Carnets sur sol

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dimanche 27 avril 2014

Le planning de mai 2014


Toujours la même mission : partager les concerts atypiques que je rencontre en confectionnant mon planning.

Et voici mai, la saison des auditions de fin d'année. Je n'ai mentionné que ceux qui m'avaient particulièrement attié, mais en allant fureter sur les sites des institutions, on peut faire son marché. Tous les concerts dans les conservatoires sont en principe gratuits et libres d'accès.

Mais cette liste inclut également d'autres types de concert, évidemment.

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Jeudi 1er mai - Saint-Louis-en-L'Île, 16h - Musiques de l'Obikhod et musiques traditionnelles russes, par le chœur de jeunes femmes Rimsky-Korsakov de Saint-Pétersbourg. J'y étais le 21 avril, merveilleux.

Vendredi 2 mai - CNSMDP, 19h - Audition de classe de chœur, avec notamment Mompou (Ave Maria, on n'entend pas ça tous les jours !), Tippett, Connesson et MacMillan (le bijou Christus vincit !). Vous y retrouverez notamment Marie Perbost, Axelle Fanyo, Marthe Davost (entendue hier avec la classe de musique ancienne), Fiona McGown, Blaise Rantoanina, Benjamin Woh, et le miraculeux Jean-Christophe Lanièce (extraits sonores). Entrée libre.

Samedi 3 mai - Saint-Louis-en-L'Île, 16h - Konkordien-Kantorei de Mannheim dans Lassus, Bach, Mendelssohn, Brahms, Reger, Martin, Duruflé et Messiaen !
Samedi 3 mai - Salle Pleyel, 16h et 20h - Ballet cambodgien.

Dimanche 4 mai - Strasbourg, 15h - Doctor Atomic de John Adams, l'un des opéras les plus électrisants des quarante dernières années.
Dimanche 4 mai - La Péniche Opéra, 18h - La Bonne d'enfant d'Offenbach, direction Jean-Christophe Keck (qui est en plus du reste un très bon chef).

Lundi 5 mai - CNSM, 19h - Diplôme de musicien interprète.
Lundi 5 mai - CiMu - Concert Reich (dont Desert Music), Kristjan Järvi, MDRSO Leipzig.
Lundi 5 mai, jusqu'au 13 - Châtelet - Adams, A Flowering Tree, œuvre chatoyante autour d'une initiation à l'indienne.

Mardi 6 mai - Versailles - Tancrède de Campra mis en scène.
Mardi 6 mai - CiMu - Le Désert de Félicien David (Droy, Accentus, EOP, Equilbey). Je ne peux pas dire que je recommande ça, mais c'est rare.

Mercredi 7 mai - CRR de Paris, 18h - Audition de musique de chambre.
Mercredi 7 mai - CNSM, 19h - Ensembles vocaux.
Mercredi 7 mai - Versailles - Tancrède de Campra mis en scène.
Mercredi 7 mai - Colline - Début des représentations d'Aglavaine & Sélysette de Maeterlinck, jusqu'au début de juin.

10-12 mai - MC93 - Три сестры en VO, mise en scène Dodin.

Lundi 12 mai - CRR de Boulogne - L'Orestie de Xenakis.
Lundi 12 mai - Opéra-Comique - Début des représentations d'Ali-Baba de Lecocq. Une belle partition joviale, jamais enregistrée. Très belle distribution (Marin-Degor, Talbot, Christoyannis !), il faut seulement espérer que l'association Opéra de Rouen & Laurence Equilbey ne reproduise pas certaines mollesses passées.
Lundi 12 mai - Carreau du Temple - Début de la série La Nuit des rois, adaptation de Markowicz.
Lundi 12 mai - Théâtre de la Ville - Début de la série Le Roi Lear, par le TNP Villeurbanne.
Lundi 12 mai - Amphi Bastille - Lieder de Schumann (dont les Kerner-Lieder) par Michael Volle.

Suite de la notule.

mardi 22 avril 2014

[Avant-concert] Les grands cycles du piano français : Schmitt, Hahn, Decaux, Dupont, Debussy, Ravel, Inghelbrecht, Le Flem, Koechlin, Samazeuilh, Tournemire et Migot


Les Heures dolentes de Gabriel Dupont sont données ce mercredi à l'Amphi Bastille.

Pour ceux qui seraient intrigués sans avoir écouté les disques, on peut se reporter à cette vieille notule autour des mélodies (avec extrait sonore). Ses opéras, dans des styles très différents – du vérisme de La Cabrera, très apprécié en son temps, à la veine épico-orientale d'Antar (extrait ) – n'ont pas encore eu les honneurs du disque. En revanche, en musique de chambre, on trouve son Poème pour piano et quatuor à cordes, et ses deux grands cycles pour piano.

