Carnets sur sol

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samedi 29 novembre 2014

Les spécialités de décembre


… comprendront beaucoup de concerts de saison, des polyphonies médiévales ou traditionnelles aux grandes œuvres du répertoire évoquant la période.

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2 — Radio-France (studio 104) — Messe à voix égales de Chaminade et (tout) petits motets de Nadia Boulanger, par la pré-Maîtrise de Radio-France

3 — Louvre — Les vertigineux Clairs de lune de Decaux, les Miroirs de Ravel par Bavouzet, plus Jeux de Debussy dans la transcription du pianiste, un petit Pierné et du Mantovani ! Le programme de piano de la décennie, clairement.
C'est assez cher, surtout pour de la musique ultrachambriste, mais vérifiez bien les conditions de réduction, il y a pas mal de dérogations.
3 — Gémeaux (Sceaux) — Henry VI de Shakespeare, seconde partie.
3 — Théâtre du Nord-Ouest — Poursuite des représentations de Mary Stuart de Schiller jusqu'au milieu du mois.

4 — Louvre, 12h30 — Violon et piano d'Alkan et Fauré.
4 — Orsay (musée), 19h — Un indémodable classique, l'intégrale des Suites pour violoncelle de Bach par Wispelwey. Mais en général, c'est chouette.

4-5 — Foyer de l'Opéra de Marseille, 17h — Le Philtre d'Auber, sur le livret de Scribe adapté par Romani pour L'Elisir d'amore. On y retrouvera Anas Seguin.
Justement un truc que je prévoyais de me déchiffrer. Mais je ne puis y être, alors s'il n'y a pas de radiodiffusion ni de bande d'aucune sorte, je le ferai sans doute. Avec, peut-être, un extrait à la clef sur CSS.

5 — Billettes — Sonates pour violon et clavecin de Bach par Patrick Cohën-Akenine et Béatrice Martin, chacun étant à mon sens le meilleur artiste de sa catégorie…
5 — Maison de la Radio, 19h — Rédemption et Symphonie de César Franck, par Mikko Franck et le Philhar. Assez sympa.
5 — L'Avant Seine (Colombes) — Musique de film muet par Olga Neuwirth. (Non, je plaisante, n'allez pas voir ça.)

5-7 — Massy — Les Caprices de Marianne de Sauguet. Vu les prix pratiqués (autour de 80€), Sauguet n'étant pas le plus grand compositeur de tous les temps, on peut légitimement hésiter. Néanmoins, ceux qui sont tentés peuvent m'écrire, je dispose d'un code de réduction (ça fait quand même dans les 50€), puisque, comme on peut s'en douter, il est déjà difficile de remplir une grande salle sur le nom de Sauguet, alors à ce prix…

6 — CiMu, 17h — Domeniche alla periferia dell'impero de Romitelli (il y a des amateurs qui lisent CSS), par l'Intercontemporain. Pas forcément une recommandation personnelle non plus.

Suite de la notule.

dimanche 23 novembre 2014

[Concert] 3 guitares baroques norvégiennes — musiques semi-improvisées espagnoles et italiennes


À l'église des Billettes, vendredi, l'emblématique Rolf Lislevand et deux luthistes accomplis qui furent ses élèves (Thor Harald Johnsen et Ulrik Gaston Larsen) donnaient un programme Sanz, Murcia, Corbetta, Gianoncelli, Foscarini, Granata, Carbonchi, Kapsberger et Piccinini pour trois gratteurs — ce qu'on entend excessivement rarement au concert, la norme étant fixée à un ou deux.


Les deux premières pièces du programme : Paradetas de Gaspar Sanz (trois guitares baroques simultanément) et ''Folias'' de Francesco Corbetta.


Très beau concert par de grands spécialistes, bien sûr, où planaient évidemment les deux grands espagnols (Paradetas de Gaspar Sanz, Tarentellas de Santiago de Murcia), mais où l'on pouvait aussi entendre de très belles pièces de Bernardo Gianoncelli et Gian Paolo Foscarini, dont la Passacaglia per varie lettere, de 1640, serait le premier exemple de modulation expressive — et, de fait, elles sont un peu sauvages, d'une reprise à l'autre, un peu comme l'on hausse d'un ton la reprise d'un refrain dans la variété (ou comme, pour prendre un exemple plus académique, Puccini le fait au début de son Gloria).
Les pièces étaient jouées par groupes de deux à quatre, reliées par des ponts (souvent par Thor Harald Johnsen à la chitarra battutente), formant de petits événements autonomes où valsent les différents instruments.

