Les histoires de plagiat me fascinent par bien des points.
Et notamment par la mansuétude avec laquelle elles sont accueillies. Dans cet entretien, le directeur du comité d'éthique de Polytechnique explique que si le faussaire avait répondu poliment, ça passait.
nous pensions possible qu’il reconnaisse ses erreurs et se confonde en excuses, comme tout étudiant de bonne foi l’aurait fait, et nous nous préparions à trouver une solution à l’amiable.
(Bonne foi, quand on fait un plagiat ? Une fois qu'on est pris bien sûr.)
Le reste des membres se penchent sur la thèse et constatent le plagiat intégral du chapitre XIII, mais aussi qu’il y a très peu de copier-coller dans les autres parties de la thèse.
1) Donc tout va bien, ce n'est que le chapitre central de la thèse (contenant un code qui justifiait l'embargo, empêchant donc la vérification par des tiers).
2) « très peu de copié-collé »… à quel moment c'est acceptable, « très peu de copié-collé ? »
La mansuétude des jurys me navre, vraiment. Une phrase copiée-collée devrait être suffisante pour disqualifier l'ensemble d'un travail. C'est malhonnête. Point final.
Et c'est lourdement systémique. Pour Derambarsh, de même, on a pu lire l'explication de la commission disciplinaire que 80% (je ne sais plus le chiffre) c'était quand même beaucoup. Alors que 0,1% de plagiat, c'est déjà la démonstration d'une incompétence (pas capable de le dire soi-même), et évidemment d'une malhonnêteté. J'entends les directeurs de thèse déplorer la propension au plagiat : refusez les travaux plagiés, même à toute petite dose. Nommez les plagieurs. Copier un paragraphe, c'est déjà malhonnête. En l'occurrence, on ne parle même pas de propos empruntés maladroitement reformulés où l'erreur d'appréciation d'un jury est possible, mais vraiment de crtl+c ctrl+v sans coquetterie.
De même pour Étienne Klein, qui utilise Bachelard pour meubler les pages de ses essais, et à qui l'on a retiré deux hochets inutiles, mais les livres sont toujours là, son rond de serviette à France Culture et les invitations diverses aussi.
Incompréhensible.