amuser aux virtuoses pour qui les Études de Chopin sont trop familières et pas encore assez difficiles.
Produire des Godowsky (très valables) sans insolence, en sentant l'approche de confort ou l'effort, je ne suis pas sûr que ce fonctionne aussi bien. (Et surtout, la pédale et le legato brouillent les détails qui font l'intérêt de cette relecture qui n'est pas seulement de la virtuosité d'affichage, mais contient aussi de la musique digne d'intérêt.)




Commentaires nouveautés : rééditions
Du Mont, Motets à voix seule, Ledroit, Ricercar Consort
→ Moins suprême que le disque de motets à deux voix, mais un très bel ensemble de petits motets à la souplesse harmonique ultramontaine.
Bruckner Symphonie 9, Dresde, Jochum
→ La part moins impressionnante de cette intégrale, mais tout de même réussie et considérable.





Mais il est bon de se rappeler qu'on n'a pas à écouter que des nouveautés !  Quelques autres explorations pour moi, donc quelques pépites !


Autres nouvelles écoutes : œuvres
Schumann: Arrangements for Piano Duet, Vol. 1 (Quatuor n°3, Quintette piano-cordes), Eckerle Piano Duo (Naxos 2012)
→ Toujours pas convaincu par l'interprétation, mais principe passionnant, en particulier pour le Quatuor, une écoute totalement différente des structures !
Schumann: Arrangements for Piano Duet, Vol. 3 (Manfred, Symphonie 3, Dorothea, Faust), Eckerle Piano Duo (Naxos 2015)
→ Piano pas très physique (capté / mixé de trop loin ?), un peu clair et dur, exécution pas follement tendue – un peu carrée, comme si les pianistes avaient surtout à l'esprit le piano tel qu'il est écrit et pas la symphonie telle qu'elle est imaginée. (On est loin des accomplissements du duo Matthies-Köhn pour les transcriptions de Brahms.)
Mais beau renouvellement de l'écoute ainsi, de pièces bien connues, et jouées en transparence maximale.
KUHLAU: Piano Quartets Nos. 1 and 2
par Ilona Prunyi, New Budapest SQ (Marco Polo)
→ Gentil, pas du tout du niveau de ses opéras… et interprétation assez terne, qui sent le déchiffrage un peu frais.
Bretón: Piano Trio in E / Quatuor n°1 ; New Budapest SQ, Gyorgy Oravecz (Marco Polo)

→ Le trio piano est très sympa, un peu moins marquant. Mais j'attends d'en avoir une ou deux autres versions avant de me faire une opinion.
(Quand même des bouts de Saint-Saëns et Brahms là-dedans ! <3)
→ Version du quatuor un peu terne à mon gré (comme toujours chez ce quatuor).

https://www.deezer.com/fr/album/3638301
Rudi Stephan, Music for Violin and Orchestra, Daniel Stabrawa Violin (site)
+ Music for Orchestra in one movement (17 min)
Berliner Phkr, k. Petrenko (Digital Concert Hall)
→ Jeux de motifs et dialogues de solos somptueux dans ce premier concert de Petrenko, avec l'un des plus beaux nourrissants concertos pour violon du répertoire.
→→ poème de l'extase très réussi en complément.
Grétry, La Caravane du Caire, Santon, Dubois, Pruvot, Agrémens, van Waas
→ Bien plus vivant que le disque Minkowski, on sent ici très bien les trouvailles musicales et la saveur du drame, avec un rebond plus dansant et dans une distribution splendide !
Kienzl Quatuors 1,2,3 Thomas Christian Ensemble (CPO 2003)

Si on aime le postromantisme sobre et généreux, ces quatuors se posent – un peu dans le goût de ceux de Schoeck et d'Albert.

Grand compositeur d'opéras et de mélodies, ça s'entend dans la veine mélodique très prégnante.
Glinka, Trio piano-cordes
Turnovský Trio
→ Commence farouchement et tourne schubertien.
Arenski, Trios 1 & 2 – Beaux-Arts Trio (Philips)

Si aimez la veine mélodique de Tchaïkovski et la générosité de son Trio, ce n'est pas aussi complexe, mais aussi élancé & presque aussi jubilatoire.

Version au vibrato expansif et aux dynamiques en accordéon, la plus russe du marché, d'une certaine façon !
Version d'origine du premier Trio de Mendelssohn
(+ les deux trios habituels)
Van Baerle Trio (chez Challenge Classics)

Premier mouvement qui fait 5 minutes de plus ! Piano plus volubile, enchaînements moins resserrés, mais très beau d'entendre développer ce qu'on a l'habitude d'écouter en version très dense (j'aime beaucoup beaucoup).

Et splendide version des deux autres trios.
Nowowiejski : Quo Vadis (version Kurzak puis version CPO, bien mieux captée)
→ Plutôt un oratorio, à la vérité. Du postromantisme flamboyant, plutôt impressionnant.
Ustvolskaya Octuor, St Petersburg Soloists (1994 | Megadisc Classics)
→ Très discontinu, pas très gracieux, ensembles successifs plus que masse globale… elle a fait mieux.
Fanny Mendelssohn : Oratorium & Duette
Michael Krämer, Mechthild Georg, Elzbieta Kalvelage Kammerchor Universität Dortmund (Thorofon)
→ Trauerchor très bachien. Sinon plaisant.
Fanny Mendelssohn : Cäcilia
Kammerchor der Universität Dortmund, Willi Gundlach ; Kammerchor der Universität Dortmund, Willi Gundlach
"Zum Fest der heiligen Cäcilia" für Soli, Chor und Klavier ; Szene aus "Faust II" für Soli, Frauenchor und Klavier ; März April Mai Über allen Gipfeln, An Suleika, Wandrers Nachtlied, Harfners Lied, Vier Chorlieder, Liderzyklus für Felix, etc. (Thorofon)
=> Charmant, et très belles voix. Les 4-Choeurs sont splendides.
Lamentations de Gilles par Les Passions
→ avec chœur, splendide
Ivan Zajc : NIKOLA ŠUBIĆ ZRINJSKI– Croatian National Theatre in Zagreb (sur Operavision.eu)
Serenata italiana Gromes. (Busoni, Martucci, Casella…)
Hommage Rossini Gromes, WDR
Julius Röntgen, Chamber Music Part 1 ; quats en C et Gm, Chinesische lieder ; Hans Eijsackers, Julia Bronkhorst, Párkányí Quartet (Cobra)
Volksmobiles Sorti le 19/02/2016 par collectif9 (arrangements Brahms notamment)
No Time for Chamber Music Sorti le 09/11/2018
collectif9 (arrangements de Malher)
Shebalin: Orchestral Music, Vol. 1 (Suites 1 & 2) ; Siberian SO, Dmitry Vasiliev (Toccata Classics)
→ Dont un pot-pourri incluant Cadet Roussel.
Gazzetta Rossini (i-1) naxos spyres
mason bates, anthology of fantastical zoology (o-1), chicago SO, muti (chez CSO-resound)