Car, pour trois instrumentistes, pas moins de sept instruments : trois guitares baroques, une chitarra battutente (14 cordes réparties sur 5 chœurs, dont 2 triples chœurs !), deux chitarroni (l'un à 8 chœurs simples + 6 à vide, l'autre à 12+6), un colachon (que j'étais bien content de pouvoir enfin entendre en personne, excessivement rare en concert !).
Ayant pu les observer de près, ce sera l'occasion d'enrichir et préciser la notule qui vous présente déjà un certain nombre de ces objets.


De gauche à droite : guitare baroque, chitarra battutente, chitarrone, guitare baroque, chitarrone, colascione, guitare baroque.
Crédit photographique : Chris, tous droits réservés.


Les meilleurs moments sont bien sûr ceux comportant plusieurs guitares baroques, avec le son brillant et la résonance intense des médiums (à cause de l'accord rentrant et des doubles cordes des chœurs, qui font tout résonner dans la même zone médium à l'intérieur de la portée de clef de sol) qui les caractérise. Le jeu rasgueado (gratté au lieu de jouer à la corde), très percussif (et souvent accompagné de coups, volontaires ou corollaires, selon les cas, sur la caisse) peut être particulièrement jubilatoire, et cette soirée ne fait pas exception.

Suite de la notule.

Cléopâtre de Massenet au TCE : esthétiques vocales


Comme annoncé dans la notule qui introduisait l'œuvre, sera éventuellement un travail de longue haleine. Mais pour l'heure, seulement un mot de résumé, parce qu'il y aura d'autres sujets à traiter dans l'intervalle.

Suite de la notule.

samedi 22 novembre 2014

Jules Massenet — CLÉOPÂTRE, le romantisme sans effusion (sauf chez le public)


Il n'était pas prévu, juste avant la clôture du site, de passer du temps à commenter des concerts, mais il se trouve que celui-ci était particulièrement intéressants à plusieurs titres. Outre quelques remarques sur l'œuvre (ce qui ne fait jamais de mal, même si la seule version discographique décente — Fournillier ! — est indisponible depuis belle lurette), il y a à dire sur les techniques de chant disparates (mais toutes abouties) qui cohabitaient… et même sur la sociologie du public.

Voici donc Cléopâtre de Massenet au Théâtre des Champs-Élysées.

1. Expédition au Glottostan

Célèbre et redoutable République (capitale politique : Bastille ; capitale économique : TCE), où gouvernent les Princes hueurs, les Diacres de l'Interpolation et les Docteurs ès Voix du rôle.

Une affiche d'opéra romantique avec Tézier et Koch entraîne, mécaniquement, la présence massive d'un public glottophile. Non pas que je m'exempte du lot — je suis assez tenté par les Indes galantes réduites et avec marionnettes de Correas, rien que pour entendre Françoise Masset en second soprano… —, mais le public exclusivement glottocentré inclut quelques figures exubérantes, anormalement nombreuses par rapport aux autres publics.

La soirée était donnée au profit de l'association Coline Opéra dont Sophie Koch est marraine (ce qui a conduit à quelques productions hors des sentiers battus qui la mettent assez bien en valeur, comme Le roi d'Ys de Lalo, il y a deux saisons) — le principe est simple, la salle prête ses locaux, les artistes se produisent gratuitement, et toutes les recettes financent donc directement l'association, qui œuvre pour l'application des Droits de l'Enfant, notamment face à la grande pauvreté.

En bonne logique, la soirée commençait par un discours de remerciement (c'est bien le moins) et de présentation de l'association (un peu le but de la manœuvre). Seulement, pour un glotto, rien n'est au-dessus de la glotte, et celle de M. Galliot n'était pas la plus belle de la soirée. Dommage pour lui :


Ouais, on a recréé l'ambiance de la création de Déserts au même endroit… pour cinq minutes de remerciements. L'époque a les scandales qu'elle peut.

Le mouvement de protestation était d'ailleurs centré dans les places confortables les moins chères (les glottos, sauf les plus nantis, resquillent), au second balcon de face. Le parterre, qui devait contenir beaucoup de gens de l'association (et qui ne huait pas) semblait plus interloqué que courroucé… comment peut-on huer le président d'une association humanitaire parce qu' il parle dix minutes avant un concert ?

2. Cléopâtre de Massenet

Massenet est probablement le compositeur le plus versatile du panthéon musical : il y plus de distance d'un de ses opéras à l'autre (de Thaïs au Jongleur, de Thérèse à Panurge, du Roi de Lahore au Portrait de Manon…) qu'entre un opéra de Lully et un opéra de Rameau, autant qu'entre un opéra de Gluck et un opéra de Mendelssohn.

