Carnets sur sol

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vendredi 21 février 2014

Prendre l'abbé Bethléem au sérieux


Il a déjà été fait mention, dans ces pages, de la figure de l'abbé Bethléem, sous forme de parallèle plaisant pour parler du monde d'aujourd'hui. Et il est vrai que la lecture (partielle, ne nous faisons pas de mal) de ses pre/oscriptions est un petit moment de bonheur, une sorte de porte-étendard du mélange entre morale et esthétique.

Jean-Yves Mollier, historien spécialiste de la littérature populaire du XIXe siècle, vient de publier un livre (La mise au pas des écrivains – l'impossible mission de l'abbé Bethléem au XXe siècle) qui a le rare mérite de prendre au sérieux à la fois le personnage et son corpus idéologique.


D'abord, l'abbé Bethléem prend au sérieux les livres (une position officielle de l'Église que Mollier relie au traumatisme de la diffusion de l'Encyclopédie impie) ; plus encore, ils les apprécie. Et c'est dans ce cadre, conscient de leur puissance, qu'il souhaite en contrôler le contenu, avec une influence qu'on sous-estime sans doute – la démonstration qu'il fait des relais de l'abbé dans la société et dans les coursives du pouvoir évoque grandement les situations électorales locales aux États-Unis, par exemple l'influence d'associations idéologiques sur les programmes des écoles.

Par ailleurs, son propos n'a rien d'étriqué, et s'applique avec méthode à tous les supports (théâtre, opéra, mode, bande dessinée, publicité !) susceptibles d'avoir de l'influence sur le public. On peut voir aussi sa posture se radicaliser après les lois anticléricales du début du siècle, dans une construction logique qui ne se limite pas au fanatisme.

Bref, très intéressant pour rendre à la figure et à l'époque leur épaisseur, au delà de l'aimable plaisanterie qu'il est devenu dans le langage (plus ou moins) courant.

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Les plus affamés peuvent déjà écouter l'entretien qu'il donnait sur France Culture la semaine passée :

Suite de la notule.

mardi 18 février 2014

La sortie à l'Opéra


... conserve son prestige vu les chiffres. 13% de cadres, 1% d'ouvriers, 15% de bac+4, 2% de non diplômés sont allés à l'Opéra dans l'année.

La catégorie la plus discriminante ? Être parisien : 19% sont allés à l'Opéra dans l'année.

Pour éviter à chacun (à commencer par moi) d'en faire l'effort, ces chiffres ont été obligeamment sélectionnés par Il Tenero Momento, à partir de la documentation officielle :


Je l'ai seulement survolée, mais dans les enjeux listés, je n'ai pas vu nommer l'évidence du paradoxe de l'offre : aujourd'hui, on peut accéder à tout en ligne, et, certes, les salles de spectacles pourront devenir des centres de diffusion culturelle adossés à des sites (ce qui, à mon humble avis, restera toujours une mission secondaire, puisqu'il faut bien produire la matière première et assurer les ressources de billetterie... qui a en outre l'avantage de ne pas être piratable comme un disque).

Mais, du fait même de cette richesse, le risque de rester enfermer dans son champ d'expertise est grand : il y a suffisamment pour occuper ses journées avec un seul genre musical... Cela suppose donc un effort pédagogique particulier pour inviter les gens à découvrir les genres qu'ils ne pratiquent pas...

Et cela pose donc la question des genres « légitimes » culturellement : lesquels sont censés être favorisés, et sur quels critères ?

samedi 15 février 2014

Cheap Wagner


Le meilleur de Wagner (duos de Walkyrie et Tristan) par deux des interprètes les plus courus du moment, Anja Kampe et Robert Dean Smith. Enfin un concert Wagner qui ne se perd pas en ouvertures et en airs isolés (pouah).

http://sallepleyel.fr/francais/concert/13366-anja-kampe-gary-lehman

C'est ce soir à 20h, salle Pleyel, et Carnets sur sol offre une place (second balcon centre). Il suffit d'envoyer un courriel à davidlemarrec chez online point fr.

samedi 8 février 2014

À un cheveu


Hier, 7h, sur France Culture.

Ceci n'est pas un montage.


Ce n'est jamais qu'un grand classique, mais entendu plutôt dans la bouche de personnes dont on n'attend pas la spécialisation en littérature antique. Forcément, lorsqu'on a la forfanterie de se faire nommer France Culture, c'est tout de suite plus drôle.

Suite de la notule.

David Le Marrec

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