dimanche 8 octobre 2017
[Carnet d'écoutes n°112] – cycle Ernest John MOERAN
Pour patienter avant les prochaines notules illustrées, un mot sur
les
Moeran (1894-1950) écoutés récemment (merci à Benedictus
d'avoir attiré mon attention
dessus, je n'avais écouté que des œuvres mineures, notamment chorales,
la part symphonique de son œuvre constitue une véritable révélation !).
♦ Chœurs profanes anglais –
The Carice Singers, George Parris (Naxos)
♦ Cantate Phyllida and Corydon –
The Carice Singers, George Parris (Naxos)
Tout
cela est agréable, sans être très marquant. Les Ireland du couplage
sont mieux que Phyllida, sensiblement équivalents aux chœurs profanes :
vraiment bien écrit et beau à écouter, sans marquer un sommet du chant
choral.
♦ Symphonie en sol mineur
– Bournemouth SO, Lloyd-Jones (Naxos)
Vraiment
splendide, une des plus belles symphonies européennes du temps. Le
mélange improbable du souffle épique postromantique d'Atterberg, des
décadents germaniques du type Hausegger ou van Gilse, des couleurs de
la musique française… et des élans du folklore britannique. Une
synthèse incroyablement réussie de l'Europe musicale, combinant
l'ardeur épique, la jubilation simple du folklore et la beauté de la
construction formelle.
♦ Symphonie en sol mineur –
Ulster O, Handley (Chandos)
Gravure
plus ample et lointaine, beau son, mais dont l'articulation formelle
devient plus floue. Je serais passé à côté de ses beautés plus retorses
et de son caractère très direct, en entendant cette version très belle,
mais qui tire davantage Moeran vers Bax que vers Gilse.
♦ Symphonie en sol mineur –
New Philharmonia, Boult (Lyrita)
Plus
sombre, mais aussi plus épais, moins convaincant que les autres
versions : on retrouve bien là le Philharmonia de cette époque, sorte
de caricature du (mauvais) son anglais, qui n'a clairement pas la même
envergure que ses bons contemporains, et encore moins que les
orchestres d'aujourd'hui. Néanmoins une version tout à fait honnête et
recommandable.
♦ Sinfonietta –
Bournemouth SO, Lloyd-Jones (Naxos)
Plus
légère, mais très belle aussi, avec l'exploration de très belles
couleurs qu'on aurait du mal à placer dans un seul pays d'Europe.
♦ Sinfonietta – London
Philharmonic, Boult (Lyrita)
Beaucoup
plus furieux que Handley, et sons crus du LPO d'époque tel que capté
par Lyrita (frappant dans les 2 & 5 de Vaughan Williams…). Miam.
♦ Serenade en sol –
Ulster O, Handley (Chandos)
Très allant et lumineux, un bijou de musique positive.
♦ Nocturne avec voix –
Renaissance Singers, Ulster O, Handley (Chandos)
Belle contemplation assez atypique, où les voix n'accaparent pas
l'attention.
♦ Rhapsody n°1 – Ulster
O, Handley (Chandos)
♦ Rhapsody n°2 – Ulster
O, Handley (Chandos)
De la belle musique bien faite.
♦ Rhapsody (with piano) en fa
dièse mineur – Fingerhut, Ulster O, Handley (Chandos)
Joliet,
mais assez inoffensif : une sorte de
Variations Symphoniques de Franck
mal chopinisées. Un peu façon Rhapsodie de Debussy.
♦ Overture for a Masque –
Ulster O, Handley (Chandos)
♦ Overture for a Masque –
London Philharmonic, Boult (Lyrita)
Très roboratif, un côté bateleur furieusement sympathique. En
particulier chez Boult.
♦ In the Mountain Country
– Ulster O, Handley (Chandos)
Agréable, mais un peu court pour réellement décoller.
♦ Quatuor n°2 en mi bémol –
Maggini SQ (Naxos)
Britannique en diable, avec ses échos de chansons, et très
sympathique.
♦ Quatuor n°1 en la mineur –
Maggini SQ (Naxos)
♦ Trio à cordes – membres
du Maggini SQ (Naxos)
--
Ai réécouté avec prodigalité les bonnes œuvres orchestrales (Symphonie,
Sinfonietta, Sérénade, Nocturne, Masque), mais pas encore
essayé Falletta, je trouve que ses enregistrements avec Buffalo pour
Naxos sont tous assez ternes. Mais je le ferai, vu l'enthousiasme
suscité par la découverte.
L'essentiel de tout cela doit pouvoir s'essayer sur Deezer, YouTube et autres sites légaux de flux. Vaut la peine si vous êtes versé dans le symphonisme postromantique ou néo/archaïsant.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Domaine symphonique a suscité :
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