Carnets sur sol

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Jérôme CORREAS


Jérôme Corréas me fascine depuis toujours, depuis notre première rencontre. Un charisme vocal très spécifique, un goût très sûr, un grand naturel. Sans doute, mais plus encore. C'est pourquoi il sera le sujet d'une petite causerie ici.



[Description, extraits et discographie exhaustive commentés suivent dans cette notule.]




1. Caractéristiques

Ce qui frappe d'emblée est sans nul doute cette voix, qui sonne étrangement, avec des résidus, comme si elle n'était pas entièrement bien placée. Ces graves qui traînent au fond de la gorge. Une caractéristique étrange à laquelle on devient vite sensible, et l'on s'aperçoit immanquablement, dans la même seconde, qu'il est difficile de concevoir voix objectivement mieux placée et plus pleinement timbrée.
Pourquoi cette étrangeté ?  C'est que Jérôme Corréas exploite pleinement, en réalité, toutes les résonances de sa voix parlée. Chose très peu fréquente à laquelle on assiste : l'accomplissement intégral d'une personnalité vocale. Un passage harmonieux de la voix parlée à la voix chantée, l'une conservant toutes les caractéristiques de l'autre. Tout en ayant, bien entendu, toutes les capacités atttendues d'une voix lyrique bien projetée.
Etrangement, Jérôme Corréas semble échapper aux considérations d'écoles qui affirmeraient que leur technique est appliquable universellement à toutes les voix (très sensible chez l'école italienne telle qu'appliquée aujourd'hui, en tout cas). Chacun est obligé de reconnaître que sa voix n'aurait pas pu être mieux exploitée qu'il ne l'a fait, même s'il aurait tout à fait pu travailler pour chanter Rigoletto et Renato. Et même si elle est adaptée au répertoire français, on n'y retrouve pas nécessairement toutes les caractéristiques de l'école.
En beaucoup plus harmonieuse, souple, altière et élégante, on ne pourrait guère rapprocher cette voix que du matériau de Gérard Souzay, mais sans le côté 'trafiqué' et un peu 'tassé' de ce dernier, précisément.

La seconde chose qui saisit l'auditeur réside dans le ton de ce timbre, qui porte immédiatement et simultanément une virilité tranquille, une simplicité, une aisance - une affabilité aussi. Quelque de chose d'une séduction riante, consciente d'elle-même, mais sans complaisance ni la moindre vulgarité. Une séduction qui n'aurait rien de prédateur, simplement un charisme qui charme, instantanément. Avec ce grand calme, désinvolte ou mélancolique, parfois mêlé, qui entretient cette fascination souriante.

Mais c'est en pénétrant dans le détail que l'enchantement débute vraiment. Voix au vibrato parfaitement maîtrisé, qu'il soit employé ou non ; cet usage parcimonieux donne un caractère direct encore plus saisissant au chant, tout en conservant ce port d'une élégance souveraine. Ce savoir-faire lui permet même, le cas échéant, d'imiter le son de cordes de façon saisissante de vérité.
Sa diction est d'une précision, d'une pureté rarement atteintes par aucun autre. Chaque mot est pleinement intelligible, et porté avec un soin infini : une langue totalement pure, profondément poétique aussi.
Et ce n'est pas là un vain outil, puisque Jérôme Corréas profite de cet atout pour proposer des phrasés originaux et voluptueux, avec des intentions parfaitement ciselées, d'une vérité théâtrale que je trouve, pour ma part, proprement inouïe. Sa science de l'accentuation grammaticale ou expressive au sein de la phrase est tout simplement sans rivale.

Pour finir, la fascination revient à nouveau vers ce timbre qui apparaît à présent comme évidemment riche, aux résonances graves, à la couleur claire, et d'une grande aisance dans l'aigu, de pair avec la maîtrise absolue des différents registres tête et poitrine. Cela lui permet de produire des sons pianissimo de la même qualité de timbre dans l'extrême aigu que dans le médium, que ce soit en mécanisme léger ou lourd – comme je ne l'ai jamais entendu non plus. Ce grand technicien est en outre, pour achever de charger la barque, d'une confondante précision musicale.
La boucle est bouclée : de cette voix étrange qui fait dresser l'oreille à ce timbre qui contient tant de hautes qualités simultanées. Un habitué de Carnets sur sol – dont je devine l'approbation muette – m'a confié[1] cette phrase qui résume admirablement la situation : « C’est Orphée – il chante comme il parle. ». Et quelle parole, une parole créatrice, divine !  Une sorte de performatif permanent : la réalité semble naître sous ses mots. Et lorsqu'on lui met du Verlaine entre les cordes, vous imaginez aisément quel univers peut surgir, puissamment onirique !
Avec deux mots qui dominent l'ensemble : le naturel et l'élégance.




