Diaire sur sol

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mercredi 18 octobre 2023

La lecture rapide, une chimère

Ce que j'ai appris aujourd'hui : la lecture rapide serait une vaste escroquerie, contredite par les études scientifiques, et tous les championnats du monde seraient organisés par des vendeurs de développement personnel français où seuls les gourous et leurs disciples concourent (il faut être inscrit à un de leurs programmes pour pouvoir participer). Plus amusant encore, beaucoup de lauréats sont les entrepreneurs eux-mêmes et certains font partie… des arbitres de la compétition !

Référence pour les données scientifiques : https://lecture.org/revues_livres/actes_lectures/AL/AL91/page31.PDF

Et en version vulgarisée : https://futura-sciences.com/sante/actualites/psychologie-enquete-dit-science-lecture-rapide-86815/

(Les bâtonnets que nous avons en périphérie ne permettent pas la netteté requise pour lire, et le nombre de saccades occulaires possibles nous limite en vitesse – il faut peu ou prou une saccade par mot, si je me souviens bien.)

Enfin, sur le business model lui même, cette vidéo (vous pouvez afficher la retranscription si vous n'avez pas le temps de regarder) : https://www.youtube.com/watch?v=T1YZsP3rnOk.

dimanche 15 octobre 2023

Ma vie a changé (2)

J'ai testé le pâté nutriscore B « terrine de canard aux tomates semi-séchées et thym ». Le tour de passe-passe, c'est que le liant n'est pas fait de graisse mais de purées pommes de terre, de carottes, de tomates et de pois. Je suis très convaincu – meilleur que la plupart des pâtés, beaucoup moins salé pour commencer. Pas d'additifs non plus.

(Comme je m'astreins à ne plus manger que du A ou du B, voilà qui redonne de la lumière à ma vie.)

mercredi 13 septembre 2023

Un Mont Rushmore à la française…

J'ai vu passer une question sur les réseaux qui m'en pose beaucoup d'autres.

« Si on concevait un mont Rushmore à la française sur le mont Peney, et qu'il fallait choisir 4 personnalités historiques à sculpter, qui choisiriez-vous et pourquoi ? »

Ma proposition :

¶ Charles-Michel de L'Épée
¶ Pierre-Michel Moisson-Desroches
¶ Marcel Deprez
¶ Antoine-Joseph Jobert de Lamballe

Pierre Michel Moisson-Desroches : c'est l'auteur du fameux rapport de 1817 suggérant le raccourcissement des distances grâce à un réseau ferré en étoile depuis Paris (directions : Bordeaux, Nantes, Le Havre, Calais, Lille, Mayence, Gênes). Il est aussi un conseiller important lors du déploiement du chemin de fer sous la Restauration. Donc réellement quelqu'un qui a eu un impact sur nos vies, plus durablement (et plus positivement…) que Napoléon – et je ne crois pas qu'il existe aucune trace de sa bouille.

[En réalité, Napoléon a peut-être vraiment eu une influence durable sur nos vies, puisqu'il existe une hypothèse, lue en plusieurs endroits, sur la propension aux varices dans la population française. #MerciNapo ]

Marcel Deprez. L'ingénieur à l'origine des premiers transports d'électricité sur des distances significatives, en Allemagne et en France, au début des années 1880. Tout commence – comme une belle rando – par un Paris-Creil. Il a clairement davantage influencé nos vies que n'importe quel maréchal d'Empire…
(sauf pour les varices, si vous avez bien suivi)
Je me demande s'il y a beaucoup de rues à son nom.
(probablement pas)

Antoine-Joseph Jobert de Lamballe : travaux (et pratique) importants dans l'autoplastie (réparation de tissus par les tissus sains proches), l'élitroplastie, l'anesthésie générale. Si l'on souffre moins, c'est grâce à lui (et pas à Jibé Kléber ou Paul Doumer).

Pour finir, l'abbé de L'Épée que tout le monde connaît ; à la fois la charité et la pédagogie, quelqu'un qui non seulement a tâché de soulager les souffrances de ses contemporains, mais a de surcroît bâti à cet effet un système de pensée pérenne.

--

Et si l'on fait plutôt le choix de mettre des artistes :

→ Marc-Antoine Girard de Saint-Amant
→ Jean-Jacques Lequeu
→ Jean Cras
→ Patrick Edlinger

--

Tout ce petit monde donne une idée, je crois, de la représentation tout à fait fantaisiste que nous nous faisons des grands hommes. Et de notre piètre perception de ce qui est réellement important. Bouvines et Austerlitz, c'est bien gentil, mais qu'est-ce que ça a changé dans nos vies par rapport à l'électricité, au train, à l'anesthésie générale ?

… Je propose donc de remplacer toutes les rue Hoche par des rue de l'élitroplastie.

lundi 28 décembre 2009

Vilains terroristes

On les avait pourtant chassés de leurs repères, et les voilà au Yémen. Comme c'est étonnant, ils n'ont pas attendu les militaires.