Et cela ne varie pas, comme chez les autres, au fil d'une évolution ; au contraire, il passe sans cesse d'un style à l'autre, et y revient parfois.

Cléopâtre, créée de façon posthume comme Panurge (et, dix ans plus tard, Amadis), a semble-t-il été achevée, mais se caractère par une bizarre impression de collage de styles massenetisants un peu disparates.

¶ Cela tient d'abord au livret de Louis Payen (secrétaire général de l'Académie Française) : en cherchant à traiter un sujet historique trop précis (pas seulement les amours de Cléopâtre, mais celles qui la lient à Marc-Antoine), le livret devient forcément discontinu — que d'ellipses indispensables de la première rencontre à la mort (représentée comme) commune, avec le mariage de Marc-Antoine à Octavie au milieu (et, en miroir, un amant fictif de la libidineuse Cléopâtre, l'esclave Spakos).
Par ailleurs, le verbe est assez plat, les situations peu tendues (et trop explicites) : Marc-Antoine fait immédiatement ce qu'il a ouvertement refusé (« je ne veux pas t'aimer », à peu de chose près), en un instant Octavie râle gentiment de l'étourderie de Marc-Antoine… Musicalement, Massenet a sa part de responsabilité : lorsque les amants se retrouvent alors qu'ils se croient séparés à jamais, la musique continue à ronronner gentiment.

¶ L'écriture générale de l'œuvre est elle-même disparate, parfois un rien archaïsante ou orientalisante, mais la plupart du temps d'un romantisme épuré, lissé (un peu celui de Roma)… très peu de mélodies saillantes, même dans les airs et les ensembles. La plupart du temps, on a l'impression d'une sorte de Britten romantique : tout est bien fait, tout coule d'un trait, sans qu'il y ait forcément de sommets, d'endroit auquel on ait hâte de revenir.
J'aime assez, mais comme tout le monde, je suis à chaque fois un peu désarçonné, et je dois avouer ne pas l'écouter souvent.

¶ Néanmoins, l'œuvre ne manque pas de beautés, en particulier les finals richement tuilés, où chacun a sa partie très individualisée (on peut songer à la finition du Roi de Lahore, dans un tout autre style), ou les mouvements lancinants et funèbres récurrents, dans la première moitié de l'acte IV, d'un genre un peu tristanien-acte-III (bien qu'il n'y ait là pas une trace de wagnérisme) ; d'ailleurs, le duo d'amour de la fin verse dans un lyrisme d'un élancement un peu tristanien-acte-II (là encore, nullement wagnérien, mais on sent bien le projet commun du lyrisme infiniment reconduit — comme dans le duo d'amour de Frédégonde d'Ollone, par exemple). Et puis la très belle fin interrompue, où l'arrivée d'Octave coïncide avec le fouet sec d'un orchestre qui a déjà tout dit.
On trouve également de belles choses dans le duo avec Spakos à l'acte II, et les interventions d'Octavie au II et au III sont assez touchantes, mais il est vrai que l'essentiel des moments très réussis se concentre dans le dernier acte.


¶ On remarque aussi, sein d'une œuvre un peu frustement orchestrée (beaucoup d'aplats de cordes pas très originaux), de réelles trouvailles d'orchestration :

  • à l'acte II, l'étonnant alliage trompette bouchée + harpe + triangle, pour les éclats de festivités antiques ;
  • l'acte IV, le fond de tam-tam chinois et de grosse caisse derrière une musique assez aérée, devenu un standard pour créer la tension dans les musiques de film, mais alors plutôt une nouveauté.


Suite de la notule.

dimanche 16 novembre 2014

Munificences de la seconde quinzaine de novembre


… on s'était arrêté à dimanche 16. Reprenons.

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16 — Bondy (Tribouilloy) — Concert de Noël de la Pré-Maîtrise de Radio-France, répétition publique. Concert donné le 27 à Bondy et le 2 à la Maison de la Radio. Elle n'est plus indiquée sur le site, donc vérifiez bien, mais le programme des concerts était très alléchant : musique sacrée de Chaminade et Nadia Boulanger (pour une fois ! — même si ce n'est pas son œuvre la plus hardie…).
16 — Le Perreux, 11h — Barbara Hendricks… notamment avec théorbe !
16 — Sainte-Trinité, 15h — Deux pièces de Florentz, une pièce de Messiaen (Livre du Saint-Sacrement, je crois) et un des Nocturnes de Debussy arrangé pour orgue !
16 — Maison de la Radio — Noye's Fludde de Britten par la Maîtrise de Radio-France, une relecture plaisante en forme de mystère, sur l'Arche de Noé.