2. Etat de la discographie

Un des plus grands chanteurs de langue française de tous les temps. Marier à ce point la beauté du matériau, l'aisance technique, la clarté absolue de la diction, l'intelligence et la précision ultime des intentions... La musicalité est telle qu'elle s'oublie et que le texte prime, comme habité d'une force surnaturelle. Une forme d'idéal qu'il remplit.

Après un creux discographique depuis qu'il a quitté le giron Christie, comme tous ceux qui séjournent le font après avoir beaucoup appris, on le retrouve brièvement avec Christophe Rousset, et surtout, depuis quelques années, en récital, avec quelques disques essentiels à la clef.

A y regarder de près, alors qu'on ne parle plus de lui qu'en tant que chef, il se produit encore avec la mélodie, dans une forme vocale en tout point intacte - et d'une finesse d'interprétation décuplée. Quelques disques récents et très variés rassurent sur l'intérêt des labels sur son compte. Et attestent, s'il fallait encore lui ajouter des vertus, d'un appétit de découverte assez délectable.




3. Illustration


1.

2.


Fauré/Verlaine, La Bonne Chanson. "Une sainte en son auréole", puis "La lune blanche".
=> On y notera de nombreuses caractéristiques décrites précédemment.


3.


Berlioz, Mélodies irlandaises, "La Belle Voyageuse". (Traduction de Thomas Moore.)
=> Ici également, mais c'est peut-être avant tout l'aisance et la noblesse de ce port riant qui frappent.


4.


C'est ici le rôle de Phinée dans le Persée de Lully/Quinault (II,2), Jérôme Corréas est le premier à prendre la parole.
=> La gestion de la phrase est formidable ici, notamment dans l'expression de l'ironie. Voyez à quel point les mots sont soutenus, à quel point la montée ou la descente de l'inflexion est indépendante même de la musique. Tout est maîtrisé et éloquent de bout en bout. Le timbre lui-même semble multiple, successivement altéré par l'affliction ou le dépit, et toujours aussi beau...
Seule faute de goût : l'interruption, voulue par Rousset, sur "donné"...




4. Discographie

Les astériques apposés au nom du rôle signalent un rôle majeur dans l'oeuvre ; apposés au nom du compositeur, ils signalent un disque où Jérôme Corréas chante en permanence.

Rôles

Date enreg. Compositeur
Oeuvre
Rôle(s)
Partenaires
Label
Disponible ?
1989
PURCELL
The Fairy Queen
Sleep
W. Christie
HM
oui ¤
1990
ROSSI
Orfeo
Endimione
W. Christie
HM
oui £
1990
CHARPENTIER
Le malade imaginaire
Pan
W. Christie
HM
oui *
1991
CAMPRA
Idoménée
La Jalousie, Némésis,
Neptune, Eole

W. Christie
HM
oui *
1991
RAMEAU
Les Indes galantes
Bellone, Ali
W. Christie
HM
oui *
1992
RAMEAU
Nélée & Myrthis
Nélée *
W. Christie
HM
oui £
1992
RAMEAU
Castor & Pollux
Pollux *
W. Christie
HM
oui *
1998
RAMEAU Castor & Pollux Pollux * J.-Ch. Frisch Audivis
oui ¤
2001
LULLY
Persée
Phinée, Un Ethiopien
Ch Rousset
Astrée (Audivis)
oui *

Hors discographie :
2002 - DESMAREST - Didon - Rousset (Beaune 2002, avec la participation de Brigitte Balleys). Captation vidéo France 3 qui ne sera jamais publiée. Oeuvre et interprétation pourtant exemplaires. Une très grande soirée pour Jérôme Corréas.