Eh oui, avec les Basques, c'est plus facile, ça se disperse moins...

Des fois, on s'émerveille des illusions de perfection des meilleurs spécialistes.

jeudi 26 février 2009

Fatigue

En parcourant la Toile pour tâter un peu le pouls de la sphère autorisée, aficionados toujours dans la traîne des étoiles ou professionnels reconnus du commentaire, une impression de fatigue lourde.

Comme chacun se plaît à distribuer les points, à porter des jugements hâtifs sans connaître le contexte d'une production, sans prendre en considération le caractère limité de tout métier humain ! Comme chacun balaie du haut de son expertise, parfois réelle, parfois illusoire, une entreprise tout entière, réclame la satisfaction immédiate de ses goûts, ricane des sentences morales avant même que les informations soient confirmées, se délecte par avance des crises qu'il imagine...

Je reste fasciné, dans ce milieu comme ailleurs, devant l'entrain que mettent les gens à rendre tragique (peut-être pour se faire oublier son caractère accessoire ?) ce qui est leur divertissement.

--

Généralité gratuite bien sûr, notamment inspirée par quelques spécimens particulièrement épuisants, voire vaguement écoeurants de suffisance ou de hargne. Mais la propension au jugement lapidaire et la prodigalité en leçons faciles est cela dit plutôt bien répandue.

--

Bref, mieux vaut en revenir aux fréquentations habituelles, par exemple, pour ce qui est de la Toile, aux honnêtes esthètes de la liste de liens de CSS, dont la conversation est de plus tout à fait aimable.

mardi 16 septembre 2008

Le piège

Comment Plácido Domingo a-t-il pu accepter de se prêter à un tel jeu de dupes ?

Lire la suite

mercredi 9 juillet 2008

La jungle perdue

Si même les habitants de la forêt équatoriale américaine (certains malgré eux sont très présents ces derniers jours) se mettent à parler de forêt tropicale indienne pour causer d'eux-mêmes, le sens premier est définitivement perdu...

Requiescat in pace.

jeudi 19 juin 2008

Tubique

Comment écrit-on un tube, un hymne national appropriable par tous ?

Certains voisins de CSS y parviennent fort bien. (A écouter absolument sur ce site, le Râga pour quatuor d'altos, un petit délice qui rappelle en bien des points les six premiers quatuors de Myaskovsky.)

dimanche 8 juin 2008

On n'est jamais mieux servi...

Etrange appel au protectionnisme, qui néglige totalement la vraie question : celle de la diction et du répertoire. Parce que placer des chanteurs francophones, souvent avec un mauvais italien, pour chanter du Verdi, ce n'est pas particulièrement indispensable.
Parler de diction, pourquoi pas (mais ils sont déjà embauchés pour cela dans les répertoires adéquats [1], donc pas de réclamations à faire) ; parler de répertoire, manifestement, ça n'est pas la question pour eux...

Amusant de constater que signent, bien évidemment, essentiellement les professeurs de chant qui peinent à placer leurs élèves ou les interprètes qui (pour plusieurs véritablement avec raison) s'estiment sous-employés.

Faire une pétition pour affirmer qu'on est victime d'injustice, qu'on vaut mieux que les autres, c'est une drôle d'idée !

Avec des relents protectionnistes et antimondialistes assez bizarres dedans, aussi.

http://www.le-parlement-des-artistes.org/

samedi 17 mai 2008

Congrès du Nouveau Centre

On s'amuse comme on peut - avec les discours politiques en passant l'aspirateur en vaquant.

--

Un peu de compassion à l'écoute du sympathique discours d'Hervé Morin, un jeu de jolis équilibres à l'image du logo Nouveau Centre (un tiers de rouge sur la gauche et deux tiers de bleu sur la droite... mignon comme tout).

Un discours soigné (bien écrit, d'ailleurs), respectant à la lettre les articulations logiques (même si, avec le flou généralistes des discours politiques, il est difficile d'y percevoir un fil particulièrement signifiant).

Et c'est là où l'on peut sourire, en voyant ce solide second devenir líder, sans une réelle préparation. Sa formation est moins complète que d'autres (IEP de Paris sans ENA), son talent pour la parole publique moins mis à l'épreuve.
Si les commentateurs surestiment souvent les talents d'orateur de François Bayrou (surtout piètre rhéteur, à vrai dire), le contraste n'en est pas moins saisissant. L'ensemble du discours est prononcé en hésitant, en trébuchant, interrompant brièvement des groupes de mots, toujours en équilibre pour ne pas s'empêtrer, la prononciation comme en retard sur le débit de parole. Ce qui entraîne à plusieurs reprises et des erreurs plus ou moins malheureuses : un "ne" au milieu d'une phrase purement affirmative ou, plus amusant, un "moi" remplaçant un "nous".