Autres nouvelles écoutes : versions
Vivaldi, 4 Saisons – Onofri, Imaginarium Ensemble (Passacaille 2019)
→ Se distingue par la richesse de ses cordes pincées (des figures complètes pour remplir le spectre, par exemple le murmure des sources, le claquement de l'orage).
Chopin – Ballades, Scherzo 2, Nocturnes Op.9 – Vestard Shimkus (Artalinna 2018)
→ Grande personnalité qui s'exprime dans la fluctuation des phrasés, la création d'ambiances variées. La prise de son un peu éloignée gomme l'impact physique immédiat, mais l'intérêt de la lecture impressionne immédiatement.
Mendelssohn, s3 + s5
NYP, Mitropoulos (Naxos)
→ Lectures étourdissantes de saveur, d'accents, d'événements rythmiques – la façon dont chaque pivot de chaque phrase est appuyé (on doit pouvoir trouver ça exagérément didactique, mais réalisé avec ce panache… je marche totalement !). La verdeur des bois est en outre assez vivifiante !
(Très bonne restauration Naxos, meilleure que les autres sources que j'ai essayées.)
Mendelssohn, s3 + La Mer
Berlin, Mitropoulos (Orfeo)
→ Très rapide. Bien.
Bruckner symphonie n°4 ; Berlin, Blomstedt (site)
→ Très belle version aux superbes nuances toujours évolutives, jamais statiques. (Mais, pour être tout à fait honnête, ça ne paraît pas, en retransmission, absolument supérieur à ce qu'on a pu entendre avec l'Orchestre de Paris, à part peut-être sur la somptuosité des solos de souffleurs, encore un cran au-dessous – les tutti paraissent plus lourds chez Berlin, par exemple.)
Schmidt symphonie n°4 / Dukas Péri / Proko cc 3
Wang, Berlin, K. Petrenko (site)
→ Le Schmidt le plus tourmenté et erratique avec la poussée continue et limpide de Petrenko, une belle association paradoxale, qui témoigne de ses premiers concerts avec l'orchestre, à une époque où son répertoire ne se limitait pas encore à Beethoven-Wagner-R.Strauss…
Le Troisième Concerto de Prokofiev met en valeur la vaillance (et la probité musicale !) de Wang ainsi que les superlatifs chefs de pupitre du Philharmonique de Berlin.
Taneyev Symphony No. 4 in C minor, op. 12 (45 min.)
18 Dec 2010 Berliner Phkr NEEME JÄRVI (Digital Concert Hall)
→ Ni l'œuvre ni l'exécution ne sont d'une finesse folle, mais ça s'épanche bien, et avec la beauté de son (les cordes moelleuses mais transparentes du nouveau-Berlin), ça se laisse très très bien écouter !
01 May 1996 European Concert from St. Petersburg
BERLINER PHILHARMONIKER ABBADO (Digital Concert Hall)
Rachmaninov Aleko, cavatine, Kotscherga
→ Kotcherga manque de legato, et style puccinien aberrant, mauvais départs, son lisse, phrasés de bois inintéressants… vraiment décevant pour Berlin ! Progrès spectaculaires avec Rattle.
Schumann, les trios
Tetzlaff, Tanja Tetzlaff, Andsnes (i-1)

Très belle version (rondeur du piano), pas le disque le plus ahurissant de Tetzlaff néanmoins.
Schubert: Schwanengesang
par Fritz Schwinghammer, Dietrich Henschel

Pas d'un relief fou, version très estimable, mais Henschel un peu terne par rapport à ses propres standards, piano également assez peu ostensiblement remarquable.
ratia ds dame blanche airs (pirate)
dowland frederiksen tell me true love + guillon
martinu meister
haendel alexander's feast
damien top massenet
kullervo dausgaard
schumann sonate 2 tetzlaff
schumann 2 stadium bernstein 1953
brahms clar quint fröst jansen rysanov thedéen
brahms 1 2 frankfurt oder
kantorow st-saëns cctos 3,4,5
tea for two decouture,
Volodin divers
hecker-anvers-dewaart
brahms järvi brême
Stockhausen, Samstag, Le Balcon (CiMu, sur Medici ou Philharmonie)
→ Assez statique, ces boucles de cuivres, ce piano nu… vraiment pas du même niveau d'inventivité et de poésie que Donnerstag. C'était mon avis au disque, et les expériences scéniques le confirment.