Récitals et mélodies

Date enreg. Compositeur
Pièces Partenaires
Label
Disponible ?
2001
BERLIOZ * Mélodies irlandaises
(et autres)

Arthur Schoonderwoerd
(pf.), autres

Alpha 02
oui *
2005
HAENDEL
Cantates & duos italiens
Les Paladins, S. Piau Arion 05
oui £
2005 (fév.)
HONEGGER
3 Cendras, 6 Cocteau,
1 Ronsard, 3 Chansons

Quat. Parisii, autres
Saphir 06
oui £
2005 (avr.)
FAURE
La Bonne Chanson,
et 3 autres Verlaine
Quat. Parisii Vérany 06
oui £

Hors discographie :
2004 - BERLIOZ - Les Nuits d'Eté (avec piano). Extrêmement impressionnant aussi.



Chef
(ensemble Les Paladins)

Date enreg. Compositeur
Pièces Partenaires
Label
Disponible ?
2005
HAENDEL Cantates & duos italiens chante également ;
Les Paladins, S. Piau
Arion 05
oui £
2005
PORPORA
Leçons de Ténèbres
Les Paladins Arion 05
oui £


Hors discographie :
2006 - MARAIS - Alcide - Ensemble Les Paladins (Versailles 2006)




5. Commentaire de la discographie

    Dans cette discographie, on peut recommander ses rôles les plus étendus, par exemple son Pollux dans l'enregistrement superlatif de Christie d'une oeuvre essentielle de Rameau. Pour Corréas, une composition vocale d'une très grande noblesse, avec ses qualités habituelles, mais le rôle se prête peu aux grandes nuances.

    Pour les rôles secondaires, c'est bien entendu Phinée, sans doute sa meilleure intervention au disque toutes catégories confondues, qui l'emporte. Le disque Rousset dispose d'un très beau continuo, et même si le rythme du drame est bien lent et le ton contemplatif, avec le temps et l'habitude du répertoire, on apprécie beaucoup.
    Dans Le Malade imaginaire, son intervention se limite aux dix-huit vers de la tirade de Pan dans le Prologue (plus le vers en commun avec Flore). La tessiture de basse est un peu grave pour lui, ce qui cause un léger surtimbrage (surtout, la voix est peu projetée, d'autant plus sensible que la prise de son est plutôt lointaine), et la profondeur de l'expression est peu sensible dans un Prologue. Les quelques effets tentés au début de la tirade attestent d'une tentative prosaïsque plutôt bien géréé. Très peu représentatif, donc.
    Dans les Indes, Bellone offre également peu de possibilités expressives, tout juste notera-t-on un beau timbre très adapté.
    Dans Idoménée, de même, les seconds rôles, impeccablement tenus, sont trop brefs pour donner une idée réelle du talent du bonhomme.

    Du côté des récitals, en revanche, tout est à connaître.
    Le récital Honegger, bien sûr, farci de raretés intrigantes, interprétées au plus haut niveau.
    Le récital Berlioz, qui offre toute la spontanéité et la diversité de ton donc est capable Corréas. Accompagné au pianoforte par Arthur Schoonderwoerd, vraiment inspiré, tous deux offrent une lecture étonnament profonde et totalement renouvelée de ces pièces faussement salonardes. [Le ton l'est, mais la partition atteste d'une complexité et d'un soin de composition tout différents !  On considère avec justesse que Berlioz, précisément, fait naître le genre de la mélodie en l'extirpant de la romance de salon.]
    Le récital Fauré/Verlaine, enfin, qui le montre sans doute au sommet de son art, en termes de maîtrise technique, d'éloquence, de musicalité et de souveraineté absolue sur le verbe. Voilà assurément un chanteur qui comprend la poésie !  Qui la créerait même là où elle n'est pas. Merveilleusement accompagné par les Parisii qui plus est. Il est toutefois bon de connaître d'autres témoignages, parce que la voix et le ton sont ici très homogènes par rapport à ses possibilités.


Et sa voix ?  Une sorte de baryton-basse clair, avec une aisance exceptionnelle dans l'aigu, à moins que ce ne soit un authentique baryton dont les graves chaleureux se répandent sur toute la tessiture.




