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A la découverte de la mélodie française - parcours discographique commenté - VII - Esprit français - Henri DUPARC (discographie)

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1. Introduction

Il existe en réalité assez peu de véritables intégrales, tandis que les mêmes pièces dépareillées (pas nécessairement les meilleures) affleurent dans une quantité innombrable de récitals. Et elles ne convainquent pas souvent, tant il semble difficile d'être exactement en ton simultanément chez l'ensemble des interprètes. Or, c'est bien du côté des intégrales qu'il faut se tourner pour obtenir La fuite et même, souvent, Au pays où se fait la guerre.

Jusqu'à une date récente (les années 90), il n'existait quasiment rien de conséquent.



2. Intégrales

On peut donc se pencher sur les intégrales suivantes (par intérêt décroissant à notre goût). Attention, selon les goûts et les habitudes de fréquentation, les avis divergent. Hormis sur le premier de la liste, nous avons mainte fois changé d'avis... C'est pourquoi on tâche d'être descriptif plus que normatif dans nos pages. Le classement par ordre d'intérêt est tout simplement une commodité pour le lecteur, une indication - de ce qui n'est pas plus que notre avis.
L'enregistrement Lee a ainsi largement chu à cause d'une certaine tiédeur, et Pikulski, et plus encore Kerdoncuff, nous ont fortement séduit à la longue pour leur personnalité, même si éloignée de ce que nous rêvions.

=> Catherine Robbin / Gerald Finley / Stephen Ralls (CBC)

Peut-être la plus convaincante de toutes. On regrette le piano assez mou (il n'y a pas d'autre mot) de Stephen Ralls, qui ne rend pas justice par ses discrétions un peu lisses, loin s'en faut, à l'écriture très riche harmoniquement de Duparc. En revanche, Catherine Robbin et Gerald Finley disposent tous les deux d'une véritable personnalité vocale et interprétative, dans un français parfait et très clairement articulé - surtout Finley. Ce dernier réussit l'exploit, avec une nature vocale très différente de ce qu'on pourrait attendre dans ces pages, plus sombre, un timbre moins pur, plus riche, à se trouver parfaitement en style. Chaque mot se charge de son poids avec une gourmandise et une justesse admirables. Au pays où se fait la guerre est également une très belle réussite pour Catherine Robbin, qui maintient une tension dramatique assez similaire à Mireille Delunsch, mais tout en conservant l'aspect naïf de la ballade.
Bref, peut-être l'intégrale (quasiment) idéale que nous cherchions.
Sans doute introuvable dans les bacs en France, mais aisément disponible sur Amazon.

=> Mireille Delunsch / Guy Flechter / Vincent Le Texier / François Kerdoncuff (Timpani)

CSS ne pouvait ignorer la prestation de Mireille Delunsch (majoritaire dans cette intégrale), bien entendu. (Guy Flechter, ténor, intervient seulement dans La Fuite, en tonalité originale de mi mineur. Le résultat ne parvient pas au degré d'aboutissement des autres volumes de la collection Mélodie Française de Timpani, surtout en comparaison de la discographie déjà plus généreuse que sur les autres titres (pour beaucoup les premières monographies au disque).
La voix de Vincent Le Texier a vieilli : moins de richesse, plus d'opacité, des voyelles beaucoup plus uniformes (donc moins compréhensibles), une présence interprétative moindre. Néanmoins, à y regarder de près, un vrai soin. Quant à Mireille Delunsch, il est évident que son tempérament très dramatique, sa tension quasiment électrique conviennent mieux à l'opéra. Dans les deux volumes Vierne chez Timpani, elle parvient à conjuguer mystère et tension de façon très convaincante, mais c'est là aussi vraiment une question de goût. Dans ces Duparc, on s'accoutume, mais le texte demeure parcellairement intelligible et cette délicieuse acidité inquiète n'est pas toujours pleinement en contexte.
En salle, ce devrait être phénoménal, parce qu'on retrouve bien - dans la Sérénade Florentine notamment - ce frémissement si singulier, mais qu'il faut ressentir physiquement, sur place. Pour qui l'a entendue à plusieurs reprises à son sommet, comme nous autre sur CSS, évidemment,
Le piano de François Kerdoncuff, toujours très dépouillé, se révèle mystérieux et délicat dans ces pages - ou au contraire déchaîné avec une clarté appréciable. Très français.
Aisément disponible. Attention toutefois : il s'agissait de la version que nous trouvions la moins convaincante, initialement. Sa forte personnalité a fait le reste du chemin, mais il faut accepter de se laisser conduire, attentivement.