… et il n'est pas interdit non plus de réécouter des disques !  En particulier des doudous indémodables.

réécoutes œuvres (dans mêmes versions)
MONIUSZKO, S.: String Quartets Nos. 1 and 2 / ZARĘBSKI, J.: Piano Quintet (Plawner Quintet), CPO 2019
→ Très bien fait, quoique pas majeur. Du beau cœur-de-romantisme.
Volbach, Es waren zwei Königskinder (CPO)
→ Poème symphonique postromantique très vivant et prégnant.
Grétry Guillaume Tell, Scimone
… et ses ariettes à double sens grivois, irrésitible.
Tyberg symph 3, Buffalo, Falletta
Trio piano--cordes
Tyberg symph 2
Sonate piano (quel mouvement lent incantatoire!)
Bowen, symphonie n°2, BBCSO, Andrew Davis
suk quatuors
taneïev quat pia
schoeck par amar SQ + fritz brun
graener prinz eugen, symph





réécoutes versions
Herz-Tod Günther Groissböck Gerold Huber (Decca)
→ Wesendonck pour voix de basse, premier enregistrement. Moins de flexibilité expressive que dans ses cycles de Schubert, où il suspend les limites des voix de basse dans le lied pour donner des lectures particulièrement frémissantes et habitées.
Grieg, peer gynt, musique de scène ; estonan NO, p. järvi
Ô Nuit d'épouvante des Pêcheurs de Perles : Plasson, Bloch, Leibowitz, Dervaux
Bizet, Pêcheurs de Perles, Plasson (EMI)
Lent et contemplatif, formidablement, exceptionnellement chanté (Aler!).
Schubert: Schwanengesang
par Stephan Genz, Michel Dalberto (Aparté)
Sibelius 1 Rouvali Göteborg (Alpha)
Beethoven, Concertos ; Cristofori, Schoonderwoerd
→ Attention, orchestre minimal (cordes par 1 !), très acide, conception extrême à ne pas mettre entre toutes les oreilles.






Et si ce n'est pas assez pour vous occuper, quelques-unes des nouveautés appétissantes qui restent à écouter (même pas relevé celles de la semaine passée, et vendredi jour de parution est demain !) :


Liste nouveautés : œuvres
twardowski, chœurs mixtes, schola cantorum Czestochowa Phil (DUX)
gordon, anonymous man (Cantaloupe)
paolo litta : le lac d'amour, la déesse nue (mélodies) (genuin)
goldberg, vivaldi, bach : doubles concertos pour violon et violoncelle piccolo ; carmignola, brunello, accademia dell'Annuciata (arcana)
rogowski, piano, swierczynska (DUX)
Hummel, Bertolazzi, Beethoven – pièces pour piano – Rafele La Ragione (Arcana)
Beach, Oswald, Quintettes piano-cordes, Iruaun (Somm)
Reger, Trios à cordes, ensemble Il Furibondo (Solo Musica)
Piston, Bernstein, trios avec piano, pitchon (Bridge)
ethel smyth, songs & ballads, lucy stevens (somm)
« customised », gewandhaus brass quintett (Genuin)
signe lund, piano, rune alver (lawo)
telemann cantates, pandolfis consort (gramola)
sonates anglaises violon-pia : walton, alwyn, gordon jacob, leighton, rasthorne, berkeley, par clare Howick (Somm)
flageolet français par reyne & simphonie marais
bent sørensen, concertos, andsnes
Diego Ortiz par Cocset
scarlatti, répons semaine sainte, la stagione armonica (DHM)
zelenka, missa 1724, luks (accent)
blancrocher, l'offrande, pierre gallon
ešenvalds, translations (Naxos)
dussaut & covatti, adriana gonzález, oyón
Moniuszko inaczej spiewany (NFM)
Draghi, El Prometeo, Alarcón (alpha)
anet, Les Forjerons
Unknown Debussy (inédits), nicolas horvath
Bottiroli, Piano vol.1 : Valses (Grand Piano)
Weinberg, Clarinet Works, Oberaigner (Naxos)
Brouwer Sonates 3,4,5, pedro mateo gonzález (Naxos)
Tüür : Mythos, Estonian Festival O, P.Järvi
Weinberg, 3 Psaumes, Quatuors 14-15, Silesian Quartet
erkki salmenhaara, œuvre complète pour orgue, jan lehtola (Toccata)
Gregory Rose, Orchestral (Toccata)





Liste nouveautés : versions
penderecki symphonie n°6, stephan genz, Polish Chb Phil (Accord)
górecki, quatuors complets, molinari SQ (ATMA)
bellezza violon XVIIe – musica alchemica (Pan Classics)
Dowland, Caccini, Anonymes… ensemble Taracea (alpha)
ravel, mélodies, sicard
vivaldi, ophélie gaillard
haydn, nono, grisey « la passione », ludwig O, hannigan
airs de beethoven par chen reiss (onyx)
couperin, leçons télèbres, mutel, deshayes, d'hérin (Glossa)
beethoven, lieder, goerne & lisiecki (DGG)
beethoven, diabelli, buchbinder (DGG)
schreker berg weber, O d'Auvergne (Aparté)
Chosta 8 Toulouse Sokhiev (Warner)
Biss, intégrale Beethoven en volumes
enescu, mendelssohn : octuors ; Gringolts SQ, Metai SQ
Suk Asrael, BayRSO, Hrůša (BR Klassik)
Antonio Janigro, vcl (4 CDs Hänssler)
Michael Rabin, vln (4 CDs Hänssler)
Schubert s4 s6 kammerorchester basel, Holliger
Beethoven par le Beethoven SQ
Beethoven Miró SQ





Liste nouveautés : rééditions
Strauss – les grands poèmes symphoniques – Museum de Francfort, Weigle (Oehms)



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Commentaires

1. Le lundi 6 avril 2020 à , par Benedictus

Bonjour, David!
Je viens de commander le disque de tes chères Kapber'girls, les Plaisirs du Louvre (forcément) et les Concertos de Bach par La Tomate. Je te dirai ce que j'en ai pensé.
C'est si bien que ça, les Ténèbres de Couperin par Deshayes & Mutel? Sur le papier, ça ne me faisait pourtant pas très envie...

2. Le mardi 7 avril 2020 à , par Benedictus

Ah, oui, et puis à propos de Samstag de Sto, quand tu écris:

vraiment pas du même niveau d'inventivité et de poésie que Donnerstag. C'était mon avis au disque, et les expériences scéniques le confirment.


j'imagine que tu parles en fait d'expérience vidéo?
Parce que, pour avoir assisté aux deux «en vrai» l'an dernier (Donnerstag à Favart et Samstag à la Cité), mon expérience est assez inverse. En revanche, il est assez vraisemblable que l'expérience dramaturgique, spatiale en particulier, de Samstag par passe beaucoup moins bien en vidéo que celle Donnerstag par Lazar.)