Ceux-ci s'inscrivent dans la veine française des grands cycles pittoresques pour piano seul, sous forme de vignettes, travaillant la couleur harmonique et le figuralisme évocateur – au contraire de la littérature germanique, concentrée sur la forme abstraite du développement d'idées purement musicales.

C'est tout un pan du patrimoine pianistique, parfois de premier plan, qui est ainsi absent des salles et à peine représenté au disque. Dupont figure parmi les premiers à exploiter ce type bien particulier.

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Ont à ce jour été édités commercialement :

Florent SCHMITT : Les Crépuscules (1898-1911).
Comme les Clairs de lune de Decaux, les Miroirs de Ravel et les Images de Debussy, ce sont encore des recueils courts et un peu dépareillés, où les points communs restent lâches entre les pièces qui ne forment pas de réelle progression. Néanmoins une très belle œuvre thématique, avec des couleurs harmoniques originales et superbes, comme toujours chez Schmitt.
Il en existe plusieurs versions (Wagschal chez Saphir est excellent).

Reynaldo HAHN : Le Rossignol Éperdu (1899-1910).
C'est le premier cycle véritable, une très vaste fresque de plus de deux heures, répartie entre quatre livres (« Première Suite », « Orient », « Carnet de voyage » et « Versailles »), qui exploitent toute l'étendue des possibles pianistiques, avec énormément d'aspects et de techniques différents. Cette volonté totalisante se réalise sous forme de catalogue, mais avec un soin de l'évocation, de la couleur, du climat, très particulier, et typiquement français. Peut-être le plus ambitieux de tous, avec Les Clairs de lune et Les Heures persanes.
Deux versions : Earl Wild (Ivory Classics) et récemment Cristina Ariagno (Concerto).

Abel DECAUX : Clairs de lune (1900-1907).
Quatre pièces qui exploitent l'atonalité franche (les deux premières), en 1900. On ne trouve rien d'autre d'aussi radical, à ma connaissance, avant Erwartung (1909) et le Sacre du Printemps (1913), avec une avance d'une ou deux décennies sur toutes les grandes recherches hors de la tonalité traditionnelle, sans que Decaux semble s'être illustré par ailleurs dans la composition. Surtout un professeur, et d'autres de ses pièces sont beaucoup plus académiques. Pourtant, ces pièces ont un pouvoir atmosphérique rare – en particulier la troisième, « Au cimetière », qui alterne atonalisme et lyrisme de glas.
Ce cycle, ces deux dernières années, est joué de temps à autre à Paris (par Kudritskaya cette saison à Orsay, par Bavouzet la saison prochaine au Louvre... et il me semble l'avoir vu passer ailleurs). C'est le mieux enregistré de sa famille : Chiu chez Harmonia Mundi (1996), Girod chez Opes 3D (2001, épuisé), Hamelin chez Hyperion (2006) ; les deux dernières versions sont tout à fait remarquables.

Gabriel DUPONT : Les Heures dolentes (1905).
Le premier cycle publié, et aussi le premier à ménager une forme de contnuité – sur près d'une heure. Les pièces s'enchaînent selon un ordre logique qui raconte les épisodes de la maladie, avec des moments particulièrement spectaculaires (les délires cauchemardesques), un figuralisme permanent (mais sous forme d'esquisse plutôt que d'imitation, un peu comme chez Schubert). L'ensemble est un sommet de l'esprit « illustratif » français.
Assez nombreuses versions à présent : Blumenthal, Girod, Naoumoff, Lemelin, Paul-Reyner...

Claude DEBUSSY : Premier Livre des Images (1905).

Maurice RAVEL : Miroirs (1904-1907).

Claude DEBUSSY : Second Livre des Images (1907).

Désiré-Émile INGHELBRECHT : La Nursery (1905-1911).
À rebours des cycles « sérieux », une série d'arrangements délicieux. Quelques extraits dans cette notule (Lise Boucher chez Atma).