17 — Cortot — Masterclass de Barbara Hendricks. C'est payant, et pour ce prix, on peut aller à son concert la veille, mais si ça intéresse quelqu'un.

18 — TCE — Cléopâtre de Massenet, très rarement donnée, dans une distribution de feu.
18 — CiMu — Como una ola, l'œuvre la plus chatoyante de Nono, couplée avec la Sixième Symphonie de Hartmann !
18 — Amphi Bastille — Première Symphonie de Chambre dans la réduction de Webern, Pierrot Lunaire avec Salomé Haller, une création de Mantovani. Avec l'Ensemble Intercontemporain.
18 — Versailles — Zaïs de Rameau par Rousset, ici aussi avec une très belle distribution.
Pour moi, ce sera Cléopâtre, mais il y avait vraiment quatre soirées à faire en une fois !

19 — Bernardins, 14h30 — Le Huitième Quatuor de Chostakovitch par les Parisii.

20 — Louvre, 12h30 — Violoncelle & piano de Nadia Boulanger, La Tombelle, Saint-Saëns et Poulenc !
20 — Amphi Bastille — Récital décadent de Denoke (R. Strauss, Zemlinsky, Schönberg, Berg…). Pas très attiré pour ma part, vu le moelleux (voire le flou, ces dernières années) de la voix et de la diction, de plus conçue pour de plus vastes espaces, mais le programme méritait d'être signalé. 200 — Neuilly (Les Sablons) — The Telephone de Menotti, courte œuvre de jeunesse extraordinairement malicieuse, remarquablement écrite (théâtralement et musicale), pleine d'entrain primesautier. Un des chefs-d'œuvre de l'opéra badin. En plus, très bien interprété (vous pouvez voir et entendre des extraits de la production sur le site des réservations). Malheureusement (mais très logiquement) couplé avec La Voix Humaine — une œuvre sympathique, mais tellement programmée…

21 — Billettes — L'emblématique Rolf Lislevand dans un programme à tantôt deux guitares baroques, tantôt guitare et colascione (version en cache).
21 — Blanc-Mesnil — Roth et Les Siècles dans Berlioz : Symphonie Fantastique et Nuits d'Été (avec Antonacci). Vu la qualité exceptionnelle de cet orchestre en particulier dans Berlioz et Debussy, extrêmement tentant. Et l'occasion de découvrir une « nouvelle » salle.
21 — Temple de Passy — Programme choral (musique ancienne surtout) autour de la guerre, assez bien conçu. (amateur ou semi-pro, je crois, à vérifier)

21-22 — CiMu — Daphnis et Chloé et La Naissance d'Osiris de Rameau par Christie (avec Magali Léger, Reinoud van Mechelen, Arnaud Richard…). On peut voir la production sur CultureBox qui fait décidément un merveilleux office de mise à disposition de l'actualité musicale française.
En ce qui me concerne, alors que j'aime beaucoup Osiris (dans l'exécution décriée mais très attachante de Reyne) je trouve que Christie, Daneman et Deniau tirent beaucoup ces œuvres vers une épure pastel, de la musique pure et du pur divertissement galant… vraiment pas Rameau comme je l'aime.
Aussi, je revends ma place (à l'étage de face), si ça intéresse un lecteur…

Suite de la notule.

samedi 8 novembre 2014

Petits motets italiens et français du XVIIe siècle — Ensemble Tirsi e Clori


Simplement un mot pour ce concert donné dans la chapelle du lycée Henri IV par le petit Ensemble Tirsi e Clori (spécialisé dans le XVIIe siècle), et un programme peu couru, donné dans le cadre du Festival Marin Marais.

¶ Pelegrini : Laudate Dominum
¶ Grandi : Egredimini, filiæ Sion
¶ Cavalli : O quam suavis et decora
¶ Sances : Vulnerasti cor meum
¶ Du Mont : Converte oculos tuos, Quand l'esprit accablé, Desidero te millies
¶ Lorenzani : O sacramentum pietatis, Litanies à la Vierge


Musiques instrumentales pour théorbe de Pittoni (Xe Sonate) et Piccinini (XIIe Toccata), et Suite en ré pour viole de Machy.

Suite de la notule.

David Le Marrec

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