Diaire sur sol

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samedi 28 décembre 2013

Lignes

En relisant mon Beethoven, je me rends compte à quel point les bassons ont des parties invraisemblables, de vrais solos mélodiques, des contrechants extraordinaires, ou des rôles déterminants dans la texture, les entrées... C'est un phénomène qui a sa célébrité chez les bassonistes, il me semble (Rameau les émancipe de la basse continue et Beethoven les traite comme des solistes), mais quand on écoute toutes les symphonies de Beethoven à la suite après avoir plutôt baigné pendant quelques semaines dans Mendelssohn, Brahms, Mahler et leurs contemporains... la part très particulière donnée à ce pupitre en général plutôt utilitaire (repère de basse pour les bois) apparaît comme une évidence.

mercredi 25 décembre 2013

Prokofiev - Eugène Onéguine


À l'occasion du centenaire de la mort de Pouchkine, Prokofiev écrit, en 1936, trois musiques de scène, dont une pour Boris Godounov, une autre pour l'adaptation le film Romm d'après La Dame de Pique... et celle de cet Eugène Onéguine destiné à une adaptation théâtrale. C'est une suite étrange de scènes très différentes, où l'on trouve deux chansons en français, un chœur en russe, deux pièces pour clavecin, une longue valse pour piano (sept minutes et demie) précédant leur rencontre à Pétersbourg...

Le langage en est sensiblement plus lisse et purement romantique que le Prokofiev habituel : les couleurs sont les mêmes, mais dans une tonalité plus traditionnelle, les audaces harmoniques et les mélodies déceptives étant réduites à l'état d'allusions, et plus comme base de son langage, alors que l'œuvre est contemporaine de Roméo & Juliette et Pierre & le loup.

Parmi les points forts, un très beau thème qui sera repris dans Guerre & Paix (attaché au printemps et à l'amour d'Andreï), mais qui, pris dans la suite d'orchestre continue et non dans la durée scénique, paraît réutilisé jusqu'à la corde. Sinon, le début, avec l'entrée progressive des bois à nu, est réellement très beau.

Une curiosité plaisante.

Version : suite arrangée par Edward Downes, dirigée par Mikaïl Jurowski, avec l'Orchestre de la Radio de Berlin (Est). Chez Capriccio.