Mireille fait trembler les murs
Par DavidLeMarrec, mercredi 30 novembre 2011 à :: En passant - brèves et jeux :: #1872 :: rss
D’aucuns ont trouvé hors de propos Le Poème de l’Amour et de la Mer d’Ernest Chausson, une œuvre fin XIXe. Coïncidence en plus ! On venait de la jouer douze jours auparavant en cette même salle, alors qu’elle est si parcimonieusement programmée. La meilleure version est, bien sûr, celle d’origine pour mezzo et orchestre, c’est-à-dire celle que Béatrice Uria-Monzon avait interprétée avec Jacques Mercier et l’ONL il y a plusieurs années. Or, elle est mise à toutes les sauces. Au rebours de celle pour 5 cordes et piano avec la soprano Mireille Delunsch (3. 11), qui en avait une projection vibrante à la wagnérienne et n’était pas du tout dans l’esprit de l’œuvre [...]
Gilles Masson, dans Le Républicain Lorrain de ce jour.
Il est exact que Mireille Delunsch dispose d'une voix à la projection très physique, qui atteint très directement l'auditeur ; toutefois, à moins d'un élargissement spectaculairement rapide de ses moyens vocaux, elle n'a pas vraiment la caractéristique d'engloutir les orchestres wagnériens à elle seule.
La remarque est amusante, en plus de la mise en parallèle avec Béatrice Uria-Monzon (de type bien plus ouvertement ululant), puisqu'elle présente Mireille Delunsch comme une sorte de parangon des voix larges fourvoyées dans la mélodie française, alors que les mélomanes rigoristes (en particulier les plus glottophiles d'entre eux) la définissent plutôt comme un pur soprano lyrique qui s'égare dans des emplois très disparates et lourds de spinto ou de dramatique qui auraient dû mener sa voix à une ruine imminente.
Mais peut-être Gilles Masson voulait-il rejoindre, par les moyens détournés du volume vocal, l'article de foi fondamental : Mireille est Grande.
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