Chose vue
Par DavidLeMarrec, mercredi 8 juin 2011 à :: En passant - brèves et jeux :: #1743 :: rss
Règlement du Concours International de Chant de Marseille.
ARTICLE I
Le concours est ouvert aux candidats hommes et femmes nés après le 1er Septembre 1978. Aucune dispense d’âge ne sera accordée pour quelque motif que ce soit. Leschiens et lesFalsettistes ne sont pas acceptés.
La formulation est très amusante, balançant entre l'obséquiosité de la majuscule (superflue) et la dureté (véritable) du verdict.
Sur le fond, je ne suis au demeurant pas choqué :
- ce concours est ancré dans une tradition du chant assez "vocale", qui récompense un type de profil ("glorieux", disons) totalement incompatible avec l'usage du fausset ; plutôt que de laisser courir des candidats sans vouloir leur accorder le prix, autant être clair ;
- la tessiture de contre-ténor est un choix technique et non une tessiture, les chanteurs qui occupent ce créneau ayant aussi une voix de poitrine dans une tessiture masculine traditionnelle.
On pourrait même discuter de l'intérêt de ce type de technique [1], vu son ridicule impact physique, sur une scène d'opéra - et certains ne s'en privent pas, de façon plus ou moins habile.
En tout état de cause, ce choix n'est illégitime, puisqu'il refuse de s'occuper d'une technique précise, et non pas d'un type de voix.
Mais la tournure est si drôle que les lutins ont cru bon de la partager...
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Rappel, si nécessaire, sur ce qu'est un falsettiste.
Au passage, joli palmarès pour ce concours, assez clairvoyant sur ce qui s'est fait de mieux en France ces vingt dernières années. Par ordre chronologique, on croise notamment : Marc Barrard, Luca Lombardo, Valérie Millot, Cécile Perrin, Gaëlle Méchaly, Ludovic Tézier, Franck Ferrari, François Lis, Pierre-Yves Pruvot !
Et puis, dans la dernière édition, Clémence Fritier (Clémence Barrabé), une voix de la même école de diction que Valérie Millot, Marc Barrard, Ghylaine Raphanel, Nathalie Manfrino, Virginie Pochon, Karen Vourc'h... avec ses superbes [r] uvulaires et son excellente articulation. En plus de cette diction française extraordinaire et de cette voix claire et incisive, on dispose d'un très beau volume vocal et d'un grand rayonnement. Une artiste déjà considérable, de mon point de vue.
Notes
[1] Qu'on ne se méprenne pas : je parle bien de rôles sur une scène où peu sont adaptés aux falsettistes à part des rôles de caractère assez précis, et pas de l'usage de ce type de voix dans une église bien réverbérée, par exemple ! L'usage extensif des falsettistes dans l'opéra baroque, le seria surtout, est une tradition très récente, pour des raisons de vraisemblance sexuelle, en jouant sur la confusion avec les castrats qui n'ont rien à voir.
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