Notes :

[1] Alors que je lui disais sans doute un peu enivré par la découverte de son récent récital Verlaine – que cette maîtrise du Verbe le rendait à mes oreilles aussi pleinement créateur que le Dieu de la Genèse. [Vous aurez noté que nous faisons aujourd'hui dans la mesure la plus rigoureuse.]

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Commentaires

1. Le mardi 13 février 2007 à , par jdm

Une découverte, pour moi. Ton commentaire est parfaitement calé sur les extraits que tu offres. Le quatrième (Phinée) est étonnant. Ta réserve quant à une rupture un peu sèche sur "donné" est très pointue pour un "amateur". Une découverte ou une inattention de ma part : je connais assez bien William Christie, une amie d'études de ma femme a chanté dans les Arts Florissants, à peu près, semble-t-il, à l'époque des enregistrements que tu évoques.
Un article qui donne envie d'en écouter un peu plus et, oui, je sais, si ce n'est disponible qu'au terme de huit semaines, en Nouvelle-Zélande, tu n'y es pour rien, tu proposes des musiques somptuosissimes et nous nous débrouillons.
Merci à toi, à bientôt.

2. Le mercredi 14 février 2007 à , par DavidLeMarrec

Je sais que Christophe Rousset rêvait d'être chanteur, et a tendance, de son propre aveu, à beaucoup guider ses interprètes. L'intervention sur "donné" me paraît évidente, surtout qu'il aime bien agir dans le sens de l'expressionnisme (témoin le récital Tragédiennes de Véronique Gens où il a beaucoup oeuvré dans ce sens sur une nature assez lyrique et délicate). Cela réclame en tout cas une concertation entre chef et interprète, et en toute bonne logique, le chef, comme son nom l'indique, l'emporte.
Ca ne ressemble pas non plus aux habitudes bien plus subtiles de Jérôme Corréas, que je sens mieux par la suite.

Il est possible que tu n'en aies pas beaucoup entendu parler, il ne tenait pas de grands rôles à l'époque (et aujourd'hui, il se consacre essentiellement au récital et à la direction d'orchestre).


Les disques sont a priori aisément disponibles pour lui. Les récitals sont très récents et les opéras des exemplaires souvent uniques d'une tragédie lyrique, très bien distribués.
Mais par correspondance, aujourd'hui, on trouve à peu près tout, même neuf.

3. Le mercredi 14 février 2007 à , par vartan

Quelle célébration !
Sa voix est pourvue d'une richesse d'harmonies qui doit agir sur quelque fibre acoustique du coeur encore inconnue.
Tu es allé au front pour nous livrer cette analyse fine et sensible. Peut-on l'écouter longtemps sans défaillir ? Quels risques as-tu pris, David ?

4. Le mercredi 14 février 2007 à , par DavidLeMarrec

Quelle célébration !

Oui, je prépare un concours sur la forme panégyrique, pourquoi ? [sourire niais toutes dents dehors]

Tu es allé au front pour nous livrer cette analyse fine et sensible. Peut-on l'écouter longtemps sans défaillir ? Quels risques as-tu pris, David ?

L'aimable Sangaride te répondra pour moi :

Quand le péril est agréable,
Le moyen de s'en alarmer ?


5. Le dimanche 18 février 2007 à , par fitze

Euh, j'ai l'impression que mon commentaire s'est perdu...
Je le recopie:


Après un aussi bel hommage, on hésite à émettre des réserves... mais j'ai beau réécouter, cette voix m'intrigue ; il y a quelque chose, un je-ne-sais-quoi qui me gêne.

D'abord, il y a cette proximité voix chantée/voix parlée ; on a l'impression qu'on reconnaitrait sa voix s'il parlait au lieu de chanter. J'ai d'abord trouvé cela très gênant (comme un "manque de pudeur", l'absence d'un "voile" mis habituellement par la voix chantée entre le chanteur et l'auditeur?), et puis finalement, cela finit par charmer (ou plutôt par séduire).

Et puis il y a ces "résidus", ces "graves qui traînent au fond de la gorge", comme tu dis si bien. Là aussi, c'est très étrange, à force d'écouter, je ne sais plus quoi en penser.

Etrange, vraiment. Troublant.

fitze-octavie, mi-figue mi-raisin.