3. Le mardi 7 avril 2020 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Benedictus !

Merci pour ces réactions ! Je préviens que le disques des Kapsber'girls sera peut-être un peu trop studio pour toi (elles forcent beaucoup d'effets, notamment la différence de grain entre les deux sopranos), mais cela rend compte tout de même d'une façon très originale et vivante de rendre justice à ces petits airs gentils, comme si c'était des tubes de pop ou des airs incroyables du grand répertoire.

Les Ténèbres des Nouveaux Caractères sont dans la liste « à écouter ». :) J'ai mis en vert parce que je voudrais l'écouter pour me faire une opinion, et en italique parce que je m'attends à être déçu… Sur le plan instrumental, ça promet beaucoup, vraiment un ensemble extraordinaire aux coloris très vivaces. Sur le plan vocal, ça va faire plus mal, je le crains (vraiment pas du tout envie d'entendre des voix invertébrées là-dedans). Mais comme je suis un pervers capable d'écouter des petits motets pour la partie de basse continue, j'irai écouter, et je te confirmerai sans doute que tu n'y survivras pas. :)

Quant à Sto : j'ai vu l'acte I de Donnerstag en version de concert (dans un salon de musique d'hôtel du XVIe arrondissement), c'était incroyable (et confirme l'intérêt que j'y trouvais au disque / en retransmission). Pour Samstag, je trouvais l'intérêt bien moindre (les couleurs, la tension dramatique, le sujet…), et effectivement, en vidéo seulement (j'avais donné la priorité à une autre rareté, et c'était cher aussi…), je ressens la même chose. Ça tient même à la sève même de la musique, des gentilles boucles, des bouts d'aplats… j'ai pensé à un opéra de Feldman… (ce qui n'est pas mal en soi, mais clairement moins exaltant que Donnerstag, et un peu long au bout du compte…)
Mais je n'ai pas vu les mises en scène des deux, donc je ne peux pas me prononcer sur le rendu en salle comparatif de ces deux productions.

4. Le mardi 7 avril 2020 à , par Benedictus

je te confirmerai sans doute que tu n'y survivras pas


Oui, par principe, il ne faut bien sûr jamais exclure la possibilité d'une bonne surprise, mais dans ce cas précis, ça semble tellement prévisible... D'ailleurs, je n'ai jamais pu écouter un enregistrement des Nouveaux Caractères en entier, tant les parties vocales y sont systématiquement à rebours de mes attentes (encore plus que chez Vashegyi), comme s'il y avait là une sorte de loi d'Hérin.

5. Le mardi 7 avril 2020 à , par David Le Marrec

Oh, quand même, il y a de belles choses à trouver :
→ https://www.youtube.com/watch?v=0HGqS9sU2Ps (Guillaume Tell de Grétry avec Bou) ;
→ et surtout Les Surprises de l'Amour de Rameau, avec Virginie Pochon, Amel Brahim-Djelloul, Anders Dahlin, Pierre-Yves Pruvot et Jean-Sébastien Bou (et, certes, Mutel et Deshayes) ! L'œuvre est en plus réellement stimulante, un des quelques ballets à entrées intéressants de Rameau… et dans quelles couleurs orchestrales !

6. Le mardi 7 avril 2020 à , par DavidLeMarrec

En train d'écouter… Le clavecin de d'Hérin est d'une chaleur incroyable, souple, riche, chantant… La gambe superbe également.

En revanche, mauvaise nouvelle : Mutel a vieilli… et la voix a un côté Luana DeVol un peu terrifiant lorsque les trilles blanchissent…

7. Le mercredi 8 avril 2020 à , par Mefistofele

Bonsoir David !

J’espère que la santé et le moral sont toujours au rendez-vous. C’est, pour ma part, un plaisir toujours renouvelé de consulter les Carnets et de jeter un œil à LA LISTE pour de nouvelles idées (dont je n’ai pas besoin, vu l’ampleur monumentale de mon rétro-catalogue). Mais bon, la curiosité est un joli défaut et je ne suis pas un chat, donc…

Dans les choses citées ci-dessus, j’ai écouté (et peux donc causer un peu) de :

Bretón, quatuors 1 & 3, Bretón SQ (Naxos). J’ai beaucoup aimé également, plutôt le 3, d’ailleurs, avec cet Allegro no mucho assez typé, et cet Allegro deciso si preste et léger! Le premier quatuor sonne plus “classique”, mais n’est pas moins dénué de beauté (le III. irrésistible et la belle fugue du IV.). J’en ai profité pour essayer le trio pour piano par le LOM Trio. Jolie pièce, mais rien d’inoubliable. Le III. est le mouvement le plus coloré et typé, peut-être ? Les Quatre Morceaux Espagnols sont plus satisfaisants en terme de couleur locale (le Scherzo Andaluz et le Polo Gitano !). Enfin, les pièces orchestrales dirigées par Roa sont honnêtes mais sans plus. Les Escenas andaluzas sont là encore agréables dans le genre folklorique, les ouvertures sont ne pas des chefs d’œuvre et celle de Garín est proprement insupportable (le même thème simpliste et pompier répété en boucle, on dirait une fanfare de Philip Glass sans les arpèges).

Les sonates de d’Indy et Dupuis sont intéressantes, même si, pour le coup, l’interprétation m’a laissé de glace. Il faut dire qu’après Galpérine et Kerdoncuff, j’étais difficile à convaincre. J’ai tenté pour le coup un élève de Dupuis, Georges Antoine, mort sur le front (d’une pathologie pulmonaire grave, quelle actualité…). Une sonate pour violon révisée de multiples fois, un peu trop longue et verbeuse pour son bien (ou ma satisfaction) et un quatuor pour piano, farci d’hommages (ou de citations ?) d’œuvres que je goûte fort (Franck, Lekeu, Ravel, Fauré). Si l’originalité manque, les climats me plaisent décidément.

Les adaptations de Moszkowski sont un enchantement! Les Hoffmann, surtout ! Et comme la vulgarité ne me fait pas peur (ou que le soleil me manque ?), les espagnolades (Carmen et le caprice espagnole) ont été bissées, au moins.