Au milieu de ce discours équilibré sans ridicule et stylistiquement agréable, des lieux communs un peu usés se baladent, uniques références mal digérées d'une formation très généraliste :
- « l’homme un loup pour l’homme » (signal : moi aussi j'ai de la culture latine)
- « comme maître et possesseur » (signal : j'ai assimilé Descartes au point de pouvoir le paraphraser)
- « nature / culture » (signal : d'ailleurs j'ai eu une super note en philo au bac)
- « soulever des montagnes » (signal : hou-hou ! la vraie démocratie chrétienne, c'est par ici !).

Etrange décalage entre la qualité de l'écriture, la difficulté de l'élocution et la banalité presque drolatique des références.

En tout cas attachant. Le pauvret était soulagé de finir.

mercredi 9 avril 2008

France Musique[s] et Sixtus

Voilà bien longtemps que je n'avais pas écouté des présentations sur France Musique[s], qui me font invariablement perdre un temps précieux à récriminer sur CSS.

Cette fois-ci, la présentation du concert fin XVIIIe français de Mireille Delunsch (à l'Opéra-Comique, avec Le Cercle de l'Harmonie et Jérémie Rhorer) :

Gluck voulait plus de naturel à l'opéra, contre le côté figé de l'opéra seria de Haendel.

Pas de chance, Gluck a précisément écrit du seria dans le goût de la fin du XVIIIe, c'est-à-dire avec des airs encore plus longs que chez Haendel.

Gluck s'est inscrit dans une réforme (malheureuse, mais c'est une autre histoire [1]) de la tragédie lyrique, ce qui n'est pas franchement la même chose. Pas du tout, pour être plus précis.

Ce n'est pas que ce soit grave, mais à force d'être imprécis, on obtient un magnifique contresens.

--

De la même façon, à propos de l'opéra de Cherubini :

Médée, ce personnage terrible qui voudrait tuer ses enfants.

On se situe sur la frange, ici encore. Elle ne souhaite pas les tuer ; en revanche elle les tue.

--

Profondeur des commentaires qui ne compense pas franchement, comme trop souvent :

[Un mot sur la genèse italienne de l'oeuvre, puis : ] nous sommes donc au moment où Eurydice est ramenée par Orphée des Enfers, mais elle s'interroge sur son attitude bizarre.

[Commentaire sur l'oeuvre de Spontini après l'annonce du lieu de création : ] Il s'agit donc d'une jeune vestale qui s'appelle Julia.

--

En revanche, on saluera l'effort méritoire d'Anne-Charlotte Rémond pour prononcer « légitimement » Gluck.




Côté musique, en effet Mireille Delunsch semble légèrement inhibée sur des rôles qu'elle a pourtant chantés mainte fois ; étrange.

Notes

[1] Ceci est un appât à Bajazet. Immanquable.

jeudi 3 avril 2008

Idéologie et longévité

En bouquinant dans la Structure du chant de Richard Miller, bible des professeurs de chant, mais pas du tout livre de chevet pour CSS [1], on a le plaisir de rencontrer des propos très raisonnables, qui tiennent notamment en compte la part nécessaire de travail musical (nous aurions dit stylistique) et textuel, qui mettent en garde devant des professeurs-marabouts (très fréquents dans cette discipline, de même que les incompétents dangereux [2]), etc.

En revanche, un petit soupçon de réflexe manifestement pas beaucoup interrogé pointe son nez ici ou là.

Lire la suite.

Notes

[1] Ce machin est farci d'exercices ! Il opère un effort extrêmement louable de synthèse et de hiérarchisation aussi objective que possible des différents enseignements, et tend vers une exposition scientifique des problèmes du chant.

[2] Tout simplement parce qu'il n'y a pas de vérification possible des compétences, et que la réussite dépend ici intimement d'une relation prof-élève, de la culture de l'élève qui doit se corriger et contrôler ce que lui dit son professeur, ce qu'il en fait, etc. Il est très facile d'être prof de chant en posant une plaque, et il est très facile d'être un prof de chant inefficace, même avec de vraies compétences par ailleurs.

Lire la suite

mercredi 2 avril 2008

Une autre façon de chiffrer la campagne américaine

Oui, toujours sur les votes, mais au lieu d'opérer des sondages globaux sur la population, des projections sur le comportement comparé des Etats. Intéressant pour remettre en perspective tout un tas de choses, et notamment l'idée que certains Etats consultés pendant les primaires proposeront un candidat qui ne sera de toute façon jamais élu chez eux lors de l'élection générale. De quoi penser, des chiffres bruts.

Très favorable à H. Clinton, mais la démonstration est convaincante, et seules des données chiffrées sont offertes, ce n'est pas non plus un éditorial.

Carnets sur sol est toujours friand de ces approches qui évitent les boulevards.

Proposé par Rico.

lundi 3 décembre 2007

Les nouveaux supports sociaux

A propos des modérément utiles Twitter, Facebook ou MSN, réponse à l'exagération de l'article de Jacques Cheminade qui nous a été soumis :

Lire la suite