=> Florence Bonnafous / José van Dam / Maciej Pikulski (Forlane)

(On peut lire aussi notre première impression sur DSS, sans nul doute exagérément réservée, mais Diaire sur sol est le lieu d'une expression plus spontanée - nous étions pendant la première écoute, et notre goût s'exprimait directement, sans tenter d'objectiver plus ou moins.)
José van Dam tient ici l'ensemble des mélodies, à deux exceptions près (Au Pays où se fait la guerre et Mignon). On y trouvera l'interprète conforme à lui-même. Une voix un peu large, légèrement abîmée à cette date (le grain est un peu gros et pas toujours bien rond), qui convient mieux au grand legato de l'opéra qu'à l'expression très précise et aux nombreuses variations de couleur de la mélodie. Néanmoins, la diction est impeccable, l'interprétation soignée et touchante. Pas idéal par nature (du velours, on aimerait ici ou là un mot mis en valeur, une petite rupture de texture, etc.), mais la nature est bien compensée par l'investissement - même si de loin le résultat manque de variété.
Etrange choix de Florence Bonnafous, une voix de soprane un peu "pincée" - CSS aime bien ce type-là, mais c'est généralement assez mal coté à l'opéra, peut-être parce qu'on juge la voix insuffisamment "bâtie".
Le plus gros intérêt du disque provient du piano de Maciej Pikulski, qui trouve dans un piano chaleureux et clair de ton des idées figuratives assez admirablement réalisées. De surcroît, jeu d'une grande précision, une sûreté extrêmement agréable. Une référence.
Disque d'un bel intérêt, pas nécessairement la première référence d'un point de vue stylistique. Néanmoins beaucoup de force dans tout cela. Comme souvent dans les répertoires français peu fréquentés (Ropartz, Saint-Saëns...), van Dam demeure salutaire pour profiter d'une belle interprétation, même si ses choix peuvent ne pas satisfaire pleinement.

=> Martine Mahé / Vincent Le Texier / Noël Lee (Disques Pierre Vérany, épuisé).

L'intégrale réunissant Martine Mahé et Vincent Le Texier (à parts égales) avec Noël Lee au piano a déjà été commentée sur Diaire sur sol. En fin de compte, il s'agit sans doute d'une très bonne intégrale, en dépit de plusieurs réserves que nous avions formulées : notamment le piano capté de très loin, difficilement audible. Et étrangement noyé dans un jeu de pédale dont Noël Lee n'est pas coutumier dans ce répertoire (par ailleurs, de très beaux phrasés dans ces Duparc). A cette date, Vincent Le Texier bénéficie d'une voix encore riche, et propose quelques très belles trouvailles, toujours dans un style un peu "cru", mais qui réussit très bien dans les mélodies aux climats les plus hallucinatoires. Martine Mahé séduit toujours par sa voix homogène et ronde, mais hélas, et le son trop réverbéré de l'enregistrement n'arrange rien, le résultat manque un peu de relief et l'articulation insuffisante pour tout comprendre spontanément. En concert, avec le jeu de scène et le mouvement des lèvres, il n'y aurait absolument aucun problème.
Malgré ces inégalités, une intégrale assez équilibrée et poétique, vraiment bien réussie. Elle est malheureusement épuisée et seulement disponible en médiathèque.

=> Sarah Walker / Thomas Allen / Roger Vignoles (Hyperion)

L'intégrale Hyperion bénéficie tout d'abord du piano précis, varié, évocateur de Roger Vignoles, contrastrant avec les brumes ou les fadeurs de trop d'autres accompagnateurs dans ces oeuvres. Côté chant, en revanche, on est un peu moins comblé malgré l'affiche très alléchante. Sarah Walker se révèle trop peu familière du français pour distiller la subtilité requise - la couleur même de la voix est altérée par une recherche encore inaboutie des quantités vocaliques adéquates. Quant à Thomas Allen, malgré son français toujours parfait de naturel, qui subjugue dans des rôles plus lyriques à l'opéra, on remarque un certain éloignement du texte, un petit manque d'aisance un peu frustrant ici. La voix est sublime en revanche, mais à timbre comparable, on préfèrera sans hésiter Gerald Finley, bien plus fouillé.