Adès, quelle politesse. J’ai trouvé tout cela fort convenu (surtout Totentanz). Le concerto pour piano, plaisant mais foutraque, peut-être ? J’ai pensé à Stravinsky, Bartók, au Ravel jazzy du main gauche. J’ai exploré beaucoup d’autres choses de lui, et à part le très planant Seven Days (du Glass filmique en mieux, reserve à un public averti, donc), c’est dans sa musique de chambre que j’ai trouvé de quoi me sustenter. Arcadiana, Lieux retrouvés, Four Quarters ont été des révélations. Quelles atmosphères, quelles textures !

Feinberg, je sors mon joker, ça ne passe pas. Je devine que c’est grand mais je reste sur le seuil Définitivement une perte pour moi.

Kienzl, j’adore ! Un peu (beaucoup ?) rétro, mais les deux premiers quatuors coulent de source.

Nowowiejski et Quo Vadis, je dis oui ! J’ai signalé il me semble mon amour pour sa symphonie no. 2, je rajouterais deux pièces symphoniques pas vilaines du tout, Folk Paintings et The King of the Winds (je n’ose tenter les noms en français, qui ne seraient que des approximations. Au moins, avec ces titres, on trouve des CD).

Quant aux chouchous, beaucoup de jolies choses que je goûte fort aussi. Taneyev, Schoeck, Graener, Volbach… Il n’y a guère que Grétry (je ne pense pas être le cœur de cible) ou Tyberg (sur mon rétro-catalogue) que je n’ai pas écoutés.


Quant aux nouveautés, j’en ai déjà éclusé certaines !

Litta : c’est TRÈS bizarre. Personnellement, je suis client, mais c’est si étrange que des poèmes symphoniques (dans la conception) soient prévus pour violon et piano (au moins, la danse est passée à la trappe). Chaque partie du tryptique est suffisamment typée pour être écoutée indépendamment. Le lac d’amour relève du franckisme bon teint, la déesse nue du chromastime étrange (on dirait un autre monde, on est loin du romantisme du premier volet). Der Tod als Fielder est complètement halluciné. Beaucoup de tricot et un final apocalyptique en diable !

Les sonates anglaises chez Somm sont hautement recommandables. Le très court Pierrette de Rawsthorne est tout à fait hypnotique.

Quant aux dernières créations de Tüür, je n’ai pas été réceptif. Il est décidément un compositeur pile-ou-face en ce qui me concerne, certaines pièces me parlent, d’autres pas, mais je n’arrive pas à le cerner.

Beaucoup d’autres choses programmées au conditionnel pour ces prochains jours (Smyth, Beach, Sørensen, Ešenvalds), ayant toujours tellement de choses sur le feu (les Anglais d’adoption par exemple : Weigl, Gerhard, Seiber, Chagrin, Frankel), après un cycle autour de la Première Guerre Mondiale et un autre, plus gai et toujours en cours, autour de la musique légère britannique (quelques sourires ne sont pas de refus en ce moment).

Si je peux évoquer deux noms en plus… Halphen, sur lequel je me suis penché grâce à CSS (il a fait parti de mon programme autour de la guerre). J’ai tout aimé ou presque, les mélodies notamment ! Du Saint-Saëns (que j’affectionne beaucoup) avec plus d’humour et de trouvailles ? Les Gnomes, la Villanelle rythmique… Si la symphonie est agréable, la musique de chambre contient de bien jolies pièces, et surtout une sonate pour violon échevelée ! Merci encore !

L’autre, ce serait Huber, que je crois avoir aperçu dans un précédent recensement… Le disque du Trio Fontane contient un trio de Goetz tout à fait charmant, mais le trio no. 1 d’Huber… Un concentré de bonne humeur ! Cette ouverture tout en retenue, ce second mouvement de tarentelle endiablée, la berceuse (très sucrée) du III. et la gaieté vibrionnante du finale, gorgé de soleil. Mes plus vives recommandations ! Stimule les zygomatiques à défaut de l’intellect.

Bonne continuation et bonnes écoutes !

8. Le mercredi 8 avril 2020 à , par Benedictus

Sérieux, j'ai une tête à écouter des opéras-ballets?

9. Le mercredi 8 avril 2020 à , par Benedictus

Je suis en train d'écouter les Concertos pour clavecin de Bach par Il Pomo d'Oro, et je suis très emballé. Quelle urgence! C'est miraculeux! Cela dit, c'est cohérent avec le nom de l'ensemble: pas étonnant que ce soit miraculeux, si la tomate urge.

(Je précise que je ne dit pas ça juste pour le calembour: c'est vraiment miraculeux d'urgence.)

10. Le vendredi 10 avril 2020 à , par Mefistofele

Cher David,

J’ai donc mis mes menaces à exécution fait mes devoirs et écouté tous les disques mentionnés précédemment (ou presque) et un peu plus !

Tout d’abord, une correction. Georges Antoine fut l’élève de Sylvain Dupuis, or c’est Albert Dupuis dont la sonate est donnée sur le disque de Prouvost et Reyes. Voilà qui m’apprendra à faire plus attention au prénom : il y a plus d’un âne qui s’appelle Martin, il y a plus d’un compositeur qui s’appelle Franck ou Dupuis (mais belle découverte quoi qu’il en soit).

Le récital Kapsberger est une réussite. Je ne suis client ni du genre, ni de l’époque, j’ai pourtant passé l’album 2 fois de suite. Mêmes commentaires pour le disque Into Nature, pas mon ordinaire, mais que d’idées, que d’effets, notamment dans le Vivaldi !

Les mélodies de Smyth sont compétentes mais sans plus. La voix n’est pas toujours aussi assurée qu’on le voudrait, les pièces ells-mêmes ne constituent pas des redécouvertes capitales. Les 4 Songs sont les plus intéressantes, assez françaises dans leur sonorité, et assez originales dans leur organisation (dispositif chambriste).

Toujours dans le domaine du compétent, les quintettes de Beach et Oswald. J’ai même trouvé la Romance assez cul-cul, faisant passer le Huber cité plus haut comme un parangon de raffinement (alors que ce III. est assez…).