Maurice RAVEL : Gaspard de la nuit (1908)

Gabriel DUPONT : Les Maison dans les dunes (1908-1909).
Versant lumineux des Heures dolentes ; un peu plus court, un peu moins spectaculaire, mais tout aussi abouti, avec la contemplation émerveillée de paysages plaisants, au gré de recherches de figures pianistiques et de couleurs harmoniques adéquates.
Là aussi, de rien auparavant, les versions se sont accumulées en moins de dix ans : Girod, Naoumoff, Kerdoncuff, Lemelin, Paul-Reyner. Je recommande Kerdoncuff (Timpani), en particulier pour débuter : jeu très harmoniques, qui fait très bien entendre le contenu des accords, et les changements de textures sont spectaculaires (on entend des traits translucides, je ne vois même pas comment c'est techniquement possible). Sinon, Girod, avec plus de rondeur, fait de très belles nuances, et ses Dupont ont été réédités il y a quelques semaines par Mirare. Ou bien Naoumoff (intégrale chez Saphir), dans une perspective plus narrative et cursive, sur un piano plus cassant.

Claude DEBUSSY : Deux livres de Préludes (1909-1913).
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Debussy n'est donc absolument pas pionnier dans ces Préludes, même s'il pousse la recherche de la couleur et de la singularité à son plus haut degré.

Paul LE FLEM : Sept prières enfantines (1911).
Elles s'inscrivent, à l'opposé, dans la recherche de la plus grande sobriété : pas d'ostentation digitale, harmonique ou même mélodique. Un petit cycle charmant, sans rechercher l'envergure.
Gravé par Girod pour Accord. Il existe aussi une orchestration, bien plus tardive (1946).

Florent SCHMITT : Les Ombres (1912-1917).
Langage proche des Crépuscules.

Charles KOECHLIN : Les Heures persanes (1913-1919).
Autre véritable cycle, qui décrit réellement un parcours à travers l'Orient. La musique sent la touffeur des étés généreux et les vapeurs lourdes de styrax, sans non plus verser dans la couleur locale simili-orientale alors à la mode. C'est à travers un langage personnel et tout à fait inédit que Koechlin bâtit ces vignettes évocatrices. Il faut en particulier entendre les mélismes infinis d' « À l'ombre, près de la fontaine de marbre » (XI), dans le goût des Nectaire et les couleurs résonantes des « Collines au coucher du soleil » (XIII), des sommets de la littérature universelle pour piano.
À ce jour, quatre versions, et on entend de plus en plus souvent des extraits en concert : Herbert Henck (Wergo 1986), Kathryn Stott (Chandos 2003), Michael Korstick (Hänssler 2009) et Ralph van Raat (Naxos 2011). À cela, il faut ajouter deux disques consacrés à la version orchestrée par le compositeur (qui perd l'essentiel de son charme, à mon humble avis) : Segerstam (Marco Polo) et Holliger (Hänssler). Je recommande Henck sans hésiter, pour la qualité des plans et de la suspension générale, mais Stott (plus ronde) et van Ratt (rond aussi, et rapide, par peur d'ennuyer le public dit-il, puisqu'il l'ose manifestement en concert !) s'écoutent très bien. Korstick est différent, la prise de son plus sèche laisse moins de place à la poésie, mais ici encore, beau jeu d'une assez bonne clarté.

Charles KOECHLIN : Paysages et Marines (1915-1916).
De même que pour les Heures, un beau travail de peintre d'émotions, sans la progression / procession de l'autre cycle, bien sûr. La version pour petit ensemble (flûte, clarinette, quatuor à cordes, piano), achevée un an plus tard, est plus chatoyante et entraînante.
Deux versions au piano (et davantage pour la version septuor) : Michael Korstick (Hänssler) et Deborah Richards (CPO). La seconde est particulièrement élégante.

Gustave SAMAZEUILH : Le Chant de la Mer (1918-1919).
Le moins intéressant de la liste. Même principe, mais la densité musicale y est moindre.
Existe par Girod (3D Classics, épuisé) et par Lemelin (Atma).

Charles TOURNEMIRE : Préludes-Poèmes (1931-1932),
dotés de titres mystiques. L'une des œuvres pour piano les plus virtuoses de tous les temps, dans une langue musicale totalement différente de l'œuvre pour orgue : c'est une réelle écriture pour piano, bardée de traits (souvent récurrents, d'où la dénomination de Préludes), mais avec un pouvoir évocateur et la volonté de créer un ensemble cohérent, une sorte d'univers propre. La diversité des moyens et des atmosphères est phénoménale, à telle enseigne que l'œuvre figurait dans la sélection des dix disques.
Bien qu'organiste, le disque de Georges Delvallée chez Accord est stupéfiant de robustesse et de finesse à la fois.

Charles KOECHLIN : L'Ancienne Maison de campagne (1933).
Plus apaisé et épuré que ses autres cycles, mais une autre très belle collection de moments convergents.
On trouve Christoph Keller chez Accord (réédité), Jean-Pierre Ferey chez Skarbo (épuisé), Michael Korstick (Hänssler), Deborah Richards (CPO).