Et aussi :

=> Danielle Borst / François Le Roux / Jeff Cohen (REM, épuisé mais trouvable)
Nous ne connaissons malheureusement qu'un extrait de L'Invitation au Voyage sur l'ensemble de cette intégrale. Trop peu évidemment pour se faire un avis, d'autant plus que François Le Roux et ses maniérismes demandent un temps d'acclimatation pour l'auditeur, une certaine familiarité. Impossible de déterminer a priori si ces façons un peu histrioniques serviront les senteurs vénéneuses ou déferont le climat des pièces de Duparc. Si l'on en juge par une autre version de La Fuite (dans sa tonalité originale pour soprane et ténor !) gravée avec Colette Alliot-Lugaz et Jeff Cohen dans le cadre d'un récital de duos, le résultat est personnel mais convaincant. Le piano de Jeff Cohen y est, comme toujours, un peu frêle mais assez bien style.
Toutes les mélodies, à l'exception d'Au pays où se fait la guerre, sont interprétées par François Le Roux.
Potentiellement une très bonne version, fouillée et convaincante (qui se hisserait alors vraisemblablement en deuxième choix après la version Ralls). Encore disponible sur Alapage pour pas cher.



3. Anthologies notables

=> Emily Pulley / Paul Groves / Roger Vignoles (Naxos)

On tiendrait sans doute une intégrale de haute volée si Paul Groves et Roger Vignoles (lequel est en plus grande forme encore que dans l'intégrale Hyperion), chez Naxos ne s'étaient pas abstenus, étrangement, de retenir deux mélodies (surtout après avoir mobilisé une soprane rien que pour La fuite...). Cette clarté chez les deux compères, la maîtrise de la voix mixte, le soin extrême à l'expression de Groves, aussi bien dans l'élégiaque, où il fait miroiter les couleurs que dans le déclamatoire où le rugueux est toujours convoqué très à propos, tout concourt à une réussite totale. On peut préférer d'autres choix esthétiques (une diction plus naturelle, une voix de mezzo ou de baryton), mais force est de reconnaître une parfaite réussite de ses objectifs à cette anthologie. Vraiment regrettable qu'on ait économisé ces deux mélodies.

=> Françoise Pollet / Orchestre Symphonique et Lyrique de Nancy / Jérôme Kaltenbach (Accord)

Disque intéressant qui a le mérite de proposer les versions orchestrées par Duparc, ainsi que les fragments symphoniques qui demeurent (Danse lente, Aux étoiles et le poème symphonique Lénore). Françoise Pollet est en bonne forme, le timbre est assez beau (même s'il a toujours été plutôt gris), la diction assez bonne (ce qui n'est pas toujours le cas chez elle) ; l'orchestre d'un bon niveau. Intéressant et bien fait.

=> Konrad Jarnot / Helmut Deutsch (Oehms)

Couplé avec une formidable Schéhérazade ravélienne (Helmut Deutsch y est éclatant), les douze mélodies du recueil de Rouart-Lerolle (1910) - dans lequel manquent nos mélodies favorites, donc - se trouvent interprétées dans un français parfaitement articulé et très expressif. Le timbre rappelle fortement Bryn Terfel, et l'attitude interprétative tire très fortement vers le lied, teintant ces pièces de couleurs inédites - une véhémence déclamatoire qui n'a rien de la rondeur policée à la française. Très stimulant, vraiment à connaître.



4. Bijoux isolés

On peut aussi signaler quelques bijoux isolés.