Autres récitals qui méritent mention et lauriers, le disque de Rebeka et celui de Gens. Pas de découvertes affolantes en ce qui me concerne, n’étant pas suffisamment amateur du genre, mais deux très belles voix dans une sélection qui mélange tubes et heureuses découvertes (le Tombelle purement instrumental n’est pas vilain). Le dispositif chambriste dans Nuits m’a particulièrement flatté l’oreille, un peu comme dans les Songs de Smyth

J’ai aussi tenté le Zábor. C’est apparemment le sixième disque publié par Naxos ! Et je suis assez circonspect. C’est bien fait, mais ce n’est ni la qualité mélodique ni l’inventivité qui frappent l’auditeur. On sent le métier de compositeur pour le cinéma, c’est probe, mais hélas pas marquant, cf. In Memoriam. Même quand les ambitions sont marquées (industrialisme à la Fonderies d’acier) et que la nomenclature s’emballe (pratiquement tous les bois par deux, et les cuivres par quatre), cela reste désespéremment souriant et mélodieux, comme le prouve le mouvement initial de la Sinfonia Technica. La notice mentionne Respighi, cela me semble tout à fait juste. Pourtant, cette symphonie, aussi cinématographique qu’elle soit, reste la pièce la plus agréable du programme. Ça s’emballe pour quelques instants dans Water Works et Factory, mais on est assez loin à des années-lumière de Meisel ou Mariotte, voire d’Honegger, pour évoquer la modernité.

Enfin, le disque Sørensen. Je l’ai passé plusieurs fois, par perplexité d’abord, par goût ensuite. Le concerto pour trompette fait penser à du dessin animé dans le I, à un film noir avec dissolutions à la Coates dans le II (Gloria, pas Eric !). La mattina, second concerto pour piano faisant suite à La notte et bénéficiant d’un orchestre à la Mozart dispose d’atmosphères variées, généralement nocturnes, inquiètes et fébriles, où l’air se raréfie, des ambiances assez typiques de ce compositeur. J’ai beaucoup aimé après assimilation, aidé par de très bienvenues éclaircies à mesure que la pièce progresse. Enfin, Serenidad, le concerto pour clarinette, correspond dans sa structure à la définition du genre. En trois mouvements, avec orchestre pour soutenir l’instrument principal, soit virtuose ( le II !), soit mélancolique. Le III est particulièrement poignant, une intense solitude s’en dégage. Quant à l’orchestre, dans son rôle d’accompagnateur, il n’en offre pas moins de magnifiques touches iridescentes. À noter une originalité dans le I, l’instrumentiste chante et joue en même temps, c’est surprenant mais pas désagréable, trouvé-je.

Enfin, un disque pas dans LA LISTE mais que je voulais signaler, car tout à fait en ligne avec la perversité de mes goûts et très divertissant : Alle Menschen werden Brüder, par l’ensemble Uwaga!. Des classiques de Beethoven revus et corrigés pour orchestre de chambre, à la sauce Piazzolla donc avec accordéon. Für Elise est méconnaissable, les changements de couleurs, de rythmes et d’atmosphères sont un régal, ou une hérésie absolue, selon les chapelles. Sans surprise, je rejoins les amateurs du blasphème (l’Allegro de la Pathétique en musique folklorique d’Europe Centrale ou l’Allegretto de la 7e en tango, c’est quelque chose !).

Voilà pour cette nouvelle fournée, je vais retourner à mes vieilleries (comprendre : disques qui ne sont pas de 2020), en espérant que les commentaires ci-dessus éveillent des vocations ou fassent gagner du temps.

11. Le lundi 13 avril 2020 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Benedictus !

Content que ces concertos te plaisent… effectivement, ils parviennent à rendre ça virevoltant comme un concerto de Vivaldi, sans pourtant puiser dans les effets percussifs faciles et autres happenings dont on peut se lasser, tout passe vraiment par le phrasé. (J'ai ri beaucoup trop fort en lisant ton trait…)

12. Le lundi 13 avril 2020 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Mefistofele !

Merci, mille mercis pour tous ces riches apports et contrepoints !

Je suis ravi que la liste remplisse son office d'aiguillon… elle est pour moi-même aussi une incitation à essayer hors de ma zone de confort, plutôt que de limiter ma vie de discophile à courir après le nombre invraisemblable de parutions CPO de premier intérêt…

Bretón : La fugue finale du Premier Quatuor me laisse tout de même très impressionné par sa longueur, et sa richesse mélodique, ce n'est pas un petit bout de fugato esquissé et vite redondant ou abandonné comme dans la plupart des essais du genre, même les plus beaux chez Mendelssohn, Schumann ou Bruckner. Pour moi, on est quasiment, n'était la veine mélodique supérieure, dans le domaine de jubilation des fugues du Deutsches Requiem !
Effectivement, le reste de sa musique instrumentale m'a beaucoup moins impressionné, plus lisse, plus conforme à ce qu'on peut attendre d'un compositeur de zarzuela.

Dupuis : Il existe mieux chez Dupuis, notamment les mélodies (j'avais correspondu avec un de ses descendants qui m'en avait fait parvenir). La sonate ne m'a pas bouleversé, mais je suis d'accord, l'interprétation assez froide n'emporte pas aisément l'enthousiasme superficiel dans des pièces déjà exigeantes – pourtant, le mouvement lent du d'Indy, c'est quelque chose… (Beaucoup écouté la version Thorofon, couplée avec Widor, je ne sais plus qui joue.)
Jamais écouté Georges Antoine, j'irai voir (élève ou pas !).

D'Adès, j'avais récemment trouvé sa pièce symphonique Polaris (avec spatialisation pour une fois très bien conçue et évocatrice) extrêmement réussi, au milieu d'un legs qui a parfois des allures de bricolage plaisant. J'aime beaucoup son opéra néo-brittenien The Tempest, malgré les excès de démonstration vocale. Sinon ses pièces de chambre, oui, valent le détour, avec des références pleines d'esprit (comme la Sonata da caccia, pastiche doté de sa propre personnalité).
Effectivement, la Totentanz manque vraiment de relief, d'ambition, de personnalité… c'est long et pas très marquant.

