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La (double-) double genèse de l'opéra comique


Dans ces pages, on a déjà eu l'occasion (à plusieurs reprises) d'expliciter le caractère spécifique de la genèse de l'opéra comique.

En parodiant l'opéra de l'Académie Royale de Musique, les artistes des Foires parisiennes du début du XVIIIe siècle, constamment limités par les interdictions imposées par les détenteurs de privilèges, vont progressivement inventer un nouveau genre autonome - issu de la rencontre improbable entre la commedia dell'arte et de la parodie de l'opéra sérieux.

C'est la raison pour laquelle ce genre lyrique nouveau, fusionnant avec les Comédiens-Italiens (avec lesquels ils partageaient une ascendance italienne, sans être confondus), se développera dans une alternance d'ariettes et de dialogues parlés, qui ne proviennent pas de l'abandon du récitatif, mais bien de sa forme initiale - usage d'airs connus isolés.

Première double genèse.

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Et cependant... comment naît le genre institutionnel de l'opéra comique ?

Le directeur du théâtre de la Foire Saint-Laurent, Jean Monnet, avait obtenu licence du roi en 1751 pour réinvestir l'Opéra-Comique.

Au coeur de la Querelle des Bouffons, il demande à Antoine Dauvergne d'écrire un ouvrage dans le style des intermèdes italiens, et fait courir le bruit qu'un compositeur italien qui a recueilli de grands succès à Vienne s'était essayé à la langue française.

L'ouvrage reçoit un vif succès, et prouve aux partisans des Italiens que non seulement on peut composer agréablement en français, mais que de surcroît les compositeurs français - une fois la tromperie révélée - peuvent y parvenir eux-mêmes.

Or, et c'est là que tout se complique, Les Troqueurs comportent, comme l'opéra bouffe italien, des récitatifs chantés. Et s'ils disparaissent rapidement dans les ouvrages suivants, car n'étant pas passionnants, ni musicalement, ni - croyait-on - prosodiquement, un certain nombre de premiers titres de ce genre en contiennent.

Seconde double genèse, d'un ouvrage français d'esthétique italienne par un français.

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Il se produit donc à nouveau un télescopage entre traditions : d'un côté la tradition de la Foire (parodie de l'opéra français avec des comédiens italiens), dotée d'une structure de type vaudeville, où l'ariette préexiste au drame, et où le "remplissage" se fait au moyen de dialogues parlés ; de l'autre la tradition "purement" italienne où le récitatif existe, et va disparaître progressivement... pour retrouver la tradition du vaudeville.


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