- Pour l'ensemble du traitement pianistique, Maciej Pikulki, François Kerdoncuff et Roger Vignoles l'emportent sans conteste. Pour le premier, grande clarté des plans, mais sans sècheresse ; délicat, jamais apprêté ; tons ensoleillés qui ne l'empêchent nullement de dépeindre les climats tourmentés ; enfin un grand sens du figuratif (qu'il s'agisse de la cloche, de la fuite, du galop...), extrêmement suggestif et jamais vulgaire. Pour le deuxième, on a déjà évoqué son sens du mystère, son grand dépouillement, sans nul effet pianistique. Pour le troisième, la précision des articulations et l'exaltation des trouvailles harmoniques de Duparc sont d'un grand prix. Enfin, hors intégrale, Helmut Deutsch parvient à créer des mondes entiers, dans un son extraordinaire comme à son accoutumée. Quelque chose dans sa franchise d'approche n'évoque pas véritablement la mélodie française, mais pour notre plus grand profit en fin de compte.



- Pour Au Pays où se fait la guerre, la version de Mireille Delunsch nous paraît incontournable. Son tempérament très opératique parvient à trouver un mélange assez inimitable de tension électrique et de lyrisme tendre. Alchimique.


- Du côté de La fuite, malgré le piano mal capté (très lointain) et étrangement, pour un excellent spécialiste de ce répertoire, noyé sous l'usage de la pédale, on recommandera la version Mahé / Le Texier / Lee. A cause de l'urgence générale, et particulièrement grâce au prosaïsme ahuri admirablement exploité par Vincent Le Texier. La voix, à l'époque, est déjà épaisse mais encore riche, vraiment très convaincant ici. Martine Mahé fait valoir de belles qualités de ductilité, et sa voix moins chargée en harmoniques permet une excellente fusion des deux timbres.


- Enfin, on peut fournir une piste pour Extase dans les parages de Paul Groves et Roger Vignoles, qui s'entendent pour des phrasés courts, avec de légères interruptions qui mettent en valeur les modulations au lieu de les « tasser ». Ce qui constitue habituellement une faute de goût est ici indispensable pour révéler correctement les ruptures chromatiques à l'oeuvre dans cette pièce. [CSS conserve un fort souvenir, durant la saison bordelaise passée, de l'interprétation de Karine Deshayes (avec Hélène Lucas), qui éclairait admirablement d'une couleur nouvelle le mot « mort » sur la modulation.]




5. Conclusion

En fin de compte, en fouillant, peut-être pas beaucoup d'idéal, mais énormément de choses inspirantes, disséminées ici et là. On notera de façon quelque peu perplexe un culte persistant de la vraisemblance sexuelle. Nous n'avons trouvé trace d'aucune intégrale où un seul interprète, mis en avant pour sa célébrité, interprète l'ensemble des mélodies. En règle générale, on se débrouille toujours pour ne pas briser la répartition « logique » (ce qui, éventuellement valable à l'opéra, n'a pas beaucoup de sens avec de la poésie...). Ce n'est même pas une question de tonalités, puisqu'Au pays où se fait la guerre est tout de même plus qu'aisément transposable pour un accompagnateur du niveau des présents...
Il advient que des femmes tiennent des rôles d'homme (Phidylé par Delunsch, Extase par Robbin), mais à l'inverse pour Mignon ou Au pays où se fait la guerre, impossible. François Le Roux, dans sa grande témérité - il a tout de même osé aborder crânement les Mallarmé de Ravel, en tonalité originale bien sûr (avec plus ou moins de bonheur vu la difficulté de l'entreprise...) -, ose le Mignon, mais pas le Gautier (qui semble donc introuvable par un homme). Serenade ou Le galop ne sont jamais interprétés par des femmes. La vague et la cloche, Le manoir de Rosemonde et La vie antérieure, très rarement.

Voilà pour le petit parcours indicatif chez Duparc. Suite des hostilités à venir chez Chausson, Loeffler, Ropartz et Lekeu...

CSS vous souhaite de joyeuses écoutes !


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Commentaires

1. Le lundi 5 mai 2008 à , par Inactuel :: site

Euh, et le "Auvidis-Valois" de Kruysen/Lee enregistré en 1971 ?
Merci bien pour cette discographie sélective; elle m'ouvre d'autres horizons.
D.

2. Le lundi 5 mai 2008 à , par DavidLeMarrec :: site

C'est épuisé chez eux, je crois bien ; mais réédité par Naïve. Je ne l'ai pas écouté, pour trois bonnes raison : je ne l'ai pas sous la main, ce n'est qu'une anthologie, et je crains une trop grande retenue de la part de Kruysen pour les pièces véhémentes ou lascives.
Il n'était pas possible d'être exhaustif, mais du côté des intégrales, le compte doit y être.