PS: la ballade irlandaise, je ne connaissais pas, il va falloir que je déniche ça. :)

6. Le dimanche 18 février 2007 à , par fitze

Bon, finalement, plus j'écoute, plus j'aime... J'ai été presque rebutée à la première écoute, et voilà que je trouve ça plus que plaisant.:-)

Et tu décris tout ça parfaitement !

fitze-octavie, raisin à murissement lent.

7. Le lundi 19 février 2007 à , par DavidLeMarrec

C'est bien, Signora Imperatrice, vous avez fait pénitence avant qu'on vous en dicte les termes.

Effectivement, ces "résidus" sonnent comme s'il s'agissait d'une voix pas tout à fait placée. Mais à bien y regarder, c'est qu'il utilise pleinement les résonances de sa voix parlée.

Mais le tout est de se repentir, l'absolution coûte moins cher !


Tout est à peu près du même tonneau, avec cette même simplicité apparente (moins évidente à la lecture des partitions) dans ces mélodies irlandaises de Berlioz. Mais cela réclame une certaine tenue de l'interprète, sinon on sombre vite dans le joli et l'inoffensif.

8. Le mardi 20 février 2007 à , par fitze

C'est bien, Signora Imperatrice, vous avez fait pénitence avant qu'on vous en dicte les termes.

C'est ce qui me vaut de n'être plus disprezzata regina? Fort bien. :-)

Mais cela réclame une certaine tenue de l'interprète, sinon on sombre vite dans le joli et l'inoffensif.

Je vais d'abord voir si la bibliothèque possède quelque chose, mais sinon qui est-ce que tu conseillerais (ou déconseillerais !) ?

9. Le vendredi 16 mars 2007 à , par fitze

J'ai donc emprumté cette version des mélodies irlandaises par Jérôme Corréas.
Globalement, j'aime bien cet ensemble de mélodies, mais j'en sortirais peu du lot. Il y a la belle voyageuse, que j'aime énormément, et puis les deux duos avec le ténor, qui sont vraiment très beaux (les deux voix se marient à merveille !). Pour le reste, j'aime bien écouter (d'ailleurs je me suis "approprié" cet enregistrement, il m'est devenu très familier sans que je l'écoute plus que d'autres, ce qui m'arrive rarement avec ce que j'emprunte), mais il n'y a pas grand chose qui retient vraiment mon attention. Je crois que ça ne me "parle" pas.

Quant à Corréas, je dois dire qu'à présent sa voix me plaît énormément. On a l'impression d'être avec un très bon conteur. Je crois que c'est sa voix qui rend si "familier" cet enregistrement. Il est assez fascinant, en fait.

Je suis plutôt contente de ma découverte, donc. :)
Merci.

10. Le vendredi 16 mars 2007 à , par DavidLeMarrec

C'est bien pour cela que je n'ai pas voulu proposer d'alternative : ces pièces ont besoin d'être excellemment servies. L'écriture pianistique de Berlioz est plus complexe qu'il n'y paraît, mais tout sonne terriblement nu si l'interprète n'est pas hors pair comme le grand Corréas (et son excellent complice au pianoforte).

Surtout qu'il a des qualités extraordinaire de diseur, de parleur quasiment, avec ces résonances de voix parlée très surprenantes et bien sûr ce sens incroyable du verbe, du phrasé, du sens...

11. Le vendredi 6 juillet 2007 à , par DavidLeMarrec

Demain sur France Musique\[s\] à dix heures du matin.


Concert donné le 22 mai 2007, Auditorium du Musée d'Orsay à Paris.

Léon Xanrof
Chansons

Jérôme Corréas : baryton-basse
Susan Manoff : piano

12. Le mardi 10 juillet 2007 à , par DavidLeMarrec

Le concert n'était pas, comme on pouvait l'imaginer, d'un intérêt renversant. Même pour les groupies les plus ahuris, on perd beaucoup de l'intérêt de Corréas ici. Diction parfaite évidemment, mais comme tant d'autres, et répertoire de chansons lestes du Chat noir guère passionnant, alors qu'il existe un vrai répertoire véritablement stimulant côté texte et musique qui ne se limite pas à Béranger !

Cela dit, exécution de valeur, bien sûr. Avec un effort de caractérisation réel pour combattre l'homogénéité d'une voix lyrique ; des effets de parlando également.

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David Le Marrec

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