Carnets sur sol

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mardi 30 juin 2009

« Non siam alla baraonda qui ! »

Son le stesse parole di Riccardo Muti...

Suite de la notule.

lundi 29 juin 2009

Journalisme spécialisé


Juste une brève entrée (gentiment) mesquine.

Voici un lancement de Marie Drucker, coprésentatrice des Victoires de la Musique Classique depuis quelques années.



Mais Ophélie Gaillard, et elle a omis de le préciser, a la particularité d'être une violoniste à gros biniou.



On vous le disait, tout confirme la faillite du système éducatif français. Le retour aux fondamentaux de la lecture s'impose d'urgence, puisque le niveau baisse vertigineusement, comme le soulignait Euclide dans sa correspondance avec Lao-Tseu.


vendredi 26 juin 2009

Vidéos en pagaille

Arte nous gâte ces jours-ci, grâce à sa récente plate-forme web, qui diffuse gratuitement des choses appétissantes en parallèle de ses productions télédiffusées... Nous avons sélectionné Le Roi Roger de Szymanowski, les deux derniers récitals parisiens de Waltraud Meier (Chausson et Richard Strauss), le Concours International de Chant de Strasbourg et Falstaff à Glyndebourne.

Liens directs vers les vidéos, références et commentaires.

Suite de la notule.

jeudi 18 juin 2009

Rajeunir l'image du classique


Grâce à la technologie, c'est possible !

Pendant la (brève) lecture, musiques d'ambiance, au choix :

XVIIe :

L'hymne à la jeunesse puissante et insouciante au milieu de la Passacaille d'Armide (1686) de LULLY. Représentations du Théâtre des Champs-Elysées en novembre 2008 (William Christie, Choeur & Orchestre des Arts Florissants, Anders Dahlin en soliste).

XVIIIe :

La jeunesse comme inexpérience aux confins de l'ingénuité, charmante ou rigolarde, au choix. Madé Mesplé dans Richard Coeur de Lion (1784) de Grétry (version Edgar Doneux). C'est l'air repris par Tchaïkovsky dans sa Dame de Pique et mis, de façon plus mélancolique (la partition note allegretto, c'est vraiment une ariette charmante - ça ne s'entend pas trop dans cette version), dans la bouche de la vieille sorcière comtesse.

XIXe :

L'exaltation de la jeunesse, une chanson lancée dans la nuit, une invitation qui n'est pas audible mais qui est entendue. La magie théâtrale du Calife de Bagdad de Boïeldieu dans la version Almeida. (Composé en 1800, mais la carrière de Boïeldieu appartient tout de même au XIXe siècle.)

Mais cette ardeur n'a pas toujours l'aspect d'un désintéressement parfait, particulièrement chez les Messieurs (et les voix graves). Ici, un ténor lubrique, le Faust Second Empire de Gounod (version de 1869, sans dialogues). Version d'Henri Büsser en 1930, avec César Vezzani et Marcel Journet.

XXe :

La jeunesse, c'est le temps des possibles, et aussi celui de l'incertitude, comme en rêve. Témoin la Juliette ou la clef des songes de Bohuslav Martinů (1936-7), fondée sur la pièce homonyme de Georges Neveux (1926).

Au vingtième siècle, le principe est généralement plus simple : la jeunesse n'est pas, comme au XVIIIe siècle, l'état qui précède l'instruction par la confrontation (victorieuse) aux dangers du monde, c'est l'état de fausse innocence qui précède et facilite la dépravation et la révélation des bassesses de l'âme. Ici, un extrait de l'acte II de la Colombe (1958-9) de Jean-Michel Damase sur le texte de Jean Anouilh (1951). Avant une répétition, Armand, demi-frère de l'époux de Colombe parti au service militaire, écarte un à un les vieux papillons ; leur répétition d'un duo d'aveu est l'occasion pour eux d'oublier un peu le malheureux Julien, voire un peu plus que cela.


Et à présent que votre choix est fait, la solution miracle pour rajeunir l'image du classique :

Suite de la notule.

mercredi 17 juin 2009

Connaître au sens juanesque


Il en décline beaucoup, mais on peut commencer par ici :

LE DIABLE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tapissier,
Chef d'orchestre, tailleur, cuisinier ? ...

DON JUAN
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Dame ! il sied
Que la faute chatoie, intéresse et rutile !
Pourquoi donc es-tu noir, au fait ? C'est inutile.
C'est un peu bête.

LE DIABLE
. . . . . . . . . . . Ah ! oui ?

DON JUAN
. . . . . . . . . . . . . . . . . Qu'est-ce qui t'a fait ça ?

LE DIABLE
L'encrier que Luther à ma tête lança !

DON JUAN
Je t'aimais mieux en vert.