Kienzl dans le quatuor a été un gros choc pour moi, alors même que j'aime déjà beaucoup ses lieder – et adore son Don Quichotte, que je recommande vivement.

Je note d'écouter Litta et Rawsthorne. Tüür, j'en ai peu écouté, et jamais aimé (du tout), un peu tous les défauts de toutes les écoles, à la fois trop gentil-flatteur dans le langage et trop sombre-tourmenté dans l'expression pour moi – et je ne suis même pas sûr que ce soit de la très grande musique, contrairement à Pettersson je n'ai pas forcément assez d'incitations à retenter périodiquement.

Halphen, ah oui, les mélodies sont formidables. Et la symphonie une très belle surprise !  Effectivement, une sorte de Saint-Saëns qui aurait intégré un peu de l'avant-garde, quelque chose de pas si éloigné du style de Gabriel Dupont.

Huber, lequel ?  Il y en a beaucoup, beaucoup. De Goetz, il faut absolument écouter les concertos pour piano, vraiment ce qui se fait de mieux dans le genre romantique, il contient vraiment de la musique, pas seulement de la virtuosité. (Si on n'aime pas du tout le genre concerto, il vaut mieux en rester à d'Albert qui parvient peu ou prou à échapper à la norme.)

Les Kapsber'girls parviennent à rendre familier cette époque, oui. Moi non plus, les bluettes de cour italiennes du XVIIe, pour lesquelles j'ai de l'affection, ne m'enthousiasment pas à ce point usuellement, mais on est très au delà de ce qui a été fait de plus beau (Reinhold-Dunford, je dirais), dans un secteur où il n'y a pas foule (les Peri de Julianne Baird, et sinon, peu de grands disques à citer).

Je ne suis pas fou de Smyth, jusqu'ici je n'ai pas relevé de singularité dans sa musique qui me fasse réécouter une de ses œuvres.

Gens et surtout Rebeka, disons que ça donne des versions de référence et très inhabituelles pour des airs / mélodies déjà plus raffinés que la moyenne, ce qui procure un résultat très intéressant ! 

Zábor ne sera donc pas prioritaire, merci. (Mais qui peut rivaliser avec Meisel et Mariotte dans le motorisme, hein ?)

Sørensen a l'air amusant, je tenterai, surtout s'il y a une dimension « positive » ou naïve dans certains de ses aspects, je ne suis pas un garçon très compliqué, une bête cadence plagale en homorythmie peut me faire rendre les armes. (D'où mon amour pour le baroque, susurreront les perfides.)

Si, si, Uwaga est dans la liste !  Paru en janvier, dans mes souhaits mais toujours pas écouté, j'étais assez curieux de ces bidouillages (j'avais cru que c'étaient des reprises pour ensemble vocal à peine accompagné, l'accordéon me tente un peu moins), et si c'est réussi, je vais foncer dessus !

Merci pour cette très riche revue qui complète très utilement ce que j'ai pu mentionner !

13. Le samedi 18 avril 2020 à , par Mefistofele

Bonjour cher David,

Merci pour ces réponses détaillées et la passionnante notule sur le Pelléas de Debussy, je me dis que c'est décidément une œuvre que je dois prendre le temps d'écouter un jour (mes lacunes en opéra sont effarantes), et les affolants extraits proposés me font encore douter de la façon de m'y prendre. Du moderne avec voix que j'affectionne (Rattle + Finley/Gerhaher) ou de l'historique avec diction à se pâmer (Auberson/Roux et Ingelbrecht/Souzay) ?


Quoi qu'il en soit, quelques réponses ou rectifications concernant mes approximations.


Pour Uwaga!, je présente mes plus plates excuses, je n'avais pas été vérifié les entrées plus anciennes de LA LISTE, je pensais le disque plus récent (et l'entrée à l'époque ne m'avais pas accroché). Mais ce malentendu (ou mal lu, dans le cas présent) ne m'aura pas empêché de faire une découverte aussi sacrilège que réjouissante. J'avoue avoir mes réserves sur l'accordéon en général, mais comme Piazzolla est l'exception qui confirme la règle et que l'on est dans ce goût-là...

Je tiens à rectifier une autre (!) erreur, le pauvre compositeur que j'éreinte de ma tiédeur (et réciproquement) est Eugene Zádór, pas Zábor (ou Fórmi). Car sa musique est très Zábor-dable (et pas forcément Fórmi-dable). Ahem.

Huber, c'est le premier trio, enregistré pour la première fois, l'album du Trio Fontane qui avait déjà donné le très bon disque Radecke. Pour les concertos de Goetz, j'en prends bonne note, je ne connais que quelques pièces de musique de chambre (et j'aime bien !). Puissent ces concertos m'apporter autant de sourire que le trio sus-mentionné !

Antoine, on en a vite fait le tour au disque. Deux pièces de musique de chambre chez Musique en Wallonie par Oxalys (la sonate est aussi chez Hortus) et une Veillée d'arme pour orchestre dirigée par François Boulanger.

Kienzl : son Don Quichotte fait partie des premiers opéras que j'ai écoutés lorsque j'ai enfin eu le déclic pour ce genre, et j'ai effectivement adoré. Le livret n'y est pas pour rien ! J'ai été moins ébloui par Der Evangeliman, mais mon écoute n'était clairement pas assez attentive. À reprendre lors de ma prochaine poussée de glottophilie.



J'ai essayé trois autres nouveautés de la semaine (outre plusieurs dizaines de "vieux disques", dont bien des pépites, mais pas le sujet de ce fil), alléché par la perspective de découvrir trois œuvres-fétiche dans des interprétations modernes.


Pièces de Prokofiev par Slobodeniouk (la suite tirée du Joueur et une compilation de La Fleur de Pierre, plus la délicieuse Esquisse automnale). Très bien dans l'ensemble, beaucoup de détails, mais pour Le Joueur (le produit d'appel en ce qui me concerne), il manque un peu de tension par rapport au vénérable enregistrement de N.Järvi. Certes, on gagne en confort sonore, mais la fougue d'Alexis ou la terreur qu'inspire la Grand-Mère en prennent un coup.