Mais enfin, Kruysen (et Lee), c'est toujours excellent, il n'y a même pas besoin de préciser qu'on peut y aller sans crainte.

Ravi que ce puisse être de quelque utilité.

(A propos, finalement, vous rendez-vous comme vous le laissiez entendre à Bordeaux pour la semaine de quatuor ? Si c'est le cas, il y a eu des changements de programme, pensez à vérifier...)

3. Le mardi 6 mai 2008 à , par Inactuel :: site

Il y a une certaine retenue, vous avez raison.
Merci pour ces indications de changement de programme, hélas je suis, cette année encore, loin de Bordeaux au mois de mai. L'année prochaine, peut-être...
Je suis heureux de savoir que vous ne manquerez pas de nous tenir au courant de l'avancement de la semaine.
Bons concerts !
D.

4. Le mercredi 7 mai 2008 à , par DavidLeMarrec :: site

L'année prochaine, alors...

Je vais tâcher, oui, de le faire comme annoncé, mais entre le temps passé à écouter sur place, diverses obligations et les autres articles de CSS, il va falloir jouer serré ! Cette histoire finira peut-être expédiée sur DSS...

Merci !

5. Le samedi 12 juillet 2008 à , par Cyril :: site

Bonjour,

J'ai découvert un chanteur de musique française, Louis Puthod que je trouve vraiment très bien. J'ai eu l'occasion de l'écouter en concert en janvier dernier à "France-Amériques". Il chante tous les mélodistes français, aussi bien du Duparc (mon préféré) que Chausson, Poulenc, Ravel, et Kosma. Il a d’ailleurs été l'auteur d'un CD désormais épuisé "Prévert-Kosma". Encore un qu'on n'écoutera plus non plus...

Si vous voulez en savoir plus sur ce baryton Louis Puthod, je n'ai que l'adresse de son site Internet : http://www.louisputhod.com/

On peut y écouter "Chanson Triste" de Duparc en suivant ce lien : http://www.louisputhod.com/index.php?type=page&id=42

A bientôt.

6. Le dimanche 13 juillet 2008 à , par DavidLeMarrec :: site

Bonsoir Cyril,

Merci de nous avoir signalé ce chanteur.

Je suis très modérément enthousiaste, cela dit, pour plusieurs raisons.

Tout d'abord parce que le répertoire présenté sur son site est très couramment fréquenté, c'est dommage de s'y limiter pour un chanteur qui souhaite défendre ce répertoire. Ce n'est ni Duparc, ni Ravel, ni Poulenc qu'il faut défendre... ils sont amplement mieux servis que les autres.

Par ailleurs, sur le strict plan technique, j'ai de sérieuses réserves. La prononciation assez moyenne, avec des déformations de voyelles pas très plaisantes, des consonnes qui manquent parfois de relief.

Surtout, la voix est mal placée et poussée, avec des défauts qui rappellent les chanteurs débutants ! La technique utilisée pour la Chanson Triste de Duparc, en voix naturelle et tout dans le nez, me rappelle de jeunes chanteurs qui se cherchent vocalement et qui n'ont pas encore acquis leur placement. Rien n'est soutenu par le souffle, donc les aigus s'éraillent (chapeau dans ces conditions pour tenir un concert entier) et on entend bien les graves forcés et détimbrés.

Pour les Chansons Gaillardes, ça convient bien, mais on sent malheureusement que c'est une limite et non un choix.


Je suis ravi que vous appréciez, je suis toujours gêné lorsqu'il faut émettre des réserves, mais en l'occurrence, ce n'est pas une recommandation que je ferais dans ce répertoire, surtout par rapport à ceux qu'on peut y rencontrer, vraiment magistraux, et que j'ai tâché d'égrener en partie dans ces pages.


Merci encore pour l'information. :) J'espère ne pas vous avoir trop froissé en vous disant mon sentiment, mais vu l'ambition affichée par ce site "ambassadeur", je préfère clarifier mon opinion pour ne pas laisser planer trop d'ambiguïtés.

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