LE DIABLE
. . . . . . . . . . . . . . . Tu m'as vu ?

DON JUAN
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L'Eden ! Eve !

LE DIABLE
Tu m'as ? ...

DON JUAN
. . . . . . . . . J'étais Adam !

LE DIABLE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . Tu t'en souviens ?

DON JUAN
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . En rêve.
Je crois nous voir encor sous le pommier bossu.
Quel est ce grand secret qu'alors nous avons su ?
Nul ne l'a jamais dit... J'étais le premier homme.
Je mordais dans la pomme... et je vis, dans la pomme,
Souple et blanc, - comme toi, dans l'arbre, souple et vert, -
Onduler ton affreux diminutif...

LE DIABLE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . Le ver ?

DON JUAN
Je crache ! et tu me dis : « Dans une autre il faut mordre. »
Je vois dans l'autre fruit le même ver se tordre ;
Je crache ! Tu dis : « Mords dans les autres ! » Je mords :
Un ver ! Je mords : un ver ! Je mords : un ver ! Alors :
« Tout beau fruit, nous dis-tu, n'est qu'un ver qui se cache.
Voilà ce grand secret qu'il ne faut pas qu'on sache.
Essayez maintenant de vivre en le sachant ! »

LE DIABLE
Essayez !

DON JUAN
. . . . . . Nous avons réussi sur-le-champ.
Le feuillage où, depuis, la Femme se dérobe,
Nous octroya le vice en nous donnant la robe,
Et le moyen par nous fut bientôt découvert
D'oublier un instant que tout contient un ver !

LE DIABLE
De là Don Juan.

DON JUAN
. . . . . . . . . De là le héros qui se venge
Et crie en s'éloignant : « Lève ton glaive, Archange,
Pour garder le jardin du maître généreux
Qui nous a fait cadeau d'un arbre aux fruits véreux ;
Quant à moi, j'y renonce, et, lâchant avec joie
L'échelle de Jacob pour l'échelle de soie,
Je ris du Paradis qu'aux purs vous réservez,
Car, pour un de perdu, mille de retrouvés ! »

LE DIABLE
Mille et trois ! - Je ne suis pas très enthousiaste
D'une explication qui sent l'Ecclésiaste !

[Edmond ROSTAND, La dernière nuit de Don Juan (1921), I,4]

Un joli moment assez révélateur de l'esprit de l'oeuvre, avec un Don Juan fanfaron et raisonneur - la pièce se réduit quasiment à son dialogue avec les personnages de l'enfer. Ici, c'est avec le montreur de Polichinelle, qui se révèle être le diable.

On trouve toujours quelques traits assez hugoliens dans la langue de Rostand, qui semblent surnager en forme de réminiscences au milieu d'une esthétique générale qu'on a déjà décrite. L'encrier de Luther et le défi de l'Archange ont la résonance formidable, l'élan épique, l'écho mythique qui sont propres au meilleur Hugo - il n'est que de comparer... Ces sentences, ces défis sont assez caractéristiques.

Côté Rostand, la défragmentation du vers jusqu'à sa dislocation, son éloignement du sens de la phrase (voir en particulier la question de la rime dans notre notule autour de La Samaritaine) sont poussés très fort dans la pièce, et les moments les plus réussis sont précisément ceux, comme ici, où la discordance entre rythme et sens devient plus raisonnable.

Le sens, précisément, est assez amusant ici. Don Juan, quoique revendiquant non sans forfanterie son caractère unique, s'identifie à l'humanité tout entière, et nous livre le fin mot de l'histoire de la pomme.

[Lire la suite : autres exemples dans le même domaine et téléchargement de la pièce.]

Suite de la notule.

vendredi 5 juin 2009

La Cinquième de Beethoven révélée

Il y a bien quelques coupures, mais le texte musical est très exact.

Extrêmement divertissant, d'autant que la musique reste vraiment présente. Pas d'affadissement, ni d'arrangements complaisants pour séduire un public trop impressionnable.

Un chef-d'oeuvre d'interprétation, quoi.


Merci à Stanlea pour le tuyau toujours avisé.

mercredi 3 juin 2009

Plus fort que les Girondins


Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Dieu.

--


L'illustration sonore n'est pas très révolutionnaire, il est vrai, dans ce contexte d'éloge de la petite noblesse, au coeur de cette célébrissime Dame Blanche de Boïeldieu et Scribe (d'après Walter Scott).
Très jolis sauts d'octave aux sopranes et aux bois en imitation de la technique du passaggio tyrolien (qui passe alternativement de poitrine à fausset). Judicieusement confiés aux éléments les plus ductiles des forces musicales - un pupitre de ténors traditionnels aurait un peu plus de difficulté à changer aussi vite d'émission.


David Le Marrec

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