Georges MIGOT : Le Zodiaque (1931-1939),
évocation thématique dans le style de ses confrères, moins personnelle que les meilleurs cycles, mais qui mérite l'écoute.
Existe par Girod chez 3D Classics (2001, épuisé) et Lemelin chez Atma (2004).

Suite de la notule.

samedi 19 avril 2014

La fin du mois d'avril


Toujours la sélection de concerts atypiques. En complément des précédentes sélections d'avril.

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Lundi 21, 16h - Saint-Louis-en-L'Île - Chœurs orthodoxes et traditionnels, par un chœur pétersbourgeois (reprise du concert de la veille). 14-23€.

Mercredi 23, 20h - Amphi Bastille - Les Heures Dolentes de Gabriel Dupont, chef-d'œuvre du genre français du cycle pianistique. Un chœur inédit de la même plume, et la Damoiselle Élue de Debussy par la remarquable Julie Pasturaud. 10-25€.

Jeudi 24, 13h - Studio Opéra Bastille - Œuvres pour hautbois, cor et piano de Heinrich von Herzogenberg (grand compositeur chambriste, proche de Brahms personnellement et stylistiquement) et Thomas Adès – à coup sûr l'amusant pastiche Sonata da caccia, qui mérite le détour. 5€.

Dimanche 27, 16h - Musée de Cluny - Troubadours à la cour de Blacatz. 4-6€.
Dimanche 27, 16h - Salle Pleyel - Oratorio oriental. 30-45€.

Dimanche 27 à mercredi 30 - Lyon - CIMCL (programme commenté).

Lundi 28, 12h30 - Musée de Cluny - Troubadours à la cour de Blacatz. 4-6€.

Mardi 29, 12h30 - Saint-Roch - Polyphonies géorgiennes. Entrée libre.
Mardi 29, 20h30 - Notre-Dame de Paris - Musiques au temps de saint Louis (par l'ensemble vocal local). 12-20€.

Mercredi 30, 12h30 - Hôtel de Soubise - Monteverdi, Dowland et Strozzi (deux sopranos et théorbe). Entrée libre.
Mercredi 30, 20h - CRR de Paris - Steen-Andersen, Adamek et Neuwirth par l'Ensemble 2E2M (avec « performer » – de quoi ? –, soprano et contre-ténor). Entrée libre.

Jeudi 1er mai, 16h - Saint-Louis-en-L'Île - Chœurs orthodoxes et traditionnels, par un chœur pétersbourgeois. 14-23€.

Vendredi 2 mai, 19h - CNSMDP - Audition de classe de chœur, avec notamment Mompou (Ave Maria, on n'entend pas ça tous les jours !), Tippett, Connesson et MacMillan (le bijou Christus vincit !). Vous y retrouverez notamment Marie Perbost, Axelle Fanyo, Marthe Davost (entendue hier avec la classe de musique ancienne), Fiona McGown, Blaise Rantoanina, Benjamin Woh, et le miraculeux Jean-Christophe Lanièce (extraits sonores). Entrée libre.

Samedi 3 mai, 16h et 20h - Salle Pleyel - Ballet cambodgien.

Dimanche 4 mai, 15h - Strasbourg - Doctor Atomic de John Adams, l'un des opéras les plus électrisants des quarante dernières années.
Dimanche 4 mai, 18h - La Péniche Opéra - La Bonne d'enfant d'Offenbach, direction Jean-Christophe Keck (qui est en plus du reste un très bon chef).

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Sélection personnelle : Chœurs orthodoxes le 20, Songe d'une nuit d'été à Richelieu le 26, classe de chœur le 2 mai. Peut-être Herzogenberg le 24 et Strozzi le 30, si je suis disponible le midi. Et je suivrai bien sûr les épreuves du CIMCL en retransmission !

mercredi 2 avril 2014

[CIMCL 2014] Concours international de musique de chambre de Lyon : les concours au secours du répertoire



L'un des avantages des concours, c'est qu'on peut forcer les jeunes artistes à se pencher sérieusement sur des pièces imposées, et de faire entendre une série d'interprétations, à la fois de très haut niveau et sans routine, d'œuvres qui ne sont guère jouées autrement. C'est la règle avec les créations, mais plus rarement avec les œuvres négligées du patrimoine.

Le CIMCL n'en est pas à son coup d'essai : déjà, l'an passé, CSS leur avait consacré deux notules, vantant précisément leur engagement dans la mise en valeur de cycles de mélodies totalement passés de mode.

