Le reste est beaucoup plus dispensable à mon avis (en raison des oeuvres ou des interprétations), mais on peut quand même penser aux cantates (intégrale par Cooper, ce n'est pas mal) et à Anacréon. Les Indes Galantes, bien que célèbres, ne sont pas d'un très grand intérêt autre qu'historique et théorique (guère musical en tout cas, collection de moments obligés mal agencés), mais le DVD Christie se regarde agréablement, la naïveté y est bien jouée.

La musique religieuse reste dans les standards de l'époque, pas particulièrement brillante par rapport aux contemporains.




Et il faut bien connaître Hippolyte & Aricie pour sa culture, mais ce n'est pas trop ma tasse de thé (monumental, statique, orchestre très peu mobile, écriture vocale d'une froideur étonnante).

La langue est assez plate, le livret affadit totalement le sujet, structure mal fichue, avec une lamentation au début de chaque acte - on a toujours l'impression d'entendre le rifacimento d'Espoir si cher et si doux, en moins sobre et plus larmoyant. Bien entendu, un acte entier pour l'après-dénouement, comme c'est courant à cette époque.

Note prise il y a quelque temps : J'avoue que j'ai du mal à comprendre la supériorité qu'on dit incontestable de Rameau, qui cède tout de même plus au décoratif que d'autres. On peut trouver Lully aride, mais la génération intermédiaire a conçu des oeuvres qui dépassent de loin certains Rameau moyens.

Concernant les versions, Minkowski se montre plus vivant et homogène, mais Christie ne mérite pas l'excès d'indignité qu'on a voulu lui apposer, cela fonctionne très bien, dans la limite des moyens propres de la partition. Ses deux derniers actes sont formidables (la chasseresse de Delunsch est absolument inoubliable). Car à l'acte II, par exemple, ces deux versions traînent, mais il est vrai qu'il y a musicalement peu à se mettre sous la dent. Une gentille basse de récitatif, dans une scène de torture infernale qui tient de la conversation de salon. A faire passer la scène de magie du IV de Thésée de Lully pour le film d'épouvante le plus efficace.

Bref, à côté de Castor première version, ou même de Zoroastre (également très systématique côté livret), cette oeuvre ne me paraît pas une priorité absolue pour apprécier Rameau.




Voilà pour le tour rapide, collection un peu hétéroclite de notes diverses qui peuvent potentiellement être recyclées pour telle ou telle recherche de tel ou tel lecteur.