Lu aujourd'hui, en vérifiant quelques éléments pour préparer une tambouille autour de la dame.
Elle aurait composé une centaine de lieder qui restent encore inédits.
Et ces voyous d'éditeurs qui nous offrent royalement deux lieder supplémentaires en 2000 !
Nous n'en sommes qu'à seize aujourd'hui, alors que c'est là l'un des plus beaux corpus jamais composés... Il ne fait pas bon être l'épouse d'un génie, même moindre que soi, ça suscite des préventions, manifestement.
En écoutant un entretien donné par Nicolas Joël à propos du Faust de Gounod qu'il met en scène à Orange...
=> Une propension au jugement de valeur assez large sur l'esthétique et la morale d'une oeuvre qu'il sert pourtant en toute littéralité (et qui n'est pas forcément si nulle que cela).
=> "Méphistophélès n'est pas Satan, c'est un diable de deuxième catégorie" montre un souvenir un peu lointain du Faust de Goethe, où l'hésitation est constante entre un diable majeur, voire le diable majeur, un prince des ténèbres dialoguant d'égal à égal avec Dieu, le conseillant même - l'équivalent évident du Satan de Job (2.5) -, et un démon servant les desseins d'une puissance qui le dépasse, récoltant pour elle son lot d'âmes, à la façon des diables burlesques médiévaux.
=> Enfin, affirmer qu'il s'agit du premier diable de l'opéra français, c'est un peu fort ! Que fait-on, dans ce cas, de Bertram dans Robert Le Diablede Meyerbeer, et déjà de Méphisto chez Berlioz ! D'autant plus impardonnable qu'il ne s'agit pas d'oeuvres secondaires et que le caractère plaisant de ces diables gouailleurs et somme toute peu redoutables est tout à fait comparable à celui de Gounod...
Pour les lutins qui comptaient sur le nouveau directeur de l'Opéra de Paris pour remonter Meyerbeer, on est plutôt mal parti...
--
Ce n'est pas pour le plaisir d'épingler (voire de stigmatiser), mais la vidéo présente sur Concert Classic a effectué un montage dont il ne reste à peu près que cela, ce qui fait beaucoup tout à la fois...
... Et nous permet accessoirement de faire bouillir la marmite avec un peu de littérature allemande, de catholicisme et de Grand Opéra - la routine.
On l'a déjà suggéré à plusieurs reprises, CSS n'a pas beaucoup de tendresse pour les effusions un peu trop envahissantes à l'opéra - avec pour limite simple à l'expression des sentiments variés et spontanés le fait de ne pas couvrir le texte et la musique.
Le fameux histrionisme de Corelli, purement vocal et absolument sans rapport avec le propos théâtral de ses épanchements, est notre plus parfait ennemi, surtout lorsqu'il se double d'un public décérébré :
qui n'hésite pas à couvrir un superbe ensemble, dans lequel chante ce fameux ténor tant prisé et néanmoins tout à fait inaudible sous les applaudissements. Quant aux autres artistes, ils peuvent si bien aller se rhabiller que les aigus de la soprane sont totalement couverts pour saluer le départ (!) du ténor.
Ce comportement, qu'il faut remettre en perspective avec une certaine catégorie de répertoire et surtout d'attente d'un public donné (le public italien, et particulièrement dans le répertoire italien, avait jusqu'à une époque récente cette préoccupation principale, soit une dominante de catégorie 2), est certes tout à fait louable tant qu'il répond au souhait de l'ensemble d'un public de pouvoir s'exprimer en temps réel.
Il présente toutefois deux inconvénients majeurs. Tout d'abord le manque de respect pour les artistes, éclipsés sous des hurlements par le moindre coup de glotte efficace ou spectaculaire d'un partenaire (ou au moindre ratage réel ou supposé, ce qui est déjà nettement moins sympathique, si ce n'est tout de bon odieux) ; ensuite les effets irritants sur notre personne, pour laquelle l'illusion théâtrale est sauvagement rompue, sans le moindre ménagement pour notre petite sensibilité fragile.
Nous l'avions fait savoir il y a quelque temps, avec, peut-être, il faut bien en convenir, une pointe d'ironie cruelle.
C'est pourquoi nous collectionnons avec une mesquinerie non dissimulée les témoignages qui consacrent les échecs de cette technique d'épate.
Londres n'est pas en Italie, semble-t-il. Le blanc qui suit l'aigu (sottement) triomphal marque un désarroi délicieux, et le pauvret mange ensuite ses mots, s'étouffant de dépit contre ce public ingrat - ou plus vraisemblablement essoufflé d'avoir braillé sans compter. Eh oui, il s'était habitué à faire semblant de chanter le trio, pas de chance pour cette fois-ci.
Quand on vous dit que les ténors sont bêtes...
--
Mais ce ne sont là qu'amusettes sympathiques. D'autres publics, nettement moins généreux, se montrent très facilement bien plus insupportables.
Car ce n'est pas pour ressasser ces vieilles scies que nous ouvrions une notule sur CSS, non :
L'article le plus lu du site, celui sur les difficultés structurelles de l'opéra contemporain, déjà très lu il y a quelques mois, atteint, en l'espace de deux ans, 160092 visites... Mais qui peut s'intéresser à ça ?
Cet aimable bac à sable accueille divers badinages :
opéra, lied,
théâtres & musiques
interlopes,
questions de langue
ou de voix...
en discrètes notules,
parfois constituées en séries.
Beaucoup de requêtes de moteur de recherche aboutissent ici à propos de questions pas encore traitées.
N'hésitez pas à réclamer.