Par ailleurs, les épreuves seront captées par des étudiants spécialistes et diffusées en ligne ; hors concert d'ouverture (à prix modique, 8 à 16€ pour Chausson-Ravel-Saariaho), tout sera gratuit, même le concert des lauréats.

Le jury est composé de gens particulièrement au profil intéressant (pas seulement des techniciens, aussi des esthètes), comme le violiniste transgenre (musicalement s'entend) Laurent Korcia, la pianiste chambriste Claire Désert ou Alexandre Drawicki, directeur artistique du Palazzetto Bru Zane.

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À chaque étape, les interprètes devront choisir une sonate française... éventuellement dans un large choix proposé par Bru Zane, ce qui permet aux musiciens d'être plus à leur aise, mais aussi au public d'élargir les découvertes.

A) EPREUVE ELIMINATOIRE – 27, 28 avril

Imposé
W.A. Mozart : Sonate en Fa Majeur K. 376 en entier

Au choix : premier mouvement d'une de ces sonates
Charles-Valentin Alkan : Grand duo concertant en fa dièse mineur Op.21
Gabriel Pierné : Sonate Op.36
Reynaldo Hahn : Sonate en ut majeur

¶ La musique de chambre (peu abondante) pour piano et cordes d'Alkan figure parmi les plus belles réussites du compositeur. Pierné et Hahn ont au contraire écrit un bon nombre d'œuvres. Hahn en particulier a laissé de très belles choses, d'une maîtrise formelle que peuvent masquer ses opéras plus légers (mais présente dans d'autres), comme son Quintette avec piano, ses deux Quatuors à cordes, et surtout ses Quatuors avec piano, certes limpides, mais très structurés et loin de recourir à des expédients mélodiques pour masquer des défauts de conception structurelle. De la superbe musique académique, débordante de santé, et avec une forme d'aisance et de hauteur qui la fait spontanément échapper au qualificatif.

B) DEMI-FINALE – 29 avril

Imposé
Thierry Pécou : Sonate pour violon et piano (commande du CIMCL)

Imposé
Ludwig van Beethoven : Sonate n°4 en La mineur opus 23, 1

Au choix, une sonate en entier
Claude Debussy : Sonate n°3 FL 140 en sol mineur
Charles Koechlin : Sonate en si majeur, Op.64
Albert Roussel : Seconde Sonate, Op. 28
Maurice Ravel : Seconde Sonate, en sol
Francis Poulenc : Sonate FP 119

¶ Le choix de Pécou, l'un des plus grands coloristes de notre temps, et l'un des rares compositeurs non-rétros à avoir conservé un discours très intelligible, donne vraiment envie. D'autant plus que, contrairement à l'immense majorité des compositeurs en vogue, c'est un assez bon chambriste.

¶ Aux grands classiques de Debussy, Ravel et Poulenc (pas vraiment les meilleures œuvres de leurs auteurs, au demeurant), se joignent les chefs-d'œuvre de Koechlin et Roussel, qui figurent au plus haut de leur production – il faut espérer que leur relative obscurité ne les fasse pas négliger pendant le concours. En effet, l'intense lumière modale (la sonate est en si majeur, et non en si mineur comme le dit la documentation du concours) de Koechlin, d'une veine mélodique à la fois archaïsante et insaisissable (d'une sophistication sans ostentation), de même que les déhanchements des agrégats qui confinent à l'improvisation jazzy chez Roussel, sont des jalons musicaux non seulement très aboutis en eux-mêmes, mais qui ont de surcroît assez peu d'exemples dans la littérature chambriste. Même la Sonate pour alto de Koechlin ou la Première Sonate de Roussel sont assez différentes.

C) FINALE – 30 avril

Imposé
Lucien Durosoir : Sonate « Le Lis » en la mineur (1921)

Au choix
César Franck : Sonate en la majeur
Béla Bartók : Sonate n°2
Serge Prokofiev : Sonate n°1 en fa mineur, Op. 80

¶ Excellent choix que l'ambitieuse sonate de Durosoir, qui réclame une grande variété de jeu, met réellement à nu la variété des textures, des dynamiques, la gestion de la temporalité et l'éloquence des phrasés. Pour ne rien gâter, son langage étrange et largement vaporeux sert une œuvre absolument superbe.
La sonate est très longue (elle doit durer entre 40 et 45 minutes, je dirais), je suppose qu'elle sera jouée en entier, mais sans certitude – « Le Lis » est le nom du deuxième des six mouvements (si l'on compte la très longue « Introduction »).

¶ Les autres pièces

Suite de la notule.

David Le Marrec

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