Les concertos pour violon de Stravinsky et Glass (No. 1) par le couple Nebel/P. Järvi. Ne me demandez pas un avis sur le premier, seule la musique de ballet de ce compositeur me parle (et pas qu'un peu). Par contre, le second, pour lequel j'ai avoué un amour immodéré, constitue peut-être la meilleure version enregistrée à ce jour. Des tempi plus modérés que d'habitude dans les mouvements II et III (une à deux minutes de plus que la concurrence), et ça marche. La quantité de détails, la douleur de cette plainte du violon dans le II, cela fonctionne incroyablement bien, trouvé-je. Une excellente alternative à l'incandescente version Kremer.

Enfin, sans aucun nuage, le dernier disque du légendaire couple Roth/Les Siècles, qui donne La Valse de Ravel et Les Tableaux d'une exposition dans l'orchestration de ce dernier. Là encore, des tempi plus mesurés que ce que j'ai entendu par ailleurs en général, mais une articulation fabuleuse, jamais de perte de tension, et des coloris littéralement inouïs, grâce aux instruments d'époque. Tuileries perd en malice mais gagne en légéreté, Bydlo est moins menaçant et sent plus l'effort, Baba Yagà laisse à entendre bien des détails d'orchestration ainsi mis en valeur. Et la majesté de La Grande Porte de Kiev ! Cela change vraiment la donne !

Bonnes écoutes et au plaisir toujours renouvelé de vous lire !

14. Le dimanche 19 avril 2020 à , par Mefistofele

Bonjour David,

Deux petits ajouts suite à une illumination de mon côté hier soir.

La pièce de Rawsthorne que j'ai tant aimée et qui m'en rappelle une autre... J'ai donc retrouvé d'où venait cette impression (positive) de "déjà entendu", il s'agit de La valse de l'asile d'André Mathieu. Tout l'album de Clare Howick et Simon Callaghan est intéressant de toute façon, avec une tendresse particulière pour la sonate de Walton (de très beaux moments dans les Variazioni), ou la gracieuse sonatine d'Alwyn (quel superbe Adagio suspendu !). Les bonbons comme le Little Dancer de Jacob ou la Toccata de Berkeley finissent de rendre le programme irrésistible. Il n'y a guère que la sonate de Leighton qui m'ai laissé un peu tiède.

Concernant la question laissée en suspens pour l'album Thorofon (Widor / d'Indy), les interprètes sont Hans Maile et Horst Göbel (j'ai repassé l'album par les mains hier).

Voilà donc ma conscience soulagée de ces très accessoires précisions.

Encore merci !

15. Le mardi 21 avril 2020 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Mefistofele !  Grand merci pour ce nouveau passage !

Pelléas est décidément, si l'on est intrigué par le théâtre musical, un arrêt indispensable, oui. Le choix est difficile en effet, beaucoup de versions (très peu ne sont pas intéressantes), glaciales ou familières (Baudo dirige ça comme du Massenet), précieuses ou grimaçantes… Effectivement, côté dictions, il y a des merveilles dans l'ancien (Panzéra-Vanni-Marcoux, Mollet-Danco, Grancher-Roux, Tappy-Souzay…), mais comme l'orchestre y est toujours capté en retrait (un peu moins chez Auberson, une prise sur le vif captée de façon assez physique), le passage vers une version où on l'entend reste un peu indispensable. Abbado (incarnation phénoménale de Le Roux) et Rattle (l'ensemble est particulièrement abouti) sont en effet de très bons choix dans cette perspective !

¶ (Merci pour toutes les précisions apportées !)

Kienzl : quel choix original pour un début !  Effectivement, Der Envageliman est d'un postromantisme bon teint moins spectaculaire que l'esprit aiguisé du Quichotte. Très belle veine mélodique, flux musical très persuasif, mais ça n'a pas la même saveur ni la même personnalité, je suis d'accord.

Proko-Slobo : N. Järvi plus tendu que Slobodeniuk, je suis surpris !  Ni Prokofiev, ni le principe des Suites n'étant ma priorité, il y a fort à parier cependant que je n'aie que peu le loisir d'aller vérifier par moi-même, adieu la contradiction informée.

Concertos. Violon. Glass. Je suis un garçon consciencieux, donc j'ai déjà écouté ces choses (celui de Stravinski aussi, qui est bien mais pas extrêmement personnel et en tout cas certainement pas son sommet, quelle que soit la période stylistique considérée), mais de là à aller comparer les versions… je veux bien le faire si on me livre une version expurgée des boucles. (On devrait faire ça avec Donizetti aussi, pour achever Anna Bolena en dix minutes !)

Les Siècles m'impressionnent beaucoup : l'investissement individuel des interprètes dans la recherche de la facture juste (il leur faut chiner partout, investir à titre personnel dans le crincrin ou le pouêt-pouêt, et ensuite tâcher de le maîtriser) force l'admiration. D'autant que, pour le XXe siècle, ils jouent des partitions extrêmement exigeantes sur des instruments légèrement moins fiables que ceux d'aujourd'hui (et différents de ceux qu'ils jouent au concert précédent !). Typiquement, le concert qu'ils avaient donné avec Franck et Mahler 1 : deux symphonies, deux instrumentariums contemporains des œuvres et des lieux… En une seule soirée.
Ensuite, honnêtement, pour le XXe siècle, si l'on gagne en chaleur et en aération, je ne trouve pas ça non plus totalement révolutionnaire comme ont pu l'être Monteverdi par Hindemith, Liszt par Immerseel, Beethoven sur Graf et Debussy sur Érard…

¶ D'Alwyn, il faut absolument découvrir la sonate hautbois-piano, à mon sens de très loin sa plus haute inspiration. (Les symphonies me paraissent assez peu exaltantes, et le reste de la musique de chambre sensiblement moins touché par la grâce).

… Je n'ai pu, très affairé que je fus, écouter plus d'une nouveauté cette semaine (petite crise écoutons-tout-Chesnokov, aussi), mais je m'en vais reprendre la course !

Merci encore !

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